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1 GENERALITES
1.1. Introduction
1.1.1. Définitions
Les barrages sont, par définition, des ouvrages hydrauliques qui barrent
sur toute la largeur une section d'une vallée, et qui créent ainsi une dépression
topographique artificielle étanche à l'eau. De manière générale et dans la plupart des
cas, la hauteur du barrage dépasse le niveau d'eau atteint par les cours d'eau en
période de forte crue.
Fondamentalement, les barrages ont 2 effets caractéristiques :
1) La retenue d'eau créée par la présence du barrage peut le plus souvent contenir
une part importante des apports d’eau ;
2) Le barrage surélève !e niveau du plan d’eau à l’amont.
1.1.2. Des ouvrages imposants
Les barrages constituent les ouvrages les plus imposants créés par
l'homme dans notre ère. Tout comme pour les monuments de l'antiquité et les
cathédrales du moyen i âge, la durée de réalisation de ces ouvrages peut être très
importante il est courant que 10 à 30 ans séparent les premières esquisses de
l’inauguration de l’ouvrage terminé.
Cette durée considérable et l’Impact sur l’environnement par l’importance
de l’ouvrage sont aussi souvent à la source de controverses, voire de conflits ; entre-
les promoteurs et les défenseurs d'intérêts opposes.
1.1. 3 Les barrages et les ingénieurs civils
Les barrages véhiculent une part importante de l'image de l'ingénieur civil. Cette
réalité est encore particulièrement vive en Suisse, pays de barrages. Malgré leurs
dimensions imposantes, les barrages ne constituent qu'une petite partie des
ouvrages le génie civil par rapport aux autres types d'ouvrages comme les .ponts, les
tunnels les routes ou les bâtiments. Ainsi, un ingénieur de barrages aura réellement
les sentiments de construire un ouvrage exceptionnel, l'œuvre d'une vie. Lorsqu’il est
appelé à participer à la réalisation d'un tel monument.
La Suisse disposé d'une longue tradition dans le projet et la réalisation de barrages.
Plusieurs sociétés d'ingénierie sont actives dans le domaine et leur marché couvre le
monde entier. La Suisse peut aujourd'hui être considérée comme un pôle de
compétence dans le domaine, avec des équipes d'ingénieurs disposant d'une vaste
2

expérience dans la conception et la construction, mais aussi dans l'exploitation et la


maintenance des barrages. Alors que les grands barrages construits dans la
première moitié du 20ème siècle sont associés au nom d'un seul concepteur,
l'ingénieur de barrages doit aujourd'hui s'intégrer dans une équipe pluridisciplinaire
composée également de géologues, d'électromécaniciens, d'environnementalistes,
d'économistes voire de juristes.
1.1.4 Des ouvrages singuliers
Les barrages sont des ouvrages de génie civil singuliers par bien des points
1. Ils prennent en compte un grand nombre de paramètres et de données. Ce sont
des structures complexes qu'il faut traiter comme des systèmes. Il n'existe pas de
procédure bien définie pour déterminer' la meilleure solution. La. démarche est
pragmatique, évolutive, systématique et récursive. .Elle fait appel à un grand
nombre d'hypothèses qui sont petit à petit perfectionnées et vérifiées,
2. Le comportement d'un barrage durant son cycle de vie est complexe. Il est
influencé par plusieurs phénomènes et facteurs plus ou moins bien connus : la-
modification des caractéristiques des matériaux (vieillissement), le comportement
de la fondation (souvent mal connu), les conditions météorologiques et thermiques
(variables), les effets chimiques de l'eau, les sollicitations sismiques
(imprévisibles), les risques hydrologiques et le mode d'exploitation de la retenue.
Cette complexité est maîtrisée par la misé en œuvre de modèles appropriés pour
l'ouvrage lui-même et pour sa fondation, ainsi que pour les influences que subit
l’ouvrage de la part de son environnement.
3. Finalement, les exigences quant à la sécurité des barrages sont extrêmes. Ces
exigences se reflètent dans toutes les phases d'un projet : la conception, la
réalisation et l’exploitation. La période d'exploitation est certainement la plus
sensible en termes de sécurité des populations. Pour cette raison, quasiment tous
les pays du monde ont prescrit des règles institutionnelles pour la .surveillance
des ouvrages par une auscultation permanente et l'analyse du comportement.
1.2 L’EVOLUTION ET L’AVENIR DES BARRAGES
Les premiers barrages importants sont nés avec les premières civilisations
de l'antiquité, en particulier en Chine, en Asie du Sud et en Mésopotamie. Le but de
ces premiers barrages était la retenue de l'eau pour l'irrigation et l'approvisionnement
des cités en eau potable. Ce sont certainement les traces de ces anciennes
civilisations que les archéologues retrouvent le plus facilement (cf. figure 1.1)
3

Figure 1.1. Barrage sur le wadi al-Qanatir, VIIIème Siècle, Jordanie


L'essor des grands barrages n'a réellement commencé qu'avec l'industrialisation à la
fin du XIXeme siècle et le développement démographique des villes.

La figure 1 2 montre clairement cette évolution (la Chine, pays qui possède le plus
grand nombre de barrages, est exclue de cette statistique de par la difficulté à gérer
l'information). Cette évolution apparaît aussi clairement en Suisse que dans le reste
du monde

Figure 1.2 : Evolution du nombre de barrages dans le monde (hauteur > 15 m)

Sur le plan mondial, on observe une progression régulière du nombre de barrages


dans la première moitié du siècle. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale et
jusqu’à 1970, la croissance du nombre de barrages devient extrêmement rapide tant
en Suisse que dans le monde. Dès 1970, on observe un net ralentissement qui
perdure encore aujourd'hui. Cette stagnation, particulièrement narguée en Suisse
s'explique d'abord par la récession économique mondiale des années 1970 s'ajoute
2

ensuite le fait que le niveau d'équipement dans les pays industrialisés se rapproche
ou atteint le niveau maximal d'équipement économiquement possible. Cette limite est
particulièrement proche en. Suisse, où seuls quelques rares sites sont encore
techniquement envisageables. Enfin, la réalité économique et la sensibilité
environnementale actuelle rendent de nouvelles réalisations improbables. .
L'augmentation marquante dans les armées quatre-vingt-dix dans, le monde n’est
pas due aux activités de la construction, mais résulte de la correction des statistiques
l'ouverture des pays - communistes.
La figure 1.3 illustre l'évolution dans le temps des records de hauteur des barrages.
La distinction est faite entre les barrages en béton et les barrages en remblai. Ce
diagramme met en évidence le rôle des ingénieurs suisses qui détiennent depuis
1962 le plus haut barrage en béton du monde avec la Grande-Dixence (figure 1.4),
Ce mur en béton n'a été dépassé qu'au milieu des années 1980 par les barrages en
remblai de Nurek au Tadjikistan.

Figure 1.3. Evolution de la hauteur des plus grands barrages


Figure 1.4. Barrage-poids de la grande-Dixence, Valais, H=285m

Le plus haut barrage en remblai de suisse est le barrage de Goscheneralp, avec


155m de hauteur (figure 1.5)

Figure 1.5. Barrage en remblai de Goscheneralp, Uri, H=155m

La répartition géographique des environ 45000-grands barrages est très irrégulière.


Près de 50% de tous les barrages depuis de 15 m de hauteur se trouvent en Chine.
Un tiers se trouvent dans les pays industrialisés d'Europe, d'Amérique du Nord et au
Japon alors que le reste du monde principalement les pays en développement, se
partage les 15% restants, Ces derniers pays, avec leur démographie en expansion
et leurs besoins de plus en plus importants en irrigation et en ouvrages de protection,
présentent aujourd'hui un potentiel gigantesque.
Hauteur > 60m Hauteur > 150m
1. Chine 94 1. Chine 11
2. Iran 56 2. Iran 8
3. Turquie 54 3. Turquie 5
4. Japon 45 4. Inde 3
5. Inde 12 5. Brésil 3
6. Espagne 10 6. Japon, Philippines, Roumanie,
7. Italie 7 Venezuela, Géorgie, Argentine,
8. Roumanie 7 Grèce, Uzbekistan, Ethiopie,
9. Brésil 7 Malaisie, Russie, Islande,
10. Vietnam 7 Mexique 13x1 = 13
11. Myanmar 6
12. Algérie 5
13. Russie 5
Total monde 369 Total monde 43

Figure 1.6. Barrages en construction dans le monde, état en début 2004

Aujourd'hui, la construction de grands barrages fait l'objet d'efforts très important de


la part de certains pays (Figure 1,6). Les pays avec la plus grande activité de
constructions de barrages sont la Chine, l'Iran, la Turquie et le Japon. En Europe,
c’est l'Espagne, l'Italie et la Roumanie qui construisent le plus grand nombre de
barrages. C'est également dans ce pays se situent plus grand nombre d’ouvragés du
fait de fa nécessité de réguler tes apports hydrologiques pour l'irrigation.
Depuis 2000, le nombre des barrages en construction plus haut que 60 m a
continuellement augmenté de 335 à 369 en 2004. C’est également le cas pour les
barrages de plus de 150 m, dont le nombre en construction est passé.de 36 en 2000
à 43 en 2004. Le chantier le plus récent d'un barrage en Suisse est celui du barrage-
voûte de Luzzone, construit au début^^M^|e| 1966 et dont la hauteur a été portée de
208 à 225 m (surélévation entre 10§5 et 1998 - figure 1.7). ;

Figure 1.7. Barrage-voûte de Luzzone, Tessin, Surélevé de 208 à 225m

L'épopée des grands chantiers de construction de grands barrages en Suisse est


aujourd'hui derrière nous. Par contre, les perspectives de l'ingénieur civil dans le
domaine des barrages sont encore réelles, comme le montre la figure 1.8.
Suisse Monde
Conservation des ouvrages existants ‫סּסּסּ‬ ‫סּסּ‬
Extension des ouvrages existants ‫סּסּ‬ ‫סּ‬
(surélévations)
Reconstruction ‫סּ‬ ‫סּסּ‬
Renouvellement
Nouveaux ouvrages ‫סּ‬ ‫סּסּסּ‬
‫ סּ‬peu important ‫ סּסּ‬important ‫ סּסּסּ‬très important
Figure 1.8. Perspectives pour les ingénieurs dans le domaine des barrages

1.2. Le rôle des barrages


Par la construction de barrages, l'homme influence de manière prépondérante
l'écoulement naturel des eaux de ruissellement 3 raisons principales peuvent justifier
cette intervention :

1. La création d'une retenue


Selon le volume utile de la retenue et le débit des apports, on distinguera les
accumulations journalières, hebdomadaires, saisonnières ou inter-saisonnières.

2. La régulation des apports


Dans la plupart des régions du monde, les précipitations sont concentrées sur des
périodes courtes. Ces apports sont souvent très irréguliers d'une année à l'autre. Les
besoins en eau sont répartis de manière beaucoup plus homogène sur l'année. Il
s'ensuit donc une succession de périodes de pénurie et d'excès que le seul moyen
de compenser est-la réalisation d'une retenue.
3. La surélévation du plan d'eau d'une rivière ;
La mise en place d'un barrage en travers d’un cours d'eau a pour effet de surélever
le plan d'eau à l'amont. Cet effet est bien entendu utiliser pour la production
hydroélectrique, mais également pour gérer la dérivation des eaux d’une rivière vers
une prise d'eau puis un canal d'amenée pour l'irrigation ou l'alimentation en eau. ,
La figure 1.9 met en évidence la variabilité des précipitations dans le monde. Dans
les pays subtropicaux et arides, les pluies sont concentrées sur des périodes très
courtes La réalisation de retenue est dans ces pays la seule voie pour développer
L’Irrigation et par conséquent l'agriculture.
Précipitations en mm
Moyenne annuelle. Mois le plus sec Mois le plus
Marrakech, Maroc 253 5 40
humide
Beyrouth, Liban 893 0 190
Zanzibar, 1486 35 335
Calicut, Inde 3085 10 830
Cherrapunji, Inde 10824 10 2560
Figure 1.6. Répartition temporelle des précipitations dans le monde

Dans les réglons alpines, les débits des cours d'eau sont les plus élevés durant les
mois d'été. Ce fait est dû à la répartition des précipitations dans l'année et surtout à
la fonte des neiges. Par contre, la consommation d'énergie électrique est plus
importante en hiver. Pour pallier à ce décalage dans le temps, les grands barrages
alpins accumulent l'eau dans des retenues d'altitude en été. Le potentiel énergétique
de cette eau est utilisé en hiver pour produire de l'électricité. Ce mode d'exploitation
des retenues correspond Typiquement à une accumulation saisonnière.
On peut également classer les barrages en fonction de l'utilisation principale qui est
faite de leur retenue :

1. Production d'énergie électrique ;


2. Approvisionnement en eau potable et industrielle ;
5. Effet sur la qualité des eaux
Dans les retenues profondes en pays arides, on observe une stratigraphie
thermique importante. Ce phénomène empêche le brassage des eaux dans la
retenue. L'apport en matière organique delà rivière consomme pour la
biodégradation une quantité importante d'oxygène, entraînant un déficit en-oxygène
dissous. Ce phénomène est amplifié si la surface de la retenue n'a pas été
totalement déboisée avant le remplissage. On observe aussi dans certains cas une
accélération du phénomène d’eutrophisation.
6. Effet sur la santé publique
Dans les régions chaudes et humides, .la création de lacs de retenue peut avoir
une incidence sur les grandes endémies parasitaires (paludisme, bilharziose,
onchocercose).
7. Effets sur la migration des poissons
Si des mesures particulières d’accompagnement ne sont pas réalisées (échelles à
poissons), la migration entre l'amont et l'aval est interrompue. Pas contre, on
observe souvent la colonisation de la retenue par de nouvelles espèces.
8. Séisme induit par la retenue ,
La surcharge qu’occasionne un réservoir dans une région à risquer sismique élevé
pourrait provoquer des séismes si le premier remplissage ne s'effectue pas sous un
contrôle rigoureux.
9. Risque de glissement de terrain
La montée du plan d'eau dans une retenue peut mettre en mouvement des terrains
instables sur les rives. L'accident du barrage de Vajont (Italie, 1963) est significatif :
le remplissage de la retenue a mis en mouvement une masse de quelques 250
millions de m3 qui s'est déversée dans la retenue, entraînant la disparition de plus
de 2000 personnes. Cette liste n’est bien entendue pas exhaustive. L'ingénieur doit
être conscient de tous les effets nuisibles qu'occasionne son projet dès le début de
ses études. Il peut ainsi prendre des mesures pour limiter ces effets et intégrer le
rapport bénéfice-inconvénients dans son analyse.
1.5 LES DIFFERENTS TYPES DE BARRAGES
Selon la nature du matériau de construction utilisé, on classe les barrages selon 2
grandes familles :
 Les barrages en béton ;
 Les barrages en remblai (digues).
Certains anciens barrages, datant pour la plupart du XIXème siècle, ont été réalisés
en maçonnerie. Nous les assimilerons en 'règle générale aux barrages en béton. Ils
se classent presque toujours parmi le barrage-poids.
On verra également que certains grands barrages peuvent être constitués de
sections en béton et de sections en remblai mises côte à côte, ce qui complique la
classification.

1.5.1 Les barrages en béton


Les barrages en béton sont toujours fondés sur une fondation rocheuse,
de module d'élasticité élevé. Comme l'illustre la figure 1.10, on distingue trois
grandes familles de barrages en béton, chacune comportant un certain nombre de
sous-familles.

BARRAGES EN BETON

Barrage-poids Barrage à contreforts Barrage -voûte

Barrage à contreforts à tête Barrage à voûte épaisse


Barrage-poids massif élargie
rage-poids
Barrage à voûte mince
Barrage-poids évidés
Barrage à contreforts à
dalles planes Barrage à voûte
Barrage-poids voûte cylindrique

Barrage-poids incurvé Barrage à voûte ou dômes


multiples Barrage à voûte à double
courbure
Figure 1.10 : Les familles de barrages en béton
Les 3 types de barrages en béton se distinguent par leur forme, la nature
de leur système statique et leur manière de s'opposer à la poussée de l'eau.
1. Le barrage-poids, comme son nom l'indique, résiste à la poussée de l'eau par
son propre poids : Le barrage-poids est .constitué d'éléments massifs
juxtaposés. Le barrage de la Grande-Dixence de la figure 1.4 fait partie de
cette famille,
2. Le barrage à contreforts résiste également à la poussée de l’eau par son
poids propre, mais un certain nombre de dispositions permettent de diminuer
le volume de béton par rapport au barrage-poids. Ce type de barrage est
formé d’éléments juxtaposées nommés contreforts ; dont ta géométrie est
complexe. Chaque contrefort est constitué d'un masque continu à l'amont et
d'une âme, le contre- fort, qui reprend l'effort exercé par la poussée de l'eau.
Les contraintes dans le corps du barrage et au contact avec la fondation sont
plus élevées que pour un barrage-poids de même hauteur.
3. Le barrage-voûte est une structure tridimensionnelle agissant comme un voile
ou une coque. Il présente une forte courbure en plan et transmet une partie
importante des efforts sur les flancs de la vallée. Lorsque toutes les conditions
nécessaires sont réunies, il permet d’économiser un volume important de
béton par rapport aux 2 types précédents.
Relevons quelques points communs à tous les types de barrages en béton :

□ L'ouvrage est constitué de béton de massé, non armé, mis en place à une cadence
élevée avec des moyens fortement mécanisés.
Figure 1.12 : Barrage à contreforts : profil-type et section horizontale
On distingue plusieurs types de barrages à contrefort selon la forme même du
contrefort. La solution la plus aboutie, avec contrefort à tête élargie, est la plus
répandue. La figure 1.12 illustre la coupe horizontale schématique dans un barrage à
contrefort. ..

Sur une coupe horizontale, on distingue clairement les 2 zones du contrefort :

□ La tête, dont la largeur est de 12 à 14 m. La bande d'étanchéité est située dans le


joint entre 2 têtes juxtaposées.’
□ L'âme, dont l'épaisseur est le plus souvent constante et de l'ordre du tiers de la
largeur de la tête. Dans certains cas, l'âme est élargie à l'aval pour diminuer les
contraintes. Le changement de section doit alors être progressif pour limiter les
concentrations de contraintes dans l'angle.
L’épaississement de l’âme à l'aval peut dans certain cas atteindre la largeur de la
tête, de sorte que le barrage forme à l'aval un parement continu. Ce masque aval
peut être souhaité pour rendre les contreforts plus résistants aux sollicitations
dynamiques ou pour protéger l'âme des effets du gel.
La tête du contrefort de la figure 1.12 est appelée tête élargie ou tête en forme de
diamant. D'autres formes sont parfois choisies. La figure 1.13 montre différentes
solutions pour la forme de la tête.

Figure 1.13. Formes de la tête des contreforts-différentes solutions


a) A tête ronde
b) A tête en forme de marteau
c) A tête en forme de T
d) A dalles planes
Pour limiter encore le volume de béton, certaines solutions originales ont été
développées pour des cas particuliers :
□ Les contreforts à dalles planes, mais ces ouvrages sont particulièrement sensibles
aux séismes
□ Les barrages à voûtes multiples ou. à dômes multiples, constitués de voûtes
minces s'appuyant sur des contreforts, Dans ce type d'ouvrages, les effets de
température provoquent des contraintes de tractions importantes dans les voûtes,
lesquelles doivent être armées en conséquence.

Figure 1.14 : Barrages à voûtes multiples


Parmi tous les types de barrages évoqués jusqu’à présent, ces 2 derniers
types constituent certainement les plus légers. Pour assurer la stabilité au glissement
du contrefort, il est nécessaire de compenser le manque de charge verticale due au
poids propre par une composante verticale importante de la poussée de l’eau. Cette
force est mise en œuvre en inclinant très fortement le parement amont du barrage,
jusqu’à 100 %, comme le montre la figure 1.12.
1.5.1.3 Les barrages-voûtes
Le barrage-voûte est incurvé en plan. Il est dans tous les cas construit en
béton, Du fait de sa courbure, une part importante des efforts dus à la poussée de
l'eau est transmise aux flancs de la vallée.
Pour illustrer cet effet tridimensionnel, on peut modéliser le barrage-voûte par une
série d'éléments porteurs horizontaux et verticaux, selon la figure 1.15
 Les éléments porteurs horizontaux sont des poutres courbes à 2 appuis, les arcs.
 Les éléments porteurs verticaux sont des poutres consoles.
Dans un tel modèle très simplifié, la poussée de l'eau appliquée au point
d'intersection de 2 éléments se répartit selon le rapport de leurs rigidités
respectives. Il apparaît évident dans ce contexte que les arcs sont des éléments
beaucoup plus rigides que les consoles (de par leur hyperstaticité, et que les
efforts dus à la poussée de l’eau sont par conséquent guidés de manière
préférentielle vers les flancs de la vallée.

Figure 1.15. Barrages-voûtes : modèle statique simplifié

Plus la voûte n’est mince, plus le rapport des rigidités tendent à diriger les efforts
vers les flancs de la vallée. On distingue ainsi les barrages à voûte mince, dont
l'épaisseur à la base est de l'ordre de 10 à 20 % de la hauteur, et les barrages à
voûte épaisse, dont l'épaisseur à la base dépasse 25 % de la hauteur.
D'autre part, on distingue les barrages-voûtes cylindriques (à courbure horizontale
seulement, simple courbure) et les barrages-voûtes à double courbure (horizontale et
Verticale). •
Dans la première moitié du XXème siècle, plusieurs barrages à voûtes cylindriques ont
été réalisés dans des vallées particulièrement étroites. Ces barrages ont une
courbure constante de la fondation jusqu'au couronnement. Nous verrons au chapitre
4 que les conditions de mise en œuvre de ce type de barrage sont tout à fait
particulières.

Figure 1.16 : Profils-types de barrages-voûte

0,15+0,20H > 25H


Voûte mince Voûte cylindrique
Voûte épaisse
Comme le barrage-poids, le barrage-voûte est construit en plots juxtaposés, mais
une différence constructive essentielle les distingue ; alors que les joints séparant les
plots du barrage-poids sont ouverts, les joints d'un barrage-voûte sont injectés avec
du lait de ciment pour rendre la voûte monolithique et assurer la transmission des
efforts horizontaux jusqu'aux rives. Cette injection s'effectue avant le premier
remplissage de la retenue et en hiver, de sorte que la résultante des charges
extérieures crée toujours une compression dans ces joints (voir figure. 17)

A priori, le barrage-voûte nécessaire la mise en place de sensiblement moins de


béton que le barrage-poids. Le matériau est également beaucoup mieux utilisé. De
part de son système statique, le barrage-voûte sollicite de manière importante la
fondation sur les flancs de la vallée. Ceux-ci doivent être résistants et peu
déformables. Alors que les barrages poids peuvent s’adapter à n’importe quelle
forme et n’importe quelle largeur de vallée, le barrage-voûte nécessite des
caractéristiques topographiques bien particulières et ne peut se concevoir que dans
des vallées relativement étroites.
On définit l’élancement d’un barrage⋋ :
longueur d é velopp é e du couronnement
⋋= :
h auteur du barrage
En règle générale, on admet que l’élancement ⋋ ne doit pas dépasser 4 à 5
(exceptionnellement 6) ce facteur limite dépendra en particulier de la géologie du site
1.5.1.4. Les barrages en béton compacté au rouleau BCR
Depuis la fin des années 1970, une nouvelle technologie s'est développée
pour optimiser la construction de barrage-poids : le béton compacté au rouleau BCR
(roller compacte concrète RCC). La mise en place de béton BCR permet d'utiliser
des bétons très secs, très faiblement dosés en ciment Les résistances obtenues,
particulièrement faibles, sont compatibles avec les exigences des barrage-poids qui
s'opposent à la poussée de l'eau par leur poids propre. On exploite au mieux les
propriétés du béton en mettant en œuvre des techniques de mise en place et de
compactage qui sont issues des barrages en remblai.
1.5.2 Les barrages en remblai

Les barrages en remblai sont constituas essentiellement de matériaux


granulaires naturels meubles prélevés à proximité immédiate de l'ouvrage.

On distingue 2 catégories de barrages en remblai :

□ Les barrages en terre, réalisés essentiellement à partir de sols-naturels meubles


prélevés dans des gravières ;
□ Les barrages en enrochement, dont la majeure partie est constituée de matériau
de carrière concassé.
Comme pour les autres types de barrages, les barrages en remblai
doivent répondre à 2 fonctions essentielles : la fonction statique, qui consiste-à
transmettre à la fondation la poussée de la masse d'eau retenue à l'amont, et la
fonction d'étanchéité.
Les sols meubles des barrages en terre peuvent, selon leurs caractéristiques
géotechniques, être suffisamment imperméables pour suffire aux 2 fonctions. Il
existe de ce fait un grand nombre de barrages ou de digues en terre homogène.
Lorsque la perméabilité du sol d'emprunt .principal est trop importante, la solution
consiste à concevoir un barrage en renflai zoné, c'est à dire constitué de plusieurs
matériaux répartis par zones dans le corps du barrage.
Les matériaux de carrière avec lesquels sont constitués les barrages en
enrochement sont-toujours perméables (à des degrés divers). Ces enrochements
sont donc toujours associés à un autre élément assurant la fonction d’étanchéité.
Figure 1.18 : les types de barrages en remblai
La figure 1.19 montre une section schématique des dispositions les plus utilisées

Barrage en enrochement masque amont Barrage en enrochement à écran


à masque amont interne d’étanchéité

Figure 1.19 : Barrages en remblai-disposition de l’élément d’étanchéité


Par rapport aux barrages en béton, les barrages en remblai présentent les avantages
Suivants :
 La grande majorité, voire la totalité des matériaux constituant le corps du
barrage proviennent de la proximité immédiate du site
 La mise en œuvre des matériaux peut être très fortement mécanisée et les
cadences très importantes, même si le volume à mettre en place est
sensiblement-plus important ;
 La sollicitation de la fondation (contraintes) est beaucoup faible
 Les tassements de fondation ne posent pas de difficultés majeures, les
matériaux étant suffisamment plastiques pour s'adapter.
Ces 2 dernières considérations sont essentielles pour le choix du type de barrage.
Certains types de barrages en remblai peuvent être placés aussi bien sur une
fondation rocheuse que sur une fondation en terrain meuble, pour autant que la
continuité de l'étanchéité soit assurée entre le barrage et la fondation.

1.6 Critères de choix du type de barrage


Le choix du type de barrage est une tâche complexe qui nécessite la prise
en compte d'un nombre particulièrement important de paramètres et d'informations.

L'objectif est de proposer la solution la plus économique tout en garantissant le plus


haut degré de sécurité et en minimisant les impacts causés par l'ouvrage et le
chantier.

Les critères principaux à prendre en compte sont :


1. la forme de la vallée,
2. la séismicité,
3. la géologie,
4. la disponibilité des matériaux de construction,
5. les conditions climatiques, '
6. les crues à maîtriser.
1.6.1 La forme de la vallée
La géométrie de la vallée permet d’exclure d'emblée certains types de barrages.
a) canyon ou gorge, vallée encaissée avec des flancs presque verticaux
Le barrage-voûte s'impose si la géologie et l'intégration des ouvrages annexes le
permettent. Si la largeur est presque constante sur toute la
hauteur, un barrage-voûte cylindrique peut être envisagé. Si les
crues sont importantes, un barrage-poids permettra d'intégrer
l'évacuateur de crues
b) vallée étroite en V
Le barrage-voûte peut être envisagé si la géologie et l'intégration des ouvrages
annexes le permettent.

D’autres critères topographiques doivent être vérifiés :


 L'élancement X < 5 à 6.
 Les courbes de niveau du rocher d'appui doivent être parallèles à Taxe de la
vallée, voire légèrement convergentes,
 La géologie doit être adéquate (résistance, fracturation pendages).
Le barrage-poids et le barrage en enrochement à masque amont sont également
envisageables.
Le barrage en enrochement à noyau centrai est proscrit, du fait de la pente
importante des flancs (tassements différentiels et risque de fissuration du noyau).
a) vallée étroite en U
Le barrage-voûte peut être envisagé si la géologie et l'intégration des ouvrages
annexes le permettent.

D'autres critères topographiques doivent être vérifiés :


□ L'élancement ƛ– < 4 à 5.
□ Les courbes de niveau du rocher d'appui doivent
être parallèles à l'axe de la vallée, voire légèrement
convergentes.
□ La géologie doit être adéquate (résistance,
fracturation, pendages).
Le barrage-poids et le barrage en enrochement à masque amont sont également
envisageables, alors que le barrage en enrochement à noyau central est à proscrire,
pour les mêmes .raisons que dans le cas précédent.
b) vallée large
L'élancement du barrage X est très important, éliminant
le barrage-voûte. Tous les autres types de barrages
peuvent être envisagés pour autant que les autres critères
de choix soient satisfaits.
1.6.2 La séismicité
Les types de barrages les plus résistants aux sollicitations dynamiques sont :
 Les barrages-voûtes et les barrages poids-voûtes, de part leur hyperstaticité.

 Les barrages en enrochement à noyau central argileux de part leur capacité à


supporter de grandes déformations.

Les joints des barrages poids sont normalement ouverts. De ce fait, la résistance
de ce type d'ouvrages aux sollicitations horizontales transversales est faible. Cette
résistance est très sensiblement améliorée si les joints sont remplis de coulis de
ciment et si ces joints présentent une surface supportant le cisaillement (joints avec
des décrochements).

Les barrages à contreforts ne supportent que peu les sollicitations transversales, de


par la forme même de la structure. L'élargissement des âmes des contreforts à
l'aval pour les rendre jointives permet d'améliorer cette situation.

Les barrages en enrochement à masque amont posent le problème de la fragilité


de l'élément étanche. Le corps d'appui très perméable est par contre un facteur très
positif.

1.6.3 La géologie

La géologie est un, sinon le critère essentiel pour le choix du type de barrage. Une
analyse détaillée de l'ensemble des paramètres géologiques doit être entreprise
avant de pouvoir se prononcer sur la faisabilité de tel ou tel type de barrage.

Néanmoins, on peut sommairement et moyennant beaucoup de réserves classer la

géologie d'un site dansées catégories suivantes :

a) rocher de bonne qualité

 Module d'élasticité ER >'8000 MPa ;


 Les galeries de reconnaissance sont creusées presque sans mesures de
soutènement (localement des boulons et du béton projeté).
Un tel rocher convient à tous les types de barrages.
b) rocher de moyenne qualité
 Module d’élasticité ER compris entre 4000 et 8000 MPa ;
 Les galeries de reconnaissance sont creusées sans mesures de
soutènement.
Un rocher de moyenne qualité permet tous les types de barrages sauf les barrages-
voûtes pour lesquels les contraintes à la fondation sont trop importantes. La tenue
du rocher doit être étudiée minutieusement pour Vérifier que les déformations .de
fondation seront supportées par le barrage. Un comportement homogène de la
fondation est très important.

c) rocher de mauvaise qualité

 Module d'élasticité ER <'4000 MPa ;


 Le creusement des galeries de reconnaissance nécessite des mesures de
soutènement particulières (cintres ‘métalliques, béton projeté).
 La déformabilité du rocher est trop -grandi pour y fonder une structure rigide
comme un barrage en béton. On préférera sur ce type de terrain un barrage
en remblai, à noyau ou éventuellement à masque amont.
d) sol meuble
Seuls les barrages en remblai à noyau peuvent supporter la déformabilité de tels
sols. Une attention particulière sera portée à la continuité de l’étanchéité de la
retenue dans la fondation sous le barrage
1.6.4 La disponibilité des matériaux de construction
Quel que soit son type, la construction d'un barrage nécessite la mise en place de
grandes quantités de matériaux. Les coûts de construction sont fortement influencés
par le prélèvement, le transport et la mise en place des matériaux. Les zones
d'emprunts devront donc se trouver à proximité Immédiate du site, et les frais de
traitement des matériaux (concassage, lavage, sélection) doivent être optimisés.
La quantité et la qualité des matériaux disponibles doivent être suffisantes pour
répondre aux spécifications exigées pour chaque type de barrage. Une des grandes
difficultés des études préliminaires de barrages consiste à garantir avec une bonne
précision une qualité suffisante et homogène pour toute la quantité nécessaire.

Les caractéristiques essentielles des matériaux ¿'emprunt nécessaires sont :


a) granulats de béton
 de préférence des granulats roulés issus de gravières alluviales, sans
particules organiques ;
 granulats concassés issus de carrières (contrôle de la granulométrie capital).
Puisque la granulométrie des adjoints du béton influence fortement le dosage
en ciment nécessaire, les contrôles et let essais préliminaires sont
primordiaux.
b) remblai pour le corps des barrages en remblai

 matériaux alluvionnaires pour les barrages en terre. *La teneur en fines doit
être faible (éventuellement après lavage) ;
 matériau de carrière pour les corps des barrages en enrochement.
c) noyau
 matériau argileux à perméabilité très faible.
d) matériau de filtre
 matériaux alluvionnaires ou éventuellement de carrière, lavés’, ¡Exigences
granulométriques très précises.
e) rip-rap • •
 grands blocs de rocher résistants à l’altération dynamique des vagues,
souvent difficile à trouver ; éventuellement blocs en béton (tétrapodes).

1.6.5 Les conditions climatiques

Les conditions climatiques influencent de manière prépondérantes les conditions


d'exécutions de l’ouvrage, et par là le délai d'exécution. La durabilité du barrage
peut également être influencée.

a) noyau argileux des barrages en remblai (conditions pendant la construction)

La teneur en eau est le critère essentiel de la mise enlace et du compactage


optimal du noyau. Dans les régions où la saison des pluies est longue et intense
(pluies tropicales), la mise en place est souvent interrompue à cause du degré de
saturation trop élevé des matériaux.

b) barrages à contrefort (conditions pendant ¡’exploitation)

La différence de température entre la tête dont le parement amont en contact avec


l'eau froide de la retenue et l’âme soumise au rayonnement solaire fait apparaître
des gradients thermiques importants pouvant conduire à la fissuration du béton.
c) masque amont en béton aliphatique

Ce matériau est particulièrement sensible aux effets des températures extrêmes :

 déformations plastiques sous températures élevées,


 vieillissement accéléré sous l'effet du gel et de l'exposition au rayonnement
solaire.
1.6.6 Les crues à maîtriser

La problématique de la crue de dimensionnement est un point particulièrement


sensible du projet de barrage, de par le caractère incertain et probabiliste des
valeurs retenues. Le choix du type de barrage est directement dépendant de cette
problématique. Les barrages en béton peuvent supporterons dommages excessifs
un éventuel dépassement des débits de dimensionnement et donc un déversement
par-dessus le couronnement (pour autant que la fondation à l'aval le permette). Par
contre, le déversement par-dessus le couronnement des barrages en remblai serait
catastrophique et pourrait conduire à la ruine de l'ouvrage et à des dégâts
considérables à l'aval.
On peut considérer que les débits de crue à maîtriser dépendent :

 de l'hydrologie du bassin versant ;


 de l'effet de laminage, qui dépend de la retenue (surface, revanche), et des
organes d'évacuation des crues ;
 du type de barrage.
a) Barrage-poids et barrage à contrefort
Des déversoirs de grande largeur peuvent être aménagés sur le barrage,
permettant des débits d'évacuation très, importants à des conditions très
avantageuses. On observe souvent sur les ouvrées Existants des capacités
d’évacuation de crue supérieures à 3000 m3/s
b) Barrage-voûte

Dans les vallées étroites, la capacité des déversoirs situés sur le couronnement est
limitée. Des organes d'évacuation en charge (orifices vannés) peuvent facilement
être intégrés ou l'évacuateur de crues doit être prévu sur les rives de la retenue

c) Barrages en remblai

L'évacuateur de crues ne peut pas être intégré au barrage, du fait de l'incompatibilité


des déformations entre le corps du remblai et la structure en béton armé de
L’évacuateur. Une solution doit être trouvée sur les flancs de la vallée.
Sur des barrages particulièrement longs, on voit dans certains cas la combinaison
d'une section de barrage-poids ou à contrefort comportant évacuateur de crues et de
longues .sections de barrage en remblai de part et d'autre.
Cette problématique de la crue à maîtriser et de l'intégration des ouvrages annexes
constitue donc un critère essentiel du choix du type de barrage.
1.7. Avantages et inconvénients des différents types de barrages
En guise de résumé, les avantages et particularités essentielles des principaux types
de barrage sont énumérés ci-après :

a) Barrage-poids

Avantage :
 faibles contraintes dans le béton,
 faibles contraintes transmises au rocher,
 les variations de température ne produisant que des contraintes
faibles,
 évacuateur de crues-pouvant facilement être intègre,
 gradient des sous-pressions sous la fondation faible.
Particularités :
 volume de béton important,
 refroidissement artificiel nécessaire lors de la prise du béton,
 volume d'excavation important,
 sous-pressions importantes sous la fondation,
 sensibilité aux saisines,
 sensibilité aux tassements.
b) Barrage à contrefort
Avantages :
 volume de béton plus faible que pour le barrage-poids,
 contraintes moyennes transmises au rocher,
 faibles sous-pressions sous la fondation,
 échauffement faible lors de la prise du béton,
 l'évacuateur de crues peut facilement être intégré.
Particularités :
 grande sensibilité aux séismes,
 risque de tassements limité ;
 volume d'excavation important,
 gradient des sous-pressions sous la fondation localement très
important,
 contraintes de température peuvent être importantes dans la tête.
c) Barrage-poids évidé

Avantages :
 comme pour le barrage-poids
 volume de béton plus faible.
Particularités :
 comme pour le barrage-poids.
d) Barrage à voûtes multiples

Avantage :  volume de béton-faible,


 volume d’excavation relativement limité,
 faibles sous-pressions sous la fondation,
Particularités  pas de problèmes thermiques tors de la prise du béton.
 contraintes importantes dans les voûtes,
 nécessité d’armer les voûtes pour limiter la fissuration,
 grande sensibilité au séisme,
 sensibilité aux gradients de température,
 gradient des sous-pressions sous la fondation localement
très important,
 sensibilité aux tassements différentiels,
 intégration des ouvrages annexes difficile,
 structure très vulnérable et très exposée aux actes de
malveillance.
e) Barrage-voûte
Avantages :
 volume de béton faible,
 volume d’excavation relativement limité,
 haute résistance au séisme,
 faibles sous-pressions sous la fondation.
Particularités :
 contraintes importantes dans le béton,
 contraintes importantes dans le rocher sous la fondation,
 efforts transmis obliquement aux appuis latéraux,
 sensibilité limitée aux tassements (hyperstaticité),
 échauffement durant la prise du béton, pouvant nécessiter des
mesures particulières,
 difficultés d’intégration de l’évacuateur de crues dans le barrage,
 gradient de sous-pression sous la fondation important,
 drainage des fissures des massifs d'appui devant être
rigoureusement traité.
f) Barrage en remblai à noyau central

Avantage :
 corps du barrage très flexible s’adaptant aux conditions de terrain,
 structure très peu sensible aux tassements et aux séismes,
 excavations limitées,
 contraintes très faibles sur le sol de fondation,
 gradient hydraulique faible dans le noyau et dans la fondation.
Particularités :
 volume de matériau à mettre en place très important,
 matériau argileux disponible en grande quantité à proximité du site,
 mise en place du noyau argileux impossible avec. des conditions
météorologiques défavorables.
g) Barrage en remblai à masque amont
Avantages :
 corps du barrage très flexible s'adaptant aux conditions du terrain,
 structure peu sensible, aux tassements,
 structure peu sensible aux séismes si démesures spécifiques sont
prévues
 excavations limitées,
 pas de matériaux argileux à mettre en place,
 pas d'exigences particulières sur les conditions météorologiques,
 contraintes très faibles sur je sol de fondation.
Particularités :
 volume de matériau mettre en place très important,
 gradient hydraulique-important sous la fondation.de la plinthe,
 fondation de la plinthe sur du rocher petit perméable.

1.8Particularités de la construction des barrages


1.8.1Généralités
De par leurs dimensions et les impacts sur l’environnement qu'ils occasionnent, les
barrages sont des structures exceptionnelles, dont les modes de réalisation sont
parfois très éloignés des autres structures du génie civil.
En premier lieu, les études préliminaires sont particulièrement importantes et
coûteuses. Elles traitent d'un éventail très vaste de domaines : l’hydrologie, ta
géologie, l'hydrogéologie, l'hydraulique, la science des matériaux, la topographie, la
géographie, la biologie, la chimie, l’économie rurale, l’économie énergétique,
l'économie hydraulique, la sociologie, le droit public, la politique de développement,
les finances, et bien d'autres domaines. Ces études se distinguent souvent par leur
durée, atteignant souvent plus d'une dizaine d'années.
Associés à ces études, des travaux de reconnaissance approfondie doivent aussi
être entrepris : relevés topographiques, reconnaissances géologiques (géophysique,
sondages, galeries de reconnaissant) essais géotechniques (puits, essais in situ et
en laboratoire).
L'analyse des impacts sur l'environnement est entreprise très tôt pour évaluer les
différentes solutions, puis pour prendre des mesures de limitation des impacts ou de
Compensation.
Les moyens nécessaires pour la réalisation posent de véritables problèmes de
logistique et d'organisation de chantier. Il faut notamment tenir compte dès le début
des études des accès, de l'approvisionnement, des Installations de chantier, des
équipements, de la qualification de la main d'œuvre, de la durée du chantier et de
bien d'autres paramètres propres à tel ou tel site.
Enfin, la démesure des quantités de matériaux nécessaires à une influence
considérable sur la durée, les moyens à mettre en œuvre et sur les paramètres
techniques du projet. Il ne s'agit pas, comme avec d'autres types de structures,-de
trouver des matériaux satisfaisant aux critères ou normes fixés comme donnée du
projet, mais de définir un ouvrage pouvant être réalisé avec les caractéristiques des
matériaux à disposition. Ainsi, chaque barrage est unique parce que réalisé avec des
matériaux qui lui sont propres.
Un chantier de barrage dure plusieurs années. Les différents travaux doivent être
exécutés dans une séquence précise, souvent conditionnée par les conditions
hydrologiques et météorologiques. Ces conditions impliquent un découpage des
travaux en phases selon les moyens disponibles. Ce découpage peut avoir une
influence directe sur le projet.
Enfin il faut mentionner que quel que soit le type de barrage, les exigences relatives
à la sécurité sont primordiales durant toute la. vie de l'ouvrage. Les barrages sont
continuellement auscultés et soumis à une-surveillance attentive. Les résultats de
l'auscultation et les observations de ta surveillance sont constamment analysés dans
le cadre des procédures de contrôle. A
Barrages en béton
Les barrages en béton, quel que soit leur type, sont construits en plots (ou blocs)
individuels de 12 à 16 m de largeur séparés par des joints. L'épaisseur du barrage
fixe la dimension du plot dans la direction longitudinale (entre 3 et 30 m). Chaque
plot est bétonné en levées de 1.5 à 3.5 m, conduisant à des étapes de bétonnage
pouvant atteindre les 1500 m3.
Ce mode de construction permet de :
Faciliter le bétonnage en adaptant le volume des étapes à production journalière,
Contrôler et faciliter le dégagement de la chaleur d'hydratation,
Eviter la fissuration de retrait en permettant l'ouverture des joints.

Levée de 1.5+3.5 m

1.8.2. Barrages en remblai


Les barrages en remblai sont construits par la mise en place de couches de

matériaux couvrant toute la surface du barrage. Les épaisseurs de couches sont


de l'ordre de 50 cm de manière à permettre un bon compactage de l'ensemble de
l'ouvrage et une consolidation régulière
.
1.9 Quelques définitions

1. Couronnement
2. vidange de fond
3. niveau normal de retenue (RN)
4. niveau minimal d’exploitation
5. volume de la retenue
6. tranche utile
7. tranche vidangeable
8. tranche morte
9. sur remplissage de crue
10. niveau des plus hautes eaux (PHE)
11. revanche

2 BARRAGES-POIDS
2.1Forme générale
La section verticale transversale des barrage-poids à une forme très proche d'un
triangle rectangulaire.
Le parement amont est vertical ou très légèrement Incliné vers l'amont.
Le parement aval est souvent rectiligne et Incliné avec un fruit de 75 à 80%. Il peut
aussi prendre la forme d'une ligne brisée comme le montre la figure 24.
Le sommet du triangle doit dans tous les cas atteindre le niveau des plus hautes
eaux.
Le couronnement se situe sur un sur épaississement de la forme triangulaire
simplifié, de sorte à laisser la place à une voie d'accès et à augmenter la revanche
(Vagues).
Enfin, pour augmenter la résistance au glissement, la fondation est parfois inclinée
vers l'amont.
Figure 2.1 : Barrage-poids - profil simplifié et profil transversal réel

2.2 Sollicitations
2.2.1 Forces et actions à considérer
Lorsque le barrage est rempli au niveau des plus hautes eaux (cas de
dimensionnement), les principales forces à considérer sont les suivantes :
Eam : la poussée de l'eau : tend à renverser le barrage vers l'aval.
La direction est perpendiculaire au parement amont (le plus souvent vertical) et la
résultante se situe au tiers de la hauteur. Si le
parement amont est incliné, une composante verticale
doit être ajoutée.
P : le -poids propre : à un effet stabilisant tendant à contrer le renversement
Causé par la poussée de l'eau. La direction est bien
entendue verticale et la résultante se situe
approximativement au tiers amont de l'épaisseur de la
fondation.

fr : la poussée des terres : due à la sédimentation dans la retenue.


La hauteur maximale correspond à celle de la tranche morte
à proximité de la vidange de fond, mais peut être plus
élevée dans d’autres secteurs. La densité des sédiments est
plus élevée que celle de l'eau.
S: la sous-pression : causée par l'infiltration de l'eau sous et à travers le barrage.
On admet généralement un diagramme triangulaire ou
trapézoïdal. Elle s'oppose au poids propre et a un effet
déstabilisant.

D'autres charges ont également un effet, soit sur la stabilité du barrage, soit sur l'état de contraintes
internes :
Eav la poussée de l'eau à l'aval, -selon les conditions de submersion du pied aval,
D les effets sismiques dynamiques,
T les effets thermiques.
Toutes ces charges seront traitées dans le détail plus avant dans ce chapitre.

Trois principes fondamentaux gouvernent la statique des barrage-poids :

o Le poids propre s'oppose à la poussée de l’eau par le frottement résultant sur la fondation,

o Chaque bloc est stable par lui-même ; aucun effet de voûte tridimensionnel ne participe à la
stabilité,
o Le béton de barrage, non armé, ne Supporte aucune contrainte de traction, sous aucun cas de
charge.

D’autre part, ce système statique très simple implique des conditions précises à la fondation : la
fondation doit être rocheuse, son module d'élasticité doit être élevé (peu déformable) et sa
perméabilité faible (étanchéité).
De plus, et comme déjà mentionné, les dimensions des plots sont limitées par les équipements de
chantier mis en œuvre. Les dimensions principales usuelles sont données à la figure 2.3.

Lorsque le barrage atteint plus de 30 m d'épaisseur, il y a lieu de subdiviser le plot en 2 plots amont
et aval de sorte à limiter le volume des étapes de bétonnage.
En reprenant le principe du profil simplifié triangulaire de la figure 2.1, les forces principales entrant
en jeu sont les suivantes#:

Poids propre : P= pB-g-ô-h-L

Poussée de l’eau ; £=y2-p£-g-A? • /

Sous-pression : S-y^X-.p^-g-b-b-l

Où : Z : largeur du plot considéré


X : coefficient de sous-pression ; généralement admis X& 1.0;
pE'. Masse spécifique de l'eau pE-1'QOO kg/m3; ps' masse spécifique du
béton pB- 2'400 à 2'500 kg/m3; b : épaisseur de la fondation; h : hauteur.

2.2.1 La sous-pression

2.2.2.1 Le coefficient de sous-pression


Le fait d'admettre un coefficient de sous-pression λ = 1.0 et une répartition triangulaire
signifie que l'on suppose que toute la sous-pression ; est active sous la fondation et que la
répartition de la perméabilité est homogène sur toute la largeur de la fondation.
Depuis que le phénomène, de la sous-pression est clairement caractérisé sous les fondations
de barrages et jusque dans les années 1970, on a généralement admis que le coefficient de
sous-pression dépendait de la qualité du rocher de fondation et du traitement du contact
béton-rocher par dés injections. Les valeurs les plus souvent admises sont ;
□ λ = 0.7 à 0.8 rocher sain et bien injecté,
□ λ ~ 0.75 à 1.0 rocher de qualité moyenne, mais bien injecté,
G λ = t.O en cas de doute.

Ce mode de faire se justifiait, pensait-on, par la diminution de la surface sur laquelle


s'applique la sous-pression, comme le montre la figure 2.4a.
contact
parfait
béton

. r^ier béton
eau sous pression
coniaci d ire cl
eau
sous
pression
Fissures remplies-d'eau
sous
pression faisant effet de vérin
Figure 2.4 ; Surface d'application de /a sous-pression
a) selon les principes anciens d) se ion l’état actuel des connaissances.

On sait aujourd'hui que seules des fissures dépassant 100 à 200 αm peuvent être
remplies par du coulis d'injection. Le modèle à adopter=est plutôt celui de la figure
2.4b par le fait que l'on trouve partout une surface continue sur laquelle s'exerce la
Sous-pression.
En règle générale, on choisira donc toujours pour le contact béton-rocher et pour le
rocher lui-même λ = 1.0. 1
A l'intérieur d'un plot de barrage, le béton est un milieu poreux. Si le béton n'est pas
fissuré et que les reprises et joints de bétonnage sont de bonne qualité, on peut
admettre un coefficient de sous-pression λ = 0.9 à l'intérieur du corps du barrage.

2.2.2.2 La répartition de /a sous-pression


La répartition de la sous-pression sous la fondation dépend du gradient de la
percolation souterraine, et ce gradient dépend des conditions de perméabilité.
Plusieurs cas typiques peuvent être mis en évidence :
a) perméabilité homogène et isotrope

c) zone drainée

Ces 2 derniers cas ont pour effet direct, s'ils sont correctement mis en œuvre, de
diminuer la force de sous-pression qui tend à soulever le barrage
Exploitation normale de l'ouvrage. Ils combinent les effets de la poussée de l'eau,
du poids propre, de la sous-pression et les charges thermiques (dues aux
variations saisonnières et aux gradients thermiques dans l'ouvrage). Dans ces-cas
de charges normales, on n'admet aucune traction dans le béton. Les contraintes de
compression restent relativement basses (2 à 8 MN/m2).
Les cas de charges exceptionnels correspondent aux cas de charges normaux aux
quels se rajoute l'effet d'un séisme. On admettra dans ces cas exceptionnels
l'apparition de légères tractions dans le béton. Ces tractions-sont acceptables étant
donné le caractère dynamique et transitoire de la charge due au séisme. Les
tractions dans le béton peuvent certes provoquer l'ouverture de fissures dans le
béton, mais celles- ci seront rapidement refermées par les cycles dynamiques, de
sorte que la pression hydrostatique n'ait pas le temps de s'installer.
Ainsi, les combinaisons déchargé à étudier sont relativement peu nombreuses si
on les compare avec celles d'autres typés des structures.
.11 convient de combiner les cas :
o lac vide (P seul) et
o lac plein (P+E+S),
Qui doivent être combinés avec les charges thermiques extrêmes (hiver et été).
S'ajoutent pour les cas de charges exceptionnels l'effet dynamique du séisme.
2.2.4. Les contrôles essentiels
Les points essentiels à contrôler sont :
La sécurité au renversement généralisé,
La sécurité au>glissement généralisé, la sécurité à la rupture.
Les 2 premières vérifications ont trait à la stabilité du barrage, la dernière vérifie
que les contraintes dans l'ouvrage sont compatibles avec le matériau mis en place.
2.3 Sécurité au renversement
En règle générale, une structure se renverse lorsque la résultante des forces mobilisées
quitte la base de la fondation de la structure.
Cette définition est trop sommaire pour l’analyse du renversement d'un barrage- poids,
dans la mesure où, à la limite de renversement selon ce critère, les contraintes de
compression sous la partie la plus sollicitée de la fondation deviennent très élevées.

Dans le cas du barrage-poids, un autre critère guidera la vérification au renverse


ment : les contraintes de traction ne sont en aucun cas admises dans le béton.
Elles ne sont pas acceptées non plus au contact entre le béton et le rocher de
fondation.

Simplifions le profil du barrage-poids par un triangle rectangle de hauteur h. Le


parement amont sur lequel s'exerce la poussée de l’eau est supposé vertical, alors
que le parement aval est incliné avec un fruit valant m. La répartition de la sous-
pression est supposée triangulaire et le coefficient de sous-pression vaut k Ce
coefficient tient compte de la répartition réelle de la sous-pression, influencée par
l’effet de l’écran d’étanchéité et du drainage sous la fondation. Les autres forces
extérieures s'appliquant sur le barrage sont supposées négligeables (poussée des
sédiments, submersion aval).

Les forces agissant sur un segment de largeur L du barrage sont :


 la poussée de l'eau
E=Y 2 . P E . g . H . L
 la sous-pression
S=Y 2 . k . PE . g . b .h . L
Auxquelles s'oppose le poids propre
P=Y 2 . PB . g .b . h . L
Les points d'application de ces 3 forces sont illustrés sur la figure 2.7. Pour qu'il
n'apparaisse pas de traction sous la fondation supposée infiniment rigide, la
résultante des forces doit passer dans le tiers central de la base. Pour que les
contraintes soient nulles au pied du parement amont, la résultante doit passer par
le point c indiqué sur la figure 2.7.
Figure 2.7 Forces agissant sur te barrage-poids En établissant l'équation d'équilibre
des moments au point c, on obtient ;
h b b
∑ M C =E . 3 +S . 3 −P . 3 =0∨b=m. h
Le développement de cette équation permet l'exprime m

m=
√ PE
P¿
¿

Le fruit du parement aval est ainsi indépendant de la hauteur du barrage. Cette


relation fort simple est souvent appelée la régie de Lévy.
PB
Lorsque l'on admet =2.5 et, k- 0.85 (1.0),
PE
On obtient une valeur minimale pour le fruit du parement aval m> 78% (82%)
Il devient ainsi aisé de calculer les contraintes verticales extrêmes sur la fondation,
selon les 2 cas de chargé lac vide et lac plein. Le diagramme est dans les 2 cas de
forme triangulaire, correspondant à une fondation supposée rigide (voir figure 2.8).

Figure 2.8. Contraintes sur la fondation sous cas de charge normaux


Le facteur de sécurité au renversement généralisé du profil autour de point aval de
la Fondation peut être calculée :

S R=
∑ M stab = M p = P∗2 /3 b
∑ M mobil M E + M s E∗1/3 h+S∗2 /3 b


PE 2
b=m .h et m= , on obteint S R= ¿

( )
Avec P¿ PE =
1+ k
PB
Avec les valeurs admises pour k=0,85 et m=0,78, on obtient un facteur de sécurité
Sécurité au glissement
2.4. Sécurité au glissement
2.4.1. Définitions et principe de calcul
Reprenons le profil triangulaire simplifié du barrage poids et examinons le risque de
glissement sur la fondation sous l'effet de (a poussée horizontale de l'eau.
.
R : force de cisaillement résistant au
Glissement
A : surface unitaire de glissement
[m2/m],
A=b=m•h
La sécurité au glissement est définie
comme le rapport entre les forces
résistantes et les forces poussâtes :
forcesrésistantes R
SG = =
forces poussantes E
Or la résistance au glissement sur une surface s'exprime par la relation de
Coulomb issue de la mécanique des sols :
R=∑ V tam ∅ + c ' A
Où ∑V est la résultante des forces perpendiculaires à la fondation,
∅ ' est l'angle de frottement interne effectif de la surface de glissement considérée
C’est la cohésion effective sur la surface de glissement considérée
Il en résulte la relation
( P−S ) tam ∅' +c ' b
SG =
E
Or, avec A = m.h et les relations décrivant les forces P, E et S vues au paragraphe
précédent, on en déduit :

[( P B−kp E
) ]
'
' 2c
SG = tam ∅ +
PE P E gh

En pratique, la cohésion doit le plus souvent être négligée, soit qu'elle est très
faible, soit que la fissuration du rocher ou du béton la rende inexistante.
La condition de n'admettre que des contraintes de compression sous la fondation
nous a conduit précédemment à la règle de Lévy,

m=
√ PE
P¿
¿

Ce qui nous donne SG = ( PE )


PB −kp E ' 1
tam ∅ =SG = tam ∅ '
m

Par conséquent, la sécurité au glissement est assurée si S G ≥1, ce qui implique


tanø’≥m
Cette relation, particulièrement simple, est conditionnée par les hypothèses
simplificatrices suivantes :
1. le profil du barrage est simplifié sous la forme d’un triangle rectangle, avec
un parement amont vertical et une fondation horizontale,
2. le diagramme de sous-pression est supposé triangulaire, la sous-pression
est nulle à l'extrémité aval de ta fondation,
3. la fondation est supposée rigide ; par conséquent les diagrammes de
contraintes verticales sur la fondation sont donc linéaires,
4. aucune contrainte de traction n'est admise sur la fondation, ce qui conduit à
la règle de Lévy.
2.4.3. Les surfaces de glissement et leur résistance
Pour déterminer l’angle, de frottement interne effectif de.la surface de glissement, il
importe en premier lieu de déterminer quelles sont les surfaces de glissement
potentielles (voir figure 2.9).

Figure 2.9 : Surfaces de glissement potentielles


La détermination des angles de frottement moyens dans le rocher et au contact
entre le béton et le rocher n’est- pas aisée. Lé rocher est soumis à tout un réseau
de dia- clases et autres discontinuités-rendant les essais en laboratoire peu
représentatifs du comportement global du massif. La qualité du contact béton-
rocher dépend pour une large part de la qualité des injections de contact. Dans le
béton, les reprises de bétonnage et les éventuelles fissures de retrait constituent
des plans de glissement préférentiels qu’il conviendra de traiter avec un maximum
d’attention.
On peut tout de même donner les fourchettes suivantes :
∅ '
tan( ∅ )
Cassure en pleine masse, fissure 63-72° 2.0-3.0
1) béton-béton 55-65°
Reprise de bétonnage soignée 1.5-2.1
56-62°
1.5-1.9
Rocher de bonne qualité (faiblement diaclase) 27-56°
0.5-1.5
2) béton-rocher Rocher de moyenne qualité 45-62°
1.0-1.9
27-45°
Rocher de bonne qualité (faiblement diaclase) 0.5-1.0
3) rocher-rocher Rocher de moyenne qualité (fortement
diaclase)

Le rocher altéré proche de la surface est généralement enlevé parfois sur une profondeur
importante, de sorte que le barrage soit fondé sur une roche de la meilleure qualité
possible. Ainsi, la surface de glissement la plus critique se trouve le plus souvent
directement au-dessous du contact béton-rocher.
L'excavation de la fondation et le remplacement du rocher de qualité insuffisante par du
béton crée un certain encastrement du barrage, ainsi qu'une butée au pied aval.
Cette butée ne sera jamais
prise en considération dans le
calcul de la stabilité au
devienne effective.
Sur la base de ces quelques valeurs, on peut exprimer le coefficient Ce sécurité au
glissement :
1
SG = tam ∅ '
m
Avec un fruit du parement aval m = 0.80 et une fondation horizontale sur un rocher
de borne qualité, on obtient un coefficient de sécurité Sg =1.8-2.3.
Pour les cas de charge normaux, on exige-un coefficient de sécurité au glissement
de Sg= 1.50. Pour des cas de charge exceptionnels, avec l'effort d’un séisme, un
coefficient de S g - 1.30 au minimum est exigé.
2.4.3. Amélioration de la sécurité au glissement.
Avec un rocher de mauvaise qualité, ce facteur peut descendre jusqu'à 0.6 auquel
cas la sécurité au glissement n'est pas assurée. Dans ce cas, des dispositions
particulières doivent être apportées pour améliorer cette sécurité au glissement. En
observant la relation qui décrit le coefficient de sécurité au glissement,
(P−S)tam ∅ '
SG =
E
On constate 3 possibilités d'intervention pour augmenter ce facteur :

a) augmenter les forces verticales (P-S),


b) réduire les forces puissantes E,
c) augmenter la valeur de l'angle de frottement ø
Plusieurs dispositions peuvent être mises en œuvre pour atteindre ces
objectifs,
a) Augmentation des forces verticales (P-S)
Augmentation du fruit du parement aval
Cette modification du profil type vise à augmenter le
poids propre en augmentant le volume de béton.
Cette mesure est certes efficace, mais peu
économique.

Inclinaison du parement amont du barrage


La pression hydrostatique s'applique sur un plan
incliné qui se décompose en une force horizontale et
une force verticale correspondant au poids de l'eau
contenue dans la section grisée.
Cette mesure est souvent mise en œuvre car elle ne
nécessite qu'un
volume
supplémentaire de béton faible.
Réduction des sous pressions
Comme déjà mentionné, la force de sous-pression peut
être réduite par des injections et des forages de
drainage sous la fondation. La création d'évidements
dans les joints du barrage (barrage-poids évidé)
permet de garantir un parfait drainage de la fondation
et de réduire considérablement et de manière fiable la
sous-pression. Par contre, les -évidements impliquent
une diminution du poids propre.

c) Augmentation de la valeur de l'angle de frottement ø


Amélioration de la qualité des reprises de bétonnage
A l’intérieur du barrage, les plans préférentiels de glissement sont constitués par
les reprises horizontales de bétonnage, .généralement espacées de 2 à 3.5 m.
Pour améliorer la résistance au cisaillement de ces surfaces, des mesures
spécifiques sont prises :
1. La surface est nettoyée avec un jet d'eau ou d'air sous pression quelques
heures après la prise, de sorte à éliminer le lait de ciment excédentaire et
rendre ainsi la surface plus rugueuse.
2. Avant le bétonnage, la surface est très méticuleusement nettoyée pour
favoriser l'accrochage de la nouvelle couche.
Sur le barrage-poids de très grande hauteur, il ^vient nécessaire de placer des
joints transversaux perpendiculaires à l'axe de la vallée-pour limiter le volume des
étapes de bétonnage. En règle générale, la largeur-bétonnée en une seule étape
ne dépasse pas 30 à 40 m,
• Ces joints seront disposés de sorte à ne pas former de plans de glissement
préférentiels. Ils formeront soit des redans avec des coffrages inclinés, soit des
escaliers, selon une disposition qui soit compatible avec les directions des
contraintes principales dans le béton.
2.5. Sécurité à la rupture
Les contraintes de compression dans un barrage-poids sont d'une manière
générale faible (directement liées à la hauteur). Il en résulte que, par souci
d'économie, le béton de masse est faiblement dosé en ciment et comporte des
agrégats de dimensions importantes. La résistance à la compression est par
conséquent relativement faible et présente une grande dispersion

A la traction, pour les mêmes raisons et parce que la présence de fissures n'est
pas exclue, la résistance sera même supposée nulle. En cas de traction, on
pourrait observer une ouverture de fissures et, si ces fissures étaient en contact
avec la retenue, la pression hydrostatique pourrait s’y' établir pleinement. Par
conséquent, les tractions ne sont pas acceptables sous cas de Charge normal.
Le calcul des contraintes dans un barrage ^'effectue aujourd'hui systématiquement
sur des modèles numériques d'éléments finis bidimensionnels ou tridimensionnels.
La prise en compte des contraintes internes causées par les variations et les
gradients de température est alors indispensable.
Pour une analyse préliminaire, une approche analytique simplifiée telle que décrite
ci-après est souvent suffisante.
2.5.1 Efforts et contraintes dans le barrage
Admettons le profil simplifie triangulaire du barrage-poids et étudions la répartition
des contraintes sur une section horizontale A-A située à une profondeur z (comme
le montre la figure 2.11).
L'hypothèse de Navier suppose que les contraintes verticales varient de manière
linéaire le long d'une section horizontale. La répartition des contraintes prend donc
la forme d'un trapèze ou d'un triangle.

Le parement amont du barrage est admis vertical, le parement aval présente un


fruit
M ≥ rnmin, rnmin, étant défini par la règle de Lévy.

Figure 2.11 : Répartition des contraintes dans une section horizontale


Considérons dans un premier temps uniquement le poids propre* P

Les conditions d'équilibre dans la section .conduisent aux contraintes suivantes :


P σ z ,am =p B gz σ z , am=0
Ajoutons maintenant l'effet de la poussée de l’eau
P+ E σ z , am=gz ¿
σ x ,am =σ x, av ¿ P E gz
−1
t xz ,am=0 σ z ,av =P E gz m
En ajoutant enfin l'effet de la sous-pression g selon le diagramme simplifié
triangulaire déjà développé au chapitre.2.2.2 :
S σ am=k p E gz σ av =0
Les conditions d'équilibre des forces sur la section conduisent aux contraintes
suivantes
P+ E+ S σ z , am=gz ¿
Si m = mmin selon la règle de Lévy, alors on retrouve bien σ zam = 0, sous le cas de
charge P+E+S.
2.5.2. Contraintes principales
Les directions selon lesquelles les contraintes sont maximums ou minimums sont
les directions principales, pour lesquelles les contraintes tangentielles nulles. Les
parements amont et aval donnent bien entendu directement la direction des
contraintes principales.
Les contraintes principales sont données par la relation
1
σ i ,ii = ¿
2

Parement amont
Le parement amont est d'abord admis vertical.
A lac vide (cas de charge P), les contraintes sont :
σ zam = pB gz
σ xam=0 et t xam =0 car la pressionhydrostation sur ≤pareme nt est nulle
Il en résulte les contraintes principales
σ i= pB gz et σ ii =0
A lac plein (cas de charge P+F+S), les contrainte sont :
σ zam =gz [ p B −PE (m−2+ k ) ]
σ xam= p B gz
t xam =0

Il en résulte directement les contraintes principales


σ i=gz [ p B−P E (m−2+ k ) ] et
σ r= p E gz
sim=mmin Selon la règle de Lévy
σ i=O et σ ii=¿ p E gz

Parement aval
Le parement aval est supposé ne subir aucune pression extérieure.
Sous cas de charge P, les contraintes sont
σ zav =0
σ xav =0 et r xz , am=OCar la pression hydrostatique sur le parement est nulle. Il en
résulte que les contraintes principales sont nulles
Sous cas de charge P+E+S, les contraintes sont :

−2
σ zav =p B gz m
Il en résulte que
−1
r xz , av =m σ zav ¿ P E gz m
Et σ xz .av =m r xz ,av ¿ P E gz
On en déduit lés contraintes principales :
σ i=0 parallele au parement , et

σ ii=( 1+ m2) σ zav =( 1+m2 ) P E gz


Le diagramme de gauche de la figure 2.12 montre le champ de contraintes dans le
profil simplifié triangulaire, selon le calcul ci-dessus en admettant l'hypothèse de
Navier. Le diagramme de droite montre le champ de contraintes calculé "par
éléments finis sur une géométrie réelle en tenant compte dé la répartition de la
réaction de la fondation
Les sismographes ne mesurent pas directement l'accélération, mais plutôt
l'amplitude des déplacements causés par le tremblement de terre. L'accélération est
ensuite calculée.
En admettant une sollicitation qui causerait un ébranlement oscillant de manière
sinusoïdale, selon la relation

∆= Asin ( Tt )
Où ∆ : le déplacement,
A ; l'amplitude maximale du mouvement,
T : la période du mouvement (en idéalité pouvant varier entre 0.1 seconde et
plusieurs secondes au cours d'un,-même événement), l'accélération
maximale s'exprime selon la relation
2
4π A
a= 2
T
Ainsi, pour une période T=0./s, l'accélération devient
 pout A=1mm , a ≅ 0.4 g ,
 pour A=0.5 mm , a ≅ 0.2 g .
Pour une période T = /s, une amplitude-maximale de mouvement de 0.1m
correspond à une accélération de 0.4 g.
Les relevés de sismographes montrent qu'une accélération de 0.4 g correspond à
un séisme catastrophique. En Suisse et de manière générale en Europe (à
l'exception de zones particulièrement sensibles comme en Italie du Sud et en
Grèce), on considère une accélération horizontale de 0.1 g à 0.3 g comme un
maximum pour le dimensionnement ; des barrages selon la région (Intensité MSK
7.0 à 8.8). Les accélérations horizontales maximales du tremblement de terre
d’Izmit (17. 8. 1999) en Turquie ne dépassaient pas 0.36g,
Il existe un grand nombre d'échelles qui permettent de décrire l'intensité d'un
séisme. La plus utilisée est certainement l'échelle d'intensité MSK 64 (Medvedev-
Sponheuer Karnik 1964) qui établit 12 degrés en fonction des dégâts observés,
principalement sur les constructions.
Le tableau de la figure 2.14 constitue un extrait de l’échelle MKS. Il se réfère
principalement aux dégâts occasionnés sur trois types de construction
caractéristiques :
Constructions A : Construction d'adobe (plots d'argile séchés au soleil) ou en
pierres des champs non taillées et mal liées ;
Constructions B : Maisons en briques, en pans-rideaux préfabriqués de béton, en
bois et briques, en pierre taillée ;
Constructions C ; Maisons en béton armé, chalets de bois bien construits. Une
estimation de l'accélération correspondante, exprimée en fraction
de l’accélération gravitaire est indiquée.

Figure 2.14 : Echelle MKS 64, description des dégâts sur tes constructions
Accélération,
Degré MKS Description
exprimée en g

I Seulement enregistré par les sismographes

A peine ressentie (personnes au repos dans les étages


II
élevés

Ressenti par peu de monde, (analogue au passage d'un


III
camion)

Ressenti par beaucoup. Craquements, léger balancement


IV
des objets suspendus

Beaucoup de dormeurs s'éveillent-fort balancement des


V 0.012-0.025
objets suspendus

Frayeur. Petites fissures dans les murs d'adobe et les


VI 0.025-0.05
plâtres

Larges fissures dans les constructions A faibles dans les


constructions B, chutes de cheminées, variation du niveau
VII 0.05-0.1
les puits, eaux des lacs boueuse

Ecroulement partiel des constructions B, fissures dans les


constructions C, fissures dans sol, statues et monuments
VIII 0.1-0.2
déplacés
jetions B, fssu- ssures dans le acés,

Destruction d'une partie des constructions B, gros dégâts


IX dans les constructions C. Glissements de terrains 0.2-0.4 I
nstructions B, ons C. Glisse-

Ecroulement partiel des constructions C, larges fissures


X dans le sol (ouvertes jusqu'à 1m), dommages aux routes, 0.4-0.8
voies ferrées, canalisation enterrées
Dommages importants aux constructions plus résistantes :
XI 0.8-1.6
ponts, barrages

Bouleversement total de la surface du sol, toute


XII >1.6
construction humaine est détruite

Figure 2.14 : Echelle MKS 64, description des dégâts sur les constructions
Pour une approche pus scientifique, on lui préférera la magnitude M telle quelle a
été définie par Richter :
Où A : amplitude mesurée avec un sismographe standard à une distance de100
km de l'épicentre,

A0. : Amplitude de référence (10-6 m).


La figure 2.15 caractérise les tremblements de terre et les met en relation avec la
magnitude de Richter.

Epizentral initential

I nich gespurt

II ieichtes Zitten

III deutlich spurbar

IV Gerausche erzeugend

V Gegentande bewegend

VI einzeine leichte shaden

VII Leichte Schaden

VIII Shaden

IX Starke shaden

X Zerstorugen

XI Weitlaufige Zerstorungen

XII Verzustungen
2.6.2. Comportement réel d'un barrage en cas de séisme
Le comportement réel d'un barrage en cas de séisme est un des problèmes les plus
complexes auxquels est confronté l’ingénieur ; et ce pour différentes raisons :
 le comportement dynamique d'une structure aussi massive est fortement non-
linéaire et non-élastique,
 l'interaction entre la masse d'eau et la structure doit tenir compte de la
compressibilité de l'eau,
 l'interaction entre le sol et la structuré est essentielle du point de vue de la
dissipation d'énergie,
La formation de fissures dans le béton et la présence de joints entre les plots rendent
le comportement fortement non-linéaire. Dans les barrage-poids, les fissures
apparaissent le plus souvent dans la partie supérieure du profil, non loin du
couronnement, là où les amplitudes sont les plus importantes.
Certains modèles numériques permettent aujourd’hui de simuler la formation de
fissures, en appliquant les théories de la mécanique de la rupture. Ils doivent encore
être développés pour que leur utilisation par un ingénieur non-spécialiste de la
dynamique des structures soit courante. Ces modèles font aujourd’hui l’objet de
recherches considérables.
La recherche sur la problématique de l’interaction réservoir-structure est quant à elle
sensiblement plus avancée.
On sait que l’interaction est plus importante lorsque la fréquence propre du barrage
associé à sa fondation à lac vide est proche de la fréquence propre de la retenue.
 f barr fréquence propre, du barrage à laie-vide, fonction de la géométrie et des
matériaux. . .
 f lac fréquence propre de la retenue fonction de la forme de la retenue, de la
profondeur et de la célérité de Fonde de pression dans l’eau ;
Les fréquences propres couramment observées sur des barrages en béton sont
comprises entre 1.4 et 5.1 s-1 [Hz] (cf. Figure 2.16). Les fréquences propres des
retenues ont été calculées entre 1.3 et 4,4 s’1[Hz],
hbarrage Lcouronnent fbarr flac fBarr /Flac..
[m] [m] [Hz] [Hz] [-]
Barrage
Mauvoisin (CH)1) 250 560 2.0 2.1 1.0
Kolnbrein (A) 1) 197 626 1.7 2.3 0.7
Emosson (CH)1) 180 424 2.2 2.4 0.9
Morrow Point (USA) 1) 142 219 3.7 ‘ 3.0 - 1-2
Pacoima (USA)1) 113 180 5.1 4.4 1-.2
Grand Dixence (CH)2) 285 695 1.4 1.3 1.1
Pine Flat (USA)2) 122 562 - 2.9 3.1 0.9

Figure 2.16 : Interactions eau-structure : Exemples des fréquences propres des


barrages et des tacs.
1) barrage coûte 2) barrage poids
L'expérience a montré que si f barr /f lac <0.7 , l’effet de la compressibilité de l'eau peut
être négligé et l’effet dynamique de la retenue sur le barrage peut être remplacé par
une force d'inertie de surpression hydro sismique
L'analyse pseudo-statique
Si l'accélération du séisme est faible a < 0.15S g et si la compressibilité de l'eau peut
être négligée fbarr /flac< 0.7 , alors une analyse simplifiée pseudo-statique fournit des
résultats satisfaisants pour un prédimensionnement.
L'analyse pseudo-statique vise à remplacer les efforts dynamiques par des efforts
statiques qui sont uniquement fonction de l'ouvrage et de l'accélération.
Un séisme réel est caractérisé par des, accélérations dans les 3 dimensions.
L'analyse pseudo-statique se limite à évaluer l'effet d'une accélération horizontale
orientée dans la direction la plus défavorable,
La figure 2.18 montre les principales forces entrant en jeu pour l'analysé sous le cas
rie charge lac plein et séisme. Aux forces À J’déjà développées s'ajoutent les 2
forces suivantes ;
a) Fe : la force d'inertie du barrage

Cette force sera appliquée dans la direction "la plus défavorable, soit vers l'aval, Elle
s'ajoute donc à la poussée de l'eau.
Fea g M =ap armasse du barrage multipliée par l'accélération horizontale)
Et Me — Fe J/3 FF = J/3 cc F FF (section triangulaire)
b) E e :la force d'inertie de la retenue
La force d'inertie de l'eau se traduit par une surpression hydrosismique sur le
parement amont du barrage.
Westergaard a formulé une relation parabolique décrivant cette surpression er
fonction de la profondeur z :
P E=K , C , a P E √ Hz
Avec Ke : coefficient dépendant de l'Inclinaison du parement amont :
Vertical : Ke=1.0
Incliné : Ke varié linéairement avec l'angle d’inclinaison du
parement (pour autant que β≤20) selon Figure 2.1S pour
β=10 ° Ke=0.88 pour a=10 m et h−100 m .

Ce : coefficient de Westergaard


C e = 1−7.75 ( 1000H T ) ❑
2

H : Hauteur du barrage, en m,
T : Période de vibration du barrage seul T =1/ Fbarn en s
La période est généralement admise entre 0.5 et 1 s. [Ce ~7/8)

00>-
Et
Figure 2.19 : Surpression hydrosismique se/on Westergaard - coefficient K ? En
fonction de l’inclinaison du parement amont.

La poussée totale de la surpression hydrostatique vaut :


H H
2 2
Ee =∫ P P E ( z ) dz=∫ K e Ce α P E √ Hz dz =K e C e a P E H
0 0 3

H
M e =∫ PE ( z ) ( H−z ) dz=K e C e a P E 4 /15 H
0

Ce qui conduit à déterminer le point d'application de la force résultante Ee


(h e=0.4 H ).

c) Si la sous-pression
De par l'apparition de contraintes de traction au pied amont du barrage, on peut
s'attendre lors d'un tremblement de terre à l'ouverture de fissures au contact
béton-rocher à l'amont et' par conséquent à une rupture de la continuité du voile
d'étanchéité sous la fondation
Cette éventualité conduit à rejeter pour le
cas de charge de tremblement de terre la
réduction de la sous-pression par le
coefficient et à admettre-que la sous-
pression se développe selon un diagramme
Fissuration triangulaire dont la valeur à l’amont vaut la
Écran d’étanchéité
pression hydrostatique. Par contre, on
admettra que la surpression hydro- sismique'
ne peut se développer' dans la fissure, du
fait du caractère oscillatoire des sollicitations.
d) la sécurité en cas de tremblement.de terre
Le séisme de dimensionnement est par nature un événement exceptionnel. On
admet par conséquent une réduction des facteurs de sécurité par rapport aux cas de
charges normaux. La durée de la sollicitation est également faible.
 Le facteur de sécurité admis sur les contraintes de compression est réduit,
bien que ce critère ne soit généralement pas déterminait,
 De faibles tractions sont tolérées au pied amont du barrage (1-2 N/mm 2,
inférieures à la résistance à la traction du béton non fissuré).
Les tractions au pied amont du barrage vont favoriser le développement de fissures
ouvertes durant la sollicitation. La présence de ces fissures va réduire la section
horizontale effective et par conséquent surcharger le pied-aval du barrage. Lorsque
la résultante des forces extérieures sort du tiers central et atteint le sixième de la
base (limite généralement admise), la moitié de la surface de ' contact est ineffective
et la contrainte de compression augmente de 33%.

Le diagramme ci-contre illustre


l'augmentation de la contrainte
de compression sur le
parement' par l'ouverture de
fissures sur le parement
opposé, en fonction de la
position de la force normale
résultante. Tant que la
résultante reste dans le tiers
central, l'augmentation est nulle.

Position de la résultante

2.6.5 Vérification des barrages en béton aux séismes selon les directives en
Suisse
2.6.5.1 Séisme de vérification
a) Classification des barrages
Selon les directives de l’Office fédéral des eaux et de la géologie (OFEG, 2002), les
barrages sont divisés en trois classes qui sont soumises à des exigences différentes
(Figure 2.21).
Figure 2.21 : Représentation graphique des classes de barrages,

Pour satisfaire aux objectifs de protection contre les séismes, le comportement


suivant est requis pour un barrage sollicité par le séisme de vérification :

- Aucune rupture du barrage avec écoulement incontrôlé des eaux ;

- Aucun dégât aux ouvrages annexes susceptibles de mettre- la sécurité


de l’ouvrage d'accumulation en danger
b) Probabilité du séisme
La probabilité de dépassement est donnée pour un intervalle de 100 ans, exprimé
sous forme d’un temps de retour, Le Tableau 1 donne les valeurs du temps de retour
valable pour les différentes classes de barrages.

Classe de barrages
Intervalle de terme Temps de retour
considéré Probabilité .moyenn moyen
e de dépassement
I 100 ans 1% 10'000 ans
II 100 ans 2% 5'000 ans
III 100 ans. 10% 1'000 ans
Tableau 1 : Temps de retour du séisme de vérification pour les différentes c/asses de
barrages
c) Carte d’intensité
Pour une période de retour de 1 ’000 et 10'000 ans, des cartes d’intensité ont été
élaborées pour la Suisse (Figures 2.-22 et2.23).
Les valeurs des intensités pour une période de retour de 5'000 ans sont interpolées
comme suit :
I 5 ' 000 =0 , 3. I 1000 + 0.7 . I 10000
c) Valeurs de l’accélération
Les valeurs de l’accélération sont déterminées sur la base de la transformation
suivante [Carte suisse du risque de séismes. - Détermination du 'danger dû aux
séismes, 1977] :
log an=0.26 Tmsk +0.19
Où ah est en cm/s2.
e) Accélération de pointe
L’accélération horizontale de pointe an à prendre en compte pour la
vérification et qui correspond au temps de retour de 1'000, 5'000 et 10’000 ans est
indépendante de la direction.
L’accélération verticale de pointe av peut être calculée à partir de la composante
horizontale ah en la réduisant d'un tiers (av=2/3 ah).
Figure 2.22 : Valeurs des intensités pour une probabilité de dépassement de 103
p.a. selon la carte suisse d'aléa sismique - Détermination du danger dû
aux séismes, 1977
Les spectres de réponse normalisés, pour les classes de fondation B et C sont
représentés sur les Figures 2.25 et 2.26. Ces spectres de réponse sont valables
aussi bien pour la direction horizontale que verticale.
Ampliationdel’accélération

Figure 2.25: Spectre de réponse pour une fondation moyenne (classe de fondation B)
Ampliationdel’accélération

Figure 2.26 : Spectre de réponse pour une fondation molle (classe de fondation C)
2.6.5.2. Analyse des barrages en bêton et en maçonnerie de la classe II
a) Déroulement de la vérification
La vérification aux séismes pour un barrage de la classe il se déroule selon le
schéma présenté sur la Figure 2.27

déter

déter

déter déter

déter

déter déter

déter déter

déter déter

déter

Figure 227 : Schéma déroulement de la vérification pour les barrages de la classe II


Légende de la figure 7 : 1) paragraphe b)
2) paragraphe c)
3) paragraphe d)
4) paragraphe e)
5) paragraphe f)
6) paragraphe g)
7) paragraphie h)
8) La vérification de la sécurité aux séismes n’est pas satisfaite.
Des mesures s'avèrent nécessaires (par exemple calcul plus
détaillé, mesures constructives, mesures d’exploitation).
9) La vérification de la sécurité dans le sens des présentes
directives est satisfaite.

b) Relevé de la géométrie et de l’état du barrage


Géométrie
La géométrie effective du barrage y compris le tracé exact de la zone de
contact entre le barrage et les fondations sont à- relever et à documenter de manière
détaillée. En cas d’incertitudes concernant le tracé de la zone de contact, il faut
procéder à des auscultations in situ pour les éliminer.
Etat Lors du relevé de l’état du barrage, les rapports de sécurité et annuels ainsi que
les informations importantes du point de vue de la sécurité de l'aménagement
doivent être évalués et d’éventuels points faibles concernant la vérification de la
sécurité aux séismes considérés.
Il doit être tenu compte d’événements extraordinaires lors de la construction ainsi
que d’autres aspects de la phase de constructions importants pour la vérification de
la sécurité aux séismes.
c) Relevé de valeurs caractéristiques des matériaux
Valeurs caractéristiques ries déformations et des dimensions du barrage
Pour la représentation- correcte du comportement du barrage, les valeurs
caractéristiques les plus probables (valeurs médianes) des paramètres sont utilisées.
Pour les barrages de la classe il, il est suffisant d'admettre un matériau isotrope
linéaire-élastique avec amortissement visqueux. Les valeurs suivantes sont par
conséquent à déterminer :
 Module d’élasticité dynamique Ed.
 Coefficient de poisson v.
 Densité p.
 Amortissement du matériau Ç.
Lorsque des valeurs caractéristiques dynamiques déterminées à l'aide d’essais en
laboratoire ou de mesures de vibration sont disponibles, elles serviront aux calculs.
Si de tels résultats d'essais ne sont pas disponibles, le module élastique dynamique
peut être déterminé en première approche en augmentant le module élastique Es
selon l’équation suivante :
Ed =1.25−Eg
La valeur caractéristique du module d’élasticité statique Es du barrage doit être
déterminée spécifiquement pour l’ouvrage, La valeur peut être déterminée sur la
base d’essais effectués lors de la construction, si les résultats de ces derniers
peuvent être adaptés à l’âge de l’ouvrage ; En cas d’absence de résultats d'essais, le
module d’élasticité statique ou dynamique doit être déterminé à l'aide d’essais sur
l’ouvrage lui-même. Les valeurs du coefficient- dé poissons v et de la densité p
peuvent être évaluées par expériences.
La valeur admise pour l’amortissement critique du matériau ne doit pas dépasser
5%. Ce paramètre d’amortissement influence l’amplification dynamique du spectre
de réponse
Propriétés de déformation du soi de fondation
Pour la représentation correcte du comportement ' du -barrage, les valeurs
caractéristiques les plus probables (valeur médianes) des propriétés de déformation
du soi de- fondation sont utilisées. Pour les sols de fondation des barrages de la
classe II, il est suffisant d’admettre un "matériau isotrope linéaire-élastique sans
masse et un amortissement visqueux. Les valeurs suivantes sont par conséquent à
déterminer :
 Module d’élasticité dynamique Ed
 Coefficient de poisson v.
 Amortissement du matériau Ç,
Résistance du barrage
La résistance à la compression uni-axiate dynamique fcd et à la traction ftd sont
applicables lors de l’analyse de l’état de contraintes de barrages de la classe II
déterminé sur la base d’un calcul linéaire-élastique avec amortissement visqueux.
Afin de ne pas surestimer les réserves de résistance du barrage, les valeurs de
résistance prise en compte doivent être conservatives. L’utilisation de valeurs
moyenne est seulement admissible si une série d’essais suffisamment importante est
disponible et a' été analysée statistiquement. En cas d’un petit nombre d’éprouvettes,
une valeur inférieure à la moyenne doit être introduite.

Les valeurs utilisées doivent correspondre à l'âge de l’ouvrage (dans Je sens de la


vérification).
La résistance dynamique peut-être déterminée de manière empirique à partir de la
résistance statique
 Résistance à la compression dynamique fcd en fonction de la résistance à la
compression statique
f cd =1.5 . f cs
 Respectivement résistance à la traction à la traction statique dynamique ftd en
fonction de la résistance
f td =1.5 . f s ≤ 4 Mpa
 Résistance à la traction dynamique ftd en fonction de la résistance à la compression
dynamique fcd
f td =0.1 . f cd ≤ 4 Mpa

La résistance dynamique à la traction déterminée à l’aide d'une formule empirique ne


doit pas dépasser 4 MPa.
Les valeurs caractéristiques de la résistance doivent être déterminées
spécifiquement pour le barrage. Les essais exécutés durant la phase de construction
sont admis comme données de base pour cette détermination.
Résistance de la surface de contact barrage-sol de fondation
La surface de contact barrage-sol fondation peut être admise comme plan. S’il est
tenu compte d’un encastrement du corps du barrage dans les fondations, la
plausibilité de cet effet doit être démontrée, Si cette démonstration manque ou si les
documents d’exécution sont incomplets l’effet d’encastrement doit être négligé.
Dans le cas de fondations sur rocher, les paramètres (valeurs médianes) suivants de
la surface de contact entre barrage et les fondations peuvent être estimés sur la
base de la littérature :
 Angle de frottement ȹ (angle de frottement de matériaux béton/rocher).
 Angle de dilatation i (angle, dé dilatation de L’imbrication mécanique des
fondations barrage/rocher).
 Cohésion c (cohésion, des matériaux, béton/rocher due à une micro-
imbrication).
d) Conditions initiales statique
Le séisme de vérification est à considérer comme sollicitation extraordinaire. Les
sollicitations correspondantes sent-par conséquent à superposer avec celles dues
aux charges statiques d’exploitation usuelles ; qui sont les suivantes :
 Poids propre
 Poussée de l’eau.
 Température (correspondant au niveau maximal).
 Poussée des terres due aux remblais à l’aval ou aux sédiments dans la
retenue
Eventuellement poussée des glaces (correspondant au niveau maximal).
L'étude du cas avec retenue pleine est suffisante pour la vérification de la sécurité.
Le niveau admis dans la retenue correspond au niveau maximal d'exploitation
(niveau de retenue).
Les sous-pressions agissant sur la surfacé de contact entre le barrage et le sol de
fondation sont uniquement considérées pour la vérification de la stabilité. La
répartition des sous-pressions peut être basée sur les mesurés des sous-pressions
effectives à retenue pleine ou admise linéaire entre l’amont et l’aval en cas
d'absence de mesures. Les sous-pressions agissent perpendiculairement à la
surface d'appui du barrage.
M masse du barrage Ah : épaisseur de la tranche 1
M masse du barrage dans la tranche t' tr* : • largeur du barrage
M masse de l'eau b. : largeur de la tranche ¡
M masse de l'eau dans la tranche 1 P : densité du barrage
M hauteur du barrage P» : densité de l'eau
M hauteur d'eau cc ; module d'élasticité dynamique
M hauteur (variable) OH forces sismiques de substitution horizontales
M hauteur de la tranche 1 . GH,: forces sismiques de substitution agissant sur la tranche i

Figure 2.28 : Coupe transversale d'un barrage poids et notions de base essentielles

g) Détermination de la masse d’eau Entraînée


La masse oscillant avec le barrage représentent l'effet hydrodynamique de l'eau sur
le barrage avec un parement amont approximativement vertical se calcule en
fonction de la hauteur h selon l’équation suivants de Westergard :
7
mw ( h )= . P w . hw . 1−
8
h
hw √
Pour des raisons pratiques, je barrage est divisé en plusieurs tranches horizontales
Le choix de cette division se fait en fonction de la forme du barrage, du niveau d'eau
et de la précision souhaitée du calcul. Les différente^ tranches peuvent être
d’épaisseur variable. Pour la tranche i, on peut écrire :

7 h

mw = . P w . hw . 1− i ∆ hi
8 hw
Si l’étude se fait pour plusieurs sections transversales du barrage, il faut utiliser pour
chaque section la hauteur hw correspondante. Le même principe est valable pour les
barrages-voûtes où la masse d'eau totale-peut être combinée des masses
provenant de différentes sections verticales avec leur hauteur hw correspondante.
h) Détermination empirique de la première fréquence propre d’un barrage-
Pour les barrages poids à section transversale triangulaire, la première fréquence
propre (fréquence de base) fs peut être calculée en première approximation par la
formule ci-dessous. Un barrage avec une section transversale de forme
légèrement différente peut être approché par un triangle de la même hauteur et de
la même surface que la section transversale effective.

f s α .=
bs
h
2
s
.
√ Ed
P
mais au maximun 10 HZ

La limitation à 10 Hz se base sur des observations selon lesquelles la flexibilité des


fondations devient alors déterminante.
La période fondamentale Ts en seconde s’exprime alors par :
1
T s α .=
fs
α est un coefficient de forme qui dépend de la forme du barrage. Il est représenté au
Tableau 2 en fonction du rapport s / h8 et pour les cas d'une retenue pleine et vide.
Pour les cas intermédiaires, le coefficient peut être interpolé.
b s /hs α (retenue vide) α (retenue pleine)
0.6 0.19 0.13
0.8 0.17 0.12
1.0 0.15 0.11

Tableau 2 : Coefficient de formé pour/e calcul de /a première fréquence propre


(fréquence de base).
i) Accélération spectrale
L'accélération spectrale déterminante peut-être déterminée à l’aide du spectre de
réponse à partir de la première période propre (période fondamentale, période de
résonance) (Figure 2.29).
Horizontales. Le choix de cette division se-fait en fonction de la forme du barrage,
du niveau d’eau et de la précision souhaitée du calcul. Les différentes tranches
peuvent être d’épaisseur variable.
La masse du barrage dans la tranche peut être calculée comme suit :
msi = p s . bi . ∆ hi
Avec la masse de l’eau oscillant avec \e barrage mwi, on obtient la masse totale de la
tranche i p a r :
mi=mw i+ msi
Cette masse est réduite par un coefficient de masse indiquant la part de la masse
totale oscillant à la première fréquence propre. Le coefficient de masse est
représenté au Tableau 3.

bs / h8 Ѱm (retenue vide) Ѱm (retenue pleine)


0.6 0.39 0 41
0.8 0.39, 0.43
1.0 0.40 0.44

Tableau 3 : Coefficient de masse de la première fréquence propre fréquence debase)


La charge sismique de substitution totale agissant sur le barrage se calcule à partir de
l’accélération spectrale, du coefficient damasse, du facteur de correction et de la masse totale
du barrage à l'aide de l'équation suivante :
QH t ot =a s . Ѱ k . Ѱ m . ∑ mi
Cette charge e.st répartie sur.la hauteur de l'ouvrage-en utilisant le facteur de forme de la
déforme :
mi . Ѱ i
QH i=QH tot .
∑ mi . Ѱ i
Les charges ponctuelles de chaque tranche calculée par cette méthode sont à
introduire comme charges statiques dans le modèle de barres, respectivement dans
le modèle d’éléments finis. Ainsi-, ta sollicitation du barrage due à la composante
horizontale du séisme peut être déterminée.
La charge sismique de substitution verticale est déterminée en tenant compte de la
masse du barrage uniquement. L'eau n'a pas d’influence sur les oscillations du
barrage dans la direction verticale. Les fréquences pour les oscillations dans la
direction verticale sont en général si élevées, que le barrage complet est sollicité par
l’accélération verticale du sol. Il n’y a aucune amplification. L'accélération verticale
av est déterminée selon la Partie B.
La charge sismique de substitution verticale totale peut être calculée comme suit à
partir de la masse du barrage oscillante :
QV tot =a v . ∑ msi
La valeur pour une seule tranche est :
QV i=a v . msi
La charge sismique de substitution verticale est assimilable à suivant son sens
d'action une réduction, respectivement une augmentation du poids propre du
barrage. Il faut tenir compte de l'excentricité : de la ligne d’action par rapport à la-
section transversale de calcul : il faut tenir compte des deux sens d’action (vers le
haut et vers le bas).
I) Détermination de la charge sismique selon la méthode pseudo-statique avec un
mode de déformation uniforme
Si la détermination de la fréquence de base et du premier mode de déformation
selon une méthode empirique ou plus détaillée (par exemple selon le point j) n'est
pas possible ou si la géométrie du barrage-ne peut pas être approchée par un
triangle, la charge due au séisme peut être déterminée à l'aide de la méthode
pseudo-statique avec un mode de déformation uniforme. Il faut tenir compte tant de
la composante horizontale que de (a composante verticale du séisme. La
détermination de la charge sismique de substitution horizontale est décrite ci-
dessous en référence à la Figure 2.28.
La masse du barrage dans la tranche ¡ peut être calculée comme suit :
msi = p s . bi . ∆ hi
Avecle masse de l'eau oscillant avec le barrage m wi, on obtient la masse totale de la
tranche i par :
mi=mwi + msi
Finalement, la charge de substitution (horizontale le totale peut être calculée à
partir.de la masse oscillante totale et de l'accélération spectrale as à l’aide de
l'équation suivante :
QH tot =a s . ∑ mi
La valeur pour une seule tranche est :
QH i=a s . msi
La charge sismique de substitution verticale lest déterminée en tenant compte de la
masse du barrage uniquement. L’eau n’a pas d'influence sur les oscillations du
barrage dans la direction verticale. Les fréquences pour les oscillations dans la
direction verticale sont en général si élevées, que le barrage complet est sollicité par
l'accélération verticale du sol. Il n'y a aucune amplification. L’accélération verticale
av est déterminée selon la Partie B.
La charge sismique de substitution verticale totale peut être calculée comme suit à
partir de la masse du barrage oscillante :
QV tot =a v + ∑ msi
La valeur pour une seule tranche est :
QV i=a v . msi
La charge sismique de substitution verticale' est assimilable à suivant son sens
d’action une réduction, respectivement une augmentation, du poids propre du
barrage. Il faut tenir compte de l’excentricité de la ligne d'action par rapport à la
section transversale de' calcul. Il faut tenir compte des deux sens d'action (vers le
haut et vers le bas).
m) Vérification des contraintes
La vérification des contraintes (Vérification de la résistance) consiste à démontrer
que les sollicitations maximales, dues à une combinaison des charges statiques et
des charges dues au séisme ne dépassent' pas la résistance dynamique (tant en
traction qu'en compression). Les contraintes principales sont calculées peur chaque
cas de charge à partir des composantes des contraintes. Les valeurs minimales et
maximales des contraintes principales des cas de charge 1 à 4 (pour les modèles
bidimensionnels), respectivement 1 à 8 (pour le modèles tridimensionnels) selon le

Tableau 4 sont comparées à la résistance dynamique du matériau

Modèle bidimensionnel Modèle tridimensionnel


Cas de charge Gauche-droite
horizontal Vertical amont-aval Vertical
1 + + + droite
+ +
2 + - + +
-
3 - + + - +
4 - - + - -
5 - + +
6 - + -
-
Tableau 4 : Signes du séisme de vérification
Si cette vérification n’est pas satisfaite, il faut en plus démontrer que :
 Une redistribution des contraintes dans les zones avoisinantes est possible,
et que
 Les dégâts at barrage (fissures) n'entraînent pas un écoulement incontrôlé de
masses d’eau,
Si les vérifications, demandées ne peuvent pas être satisfaites, des mesures de
correction constructives ou d’exploitation correspondantes doivent être prises
n) Vérification de la stabilité
La vérification de la stabilité consiste à s’assurer qu’aucun glissement ou
basculement du barrage ou d’une partie du barrage n’a lieu lors du séisme. Les
deux vérifications se font à t’aide d’un modèle de corps rigide avec la géométrie
effective du barrage et des fondations.
Glissement
Pour la vérification de la sécurité au glissement, la résistance maximale entre le
barrage et les fondations doit être supérieure au cisaillement total selon l’équation
suivante :
c +o m . tan ⁡(φ+i) ≥ t m
Avec φ : angle de frottement béton/rocher sur la surface de glissement,
i : angle de dilatation barrage/rocher sur la surface de glissement.
c : cohésion-béton/rocher sur la surface de contact et éventuellement de
l'excavation de fondation.
om : contrainte normale effective moyenne à la surface de contact.
tm : contrainte de cisaillement moyenne, à la surface de contact.
L'encastrement du barrage dans le sol de fondation (excavation de fondation) doit
uniquement être pris en compte dans la résistance par l’intermédiaire d’une
cohésion, si une action composite (imbrication) entre le terrage et le rocher peut être
démontrée. Si cet effet ne peut être démonté, seule la résistance sur la surface de
contact horizontale (surface d’appui du barrage.) doit être considérée.
Basculement
Il est à vérifier que les contraintes dans la surface de contact entre le barrage et les
fondations sont inférieures aux valeurs extrêmes de la résistance. En cas de
dépassement de la contrainte dynamique de traction admissible au pied amont, il
faut s'assurer que l’ouverture du joint de fondation à l'amont ne conduit pas à des
contractes de compression supérieures aux résistances la compression au pied
aval.
Stabilité des fondations
La vérification de la stabilité des fondations elles-mêmes consiste à s’assurer que
pendant le séisme, aucune rupture locale la fondation menaçant la stabilité du
barrage n'apparaît.
Satisfaction de la vérification
Si la vérification de la stabilité n'est pas satisfaite, il s’agit de vérifier que
 La stabilité globale du barrage en tenant compte d'instabilités partielles n'est
pas menacée .
 Les dégâts au barrage (fissure, instabilité de blocs particuliers, etc.),
n'entraînent pas un écoulement Incontrôlé de masses d'eau.
Si les vérifications exigées ne peuvent être satisfaites, des mesures constructives
ou d’exploitations correspondantes doivent être brises.

o) Autres vérifications
Vérification de la stabilité des rivés
En cas de présence de versants potentiellement instables ou d’autres zones
similaires sur les rives de la retenue, il est à vérifier qu'aucun glissement de terrain
ne puisse conduire à un déferlement intolérable par-dessus le couronnement du
barrage ou à un phénomène similaire.
Vérification du fonctionnement des ouvrages annexes importants du point de vue de
la sécurité
Le fonctionnement des ouvrages annexes importants du point de vue de la sécurité,
en particulier, des organes de sécurité tels que les organes de vidange doit être
assuré après un séisme. Leur fonctionnement doit être maintenu ou pouvoir être
immédiatement rétabli.
2.7 Les effets de température
2.7.1 Insolation
L'insolation d'une surface de béton produit un échauffement considérable. Le pare-
ment aval d'un barrage-poids, selon son orientation et les conditions climatiques,
peut être soumis à une forte insolation. A l’opposé, le parement amont, lorsque la
retenue est pleine, est en contact avec de l’eau sensiblement plus froide. Il s'ensuit
une dilatation thermique du parement aval par rapport au parement amont qui se
contracte. La conséquence est une déformation du barrage et un déplacement du
couronnement vers l'amont

TE : température de l'eau TE = 4°Cà partir d'une certaine


profondeur
TE : température du béton dans le corps du barrage
T1 : température de l’air à proximité du parement aval, peut
atteindre 60 à 70°C

L'inertie thermique de la masse du barrage poids est telle que la température à


l'intérieur de la masse s'établit quelques années après la construction à une valeur
moyenne, pratiquement constante tout au long de l’année.
Les parements subissent, pour leur part une variation cyclique dépendant principa-
lement des saisons et du cycle d'exploitation de la retenue il s'ensuit un état de
contraintes thermiques bon négligeable dans le barrage en particulier à proximité de
parements, qui vient s'ajouter aux contraintes calculées précédemment pour les
autres charges.
Les déformations longitudinales au couronnement dues aux effets de température
peuvent atteindre des valeurs importantes. L'auscultation des barrages en
exploitation' se base pour une part importante sur la mesure des déformations. Ces
mesures sont comparées avec des déformations calculées, afin-de contrôler le bon
comportement de l'ouvrage. Il est par conséquent important d'évaluer avec
suffisamment de précision l'effet de ces variations de température, Ici aussi, seule la
méthode des éléments finis permet d'estimer le champ de température dans
l’ouvrage et par conséquent également le champ de contraintes thermiques.
2.7.2 Echauffement du béton lors de la prise
Lors de la construction d'un ouvrage aussi massif qu'un barrage-poids,
réchauffement du béton par l'hydratation du ciment peut être considérable et
provoquer une fissuration importante de l'ouvrage si des précautions particulières ne
sont pas prises
a) Estimation de l’élévation de température
On peut considérer qu’un volume de béton situé au cœur d'un barrage poids est
entouré-de béton dans un état-thermique pratiquement identique au sien et que les
échanges de chaleur sont par conséquent très lents. L'élévation de température
durant les quelques jours que dur la prise du ciment peut être considérée comme
adiabatique et peut estimer avec le relatif suivant :
W .D
∆T=
Pb .Cb
Où W : chaleur d’hydratation du ciment [kJ/m3]
D : dosage en ciment (kg/m3)
Pb : masse volumique du béton [kg/m3]
Cb : chaleur spécifique du béton (KJ/°C.kg)
En admettant un ciment Portland suisse d'usage courant et un dosage de 250
kg/m3, on aura :
 W =335 [kJ/m3]
 D = 250 [kg/m3]
 Pb = 2339 [kg/m3]
 Cb= 0.84 [kJ/°C.kg]
Ce qui conduit à une élévation de température de
∆ T =40.7 °C .
Cette élévation de température est atteinte après 5 à 7 jours et s’ajoute à la
température initiale du béton frais. La température dans le corps d'un plot de
barrage devient
T max=T + ∆T
où est la température du béton irais, et se calcule par la relation
AT 1 c 1+CT cCc + ET eCe
T 0=
Ac1 +Cc c + Ec E
Avec
A, C, E : masse respective des agrégats ciment et eau, en [kg]
TA, TA TE : température respective des agrégats, ciment et eau, en [°C]
CA = Cc- 0.2 [kJ/°C.kg]
CE = 1.0[kJ/°C.kg] : chaleur spécifique désagrégeât et eau.
Il en résulte dans un milieu alpin une température du béton frais variant entre 8 et 15
C, et par conséquent une température maximale dans le corps Tmax de l’ordre de 50
à 65°C.
Dans des pays arides, la température des agrégats pourrit dépasser les 40 °C et la
température du béton frais atteindrait 80 °C si aucunes mesures n’était prise
b) Conséquences du refroidissement du béton
Le béton durci dont la température est de l'ordre de 50 à 65°C va se refroidir
progressivement jusqu'à atteindre sa température d'équilibre, généralement entre 5
et 10 °C dans, un climat tempéré.
Sous l'effet de ce refroidissement de plus de 40 °C, le barrage va se contracter.
Comme le béton est relativement peu déformable, et que ce refroidissement est plus
rapide à proximité centre de la masse, la fissuration du
Béton est quasiment inévitable
Pour cette raison, le barrage est découpé emplois séparés par des joints
longitudinaux verticaux, comme expliqué au chapitre, 2.2.1.
L'ouverture des joints verticaux entre 2 plots peut être estimée :
−3
δ=β . ∆ T ./ ≅ 10 [ ° C ] .40 [ ° C ] .16 [ m ] =6.5 [ mm ] c) Mesures propres à accélérer le
refroidissement du béton
Pour limiter la fissuration du béton-pendant son refroidissement, 2 mesures peuvent
être prises :
 La température maximale atteinte après la prise est abaissée.
 Le refroidissement est accéléré pour- que la contraction s’effectue alors que
le béton est encore jeune et déformable.
Refroidissement naturel
Lorsque le barrage est mince, c'est-dire jusqu'à-10 à 12 m d’épaisseur, le
refroidissement naturel par les 2 parements est suffisamment rapide si les
conditions climatiques sont favorables.
Dans le cas d’un barrage-poids, l'épaisseur est sensiblement plus importante,
hormis à proximité du couronnement.
Refroidissement artificiel pendant la prise
La chaleur d'hydratation du ciment est évacuée par une circulation d'eau dans un
réseau de conduites noyées dans le béton frais.
Des conduites métalliques sont placées selon une disposition de serpentins sur la
surface du plot avant chaque levée de bétonnage (voir figure 2.32) et une
circulation d'eau froide est assurée pendant et après la prise du béton.
L’écartement entre les branches des serpentins varié entre 1.5 et 3m. Il dépend du
degré de refroidisse ment à atteindre, de l'épaisseur des levées et de la
température de l'eau disponible.

Ce refroidissement artificiel est mis en œuvre sur quasiment tous les chantiers de
barrages massifs en combinaison avec d’autres mesures.
Refroidissement initiai du béton frais
Dans les pays chauds, on pratique très Souvent en complément au refroidissement
artificiel pendant la prise, le refroidissement initial du béton avant sa mise en place.

Les différents composants du béton sont traités préalablement au malaxage :


Les agrégats : sont protégés de -l'insolation, sont refroidis à l’eau froide bu avec un
jet d'air réfrigéré.
L’eau :est réfrigérée,est remplacée par des paillettes de glace.
Le ciment : de l'air réfrigéré est insufflé dans les silos de stockage
De plus, le béton frais est transporté dans des bennes réfrigérées. La durée de
transport du béton entre la tour à béton et le barrage sera réduite au maximum.
Cette contrainte peut devenir essentielle dans l’évaluation des propositions
d’organisation des installations de chantier.
Ces mesures de refroidissement préalable vont permettre d’abaisser la température
initiale du béton frais d'une dizaine de degrés-dans le meilleur des cas.
Vues les chaleurs spécifiques de chacun des composants, la réfrigération de l'eau
de gâchage est la mesure la plus efficace.
Emploi de ciments faible dégagement de chaleur
Pour limiter réchauffement lors de la prise du béton, on utilise souvent des ciments à
faible dégagement de chaleur, tels les ciments pouzzolaniques ou les ciments au
laitier de hauts-fourneaux. On ajoute aussi dans certains cas une proportion Impor-
tante de cendres volantes.
Une des caractéristiques de ces ciments est que la prise s'effectue plus lentement,
retardant par conséquent le décoffrage. En outre, les résistances à la compression à
90 jours est sensiblement plus basse. Par contre la maturation du béton continue à
évoluer et les résistances finales sont satisfaisantes.

L'échauffement plus lent rend plus efficaces les mesurés de refroidissement artificiel
et les températures maximales observées sont plus basses qu'avec de ciments
usuels.

Un des autres avantages est que la maturation du béton est plus lente. Le retrait
s'effectue sur un béton plus déformable et la fissuration est réduite.
Afin de déterminer la ou les. Recettes les plus appropriées pour un ouvrage
particulier, la construction est toujours précédée d'une campagne importante
d'essais préliminaires conduite avec les agrégats et les ciments retenus pour le
barrage.
2.8. Aspects constructifs particuliers
2.8.1 Précautions en cas de séismicité importante
Lorsque le barrage-poids est construit dans une zone à fort risque sismique, le
dimensionnement appuyé sur Une analyse dynamique doit être accompagné de
certaines précautions constructives. :
a) Forme du couronnement
Pour limiter fa concentration de contraintes et l'ouverture de
fissuras, la transition du couronnement au parement aval est
arrondie.

b) Joints entre les plots


Pour améliorer la stabilité des plots sous une charge dynamique, transversale
(d'une rive à l'autre), les joints sont remplis de coulis de ciment. Les efforts trans-
versaux peuvent ainsi être transmis d'un plot à son voisin et ainsi absorber les
accélérations latérales. L'inconvénient de ce remplissage est que les variations
annuelles de températures peuvent créer. Un état de contraintes transversales
additionnelles.
La stabilité des plots peut être améliorée par la mise en place de boîtes de cisail-
lement dans les joints entre les plots, comme le montrera figure 2.33. Les joints sont
alors remplis de coulis pour améliorer la reprise des efforts La stabilité d'ensemble
du barrage n’est pas affectée, du fait que chaque plot à une géométrie qui lui est
propre (la hauteur change) et par conséquent des fréquences propres différentes.

2.8.2. Qualité du béton, dosage en ciment

Les contraintes à l’intérieur d’un barrage-poids sont faibles. Selon les cas de charge
considérés, seuls les parements sont plus fortement sollicités (l’amont à lac vide,
l’aval à lac plein). Les contraintes thermiques et le risque de fissuration sont aussi
limités aux zones à proximité des parements.
Figure 2.34. Dosage en ciment
A gauche principe de répartition des dosages
A droite : répartition des dosages dans le barrage de la Grande-Dixence
Le seul critère limitant le dosage en ciment est la maniabilité du béton frais lors de
sa mise en place. Des dosages en .
Sur les parements, par contre, le dosage est plus important, souvent entre 250 et
280 kg/m3 sur une épaisseur variant de Ï.5 à 3.0 m. Outre les considérations stati-
ques, ce béton de meilleure qualité est rendu nécessaire pour assurer l'étanchéité
du parement amont, la protection contre le gel et les altérations météoriques.
La faible résistance à la compression nécessaire au cœur du barrage et la stabilité
thermique de la masse conduisent à-choisir un dosage minimum en ciment au centre du
barrage. Ce dosage faible est favorable quant à la dissipation de la chaleur d'hydratation et
sur le plan économique. ;
2.8.3 Joints de construction et dispositif d'étanchéité
Un dispositif particulier pour vue le joint longitudinal vertical séparant 2 plots ne
constitue pas un cheminement privilégié d'infiltration. Ce joint, placé à proximité du
parement amont doit reprendre l'ensemble de la pression hydrostatique de la
retenue
Vu l’importance de cet élément, et l'impossibilité de le
réparer sans un abaissement de la retenue jusqu'au niveau Incriminé, lé joint est
constitué de.2 bandes étanches entre lesquelles est placé un tube drainant. Ce tube
récolte les eaux de fuites ayant passé le premier obstacle et fournit ainsi une bonne
information sur l'état du joint En cas d'obturation du drain ou de fuites importantes,
la secondé bande d’étanchéité est capable de reprendre la totalité de la pression.
2.9. Surélévation des barrages poids
2.9.1 Motivation et conditions préalables
La plupart des barrages ayant été surélevés jusqu'à ces dernières années sont des
barrages- poids. Plusieurs motivations peuvent conduire à envisager la surélévation
d'un barrage :
a) La retenue est sous-dimensionnée
 L’hydrologie ayant servi de base de dimensionnement était mal connue ou
non représentative,
 L’hydrologie a changé (fonte des glaciers urbanisation),
 Des apports extérieurs au bassin versant ont été ajoutés (captages ou
pompages).
b) Le volume utile de la retenue est réduit
Les causes en sont soit l'alluvionnement de la retenue, soit une modification des
contraintes d'exploitation.
c) Une meilleure utilisation des apports est souhaitée
Une augmentation du volume de la retenue fournirait un avantage économique, par
exemple, par un meilleur transfert de l'exploitation du volume d’eau d'été en hiver
d) La compensation pluriannuelle doit être mieux garantie
Par exemple, le développement démographique de certains pays arides rend plus
important le volume à transférer d’une année humide à une année sèche.
Pour que la surélévation d'un barrage soit envisageable, un certain nombre de
conditions doivent impérativement-être réunies
a) Le comportement du barrage depuis sa mise en eau doit être bien connu et ne
présenter aucune anomalie.
b) Le comportement de la fondation du barrage doit également être bien connu et ne
présenter aucune anomalie,
Cet aspect est essentiel, car si on sait avec quoi on a construit un barrage, on ne
sait que très partiellement sur quoi on la construit (sondages, galeries d’exploration,
observation de la fondation avant bétonnage, relevés d’absorption de coulis
d’injection). L’analyse du comportement de la fondation pendant l’exploitation est
une information essentielle additionnelle.
c) Le régime des sous-pressions est bien connu ; leur augmentation peut être maîtri-
sée par de nouvelles mesures techniques (injections supplémentaires, drainages).
d) La qualité du béton doit permettre l’augmentation des contraintes.
2.9.2 Modes de surélévation
Surélévation faible
Lorsque la surélévation est faible par rapport à la hauteur du barrage,
l’augmentation des efforts est également faible.
Si H est la hauteur du barrage et F la force exercée par la poussée de l’eau,
Pour AH =10 % . H , F= (1.1 )2 . F , d ’ où ∆ F ≅ 20 % . F
Un certain nombre d’ancien barrage-poids sont, selon les critères actuels, sensi-
blement surdimensionnés et pourraient supporter des efforts supplémentaires tout
en restant dans des limites de sécurité acceptables. Le plus souvent, le point le plus
critique à vérifier est la sécurité au glissement sur la fondation.
La surélévation, peut être réalisée par un simple
renforcement du couronnement. Le nouveau béton doit
être rendu solidaire de l’ensemble de la structure par
un traitement approprié de la surface et par la mise en-
place de tirants précontraints courts. Les sollicitations
dynamiques en cas de séisme sont critiques pour le
dimensionnement de ces tirants.
Surélévation importante
On considère que la surélévation est importante lorsqu'elle atteint-ou dépasse 10%
de la hauteur initiale du barrage. Dans ce cas, des interventions lourdes sont néces-
saires pour préserver la sécurité de l'ouvragé. Plusieurs mesures peuvent être
mises en œuvre ;

Pour éviter les tractions sur le parement amont à lac plein, la position des ancrages
la plus économique serait le plus amont possible. Par contre, pour limiter les trac-
tions sur le parement aval à tac vide ; l'axe de la force de précontrainte devrait se si-
tuer dans le tiers central de la section soit beaucoup plus à l'intérieur de l'ouvrage.
La force de précontrainte qui permettrait, d’éviter l'apparition de tractions tant à-lac
vide qu'à lac plein serait démesurée et atteindrait très rapidement les limites du
réalisable. De même, la contrainte maximale de compression sur la fondation
deviendrait très importante. Pour ces raisons, et pour autant que la géologie le
permette, on tolère de faibles contraintes de fraction au pied aval à lac vide. Ces
tractions pourront occasionner un décollement ou une décompression du pied aval
du barrage à lac vide.
Admettons le profil triangulaire simplifié u barrage-poids et appliquons une surélé-
vation de la poussée hydrostatique sans augmentation du poids propre. La sous-
pression va également augmenter de la même manière que la pression d'eau. La
figure 2.35 montre les diagrammes de contraintes verticales sur la fondation pour le
barrage non surélevé et le barrage surélevé auquel a été ajoutée une force de pré-
contrainte.
On admettra également que le barrage avant surélévations été dimensionné en ap-
pliquant la règle de Lévy, de sorte que les contraintes à lac plein Sur le parement
amont sont nulles.
m

Figure 2.35 : Diagramme des contraintes verticales sur la fondation


A gauche : avant surélévation
A droite : après surélévation et précontrainte
Les efforts dus au poids propre à la poussée de l’eau et à la sous-pression
deviennent :
P=Y 2 . Pβ . g . h .mh
E=Y 2 . P E . g .(h+ ∆ h) ²
S=Y 2 . k . PE . g . mh.(h+ ∆ h)
De même, la force de précontrainte ajoutée va viser le même objectif avec le profil
surélevé. Le calcul des contraintes fournit alors une force de précontrainte minimale
par mètre courant Tmim :

T min =
[ 2
P E g k ( h+∆ h )( mh) +(h+∆ h) −
3
( )
PE
PE
. h ( mh ) ²
]
4 mh−6 a
Où a est la distance –entre l’axe de la précontraintes et le parement amont (voir
figure 2.35). En règle générale, a=2 à 3m
La précontrainte a aussi une influence directe sur la sécurité au plissement
( P+T −S ) tan ∅ '
Sa =
b

P et Ø ’ ne sont pas affectés par la surélévation. Par contre. E et S augment

Figure 2.36 : Précontrainte nécessaire à la stabilité d’un barrage-poids surélevé


(Rapportée au poids-propre de l’ouvrage).
Cette approche très simple a permis-de déterminer la précontrainte nécessaire à la
stabilité pour une hauteur de surélévation dominée. Si le profil du barrage n'est pas
modifié, on observe par cette approche que pour une surélévation de 20% de la
hauteur du barrage, la précontrainte minimale nécessaire est de l'ordre de 25% du
poids propre selon l'angle de frottement admis pour le calcul de la sécurité au glis-
sement, la précontrainte peut même atteindre 35%.
On associe souvent la précontrainte à un renforcement du couronnement par la
mise en plage d'une masse importante de nouveau béton. Cette augmentation du
poids propre doit dans ce cas être également Intégré au calcul, ce qui permet dans
certains cas de réduire la' précontrainte à environ 15% du poids propre.
En règle générale, on constate que le rapport entre la force de précontrainte par
mètre dans une section et le poids propre équivaut à peu près au rapport entre la
surélévation et la hauteur initiale du barrage :
T /F ≈ ∆ h /H
2.9.3.2. Longueur et profondeur de scellement
La longueur de scellement : dépend de la force d’ancrage et de la qualité de la roche dans la
zone de scellement. Cette longueur peut certes être estimée par calcul, mais les
hypothèses font qu'il est indispensable de vérifier la tenue du scellement par des
essais in situ.
La sécurité à la rupture dû scellement dépend des contraintes
de- cisaillement dans le rocher le long du scellement, lesquelles
doivent rester faibles pour éviter un fluage important (1 à 2
N/mm2),
Longueur de La profondeur de scellement est déterminée par la
stabilité scellement d'ensemble du système composé du barrage et de sa fondation.
L'analyse de la stabilité du barrage poids non surélevé présupposait un plan de
faible résistance à la traction ou au, glissement situé sort, dans un joint horizontal
de reprise de bétonnage (béton-béton), soit au contact béton-rocher, soit dans un
système de discontinuités à faible profondeur sous la fondation (rocher-rocher).
Avec la surélévation par précontrainte, ces plans sont renforcés par la force de
précontrainte.
Par contre, une surface de rupture peut apparaître plus profondément, là où la force
de précontrainte disparaît, soit au niveau du scellement. La sécurité au
renversement et au glissement de l'ensemble du barrage et du dièdre rocheux
comprimé par la précontrainte doit être vérifiée. La longueur de scellement sera
choisie de sorte que cette sécurité soit suffisante.
Lorsque la roche peut être admise comme isotrope et homogène, le-schéma de
ruine montré sur la figure 2.37 peut être utilisé. Les modèles numériques et
physiques ont montré que la rupture se produisait par renversement du barrage et
du dièdre ABC autour du pied aval du barrage (point C, voir figure 2.37).
Si par contre la roche comporte des fractures ou un système de fissures, ce sont
ces plans de moindre résistance qui imposeront le mode de rupture. Dans ce cas,
plusieurs schémas de ruine seront définis selon lesquels la sécurité au
renversement et au glissement seront analysées
La figure 2.37 : Modèle de rupture d’un barrage surélevé sur une fondation
homogène isotrope
La figure 2.38 : montre un tirant' d'ancrage assez perfectionné tel que ceux utilisés
pour la surélévation des barrages. Il comporte en particulier une double
protection contre la corrosion.
La mise en place des tirants s'effectue selon les étapes suivantes :
Depuis le couronnement du barrage, le trou est foré dans le béton, puis dans
le rocher de fondation jusqu'à la profondeur de l'extrémité du scellement.
Le trou est gainé par un tube en PE (polyéthylène) sur la longueur libre et
par un tube métallique crénelé équipé de manchettes d'injection dans la zone
de scellement.
Un obturateur fixe est injecté à l’extrémité Supérieure de la zone de
scellement.
La zone de scellement est alors injectée en plusieurs étapes, à partir d'un
obturateur double mobile

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