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Cours de Barrage 2020 Dubakanga-2
Cours de Barrage 2020 Dubakanga-2
1 GENERALITES
1.1. Introduction
1.1.1. Définitions
Les barrages sont, par définition, des ouvrages hydrauliques qui barrent
sur toute la largeur une section d'une vallée, et qui créent ainsi une dépression
topographique artificielle étanche à l'eau. De manière générale et dans la plupart des
cas, la hauteur du barrage dépasse le niveau d'eau atteint par les cours d'eau en
période de forte crue.
Fondamentalement, les barrages ont 2 effets caractéristiques :
1) La retenue d'eau créée par la présence du barrage peut le plus souvent contenir
une part importante des apports d’eau ;
2) Le barrage surélève !e niveau du plan d’eau à l’amont.
1.1.2. Des ouvrages imposants
Les barrages constituent les ouvrages les plus imposants créés par
l'homme dans notre ère. Tout comme pour les monuments de l'antiquité et les
cathédrales du moyen i âge, la durée de réalisation de ces ouvrages peut être très
importante il est courant que 10 à 30 ans séparent les premières esquisses de
l’inauguration de l’ouvrage terminé.
Cette durée considérable et l’Impact sur l’environnement par l’importance
de l’ouvrage sont aussi souvent à la source de controverses, voire de conflits ; entre-
les promoteurs et les défenseurs d'intérêts opposes.
1.1. 3 Les barrages et les ingénieurs civils
Les barrages véhiculent une part importante de l'image de l'ingénieur civil. Cette
réalité est encore particulièrement vive en Suisse, pays de barrages. Malgré leurs
dimensions imposantes, les barrages ne constituent qu'une petite partie des
ouvrages le génie civil par rapport aux autres types d'ouvrages comme les .ponts, les
tunnels les routes ou les bâtiments. Ainsi, un ingénieur de barrages aura réellement
les sentiments de construire un ouvrage exceptionnel, l'œuvre d'une vie. Lorsqu’il est
appelé à participer à la réalisation d'un tel monument.
La Suisse disposé d'une longue tradition dans le projet et la réalisation de barrages.
Plusieurs sociétés d'ingénierie sont actives dans le domaine et leur marché couvre le
monde entier. La Suisse peut aujourd'hui être considérée comme un pôle de
compétence dans le domaine, avec des équipes d'ingénieurs disposant d'une vaste
2
La figure 1 2 montre clairement cette évolution (la Chine, pays qui possède le plus
grand nombre de barrages, est exclue de cette statistique de par la difficulté à gérer
l'information). Cette évolution apparaît aussi clairement en Suisse que dans le reste
du monde
ensuite le fait que le niveau d'équipement dans les pays industrialisés se rapproche
ou atteint le niveau maximal d'équipement économiquement possible. Cette limite est
particulièrement proche en. Suisse, où seuls quelques rares sites sont encore
techniquement envisageables. Enfin, la réalité économique et la sensibilité
environnementale actuelle rendent de nouvelles réalisations improbables. .
L'augmentation marquante dans les armées quatre-vingt-dix dans, le monde n’est
pas due aux activités de la construction, mais résulte de la correction des statistiques
l'ouverture des pays - communistes.
La figure 1.3 illustre l'évolution dans le temps des records de hauteur des barrages.
La distinction est faite entre les barrages en béton et les barrages en remblai. Ce
diagramme met en évidence le rôle des ingénieurs suisses qui détiennent depuis
1962 le plus haut barrage en béton du monde avec la Grande-Dixence (figure 1.4),
Ce mur en béton n'a été dépassé qu'au milieu des années 1980 par les barrages en
remblai de Nurek au Tadjikistan.
Dans les réglons alpines, les débits des cours d'eau sont les plus élevés durant les
mois d'été. Ce fait est dû à la répartition des précipitations dans l'année et surtout à
la fonte des neiges. Par contre, la consommation d'énergie électrique est plus
importante en hiver. Pour pallier à ce décalage dans le temps, les grands barrages
alpins accumulent l'eau dans des retenues d'altitude en été. Le potentiel énergétique
de cette eau est utilisé en hiver pour produire de l'électricité. Ce mode d'exploitation
des retenues correspond Typiquement à une accumulation saisonnière.
On peut également classer les barrages en fonction de l'utilisation principale qui est
faite de leur retenue :
BARRAGES EN BETON
□ L'ouvrage est constitué de béton de massé, non armé, mis en place à une cadence
élevée avec des moyens fortement mécanisés.
Figure 1.12 : Barrage à contreforts : profil-type et section horizontale
On distingue plusieurs types de barrages à contrefort selon la forme même du
contrefort. La solution la plus aboutie, avec contrefort à tête élargie, est la plus
répandue. La figure 1.12 illustre la coupe horizontale schématique dans un barrage à
contrefort. ..
Plus la voûte n’est mince, plus le rapport des rigidités tendent à diriger les efforts
vers les flancs de la vallée. On distingue ainsi les barrages à voûte mince, dont
l'épaisseur à la base est de l'ordre de 10 à 20 % de la hauteur, et les barrages à
voûte épaisse, dont l'épaisseur à la base dépasse 25 % de la hauteur.
D'autre part, on distingue les barrages-voûtes cylindriques (à courbure horizontale
seulement, simple courbure) et les barrages-voûtes à double courbure (horizontale et
Verticale). •
Dans la première moitié du XXème siècle, plusieurs barrages à voûtes cylindriques ont
été réalisés dans des vallées particulièrement étroites. Ces barrages ont une
courbure constante de la fondation jusqu'au couronnement. Nous verrons au chapitre
4 que les conditions de mise en œuvre de ce type de barrage sont tout à fait
particulières.
Les joints des barrages poids sont normalement ouverts. De ce fait, la résistance
de ce type d'ouvrages aux sollicitations horizontales transversales est faible. Cette
résistance est très sensiblement améliorée si les joints sont remplis de coulis de
ciment et si ces joints présentent une surface supportant le cisaillement (joints avec
des décrochements).
1.6.3 La géologie
La géologie est un, sinon le critère essentiel pour le choix du type de barrage. Une
analyse détaillée de l'ensemble des paramètres géologiques doit être entreprise
avant de pouvoir se prononcer sur la faisabilité de tel ou tel type de barrage.
matériaux alluvionnaires pour les barrages en terre. *La teneur en fines doit
être faible (éventuellement après lavage) ;
matériau de carrière pour les corps des barrages en enrochement.
c) noyau
matériau argileux à perméabilité très faible.
d) matériau de filtre
matériaux alluvionnaires ou éventuellement de carrière, lavés’, ¡Exigences
granulométriques très précises.
e) rip-rap • •
grands blocs de rocher résistants à l’altération dynamique des vagues,
souvent difficile à trouver ; éventuellement blocs en béton (tétrapodes).
Dans les vallées étroites, la capacité des déversoirs situés sur le couronnement est
limitée. Des organes d'évacuation en charge (orifices vannés) peuvent facilement
être intégrés ou l'évacuateur de crues doit être prévu sur les rives de la retenue
c) Barrages en remblai
a) Barrage-poids
Avantage :
faibles contraintes dans le béton,
faibles contraintes transmises au rocher,
les variations de température ne produisant que des contraintes
faibles,
évacuateur de crues-pouvant facilement être intègre,
gradient des sous-pressions sous la fondation faible.
Particularités :
volume de béton important,
refroidissement artificiel nécessaire lors de la prise du béton,
volume d'excavation important,
sous-pressions importantes sous la fondation,
sensibilité aux saisines,
sensibilité aux tassements.
b) Barrage à contrefort
Avantages :
volume de béton plus faible que pour le barrage-poids,
contraintes moyennes transmises au rocher,
faibles sous-pressions sous la fondation,
échauffement faible lors de la prise du béton,
l'évacuateur de crues peut facilement être intégré.
Particularités :
grande sensibilité aux séismes,
risque de tassements limité ;
volume d'excavation important,
gradient des sous-pressions sous la fondation localement très
important,
contraintes de température peuvent être importantes dans la tête.
c) Barrage-poids évidé
Avantages :
comme pour le barrage-poids
volume de béton plus faible.
Particularités :
comme pour le barrage-poids.
d) Barrage à voûtes multiples
Avantage :
corps du barrage très flexible s’adaptant aux conditions de terrain,
structure très peu sensible aux tassements et aux séismes,
excavations limitées,
contraintes très faibles sur le sol de fondation,
gradient hydraulique faible dans le noyau et dans la fondation.
Particularités :
volume de matériau à mettre en place très important,
matériau argileux disponible en grande quantité à proximité du site,
mise en place du noyau argileux impossible avec. des conditions
météorologiques défavorables.
g) Barrage en remblai à masque amont
Avantages :
corps du barrage très flexible s'adaptant aux conditions du terrain,
structure peu sensible, aux tassements,
structure peu sensible aux séismes si démesures spécifiques sont
prévues
excavations limitées,
pas de matériaux argileux à mettre en place,
pas d'exigences particulières sur les conditions météorologiques,
contraintes très faibles sur je sol de fondation.
Particularités :
volume de matériau mettre en place très important,
gradient hydraulique-important sous la fondation.de la plinthe,
fondation de la plinthe sur du rocher petit perméable.
Levée de 1.5+3.5 m
1. Couronnement
2. vidange de fond
3. niveau normal de retenue (RN)
4. niveau minimal d’exploitation
5. volume de la retenue
6. tranche utile
7. tranche vidangeable
8. tranche morte
9. sur remplissage de crue
10. niveau des plus hautes eaux (PHE)
11. revanche
2 BARRAGES-POIDS
2.1Forme générale
La section verticale transversale des barrage-poids à une forme très proche d'un
triangle rectangulaire.
Le parement amont est vertical ou très légèrement Incliné vers l'amont.
Le parement aval est souvent rectiligne et Incliné avec un fruit de 75 à 80%. Il peut
aussi prendre la forme d'une ligne brisée comme le montre la figure 24.
Le sommet du triangle doit dans tous les cas atteindre le niveau des plus hautes
eaux.
Le couronnement se situe sur un sur épaississement de la forme triangulaire
simplifié, de sorte à laisser la place à une voie d'accès et à augmenter la revanche
(Vagues).
Enfin, pour augmenter la résistance au glissement, la fondation est parfois inclinée
vers l'amont.
Figure 2.1 : Barrage-poids - profil simplifié et profil transversal réel
2.2 Sollicitations
2.2.1 Forces et actions à considérer
Lorsque le barrage est rempli au niveau des plus hautes eaux (cas de
dimensionnement), les principales forces à considérer sont les suivantes :
Eam : la poussée de l'eau : tend à renverser le barrage vers l'aval.
La direction est perpendiculaire au parement amont (le plus souvent vertical) et la
résultante se situe au tiers de la hauteur. Si le
parement amont est incliné, une composante verticale
doit être ajoutée.
P : le -poids propre : à un effet stabilisant tendant à contrer le renversement
Causé par la poussée de l'eau. La direction est bien
entendue verticale et la résultante se situe
approximativement au tiers amont de l'épaisseur de la
fondation.
D'autres charges ont également un effet, soit sur la stabilité du barrage, soit sur l'état de contraintes
internes :
Eav la poussée de l'eau à l'aval, -selon les conditions de submersion du pied aval,
D les effets sismiques dynamiques,
T les effets thermiques.
Toutes ces charges seront traitées dans le détail plus avant dans ce chapitre.
o Le poids propre s'oppose à la poussée de l’eau par le frottement résultant sur la fondation,
o Chaque bloc est stable par lui-même ; aucun effet de voûte tridimensionnel ne participe à la
stabilité,
o Le béton de barrage, non armé, ne Supporte aucune contrainte de traction, sous aucun cas de
charge.
D’autre part, ce système statique très simple implique des conditions précises à la fondation : la
fondation doit être rocheuse, son module d'élasticité doit être élevé (peu déformable) et sa
perméabilité faible (étanchéité).
De plus, et comme déjà mentionné, les dimensions des plots sont limitées par les équipements de
chantier mis en œuvre. Les dimensions principales usuelles sont données à la figure 2.3.
Lorsque le barrage atteint plus de 30 m d'épaisseur, il y a lieu de subdiviser le plot en 2 plots amont
et aval de sorte à limiter le volume des étapes de bétonnage.
En reprenant le principe du profil simplifié triangulaire de la figure 2.1, les forces principales entrant
en jeu sont les suivantes#:
Sous-pression : S-y^X-.p^-g-b-b-l
2.2.1 La sous-pression
. r^ier béton
eau sous pression
coniaci d ire cl
eau
sous
pression
Fissures remplies-d'eau
sous
pression faisant effet de vérin
Figure 2.4 ; Surface d'application de /a sous-pression
a) selon les principes anciens d) se ion l’état actuel des connaissances.
On sait aujourd'hui que seules des fissures dépassant 100 à 200 αm peuvent être
remplies par du coulis d'injection. Le modèle à adopter=est plutôt celui de la figure
2.4b par le fait que l'on trouve partout une surface continue sur laquelle s'exerce la
Sous-pression.
En règle générale, on choisira donc toujours pour le contact béton-rocher et pour le
rocher lui-même λ = 1.0. 1
A l'intérieur d'un plot de barrage, le béton est un milieu poreux. Si le béton n'est pas
fissuré et que les reprises et joints de bétonnage sont de bonne qualité, on peut
admettre un coefficient de sous-pression λ = 0.9 à l'intérieur du corps du barrage.
c) zone drainée
Ces 2 derniers cas ont pour effet direct, s'ils sont correctement mis en œuvre, de
diminuer la force de sous-pression qui tend à soulever le barrage
Exploitation normale de l'ouvrage. Ils combinent les effets de la poussée de l'eau,
du poids propre, de la sous-pression et les charges thermiques (dues aux
variations saisonnières et aux gradients thermiques dans l'ouvrage). Dans ces-cas
de charges normales, on n'admet aucune traction dans le béton. Les contraintes de
compression restent relativement basses (2 à 8 MN/m2).
Les cas de charges exceptionnels correspondent aux cas de charges normaux aux
quels se rajoute l'effet d'un séisme. On admettra dans ces cas exceptionnels
l'apparition de légères tractions dans le béton. Ces tractions-sont acceptables étant
donné le caractère dynamique et transitoire de la charge due au séisme. Les
tractions dans le béton peuvent certes provoquer l'ouverture de fissures dans le
béton, mais celles- ci seront rapidement refermées par les cycles dynamiques, de
sorte que la pression hydrostatique n'ait pas le temps de s'installer.
Ainsi, les combinaisons déchargé à étudier sont relativement peu nombreuses si
on les compare avec celles d'autres typés des structures.
.11 convient de combiner les cas :
o lac vide (P seul) et
o lac plein (P+E+S),
Qui doivent être combinés avec les charges thermiques extrêmes (hiver et été).
S'ajoutent pour les cas de charges exceptionnels l'effet dynamique du séisme.
2.2.4. Les contrôles essentiels
Les points essentiels à contrôler sont :
La sécurité au renversement généralisé,
La sécurité au>glissement généralisé, la sécurité à la rupture.
Les 2 premières vérifications ont trait à la stabilité du barrage, la dernière vérifie
que les contraintes dans l'ouvrage sont compatibles avec le matériau mis en place.
2.3 Sécurité au renversement
En règle générale, une structure se renverse lorsque la résultante des forces mobilisées
quitte la base de la fondation de la structure.
Cette définition est trop sommaire pour l’analyse du renversement d'un barrage- poids,
dans la mesure où, à la limite de renversement selon ce critère, les contraintes de
compression sous la partie la plus sollicitée de la fondation deviennent très élevées.
m=
√ PE
P¿
¿
S R=
∑ M stab = M p = P∗2 /3 b
∑ M mobil M E + M s E∗1/3 h+S∗2 /3 b
√
PE 2
b=m .h et m= , on obteint S R= ¿
( )
Avec P¿ PE =
1+ k
PB
Avec les valeurs admises pour k=0,85 et m=0,78, on obtient un facteur de sécurité
Sécurité au glissement
2.4. Sécurité au glissement
2.4.1. Définitions et principe de calcul
Reprenons le profil triangulaire simplifié du barrage poids et examinons le risque de
glissement sur la fondation sous l'effet de (a poussée horizontale de l'eau.
.
R : force de cisaillement résistant au
Glissement
A : surface unitaire de glissement
[m2/m],
A=b=m•h
La sécurité au glissement est définie
comme le rapport entre les forces
résistantes et les forces poussâtes :
forcesrésistantes R
SG = =
forces poussantes E
Or la résistance au glissement sur une surface s'exprime par la relation de
Coulomb issue de la mécanique des sols :
R=∑ V tam ∅ + c ' A
Où ∑V est la résultante des forces perpendiculaires à la fondation,
∅ ' est l'angle de frottement interne effectif de la surface de glissement considérée
C’est la cohésion effective sur la surface de glissement considérée
Il en résulte la relation
( P−S ) tam ∅' +c ' b
SG =
E
Or, avec A = m.h et les relations décrivant les forces P, E et S vues au paragraphe
précédent, on en déduit :
[( P B−kp E
) ]
'
' 2c
SG = tam ∅ +
PE P E gh
En pratique, la cohésion doit le plus souvent être négligée, soit qu'elle est très
faible, soit que la fissuration du rocher ou du béton la rende inexistante.
La condition de n'admettre que des contraintes de compression sous la fondation
nous a conduit précédemment à la règle de Lévy,
m=
√ PE
P¿
¿
Le rocher altéré proche de la surface est généralement enlevé parfois sur une profondeur
importante, de sorte que le barrage soit fondé sur une roche de la meilleure qualité
possible. Ainsi, la surface de glissement la plus critique se trouve le plus souvent
directement au-dessous du contact béton-rocher.
L'excavation de la fondation et le remplacement du rocher de qualité insuffisante par du
béton crée un certain encastrement du barrage, ainsi qu'une butée au pied aval.
Cette butée ne sera jamais
prise en considération dans le
calcul de la stabilité au
devienne effective.
Sur la base de ces quelques valeurs, on peut exprimer le coefficient Ce sécurité au
glissement :
1
SG = tam ∅ '
m
Avec un fruit du parement aval m = 0.80 et une fondation horizontale sur un rocher
de borne qualité, on obtient un coefficient de sécurité Sg =1.8-2.3.
Pour les cas de charge normaux, on exige-un coefficient de sécurité au glissement
de Sg= 1.50. Pour des cas de charge exceptionnels, avec l'effort d’un séisme, un
coefficient de S g - 1.30 au minimum est exigé.
2.4.3. Amélioration de la sécurité au glissement.
Avec un rocher de mauvaise qualité, ce facteur peut descendre jusqu'à 0.6 auquel
cas la sécurité au glissement n'est pas assurée. Dans ce cas, des dispositions
particulières doivent être apportées pour améliorer cette sécurité au glissement. En
observant la relation qui décrit le coefficient de sécurité au glissement,
(P−S)tam ∅ '
SG =
E
On constate 3 possibilités d'intervention pour augmenter ce facteur :
A la traction, pour les mêmes raisons et parce que la présence de fissures n'est
pas exclue, la résistance sera même supposée nulle. En cas de traction, on
pourrait observer une ouverture de fissures et, si ces fissures étaient en contact
avec la retenue, la pression hydrostatique pourrait s’y' établir pleinement. Par
conséquent, les tractions ne sont pas acceptables sous cas de Charge normal.
Le calcul des contraintes dans un barrage ^'effectue aujourd'hui systématiquement
sur des modèles numériques d'éléments finis bidimensionnels ou tridimensionnels.
La prise en compte des contraintes internes causées par les variations et les
gradients de température est alors indispensable.
Pour une analyse préliminaire, une approche analytique simplifiée telle que décrite
ci-après est souvent suffisante.
2.5.1 Efforts et contraintes dans le barrage
Admettons le profil simplifie triangulaire du barrage-poids et étudions la répartition
des contraintes sur une section horizontale A-A située à une profondeur z (comme
le montre la figure 2.11).
L'hypothèse de Navier suppose que les contraintes verticales varient de manière
linéaire le long d'une section horizontale. La répartition des contraintes prend donc
la forme d'un trapèze ou d'un triangle.
Parement amont
Le parement amont est d'abord admis vertical.
A lac vide (cas de charge P), les contraintes sont :
σ zam = pB gz
σ xam=0 et t xam =0 car la pressionhydrostation sur ≤pareme nt est nulle
Il en résulte les contraintes principales
σ i= pB gz et σ ii =0
A lac plein (cas de charge P+F+S), les contrainte sont :
σ zam =gz [ p B −PE (m−2+ k ) ]
σ xam= p B gz
t xam =0
Parement aval
Le parement aval est supposé ne subir aucune pression extérieure.
Sous cas de charge P, les contraintes sont
σ zav =0
σ xav =0 et r xz , am=OCar la pression hydrostatique sur le parement est nulle. Il en
résulte que les contraintes principales sont nulles
Sous cas de charge P+E+S, les contraintes sont :
−2
σ zav =p B gz m
Il en résulte que
−1
r xz , av =m σ zav ¿ P E gz m
Et σ xz .av =m r xz ,av ¿ P E gz
On en déduit lés contraintes principales :
σ i=0 parallele au parement , et
∆= Asin ( Tt )
Où ∆ : le déplacement,
A ; l'amplitude maximale du mouvement,
T : la période du mouvement (en idéalité pouvant varier entre 0.1 seconde et
plusieurs secondes au cours d'un,-même événement), l'accélération
maximale s'exprime selon la relation
2
4π A
a= 2
T
Ainsi, pour une période T=0./s, l'accélération devient
pout A=1mm , a ≅ 0.4 g ,
pour A=0.5 mm , a ≅ 0.2 g .
Pour une période T = /s, une amplitude-maximale de mouvement de 0.1m
correspond à une accélération de 0.4 g.
Les relevés de sismographes montrent qu'une accélération de 0.4 g correspond à
un séisme catastrophique. En Suisse et de manière générale en Europe (à
l'exception de zones particulièrement sensibles comme en Italie du Sud et en
Grèce), on considère une accélération horizontale de 0.1 g à 0.3 g comme un
maximum pour le dimensionnement ; des barrages selon la région (Intensité MSK
7.0 à 8.8). Les accélérations horizontales maximales du tremblement de terre
d’Izmit (17. 8. 1999) en Turquie ne dépassaient pas 0.36g,
Il existe un grand nombre d'échelles qui permettent de décrire l'intensité d'un
séisme. La plus utilisée est certainement l'échelle d'intensité MSK 64 (Medvedev-
Sponheuer Karnik 1964) qui établit 12 degrés en fonction des dégâts observés,
principalement sur les constructions.
Le tableau de la figure 2.14 constitue un extrait de l’échelle MKS. Il se réfère
principalement aux dégâts occasionnés sur trois types de construction
caractéristiques :
Constructions A : Construction d'adobe (plots d'argile séchés au soleil) ou en
pierres des champs non taillées et mal liées ;
Constructions B : Maisons en briques, en pans-rideaux préfabriqués de béton, en
bois et briques, en pierre taillée ;
Constructions C ; Maisons en béton armé, chalets de bois bien construits. Une
estimation de l'accélération correspondante, exprimée en fraction
de l’accélération gravitaire est indiquée.
Figure 2.14 : Echelle MKS 64, description des dégâts sur tes constructions
Accélération,
Degré MKS Description
exprimée en g
Figure 2.14 : Echelle MKS 64, description des dégâts sur les constructions
Pour une approche pus scientifique, on lui préférera la magnitude M telle quelle a
été définie par Richter :
Où A : amplitude mesurée avec un sismographe standard à une distance de100
km de l'épicentre,
Epizentral initential
I nich gespurt
II ieichtes Zitten
IV Gerausche erzeugend
V Gegentande bewegend
VIII Shaden
IX Starke shaden
X Zerstorugen
XI Weitlaufige Zerstorungen
XII Verzustungen
2.6.2. Comportement réel d'un barrage en cas de séisme
Le comportement réel d'un barrage en cas de séisme est un des problèmes les plus
complexes auxquels est confronté l’ingénieur ; et ce pour différentes raisons :
le comportement dynamique d'une structure aussi massive est fortement non-
linéaire et non-élastique,
l'interaction entre la masse d'eau et la structure doit tenir compte de la
compressibilité de l'eau,
l'interaction entre le sol et la structuré est essentielle du point de vue de la
dissipation d'énergie,
La formation de fissures dans le béton et la présence de joints entre les plots rendent
le comportement fortement non-linéaire. Dans les barrage-poids, les fissures
apparaissent le plus souvent dans la partie supérieure du profil, non loin du
couronnement, là où les amplitudes sont les plus importantes.
Certains modèles numériques permettent aujourd’hui de simuler la formation de
fissures, en appliquant les théories de la mécanique de la rupture. Ils doivent encore
être développés pour que leur utilisation par un ingénieur non-spécialiste de la
dynamique des structures soit courante. Ces modèles font aujourd’hui l’objet de
recherches considérables.
La recherche sur la problématique de l’interaction réservoir-structure est quant à elle
sensiblement plus avancée.
On sait que l’interaction est plus importante lorsque la fréquence propre du barrage
associé à sa fondation à lac vide est proche de la fréquence propre de la retenue.
f barr fréquence propre, du barrage à laie-vide, fonction de la géométrie et des
matériaux. . .
f lac fréquence propre de la retenue fonction de la forme de la retenue, de la
profondeur et de la célérité de Fonde de pression dans l’eau ;
Les fréquences propres couramment observées sur des barrages en béton sont
comprises entre 1.4 et 5.1 s-1 [Hz] (cf. Figure 2.16). Les fréquences propres des
retenues ont été calculées entre 1.3 et 4,4 s’1[Hz],
hbarrage Lcouronnent fbarr flac fBarr /Flac..
[m] [m] [Hz] [Hz] [-]
Barrage
Mauvoisin (CH)1) 250 560 2.0 2.1 1.0
Kolnbrein (A) 1) 197 626 1.7 2.3 0.7
Emosson (CH)1) 180 424 2.2 2.4 0.9
Morrow Point (USA) 1) 142 219 3.7 ‘ 3.0 - 1-2
Pacoima (USA)1) 113 180 5.1 4.4 1-.2
Grand Dixence (CH)2) 285 695 1.4 1.3 1.1
Pine Flat (USA)2) 122 562 - 2.9 3.1 0.9
Cette force sera appliquée dans la direction "la plus défavorable, soit vers l'aval, Elle
s'ajoute donc à la poussée de l'eau.
Fea g M =ap armasse du barrage multipliée par l'accélération horizontale)
Et Me — Fe J/3 FF = J/3 cc F FF (section triangulaire)
b) E e :la force d'inertie de la retenue
La force d'inertie de l'eau se traduit par une surpression hydrosismique sur le
parement amont du barrage.
Westergaard a formulé une relation parabolique décrivant cette surpression er
fonction de la profondeur z :
P E=K , C , a P E √ Hz
Avec Ke : coefficient dépendant de l'Inclinaison du parement amont :
Vertical : Ke=1.0
Incliné : Ke varié linéairement avec l'angle d’inclinaison du
parement (pour autant que β≤20) selon Figure 2.1S pour
β=10 ° Ke=0.88 pour a=10 m et h−100 m .
Ce : coefficient de Westergaard
√
C e = 1−7.75 ( 1000H T ) ❑
2
H : Hauteur du barrage, en m,
T : Période de vibration du barrage seul T =1/ Fbarn en s
La période est généralement admise entre 0.5 et 1 s. [Ce ~7/8)
00>-
Et
Figure 2.19 : Surpression hydrosismique se/on Westergaard - coefficient K ? En
fonction de l’inclinaison du parement amont.
H
M e =∫ PE ( z ) ( H−z ) dz=K e C e a P E 4 /15 H
0
c) Si la sous-pression
De par l'apparition de contraintes de traction au pied amont du barrage, on peut
s'attendre lors d'un tremblement de terre à l'ouverture de fissures au contact
béton-rocher à l'amont et' par conséquent à une rupture de la continuité du voile
d'étanchéité sous la fondation
Cette éventualité conduit à rejeter pour le
cas de charge de tremblement de terre la
réduction de la sous-pression par le
coefficient et à admettre-que la sous-
pression se développe selon un diagramme
Fissuration triangulaire dont la valeur à l’amont vaut la
Écran d’étanchéité
pression hydrostatique. Par contre, on
admettra que la surpression hydro- sismique'
ne peut se développer' dans la fissure, du
fait du caractère oscillatoire des sollicitations.
d) la sécurité en cas de tremblement.de terre
Le séisme de dimensionnement est par nature un événement exceptionnel. On
admet par conséquent une réduction des facteurs de sécurité par rapport aux cas de
charges normaux. La durée de la sollicitation est également faible.
Le facteur de sécurité admis sur les contraintes de compression est réduit,
bien que ce critère ne soit généralement pas déterminait,
De faibles tractions sont tolérées au pied amont du barrage (1-2 N/mm 2,
inférieures à la résistance à la traction du béton non fissuré).
Les tractions au pied amont du barrage vont favoriser le développement de fissures
ouvertes durant la sollicitation. La présence de ces fissures va réduire la section
horizontale effective et par conséquent surcharger le pied-aval du barrage. Lorsque
la résultante des forces extérieures sort du tiers central et atteint le sixième de la
base (limite généralement admise), la moitié de la surface de ' contact est ineffective
et la contrainte de compression augmente de 33%.
Position de la résultante
2.6.5 Vérification des barrages en béton aux séismes selon les directives en
Suisse
2.6.5.1 Séisme de vérification
a) Classification des barrages
Selon les directives de l’Office fédéral des eaux et de la géologie (OFEG, 2002), les
barrages sont divisés en trois classes qui sont soumises à des exigences différentes
(Figure 2.21).
Figure 2.21 : Représentation graphique des classes de barrages,
Classe de barrages
Intervalle de terme Temps de retour
considéré Probabilité .moyenn moyen
e de dépassement
I 100 ans 1% 10'000 ans
II 100 ans 2% 5'000 ans
III 100 ans. 10% 1'000 ans
Tableau 1 : Temps de retour du séisme de vérification pour les différentes c/asses de
barrages
c) Carte d’intensité
Pour une période de retour de 1 ’000 et 10'000 ans, des cartes d’intensité ont été
élaborées pour la Suisse (Figures 2.-22 et2.23).
Les valeurs des intensités pour une période de retour de 5'000 ans sont interpolées
comme suit :
I 5 ' 000 =0 , 3. I 1000 + 0.7 . I 10000
c) Valeurs de l’accélération
Les valeurs de l’accélération sont déterminées sur la base de la transformation
suivante [Carte suisse du risque de séismes. - Détermination du 'danger dû aux
séismes, 1977] :
log an=0.26 Tmsk +0.19
Où ah est en cm/s2.
e) Accélération de pointe
L’accélération horizontale de pointe an à prendre en compte pour la
vérification et qui correspond au temps de retour de 1'000, 5'000 et 10’000 ans est
indépendante de la direction.
L’accélération verticale de pointe av peut être calculée à partir de la composante
horizontale ah en la réduisant d'un tiers (av=2/3 ah).
Figure 2.22 : Valeurs des intensités pour une probabilité de dépassement de 103
p.a. selon la carte suisse d'aléa sismique - Détermination du danger dû
aux séismes, 1977
Les spectres de réponse normalisés, pour les classes de fondation B et C sont
représentés sur les Figures 2.25 et 2.26. Ces spectres de réponse sont valables
aussi bien pour la direction horizontale que verticale.
Ampliationdel’accélération
Figure 2.25: Spectre de réponse pour une fondation moyenne (classe de fondation B)
Ampliationdel’accélération
Figure 2.26 : Spectre de réponse pour une fondation molle (classe de fondation C)
2.6.5.2. Analyse des barrages en bêton et en maçonnerie de la classe II
a) Déroulement de la vérification
La vérification aux séismes pour un barrage de la classe il se déroule selon le
schéma présenté sur la Figure 2.27
déter
déter
déter déter
déter
déter déter
déter déter
déter déter
déter
Figure 2.28 : Coupe transversale d'un barrage poids et notions de base essentielles
7 h
√
mw = . P w . hw . 1− i ∆ hi
8 hw
Si l’étude se fait pour plusieurs sections transversales du barrage, il faut utiliser pour
chaque section la hauteur hw correspondante. Le même principe est valable pour les
barrages-voûtes où la masse d'eau totale-peut être combinée des masses
provenant de différentes sections verticales avec leur hauteur hw correspondante.
h) Détermination empirique de la première fréquence propre d’un barrage-
Pour les barrages poids à section transversale triangulaire, la première fréquence
propre (fréquence de base) fs peut être calculée en première approximation par la
formule ci-dessous. Un barrage avec une section transversale de forme
légèrement différente peut être approché par un triangle de la même hauteur et de
la même surface que la section transversale effective.
f s α .=
bs
h
2
s
.
√ Ed
P
mais au maximun 10 HZ
o) Autres vérifications
Vérification de la stabilité des rivés
En cas de présence de versants potentiellement instables ou d’autres zones
similaires sur les rives de la retenue, il est à vérifier qu'aucun glissement de terrain
ne puisse conduire à un déferlement intolérable par-dessus le couronnement du
barrage ou à un phénomène similaire.
Vérification du fonctionnement des ouvrages annexes importants du point de vue de
la sécurité
Le fonctionnement des ouvrages annexes importants du point de vue de la sécurité,
en particulier, des organes de sécurité tels que les organes de vidange doit être
assuré après un séisme. Leur fonctionnement doit être maintenu ou pouvoir être
immédiatement rétabli.
2.7 Les effets de température
2.7.1 Insolation
L'insolation d'une surface de béton produit un échauffement considérable. Le pare-
ment aval d'un barrage-poids, selon son orientation et les conditions climatiques,
peut être soumis à une forte insolation. A l’opposé, le parement amont, lorsque la
retenue est pleine, est en contact avec de l’eau sensiblement plus froide. Il s'ensuit
une dilatation thermique du parement aval par rapport au parement amont qui se
contracte. La conséquence est une déformation du barrage et un déplacement du
couronnement vers l'amont
Ce refroidissement artificiel est mis en œuvre sur quasiment tous les chantiers de
barrages massifs en combinaison avec d’autres mesures.
Refroidissement initiai du béton frais
Dans les pays chauds, on pratique très Souvent en complément au refroidissement
artificiel pendant la prise, le refroidissement initial du béton avant sa mise en place.
L'échauffement plus lent rend plus efficaces les mesurés de refroidissement artificiel
et les températures maximales observées sont plus basses qu'avec de ciments
usuels.
Un des autres avantages est que la maturation du béton est plus lente. Le retrait
s'effectue sur un béton plus déformable et la fissuration est réduite.
Afin de déterminer la ou les. Recettes les plus appropriées pour un ouvrage
particulier, la construction est toujours précédée d'une campagne importante
d'essais préliminaires conduite avec les agrégats et les ciments retenus pour le
barrage.
2.8. Aspects constructifs particuliers
2.8.1 Précautions en cas de séismicité importante
Lorsque le barrage-poids est construit dans une zone à fort risque sismique, le
dimensionnement appuyé sur Une analyse dynamique doit être accompagné de
certaines précautions constructives. :
a) Forme du couronnement
Pour limiter fa concentration de contraintes et l'ouverture de
fissuras, la transition du couronnement au parement aval est
arrondie.
Les contraintes à l’intérieur d’un barrage-poids sont faibles. Selon les cas de charge
considérés, seuls les parements sont plus fortement sollicités (l’amont à lac vide,
l’aval à lac plein). Les contraintes thermiques et le risque de fissuration sont aussi
limités aux zones à proximité des parements.
Figure 2.34. Dosage en ciment
A gauche principe de répartition des dosages
A droite : répartition des dosages dans le barrage de la Grande-Dixence
Le seul critère limitant le dosage en ciment est la maniabilité du béton frais lors de
sa mise en place. Des dosages en .
Sur les parements, par contre, le dosage est plus important, souvent entre 250 et
280 kg/m3 sur une épaisseur variant de Ï.5 à 3.0 m. Outre les considérations stati-
ques, ce béton de meilleure qualité est rendu nécessaire pour assurer l'étanchéité
du parement amont, la protection contre le gel et les altérations météoriques.
La faible résistance à la compression nécessaire au cœur du barrage et la stabilité
thermique de la masse conduisent à-choisir un dosage minimum en ciment au centre du
barrage. Ce dosage faible est favorable quant à la dissipation de la chaleur d'hydratation et
sur le plan économique. ;
2.8.3 Joints de construction et dispositif d'étanchéité
Un dispositif particulier pour vue le joint longitudinal vertical séparant 2 plots ne
constitue pas un cheminement privilégié d'infiltration. Ce joint, placé à proximité du
parement amont doit reprendre l'ensemble de la pression hydrostatique de la
retenue
Vu l’importance de cet élément, et l'impossibilité de le
réparer sans un abaissement de la retenue jusqu'au niveau Incriminé, lé joint est
constitué de.2 bandes étanches entre lesquelles est placé un tube drainant. Ce tube
récolte les eaux de fuites ayant passé le premier obstacle et fournit ainsi une bonne
information sur l'état du joint En cas d'obturation du drain ou de fuites importantes,
la secondé bande d’étanchéité est capable de reprendre la totalité de la pression.
2.9. Surélévation des barrages poids
2.9.1 Motivation et conditions préalables
La plupart des barrages ayant été surélevés jusqu'à ces dernières années sont des
barrages- poids. Plusieurs motivations peuvent conduire à envisager la surélévation
d'un barrage :
a) La retenue est sous-dimensionnée
L’hydrologie ayant servi de base de dimensionnement était mal connue ou
non représentative,
L’hydrologie a changé (fonte des glaciers urbanisation),
Des apports extérieurs au bassin versant ont été ajoutés (captages ou
pompages).
b) Le volume utile de la retenue est réduit
Les causes en sont soit l'alluvionnement de la retenue, soit une modification des
contraintes d'exploitation.
c) Une meilleure utilisation des apports est souhaitée
Une augmentation du volume de la retenue fournirait un avantage économique, par
exemple, par un meilleur transfert de l'exploitation du volume d’eau d'été en hiver
d) La compensation pluriannuelle doit être mieux garantie
Par exemple, le développement démographique de certains pays arides rend plus
important le volume à transférer d’une année humide à une année sèche.
Pour que la surélévation d'un barrage soit envisageable, un certain nombre de
conditions doivent impérativement-être réunies
a) Le comportement du barrage depuis sa mise en eau doit être bien connu et ne
présenter aucune anomalie.
b) Le comportement de la fondation du barrage doit également être bien connu et ne
présenter aucune anomalie,
Cet aspect est essentiel, car si on sait avec quoi on a construit un barrage, on ne
sait que très partiellement sur quoi on la construit (sondages, galeries d’exploration,
observation de la fondation avant bétonnage, relevés d’absorption de coulis
d’injection). L’analyse du comportement de la fondation pendant l’exploitation est
une information essentielle additionnelle.
c) Le régime des sous-pressions est bien connu ; leur augmentation peut être maîtri-
sée par de nouvelles mesures techniques (injections supplémentaires, drainages).
d) La qualité du béton doit permettre l’augmentation des contraintes.
2.9.2 Modes de surélévation
Surélévation faible
Lorsque la surélévation est faible par rapport à la hauteur du barrage,
l’augmentation des efforts est également faible.
Si H est la hauteur du barrage et F la force exercée par la poussée de l’eau,
Pour AH =10 % . H , F= (1.1 )2 . F , d ’ où ∆ F ≅ 20 % . F
Un certain nombre d’ancien barrage-poids sont, selon les critères actuels, sensi-
blement surdimensionnés et pourraient supporter des efforts supplémentaires tout
en restant dans des limites de sécurité acceptables. Le plus souvent, le point le plus
critique à vérifier est la sécurité au glissement sur la fondation.
La surélévation, peut être réalisée par un simple
renforcement du couronnement. Le nouveau béton doit
être rendu solidaire de l’ensemble de la structure par
un traitement approprié de la surface et par la mise en-
place de tirants précontraints courts. Les sollicitations
dynamiques en cas de séisme sont critiques pour le
dimensionnement de ces tirants.
Surélévation importante
On considère que la surélévation est importante lorsqu'elle atteint-ou dépasse 10%
de la hauteur initiale du barrage. Dans ce cas, des interventions lourdes sont néces-
saires pour préserver la sécurité de l'ouvragé. Plusieurs mesures peuvent être
mises en œuvre ;
Pour éviter les tractions sur le parement amont à lac plein, la position des ancrages
la plus économique serait le plus amont possible. Par contre, pour limiter les trac-
tions sur le parement aval à tac vide ; l'axe de la force de précontrainte devrait se si-
tuer dans le tiers central de la section soit beaucoup plus à l'intérieur de l'ouvrage.
La force de précontrainte qui permettrait, d’éviter l'apparition de tractions tant à-lac
vide qu'à lac plein serait démesurée et atteindrait très rapidement les limites du
réalisable. De même, la contrainte maximale de compression sur la fondation
deviendrait très importante. Pour ces raisons, et pour autant que la géologie le
permette, on tolère de faibles contraintes de fraction au pied aval à lac vide. Ces
tractions pourront occasionner un décollement ou une décompression du pied aval
du barrage à lac vide.
Admettons le profil triangulaire simplifié u barrage-poids et appliquons une surélé-
vation de la poussée hydrostatique sans augmentation du poids propre. La sous-
pression va également augmenter de la même manière que la pression d'eau. La
figure 2.35 montre les diagrammes de contraintes verticales sur la fondation pour le
barrage non surélevé et le barrage surélevé auquel a été ajoutée une force de pré-
contrainte.
On admettra également que le barrage avant surélévations été dimensionné en ap-
pliquant la règle de Lévy, de sorte que les contraintes à lac plein Sur le parement
amont sont nulles.
m
T min =
[ 2
P E g k ( h+∆ h )( mh) +(h+∆ h) −
3
( )
PE
PE
. h ( mh ) ²
]
4 mh−6 a
Où a est la distance –entre l’axe de la précontraintes et le parement amont (voir
figure 2.35). En règle générale, a=2 à 3m
La précontrainte a aussi une influence directe sur la sécurité au plissement
( P+T −S ) tan ∅ '
Sa =
b