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Au niveau de l’introduction :

Justification du thème ;
Etat de la question ;
Problème ;
Problématique (Pour mieux atteindre nos objectifs, nous nous
proposons des questions suivantes…) ;
Hypothèse(s) (Deux hypothèses organisent le fond de ce travail…
explication) ;
Objectifs ;
Méthode (Pour mener à bien cette présente étude, la méthode
analytique paraît la mieux indiquée.)
Axes de travail (Pour ce faire, trois axes structureront cette étude.
Le premier axe présente… Le deuxième examine… Le troisième se
focalise sur…)
Etat de la question
La notion du Muntu, vu les considérations qui l’ont infléchi,
s’est, dans de telles conditions, diluée dans un enclos sans
horizon. D’aucuns, nous ne le dirons jamais assez, ont
considérablement réduit le Muntu à un type d’individus, suivant
leur qualité somatique, leur origine et leur identité. Nous ne
dirons pas que, cela est une errance ; plutôt que l’expression
d’une horrible nostalgie, suffisamment étalée. A ce sujet, nous
pouvons illustrer l’incontournable ouvrage de Fabien Eboussi-
Boulaga : La Crise du Muntu. Dans le vaste et l’immense
catalogue de la conceptualisation du Muntu, il y a presque ou
totalement une crise de la crise du Muntu. Cette crise n’entre pas
dans le cadre de l’absence de la thématisation du Muntu jusque-
là, mais bien au contraire, cette crise s’emploie manifestement à
restreindre le Muntu, dira-t-on, à le diluer. D’abord, Côme Mama
(2022, p. 10) le signifie très bien en ces termes : « Quand
Eboussi-Boulaga écrit la Crise du Muntu. Authenticité africaine et
philosophie, c’est pour revenir de façon philosophique à toutes ces
crises. »
L’estime que nous accordons au Muntunisme, à travers
l’examen du Muntu, peut être pour autant une analyse neuve.
C’est cette dilution du Muntu dans une espèce d’être-noir qui a
stimulé en nous l’intention de dire que, le Muntu est en fait
l’Homme, doté d’Humanité. Chez Jahn Janheinz, le Muntu étant
concept bantu qui se manifeste à travers une corporalité sensible
est une référence à l’homme noir. Sierra Diaz (2016, p. 38) quant
à elle pense que :
« El Muntu es una palabra Bantú ordinariamente traducida como ‘‘hombre’’
y que señala también a los dioses, a los ancestros y a los difuntos. Los
ancestros y los difuntos son elementos del Muntu. »

Dans cette affirmation, le Muntu est sublimé à l’image d’un


être spirituellement blindée. En fait, l’ouvrage de F. Eboussi-
Boulaga nous présente bien d’importantes et de nombreuses
impressions. D’abord, à l’endroit de l’ethnophilosophie, il érige la
raison comme l’unité de mesure qui puisse inclure toutes les
philosophies qui croupissent dans l’analyse des langues, des
traditions, des cultures, pour en dégager une philosophie. Il est
vrai que cette critique acerbe s’adresse aux ethnophilosophes qui
ont essayé de démontrer la philosophie africaine à l’aune des
résultats de l’ethnologie.
Aussi, parmi ces impressions qui nous sautent aux yeux, la
Crise du Muntu à proprement dite se prête à l’étalage des
différents traitements pernicieux qui ont souvent étouffé le
dynamisme de l’Homme noir, c’est-à-dire le Muntu éboussien.
Dans ce sens, F. Malanda-Konzo, en marquant un lien de
rédemption entre le « Muntu africain et le Surhomme de
Nietzsche », eu égard aux crises énoncées par Boulaga, se veut de
poser l’attitude du Surhomme nietzschéen, tel que développé
dans le Prologue de Zarathoustra, comme une condition
d’affirmation de l’Homme noir. Puisque, pour lui,
« La corrélation entre le Muntu et le Surhomme de Nietzsche (…) vise à tous
égards le devenir de l’Homme africain. Il s’agit de mettre en rapport le Muntu
et le Surhomme de Nietzsche qui se donne à nous, en toute liberté, comme
paradigme dans l’agir humain. » (F. Malanda-Konzo, 2019, p. 166)

Dans ce rapport qu’il se propose d’analyser se dégage cet


éternel sentiment de réclamation de l’affirmation, ou, pour dire
mieux, de l’affranchissement de l’Homme noir, souvent persécuté
par des crises funestes. Car, un tel rapprochement avec le
Surhomme de Nietzsche a trait à ce que A. Mbemba-Mpandzou
(2017, p. 12) traduit par « l’affranchissement de toutes les
barrières ou contraintes imposées par l’ordre moral. » Tout ce
combat ne poursuit qu’un seul but, celui de sortir l’Homme noir
de l’emprise des souvenirs ou des retombées de ces crises, afin
qu’il s’affirme et soit libre par rapport aux autres hommes. Ainsi,
comme nous l’avons souligné, le Muntu, dans le dispositif
éboussien renvoie à l’Homme noir, lequel a été marqué de façon
inhumaine par de cruelles situations quelquefois déshonorantes
et affreuses. En fait,
ce Muntu, selon Eboussi-Boulaga, a connu, au cours de l’histoire, de
nombreuses expériences traumatisantes et d’étapes d’humiliations : la traite
négrière, l’esclave, la colonisation, la néo-colonisation. Le Muntu ou l’Homme
africain a donc été déshumanisé à tel point qu’il est toujours constamment
en mal de s’affirmer. (F. Malanda-Konzo, 2019, p. 168)

Comme Boulaga (1968, p. 28) le dit lui-même : « le Muntu est


mort ». En ce sens, toute cette littérature éboussienne expose le
rang « minimal » de l’Homme noir par rapport aux autres
hommes, lesquels s’érigent prétendument en race supérieure. Ce,
l’Homme noir, ou, pour dire mieux, le Muntu de Boulaga reste
toujours étouffé, dans une torpeur, une inaction, à l’image du
chameau de Nietzsche. De ce point de vue, le Muntu, par rapport
au reste du monde, se trouve dans des sérieuses persécutions,
voilà pourquoi il n’a pas le même piédestal que ses voisins. Il lui
faut une volonté de puissance, ce pouvoir d’autocréation et
carrément actif qui lui permette de s’affirmer et, dirons-nous, de
sortir de la minorité, laquelle place lui a été concédée par son
propre laxisme, depuis des lustres. P. Tempels, J. Janheinz, F.
Eboussi-Boulaga, F. Malanda-Konzo et bien d’autres philosophes
du Muntu, soutiennent grosso modo une vision de l’émancipation
de l’Homme noir, par rapport aux crises qu’il a tant géré au cours
de son histoire. C’est ce que Malanda-Konzo (2019, p. 166)
atteste :
« En effet, dans son ouvrage, Eboussi, à partir de son philosopher, soutient la
thèse de l’émancipation de l’Homme africain représenté ici par le Muntu.
Avant lui, le Père Placide Tempels (2009) et Janheinz Jahn (1961) avaient
largement présenté une philosophie du Muntu. Cette philosophie présumée
sera d’ailleurs taxée par une frange de philosophes d’ethnophilosophique.
Mais il faut surtout noter la présence de cet ouvrage collectif, à côté de bien
d’autres, dirigé par Ambroise Kom (2009), intitulé, Fabien Eboussi-Boulaga,
la philosophie du Muntu. »

Ces mots, tant bien que mal, exposés par F. Malanda-Konzo


donnent en un éclairage l’état de la conceptualisation de la
question du Muntu. Seulement, nous avons passé en revue ces
tendances et prenons pertinemment congé d’abord d’une telle
singularisation du Muntu, ensuite de l’exhumation du débat sur
l’ethnophilosophie et enfin de cette philosophie du Muntu auréolée
par le sentiment de réclamation, de rappels du passé, des crises
de l’histoire. Nous ne sommes pas à la recherche d’un bouc-
émissaire, ou mieux, nous ne ferons pas de cette étude un
tribunal pour donner au Muntu éboussien des armes pour son
affirmation. En effet, l’horizon que nous nous traçons est plutôt
celui de parler du Muntu en tant qu’Homme au sens général, ainsi
que de la panoplie d’accablements qu’il livre au monde (son lieu
d’attache), à son humanité (sa personnalité) et aux humanités
(nous entendons par là l’abnégation de toutes ses actions vers les
autres). Voilà pourquoi, en traitant une telle question, nous nous
sommes permis de faire le lit au Muntunisme, cette attitude qui
fait un plaidoyer pour un idéal à visage humain et intégrateur des
autres formes de vie. Le Muntunisme, comme attitude, peut
toutefois être expliqué par le « Kimuntu », ce désir manifeste et
naturel tendant à se parfaire, tant soit peu, sur la terre des
hommes et parmi les hommes. Sur ce, le « Kimuntu » est « un état
d’esprit, un art de vivre de l’homme, une quête existentielle » (F.
Malanda-Konzo, 2019, p. 168).
Références bibliographiques :
Ambroise Kom, 2009, Fabien Eboussi-Boulaga : la
philosophie du Muntu, Paris, Karthala.
Anselme Mbemba-Mpandzou, 2017, Nietzsche et la question
de la morale, Paris, L’Harmattan.
Côme Mama, 2022, Pour comprendre La Crise du Muntu de
Fabien Eboussi-Boulaga, Les Editions du Net.
Fabien Eboussi-Boulaga, 1968, Le Bantu problématique,
Paris, Présence africaine.
Fabien Eboussi-Boulaga, 1977, La Crise du Muntu.
Authenticité africaine et philosophie, Paris, Présence africaine.
Florent Malanda-Konzo, 2019, « Le Muntu africain et le
Surhomme de Nietzsche », Revue Echanges, Vol. 1, N° 13, pp.
165-175.
Jahn Janheinz, 1961, Muntu : l’homme africain et la culture
néo-africaine, Trad. par Brian de Martinoir, Ed. du Seuil.
Sierra Díaz, D. C (Julio-Diciembre de 2016). El Muntu: la
diáspora del pensamiento filosófico africano en Changó, el gran
putas de Manuel Zapata Olivella. La Palabra, (29), 23-44.
doi:http://dx.doi.org/10.19053/01218530.n29. 2016.5699.

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