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E
ECOLE SUPERIEURE DE GESTION
ET D’ADMINISTRATION DES ENTREPRISES
Brazzaville – Congo
Agrément définitif par Arrêté n°4677/MES/CAB du 05 juillet 2017
Accréditée par le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignent Supérieur (CAMES)
B.P : 2339 Tél (+242) 06 691 96 79 / 05 739 26 89
E-mail : esgae@yahoo.fr ; esgae@esgae.org
Site Web: http://www.esgae.org
MEMOIRE
THEME :
LES DETERMINANTS DE L’EQUILIBRE FINANCIER D’UNE
SOCIETE D’ASSURANCE : CAS DES ASSURANCES ET
REASSURANCES DU CONGO (A.R.C)
Directeur de Recherche :
Co-directeur de Recherche
ii
REMERCIEMENTS
La rédaction de ce mémoire est le fruit de multiples contributions. Aussi, qu’il nous soit permis de
remercier :
- Monsieur le Docteur Florent Jean Désiré KABIKISSA, Professeur associé à ESGAE, Directeur de
Recherche, pour ses précieuses orientations, sa disponibilité, sa patience et son bon sens d’écoute ;
Monsieur Serge Gabin Wilfrid KIBINDA, Co-Directeur de recherche, à qui nous exprimons nos
profondes reconnaissances pour ses conseils, ses orientations, sa disponibilité et sa patience à
notre égard. Qu’il trouve ici, l’expression de nos remerciements les plus déférents ;
- Mesdames et messieurs les membres du corps enseignants et administratif, pour leur dévouement
à toujours servir ;
- Monsieur Simon MAYINA, Contrôleur permanent au sein de l’A.R.C, pour ses précieuses
orientations, sa disponibilité et son bon sens d’écoute ;
- Monsieur Guste EKOMPARI, Promoteur du Centre de Formation Chambre Haute, pour son
encouragement et soutien ;
- Mes parents Parice GANTSUI et Franchelle Privas MBOURANGON pour leurs encouragements,
soutiens et toute ma famille ;
iii
REMERCIEMENTS
La rédaction de ce mémoire est le fruit de plusieurs contributions. Aussi, qu’il nous soit permis de
remercier :
- Monsieur le Docteur Florent Jean Désiré KABIKISSA, Professeur associé à ESGAE, Directeur de
Recherche, pour ses précieuses orientations, sa disponibilité, sa patience et son bon sens d’écoute ;
Monsieur Serge Gabin Wilfrid KIBINDA, Co-Directeur de recherche, à qui nous exprimons nos
profondes reconnaissances pour ses conseils, ses orientations, sa disponibilité et sa patience à
notre égard. Qu’il trouve ici, l’expression de nos remerciements les plus déférents ;
- Mesdames et messieurs les membres du corps enseignants et administratif, pour leur dévouement
à toujours servir
- Madame Natacha Frédérine ASSOUNGA YOBO, Chef de service à la Direction Nationale des
Assurances, pour ses précieuses orientations et sa disponibilité ;
- Monsieur Christ OKANA, Producteur d’Assurance à AGC, pour ses précieuses orientations ;
- Mes parents Claver Marie François BOUSSAKANGUI et Prudence Diane DIAKOUNDILA pour leurs
soutiens multiformes ;
iv
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
v
IARD : Incendie, Accidents et Risques Divers
LT : Long terme
MD : Marge Disponible
MMMR : Montant Minimum de la Marge Réglementaire
MR : Marge Réglementaire
MS : Marge de Solvabilité
vi
LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET FIGURES
Tableau N°15 : Classement des trois (3) premières compagnies du marché congolais des assurances en
milliers de franc CFA (FANAF 2021)………………………………………………………………………………………………………. 33
Tableau N°16 : Primes émises par les compagnies d’assurance en 2021 en milliers de francs CFA……….. 34
Tableau N°17 : Principales opérations permettant le passage du bilan comptable au bilan financier……. 38
Tableau N°20 : Actif du bilan en grande masse des années 2017 à 2021……………………………………………….. 41
Tableau N°21 : Passif du bilan en grande masse des années 2018, 2019 et 2020…………………………………… 41
vii
Tableau N°24 : Calcul de la Couverture des engagements réglementés en FCFA……………………………………. 45
Tableau N°34 : Evolution des frais généraux sur prime à l’A.R.C en FCFA………………………………………………. 52
viii
SOMMAIRE
INTRODUCTION.............................................................................................................................. 1
4.1 Analyse des déterminants de l’équilibre financier de l’A.R.C et Présentation des résultats ........ 43
4.2 Problèmes et Suggestions ............................................................................................................. 52
CONCLUSION GENERALE .............................................................................................................. 55
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................ 57
ANNEXES ...................................................................................................................................... xi
ix
RESUME
L’objectif général de ce thème est de mener une étude des déterminants de l’équilibre financier lors de
l’appréciation de la situation financière de l’A.R.C, et nos objectifs spécifiques s’énumèrent en ces points :
analyser les états financiers de l’A.R.C, apprécier les déterminants de l’équilibre financier de l’A.R.C et
analyser la situation financière de l’A.R.C. Pour mieux comprendre ce thème, nous avions proposé la
problématique suivante : les déterminants de l’équilibre financier dans l’appréciation de la situation
financière de l’A.R.C. La méthodologie utilisée dans ce mémoire s’est reposée sur un contexte théorique
se basant sur une revue littéraire, des entrevues et sur une analyse des rapports annuels sur les états
financiers de l’A.R.C. L’application des hypothèses a révélé, tout au long de la période d’étude de 2017 à
2021, que l’A.R.C présente des insuffisances en matière de fonds de roulement net, couverture des
engagements réglementés qui sont faibles, suite à une insuffisance des capitaux permanents et actifs
admis en représentation qui n’arrivent pas à financer les actifs immobilisés, et à couvrir les engagements
réglementaires. S’agissant de sa solvabilité, l’A.R.C n’arrive pas à honorer ses engagements à partir des
capitaux propres et elle n’est pas profitable, du fait qu’elle n’arrive pas à tirer profit de ses capitaux investis.
Toutes nos hypothèses ont été confirmées. L’aspect novateur de notre étude fait référence à la capacité
de l’entreprise à anticiper les risques grâce à une gestion efficace de ses actifs et ses passifs, au respect
d’obligations financières importantes, et en maintenant la solvabilité.
ABSTRACT
The general objective of this theme is to carry out a study of the determinants of financial balance when
the assessment of the financial situation of the A.R.C, and our specific objectives are listed in thse points :
analyze the financial statements of A.R.C, appreciate the determinants of the financial balance of A.R.C
and analyze the financial situation of A.R.C. To better understand this theme, we proposed the following
issue : the determinants of financial balance in the assessment of the financial situation of the A.R.C. The
methodology used in this brief was based on a theoretical context based on a Literary Review, interviews
and an analysis of the annual reports on the financial statements of A.R.C. The application of the
hypotheses revealed, throughout the study period from 2017 to 2021, that the has. A.R.C has shortcomings
in net working capital, low coverage of regulated commitments, following an insufficiency of permanent
capital and assets admitted into representation which are unable to finance the capital assets, And to cover
regulatory commitments. With regard to its solvency, the A.R.C does not manage to honor its
commitments on the basis of equity and it is not profitable, because it does not manage to profit from its
invested capital. All our assumptions have been confirmed. The innovative aspect of our study refers to
the company’s ability to anticipate risks through efficient management of its assets and liabilities,
compliance with significant financial obligations, and maintaining the solvency.
x
ANNEXES
xi
TABLE DES MATIERES
DEDICACE ....................................................................................................................................... i
SOMMAIRE ................................................................................................................................... ix
RESUME ......................................................................................................................................... x
ABSTRACT ...................................................................................................................................... x
INTRODUCTION.............................................................................................................................. 1
4.1 Analyse des déterminants de l’équilibre financier de l’A.R.C et Présentation des résultats .... 43
4.1.1 Appréciation de l’équilibre financier de l’A.R.C ......................................................................... 43
4.1.1.1 Fonds de roulement net (FRN) ........................................................................................... 43
4.1.1.2 Besoin de fonds propres réglementaire (BFPR) ................................................................. 44
4.1.1.3 Couverture des engagements réglementés (CER) ............................................................. 45
4.1.1.4 Marge de solvabilité (MS) .................................................................................................. 46
4.1.2 Analyse des ratios pertinents de la société A.R.C...................................................................... 47
4.1.2.1 Ratio de structure financière .............................................................................................. 47
4.1.2.2 Ratio de solvabilité ............................................................................................................. 48
4.1.2.3 Taux de marge de solvabilité .............................................................................................. 48
4.1.2.4 Taux de couverture des engagements réglementés .......................................................... 49
4.1.2.5 Ratio de rentabilité financière (R.F) ................................................................................... 50
4.1.2.6 Ratio de rentabilité économique (R.E) ............................................................................... 50
4.1.2.7 Ratio de la marge bénéficiaire (R.M.B) .............................................................................. 51
4.1.2.8 Ratio du Taux de sinistralité ............................................................................................... 51
4.1.2.9 Ratio des frais généraux sur prime ..................................................................................... 52
4.2 Problèmes et Suggestions .................................................................................................... 52
4.2.1 Problèmes .................................................................................................................................. 52
4.2.1.1 Problèmes liés aux déterminants de l’équilibre financier.................................................. 52
xiv
4.2.1.2 Problèmes liés aux ratios.................................................................................................... 53
4.2.2 Suggestions ................................................................................................................................ 53
4.2.2.1 Suggestion par rapport aux déterminants de l’équilibre financier .................................... 53
4.2.2.2 Suggestion par rapport aux différents ratios ..................................................................... 54
CONCLUSION GENERALE .............................................................................................................. 55
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................ 57
ANNEXES ...................................................................................................................................... xi
xv
INTRODUCTION
Une compagnie d’assurance est celle qui reste parmi les entités les plus exposées aux risques, puisqu’elle
a pour vocation d’assumer ce que d’autres entreprises ou particuliers peuvent rencontrer. De par ses
produits (assurance vie, assurance incendie, …), elle agit pour protéger les familles contre les accidents,
pour couvrir les dommages matériels causés par les sinistres ou catastrophes naturelles et pour couvrir les
décès… etc. Par conséquent, gérer une compagnie d’assurance n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Pour
réussir dans ce domaine, l’expérience, l’expertise, la perception du risque et d’autres critères sont plus
importants les uns que les autres.
Du point de vue du modèle, l’assurance est aussi un secteur relativement particulier, compte tenu du
fonctionnement de ses entreprises, puisque les entreprises et compagnies d’assurance ont des modes de
gestion spécifiques, et adaptés à la nature de leurs activités. C’est-à-dire qu’il convient de rappeler qu’elles
ne peuvent s’assurer qu’en sachant anticiper les risques. Par conséquent, il est important d’examiner la
santé financière de la compagnie d’assurance.
En effet, la prise des engagements sur des durées très longues, ainsi que sa particularité de cycle de
production inversé, la compagnie d’assurance se heurte aux différents risques. Face à cette spécificité, la
compagnie d’assurance est de plus en plus soucieuse non seulement de son équilibre, mais aussi de sa
rentabilité et de ses performances. C’est pourquoi il nécessaire de dresser une analyse vis-à-vis de sa
situation financière, afin de maintenir son équilibre financier. Etant donné que, l’objectif primordial d’une
entreprise est de maintenir son équilibre financier à travers le temps. Pour atteindre cet objectif, le
diagnostic financier s’impose comme un outil essentiel dans l’étude de la santé financière de l’entreprise.
Faire un diagnostic financier revient à utiliser des techniques d’analyse financière.
A cet effet, le diagnostic financier occupe une place prépondérante dans le monde des compagnies
d’assurance. A travers les outils de l’analyse financière, il permet d’évaluer l’entreprise, d’analyser ses
forces et faiblesses, de prévoir son avenir et de connaitre sa valeur. Ainsi, l’analyse financière permet de
formuler une appréciation relative à la santé financière de l’entreprise1. Elle a pour objet de porter un
jugement sur la situation financière de l’entreprise et de s’assurer du maintien de l’équilibre financier de
l’entreprise à court, moyen et long terme. Si cette analyse peut être plus ou moins facilement définie dans
les entreprises industrielles ou commerciales, ce n’est pas le cas dans une compagnie d’assurance.
1
Https://fr.slieshare.net/lotfitaleb750/, consulté le 15/02/2023
1
En fait, dans les entreprises industrielles ou commerciales, l’équilibre financier consiste à savoir si
l’entreprise dispose de ressources financières suffisantes pour faire face à ses différents besoins. En
revanche, avec une compagnie d’assurance, il est important de savoir si la compagnie dispose de
ressources financières suffisantes pour faire face à toutes ses obligations. L’analyse financière vise donc à
comprendre la politique financière de l’entreprise, à évaluer le degré d’atteinte de l’objectif et à mesurer
le respect des exigences réglementaires, qui sont lourdes.
Le capital de la compagnie d’assurance est exposé aux risques de l’assurance et aux primes des assureurs
en cas de recours au risque de faillite. La compagnie d’assurance doit être solvable. Pour assurer une
solvabilité effective des compagnies d’assurance, la CIMA, organe régulateur des compagnies des
assurances, a pris des mesures réglementaires pour s’assurer qu’aucun acteur n’est vulnérable. Dans son
deuxième chapitre (02), le code CIMA a soigneusement réglementé les obligations de ces entreprises, les
investissements qu’elles doivent faire ainsi que les prix. Les dispositions du chapitre deux (02) du code
CIMA prévoient le respect de la couverture des engagements réglementés et de la marge de solvabilité. Si
ces indications ne sont pas respectées, la société ne peut verser de dividendes2. Dans le cadre de cette
recherche, il nous était intéressant de mener une étude sur les déterminants de l’équilibre financier sur
une compagnie d’assurance basée au Congo, à savoir les Assurances et Réassurances du Congo, en sigle
A.R.C.
Le choix de la société A.R.C se justifie par son expérience et son statut d’entreprise privée dans le secteur
d’assurance au niveau national. La société A.R.C contribue au développement économique et financier sur
le plan national. En effet, elle contribue de manière significative au financement de l’économie en
collectant l’argent des assurés (primes) et en les investissant dans les actifs immobiliers et financiers pour
faire face à leurs obligations (versements de prestations). Compte tenu de son importance, les activités de
l’A.R.C méritent une bonne gestion pour être financièrement équilibrées et rentables. Comme toutes les
compagnies d’assurance, la société A.R.C est exposée à des risques et doit s’assurer à honorer ses
engagements pour assurer sa viabilité.
Afin de mieux comprendre notre étude, il convient de définir les principaux concepts et de présenter en
quelques lignes les théories sur lesquelles s’appuiera notre travail. D’abord, l’assurance est une opération
par laquelle une partie, l’assuré se fait promettre, moyennant une rémunération (prime), une prestation
2
Code des Assurances CIMA, « article 329-8 », 2019, P.171
2
par une autre partie, l’assureur en cas de réalisation d’un risque3. S’agissant de l’équilibre financier, c’est
une situation dans laquelle l’entreprise est en mesure de faire face à toutes ses dettes dans les conditions
convenues4. La stabilité financière de l’entreprise dépend de son équilibre financier.
Multiples ouvrages ont été rédigés sur l’assurance et l’équilibre financier. Nous avons eu recours à
quelques-uns pour délimiter notre champ de recherche.
ROUSSEAU J. M. BLAYAC ET OULMANE (2001) expliquent dans leur ouvrage que les entreprises
d’assurance jouent un rôle d’intermédiaire financier, en collectant des fonds sous forme de primes et en
les redistribuant sous forme d’indemnités aux sinistrés.
Robert LAVAUD (1974) démontre dans son livre que l’analyse financière a pour but de rechercher dans
quelle mesure l’entreprise est assurée de maintenir son équilibre financier à court, moyen et long terme,
et donc de porter un jugement sur sa situation financière.
Elie COHEN (2006) souligne que l’équilibre financier sert à porter un jugement sur la situation financière
d’une entreprise, l’aptitude à assurer la solvabilité et à surmonter le risque de faillite.
Pour CHARREAUX (2003), l’équilibre financier est réalisé si les apporteurs de capitaux, actionnaires et
créanciers financiers, sont rémunérés à concurrence du risque qu’ils encourent.
A cet effet, l’équilibre financier sert à évaluer le patrimoine de l’entreprise et à donner des valeurs chiffrées
des dividendes, qui seront perçus par les actionnaires. Face à ces constats, plusieurs questions ont attiré
notre attention : qu’en est-il de l’équilibre financier de l’A.R.C ? quels en sont les principaux déterminants ?
sur quoi porte l’analyse financière d’une compagnie d’assurance ? C’est pour répondre à ces nombreuses
questions que nous avons porté notre choix sur le thème : « Les déterminants de l’équilibre financiers
d’une société d’assurance : cas des Assurances et Réassurances du Congo (A.R.C) ».
A travers ce sujet, notre objectif général est d’expliquer à travers cette étude les déterminants de
l’équilibre financier lors de l’appréciation de la situation financière de l’A.R.C, et nos objectifs spécifiques
s’énumèrent en ces points :
- analyser les états financiers de l’A.R.C ;
- apprécier les déterminants de l’équilibre financier de l’A.R.C.
3
Support de cours droit des Assurances, F.S.J.E.S, Casablanca, 2017, P. 2
4
Https://economy-pedia.com//11039261-financial-balance, consulté le 12/02/2023
3
De ces objectifs spécifiques naît cette question centrale : quels sont les déterminants de l’équilibre
financier dans l’appréciation de la situation financière de l’A.R.C ?
Cette question centrale soulève les questions secondaires suivantes :
- sur quoi porte l’analyse financière de l’A.R.C et quels sont les déterminants de l’équilibre financier
permettant d’apprécier la situation financière de l’A.R.C ?
- la compagnie d’assurance A.R.C est-elle équilibrée financièrement ?
Afin de tenter de répondre aux questions secondaires, nous avons développé deux hypothèses qui
permettent de définir les axes de recherches retenus dans cette étude :
Hypothèse 1 : l’analyse financière de l’A.R.C porte sur les états financiers et sa situation financière
s’apprécie à partir des déterminants comme le fonds de roulement, la marge de solvabilité, la couverture
des engagements réglementés et l’analyse par les ratios.
Hypothèse 2 : la compagnie d’assurance A.R.C n’est pas financièrement équilibrée.
Cette étude nous permet d’approfondir nos connaissances théoriques et techniques de l’équilibre
financier. Cependant, l’approche méthodologique suivante a été choisie :
- en premier lieu, une étude a été menée dans un contexte théorique de l’assurance et l’équilibre
financier en se basant sur une revue de la littérature : article, mémoires, rapports, internet,
ouvrages divers.
- en second lieu, une analyse a été menée sur l’A.R.C à partir des états financiers annuels exercice
de la période allant de 2017 à 2021 qui nous ont permis d’effectuer une appréciation de sa situation
financière.
Afin de réaliser cette étude nous avons structuré notre travail autour de deux grandes parties comportant
chacune deux chapitres :
4
PREMIERE PARTIE : Cadre conceptuel et théorique
Dans cette partie, nous présentons, le cadre conceptuel et théorique de notre étude structurée en deux
(02) chapitres : le premier, porte sur la société d’assurance, puis le second, porte sur l’équilibre financier
d’une société d’assurance.
5
1 LA SOCIETE D’ASSURANCE
Ce chapitre est réparti de la manière suivante : la première section, porte sur les généralités sur les
assurances. Et, la seconde section, est consacrée à la spécificité comptable des assurances.
L’assurance fait aujourd’hui totalement partie de notre cadre de vie quotidien. Souscrire un contrat
d’assurance est devenu un acte naturel chez la plupart des personnes désirant se prémunir des pertes
financières entraînées par la réalisation casuelle d’un événement entraînant des conséquences fâcheuses
(incendie, vol, accident, maladie, etc.). Cette section met le point sur les définitions des notions et vise à
expliciter le rôle et l’importance de l’assurance.
Plusieurs définitions de l’assurance peuvent être données. Pour autant, aucune d’entre elles n’est
suffisante pour saisir les contours de la notion d’assurance. Il est nécessaire de les cumuler. Ainsi, si la
définition juridique de l’assurance permet de l’opposer à des notions voisines, elle ne peut être séparée
de la définition technique de l’assurance, qui permet de mettre en avant son fondement : le principe de la
mutualisation des risques.
a) Définition juridique
Selon Pothier, « le contrat d’assurance est un contrat par lequel l’un des contractants se charge du risque
des cas fortuits auxquels une chose est exposée, et s’oblige envers l’autre contractant de l’indemniser de
la perte que lui causeraient ces cas fortuits, s’ils arrivaient, moyennant une somme que l’autre contractant
lui donne ou s’oblige de lui donner, pour le prix des risques dont il le charge ».5
Loin d’être obsolète, cette définition de Pothier, élaborée à propos de l’assurance de chose, met en
exergue les éléments constitutifs du contrat d’assurance.
5
Robert Joseph Pothier, « Traité du contrat d’assurance », 1810, P.5
6
Juridiquement, l’assurance est une convention par laquelle, en contrepartie d’une prime, l’assureur
s’engage à garantir l’assuré en cas de réalisation d’un risque prévu par le contrat6.
Autrement dit, l’assurance est un contrat par lequel un assureur garantit à l’assuré, moyennant une
cotisation (prime), le paiement d’une somme convenue en cas de réalisation d’un risque déterminé. 7
Cette définition contractuelle précise les rapports existants entre l’assureur et l’assuré et fixe les
obligations essentielles que se sont créées réciproquement les deux parties contractantes :
Cependant, cette définition est étroite car elle présente l’assurance comme une simple relation
contractuelle entre l’assureur et l’assuré. Elle n’explique pas le fonctionnement technique de l’assurance
qui repose sur la mise en commun de risques au sein d’un groupe appelé mutualité.
b) Définition technique
Sous l’aspect technique, l’assurance est une opération par laquelle une personne (l’assureur) organise en
mutualité d’autres personnes (les assurés) afin de les mettre en situation de s’indemniser mutuellement
des pertes éventuelles (les sinistres) auxquelles les expose la réalisation de certains risques, aux moyens
de sommes (primes ou cotisations) versées par chaque assuré dans une masse commune gérée par
l’assureur.8 Cette mutualisation permet aux assureurs d’équilibrer leur compte et de prospérer.
Pour J. Fourastié (1946), « l’assurance est une opération par laquelle un individu, moyennant une
contribution, la prime, acquiert pour lui ou pour un tiers, un droit à la prestation en cas de réalisation d’un
risque, cette indemnité étant versée par une entreprise ou un organisme qui, prenant en charge un
ensemble de risques, les compense conformément à la loi des statistiques ».9
6
Https://www.labase-lextenso.fr, consulté le 18/03/2023
7
Https://dictionnaire.lerobert.com, consulté le 18/03/2023
8
Https://fr.slideshare.net, consulté le 16/03/2023
9
FOURASITE J., « Développement durable, assurance et environnement », Economica, Paris, 1999, P.20
7
En plus de ces définitions, l’assurance comprend aussi des définitions économiques et financières. Quant
à J-F. Carlotta propose cette définition : « Il s'agit d'un produit commercialisé par les entreprises
d'assurance, sous la forme d'un package de garanties, souvent à prendre ou à laisser ».10
MUTUALITE
LES ASSURES PAIENT DES
DIVERS DIVERS
RISQUES PRIMES OU DES RISQUES
COTISATIONS DANS UNE
CAISSE COMMUNE
Source : élaboré par nous-mêmes à partir du cours d’assurance, ESGAE MP2MF, 2022-2023
- Pour F. Couilbault, C. Elisahberg : une société d’assurance est une entreprise financière qui
développe et distribue des contrats de garantie pour protéger contre divers dommages et risques
des personnes physiques et morales en contrepartie de l’encaissement d’une souscription
journalière, mensuelle, semestrielle ou annelle.11
- Pour Rémy Emmanuel NGUE : le contrat d’assurance est une convention établie entre Assureur et
Assuré. L’assureur s’engage à verser à l’assuré une somme d’argent réparant un préjudice subis en
10
Https://www.jurisques.com, consulté le 25/03/2023
11
F. Couilbault, C. Elisahberg, « les grands principes de l’assurance », 10ème éd, l’Argus de l’assurance, 2011, P.57
8
cas de sinistre12. En contrepartie, l’assuré règle une somme précise (prime) à l’assureur, soit à
l’origine, soit périodiquement. Le contrat d’assurance est réglementé, il s’établit en respect des
deux parties, il est rédigé par l’assureur et il reste aléatoire dans la mesure où il ne devient tangible
qu’en cas de survenance d’un sinistre éventuel.
- le risque : le risque est l’élément essentiel du contrat d’assurance dans la mesure où sa définition
permettra de préciser les deux autres éléments qui sont la prime ou « cotisation » et le sinistre ou
« réalisation du risque ». Le risque est un événement dommageable tel que (le vol, la perte,
l’incendie, l’accident...) qui peut survenir dans le futur de manière aléatoire, il constitue une cause
d’insécurité en raison des conséquences qu’il peut entrainer s’il se réalise. Mais, en matière
d’assurance le mot « risque » s’emploie également pour designer l’objet de la garantie.
- la prime : la prime est la contrepartie versée par l’assuré à l’assureur avant la réalisation éventuelle
du risque. C’est le prix de la garantie du risque calculé de façon statistique. Elle s’appelle aussi une
cotisation dans une masse commune.13 Elle est généralement calculée selon le décompte ci-après :
Décompte de la prime
- la prestation : la prestation est la somme d’argent que l’assureur a l’obligation de verser à l’assuré
en cas de survenance d’un risque garanti. Elle est soit forfaitaire (montant versé au bénéficiaire fixé
à l’avance), soit indemnitaire (réparation du préjudice subi).
12
Rémy Emmanuel NGUE, « Comptabilité spéciale des entreprises d’assurance », Ed. AFECAC, P.663
13
E.S.G.A.E 2022-2023, Support de cours des Assurances MP2MF, P.22
9
- le sinistre : en assurance, le sinistre est la réalisation d’un événement mettant en jeu une ou
plusieurs garanties du contrat (maladie, accident, hospitalisation…).14
Généralement, un sinistre doit être déclaré dans les 5 jours ouverts (pour un vol) à compter de la date du
sinistre ou de la date à laquelle l’assuré en a eu connaissance.
Une opération d’assurance fait intervenir plusieurs personnes : un assureur, un assuré et éventuellement
des tiers :
- l’assuré : est une personne (physique ou morale) admise à l’assurance et sur laquelle repose
l’assurance. L’assuré est une personne dont la vie, les biens ou les actes sont garantis par un contrat
d’assurance.
- l’assureur : l’assureur est celui qui s’oblige de payer l’indemnité c’est-à-dire couvrir les sinistrés par
un contrat d’assurance. Il est généralement une personne morale, une société commerciale ou
civile (mutuelle). L’assureur est une entreprise soumise au contrôle de l’Etat et dont le statut
juridique et le mode de fonctionnement sont réglementés. L’assureur intervient auprès de l’assuré
par l’intermédiaire d’un réseau de distribution.
- le souscripteur (ou preneur d’assurance) : personne physique ou morale qui, en signant le contrat,
adhère pour elle-même et pour les assurés aux conditions générales et particulières de ce contrat.
Le souscripteur est la personne qui signe le contrat d’assurance et s’engage envers l’assureur,
notamment au paiement des primes (cotisation).
- le bénéficiaire : est toute personne physique ou morale, au profit de laquelle l’assurance a été
souscrite, c’est-à-dire la personne recueillant le profit du contrat en cas de réalisation du risque.
Celui qui reçoit en cas de survenance d’un sinistre la prestation due par l’assureur.
14
Rémy Emmanuel NGUE, « Comptabilité spéciale des entreprises d’assurance », Ed. AFECAC, P.76
10
conséquent, elle consolide l’emploi, la production et préserve le tissu économique. Grâce à l’assurance,
les conséquences de certains risques sont portées à la connaissance du public. La population est avertie
sur les changements climatiques et les catastrophes naturelles grâce aux recherches dans le domaine des
assurances.
Le rôle social de l’assurance est, avant tout, d’offrir la sécurité aux individus. De ce fait, l’assurance est là
pour réparer les dégâts et pour aider les personnes à vivre mieux dans un monde où les risques ne peuvent
pas être évités. En outre, il est du devoir de l’assurance d’aider les personnes malades ou accidentées et
de contribuer à l’amélioration du niveau de vie des retraites via le contrat d’assurance retraite. De là,
l’assurance se voit comme un acte de haute prévention sociale parce qu’elle répond aux besoins des
individus cherchant à se prémunir contre les risques de la vie qui peuvent toucher à leur personne ou à
leurs biens.
Le secteur des assurances participe à l’ensemble des activités économiques de la société. Ce rôle peut se
présenter ainsi :
L’assurance couvre le patrimoine économique en indemnisant les sinistres à la valeur du dommage, elle
permet à chaque victime de réparer ou de reconstruire le bien endommagé. L’assurance permet ainsi le
renouvellement de l’outil de production. La reconstitution des biens détruits par un sinistre quelconque,
contribue massivement à la protection du patrimoine individuel et national.
Le secteur des assurances collecte sous forme de primes, l’épargne des assures. Cette épargne sera
redistribuée sous forme de prestations aux sinistrés et aux autres bénéficiaires de contrats d’assurance.
De ce fait, l’assurance joue le rôle d’un distributeur financier. Cependant, pendant la période qui sépare la
collecte des primes et la distribution des prestations, l’assureur doit mettre de côté les primes recueillies
auprès des assures, afin de pouvoir en disposer en cas de survenance de sinistres.
11
Il constitue des fonds (provisions) qui doivent à tout moment être suffisants pour lui permettre de
répondre à ses engagements envers les assurés et les bénéficiaires de contrats d’assurance. Ces fonds
constituent ainsi une épargne destinée à faire face aux éventuels sinistres non encore survenus.15
L’assurance est un élément primordial pour les organismes de crédit. Pour bénéficier d’un crédit bancaire,
le banquier exige une garantie qui peut se présenter sous forme d’une assurance par laquelle il garantit le
remboursement à l’échéance et en cas d’insolvabilité. Par exemple en cas de souscription d’un contrat
d’assurance vie, c’est la compagnie d’assurance qui se charge de remboursement de la dette. Finalement,
la souscription d’un contrat d’assurance, notamment l’assurance vie, permet facilement d’obtenir un
crédit et accélère l’opération d’emprunt.
Le secteur des assurances est l’un des secteurs les plus importants dans l’économie d’un pays, il contribue
non seulement à la protection du patrimoine, mais aussi, de par son principe d’inversion du cycle de
production, l’activité d’assurance permet de générer des masses financières importantes que les
compagnies d’assurance injectent dans la sphère économique.
Ainsi, l’assurance, par les différentes compagnies d’assurances, joue un rôle d’intermédiaire financier et
contribue en effet, à l’investissement national. Leurs rôles social et économique apparaissent à plusieurs
niveaux :
Cette section vise à expliciter la comptabilité des assurances et décrire le plan comptable des assurances.
15
E.S.G.A.E 2022-2023, Support de cours des Assurances MP2MF, P.11
12
1.2.1 La comptabilité des assurances
Comme toute entreprise, une compagnie d’assurance est tenue de présenter ses états financiers annuels
(bilan, compte de résultat et annexe). Du fait de leur activité particulière, elles sont néanmoins régies par
des techniques comptables spécifiques, définies dans le Code des assurances, qui visent à mieux surveiller
et garantir leur solvabilité.
➢ une inversion du cycle de production : en ce sens que l’assureur perçoit un prix de vente (la prime)
avant de connaître son prix de revient (le sinistre)16, il doit, sur la base d’une observation statistique
très affinée avec le temps, constituer avec prudence des provisions pour faire face, le moment
venu, aux engagements pris envers les assurés et les bénéficiaires de contrats. Autrement dit,
l’assureur encaisse la prime c’est-à-dire le prix de vente à la souscription du contrat alors que la
prestation, le règlement de l’indemnité intervient ultérieurement.
- l’assureur détient une masse de capitaux qu’il devra gérer d’où l’importance de l’actif immobilisé
et donc de la fonction financière dans une entreprise d’assurance ;
- l’assureur ne connait son prix de revient réel qu’à long terme d’où la nécessité d’avoir recours à
des provisions qui, pour une large part sont des estimations ou des évaluations.
Il devra en outre pour se prémunir contre une sous-estimation possible de ces provisions, se préserver une
marge de sécurité.
16
E.S.G.A.E 2022-2023, Support de cours des Assurances MP2MF, P.13
13
1.2.2 Le plan comptable des assurances
Dans une entreprise d’assurance le langage comptable est unique. Elle apparait comme instrument tenu
de bonne foi, respectant les lois et les règlements en vigueur.
Les classes du cadre comptable sont numérotés de 1 à 8 et 0. Chaque classe comporte des comptes
principaux (dont le deuxième chiffre est numéroté de 0 à 9. Les comptes principaux sont eux-mêmes
subdivisés en comptes divisionnaires (trois chiffres) à leur tour ventilé en sous-comptes (quatre chiffres
dont le dernier est également numéroté de 0 à 9). Les chiffres qui codifient les comptes se lisent toujours
à partir de la gauche. (Cf. article 430 du code CIMA)17.
A cet effet, le plan comptable des compagnies d’assurances est régi par le code CIMA contrairement aux
entreprises commerciales régies par l’OHADA.
17
E.S.G.A.E 2022-2023, Support de cours des Assurances MP2MF, P.18
14
1.2.2.1.2 Les états comptables
Les entreprises d’assurance doivent établir chaque année les états suivants :
L'état annexé : Il est composé d'une suite de tableaux, dont l'objectif est d'expliquer le contenu du bilan
et du compte de résultat.
On cite :
18
Elie Cohen, « Analyse financière », 5ème édition, Economica, Paris, 2004, P.142
15
Pour mieux cerner la différence une comparaison est présentée dans le tableau ci-dessous :
Ainsi, la structure du bilan est constituée à l’actif du bilan par les placements et au passif la situation nette
(Fonds propres) ainsi que les provisions techniques.
- le compte général d'exploitation (compte 80) : il décrit pour une période donnée (exercice)
l'exploitation de l'entreprise. Il indique d'une part les ressources produites par l'exploitation de
l'entreprise et d'autre part les charges occasionnées par cette exploitation. (Voir annexe)
- le compte général de pertes et de profits (compte 87) : c’est tableau qui permet de déterminer le
résultat de l'activité de l'entreprise. Il prend en compte les pertes et les profits rattachés à l'exercice
mais aussi aux exercices antérieurs.
Pertes sur exercices antérieurs (820) … Profits sur exercices antérieurs (822) …
Provisions pour moins-values à la clôture de l’exercice … Provisions pour moins-values à l’ouverture de l’exercice
Total…………………………………………………………… Total…………………………………………………………
Xxx
… …
Source : Code des Assurances CIMA, 2019, P.300
16
- le compte de résultat en instance d'affectation (compte 88) : c’est un tableau qui explique la
répartition du résultat dégagé de l’exercice.
Tout en gardant le même fond comptable et en respectant les principes comptables, les états financiers
des compagnies d’assurances sont différents de ceux des entreprises commerciales tant au niveau de la
présentation des tableaux qu’au niveau des postes.
Conclusion partielle :
Ce premier chapitre, nous a permis de comprendre les notions de base de l’assurance et de définir
l’ensemble des concepts clés en assurances. Ainsi, nous pouvons déduire que l’assurance est une
technique financière, reposant sur des règles prudentielles, permettant de répondre aux exigences
économiques, de protection des personnes et des biens contre les risques d’altération et de perte de toute
nature grâce aux garanties qu’elle offre.
Ayant comme particularité l’inversion du cycle de production qui la différencie des autres entreprises
(commerciales et industrielles), c’est à partir de cette spécificité que la comptabilité d’assurance relève
d’un plan comptable particulier aux sociétés d’assurances, ce dernier engendre des états financiers
spécifiques à l’activité d’assurance. Les états financiers doivent présenter, de manière fidèle, la situation
financière de l’entité afin de permettre aux dirigeants de prendre les bonnes décisions.
17
2 EQUILIBRE FINANCIER D’UNE SOCIETE D’ASSURANCE
Ce chapitre est réparti de la manière suivante : la première section, porte sur l’équilibre financier d’une
entreprise. Et, la seconde section, est consacrée à la spécificité de l’équilibre financier d’une société
d’assurance.
L’équilibre financier d’une entreprise reflète la capacité potentielle de l’entreprise à payer ses dettes à leur
échéance. Il s’intéresse à trois indicateurs essentiels : la liquidité, la solvabilité et la rentabilité. Cette
section met le point sur l’équilibre financier par le bilan et l’équilibre financier par le compte de résultat.
L’analyse de la structure financière de l’entreprise est focalisée sur l’étude de la couverture des emplois
par les ressources des différents cycles économiques de l’entreprise tels que l’investissement, le
financement et l’exploitation. Le bilan fonctionnel a pour rôle :
Le bilan fonctionnel s’établit à partir du bilan comptable avant répartition du résultat. Toutefois certaines
corrections doivent être effectuées de manière à classer les emplois et les ressources en quatre masses
homogènes significatives.
Selon RAMAGE. P, « le fonds de roulement net global est la partie des ressources durables qui concourt
au financement de l’actif circulant. Il permet donc d’apprécier si l’entreprise a su faire face à ses choix
stratégiques en matière d’investissements, de politique de dividende, d’endettement… et conserver une
partie pour financier son cycle d’exploitation19 ».
Pour PEYRARD. J, « le fonds de roulement net global constitue une marge de sécurité pour l’entreprise,
c’est la partie des fonds à long terme qui financent des actifs circulants20 ».
Le fonds de roulement se calcul à partir des éléments du haut du bilan comme ceux du bas du bilan.
- Hypothèse 1 : FRNG > 0 ; traduit un équilibre financier parfait puisque les emplois stables sont
intégralement couverts par les ressources stables ;
- Hypothèse 2 : FRNG = 0 ; cela indique que les emplois stables sont égaux aux ressources durables ;
- Hypothèse 3 : FRNG < 0 ; signifie que les ressources stables ne couvrent pas les emplois stables ;
il existe un déficit financier potentiel.
19
RAMAGE. P, « Analyse financière et diagnostic financier », Ed. D’organisation, Paris, 2001, P.71
20
PEYRARD. J, « Gestion financière », 1ère édition, Ed. Gestion, 1990, P.44
19
le paiement des fournisseurs et l’encaissement des ventes.21
Cette rubrique est la partie la plus essentielle du besoin en fonds de roulement, car ses composants sont
directement liés à l’activité de l’entreprise. Il est calculé comme suit :
- Hypothèse 1 : BFR > 0 ; l’entreprise a un besoin de financement de son activité courante, puisque
son passif courant, n’arrive pas à financier la totalité de son actif courant ;
- Hypothèse 2 : BFR = 0 ; l’entreprise n’a pas un besoin de financement puisque son passif courant
permet de couvrir la totalité de son actif courant, c’est une situation parfaite. ;
- Hypothèse 3 : BFR < 0 ; l’entreprise a une ressource de financement puisque son passif courant
arrive à financer la totalité de son actif courant et de dégager un surplus de financement.
21
Anicet Cyrille NGOULOUBI, « La Trésorerie des entreprises », Ed. L’Harmattan, P.51
22
Xavier DURAND, « Réussir le DSCG 4, comptabilité et audit », Ed. EYROLLES, 2015, P.15
23
COLASSE Bernard, « Gestion financière de l’entreprise », 3ème édition, paris 1993, P.78
20
D’après ces deux méthodes de calcul, on a trois hypothèses de ressort, à savoir :
- Hypothèse 1 : TN > 0 ; l’équilibre financier est atteint, signe de solvabilité, l’entreprise possède
des excédents de trésorerie ;
- Hypothèse 2 : TN = 0 ; l’équilibre financier atteint d’une manière parfaite : FRNG = BFR ;
- Hypothèse 3 : TN < 0 ; l’équilibre financier est non atteint l’entreprise est donc dépendante des
ressources de trésorerie d’origine bancaire pour assurer en partie la couverture des besoins de
financement générés par le cycle d’exploitation.
Les ratios peuvent être définis comme étant « le rapport entre deux valeurs caractéristiques de l’activité,
de la situation économique24 » ou des performances de l’entité ou du groupe. Il permet de comparer la
situation actuelle de l’entité ou du groupe étudié dans le temps et dans l’espace.
24
MEUNIER-ROCHER. B, « Le diagnostic financier en 6 étapes », Ed. Les éditions d’Organisation, Paris, 1998, P.174
21
2.1.1.2 Equilibre financier selon l’approche financière
L’équilibre financier par le bilan financier repose sur l’étude de la solvabilité de l’entreprise, c’est-à-dire sa
capacité à couvrir ces dettes exigibles à l’aide de ces actifs liquides. Il a pour rôle :
Le bilan financier s’établit à partir du bilan comptable après affectation du résultat. Toutefois certaines
corrections doivent être effectuées de manière à classer les éléments de l’actif et du passif en quatre
masses homogènes significatives.
Source : Béatrice et Francis GRANDGUILLOT, « Analyse financière », 18ème édition, Gualino, 2015, P.125
Le fonds de roulement financier permet d’apprécier l’équilibre financier de l’entreprise ; il est un indicateur
de sa solvabilité et de son risque de cessation de paiement. Le fonds de roulement financier représente
une marge de sécurité financière pour l’entreprise et une garantie de remboursement des dettes à moins
d’un an pour les créanciers. Il est déterminé de deux façons par le haut du bilan et le bas du bilan.
• Par le haut du bilan
Cette méthode permet d’apprécier le mode de financement des actifs à plus d’un an.
22
FRF = Passif à plus d’un an – Actifs à plus d’un an
• Hypothèse 1 : FRF > 0 ; l’équilibre financier est respecté. L’entreprise est, en principe, solvable ;
• Hypothèse 2 : FRF < 0 ; l’équilibre financier n’est pas respecté. Probables risques d’insolvabilités.
L’analyse de l’activité et des résultats de l’entreprise se fait essentiellement sur la base des soldes
intermédiaires de gestion, qui à leurs tours sont déterminés sur la base du tableau du compte de résultat.
Les soldes intermédiaires de gestion permettent :
L’analyse de l’activité et des résultats de l’entreprise est complétée par l’examen des ratios. L’essentiel
sont :
Cette section met le point sur l’équilibre financier par le bilan et l’équilibre financier par le compte de
résultat.
24
2.2.1.1 Outils d’appréciation
Au niveau des compagnies d’assurance, le fonds de roulement est constitué principalement par les
capitaux propres. Celles-ci recourent rarement au financement externe via les emprunts du moment
qu’elles disposent d’excédents structurels de liquidité. Le rôle des capitaux propres dans les compagnies
d’assurance diffère de celui des entreprises classiques dans la mesure où25 :
- les capitaux propres ne sont pas destinés à financer des immobilisations : étant une activité de
service, l’assurance ne nécessite pas des investissements corporels importants ;
- les capitaux propres constituent un matelas de sécurité susceptible d’être utilisé en vue de faire
face aux aléas caractérisant l’activité d’assurance.
Le minimum réglementaire de la marge de solvabilité est indexé sur le volume des activités de la
compagnies (primes et prestations) et le montant des engagements souscrits, compte tenu du niveau de
cession en réassurance. Le montant minimum doit être couvert à hauteur de 70% minimum par les
éléments constitutifs hors plus-values latentes. Si les plus- values latentes sont intégrées dans les éléments
constitutifs, le minimum réglementaire doit être couvert à 110%.
1er cas : BFPR > 0, il s’agit d’excédent de fonds propres, la compagnie couvre largement le montant
minimum réglementaire. Mais, ne prévoit pas systématiquement une santé financière et une solvabilité
de la compagnie.
2ème cas : BFPR < 0, la compagnie ne couvre pas le montant minimum de la marge.
Elle représente le niveau des provisions techniques qui doit permettre aux compagnies d’assurances
d’assurer le règlement intégral de leurs engagements envers les assurés.
Les actifs en représentation des engagements techniques sont de deux catégories : les placements
proprement dits et les autres actifs.
25
Fanta Elcyra, « Analyse financière d’une entreprise », Mémoire, E.S.G.E.A, 2010-2011, P.11
25
Ils doivent obéir à des règles de limitation, de diversification et de dispersion permettant d’atteindre les
objectifs de rentabilité, sécurité, et de liquidité des placements. Les engagements réglementés sont
constitués des provisions techniques et des autres engagements (Etat).
En vertu des dispositions de l’article 337 du code CIMA, les entreprises d’assurance et de réassurance
doivent, en complément des provisions techniques, justifier à tout moment, de l’existence d’une marge
de solvabilité destinée à faire face aux risques d’exploitation propres au caractère aléatoire des opérations
d’assurance.
Marge de solvabilité (MS) = Marge disponible (MD) – Marge réglementaire (MR)
Ou par la formule suivante : MS = Capital social + Réserve + Bénéfice – Actif fictif (Frais d’établissement)
Les différents ratios pertinents d’analyse du bilan relative à notre travail sont :
Capitaux propres
Autonomie financière =
Total passif
La norme retenue est de 20%
Provisions techniques
Total passif
b) Ratio de solvabilité
Cette analyse de la solvabilité permet de statuer l’équilibre du patrimoine mesuré par le niveau de
couverture des engagements ainsi que la suffisance des capitaux propres au regard des exigences de la
marge de solvabilité. Ce ratio doit être supérieur à 115% pour que l’entreprise puis couvrir ses
engagements.
Capitaux propres
Provision technique
26
c) Taux de marge de solvabilité
Marge disponible
𝑇𝑀𝑆 =
Marge réglementaire
Actifs représentatifs
𝑇𝐶𝐸𝑅 =
Engagements réglementés
Ce ratio doit être supérieur à 115% pour que l’entreprise puis couvrir ses engagements.
Pour une entreprise d’assurance, la suffisance du capital s’apprécie à travers le ratio de solvabilité ajustée
ou consolidée. Cet indicateur permet de veiller à ce que l’assureur soit en mesure d’honorer les
engagement pris à l’égard des assurés ou bénéficiaires du contrat.
𝐸𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑖𝑡𝑢𝑡𝑖𝑓𝑠
𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑙𝑣𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑟é𝑔𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒 =
𝑀𝑖𝑛𝑖𝑚𝑢𝑚 𝑟é𝑔𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒
Au-delà des indicateurs prudentiels qui définissent en partie l’équilibre, il est également important que les
entreprises procèdent au calcul d’indicateurs de performance. Cela favorise l’adoption de mesures de
pilotage des activités, renforce la transparence et facilite la lecture de la rentabilité des résultats.
En plus de ce que le législateur impose, la compagnie d’assurance doit disposer de certains indicateurs.
Ces derniers lui permettent de définir sa rentabilité dans l’évolution de ses activités, ses résultats, ses
rendements, etc. Les indicateurs les plus couramment utilisés sont :
- la comparaison du chiffre d’affaires (par branche et par année) par rapport à l’année antérieure ;
- la comparaison entre les primes encaissées et le coût des sinistres réglés permet de mesurer
l’importance des encaissements par rapport aux décaissements ;
- la comparaison entre le nombre de sinistres déclarés et leur règlement d’une année à une autre.
Cela permet d’avoir un regard sur la politique de règlement des sinistres et sur la politique de
recouvrement des créances ou primes arriérées.
27
2.2.2.2 Analyse par les ratios
Un ratio est un rapport entre deux grandeurs significatives ayant pour objectif de fournir des informations
utiles pour une prise de décision. Dans le cadre de notre étude, nous avons retenu les ratios suivants :
Rentabilité Résultat net Ce ratio sert à mesure la capacité de l’actif (actif immobilisé +
économique Actif total BFR) à dégager un surplus à même d’assurer la rémunération des
bailleurs de fonds qui en assurent le financement.
Source : E.S.G.A.E 2022-2023, Support de cours Finance d’entreprise, P.19
L’équilibre en assurance est dépendant de ce rapport, qui permet d’apprécier la sinistralité ou la rentabilité
d’une branche donnée. Il ne doit pas dépasser 65% selon les règles de la CIMA. Lorsque c’est le cas, on dit
que l’entreprise est sinistrée.
Sinistres
Ratio S/P =
Primes émises
28
b) Taux des primes
Ce ratio permet de déterminer le niveau de la production par rapport aux provisions techniques. Il est
pertinent en matière d’analyse de la santé financière de l’entreprise dans la mesure où les primes sont
destinées aux placements qui permettent de faire face aux engagements techniques de la société.
Primes émises
Taux de prime =
Provisions techniques brutes
c) Taux de sinistralité
C’est un ratio très utilisé par les compagnies d’assurance en matière d’appréciation de la rentabilité
technique des contrats et l’acceptation des nouvelles affaires.
Charge de sinistralité (N)
Taux de sinistralité brut =
Primes acquises (N)
Une compagnie d’assurance qui a des frais généraux élevés peut voir sa situation financière se dégrader
et entraîner la rupture de l’équilibre entre les moyens financiers de l’entreprise et son activité. Ce ratio ne
doit pas dépasser 15% selon les normes réglementées par la CIMA.
Frais généraux
Ratio frais généraux/prime =
Primes émises
Conclusion partielle :
Ce chapitre, qui est à la base des objectifs connexes poursuivis par cette étude, nous a permis d’avoir un
aperçu du sens de la notion d’équilibre financier. Nous pouvons à présent dire qu’au regard de cette
description faite sur l’équilibre financier, veiller à ce dernier au sein d’une compagnie d’assurance serait
indispensable du point de vue des conséquences que pourra entraîner le déséquilibre sur sa structure
financière ou même sur sa santé générale.
29
DEUXIEME PARTIE : Cadre pratique de l’étude
Après avoir présenté le cadre conceptuel et théorique de notre étude, la deuxième partie se veut plus
pratique. Elle aborde, la présentation des Assurances et Réassurances du Congo (chapitre 1), puis
l’analyse des déterminants de l’équilibre financier de l’A.R.C (chapitre 2).
30
3 ASSURANCES ET REASSURANCES DU CONGO
Ce chapitre est structuré de la manière suivante : la première section, présente les Assurances et
Réassurances du Congo (A.R.C.) à travers ses généralités, son organisation et son fonctionnement. Et, la
seconde section, porte sur la présentation de la structure financière de l’A.R.C.
Cette section comprend deux (02) paragraphe : le premier qui porte sur les généralités et le second sur
l’organisation et le fonctionnement de l’A.R.C.
3.1.1 Généralités
Ce paragraphe porte sur l’historique, l’objet, le statut juridique, le capital social, le rang et les parts de
marché.
3.1.1.1 Historique
Les Assurances et Réassurances du Congo ont été créées au Congo sur les cendres de la Caisse Congolaise
de Réassurance en sigle (C.C.R) créée par Ordonnance N° 02/70 du 10/01/1970.
Pendant les années soixante-dix, le marché congolais d’assurance était couvert d’une part, par la Caisse
Congolaise de Réassurance qui pratiquait des opérations de « réassurance légale » d’autre part, par les
filiales des entreprises étrangères. Mais ces dernières étaient obligées par la législation de céder une partie
de leur chiffre d’affaires de réassurances à la Caisse Congolaise de Réassurances.
Ces sociétés, jugeant trop arbitraire les mesures préconisées par l’Etat congolais, décidèrent de se
délocaliser pour laisser un vide sur le marché des assurances au Congo. Suite à cela, l’Etat Congolais avait
pris la décision de créer une société nationale bénéficiaire de ce portefeuille. C’est ainsi que naquit, en
1973, par Ordonnance N°32/73 du 31/10/1973, les Assurances et Réassurances du Congo (A.R.C).
Les sociétés étrangères comptaient sur l’inexpérience de l’A.R.C pour reconquérir le marché des
assurances. Mais le dynamisme, la compétence et le savoir-faire des agents et cadres de la société leur
avaient permis de gagner le monopole des assurances au Congo.
En mars 1993, suite à la ratification du traité de la CIMA, le Gouvernement va décider, par arrêté
933/MEFPP-CAB du 22/03/1995, la libéralisation du marché congolais de l’assurance. A partir de là, les
sociétés privées se sont constituées et obtenu des avis favorables de la CIMA et des arrêtés d’agréments
31
pour exercer sur le marché congolais des assurances : A.G.C (Arrêté N° 1358/MEFB/CAB du 19/11/1999),
NSIA IARD (Arrêté N° 8924/MEFB/CAB du 15/09/2004), NSIA VIE (Arrêté N° 6485/MEFB/CAB du
25/08/2006), AGC VIE (Arrêté N° 8880/MEFB/CAB du 29/12/2007), ALLIANZ aujourd’hui SUNU (Arrêté N°
1626.MEFBPP-CAB du 21/12/2011), SAHAM aujourd’hui SANLAM, A.A.C et AMC des MUCODEC.
Son siège est situé au Centre-ville sur l’avenue du camp en face de l’immeuble City Center, boite postale
14524, Brazzaville – République du Congo. La société compte deux agences, une à Brazzaville et une autre
à Pointe-Noire.
3.1.1.3 Objet
L’ordonnance et les statuts attribuent les pouvoirs et les responsabilités au Directeur Général.
L’ordonnance n° 32/736 du 31 Octobre 1973 portant création des Assurances et Réassurances du Congo
stipule en ses trois (03) articles que :
Article 1 : il est créé en République Populaire du Congo une société d’assurance dénommée Assurances et
Réassurances du Congo (ARC) régie par l’ordonnance n° 32/736 du 31 Octobre 1973.
Article 2 : les Assurances et Réassurances du Congo sont autorisées à passer les contrats d’assurances dans
toutes les branches intéressants les personnes morales et physiques.
Article 3 : toutes les entreprises sous contrôle de l’Etat ainsi que les entreprises à participation financière
de l’Etat sont tenues de s’assurer auprès des Assurances et Réassurances du Congo.
Les Assurances et Réassurances du Congo sont inscrites au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier
(R.C.C.M) sous le n°10/2122 et au numéro d’identification unique (NIU) M20055110000474139, comme
une société anonyme avec conseil d’administration conformément à la réglementation CIMA qui fait des
compagnies d’assurances agréées des entreprises régies par le Code CIMA.
3.1.1.5 Capital
- l’Etat Congolais qui est l’actionnaire majoritaire avec plus de 90% d’actions ;
- la Société Nationale de Distribution d’Eau (SNDE), qui est actuellement dénommé La Congolaise
Des Eaux (LCDE) ;
- la Caisse Congolaise d’Amortissement (CCA)
- la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).
Commentaire :
- de 1974 à 1980, le Capital social est passé de 200.000.000 à 230.000.000 soit 30.000.000 de plus,
cette augmentation est due à une incorporation des réserves légales ;
- de 1980 à 1984, le Capital social augmente de 270.000.000 grâce à une autre incorporation des
réserves légales ;
- de 1984 à 2014, le Capital social est passé de 500.000.000 à 4.000.000.000 soit une hausse de
3.500.000.000, grâce à une nouvelle incorporation des réserves légales.
Aujourd’hui, le capital des compagnies d’assurances devait passer à 5 milliards de FCFA. (Règlement n°
007/CIMA/PCMA/CE/2016).
Les Assurances et Réassurances du Congo sont restées, depuis la libéralisation du marché Congolais de
l’assurance en mars 1995, le leader du marché. Le tableau suivant illustre sa position de leader en 2021.
Tableau N°15 : Classement des trois (3) premières compagnies du marché congolais des assurances en
milliers de franc CFA (FANAF 2021)
Congo Brazzaville Primes émises Rang FANAF
Assurances et Réassurances du Congo (A.R.C) 33.664.647 4
NSIA vie Congo 9.683.658 48
NSIA Congo 5.737.174 87
Source : « Spécial chiffre FANAF 2021 RD. CONGO », P.36
33
Le marché congolais des assurances a réalisé au cours de l’exercice 2021, un chiffre d’affaires de
70.481.635.000 FCFA contre 56.606.936.000 FCFA en 2020 soit une augmentation de 19,68 %. Ce chiffre
d’affaires du marché est reparti entre la vie et la non vie comme suit :
Tableau N°16 : Primes émises par les compagnies d’assurance en 2021 en milliers de francs CFA
SOCIETE PRIMES EMISES (FCFA) PART DE CHAQUE SOCIETE SUR LE MARCHE (%)
A.R.C 33.664.647 47,76
NSIA vie Congo 9.683.658 13,73
NSIA Congo 5.737.174 8,13
SANLAM ASSURANCE 5.481.643 7,77
A.G.C non Vie 4.961.223 7,03
Allianz Congo Assurances 4.564.871 6,47
L’Africaine des Assurances 3.241.029 4,59
A.G.C Vie 3.147.390 4,66
Total 70.481.635 100%
Source : Rapport DGIFN 2021 du marché congolais des assurances
Ce paragraphe décrit l’organisation au niveau de l’A.R.C. et développe les attributions de chaque organe
de cette dernière.
3.1.2.1 Organisation
Les performances et les contre-performances d’une entreprise quelles qu’elles soient sont tributaires du
travail que son personnel réalise en son sein. Elles résultent, en d’autres termes, du niveau de mobilisation
des membres qui la composent, autour des objectifs communément partagés. Chaque segment de la
structure est appelé à apporter sa pierre à l’édifice. L’A.R.C ne déroge pas à la règle. Par conséquent, son
organisation se déploie à travers les instances qui l’animent, notamment :
- un Conseil d’Administration ;
- une Direction Générale ;
- une Direction de l’Audit et du Contrôle Interne ;
- une Direction des Sinistres et du Contentieux ;
- une Direction Financière et Comptable ;
- une Direction de la Production et du Développement.
34
3.1.2.2 Fonctionnement
Il est l’organe suprême de la société. Il établit, en son sein, un Président qui, en tant que responsable légal
de l’entreprise, veille à la bonne exécution, aux orientations et décisions du Conseil d’Administration. Ce
conseil a pour missions :
Cette direction est l’organe exécutif de l’entreprise. Elle est animée par un Directeur Général chargé de
diriger et développer l’entreprise dans les meilleures conditions de rentabilité possible, d’appliquer les
décisions du Conseil d’Administration.
Le Directeur Général est le patron de la société. Il est responsable de la gestion quotidienne et à long terme
de la société et consacre toute son activité professionnelle à gérer la société qui est sous sa guidance. Les
Directeurs centraux assistent le Directeur Général dans ses fonctions. Ils s’attachent à la bonne application
des directives de la direction générale, informent le Directeur Général du déroulement des activités
administratives et techniques de la société et assurent le respect des procédures opérationnelles et
fonctionnelles.
- les systèmes mis en place afin de vérifier le respect des normes, des plans, des procédures, des lois
et règlementation ;
- la fiabilité et l’intégrité des informations financières et d’exploitation ;
- les moyens utilisés pour assurer la protection des actifs et de vérifier leur existence ;
35
- la façon dont les ressources sont utilisées afin de s’assurer de leur utilisation efficace et sans
gaspillage ;
- les programmes de l’entreprise afin de s’assurer que les réalisations et les résultats sont conformes
aux objectifs et prévisions fixés.
Elle comprend quatre (04) services. Ce sont : le service Ressources Humaines, le service Formation, le
service Comptabilité générale et analytique, le service Trésorerie et Budget.
- coordonner la circulation de l’information interne entre les Directions du siège, et entre le siège et
les agences ;
- assurer le pilotage de la fonction finance, comptabilité et administrative ;
- produire et identifier l’information comptable, financière et de gestion ;
- élaborer les actes juridiques en mettant en jeu l’entreprise et ses partenaires tant internes
qu’externes ;
- proposer les axes politiques de formation du personnel et de politique sociale ;
- gérer le personnel (de l’embauche à la retraite) et les plans de carrières ;
- assurer le suivi des budget ;
- tenir la comptabilité générale et analytique de la société ;
- coordonner les relations avec les comptables et les commissaires aux comptes ;
36
- élaborer le compte d’exploitation de la balance ;
- gérer la trésorerie, les portefeuilles financiers et de veiller à l’équilibre financier.
Elle est l’interface permanente entre les clients et la société. Cette section n’est pas qu’un simple organe
de vente et de prospection. De nos jours, la fonction commerciale et développement est essentielle pour
la conceptualisation des produits. Il est important pour une entreprise d’avoir un bon service commerciale
doté d’une fonction marketing.
Une agence est pilotée par un Chef d’agence dont la mission est de :
- coordonner l’agence ;
- appliquer les directives du siège ;
- organiser la paie des agents de l’agence ;
- faciliter la circulation des informations par le biais de son secrétariat ;
- suivre la trésorerie de l’agence par le contrôle du livre de caisse et de banque.
L’étude de la structure financière de l’entreprise peut se faire selon diverses méthodologies. Parmi celles-
ci, l’analyse patrimoniale appréhende l’entreprise à travers la liquidité de l’actif et l’exigibilité du passif.
Pour apprécier la situation financière de l’A.R.C, il est important d’examiner les bilans financiers des années
2017 à 2021. A cet effet, nous examinerons les différents retraitements et reclassements des éléments des
bilans financiers des cinq (05) années 2017 à 2021.
37
3.2.1.1 Les principaux retraitements et les reclassements du bilan
Les principaux retraitements qui permettent de donner une représentation financière du bilan sont :
- la prise en compte d’engagements financiers tels que le crédit-bail et les effets escomptés et non
échus qui viennent « gonfler » le bilan comptable ;
- d’autres retraitements auront pour effets de ressortir du bilan certains postes tels que les actifs
fictifs ou non-valeurs (les frais d’établissement, les frais de recherche et de développement, les
primes de remboursement des obligations, les écarts de conversion, etc…).
Source : COHEN.E, « Analyse financière », 2ème éd, Economica, Paris, 1990, P.122
38
3.2.1.2 Regroupement des bilans comptables de l’A.R.C de 2017 à 2021
Le bilan comptable selon le code CIMA est un état financier de synthèse faisant partie des comptes
annuels, il décrit séparément les emplois à l’actif et les ressources au passif.
ACTIF
Valeurs mobilières admises en représentation des provisions techniques 385.265.000 820.595.178 719.426.354 523.231.621 723.312.526
Prêts et effets assimilés admis en représentation des
provisions techniques 50.698.035 76.311.112 76.311.112 66.772.224 60.236.000
Titres de participation 700.000 1.000.000 1.000.000 1.000.000 1.500.000
Dépôts et cautionnements 125.300.560 161.498.215 211.952.466 225.530.252 260.800.300
Total des valeurs immobilisées nettes 8.217.127.488 12.844.921.991 13.216.622.193 12.262.517.510 13.894.686.382
Part des cessionnaires et rétrocessionnaires dans les
provisions techniques :
Primes 1.891.305.000 1.530.900.901 1.789.194.496 2.921.419.990 3.650.436.000
Sinistres 325.135.000 309.273.933 397.144.841 558.201.024 800.523.050
Total de la part des cessionnaires dans les provisions
2.216.440.000 1.840.174.834 2.186.339.337 3.479.621.014 4.450.959.050
techniques
Valeurs réalisables à court terme ou disponibles :
Comptes courants des cessionnaires ou rétrocessionnaires
débiteurs 116.580.000 318.173.896 6.359.638 316.180.388 516.280.000
Comptes courants des cédants et rétrocédant débiteurs 1.035.125 2.031.763 0 0 0
Comptes courants des coassureurs débiteurs 0 0 0 15.685.420 16.025.063
Comptes courants des courtiers débiteurs 115.640.050 136.477.758 0 145.498.352 150.400.253
Créances sur les assurés et les agents 1.468.000.502 2.446.543.928 78.026.574 91.919.290 93.256.035
Personnel 15.640.023 28.419.781 15.481.738 82.152.168 86.368.450
Etat 90.132.250 175.232.896 124.187.977 92.933.284 96.952.625
Débiteurs divers 569.253.000 844.332.125 1.031.529.730 1.010.517.872 1.250.630.564
Comptes de régularisation 2.458.265 4.175.770 3.700.404 22.243.836 24.365.452
Comptes d'attente et à régulariser 60.258.000 97.059.424 126.790.787 303.596.039 350.469.458
Chèques et coupons à encaisser 20.596.036 46.486.688 5.388.785 3.598.150 3.850.000
Chèques Impayés 4.500.690 6.164.761 1.440.125 0 0
Bons de Trésor 0 0 0 153.000.000 160.000.000
Banques et chèques postaux 1.568.258.000 1.648.619.602 1.559.084.344 1.665.502.547 1.965.465.230
Caisse 15.308.460 24.407.488 31.256.246 29.915.057 30.150.052
Virement de fonds 0 0 0 10.000.000 15.000.000
Total des comptes de tiers et des comptes financiers 4.047.660.401 5.778.125.880 2.983.246.348 3.942.742.403 4.743.188.119
Source : Elaboré par nous-mêmes à partir de l’actif des bilans 2017 à 2021 de l’A.R.C.
39
Tableau N° 19 : Passif du bilan de l’A.R.C de 2017 à 2021
PASSIF 2 017 2 018 2 019 2 020 2 021
Capital social ou fonds d'établissement :
Emprunts et autres dettes à plus d'un an 80.465.025 151.798.294 159.313.294 162.028.294 156.236.000
Dettes pour espèces remises par les cessionnaires et
rétrocessionnaires 98.462.236 302.132.946 268.109.085 521.828.738 623.025.005
Total des subventions, PRC et dettes à long et moyen terme 287.177.266 671.463.322 678.657.097 1.021.159.434 1.114.973.268
Provisions techniques :
Source : Elaboré par nous-mêmes à partir du passif des bilans 2017 à 2021 de l’A.R.C.
40
3.2.2 Présentation des bilans financiers en grande masse
L’analyse du bilan de la société A.R.C comprend deux parties, l’actif et le passif comme les tableaux 20 et 21 le présente.
Tableau N°20 : Actif du bilan en grande masse des années 2017 à 2021.
Tableau N°21 : Passif du bilan en grande masse des années 2018, 2019 et 2020.
- la structure de l’actif
Comme on peut le constater sur le tableau n°20, la structure de l’actif est équilibrée. L’actif immobilisé
constitue la plus grande partie de l’actif de la société. L’actif à plus d’un an occupent une place importante
dans la société A.R.C, leur pourcentage oscille entre 72,05% et 79,46% de 2017 à 2021.
Ce résultat s’explique par une augmentation des valeurs d’exploitation (part des cessionnaires et
rétrocessionnaire dans les provisions techniques). Par contre, le total actif à moins d’un an subit une
diminution de 27,95% à 20,54% tout au long de la période de 2017 à 2021.
- la structure du passif
Cette analyse montre une détérioration du passif réel à plus d’un an allant de 28,54% à 20,04% durant les
cinq (05) périodes. Ce résultat s’explique par une dégradation des capitaux propres.
En effet, pendant cette période les montants du passif réel à moins d’un an sont passés de 10.347.652.283
Francs CFA à 18.461.256.691 Francs CFA.
Conclusion partielle :
Ce chapitre, il sied de rappeler qu’il a été structuré en deux sections comprenant chacune deux
paragraphes. La première section a eu pour point d’ancrage la présentation, l’organisation et le
fonctionnement de l’A.R.C. La deuxième section s’est employée à présenter la structure financière de
l’A.RC et de donner une appréciation des bilans financiers de l’A.R.C.
42
4 ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’EQUILIBRE FINANCIER DE L’A.R.C
Ce chapitre est structuré de la manière suivante : la première section, présente l’analyse des déterminants
de l’équilibre financier de l’A.R.C et présentation des résultats. Ensuite, la seconde section, porte sur les
problèmes et suggestions.
Cette section porte sur l’appréciation de l’équilibre financier de l’A.R.C et l’analyse des ratios pertinents
de la société A.R.C.
L’appréciation de l’équilibre financier d’une société d’assurance repose le FRN, la CER, la MS ainsi que les
ratios prudentiels d’une société d’assurance.
Selon P. CONSO, le fonds de roulement est « l’excédent des ressources permanentes dont dispose
l’entreprise après le financement de son actif immobilisé et qu’elle va consacrer au financement de son
cycle d’exploitation.26 »
Fonds de roulement net = Capitaux permanents – Actifs immobilisés
Avec : Capitaux permanents = Capitaux propres + Dettes LT
Ou Actifs circulants – dettes à court terme
Dans toute entreprise, le concept de fonds de roulement fournit un indicateur de liquidité. On parle alors
de bonne situation financière lorsque le fonds de roulement est positif. Dans une compagnie d’assurance,
cette notion n’est d’aucun secours. Si le fonds de roulement est négatif au cours d’un exercice donné, il
26
CONSO. P, « Gestion financière de l’entreprise », Ed. DUNOD, Paris, 1981, P.137
43
n’y a pas lieu de s’inquiéter. Cela s’explique par le niveau des provisions permanentes pour risques, qui
reposent sur l’obligation de couvrir les pertes pouvant survenir à court terme et pour lesquelles des primes
ont déjà été encaissées. Si la tendance négative du fonds de roulement se poursuit dans les années à venir,
cela peut être préoccupant.
Pour le cas de la société A.R.C, nous constatons que, le fonds de roulement net est négatif (FRN < 0) sur
l’ensemble des périodes étudiées de 2017 à 2021, ce qui signifie que les capitaux propres ou permanant
ne couvrent pas les actifs immobilisés. A cet effet, la règle prudentielle de l’équilibre financier n’est pas
respectée. Elle doit donc financer une partie de ses emplois à court terme à l’aide des ressources à court
terme, ce qui lui fait courir un risque important d’insolvabilité.
Source : graphique fait par nous-même à partir des bilans de la société A.R.C.
Le besoin de fonds propres réglementaire a subi une grande croissance entre les périodes 2017 et 2021.
Dans ce cas, il s’agit plutôt d’un excédent de fonds propres, la société A.R.C couvre largement le minimum
44
réglementaire. L’existence d’un excédent de fonds propres ne prévoit pas systématiquement une santé
financière et une solvabilité de la compagnie.
Source : graphique fait par nous-même ETATS C11 de la société A.R.C et Rapport de FANAF 2021.
Nous constatons une dégradation progressive de la couverture des engagements réglementés dont les
valeurs suivantes varient de 724.810.395FCFA à 4.700.225.541 FCFA durant la période allant de 2017 à
2021. Les actifs admis en représentation sont inférieurs aux engagements réglementés, ce qui traduit que
les actifs admis en représentation ne couvrent pas les engagements réglementés.
45
Graphique N°3 : Evolution de la Couverture des engagements réglementés en FCFA
Source : graphique fait par nous-même à partir des ETATS C4 de la société A.R.C.
On constate tout au long de la période d’étude, un déficit de la marge de solvabilité qui varie entre 20,93%
à 22,20% allant de 2017 à 2019 comme illustré dans ce tableau, qui augmente de 56,57% durant les
périodes 2020 et 2021. Ce qui traduit, une amélioration de marge de solvabilité. Cette marge de solvabilité
connaît une progression soutenue.
Marge de solvabilité
10 000 000 000 2 000 000 000
1 000 000 000
8 000 000 000 0
6 000 000 000 -1 000 000 000
-2 000 000 000
4 000 000 000 -3 000 000 000
2 000 000 000 -4 000 000 000
-5 000 000 000
0 -6 000 000 000
2017 2018 2019 2020 2021
MD MR MS (1-2)
46
Source : graphique fait par nous-même à partir des ETATS C11 de la société A.R.C.
L’analyse des déterminants de l’équilibre financier de la société A.R.C nécessite également l’étude des
ratios. Parmi lesquels, nous avons : les ratios de structure financière, le taux de marge de solvabilité (TMS),
le taux de couverture des engagements réglementés (TCER), le ratio de solvabilité, etc…
Ce ratio nous montre l’importance des capitaux propres par rapport aux autres sources de financement
de l’entreprise. Dans les entreprise industrielles, sa faiblesse est la critique que les banquiers et autres
observateurs prennent au sérieux.
Ce ratio indique la part du financement propre de la société A.R.C. D’habitude, la faiblesse de ce ratio n’est
pas une surprise pour les compagnies d’assurance. Le cas de la société A.R.C, l’impact des capitaux propres
dans le passif du bilan a connu des fluctuations de 26,56% en 2017 et 15,21% en 2021 qui est due à une
dégradation des capitaux propres suite à l’augmentation des dettes à long et moyen terme, qui sont de
671.463.322 FCFA en 2018 à 1.021.159.434 FCFA en 2020. Etant inférieur à la norme de 20%, cela prouve
que la solvabilité de l’A.R.C n’est pas assurée.
20,00%
10,00%
0,00%
2017 2018 2019 2020 2021
CP/Total passif
Source : graphique fait par nous-même à partir des bilans de la société A.R.C.
47
4.1.2.2 Ratio de solvabilité
Ce ratio permet de statuer sur l’équilibre du patrimoine mesuré par le niveau de couverture des
engagements ainsi que la suffisance des capitaux propres au regard des exigences de la marge de
solvabilité.
Nous constatons que, le ratio de solvabilité de la société A.R.C varie entre 22% et 42% durant les périodes
allant de 2017 à 2021. Ce ratio doit être supérieur à 115%, pour que l’entreprise puisse couvrir ses
engagements. Pour le cas de l’A.R.C, il est inférieur à la norme recommandée, ce qui signifie que la société
A.R.C n’arrive pas à couvrir ses engagements.
30%
20% 22%
13%
10%
4% 5%
0%
2017 2018 2019 2020 2021
CP/PT
Source : graphique fait par nous-même à partir des bilans de la société A.R.C.
48
Nous constatons que, ce ratio est supérieur à 100% en 2020 et 2021, ce qui montre que les capitaux
propres sont couverts par la marge de solvabilité.
TMS
Source : graphique fait par nous-même à partir des ETATS C11 de la société A.R.C.
Ce taux est inférieur à 115% tout au long de la période, ce résultat signifie que la société A.R.C est dans
l’incapacité de couvrir ses engagements.
TCER
Source : graphique fait par nous-même à partir des ETATS C4 de la société A.R.C.
49
4.1.2.5 Ratio de rentabilité financière (R.F)
Tableau N°30 : Evolution de la rentabilité financière à l’A.R.C en FCFA
Désignations 2017 2018 2019 2020 2021
RN 743.077.002 -9.895.280 -1.405.055.168 131.267.532 2.906.817.814
CP 3.846.398.340 2.031.842.567 626.787.399 758.054.931 3.512.603.592
RF 19,31% -0,48% -224% 17,31% 82,8%
Source : Calcul fait par nous-même sur la base des comptes d’exploitation et de bilans de la société A.R.C.
Nous constatons que, tout au long de la période 2017 à 2021, le ratio de rentabilité financière est inférieur
à 100%, ce résultat suggère que la société A.R.C n’arrive pas dégager un surplus après rémunération des
capitaux empruntés.
Rentabilité financière
1,000
0,000
2017 2018 2019 2020 2021
-1,000
-2,000
-3,000
RF
Source : graphique fait par nous-même comptes d’exploitation et de bilans de la société A.R.C.
Nous constatons que, le taux de rentabilité économique est inférieur à celui de la rentabilité financière
durant la période d’étude. Il est tout à fait logique car le dénominateur que cette fois ci « l’actif total » a
été majoré des provisions techniques et autres dettes à court terme. La société A.R.C n’arrive pas à
rémunérer les bailleurs de fonds qui en assurent le financement.
50
Graphique N°10 : Evolution de la rentabilité économique à l’A.R.C
Rentabilité économique
0,1500
0,1000
0,0500
0,0000
-0,0500 2017 2018 2019 2020 2021
-0,1000
RE
Source : graphique fait par nous-même comptes d’exploitation et de bilans de la société A.R.C.
Ce ratio exprime le rendement final du chiffre d’affaires, il ne peut pas être significatif car il incorpore pour
le cas de l’A.R.C, les produits financiers et les produits accessoires. Pour le cas de l’A.R.C, ce ratio se situe
entre 2,93% en 2017 et 8,96% en 2021, la situation peut être jugée mauvaise.
Tout au long de la période 2017 à 2021, la plus petite sinistralité oscillait entre 5% et 6% et la plus grande
se situait à 9% en 2019. En général, la hausse de la sinistralité peut être imputée à l’inflation persistante,
au vieillissement des infrastructure routières, du parc industriel, aux fréquences épidémies de maladies.
51
4.1.2.9 Ratio des frais généraux sur prime
Tableau N°34 : Evolution des frais généraux sur prime à l’A.R.C en FCFA
Désignations 2017 2018 2019 2020 2021
Frais généraux 5.682.145.395 4.557.899.255 14.140.932.726 12.815.018.970 14.568.265.050
Primes émises 25.352.465.000 26.932.482.412 27.619.869.975 30.600.451.126 32.450.368.050
Frais généraux/primes 22% 17% 51% 42% 45%
Source : Calcul fait par nous-même sur la base des comptes de gestion de la société A.R.C.
Nous constatons, le ratio des frais généraux sur primes varie entre 22% et 51% durant la période d’étude
2017 à 2021. Ce ratio ne doit pas dépasser 15% selon les normes réglementées par la CIMA, pour le cas de
notre étude, l’A.R.C ne respecte pas les normes de ce ratio. A cet effet, la situation financière l’A.R.C se
dégrade et entraîne le risque de rupture de l’équilibre entre les moyens financiers de l’entreprise et son
activité. La société A.R.C doit fournir des efforts pour réduire les frais généraux.
4.2.1 Problèmes
Ces problèmes portent sur :
Selon la règle de l’équilibre financier, les capitaux permanents doivent couvrir l’ensemble de l’actif
immobilisé, soit FRN > 0. Dans le cas de l’A.R.C, nous constatons, une insuffisance du FRN (FRN < 0) durant
les cinq (05) années d’étude. Ce qui revient à dire que, le principe de l’équilibre financier n’a pas été
respecté au sein de l’A.R.C. Ce problème est dû au niveau des capitaux permanents qui n’ont pas été en
mesure de financer l’ensemble des actifs immobilisés.
Selon les normes prudentielles du Code des Assurances CIMA qui stipulent : « les actifs admis en
représentation doivent couvrir les engagements réglementaires » afin que la règle d’équilibre financier
soit respectée. Pour le cas de l’A.R.C, nous remarquons un déficit de la couverture des engagements
52
réglementés (CER < 0). Ce problème est dû au niveau des actifs admis en représentation qui n’ont pas été
en mesure de financier l’ensemble des engagements réglementaires sur les cinq (05) années d’étude.
a) Ratio de solvabilité
Selon la règle pour une compagnie d’assurance, ce ratio doit être supérieur à 115%. Dans le cas de l’A.R.C,
ces ratios sont inférieurs à 115% durant toute la période considérée, ce qui revient à dire que l’A.R.C est
insolvable et n’arrive pas à honorer ses engagements à partir des capitaux propres.
Selon les normes de l’équilibre financier, ce ratio doit être supérieur à 1. Nous constatons que tout le long
de la période 2017 à 2021, le ratio de rentabilité financière est inférieur à 1, ce qui revient à dire que l’A.R.C
n’est pas profitable. Elle n’arrive pas à tirer profit de ses capitaux propres à partir de ses revenus.
Selon les normes réglementées par la CIMA, ce ratio ne doit pas dépasser 15%. Pour le cas de l’A.R.C, ce
ratio est supérieur à la norme tout au long de la période d’étude. Ce problème est dû à une augmentation
massive des frais généraux qui n’est pas bon pour une compagnie d’assurance.
4.2.2 Suggestions
Face aux problèmes constatés, nous suggérons :
53
- respecter les procédures de réglementations concernant les actifs admis en représentation des
provisions techniques ;
- mettre en place une structure chargée de gestion et suivie de ces réglementations.
a) Ratio de solvabilité
L’élévation de la marge de solvabilité d’une compagnie d’assurance peut être obtenue de différents
manières. Ainsi, nous recommandons à la compagnie :
- améliorer ses tarifs pour faire augmenter davantage son chiffre d’affaires net ;
- suivre de près la rentabilité des produits proposés à la clientèle ;
- opter pour des stratégies marketing efficaces comme la stratégie de spécialisation ou stratégie de
diversifications.
Nous ne pouvons pas prétendre avoir exploré toutes les facettes de ce sujet. Il aurait été aussi intéressant
d’appliquer la méthode ALM ou la gestion actif-passif qui a pour objectif de veiller à l’équilibre financier
de la compagnie d’assurance et de coordonnées ses politiques financières et techniques, mais il ne nous a
pas été possible faute de données. Nous invitons d’autres à approfondir ce sujet.
54
CONCLUSION GENERALE
La compagnie Assurances et Réassurances du Congo (A.R.C) figure parmi les plus importantes dans ce
secteur. Cette importance est le résultat des nombreuses années d’expérience de l’entreprise et de la
variété des produits qu’elle offre à ses clients. Elle tient aussi une place capitale dans le développement
économique du Congo, grâce aux recettes en devises provenant des prêts au pays et des contrats
d’assurance conclus à l’étranger.
Notre étude étant arrivée à son terme, il est donc important de rappeler les grandes lignes qui la
composent et de présenter brièvement les résultats obtenus. Un thème très ambitieux qu’est le nôtre « les
déterminants de l’équilibre financier d’une société d’assurance, le cas de l’A.R.C », est celui qui nous a
permis d’apprécier de manière chiffrée les déterminants de l’équilibre financier et la situation financière
de cette entreprise.
Il a eu pour objectif général de mener une étude des déterminants de l’équilibre financier lors de
l’appréciation de la situation financière de l’A.R.C à partir d’une analyse de ses états financiers sur une
période de 2017 à 2021.
Pour ce faire, deux hypothèses ont été formulées. La première hypothèse, nous a permis de valider que
l’analyse financière de l’A.R.C porte sur les états financiers et sa situation financière s’apprécie à partir des
déterminants comme le fonds de roulement, la marge de solvabilité, la couverture des engagements
réglementés et l’analyse par les ratios. La deuxième hypothèse, a permis de confirmer sans ambiguïté que,
la compagnie d’assurance A.R.C n’est pas financièrement équilibrée.
De cette étude, il en ressort que tout le long de la période d’étude, la société A.R.C possède un fonds de
roulement net faible, suite à une insuffisance des capitaux permanents qui n’arrivent pas à financer les
actifs immobilisés, l’équilibre financier n’est pas respecté. Ensuite, la couverture des engagements
réglementés de la société A.R.C est faible, certains actifs admis en représentation des provisions
réglementées dépassent le seuil imposé par la réglementation et n’arrive pas à couvrir les engagements
réglementaires.
En ce qui concerne la rentabilité financière, la société A.R.C n’est pas profitable, du fait qu’elle n’arrive pas
à tirer profit de ses capitaux propres, suite aux faibles taux de rentabilité. S’agissant de sa solvabilité, tout
au long de la période d’étude la société A.R.C n’arrive pas à honorer ses engagements à partir des capitaux
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propres. Nous avons constaté que au sein de l’A.R.C, les frais généraux sont fortement élevés au point où
sa situation financière se dégrade et entraîne le risque de rupture de l’équilibre entre les moyens financiers
de l’entreprise et son activité.
Des mesures s’avèrent alors indispensables pour renforcer la structure financière et améliorer la
rentabilité financière de la société A.R.C.
Concernant son architecture financière, une augmentation des emprunts et diminution des
immobilisations de la compagnie sont nécessaire. La compagnie doit respecter la réglementation relative
aux actifs admis en représentation des provisions réglementées afin d’améliorer le taux de couverture de
celles-ci. Pour ce qui est de la rentabilité financière de la société, des dispositions doivent être prises afin
d’améliorer le résultat, suivre de près la rentabilité des produits proposés à la clientèle, opter pour des
stratégies marketing efficaces comme la spécialisation ou la diversification. Ce qui augmenterait le taux de
rendement des capitaux investis. Un accroissement des primes émises est alors requis, à travers une
augmentation des tarifs et la création de nouveaux produits d’assurances. Par ailleurs, une réaffectation
des actifs de la société dans les placements à fort rendement et une meilleure maitrise des frais généraux
sont indispensables.
Notre étude avait pour objet les déterminants de l’équilibre financier d’une société d’assurance, le cas de
l’A.R.C. Ainsi, afin d’étendre nos connaissances en matière des déterminants de l’équilibre financier d’une
société d’assurance, ne pourrait-on pas nous intéresser à la gestion-actif ou la méthode ALM qui a pour
objectif de veiller à l’équilibre financier de la compagnie et de coordonner ses politiques financières et
techniques.
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BIBLIOGRAPHIE
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WEBOGRAPHIE
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