L’Herne

Cahier dirigé par Dominique de Roux, Michel Thélia et Michel Beaujour

L.-F. Céline
CONTRIBUTEURS : Arnold Mandel CORRESPONDANCE AVEC :
Giano Accame Henry Miller Georges Altman
Ernst Bendz

Céline
Marcel Aymé Simone Mittre
Michel Beaujour Pierre Monnier Le médecin-colonel Camus
Pierre de Boisdeffre Paul Morand Lucien Combelle
Jean-Louis Bory Docteur Guy Morin Le consul de France à Jersey
André Brissaud Emmanuel Mounier Eugène Dabit
Marcel Brochard Paul Nizan Léon Daudet
Jeanne C… Erika Ostrovsky Lucien Descaves
Maria C… Claude Pélieu Élie Faure
Robert Chamfleury Jean Pommery Georges Geoffroy
Erik Clemmesen Francis Ponge Érika Landry
Robert Denoël Robert Poulet Pasteur Löchen
Michel Déon Ezra Pound Raoul Nordling
Michael Donley André Pulicani Albert Paraz
Max Dorian Docteur R.B. Jean Paulhan
Jean Dubuffet Rabi Perrot
Élie Faure Jean Ray Évelyne Pollet
Robert Faurisson Lucien Rebatet Denise Thomassen
Georges Geoffroy Dominique Rolin
André Gide René Schowb
F.J. Grover Philippe Sollers TEXTES DE CÉLINE :
Jean Guénot Robert Stromberg Les carnets du cuirassé
Marc Hanrez Henri Thomas Destouches
Milton Hindus Léon Trotsky Préface inédite de
Marcel Jouhandeau Pol Vandromme Semmelweis
Jack Kerouac R.H. de Villefosse Les assurances sociales
Robert Le Vigan Ole Vinding et une politique de la santé
André Lioret publique
31, cité d’Antin
Hommage à Zola
Casse-pipe (chapitre inédit)
La médecine chez Ford
Bezons à travers les âges
À l’agité du bocal
L’argot est né de la haine

L’Herne
Vive l’amnistie ! Monsieur

L’Herne
Chansons
Rabelais, il a raté son coup
Des pays où personne
D. R. Coll. part. David Alliot

ne va jamais
Le Voyage au cinéma
37 € - www.lherne.com

www.lherne.com 37 € – www.lherne.com

33 et 55
L’Herne

Les Cahiers de L’Herne

paraissent sous la direction de
Laurence Tâcu
Louis-Ferdinand
Céline

Ce Cahier a été dirigé par

Dominique de Roux, Michel Beaujour et Michel Thélia
 Ce Cahier a bénéficié du soutien
de la région Île-de-France

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.

© Éditions de L’Herne, 1963, 1965, 1972, 2007, 2024

Éditions de L’Herne
55, rue Pierre-Charron - 75008 Paris
lherne@lherne.com
www.lherne.com
Sommaire
9 Avant-propos

I – Inédits et textes retrouvés

13 Les carnets du cuirassé Destouches
15 Préface inédite de Semmelweis
16 Les assurances sociales et une politique de la santé publique
21 31, cité d’Antin
22 Hommage à Zola
25 Casse-pipe (chapitre inédit)
27 La médecine chez Ford
33 Bezons à travers les âges
35 À l’agité du bocal
37 L’argot est né de la haine
38 Vive l’amnistie ! Monsieur
40 Chansons
41 Rabelais, il a raté son coup
43 Des pays où personne ne va jamais
48 Le Voyage au cinéma

II – Correspondance
53 Avec Léon Daudet ; Eugène Dabit ; Érika Landry ; Élie Faure ; Évelyne Pollet ;
Le consul de France à Jersey ; Le médecin-colonel Camus ; Lucien Combelle ;
Lucien Descaves ; Pasteur Löchen ; Jean Paulhan ; Ernst Bendz ; Denise Thomassen ;
Raoul Nordling ; Georges Geoffroy ; Albert Paraz ; Perrot ; Georges Altman

III – Témoignages
163 Georges Geoffroy
Céline en Angleterre
165 Marcel Brochard
Céline à Rennes
169 Docteur Guy Morin
Destouches médecin
170 Jeanne C…
Le Docteur écrit un roman
173 Max Dorian
Céline rue Amélie
176 Maria C…
Mademoiselle Marie, ma secrétaire
178 R. H. de Villefosse
Prophéties et litanies de Céline
180 André Pulicani
Chez Gen Paul à Montmartre
183 Lucien Rebatet
D’un Céline l’autre
193 Simone Mittre
Céline et de Brinon
194 Robert Chamfleury
Céline ne nous a pas trahis
199 Ole Vinding
Vu par son ami danois
201 Pierre Monnier
Résidence surveillée
207 Jean Pommery
Bestiaire de Céline
211 Docteur R. B.
Le médecin de Meudon
212 Jack Kerouac
Adieu, pauvre souffrant
213 Claude Pélieu
Céline hors du ring
214 Philippe Sollers
« Malheureusement pour lui, il était doué »
215 Henry Miller, Jean Ray, Francis Ponge, Marcel Jouhandeau
In memoriam

IV – Essais
221 Marcel Aymé
Sur une légende
225 Giano Accame
Céline prophète de la décadence
227 Michel Beaujour
La quête du délire
244 Pierre de Boisdeffre
Sur la postérité de Céline
250 Jean-Louis Bory
Du Braoum dans la littérature
253 André Brissaud
Voyage au bout de la tendresse
257 Erik Clemmesen
Le Voyage sans pneu
261 Michel Déon
Les Beaux Draps
263 Michael Donley
L’identification cosmique
270 Jean Dubuffet
Céline pilote
274 Robert Faurisson
La leçon de Bardamu
279 F. J. Grover
Céline et Drieu la Rochelle
282 Jean Guénot
Voyage au bout de la parole
292 Marc Hanrez
Le prince des hommes libres
295 Milton Hindus
Dire, redire et se contredire
299 André Lioret
Une doctrine biologique
301 Arnold Mandel
D’un Céline juif
306 Paul Morand
Céline et Bernanos
307 Erika Ostrovsky
Céline et le thème du roi Krogold
311 Robert Poulet
Métamorphose de Bardamu
313 Rabi
Un ennemi de l’homme
318 Dominique Rolin
Ni avant, ni après, ni ailleurs
320 Robert Stromberg
La source qui ne rafraîchit pas
323 Henri Thomas
À propos D’un château l’autre
325 Pol Vandromme
L’esprit des pamphlets

V – Réceptions critiques
331 Paul Nizan
Céline n’est pas parmi nous [1932]
332 Léon Trotsky
Céline et Poincaré [1932]
333 René Schowb
Lettre ouverte à Céline [1933]

7
335 Élie Faure
D’un voyage au bout de la nuit
339 Anissimov
Préface à la traduction russe de Voyage au bout de la nuit [1936]
344 Robert Denoël
Apologie de Mort à crédit
347 Emmanuel Mounier
Bagatelles pour un massacre
349 André Gide
Le Juif, Céline et Maritain [1938]
351 Ezra Pound
Si c’est cela la trahison
352 Documents : Autour du procès

8
Avant-propos

L’œuvre de Louis-Ferdinand Céline, encore mal connue en dépit des apparences, prend l’une des premières
places dans la littérature du xxe siècle.
Avec Proust il est le second grand écrivain français à avoir répudié complètement l’emploi d’un langage
innocent1. La littérature n’est que pour communiquer le scandale, l’échec. Quand le procédé de communication
est lui-même scandaleux, elle en est aggravée. C’est pourquoi une règle, des lois, autres que la cohérence propre
à chaque auteur, l’empêchent de s’accomplir. Si Céline écœure encore et si l’on jette ses livres, il faut estimer que
l’essentiel s’est produit. La suite, la reconnaissance, sera affaire de goûteurs ; la moindre part. Ce qu’on peut
reprocher à Miller, par exemple, c’est d’avoir été presque immédiatement reçu (sans doute grâce à l’assaut de
Céline). Très vite il fut un artiste, c’est-à-dire mis hors d’état d’agir. Céline, par contre, demeure un criminel
impardonné. Son œuvre est refusée comme outrepassant les droits de parole de la littérature. La nouveauté d’un
écrivain, sa force de fécondation, se mesurent précisément à la longueur de son procès, et à sa violence. Ce serait
donc une erreur fondamentale que de se permettre une objectivité quelconque à l’égard des écrits céliniens.
Céline est inadmissible et il est à souhaiter que cet état de choses dure longtemps encore. Le Voyage au bout de la
nuit tout autant que Nord se situent à la fois en deçà et au-delà de toute pensée salvatrice collective.
Avant que l’œuvre soit consommable2, c’est-à-dire indifférenciée, nous avons voulu esquisser les premiers
gestes d’une manducation critique, en fournissant des repères et des analyses. C’est avec le souci de la plus totale
liberté d’expression qu’ont été réunis les témoignages et les études de personnalités, d’écrivains et de critiques
très différents, voire opposés. En évoquant leurs souvenirs, les amis de Céline ont essayé pour la première fois de
faire revivre le personnage complexe, aux multiples apparences qui, dernière ironie, avait jusqu’à présent abusé
ses meilleurs biographes.
Groupés ici selon un ordre chronologique, ces souvenirs révèlent des aspects inconnus de l’écrivain, recti-
fient maints détails, et apportent de précieux éclaircissements qui complètent les biographies de Marc Hanrez
et de Jean-André Ducourneau. Nous avons établi un essai de bibliographie propre à faciliter, croyons-nous, les
travaux des futurs chercheurs : il ne dissimule rien de ce qu’a écrit Céline et se complète d’extraits des principaux
jugements portés sur ses ouvrages.
Le choix que nous offrons à nos lecteurs est important. Néanmoins, les résistances ou l’empressement
rencontrés dans tous les milieux montrent la sensibilisation d’esprits que la mort de Céline n’apaise point. Son
œuvre ne change pas les idées, elle les bouleverse. Refus et acceptations n’ont donc pas été sans surprises ni diffi-
cultés. « La Communion se passe en silence », écrivait André Breton. Si le docteur Destouches provoque toujours
un tel tapage c’est qu’il reste solitaire, dans sa vérité.

NOTES

1. 
« … aux temps bourgeois (c’est-à-dire classiques et
romantiques), la forme ne pouvait être déchirée puisque
la conscience ne l’était pas. Au contraire, dès l’instant
où l’écrivain a cessé d’être un témoin de l’universel pour
devenir une conscience malheureuse (vers 1850), son
premier geste a été de choisir l’engagement de sa forme,
soit en assumant, soit en refusant l’écriture de son passé. »,
Roland Barthes, Le Degré zéro de l’écriture.
2. … et pour qu’elle le soit.