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Score de Glasgow et Score AVPU 3

Triage 4-5
Généralités
Examen Primaire / Bilan ABCD 6-7
Examen Secondaire 8-9
Triage des polytraumatisés et prise en charge 10-11
Plaies et blessures 12-13
Fractures 14-15
Traumatisme abdominal fermé 16-17
Urgences Traumatisme abdominal pénétrant 18-19
Traumatologiques Traumatisme thoracique 20-21
Traumatisme crânien 22-23
Brûlures au 2nd degré 24-25
Règle des 9 de Wallace et Formule de Parkland 26-27
Électrisation – Électrocution 28-29
Arrêt cardio-respiratoire (ACR) 30-31
État de choc (généralités) 32-33
Choc cardiogénique 34-35
Choc septique 36-37
Urgences Choc anaphylactique 38-39
Vasculaires Choc hypovolémique/hémorragique 40-41
Accident vasculaire-cérébral (AVC) 42-43
Œdème cardiogénique 44-45
Crise hypertensive 46-47
Œdème aigu du poumon (OAP) 48-49
Acidose diabétique 50-51
Urgences
Métaboliques Coma hyperosmolaire 52-53
Hypoglycémie 54-55
Urgences Obstruction des VAS/Corps étrangers 56-57
Respiratoires Asthme aigu grave 58-59
Convulsions 60-61
Hémorragie digestive 62-63
État de mal épileptique 64-65
Intoxication au monoxyde de carbone 66-67
Intoxication éthylique 68-69
Autres Pré-éclampsie / Éclampsie 70-71
Accouchement inopiné 72-73
Score de Malinas 74
Prise en charge psychologique 75
Psychose 76-77
Conduites auto-agressives et suicidaires 78-79
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Score de Glasgow
Evaluation de la sévérité des troubles de la conscience
Ouverture des yeux Score
Spontanée 4
A la parole 3
A la douleur 2
Aucune 1
Réponse verbale Score
Orientée 5
Confuse 4
Inappropriée 3
Incompréhensible 2
Aucune 1
Réponse motrice Score
Obéit aux ordres 6
Localise la douleur 5
Retrait à la douleur 4
Flexion anormale 3
Extension à la douleur 2
Aucune 1

Score AVPU
Etat de conscience Score
A Patient alerte 15
V Répond aux stimuli verbaux 13-11
P Répond aux stimuli douloureux 10-4
U Absence de réponse 3

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Triage
Définition :
Processus de classification médicale de priorité des soins d'urgence de plusieurs victimes simultanément en
fonction des ressources disponibles et de la gravité de leur état.

Dans les cas d’afflux massifs il faut adopter une méthode qui permet de sauver le plus grand nombre
de victimes après avoir priorisé la prise en charge en catégorisant par couleur.

Méthode :
Cette méthode, appelée méthode START (Simple Triage and Rapid Treatment) permet de sauver le plus
grand nombre de blessés et est applicable en pré hospitalier. Elle consiste à classer les blessés selon un
code couleur qui identifie la priorité de prise en charge.

Priorité ROUGE :
• La victime ne peut pas marcher
• Elle respire mais ne répond pas aux ordres
• La ventilation est inférieure à 10 ou supérieur à 29
• Le temps de recoloration capillaire (TRC) > 2 secondes, le pouls rapide ou filant

Priorité JAUNE :
• La victime ne peut pas marcher mais obéit aux ordres
• Sa circulation et sa ventilation ne sont pas compromises

Priorité VERT :
• La victime est capable de marcher

Priorité NOIR :
• La victime est décédée

Afin de faciliter la stabilisation et l’évacuation par ordre de priorité, une aire de regroupement doit être
assignée à chaque couleur :
• Rouge : Soins immédiats
• Jaune : Soins différés
• Vert : Victimes ne nécessitant pas de soins immédiats
• Noir : Victimes décédées

ATTENTION ! : A cause du risque de décompensation hémodynamique ou physiologique soudaine, tout


enfant doit être considéré JAUNE à minima.

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Triage

La victime Oui
peut marcher ? VERT

3
Cette victime doit
Non être transférée à
l’hôpital en dernier

La vie de la victime Oui


est menacée ? ROUGE

1 • La victime ne peut pas marcher


• Elle respire mais ne répond pas aux
Cette victime doit être ordres
Non transférée à l’hôpital • La ventilation est inférieure à 10 ou
avant toutes les autres supérieur à 29
• Le temps de recoloration capillaire
(TRC) > 2 secondes, le pouls rapide
ou filant

JAUNE

2
Cette victime doit être • La victime ne peut pas marcher
mais obéit aux ordres
transférée à l’hôpital • Sa circulation et sa ventilation ne
après les Rouges sont pas compromises

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Examen primaire/Bilan ABCDE
L’évaluation d’une victime comprend l’examen primaire et l’examen secondaire.
Þ L’examen primaire : Bilan de la scène et bilan ABCDE
Þ L’examen secondaire : Il permet d’identifier les lésions qui n’ont pas été reconnues dans l’examen
primaire et d’approfondir les renseignements concernant la victime

Bilan de la scène :
• Assurer la sécurité des prestataires, des victimes et des témoins
• Connaître la cinématique de l’événement

Bilan ABCDE
A. Airway
• Libérer les voies aériennes
• Vérifier si elles sont perméables ou obstruées (si obstruction, Voir p.56-57)
• Aspirer les mucosités intrabuccales, si présentes
• Si patient inconscient, placer une canule de Guedel
B. Breathing
• Évaluer la ventilation : fréquence, amplitude, régularité, symétrie
• Rechercher une cyanose et donner de l’oxygène à haut débit si nécessaire
• Fournir une assistance ventilatoire avec ambu bag si FR < 6/min
• Mettre le patient en position semi assise, sauf en cas de traumatisme

C. Circulation
• Rechercher une hémorragie (si hémorragie, Voir p.40-41)
• Évaluer le pouls : absent, rapide ou filant
• Évaluer la peau : couleur, température, humidité, temps de recoloration

D. Évaluation de la fonction neurologique


• Déterminer le Score de Glasgow ou le Score AVPU (Voir p.3)
• Vérifier la réactivité et la symétrie des pupilles
• Évaluer la motricité et la sensibilité des quatre membres

E. Exposition / Environnement
• Déshabiller la victime tout en préservant son intimité
• Protéger la victime des conditions extérieures
• Rechercher des lésions vitales non vues (si lésions, Voir p.12-13)

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Examen primaire/Bilan ABCDE
• Bilan de la scène :
ü Assurer la sécurité des personnes présentes
ü Connaître l’histoire de l’évènement

1 • Libérer les voies aériennes

A Oui
• Si corps étranger : Voir p.56-57
• Si mucosités : Aspiration
2 VAS obstruées ?
• Si patient inconscient: Placer une
canule de Guedel

Non

• Evaluer la ventilation: FR, amplitude, régularité,


3 symétrie

B Cyanose ?
Oui
• O2 à 15 litres/min

4 Oui • Ambu bag


Fr < 6/min ? • Position semi-assise
sauf si trauma du rachis

Non

C 5 Hémorragie ?
Oui
• Voir p.40-41

Non

Glasgow < 8
ou
4 < AVPU > 10 (p.3)

D
ou Oui • Position adaptée
6 non réactivité des pupilles
ou • Transfert vers une unité de neurologie
perte de
motricité/sensibilité
des membres

Non

E 7
• Recherche d’autre lésions
• Couvrir la victime
• Voir p.12-13

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Examen secondaire
Paramètres vitaux
• Fréquence, amplitude, régularité, symétrie de la ventilation et de la circulation sur une minute
• Mesurer la saturation en oxygène
• Mesurer la tension artérielle (si hypotension, Voir p.40-41)
• Mesurer la glycémie capillaire (si hypoglycémie, Voir p.54-55)
• Contrôler la température

Interrogatoire de la victime
S Signes et symptômes ressentis par la victime
A Allergies
M Médicaments pris habituellement ou actuellement
P Passé médical et chirurgical, notion de grossesse
L Heure du dernier repas, date des dernières règles
E Évènements ayant conduit à la situation
R Risques (facteurs aggravants)

Bilan lésionnel
• Examiner la victime de la tête aux pieds
• Surveiller la victime
• Réévaluer le bilan primaire et les paramètres vitaux régulièrement en fonction de la gravité de la
victime

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Examen secondaire

1 Suivi des paramètres vitaux

Oui
SPO2 < 95% ? • Oxygène adaptée à la saturation

Non

Oui
TA < 90/60 mmHg • Voir p.40-41

Non

Oui
Glycémie • Voir p.54-55
< 60 mg/dl ?

Non

Hypo ou hyper
Oui • Hypothermie : Couverture de survie
termie ? • Hyperthermie : Refroidissement axillaire ou temporal

2 Interrogatoire • Voir texte ci contre

• Refaire le bilan primaire


3 Bilan lésionnel
• Surveiller régulièrement les paramètres vitaux

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Triage des polytraumatisés

Un seul des critères suivants suffit à caractériser la gravité

• Score de Glasgow < 8 (Voir p.3)


Variables physiologiques • Pression artérielle systolique < 90 mmHg
• Saturation pulsée en O2 < 90%

• Éjection d’un véhicule


• Autre passager décédé dans le même véhicule
• Chute > 6 mètres
Eléments cinétiques • Victime projetée ou écrasée
• Appréciation globale (déformation du véhicule, vitesse estimée,
absence de casque, absence de ceinture de sécurité)
• Blast

• Traumatisme pénétrant de la tête, du cou, du thorax, de l’abdomen, du


bassin, du bras ou de la cuisse
• Volet thoracique
• Brûlure sévère
Lésions anatomiques • Inhalation de fumées associée
• Fracas du bassin
• Suspicion d’atteinte médullaire
• Amputation au niveau du poignet, de la cheville ou au-dessus
• Ischémie aiguë de membre

Critères influençant la gravité

• Âge > 65 ans


• Insuffisance cardiaque ou coronarienne
Terrain • Insuffisance respiratoire
• Grossesse (deuxième et troisième trimestres)
• Trouble de la crase sanguine

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Prise en charge des polytraumatisés

• Garrot sur les membres/pansement compressif en cas de lésion


1 hémorragique active

2 • Surveillance continue : TA, FC, FR, Température, SpO2,

• Immobilisation en rectitude du rachis entier, sur un plan dur ou un


matelas à dépression ou attelle cervico-thoracique
3
• Immobilisation des membres traumatisés

• Mise en place de 2 voies veineuses périphériques de bon calibre (16


4 à 18 G) avec 1 litre de NaCl 0,9% ou Ringer Lactate à 40 gttes/min

• Désinfection des plaies


5 • Pansement protecteur

6 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95%

7 • Analgésique : Diclofénac 75 mg ou Tramadol 100 mg en IM ou IVD

8 • Couverture de survie

9 • Libération et protection des voies aériennes

10 • Contacter la régulation pour le choix de la structure hospitalière

Transport

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü Se méfier d’une SpO2 faussement rassurante

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Plaies et blessures

Définition :
Une plaie est une effraction de la barrière cutanée (saine ou fragilisée) par un agent vulnérant survenant
par coupure, écrasement ou abrasion avec la possibilité́ de perte de substance et de limitation
fonctionnelle. L’analyse du mécanisme lésionnel, du siège de la blessure, des signes cliniques locaux et
des données de l’exploration de la plaie vont déterminer la prise en charge.

Signes cliniques :
Critères de gravité : La gravité d’une plaie dépend de son mécanisme, son aspect et sa localisation
Agent vulnérant : Arme à feu, arme blanche, mécanisme à haute vélocité, multiples étendues
Localisation : Tête, cou, face, abdomen, en regard des gros vaisseaux
Clinique : Dyspnée, trouble de la conscience, déficit moteur ou sensitif, amputation de membre,
intoxication associée
Conduite à tenir :
• Ne jamais retirer un objet tranchant de la plaie (couteau, poignard etc.)
• Ne jamais réintégrer les anses intestinales en cas de plaies abdominales avec éviscération
• Si la plaie est non hémorragique : Nettoyer la plaie avec NaCl 0,9% et couvrir avec une
compresse humidifiée au NaCl 0,9%
• Si la plaie est hémorragique avec fracture : Faire une compression manuelle
• Si plaie hémorragique sans fracture : Faire un pansement compressif
• Si le saignement est incontrôlé : Poser un garrot et ne pas mobiliser
• Si amputation : Glaçage indirect (mettre le bout fracturé dans un sachet de glace en
protégeant le bout fracturé du contact direct avec la glace)
• Administrer un analgésique pour la douleur, Tramadol 100 mg IM ou IVD
• Évaluer la perte sanguine et placer une voie veineuse (1 litre de Ringer Lactate à 60 gouttes
par minute)
• Vérification du statut vaccinal à notifier dans le dossier du patient

Orientation, transport et surveillance :


• Proposer une position d’attente adaptée tout en respectant la position de confort du patient
• Si malaise, mettre en décubitus dorsal avec jambes surélevées
• Si perte de la conscience placer en position latérale de sécurité
• Couvrir la victime

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Plaies et blessures
• Ne jamais retirer un objet tranchant de la plaie (couteau, poignard etc.)
• Ne jamais réintégrer les anses intestinales en cas de plaies abdominales

Oui
Hémorragie ? • Effectuer une compression

Non

1 • Nettoyage et pansement simple de la plaie

Oui
2 Hémorragie persiste ? • Poser un garrot qu’il ne faut pas mobiliser

Si amputation
Non
voir texte ci-contre

• Donner un analgésique pour la douleur


3 Tramadol 100 mg IM ou IV

• Evaluer la perte sanguine et placer une voie veineuse


4 NaCl 0,9% ou Ringer Lactate, 40 à 60 gttes/min

• Lavage de la plaie avec du sérum salé et couverture avec une


5 compresse humidifiée

6 • Vérifier le statut vaccinal

Transport
• Transférer vers un centre de traitement adapté

• Transporter en position de confort pour le patient


• Si malaise, mettre en décubitus dorsal avec jambes surélevées
• Si perte de conscience, placer en position latérale de sécurité
• Couvrir la victime

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Fractures
Définition :
Rupture dans la continuité d’un os ou perte de la continuité anatomique normale de l’os. Une fracture
peut être fermée ou ouverte. Elle est dite fermée quand la peau est intacte et qu’il n’y a pas de
communication externe ; elle est dite ouverte s’il y a rupture de la peau et des tissus mous sous-jacents.

Éléments diagnostiques :
Déformation du membre, douleurs, gonflements, rotation
Complications : Choc hémorragique, embolie graisseuse, crush syndrome, embolie pulmonaire

Signes cliniques :
Douleur et inflammation, déformation, perte de la continuité, crépitements, perte de fonction, anomalie
de la mobilité, tension osseuse
Pièges à éviter : Pas de manœuvres intempestives pouvant conduire à la lésion d’un
vaisseau ou d’un nerf

Conduite à tenir :
Fracture de la colonne cervicale
• Respecter l’axe tête-cou-tronc
• Mettre un collier cervical
Fracture d’un membre :
Þ Fermée
• Immobilisation à l’aide d’une attelle (et d’une écharpe s’il s’agit d’un membre supérieur)
Þ Ouverte (avec saignement abondant)
• Si hémorragie : Arrêter l’hémorragie par compression, hémostase
• Aseptie des plaies et pansements
• Poser une voie veineuse Nacl 0,9% ou Ringer Lactate à 60 gouttes par minute
Fracture du rachis et/ou du bassin
• Immobilisation sur plan dur si suspicion de fracture du rachis et/ou du bassin
• Si suspicion de fracture du bassin : Nouer un drap autour des grands trochanters
Dans tous les cas de fracture
• Contrôler la douleur : Diclofénac 75 mg ou Tramadol 100 mg (IM/IV)
• Évaluer la sensibilité et la motricité du membre (à noter dans le dossier)

Orientation, transport et surveillance :


• Orienter vers un centre adapté, disposant des plateaux techniques pour la prise en charge
• Transporter sur un plan dur pour les traumatismes du rachis et/ou du bassin
• Surveiller les signes vitaux, saignements, augmentation de volume du bout fracturaire,
altération de la conscience

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Fractures
• Signes cliniques d’une fracture
ü Douleur soudaine, plus ou moins intense, localisée au niveau du membre atteint
ü Déformation visible du membre atteint (certaines fois)
ü Limitation fonctionnelle du membre allant jusqu’à l’incapacité totale de le bouger
ü Œdème au niveau du membre atteint

Colonne
Membre Rachis/bassin
cervicale
Fracture Fracture
fermée ouverte

• Si hémorragie :
• Respecter l’axe • Immobiliser à l’aide d’une • Immobiliser sur un plan
Arrêter l’hémorragie par
tête-cou-tronc attelle dur
compression/hémostase

• Mettre un collier • Ajouter une écharpe pour


cervical le membre supérieur

• Asepsie des plaies et • Si fracture du basin :


pansement Nouer un drap autour des
grands trochanters

• Poser une voie veineuse


NaCl 0,9% ou Ringer
Lactate à 60 gttes/min

• Contrôler la douleur, Diclofénac 75 mg ou Tramadol 100 mg en IM ou IV


• Evaluer la sensibilité et la motricité du membre (à noter dans le dossier)

Transport
• Orientation vers un centre adapté

• Position : Collier cervical pour les fractures de la


colonne cervicale et Plan dur pour les
traumatismes du bassin et du rachis

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü Des saignements, augmentation de volume du
membre blessé, altération de la conscience

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Traumatisme abdominal fermé

Définition :
Lésions intrapéritonéales d’organes pleins et/ou creux et/ou lésions rétropéritonéales consécutives à :
Þ Un choc direct : Accidents de circulation, accidents de sport, rixes ou agression, tentative de
suicide
Þ Une décélération : Accidents de circulation, chutes de lieux élevés
Þ Une explosion : Lésions d’organes creux

Éléments diagnostiques :
Défense (résistance à la palpation), matité des flancs, pâleur des conjonctives, allongement du temps de
recoloration cutané, PAS d’abord maintenue avec pression différentielle pincée (choc compensé), puis
effondrement de la PAS (choc décompensé), hémoglobine abaissée (HemoCue)

Signes cliniques :
Douleurs abdominales et scapulaires, augmentation de volume de l’abdomen, soif, tachycardie
Pièges à éviter : Aucun signe dans 50% des cas. Les lésions d’organes creux sont souvent
asymptomatiques parasitant l’examen clinique ; parfois, bradycardie
paradoxale

Conduite à tenir :
• Donner de l’oxygène pour maintenir la SPO2 ≥ 95%
• Installer 2 voies veineuses périphériques de gros calibres : Ringer Lactate ou NaCl 0,9%
• Administrer un analgésique Paracétamol 1g en dérivation à 40 gouttes par minute
• Lutter contre le refroidissement : Couverture de survie
• Atteindre l’objectif tensionnel : Maintenir la PAS > 90 mmHg (augmenter le débit de la
perfusion si hypotension)
• Anticiper la demande de transfusion sanguine dans le service receveur

Orientation, Transport et Surveillance :


• Décider de l’orientation avec la famille ou son entourage
• Positionner en décubitus dorsal, proclive léger
• Surveiller les paramètres vitaux et les signes de traumatisme crânien ou du rachis.

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Traumatisme abdominal fermé
• Signes à rechercher
ü Traumatisme crânien
ü Traumatisme du rachis
ü Augmentation du volume de l’abdomen
ü Résistance à la palpation

1 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95%

• Poser 2 voies veineuses périphériques de gros calibres


2 ü Ringer Lactate ou NaCl 0,9%

3 • Paracétamol 1 g en dérivation à 40 gouttes/min

4 • Couverture de survie

• Maintenir la PAS > 90 mmHg


5 ü Augmenter le débit de la perfusion si hypotension

6 • Anticiper la demande de sang dans le service receveur

Transport • Orientation à décider avec la famille

• Position : Décubitus dorsal, proclive léger

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü Des signes cliniques
ü Des signes de trauma crânien ou du rachis

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Traumatisme abdominal pénétrant

Définition :
Plaie au niveau de l’abdomen ou des quadrants limitrophes. Toute plaie thoracique en dessous du 4ème
espace intercostal est potentiellement abdominale.

Éléments diagnostiques :
• Contexte : Arme blanche, arme à feu, projectiles, traumatisme, polytraumatisme
• Recherche de plaies : Points d’entrée et de sortie (déshabillage et retournement de la victime),
trajectoire estimée
• Localisation : Aire cardiaque et hépatique, trajet des gros vaisseaux
• Profondeur : Effraction complète de la paroi avec ouverture du péritoine
• Douleur à la palpation, défense, contracture, matité (viscère plein) ou tympanisme (viscère
creux)

Signes cliniques :
• Détresse hémodynamique : Choc hémorragique, agitation, anxiété, soif, peau froide,
marbrures, extrémités cyanosées, TRC > 3s, sueurs, détresse respiratoire, anémie aiguë (pâleur,
décoloration conjonctivale, HemoCue), troubles de la conscience
Pièges à éviter : Sous-estimer la gravité du traumatisme. Dans un traumatisme abdominal
pénétrant, la pression artérielle est initialement conservée et la FC peut être
normale ou basse

Conduite à tenir :
• Donner de l’oxygène pour maintenir la SpO2 ≥ 95%
• Installer 2 voies veineuses périphériques de gros calibre : Ringer lactate ou NaCl 0,9%.
• Administrer du Paracétamol 1 g en dérivation à 40 gouttes par minute
Þ Si éviscération : Ne pas réintégrer les viscères, faire un emballage humide avec
des compresses stériles humidifiées par du sérum physiologique (NaCl 0,9%)
Þ Si plaie : Protection par pansement occlusif avec compresses imbibées d’un antiseptique
Þ Si agent pénétrant toujours en place : Ne pas tenter de le retirer
• Maintenir la PAS > 90 mmHg (augmenter le débit de la perfusion si hypotension)
• Lutter contre le refroidissement : Couverture de survie
• Anticiper la demande de transfusion sanguine dans le service receveur

Orientation, Transport et Surveillance :


• Décider de l’orientation avec la famille ou son entourage
• Positionner en décubitus dorsal
• Surveiller les paramètres vitaux, hémorragie extériorisée
• Humidifier régulièrement les viscères durant le transport

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Traumatisme abdominal pénétrant

1 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95%

• Poser 2 voies veineuses périphériques de gros calibres


2 ü Ringer Lactate ou NaCl 0,9%

3 • Paracétamol 1 g en dérivation à 40 gouttes/min

Objet pénétrant
4 Eviscération ? Plaie ? toujours en place ?

• Ne pas réintégrer les • Protection par pansement • Ne pas tenter de le retirer


viscères occlusif avec des
• Emballage humide avec compresses imbibées d’un
compresses stériles antiseptique
humidifiées avec NaCl 0,9%

5 • Couverture de survie

• Maintenir la PAS > 90 mmHg


6 ü Augmenter le débit de la perfusion si hypotension

7 • Anticiper la demande de sang dans le service receveur

Transport
• Orientation à décider avec la famille

• Position : Décubitus dorsal si possible

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü D’une hémorragie extériorisée
• Humidifier régulièrement les viscères

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Traumatisme thoracique

Définition :
Pénétration dans la cage thoracique d’un agent lésionnel.

Éléments diagnostiques :
Contexte : Arme blanche, arme à feu, projectile, traumatisme, polytraumatisme, douleurs thoraciques
spontanées, thoraco-abdominales ou vertébrales
Recherche de plaies : Points d’entrée et de sortie (déshabillage, retournement), trajectoire estimée,
hémorragie extériorisée, plaie soufflante ou non, emphysème sous-cutané, auscultation thoracique
Signes de gravité :
• Localisation : Aire cardiaque et trajet des gros vaisseaux
• Détresse respiratoire : Polypnée, tirage, asynchronisme thoraco-abdominal, cyanose,
désaturation, pneumothorax compressif
• Détresse hémodynamique : Différentiel pincé, collapsus, choc hémorragique, agitation,
anxiété, soif, marbrures, peau froide, extrémités cyanosées, sueurs, TRC > 3s, anémie aiguë
(pâleur, décoloration conjonctivale, HemoCue)
• Signes de tamponnade cardiaque (hémopéricarde) ou gazeuse (pneumothorax ouvert
compressif)
Pièges à éviter : Pression artérielle initialement conservée, FC normale ou basse
(bêtabloquant)

Conduite à tenir :
• Si détresse hémodynamique :
Þ Cristalloïdes (1litre de Ringer Lactate ou NaCl 0,9% à 30 gouttes par minute pendant
15 minutes)
Þ Puis colloïdes (HEA) en dérivation (max 50 ml/kg) pendant 1 heure
• Lutter contre l’hypothermie : Couverture de survie
• Si agent pénétrant toujours en place : Ne pas tenter de le retirer
• Si plaies soufflantes : Faire un pansement non occlusif en ne collant que 3 cotés sur 4
• Donner de l’oxygène pour maintenir une SpO2 ≥ 95%
• Donner Paracétamol 1 g ou Tramadol 100 mg en IVD
• Discuter de l’intérêt d’une transfusion et anticiper la demande dans le service receveur

Orientation, Transport et Surveillance :


• Orienter le patient vers un centre adapté à son état
• Transporter au plus vite en minimisant le temps passé sur le site d’intervention
• Position : Celle adoptée spontanément par le patient, semi assise, décubitus dorsal, jambes
surélevées
• Surveiller les paramètres vitaux et le niveau de conscience

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Traumatisme thoracique
• Ne jamais retirer un objet tranchant
• Minimiser le temps passé sur le site
de la plaie (couteau, poignard etc.)

Oui • Cristalloïdes (1 litre de R/L ou NaCl 0,9%) à 30 gttes/min pendant 15 min


Détresse
1 hémodynamique ? puis
• Colloïdes (HEA) en dérivation (max 50ml/kg) pendant une 1 heure

Non

Oui
2 Hypothermie ? • Mettre une couverture de survie

Non

Oui • Appliquer un pansement occlusif en ne


3 Plaie soufflante ?
fermant que 3 côtés sur 4

Non

• Donner O2 pour maintenir SpO2 ≥ 95%

Oui • Donner du Paracétamol 1 g


4 Douleur ?
ou Tramadol 100 mg en IVD

Transport
• Orientation vers un centre adapté à l’état du patient

• Position : Confortable pour le patient

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü Du niveau de conscience

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Traumatisme crânien
Définition :
Le traumatisme crânien est une atteinte primaire cranio-encéphalique par effet de contact ou d’inertie.
Il est dit grave si le score de Glasgow (Voir p.3) reste £ 8 après restauration des fonctions vitales.

Éléments diagnostiques :
Circonstances de survenue : Localisation de l’impact, conscience, score de Glasgow (Voir p.3),
agitation, signes de localisation (déficit moteur, décérébration, décortication, anisocorie, convulsions
focalisées), suspicion systématique de lésions rachidiennes
Signes de gravité :
• Mydriase unilatérale
• Œdème cérébral
• Glasgow < 8 (Voir p.3)
• Signes d’hypertension intracrânienne (HTIC)
• Polypnée
• Signes d’hématomes intracrâniens

Conduite à tenir :
• Collier cervical et décubitus dorsal strict jusqu’au bilan rachidien
• Voie veineuse : Nacl 0,9%
Þ Adulte : 1 litre à 30 gouttes par minute
Þ Enfant : 20 cc/kg à 30 gouttes par minute
• Si signes d’hypertension intracrânienne (HTIC) : Mannitol 20%
Þ Adulte : 1 g/kg sur 20 minutes
Þ Enfant : 0,25 à 0,5 g/kg sur 20 minutes
• Si hyperthermie : Refroidissement axillaire ou temporal
• Si douleur : Tramadol 100 mg IM ou IV
• Si convulsions : Diazépam
Þ Adulte : 10 mg IM
Þ Enfant : 0,3 à 0,5 mg/kg (voie rectale)

Orientation, Transport et Surveillance :


• Orienter le patient vers un centre adapté à son état
• Position : Tête en rectitude, décubitus dorsal strict
• Si associé à un traumatisme médullaire : utiliser un matelas coquille dans la même position
• Mettre une couverture de survie
• Surveiller les pupilles toutes les 15 minutes à la recherche de signes de focalisation (si signes
de focalisation faire accélérer le chauffeur !)
• Monitorage continu : PA, FC, TA, SpO2

Manuel des Infirmières - CAN 2019 22


Traumatisme crânien
Le traumatisme crânien est considéré comme GRAVE si le score de Glasgow reste £ 8
après restauration des fonctions vitales (voir Fiche score Glasgow)
• Signes à rechercher
ü Altération de la conscience
• Mettre un collier cervical ü Vomissements en jet
1 • Placer en décubitus dorsal strict ü Inégalité des pupilles
ü Ecchymoses palpébrales et
• Adulte: NaCl 0,9% 1 litre à 30 gttes/min rétroauriculaires
2 • Enfant: NaCl 0,9% 20 cc /kg à 30 gttes/min ü Otorrhées
ü Rhinorrhées

Oui • Adulte : Mannitol 20% 1 g/kg sur 20 minutes


3 Signe d’une HTIC ?
• Enfant : Mannitol 20% 0,25-0,5 g/kg sur 20 minutes

Non

Oui
4 Hyperthermie ? • Refroidir la région axillaire ou temporale

Non

Oui
5 Douleurs ? • Donner Tramadol 100 mg IM ou IV

Non

Oui • Diazépam
6 Convulsions ? Adulte : 10 mg IM
Enfant : 0,3 à 0,5 mg/kg

Non
Transport • Orientation vers un centre adapté à l’état du patient

• Position : Maintenir la tête droite


Décubitus dorsal strict
• Matelas coquille si traumatisme médullaire

• Couverture de survie

• Surveillance
ü Des pupilles toutes les 15 minutes
ü Des paramètres vitaux

Manuel des Infirmières - CAN 2019 23


Brûlures 2ème degré
Définition :
Destruction plus ou moins complète du revêtement cutané et parfois des tissus sous-jacents, sous l’effet
d’un agent thermique, chimique, électrique ou radioactif.

Éléments diagnostiques :
Þ Étendue : Surface corporelle brulée (SCB) : A évaluer par la règle des 9 de Wallace (Voir
p.27)
Þ Profondeur : Rechercher une atteinte concomitante de l’épiderme et du derme sur une large
étendue
Signes de gravité :
• Lésions respiratoires primitives (brûlures pulmonaires, inhalation)
• Polytraumatisme : Lésions vitales prioritaires
• Intoxication au monoxyde de carbone (et/ou au cyanure) lors d’incendie en milieu clos
• Localisation : Face, cou, membre supérieur, membre inferieur et périnée
• Terrain : Vieillard, enfant, patient avec comorbidités
• Indice de Baud : âge + SCB en % met en jeu le pronostic vital si > 100

Conduite à tenir :
• Refroidir la zone brûlée à l’eau froide pendant 15 minutes
• Surveiller la survenue d’un état de choc et appliquer le protocole approprié (Voir p.40-41)
• Poser une perfusion de Ringer Lactate en utilisant la formule de Parkland
• Poser 2 voies veineuses pour tout patient adulte avec une SCB > 20%
• Poser une seule voie veineuse pour les enfants avec une SCB > 10%.
• Si hypoglycémie : Ajouter pour les enfants 10 ml de G 30%
• Prendre la température et si hypothermie, mettre une couverture de survie
• Si suspicion d’intoxication au monoxyde de carbone, administrer de l’oxygène à haute
concentration 15 litres par minute au masque
• Administrer du Paracétamol 1 g en dérivation, chez adulte et 15 mg/kg chez les enfants

Orientation, Transport et Surveillance :


• Orienter vers le centre de traitement des brulés, MSF Drouillard
• Position confortable pour le patient
• Surveiller les paramètres vitaux
• Maintenir la diurèse entre 0,5-1 ml/kg/h (ajuster le débit de la perfusion en fonction de la
diurèse)

Manuel des Infirmières - CAN 2019 24


Brûlures 2ème degré
• Rechercher
ü Raucité de la voix
ü Crachat de suie
• Refroidir la zone brûlée
ü Brûlures au niveau des cils/paupières
pendant 15 min avec de l’eau
1 froide

Oui
2 Etat de choc ? • Voir p.40-41

Non

Oui
3 Hypothermie ? • Mettre une couverture de survie

Non

• Poser des voies veineuses de Ringer Lactate


ü Adulte : 2 voies si SCB > 20%
4 ü Enfant : 1 voie si SCB > 10%
• Si hypoglycémie : Ajouter pour les enfants 10 ml de G 30%

Suspicion Oui
5 d’intoxication ?
• Oxygène 15 L/min au masque

Non

• Paracétamol en dérivation 40 gouttes/min


6 ü Adulte : 1 g
ü Enfant : 15 mg/kg

Transport
• Orientation au centre de traitement des brûlés de MSF
Drouillard

• Position confortable pour le patient

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü De la diurèse

Manuel des Infirmières - CAN 2019 25


Formule de Parkland
Remplissage vasculaire sur les premières 24 heures
en cas de brûlure cutanée de 2ème et 3ème degré

Volume de Ringer Lactate à passer


dans les 24 premières heures =
2-4 ml x % SCB x poids en kg
SCB : Surface Corporelle Brûlée

50% 50%

8 premières heures 16 heures suivantes

Objectif de diurèse:
Enfant < 30 kg : 1 ml/kg/heure
Adulte : 0,5 à 1 ml/kg/heure

Manuel des Infirmières - CAN 2019 26


Règle des 9 de Wallace
Evaluation de la surface corporelle brûlée en %

Adulte

Tête 9%
(face et dos)

Face arrière
du tronc
18%
Face avant Enfant
du tronc
Bras 18% Bras
Tête 18%
droit gauche
(face et dos)
9% 9%
Face arrière
du tronc
Périnée Face avant 18%
1% du tronc
18%
Bras Bras
droit gauche
9% 9%
Périnée
1%
Jambe Jambe
droite gauche
18% 18%
Jambe Jambe
droite gauche
13,5% 13,5%

Manuel des Infirmières - CAN 2019 27


Electrisation - Electrocution

Définition : Électrisation : Conséquences physiopathologiques du passage d’un courant électrique à


travers le corps humain
Électrocution : Arrêt circulatoire consécutif à une électrisation

Éléments diagnostiques :
• Basse tension < 1000 V : Accidents cardiovasculaires aigus, « les ampères tuent »
• Haute tension > 1000 V : Brûlures électriques, « les volts brûlent »
• Courant alternatif : Tétanisation
• Anamnèse : Intensité, tension, temps de contact, résistance, milieu humide
• Apprécier les fonctions vitales (conscience, ventilation, circulation)
• Rechercher systématiquement le trajet de la brûlure. Des brûlures sont toujours possibles sur
tout le trajet du courant et sont associées à une rhabdomyolyse

Signes cliniques :
Rechercher des lésions secondaires (fractures, douleurs rachidiennes)
Signes de gravité : ACR, troubles du rythme, ischémie lésion myocardique, étendue des
brûlures en profondeur, signes d’hypertension intracrânienne

Conduite à tenir :
• Se protéger en s’assurant de la mise hors tension
• Si ACR, faire la RCP avec défibrillation la plus précoce possible (Voir p.30-31)
• Donner de l’oxygène pour maintenir la SpO2 ≥ 95%
• Poser systématiquement une voie veineuse périphérique de Ringer Lactate et appliquer la
formule de Parkland : 4 ml x poids en kg x SCB en % = quantité à perfuser /24H (Voir p.26)
• Si coma : Mannitol 20%,
Þ Adulte : 1ml/kg en IV lente sur 20 minutes
Þ Enfant : 0,25 à 0,5 ml/kg sur 20 minutes

Orientation, Transport et Surveillance :


• Orienter vers le centre pour brûlés de MSF Drouillard
• Position confortable pour le patient
• Surveiller les paramètres vitaux, et ajuster le débit de la perfusion en fonction de la diurèse
Nb : Cas particulier de la femme enceinte : Surveiller les BDC de l’enfant

Manuel des Infirmières - CAN 2019 28


Electrisation - Electrocution

1 • S’assurer de la mise hors tension

Oui
2 ACR ? • RCP avec défibrillation le plus tôt possible (Voir p.30-31)

Non

3 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95%

• Poser 1 voie veineuses de Ringer Lactate


4 ü Appliquer la formule de Parkland (p.26)

SB ≥ 60% ? Oui
5 et/ou
détresse respiratoire
• Intubation/ventilation contrôlée

Non

Oui • Manitol 20%


6 Coma ? Adulte : 1 ml/kg en IV Lente sur 20 min
Enfant : 0,25 à 0,5 ml/kg en IV Lente sur 20 min

Transport • Orientation au centre de traitement des brûlés de


MSF Drouillard

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux

• Couverture de survie pour éviter une hypothermie

• Maintenir la diurèse entre 0,5-1ml/kg/h

• Si femme enceinte surveiller les BDC de l’enfant

Manuel des Infirmières - CAN 2019 29


Arrêt Cardio-Respiratoire
Définition :
L’arrêt cardio-respiratoire (ACR) se définit comme l’incapacité totale du cœur à générer un débit
cardiaque. Il n’assure plus sa fonction mécanique.
Le but de la réanimation est de soutenir et de restaurer une oxygénation, une ventilation et une circulation
efficaces, avec un retour à un statut neurologique intact.

Signes cliniques :
Une victime est en arrêt cardiaque lorsqu’elle ne répond pas, ne réagit pas, et ne respire pas
Pièges à éviter :
• Des convulsions peuvent se voir à la phase initiale d’un ACR
• La mydriase initiale n’est pas un élément pronostic
• Rechercher la présence de la cicatrice de pacemaker sur le thorax de la victime (pour le
positionnement adéquat des électrodes du défibrillateur externe)

Conduite à tenir :
• Placer le patient en décubitus dorsal, torse nu, buste relevé
• Libérer les voies aériennes supérieures
• Donner 100 compressions par minute à raison de 30 compressions pour 2 ventilations
• Vérifier s’il y a retour à la circulation spontanée toutes les 2 minutes
• Ne pas interrompre la réanimation sauf pour vérifier le pouls
• Utiliser le défibrillateur pour déterminer si un choc est nécessaire
• Tachycardie ou fibrillation ventriculaire faire une défibrillation
• Asystolie ou dissociation électro mécanique ne pas faire de défibrillation, continuer les
massages
• Si défibrillateur non disponible, continuer les massages cardiaques
• Placer une voie veineuse : 1 litre de NaCl 0,9%, à 30 gouttes par minute
• Considérer les causes réversibles d’arrêt cardio-respiratoire
• Maintenir la SpO2 ≥ 95%

Orientation, Transport et Surveillance :


• Orienter vers un centre adapté
• Alerter le service devant recevoir le patient
• Surveiller état de choc, paramètres vitaux, niveau de conscience et ventilation
• Transporter en position de confort ou en position latérale de sécurité (si coma).

Manuel des Infirmières - CAN 2019 30


Arrêt Cardio-Respiratoire
• Éléments de diagnostic
ü Absence de réaction à la stimulation
ü Absence de respiration normale
ü Absence de pouls

• Placer le patient sur le dos


1 • Torse nu
• Buste relevé

2 • Libérer les voies aériennes supérieures

• Donner 100 compressions par minute à raison de 30


3 compressions pour 2 insufflations

• Utiliser le défibrillateur pour déterminer si le


Retour Non
à la circulation spontanée choc est nécessaire
après • Si défibrillateur non disponible: Continuer les
2 minutes ? massages cardiaques

Oui

Mettre 1 litre de NaCl 0,9% à 30 gttes/min


Signes• de
défaillance cardiaque
• Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95%

Transport
• Transfert vers un centre de traitement adapté

• Position : PLS si coma

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü De l’état de choc
ü Du niveau de conscience
ü De la ventilation

Manuel des Infirmières - CAN 2019 31


Etat de choc (Généralités)
Définition :
Il s’agit d’une défaillance aigüe du système cardio-circulatoire. Quatre grands mécanismes peuvent être
à l’origine d’un état de choc :
• Une hypovolémie
• Une défaillance myocardique
• Une obstruction du lit vasculaire
• Des anomalies distributives

Ces différents mécanismes peuvent par ailleurs être intriqués et associés entre eux. Quel que soit le
mécanisme prédominant de l’état de choc, l’insuffisance circulatoire qui en résulte est responsable d’une
diminution de la libération tissulaire en oxygène et aboutit à une inadéquation entre les apports et les
besoins en oxygène au niveau des organes.
La gravité d’un état de choc se mesure en termes de nombre et d’intensité de défaillance d’organes qu’il
provoque. Elle est fonction de l’étiologie du choc, du délai entre l’apparition de celui-ci et la mise en
œuvre des moyens thérapeutiques et de l’état antérieur du patient.
L’état de choc constitue une urgence diagnostique et thérapeutique. La compréhension et la
reconnaissance des mécanismes en cause permettant la mise en œuvre des thérapies symptomatiques
adaptées. L’identification rapide de l’étiologie de l’état de choc permet de mettre en œuvre rapidement
des traitements étiologiques spécifiques.

Types de choc :
On classe théoriquement les états de choc en deux types :
• Le choc distributif par dysrégulation des débits tissulaires locaux (septique, anaphylactique)
• Le choc qualitatif par une baisse de l’apport tissulaire globale en oxygène (cardiogénique,
hypovolémique)

Points clés :
• Le diagnostic de l’état de choc est un diagnostic clinique basé sur la constatation d’une
association de signes cliniques d’hypoperfusion périphérique qui sont le plus souvent associés
à une hypotension artérielle
• L’hypotension à elle seule ne suffit pas pour définir un état de choc
• En cas de saignement extériorisé, l’hémostase doit être le premier geste
• La gravité et le retentissement de l’état de choc sont liés à l’étiologie de l’état de choc, à la
rapidité de la prise en charge mais aussi à l’état antérieur et aux comorbidités du patient
• Les cristalloïdes constituent le soluté de remplissage à utiliser en première intention

Manuel des Infirmières - CAN 2019 32


• Le traitement de l’état de choc associe un traitement symptomatique et un traitement
étiologique
• La cause la plus fréquente d’un choc distributif est le choc septique. Dans le choc septique, le
remplissage vasculaire par cristalloïde doit être effectué le plus précocement possible, ainsi
que la mise en place de l’antibiothérapie
• La cause la plus fréquente d’un choc obstructif est l’embolie pulmonaire
• Le choc anaphylactique nécessite de l’adrénaline et un remplissage vasculaire précoce.

Manuel des Infirmières - CAN 2019 33


Choc cardiogénique
Définition :
C’est la forme la plus sévère de l’insuffisance cardiaque aigüe. Le choc cardiogénique est défini par
l’incapacité de la pompe ventriculaire à générer un débit sanguin suffisant permettant aux organes
périphériques de subvenir à leurs besoins métaboliques. Il associe une baisse du débit cardiaque et
des stigmates d’hypoxie tissulaire en l’absence de signes d’hypovolémie.

Contexte d’apparition :
C’est un choc résultant d'une myocardiopathie avec une pression de remplissage ventriculaire gauche
adéquate. Le dysfonctionnement du myocarde peut être le résultat d'une arythmie, d'un infarctus du
myocarde, d'une ischémie, d'une contusion ou d'une cardiomyopathie sous-jacente. Sans intervention, le
dysfonctionnement du myocarde entraîne une aggravation de l'ischémie.

Signes cliniques :
Anxiété, agitation, troubles de la conscience, polypnée, tachycardie, arythmie, orthopnée, râles
crépitants, douleur thoracique
Signes de choc : Extrémités froides, sueurs profuses, cyanose, marbrures, hypotension avec
PAS< 90 mmHg pendant au moins 30 minutes ou baisse de la PAS de 40 mmHg par rapport à sa
valeur habituelle
Dysfonction VD : Poumons secs, galop droit, turgescence des jugulaires, reflux hépato-jugulaire,
hépatomégalie douloureuse
Dysfonction VG : Œdèmes, des membres inférieurs, sibilants, galop gauche, souffle systolique
Signes de gravité : Hypotension persistante, altération de la conscience

Conduite à tenir :
• Monitoring continu des paramètres vitaux
• Remplissage de façon prudente : 250 ml de NaCl 0,9% à administrer sur 10 minutes (On ne
remplit pas un malade hypotendu avec des signes d’OAP)
• Oxygénothérapie pour maintenir une SpO2 > 95%
• Si signes de surcharge pulmonaire : Furosémide 80 mg IV
• Si hypotension réfractaire : Dopamine 600 mg dans un litre de G 5% à 20 gouttes par minute

Orientation, Transport et Surveillance :


• Ne pas retarder le transfert
• Orienter vers un centre adapté (service de cardiologie, médecine interne)
• Placer en position semi assise
• Surveiller les paramètres vitaux, contrôle de la glycémie, gestion de la douleur

Manuel des Infirmières - CAN 2019 34


Choc cardiogénique
• Signes à rechercher
• Monitoring de : ü Extrémités froides
1 ü TA, SpO2, FC, FR, T°C ü Sueurs profuses
ü Cyanose
ü Marbrures
ü Hypotension avec PAS < 90 mmHg
pendant au moins 30 minutes

• Administrer
2 ü 250 ml de NaCl 0,9% sur 10 min

3 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95%

Signes de Oui
4 surcharge
pulmonaire ?
• Furosémide 80 mg IV

Non

Hypotension Oui • Dopamine 600 mg dans 1 litre


5 réfractaire ? de G 5% à 20 gttes/min

Non

Transport • Ne pas tarder pour le transfert

• Orientation vers un centre adapté (cardiologie,


médecine interne)
• A décider avec la famille

• Position : Semi assise

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux

Manuel des Infirmières - CAN 2019 35


Choc septique
Définition :
C’est une insuffisance de perfusion tissulaire en relation avec une infection (sepsis sévère) et une
hypotension artérielle persistante, malgré un remplissage vasculaire adéquat. Le pronostic du choc
septique est directement corrélé à la précocité de la prise en charge thérapeutique lors de la
première heure.

Trois types de choc septique :


• Syndrome de Réponse Inflammatoire Systémique (SRIS) : T°C >38,5, FC > 90/min ; FR>
20/min ; GB> 12000/mm3 ou < 4000/mm3
• Sepsis : SRIS et infection présumée ou identifiée
• Sepsis grave : Sepsis + dysfonction d’organes, PAS < 90 mmHg ou PAM < 65 mmHg ou
PAD < 40 mmHg, troubles de la conscience, oligurie, SpO2 < 90%

Signes cliniques :
Fièvre, hypothermie, frissons, marbrures, teint grisâtre, toux, dyspnée, odinophagie, signes fonctionnels
urinaires
Signes de gravité : Persistance de l’hypoperfusion, anxiété, agitation, confusion, prostration,
coma, épuisement respiratoire avec signes de lutte, oligoanurie

Conduite à tenir :
• Identifier un terrain particulier : Immunodépression, diabète, toxicomanie, corps étranger
• Remplissage vasculaire avec du NaCl 0,9% jusqu'à amélioration hémodynamique
Þ Adulte : 500 ml toutes les 20 minutes
Þ Enfant : 20 ml/kg
• Oxygénothérapie si nécessaire,
• Instaurer immédiatement une antibiothérapie par Céftriaxone
Þ Adulte : 1g IV stat
Þ Enfant : 50 mg/kg IV stat
• Si choc réfractaire, donner de l’Hydrocortisone
Þ Adulte :100 mg IV stat
Þ Enfant : 5 mg/kg IV stat

Orientation, Transport et Surveillance :


• Positionner en décubitus dorsal
• Contrôle des paramètres vitaux toutes les 10 minutes
• Maintenir une pression artérielle moyenne de 65 mmHg
• Maintenir une diurèse satisfaisante, en fonction de la durée du transport et mettre un cathéter
de Foley
• Si nécessaire, corriger l’hypoxie tissulaire durant le transport, en administrant de l’oxygène à
haut débit (15 L/min)

Manuel des Infirmières - CAN 2019 36


Choc septique
• Signes à rechercher
ü Fièvre,
ü Hypothermie
ü Frissons
ü Anxiété
ü Dyspnée
ü Epuisement respiratoire
• Monitoring de :
1 ü TA, SpO2, FC, FR, T°C
avec signe de lutte
ü Confusion

• Poser une voie veineuse jusqu’à amélioration


hémodynamique
2 ü Adulte : NaCl 0,9% 500 ml toutes les 20 min
ü Enfant : NaCl 0,9% 20 ml/kg

3 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95%

• Instaurer immédiatement une antibiothérapie


4 ü Adulte : Ceftriaxone 1 g IV stat
ü Enfant : Ceftriaxone 50 mg/kg IV stat

Oui • Hydrocortisone
5 Choc réfractaire ? ü Adulte : 100 mg IV stat
ü Enfant : 5 mg/kg IV stat

Non

Transport • Orientation à décider avec la famille

• Position : Décubitus dorsal

• Contrôle des paramètres vitaux toutes les 10 min

• Maintenir une PA > 65 mmHg

• Maintenir une diurèse satisfaisante

• Corriger l’hypoxie tissulaire avec O2 15 L/min

Manuel des Infirmières - CAN 2019 37


Choc anaphylactique
Définition :
État de choc secondaire à une réaction immunologique puissante après un contact avec un allergène,
entrainant une vasoplégie et une augmentation de la perméabilité capillaire.

Signes cliniques :
Collapsus cardiovasculaire, urticaire géant, prurit, vasodilatation, œdème de Quincke, modification de
la voix, nausées, vomissements, vertiges
Signes de gravité : Dyspnée, sibilants, œdème laryngé, agitation, troubles de la conscience,
pression artérielle systolique < 80 mmHg, arrêt cardiorespiratoire

Conduite à tenir :
• Préférer des gants hypoallergéniques aux gants en latex
• Placer en décubitus strict avec les jambes surélevées
• Donner de l’oxygène pour maintenir la SpO2 ≥ 95%
• Effectuer un remplissage rapide par cristalloïdes : Ringer lactate ou NaCl 0,9%
Þ Adulte : 500 ml d’emblée, à renouveler si nécessaire (maximum 4 litres)
Þ Enfant : 20 ml/kg, à renouveler si nécessaire (maximum 2 litres)
• Administrer de l’Adrénaline en IVD ou S/C pour maintenir une PAS > 90 mmHg
Þ Adulte : 0,3 mg d’Adrénaline 1/1 000, à renouveler toutes les 3 à 5 minutes
Þ Enfant : 0,01 mg d’Adrénaline 1/10 000, soit 10 µg/10 kg, à renouveler toutes les 3 à 5
minutes
• Si adulte sous bêta-bloquants et si Adrénaline inefficace, administrer Glucagon 1 à 2 mg IM
• Maintenir la PAS > 90 mmHg
Þ Augmenter le débit au besoin
Þ Éviter la surcharge chez les vieillards, les enfants et les patients avec comorbidité
• Si manifestation œdémateuse associée :
* Nébulisation avec Albutérol 0,5 mg/2,5 ml
* Administrer de la Ranitidine
Þ Adulte : 150 mg en IVD
Þ Enfant : 1 à 2 mg/kg en IVD
* Administrer de l’Hydrocortisone
Þ Adulte : 100 mg IVD
Þ Enfant : 1,5 mg/kg IVD
• Si ACR : Appliquer le protocole de réanimation : Voir p.30-31

Orientation, Transport et Surveillance :


• Positionner en décubitus dorsal, jambes surélevées
• Surveiller les paramètres vitaux et les signes d’obstructions des voies aériennes

Manuel des Infirmières - CAN 2019 38


Choc anaphylactique
• Signes à rechercher
• Mettre la victime en décubitus strict avec les jambes
1 surélevées
ü Prurit
ü Œdème des voies aériennes
ü Notion de prise de médicaments
2 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95% ü Exposition aux allergènes
ü Notion de prise de β-bloquants

• Remplissage rapide par Ringer Lactate ou NaCl 0,9%


3 ü Adulte : 500 ml d’emblée (puis maximum 4 litres)
ü Enfant : 20 ml/kg d’emblée (puis maximum 2 litres)

• Si patient sous β-bloquants et Adrénaline inefficace


ü Donner Glucagon 1-2 mg en IM

• Adulte : 0,3 mg d’Adrénaline 1/1000 toutes les 3 à 5 • Comment préparer de l’Adrénaline


min en IVD ou S/C 1/10 000 pour les enfants :
4 • Enfant : 0,01 mg d’Adrénaline 1/10 000 toutes les 3 à Prendre 1 ml d’Adrénaline 1/1000
5 min en IVD ou S/C et ajouter 9 ml de NaCl

• Maintenir la PAS > 90 mmHg


ü Augmenter le débit au besoin
5 ü Eviter la surcharge chez les vieillards, les enfants
et les patients avec comorbidité
• Albutérol 0,5 mg/2,5 ml en nébulisation
• Ranitidine
ü Adulte : 150 mg IVD
Oui ü Enfant : 1 à 2 mg/kg en IVD
6 Manifestations
œdémateuses ? • Hydrocortisone IVD
ü Adulte : 100 ml
ü Enfant : 1,5 mg/kg
Non • A renouveler si nécessaire

Oui • Appliquer le protocole de réanimation:


7 ACR ?
Voir p.30-31

Non

Transport
• Orientation à décider avec la famille

• Position : Décubitus dorsal jambes surélevées

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü D’une obstruction des voies aériennes

Manuel des Infirmières - CAN 2019 39


Choc hypovolémique/hémorragique

Définition :
Le choc hémorragique est un trouble aigu et prolongé de la perfusion tissulaire par effet conjoint de
l’anémie et de l’hypovolémie.

Signes cliniques :
Hémorragie extériorisée, malaise, vertiges, polypnée, pâleur, décoloration conjonctivale, taux
d’hémoglobine abaissée (HemoCue), tachycardie, hypotension artérielle, sueurs, marbrures, peau froide,
TRC > 3s. Si l’hémorragie n’est pas extériorisée penser à un rétropéritoine ou à une fracture du bassin
Signes de gravité : Agitation, obnubilation, coma, gasps, bradycardie, extériorisation
abondante, prise d’anticoagulants
Pièges à éviter : Fréquence cardiaque normale ou basse (β-bloquants), pression artérielle
initialement conservée, HemoCue faussement rassurant au début d’une
hémorragie aigue même abondante

Conduite à tenir :
• Donner de l’oxygène pour maintenir une SpO2 ≥ 95%
• Faire les gestes d’hémostase d’urgence : Compression, suture et/ou pince d’hémostase
(rapide), garrot en dernier recours
• Placer 2 voies veineuses périphériques de gros calibre G 16
Þ Dans l’une passer 1 litre de NaCl 0,9% en 15 minutes
Þ Dans l’autre, passer 1 litre de NaCl 0,9% en 45 minutes
• Objectif tensionnel : PAS = 80 mmHg si pas d’antécédent de trauma,
PAS = 120 mmHg si coronarien, traumatisme crânien grave
ou traumatisé médullaire
• Réchauffer le patient : Couverture de survie
• Évacuation rapide

Orientation, Transport et Surveillance :


• Anticiper la demande de transfusion sanguine dans le service receveur
• Orienter vers un centre adapté et privilégier l’évacuation rapide
• Positionner en décubitus dorsal, jambes surélevées
• Surveiller les paramètres vitaux

Manuel des Infirmières - CAN 2019 40


Choc hypovolémique/hémorragique
Attention ! • Signes à rechercher
Si l’hémorragie n’est pas extériorisée penser à ü hypotension artérielle
un rétro péritoine ou à une fracture du bassin ü Tachycardie
ü Pouls filants
ü Polypnée
ü Extrémités froides
ü Sueurs
ü Agitation
1 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95% ü Décoloration conjonctivale
ü TRC > 3s

2 • Faire les gestes d’hémostase d’urgence :


compression, suture…

• Placer 2 voies veineuses périphériques (G 16) :


3 ü Une avec NaCl 0,9% 1 litre en 15 min
ü L’autre avec NaCl 0,9% 1 litre en 45 min

4 • Maintenir la PAS à 80 mmHg

5 • Mettre une couverture de survie

6 • Evacuation rapide

Transport
• Orientation vers un centre adapté

• Anticiper une demande de transfusion sanguine

• Position : Décubitus dorsal, jambes surélevées

• Surveillance des paramètres vitaux

Manuel des Infirmières - CAN 2019 41


Accident Vasculaire Cérébral
Définition :
C’est le développement rapide de signes cliniques localisés ou globaux du dysfonctionnement cérébral
avec des symptômes durant plus de 24 heures pouvant conduire à la mort.
En plus de l’accident ischémique transitoire (AIT), on distingue deux types d’AVC : les AVC
ischémiques représentant 85% et les hémorragiques soient 15%.

Éléments de diagnostic :
Déviation de la bouche et du sillon nasogénien, diminution de la force d’un membre ou d’un hémicorps,
Trouble du langage

Signes cliniques :
Altération de la conscience, faiblesse ou paralysie, troubles visuels ou perte sensitive et motrice, aphasie
ou dysarthrie, syncope, vertiges, nausées, vomissements, céphalées, convulsions hyper ou hypotension
Signes de gravité : Aggravation du score de Glasgow (Voir p.3), quadriplégie, déviation
tonique de la tête et des yeux

Conduite à tenir :
• Mesurer la glycémie pour éliminer une hypoglycémie
• Mesurer la saturation en oxygène et maintenir SpO2 > 95%
• Surélever la tête de lit à 30 degrés
• Placer une voie veineuse : 1 litre de NaCl 0,9% à 20 gouttes par minute
• Si convulsions :
Þ Administrer Phénytoine 250 mg en IVD
• Si inconscient : Placer en position latérale de sécurité et poser une canule de Guedel
• Si TA > 220/120 mmHg (mesurée 2 fois à 20 minutes d’intervalle) ou si signes de syndrome
coronarien aigu (douleur thoracique, à la mâchoire et au bras, essoufflement, étourdissement et
perte de conscience)
Þ Donner Aprésoline 5 mg IV lente toutes les 5 minutes (en surveillant que la tension pour
ne pas qu’elle chute brutalement) ou Labétalol 20 mg IV lente (en s’assurant que la
fréquence cardiaque reste supérieure à 65 bat/min)

Orientation, Transport et Surveillance :


• Orienter vers un centre capable d’assurer la prise en charge
• Transporter le patient dans un délai raisonnable vers un centre adapté
• Surveiller les paramètres vitaux, la glycémie, les convulsions, la saturation en oxygène

Manuel des Infirmières - CAN 2019 42


Accident Vasculaire Cérébral
• Signes cliniques
ü Troubles de la conscience (Glasgow, p.3)
• Mesurer la glycémie pour éliminer une
1 hypoglycémie
ü Signes d’hypertension intra crânienne
ü Hémiplégie
ü Déviation de la bouche
2 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95% ü Difficultés à parler

3 • Surélever la tête de lit à 30 degrés

• Placer une voie veineuse périphérique :


4 NaCl 0,9% 1 litre à 20 gttes/min

Oui
5 Convulsions ? • Administrer Phénytoine 250 mg en IVD

Non

Oui • Placer en PLS


6 Inconscient ?
• Poser une canule de Guedel

Non

TA>220/120 mmHg • Aprésoline 5 mg IV lente toutes les 5 min


en surveillant que la tension pour ne pas
7 ou Oui
Ou
qu’elle chute brutalement

Signes de • Labetalol 20 mg IV lente toutes les 20 min


syndrome coronarien en surveillant que la fréquence cardiaque
aigu
reste supérieure à 65 bat/min

Non

Transport
• Transfert vers un centre de traitement adapté

• Position : Tête surélevée à 30° si patient conscient


• Position : Latérale de Sécurité si patient inconscient

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü De la tension
ü De l’évolution de l’état neurologique

Manuel des Infirmières - CAN 2019 43


Œdème cardiogénique

Définition :
Accumulation de liquide dans l’espace extravasculaire pulmonaire consécutive à l’augmentation de la
pression hydrostatique dans la microcirculation pulmonaire suite à une hypertension post-capillaire.

Signes cliniques :
Détresse respiratoire aiguë, orthopnée, râles crépitants dans les 2 champs pulmonaires, sueurs,
expectoration mousseuse saumonée
Signes de gravité : Difficulté ou impossibilité de parler, cyanose, désaturation importante,
troubles de la conscience, tachypnée > 30, balancement thoraco-
abdominal, choc cardiogénique, bradypnée terminale PAS < 80 mmHg,
marbrures
Diagnostics différentiels : Pseudoasthme cardiaque, sibilants, OAP lésionnel

Conduite à tenir :
• Placer le patient en position semi assise
• Installer une voie veineuse périphérique : 1 litre de G 5% à raison de 20 gouttes par minute
et s’assurer que la fixation de la perfusion est solide du fait des sueurs profuses du malade.
• Donner de l’oxygène pour maintenir la SpO2 ≥ 95%
• Administrer Furosémide 100 mg en IV lente
• Si hypotension, choc cardiogénique, marbrures et altération de l’état de conscience,
administrer de la Dopamine 600 mg dans 1 litre de G 5% à raison de 20 gouttes par minute

Orientation, Transport et Surveillance :


• Orienter vers une unité de soins intensifs à identifier avec l’entourage du patient
• Placer en position semi assise (jambes pendantes)
• Surveiller les paramètres vitaux

Manuel des Infirmières - CAN 2019 44


Œdème cardiogénique
• Signes à rechercher
ü Œdèmes des membres inférieurs
ü Râle au niveau des poumons
ü Difficultés respiratoires
ü Augmentation de la TA

• Signes de gravité
1 • Position semi assise
ü Difficulté ou impossibilité de parler
ü Cyanose, désaturation importante
ü Sueurs
• Poser une voie veineuse périphérique ü Troubles de conscience
ü G 5% 1 litre à 20 gttes/min ü Tachypnée > 30
2 ü S’assurer que la fixation de la ü Balancement thoraco-abdominal
perfusion est solide (sueur) ü Bradypnée terminale PAS < 80 mmHg
ü Marbrures
ü Choc cardiogénique

3 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95%

4 • Furosémide 100 mg en IV lente

Hypotension Oui
ou • Dopamine 600 mg dans 1 litre de G 5%
choc cardiogénique ? à raison de 20 gttes/min

Non

Transport
• Orientation en unité de soins intensifs
• A décider avec la famille

• Position : Semi assise avec jambes pendantes

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux

Manuel des Infirmières - CAN 2019 45


Crise hypertensive

Définition :
Patient avec une pression artérielle > 160/100 mmHg associée à des défaillances d’organes (atteinte
cardiaque, neurologique, pulmonaire, rénale).

Signes cliniques :
Céphalées, troubles visuels, vertiges, acouphènes, asthénie, chiffres tensionnels systolique et diastolique
élevés
Signes de gravité : Agitation et/ou altération des fonctions supérieures, coma, convulsions,
Insuffisance cardiaque congestive, syndrome coronarien aigu,
vomissements

Conduite à tenir :
• Rassurer le patient
• Mettre au repos strict
• Traitement selon l’étiologie :
1. Encéphalopathie hypertensive (nausée, vomissement, confusion, céphalées, coma) :
Þ Administrer du Captopril 25 mg en per os
Þ Recontrôler la TA après 30 minutes, si PAD > 105 mmHg, renouveler le Captopril
2. AVC ischémique/hémorragique :
Þ Voir p.42-43

Orientation, Transport et Surveillance :


• Orienter vers une unité de soins intensifs à identifier avec l’entourage du patient
• Placer en position semi assise ou décubitus dorsal
• Surveiller les paramètres vitaux, surtout la pression artérielle diastolique

Manuel des Infirmières - CAN 2019 46


Crise hypertensive
• Signes de l’encéphalopathie hypertensive
ü Nausées
ü Vomissements
ü Convulsions
ü Céphalées
ü Coma
• Signes de l’AVC
ü Troubles de la conscience (Glasgow, p.3)
ü Signes d’hypertension intra crânienne
1 • Rassurer le patient ü Hémiplégie
ü Déviation de la bouche
ü Difficultés à parler

2 • Mettre au repos strict

Encéphalopathie
3 hypertensive ?
AVC ?

• Captopril 25 mg per os • Voir p.42-43

• Contrôle de la TA après 30 min


4 ü Si PAD > 105 mmHg :
Renouveler le Captopril

Transport
• Orientation en unité de soins intensifs
• A décider avec la famille

• Position : Semi assise ou décubitus dorsal

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux, surtout la PAD

Manuel des Infirmières - CAN 2019 47


Œdème aigu du poumon-OAP

Définition :
L’œdème aigu du poumon cardiogénique est une urgence médicale. Deux grands mécanismes en sont à
la base : d’une part, une altération de la fonction systolique et d’autre part, des troubles de la relaxation
myocardique. Il traduit l’inondation du compartiment alvéolaire par un transsudat provenant du
compartiment liquidien vasculaire pulmonaire.
Il est la conséquence d’une insuffisance cardiaque gauche. Il provoque une insuffisance respiratoire
aigüe le plus souvent à caractère dramatique qui nécessite un traitement d’urgence associant
oxygénothérapie, traitement diurétique et souvent vasodilatateurs.

Signes cliniques :
Polypnée avec dyspnée intense, grésillement laryngé, crépitants aux bases en marées montantes, parfois
sibilants associés, agitation, oppression thoracique, tachycardie, reflux hépato jugulaire, œdèmes des
membres inférieurs, choc cardiogénique possible
Signes de gravité :
• SpO2 < 90% sous oxygène,
• Détresse respiratoire : tachypnée > 30, tirage, sueurs profuses, cyanose, tachycardie >150,
• Épuisement : FR < 12, confusion, bradycardie < 40/min
• Signes de choc : PA < 90 mmHg, marbrures, trouble de la conscience, douleurs thoraciques

Conduite à tenir :
• Corriger l’hypoxémie par oxygénothérapie au masque à haute concentration : 15 L/min
• Mettre une voie veineuse de NaCl 0,9% en KVO
• Donner Furosémide 80-100 mg IVD à renouveler éventuellement une fois après 15 minutes
en cas de faible diurèse

Orientation, Transport et surveillance :


• Orienter vers un service disposant d’un cardiologue
• Mettre en position assise, jambes pendantes
• Surveiller les signes vitaux et SpO2

Manuel des Infirmières - CAN 2019 48


Œdème aigu du poumon-OAP
• Signes à rechercher
ü Polypnée
ü Tachycardie
ü Reflux hépato jugulaire
ü Œdème des membres inférieurs
ü Douleurs thoraciques
ü Troubles de la conscience

1 • Donner de l’O2 au masque à haute concentration

2 • Mettre une voie veineuse de NaCl 0,9% en KVO

• Donner Furosémide 80-100 mg en IVD


3 • Renouveler une fois après 15 min si faible diurèse

Transport
• Orientation vers un centre disposant d’un
cardiologue

• Position : Patient en position assise, jambes


pendantes

• Surveillance des paramètres vitaux et SpO2

Manuel des Infirmières - CAN 2019 49


Acidocétose diabétique

Définition :
Carence en insuline entraînant : Hyperglycémie, glycosurie, diurèse osmotique, hypovolémie, déplétion
potassique constante, acidose métabolique, cétose.

Éléments diagnostiques :
Demander l’histoire à l’entourage, réaliser une glycémie à la recherche de corps cétoniques et vérifier
l’haleine du patient

Signes cliniques :
Troubles de la conscience, polypnée, dyspnée de Küssmaul, déshydratation intra et extracellulaire,
notion de polyurie, polydipsie. Signes digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales), haleine
cétonique
Signes de gravité : Diminution de la diurèse, hypotension, signes de dyskaliémie
Diagnostic différentiels : Autres comas, acidose lactique, urgences chirurgicales

Conduite à tenir :
• Mettre une voie veineuse périphérique : NaCl 0,9%, 1 litre sur la première heure (à renouveler
selon la durée du trajet)
• Effectuer une glycémie capillaire
• Recherche de corps cétoniques avec une bandelettes urinaires

Orientation, Transport et Surveillance :


• Décider de l’orientation avec l’entourage du patient
• Positionner en décubitus dorsal
• Surveiller les paramètres vitaux
• Surveiller la glycémie capillaire.
• Si la glycémie augmente, augmenter le débit de la perfusion.

Manuel des Infirmières - CAN 2019 50


Acidocétose diabétique
• Signes à rechercher
ü Troubles de la conscience
ü Haleine fruitée du patient
ü Jeun prolongé
ü Notion de prise d’insuline
ü Notion de prise d’antidiabétique

• Mettre une voie veineuse périphérique


1 ü 1 litre de NaCl 0,9% sur la première heure
(à renouveler selon la durée du trajet)

2 • Contrôler la glycémie capillaire

• Rechercher les corps cétoniques avec une


3 bandelette urinaire

Transport • Orientation à décider avec la famille

• Position : Décubitus dorsal

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux

• Surveillance de la glycémie capillaire


ü Augmenter le débit de la perfusion si la
glycémie augmente

Manuel des Infirmières - CAN 2019 51


Coma hyperosmolaire
Définition :
Coma chez un diabétique (le plus souvent patient non-insulino dépendant), âgé, caractérisé par une
déshydratation massive, une hyperglycémie, une hyper osmolarité (> 350 mmol/l) et l’absence de corps
cétoniques.

Éléments diagnostiques :
• Anamnèse : Asthénie, polyurie, perte de poids
• Glycémie capillaire élevée
• Facteurs déclenchants : Infection, médicaments (corticoïdes, diurétiques), vomissements
diarrhée

Signes cliniques :
Déshydratation intra et extracellulaire massive, troubles de la conscience (obnubilation, coma)
Signes de gravité : Choc hypovolémique, convulsions
Diagnostic différentiels : Coma hypoglycémique, acidocétose diabétique (polypnée,
dyspnée de Küssmaul), acidose lactique

Conduite à tenir :
• Mesurer la glycémie
• Poser une voie veineuse périphérique pour une réhydratation : NaCl 0,9% 1 litre sur une heure
(à renouveler selon la durée du trajet)
• Contrôler la diurèse et augmenter le débit de la perfusion si oligurie
• Reprendre la glycémie après 30 minutes et augmenter le débit de la perfusion si elle ne baisse
pas
• Donner de l’oxygène pour maintenir SpO2 ≥ 95%

Orientation, Transport et Surveillance :


• Décider de l’orientation du malade avec son entourage
• Positionner en décubitus dorsal
• Surveiller les paramètres vitaux, glycémie capillaire
• Prévenir l’hôpital d’accueil de l’état du patient si une intubation est nécessaire à l’arrivée

Manuel des Infirmières - CAN 2019 52


Coma hyperosmolaire
• Signes à rechercher
ü Troubles de la conscience
ü Jeûne prolongé
ü Notion de prise d’insuline
ü Notion de prise d’antidiabétique
ü Notion d’infection urinaire

1 • Mesurer la glycémie

• Poser une voie veineuse périphérique


2 ü 1 litre de NaCl 0,9% sur 1 heure (à renouveler
selon la durée du trajet)

• Contrôler la diurèse
3 ü Augmenter le débit de la perfusion si oligurie

• Recontrôler la glycémie après 30 min


4 ü Augmenter le débit de la perfusion si la
glycémie ne baisse pas

5 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95%

Transport
• Orientation à décider avec la famille

• Position : Décubitus dorsal

• Prévenir l’hôpital receveur si une intubation est


nécessaire à l’arrivée

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü De la glycémie capillaire

Manuel des Infirmières - CAN 2019 53


Hypoglycémie
Définition :
Concentration anormalement basse, du glucose dans le sang.
Gycémie < 3 mmol/l chez l’homme adulte et < 2 mmol/l chez la femme adulte

Signes cliniques :
Sueurs, pâleur, tachycardie, asthénie, confusion, agressivité, agitation, signes neurologiques focalisés
(hémiplégie, tétra parésie)
Signes de gravité : Coma, crises comitiales, myosis (décérébration), hypothermie, tentative
de suicide à l’insuline
Diagnostic différentiels : Hémorragie méningée, AVC, états pseudo ébrieux, attitude
opposante, autres comas toxiques (monoxyde de carbone,
antidépresseurs tricycliques, etc.)

Conduite à tenir :
• Contrôler la glycémie capillaire
Þ Patient conscient :
Adulte : Donner des sucres rapides per os et recontrôler la glycémie capillaire
Enfant : Donner des sucres lents per os (biscotte, pain)
• Ne pas transférer si la glycémie se normalise
Þ Patient comateux :
• Poser une voie périphérique
Adulte : 50 ml de G 30% ou 50% en IV lente sur une grosse veine
Enfant : 1 ml/kg de G 30%.
• Arrêter la perfusion si signes de réveil après quelques minutes
• Donner ensuite des sucres lents per os
• Poursuivre la perfusion en l’absence de réveil (Ne pas dépasser 100 ml soit 30 g de glucose)
Þ Si patient malnutri ou patient alcoolique :100 ml de Vitamine B1 en IM ou IV lente
• Ne pas s’alarmer devant une hyperglycémie réactionnelle après re-sucrage ou perfusion IV.
• Pas d’indication de donner du NaCl

Orientation, Transport et Surveillance :


• Transférer à l’hôpital si le contexte ne permet pas le respect des conseils hygiéno-diététiques
nécessaires, si existence de pathologies associées
• Transférer systématiquement les enfants non diabétiques connus
• Pendant le transfert, surveiller les paramètres vitaux et installer une perfusion de G 10%
• Placer en position semi assise ou en décubitus dorsal

Manuel des Infirmières - CAN 2019 54


Hypoglycémie
• Signes à rechercher
• Contrôler la glycémie capillaire ü Troubles de la conscience
Patient CONSCIENT ü Agitation
ü Jeûne prolongé
• Donner ü Notion de prise d’insuline
ü Adultes : sucres rapides per os ü Notion de prise d’antidiabétique
ü Enfants : sucres lents per os ü Hémiplégie

• Recontrôler la glycémie capillaire

• Ne pas transférer si normalisation de la glycémie

• Contrôler la glycémie capillaire


Patient COMATEUX

• Poser une voie périphérique


ü Adulte : 50 ml de G 30% ou G 50% en IVL
ü Arrêter la perfusion si signes de réveil

ü Enfant : G 30%, 1 ml/kg


ü Arrêter la perfusion si signes de réveil
ü Et donner ensuite des sucres lents per os

Oui
Glycémie capillaire • Ne pas transférer
normale ?

Non

Transport
• Orientation à décider avec la famille

• Perfusion G 10%

• Position : Semi assise ou décubitus dorsal

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux

Manuel des Infirmières - CAN 2019 55


Obstruction des VAS/corps étrangers

Définition :
L’obstruction des voies aériennes supérieures est la gêne ou l’empêchement brutal du mouvement de
l’air entre l’extérieur et les poumons. Elle survient surtout lorsque la personne est en train de manger ou
encore chez l’enfant lorsqu’il porte un objet ou un jouet à la bouche.

Signes cliniques :
Main portée à la gorge, impossibilité de parler, la victime garde la bouche ouverte, absence de toux,
patient rouge voire cyanosé, panique, agitation
Signes de gravité : Hypoxie, perte de connaissance, arrêt cardiaque

Conduite à tenir :
• Si l’obstruction est partielle :
Þ Encourager la victime à tousser
Þ Surveiller la victime
Þ Demander un avis médical
Þ Et rester auprès de la personne

• Si l’obstruction est complète :


Þ Faire la manœuvre de Heimlich
Þ Effectuer des compressions thoraciques chez le nourrisson, l’adulte obèse et la femme
enceinte
Þ Après expulsion : Orienter la victime vers un spécialiste
• Si inefficace
Þ Donner 5 claques dans le dos,
Þ Puis 5 compressions jusqu’à expulsion du corps étranger
Þ Répéter les manœuvres jusqu’à l’expulsion du corps étranger

• Si perte de connaissance :
Þ Desserrer les vêtements
Þ Placer la victime sur le dos
Þ Réaliser une réanimation cardio-pulmonaire
Þ Ne rien donner à boire
Þ Vérifier ABC, Voir p.6-7

Manuel des Infirmières - CAN 2019 56


Obstruction des VAS/corps étrangers

• Encourager à tousser
Obstruction PARTIELLE
• Surveiller la victime
(peut émettre des sons)
• Demander un avis médical

Obstruction TOTALE • Effectuer des compressions abdominales


(n’émet aucun son) Heimlich (adulte et enfant)

• Effectuer des compressions thoraciques


(nourrisson, adulte obèse, femme enceinte)

Expulsion du Oui
corps étranger ?

Non
• Donner 5 claques dans le dos
• Suivi de 5 compressions

Expulsion du Oui • Orienter la victime


corps étranger ? vers un spécialiste

Non

• Répéter les manœuvres jusqu’à l’expulsion


du corps étranger

La victime perd connaissance • Coucher la personne sur le dos


(n’émet aucun son) • Réaliser une réanimation cardio-pulmonaire
• Répéter la réanimation jusqu’à ce que l’état
de la personne change
• Après l’expulsion du corps étranger,
orienter la victime vers un spécialiste
• Faire un bilan ABC – Voir p.6-7

Manuel des Infirmières - CAN 2019 57


Asthme aigu grave

Définition :
Obstruction bronchique sévère, d’installation progressive ou aiguë non sensible au traitement habituel,
prolongée > 24 - 48 heures ou itérative et potentiellement létale.

Éléments diagnostiques :
Sibilants à l’auscultation des champs pulmonaires

Facteurs de risque :
Sexe masculin, ATCD d’hospitalisation dans l’année, de corticothérapie < 3 mois, d’intubation

Signes cliniques :
• Dyspnée, tachypnée, inspirium bref, expirium prolongé et sifflant
• Difficulté à parler et à tousser, agitation, sueurs profuses
Signes de gravité : Cyanose, tachypnée > 30, silence auscultatoire, coma, collapsus
tachycardie > 120/min,
Diagnostic différentiel : Pseudo asthme cardiaque

Conduite à tenir :
• Donner de l’oxygène pour maintenir la SpO2 ≥ 95%
• Placer une voie veineuse périphérique : Ringer Lactate ou NaCl 0,9%
• Aérosols : Nébuliser (3 à 4 minutes) avec 1 ampoule d’Albuterol à 2,5 ml/0,5 mg ou 1
ampoule d’Ipratopium 2,5 ml/0,5 mg ou 1 ampoule d’Adrénaline 1 mg puis réévaluer et
répéter si nécessaire avec un intervalle de 20 minutes (en combinant Albuterol et
Ipratopium)
• Si inefficace :
Þ Adulte : Hydrocortisone hémisuccinate 100 mg IV lente
Þ Enfant : Déxamethasone 0,6 mg/kg en IV lente
• Si inefficace : Sulfate de magnésium
Þ Adulte : 2 g en IV lente sur 20 minutes
Þ Enfant : 40 mg/kg en IV lente sur 20 minutes

Orientation, Transport et Surveillance :


• Concerter avec l’entourage pour le transfert vers un centre de traitement adapté
• Mettre en position semi assise
• Surveiller les paramètres vitaux, la SpO2, l’état de la conscience

Manuel des Infirmières - CAN 2019 58


Asthme aigu grave
• Signes à rechercher
ü Difficultés à respirer
1 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95%
ü Présence de sibilances à
l’auscultation
ü Difficultés à parler et tousser
• Poser 1 voie veineuse périphérique
2 ü Ringer Lactate ou NaCl 0,9%
ü Troubles de la conscience

• Aérosol : Nébulisez avec


ü Albuterol 2,5 ml/0,5 mg ou Ipratopium 2,5 ml/0,5 mg
3 ou Adrénaline 1 mg
• Réévaluer
• Répéter si nécessaire avec un intervalle de 20 min en
combinant Albuterol et Ipratopium

Oui
4 Efficace ?

Non

• Adulte : Hydrocortisone hemisuccinate 100 mg en IV lente


• Enfant: Déxamethasone 0,6 mg/kg en IV lente

Oui
5 Efficace ?

Non

• Sulfate de magnésium en IV Lente sur 20 min


ü Adulte : 2 g
ü Enfant : 40 mg/kg

Transport
• Orientation à décider avec la famille

• Position : Semi assise

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü SpO2
ü Etat de conscience

Manuel des Infirmières - CAN 2019 59


Convulsions
Définition :
Manifestation clinique paroxystique due à une hyperexcitabilité cérébrale focale ou diffuse.
État de mal convulsif : Crise convulsive se prolongeant au-delà de 5 minutes ou 3 crises successives sans
reprise de la conscience.

Éléments diagnostiques :
• Glycémie capillaire, bandelette urinaire en cas de grossesse
• Recherche de prise d’antiépileptiques
• Évoquer un traumatisme crânien

Signes cliniques :
Crises tonico-cloniques, chute, perte de connaissance, contractions musculaires involontaires et/ou
raidissement, coloration bleutée au niveau du visage, écume à la bouche
Pièges à éviter : Rechercher une intoxication éthylique, évoquer une pré-éclampsie en cas
de crise survenant à 20 SA ou dans les 6 premières semaines du post
partum, n’oublier pas de rechercher une infection VIH (à cause des
troubles neuropathiques associées qui peuvent aussi entrainer des
convulsions)

Conduite à tenir :
Pendant la crise
• Mettre le patient en position latérale de sécurité et administrer de l’oxygène
• Poser une canule de Guedel
• Administre du Diazépam 10 mg en IM ou Clonazépam 1 mg en IM
• Placer une couverture

En post crise
• Poser une perfusion de NaCl 0,9%, 1 litre à 20 gouttes par minute
• Donner un Anti H2 : Ranitidine 150 mg IV ou Oméprazol 40 mg IV stat

Orientation, Transport et Surveillance :


• Orienter vers un centre adapté
• Mettre une couverture de survie si hypothermie
• Positionner le patient en position latérale de sécurité
• Surveiller les paramètres vitaux et l’état de conscience

Manuel des Infirmières - CAN 2019 60


Convulsions
• Signes à rechercher
ü Crises tonico-cloniques
ü Chute
ü Perte de connaissance
Pendant la crise ü Contraction musculaire et/ou raidissement
ü Coloration bleutée au niveau du visage
ü Ecume au niveau de la bouche
1 • Mettre le patient en PLS

2 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95%

3 • Insérer une Canule de Guedel

• Administrer du Diazépam 10 mg en IM
4 ou Clonazépam 1 mg en IM

5 • Couvrer avec une couverture de survie

Après la crise

6 • Poser 1 litre de NaCl 0,9% à 20 gttes/min

• Donner un Anti H2 : Ranitidine 150 mg IV


7 ou Oméprazol 40 mg IV stat

Transport
• Orientation vers un centre adapté
• Couverture de survie si hypothermie

• Position latérale de sécurité en post crise

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü Etat de conscience

Manuel des Infirmières - CAN 2019 61


Hémorragies digestives

Définition :
Hémorragie au niveau du tube digestif extériorisée ou non.

Éléments diagnostiques :
Taux d’hémoglobine abaissé

Facteurs de risque :
Cirrhose, pathologie colique, prise de médicaments gastro-toxiques et/ou anticoagulants

Signes cliniques :
Malaise, vertiges, pâleur, décoloration conjonctivale, tachycardie, hypotension artérielle, sueurs,
marbrures, peau froide, TRC > 3s, vomissements sanglants en flot, méléna
Signes de gravité : Malaise, agitation, obnubilation, coma, choc, bradycardie, extériorisation
abondante en particulier rectorragies de sang rouge
Diagnostics différentiels : Anévrysme de l’aorte fissuré, hémorragie non extériorisée
faussement rassurant au début d’une hémorragie aiguë même
abondante, fréquence cardiaque normale ou basse (β-
bloquants)

Conduite à tenir :
• Donner de l’oxygène pour maintenir la SpO2 ≥ 95%
• Installer 2 voies veineuses périphériques de gros calibre avec Ringer Lactate ou NaCl 0,9%
avec une voie à 60 gouttes par minute et l’autre à 40 gouttes par minute
• Administrer Oméprazol 80 mg IVD ou Ranitidine 50 mg en IV lente et diluée dans 5 cc de
NaCl 0,9%
• Maintenir la PAS entre 80 et 120 mmHg
• Prévenir la structure d’accueil de la nécessité de transfusion sanguine à l’arrivée du patient

Orientation, Transport et Surveillance :


• Décider de l’orientation avec la famille ou son entourage
• Placer en position de Trendelenburg
• Surveiller les paramètres vitaux et la reprise d’un saignement actif

Manuel des Infirmières - CAN 2019 62


Hémorragies digestives
• Signes à rechercher
ü Hématémèse
ü Méléna
ü Pâleur des conjonctives
1 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95% ü Douleurs épigastriques

• Poser 2 voies veineuses périphériques de gros calibres


2 ü Ringer Lactate ou NaCl 0,9%
ü 60 gttes/min pour une voie et 40 gttes/min pour l’autre

• Oméprazol 80 mg en IVD
3 Ou
• Ranitidine 50 mg en IV lente et diluée dans 5 cc de NaCl 0,9%

4 • Maintenir la PAS entre 80 et 120 mmHg

5 • Anticiper la commande de sang dans le service receveur

Transport
• Orientation à décider avec la famille

• Position : Trendelenburg

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü Reprise d’un saignement actif

Manuel des Infirmières - CAN 2019 63


Etat de mal épileptique
Définition :
Il s’agit d’une crise tonico-clonique généralisée > 5 minutes. Plus de 4 crises sur une période de 4 heures,
quelle qu’en soit l’expression sémiologique, facteur prédictif de survenue d’un état de mal épileptique.

Éléments diagnostiques :
Crise convulsive généralisée tonico-clonique d’emblée

Facteurs de risque :
Cirrhose, pathologie colique, prise de médicaments gastro toxiques et/ou anticoagulants

Signes cliniques :
Morsure de la langue, altération de la conscience, passage de sécrétions par la bouche, relâchement
sphinctérien, convulsions
Diagnostics différentiels : Crise de conversion, hypoglycémie, éclampsie, bas débit
cardiaque

Conduite à tenir :
• Libérer les voies aériennes supérieures
• Ne pas introduire d’objet dans la bouche du patient
• Donner de l’oxygène pour maintenir la SpO2 ≥ 95%
• Installer une voie veineuse périphérique avec 1 litre de NaCl 0,9% à 40 gouttes par minute
• Faire un traitement étiologique (hypoglycémie, hypoxie, hypothermie)
• Administrer Diazépam 10 mg IM ou IV Lente
• Si les convulsions persistent, donner Phénytoine 18-20 mg/kg dose de charge en IM ou IV
Nb : Cas spécifique de la femme enceinte, donner seulement du Dilantin 20 mg/kg

Orientation, Transport et Surveillance :


• Décider de l’orientation avec la famille ou son entourage
• Placer en position latérale de sécurité ou en décubitus dorsal
• Surveiller la SpO2
• Maintenir la PA moyenne à 70-80 mmHg

Manuel des Infirmières - CAN 2019 64


Etat de mal épileptique
Ne pas introduire d’objet dans la bouche du patient • Signes à rechercher
ü Morsure de la langue
ü Altération de la conscience
ü Passage de sécrétions par la
1 • Libérer les voies aériennes supérieures bouche
ü Relâchement sphinctérien
ü Convulsions

2 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95%

• Poser 1 voie veineuse périphérique


3 ü 1 litre de NaCl 0,9% à 40 gttes/min

• Traitement étiologique (hypoglycémie, hypoxie,


4 hypothermie)

Oui
5 Femme enceinte ? • Dilantin 20 mg/kg

Non

• Diazépam 10 mg IM ou IV Lente

Oui
6 Arrêt des
convulsions ?

Non

• Phénytoine 18-20 mg/kg en IM ou IV

Transport
• Orientation à décider avec la famille

• Position : PLS ou décubitus dorsal

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux (SpO2)
ü Maintenir la PA moyenne entre 70-80 mmHg

Manuel des Infirmières - CAN 2019 65


Intoxication au monoxyde de carbone

Définition :
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz incolore et inodore qui se fixe sur l’hémoglobine entrainant
une anoxie tissulaire. La demi-vie d’élimination du CO en air ambiant est de 4 à 5 heures. La toxicité du
CO peut être neurologique centrale, cardiaque et fœtale.

Éléments diagnostiques :
Anamnèse : Tout mode de combustion dans un espace clos ou mal aéré affectant plusieurs victimes.
Histoire d’incendie, notion de malaise, céphalées répétitives, survenant toujours au même endroit, à la
même heure

Signes cliniques :
Malaise, céphalées, vertiges, ébriété, agitation, asthénie, troubles visuels, douleurs abdominales,
troubles digestifs, syndrome coronarien aigu , téguments rougeâtres
Signes de gravité : Perte de connaissance, coma hypertonique hyper réflexique, œdème aigu du
poumon

Conduite à tenir :
• Extraire de l’atmosphère contaminée et faire attention au sur-accident
• Mesurer la SpO2 et donner de l’oxygène à 15 L/min avec un masque à haute concentration
• Installer une voie veineuse périphérique : Ringer Lactate ou NaCl 0,9%, à 40 gouttes par
minute

Orientation, Transport et Surveillance :


• Orienter vers un hôpital disposant des capacités d’oxygénothérapie
• Surveiller les paramètres vitaux
• Donner de l’oxygène en continu

Manuel des Infirmières - CAN 2019 66


Intoxication au monoxyde de carbone
• Signes à rechercher
ü Malaises
ü Céphalées
ü Vertiges
ü Agitation

1 • Extraire de l’atmosphère contaminée

• Mesurer la SpO2
2 • Donner de l’Oxygène 15 L/min

3 • Poser 1 voie veineuse périphérique


ü Ringer Lactate ou NaCl 0,9%, 40 gttes/min

Transport
• Orientation : Hôpital disposant des capacités d’oxygénothérapie

• Position : Indifférente

• Donner de l’oxygène en continu

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux

Manuel des Infirmières - CAN 2019 67


Intoxication éthylique
Définition :
L’ingestion excessive d’alcool est responsable d’une intoxication éthylique aiguë qui doit être prise en
charge comme toute autre intoxication
Consommation d’éthanol à des doses entrainant des perturbations organiques et/ou mentales

Éléments diagnostiques :
Odeur d’éthanol de l’haleine, excitation psychomotrice, propos incohérents, polyurie, ébriété, troubles
de la vigilance, coma

Signes cliniques :
Signes de gravité : État neurologique, troubles respiratoires ou hémodynamiques, nausées
vomissements, irritabilité, hallucinations
Bilan circonstanciel : Heure, type d’alcool et quantité ingérée, prises d’autres toxiques ou
médicaments
Pièges à éviter : Méconnaitre une pathologie associée : inhalation pulmonaire,
hypothermie, convulsions
Complications : Pneumopathie d’inhalation, hypotension, hypoglycémie, crise
convulsive

Conduite à tenir :
• Créer une ambiance rassurante
• Placer en position latérale de sécurité
• Effectuer l’oxygénothérapie adaptée à la saturation si nécessaire
• Donner 100 mg vitamine B1 en IM ou IVD avant de poser une perfusion
• Si hypoglycémie, 1 litre de G 10% à 30 gouttes par minute
• En absence d’hypoglycémie, NaCl 0,9% 1 litre à 30 gouttes par minute
• Si agitation psychomotrice, Diazépam 10 mg en IM et contention

Orientation, Transport et Surveillance :


• Orienter vers un centre adapté
• Mettre une couverture de survie si hypothermie.
• Surveiller état de choc, paramètres vitaux, niveau de conscience et ventilation.
• Transporter en position de confort ou en position latérale de sécurité (si coma).

Manuel des Infirmières - CAN 2019 68


Intoxication éthylique
• Signes à rechercher
ü Odeur d’éthanol de l’haleine
ü Excitation psychomotrice
1 • Rassurer le patient ü Propos incohérents
ü Polyurie,
ü Ebriété
ü Troubles de la vigilance
ü Coma
2 • Placer en PLS

3 • Oxygène : Maintenir la SpO2 ≥ 95%

• Donner 100 mg Vit B1 en IM ou IVD


4 avant de poser la perfusion

Oui
5 Hypoglycémie ? • G 10% 1 litre à 30 gouttes/min

Non

6 • 1 litre de NaCl 0,9% à 30 gttes/min

Non

Agitation Oui
7 psychomotrice ? • Diazépam 10 mg en IM et contention

Transport • Orientation vers un centre adapté


• Couverture de survie si hypothermie

• Position de confort
• Ou PLS si coma

• Surveillance
ü Paramètres vitaux
ü Niveau de conscience
ü Ventilation

Manuel des Infirmières - CAN 2019 69


Pré-éclampsie/Eclampsie
Définition :
Pré-éclampsie : PA > 140/90 mmHg apparue à partir de la 20ème semaine de grossesse sans
antécédent hypertensif
Eclampsie : PA > 160/110 mmHg associée à un ou plusieurs signes suivants : douleurs épigastriques,
nausées, vomissements, céphalées persistantes, réflexe ostéo-tendineux vifs, troubles visuels.

Éléments diagnostiques :
Anamnèse : Pression artérielle avec signes prédictifs : céphalées persistantes, nausées, vomissements
douleurs épigastriques

Signes cliniques :
Malaise, céphalées, vertiges, ébriété, agitation, asthénie, troubles visuels, douleurs abdominales,
troubles digestifs, syndrome coronarien aigu , téguments rougeâtres
Complications : Convulsion (éclampsie), œdème cérébral, hématome rétro placentaire, œdème
pulmonaire, mort fœtale in utero, syndrome HELLP, rupture hépatique,
coagulation intravasculaire disséminée
Conduite à tenir :
Pré-éclampsie
• Contrôler la pression artérielle
• Donner du Ringer lactate 300-500 ml sur 30 minutes pour limiter les conséquences de
l’hypovolémie
• Si FC > 65 bat/min, administrer Labétalol 20 mg IVD
• Prévenir les convulsions
Þ 4 g de MgSO4 en perfusion sur 15-20 minutes
Þ Suivi de 10 g de MgSO4 en IM (5 g chaque fesse)
Þ Si après administration la FR < 10/min, arrêtez MgSO4 et donner de l’oxygène à haut
débit et du gluconate de calcium 1 g en IVL
Eclampsie :
• Même protocole que pour la pré-éclampsie
• Mais ajouter Diazépam 10 mg IVD à renouveler une fois si les crises persistent

Orientation, Transport et Surveillance :


• La patiente doit impérativement être transférée vers un établissement pouvant assurer une
prise en charge obstétrique et néonatale.
• Positionner la patiente en décubitus latéral gauche
• Surveiller les signes vitaux, la diurèse et les réflexes ostéo-tendineux

Manuel des Infirmières - CAN 2019 70


Pré-éclampsie/Eclampsie
• Signes à rechercher
Pré-éclampsie ü Céphalées sévères
ü Somnolence,
ü Troubles visuels

1 • Contrôler la TA

2 • Donner Ringer Lactate, 300-500 ml sur 30 min

3 FC > 65/min ? • Labetalol 20 mg IVD si FC > 65/min

• 4 g de MgSO4 en perfusion sur 15-20 min


4 Puis
• 10 mg MgSO4 en IM (5 mg dans chaque fesse)

5 FC < 10/min ? • Arrêt MgSO4


• Oxygène à haut débit

• Gluconate de calcium 1 g en IVL

• Même protocole que la pré-éclampsie


Eclampsie • et ajouter Diazépam 10 mg IVD

Transport
• Orientation vers une institution adaptée à la prise en
charge obstétricale et pédiatrique

• Position décubitus latérale gauche

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü Réflexe ostéo-tendineux

Manuel des Infirmières - CAN 2019 71


Accouchement inopiné
Définition :
Ensemble des phénomènes mécaniques et physiologiques qui surviennent lors de la naissance d’un bébé
mais de façon non programmée.

Éléments de diagnostic :
• Vérifier les paramètres maternels généraux : PA, FC, FR, SpO2, T°C
• Évaluer la situation obstétricale (parité, terme, déroulement de la grossesse, présentation,
contractions, dilatation, engagement, poche des eaux)
• Évaluer la vitalité fœtale : FC, mouvements fœtaux

Signes cliniques :
Envie irréversible de pousser, dilatation de l’anus, bombement de la vulve lors des contractions
Signes de gravité : procidence du cordon, hémorragies, signes de choc
Pièges à éviter : ne pas tenter des manœuvres intempestives
Conduite à tenir :
• Réaliser l’évaluation du patient
• Contrôler le score de Malinas (Voir p.74) pour évaluer si l’accouchement est imminent
Si Score < 5 :
• Placer une voie veineuse avec Ringer Lactate à 40 gouttes par minute
• Positionner en décubitus latéral gauche
• Transport vers une maternité
Si Score > 5 : Évaluer le type de présentation par toucher vaginal
Þ Présentation céphalique :
• Expulsion et dégagement physiologique.
• Couper le cordon et assurer les soins et la réanimation du nouveau-né
• Assurer les soins de la mère et donner 10 UI d’Ocytocine en IM ou IVL
• Si hémorragie : faire un massage utérin et administrer 10 UI d’Ocytocine, contrôler état de
choc
Þ Présentation de siège ou transverse :
• Laisser progresser sans toucher
• Si procidence du cordon : Limiter le temps passé sur site
*Remettre le cordon dans le vagin, si impossible, poser des compresses humides
*Refouler la présentation de 2 doigts
*Prévenir le service receveur

Orientation, Transport et Surveillance :


• Transporter la patiente allongée sur la civière en position latérale de sécurité gauche
• Assurer une surveillance continue incluant les paramètres vitaux et l’évaluation des pertes
• Masser manuellement l’utérus pour surveiller et entretenir la tonicité utérine

Manuel des Infirmières - CAN 2019 72


Accouchement inopiné
• Évaluer la situation obstétricale :
parité, terme, déroulement de la
• Evaluer la patiente grossesse, présentation,
contractions, dilatation,
• Contrôler le score de Malinas (p.74) engagement, poche des eaux
• Évaluer la vitalité fœtale : FC,
mouvements fœtaux

Score de Malinas < 5 Score de Malinas > 5

• Placer une voie veineuse, Ringer • Pratiquer un toucher vaginal pour


Lactate à 40 gttes/min évaluer la présentation fœtale

• Placer en Décubitus latéral gauche

Présentation de siège
Présentation céphalique
ou transverse

• Expulsion physiologique, puis


• Laisser progresser sans toucher
couper le cordon ombilical

• Soins du nouveau né et
réanimation si nécessaire

• Donner d’Ocytocine 10 UI à Procidence du • Limiter le temps passé sur


la mère en IM ou IVL cordon ? le site
• Remettre le cordon dans
le vagin si possible ou
Hémorragie du mettre des compresses
post partum ? • Massage utérin
humides
• Ocytocine 10 UI
• Refouler la présentation
• Contrôler état
de 2 doigts
de choc

Transport
• Orientation vers un établissement pouvant assurer
la prise en charge obstétricale et pédiatrique

• Position décubitus latérale gauche


• Evaluation des pertes
• Massage manuel de l’utérus
• Surveillance
ü Des paramètres vitaux
ü Des signes de choc

Manuel des Infirmières - CAN 2019 73


Score de Malinas
Evaluation de l’imminence d’un accouchement

Durée du Durée des Intervalle entre Perte


Parité Score
travail contractions les contractions des eaux

1 < 3 heures < 1 minute > 5 minutes Non 0

Entre Récente
2 1 minute Entre 3 et 5 minutes 1
3 et 5 heures ( < 1 heure)

< 3 minutes
3 et plus > 6 heures > 1 minute > 1 heure 2
(Au moins 2 en 5 min)

Si le score est > 5, l’accouchement est imminent

Manuel des Infirmières - CAN 2019 74


Prise en charge psychologique

Objectifs :
• Savoir accueillir une personne qui exprime une souffrance psychologique et la transporter en
toute sécurité
• Connaître ses limites pour ne pas se mettre soi-même en danger
• Apprendre les techniques de communication à mettre en place face à des personnes en
souffrance ou en détresse psychologique.
• Apprendre à faire un transfert approprié ( à qui ?, quand ?, comment ? )

Manuel des Infirmières - CAN 2019 75


Psychose
Définition :
La psychose est une perte de contact temporaire avec la réalité qui indique la présence de maladies
mentales sous-jacentes comme la schizophrénie, la maladie d'Alzheimer, le trouble bipolaire ou la
dépression psychotique. Elle se caractérise par des distorsions de la pensée, ainsi que par une gamme
d’émotions inappropriées ou restreintes. Elle se caractérise aussi par des altérations : de la cognition, de
la perception, du comportement et des émotions.

Signes cliniques :
Comportement anormal ou désorganisé (discours incohérent ou hors de propos, altération de la mémoire,
négligence de soi, apparence peu soignée). Délires (fausses croyances que la personne soutient
fermement). Hallucinations (perception de voix ou vision de choses qui n’existent pas). Négligence à
l’égard de responsabilités habituellement assumées dans le cadre d’activités professionnelles, scolaires,
familiales ou sociales. Symptômes maniaques : Euphorie anormale, trop d’énergie, logorrhée excessive,
grande irritabilité, réduction du temps de sommeil, comportement imprudent pendant plusieurs jours.
Signes de gravité : Agitation, excitation, inactivité ou hyperactivité, apathie marquée.
Diagnostic différentiel : Intoxication ou sevrage lié à l’alcool ou à une substance
psychoactive. Une confusion mentale provoquée par un
paludisme cérébral, un traumatisme crânien, une hypoglycémie
ou une infection systémique

Conduite à tenir :
• Évaluer le danger (pour soi, pour le patient et pour les autres)
• Garantir la sécurité : Rester calme, retirer les objets dangereux, parler calmement, établir un
contact visuel et rassurer le patient
• Contrôler les signes vitaux
• Collecter les informations sur la situation : durée, ingestion de substances comme alcool ou
médicaments, maladies (diabète en particulier)

Orientation, Transport et Surveillance :


• Orienter vers un hôpital psychiatrique
• Surveiller les paramètres vitaux
• Lors du transport, la contrainte physique est envisageable si les mesures visant à calmer le
patient ont échoué ou si le patient atteint un état d’agitation sévère dans lequel il existe un
risque significatif d’automutilation ou de blessure sur autrui.

Manuel des Infirmières - CAN 2019 76


Psychose
• Signes à rechercher
ü Discours incohérent ou hors
de propos
ü Apparence peu soignée
ü Délire,
ü Hallucinations
ü Euphorie anormale
ü trop grande énergie
ü Logorrhée excessive
ü Grande irritabilité

1 • Evaluer le danger (pour soi, pour le patient et pour les autres)

• Afficher un comportement sécuritaire:


ü Rester calme
2 ü Retirer les objets dangereux
ü Parler calmement
ü Etablir un contact visuel
ü Rassurer le patient

3 • Contrôler les paramètres vitaux

4 • Collecter les informations sur la situation : durée, ingestion


de substances comme alcool ou médicaments, maladies
(diabète en particulier)

Transport • Orientation vers un hôpital psychiatrique

• Envisager la contrainte physique en cas :


ü D’échec des mesures d’apaisement du patient
ü Agitation sévère
ü Risque d’automutilation
ü Risque d’agression sur autrui

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux

Manuel des Infirmières - CAN 2019 77


Conduites auto-agressives et suicidaires

Définition :
Automutilation : L’automutilation se caractérise par des blessures et dommages physiques directs, avec
ou sans intention suicidaire.
Tentative de suicide : Le suicide est l'acte délibéré de mettre fin à sa propre vie.

Conduite à tenir :
• Réaliser l’évaluation primaire (évaluation des signes vitaux)
• Si les signes vitaux sont stables, soigner les blessures ou prendre en charge les intoxications
selon leurs protocoles respectifs.
• Garantir la sécurité : Rester calme, retirer les objets dangereux, parler calmement, établir un
contact visuel et rassurer le patient
• Collecter les informations sur la situation

Orientation, Transport et Surveillance :


• Orienter vers un hôpital psychiatrique
• Surveiller les paramètres vitaux

Manuel des Infirmières - CAN 2019 78


Conduites auto-agressives et suicidaires

1 • Réaliser l’évaluation primaire • Voir p.6-7

2 • Monitoring de : TA, SpO2, FC, FR, T°C

• Soigner les blessures ou prendre en charge les intoxications


3 selon leurs protocoles respectifs

• Afficher un comportement sécuritaire:


ü Rester calme
ü Retirer les objets dangereux
4 ü Parler calmement
ü Etablir un contact visuel
ü Rassurer le patient

• Collecter les informations sur la situation : durée, ingestion


5 de substances comme alcool ou médicaments, maladies
(diabète en particulier)

Transport
• Orientation vers un hôpital psychiatrique

• Surveillance
ü Des paramètres vitaux

Manuel des Infirmières - CAN 2019 79

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