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1. Énoncé
Monsieur Lumière travaille pour l’entreprise Aucourant depuis 5 ans. S’estimant victime de
harcèlement au travail, il expose cette situation auprès de l’inspecteur du travail, en
adressant à ce dernier un courrier. Par suite, à l’occasion de la visite de l’inspecteur du
travail, l’employeur refuse de lui communiquer quelque document que ce soit. Il estime, en
effet, ne pas avoir à se justifier pour des faits qui reposent sur une accusation qu’il estime
totalement infondée ! Par ailleurs, Monsieur Lumière, qui ne perçoit pas une prime qui est
pourtant prévue par la convention collective pour l’ensemble des salariés, décide de saisir le
Conseil des prud’hommes. L’employeur invoque l’incompétence de la juridiction prud’homale
au profit du tribunal judiciaire.
2. Corrigé
2. Cas pratique
2.1. Énoncé
L'entreprise Aucourant souhaite recruter un électricien. Elle vient de passer une annonce
dans la presse spécialisée. Plusieurs candidats sont auditionnés pour le poste. Monsieur
Léclair est finalement recruté. Il faut avouer que son profil est alléchant puisqu'il a
notamment indiqué dans son CV qu'il a occupé un poste, juste après sa formation, dans une
grande entreprise de la région. Pourtant, au bout de 5 mois, Monsieur ◊ rencontre
fortuitement son concurrent, qui lui apprend qu'en réalité Monsieur Léclair a effectué un
stage de 4 mois auprès du responsable. Monsieur Aucourant n'en revient pas car Monsieur
Léclair lui donne satisfaction. Pour autant, il veut savoir s'il peut invoquer la nullité du contrat
de travail ?
Madame Durite a été écartée alors même qu'elle pensait avoir toutes les compétences
requises. Plusieurs questions lui ont été posées dont elle doute de la validité. L'entreprise
Aucourant lui a notamment demandé son affiliation syndicale. De nature très franche, elle a
répondu ouvertement. Par contre, aux questions sur sa situation maritale, elle a omis de
répondre qu'elle était fiancée et enceinte de 2 mois.
2.2. Corrigé
Par application des dispositions du Code civil, plus spécialement des articles 1131 et 1137, le
dol est un vice du consentement qui emporte nullité relative du contrat et qui
consiste « pour un contractant d'obtenir le consentement de l'autre par des manœuvres ou
des mensonges ». Un employeur peut solliciter l'annulation du contrat de travail s'il parvient
à établir que les manœuvres du salarié ont été déterminantes dans son embauche (Cass.
soc., 18 déc. 2001, n° 99-46.255).
En l'espèce, le salarié a mentionné dans son CV « l'occupation d'un poste dans une
entreprise de la région ». La mention d'une expérience professionnelle imprécise et
susceptible d'une interprétation erronée dans un CV n'est pas suffisante pour obtenir la
nullité du contrat de travail pour dol (Cass. soc., 16 févr. 1999, n° 96-45.565 : JurisData
n° 1999-000668).
Il paraît dès lors délicat de reconnaître l'existence d'un dol permettant l'annulation du contrat
de travail.
D'une manière générale, la collecte d'informations ne doit pas porter atteinte au respect dû à
la vie privée du candidat (C. civ., art. 9).
L’article L. 1221-6 du Code du travail dispose que « les informations demandées, sous
quelque forme que ce soit, au candidat à un emploi ne peuvent avoir comme finalité que
d'apprécier sa capacité à occuper l'emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles. Ces
informations doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l'emploi proposé ou avec
l'évaluation des aptitudes professionnelles. Le candidat est tenu de répondre de bonne foi à
ces demandes d'informations ».
Par ailleurs, « aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement […]
en raison de […] de sa situation de famille ou de sa grossesse, […], de ses activités
syndicales ou mutualistes, […] » (C. trav., art. L. 1132-1).
L’article L. 1225-1 du Code du travail précise que « l'employeur ne doit pas prendre en
considération l'état de grossesse d'une femme pour refuser de l'embaucher […] ». Selon
l'article L. 1225-2 du Code du travail, la femme candidate à un emploi ou salariée n'est pas
tenue de révéler son état de grossesse, sauf lorsqu'elle demande le bénéfice des dispositions
légales relatives à la protection de la femme enceinte.
Les questions relatives à l'appartenance syndicale du candidat constituent, sans qu'il y ait
lieu de tenir compte de l'incidence de la réponse faite par le travailleur sur les décisions de
l'employeur, une atteinte à la liberté syndicale (Cass. soc., 13 mai 1969 : Bull. civ. V,
n° 314).
Une dérogation est prévue en l'article L. 1133-1 du Code du travail, par laquelle il est
possible à l'employeur de solliciter du candidat des informations sur des critères en principe
illicites. Une différence de traitement peut être justifiée par une exigence professionnelle
essentielle et déterminante pour autant que l'objectif soit légitime et l'exigence
proportionnée.