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Au-delà de la nécessaire intervention de l’État pour corriger les défaillances de marché celui-ci a aussi
un rôle à jouer dans la régulation de l’économie, la mise en œuvre des politiques publiques et
l’organisation de la vie en société.
L’État dispose également de nombreuses institutions spécialisées, à l’échelon national comme au
niveau local. Il est libre d’orienter et de gérer son budget en fonction des objectifs de politique
budgétaire qu’il s’est fixés.
En parallèle de la régulation par le marché, l’État doit intervenir pour mener des politiques économiques et
sociales.
MUSGRAVE l’État doit assurer trois fonctions essentielles qui, par leurs interactions, définissent la
politique menée.
Pour mener à bien sa politique économique, sociale et écologique, l’État dispose d’institutions
spécialisées opérant au niveau national ou local.
Depuis les lois sur la décentralisation de 1982, 2003 et 2013, l’État délègue de plus en plus de
compétences aux collectivités territoriales, jugées plus à même de répondre aux besoins de la
population.
La répartition des missions entre les di férentes collectivités locales est très précise (tab. 8.1).
Covid
hausse des dépenses publiques pour faire face à la crise sanitaire et économique
aides d’urgence pour les entreprises, le financement du chômage partiel ou le plan de
relance.
À la différence des ménages ou des entreprises, l’État dispose d’un horizon de vie infini et a donc la
capacité, dans la mesure du raisonnable, d’augmenter ses ressources.
L’ensemble des recettes et dépenses publiques sont retracées dans un document comptable, préparé
par le gouvernement et voté par le Parlement, que l’on appelle « loi de finances ».
Établi pour une année civile, il ne s’applique qu’aux administrations publiques centrales.
Les dépenses publiques
Les dépenses publiques correspondent aux sommes dépensées par l’État en valeur ou en pourcentage
du PIB.
Afin de financer ses dépenses, l’État est le seul agent économique qui a le pouvoir de lever l’impôt.
Les recettes de l’État impôts directs et indirects + différentes taxes et contributions et des cotisations
sociale prélèvements obligatoires
Les cotisations sociales recouvrent l’ensemble des versements que les individus
et leurs employeurs effectuent aux administrations de sécurité sociale et aux
régimes privés.
Les cotisations sociales sont soit patronales (à la charge des employeurs), soit salariales (à la charge des
salariés).
Les impôts directs sont supportés par des contribuables identifiés par
l’administration (on parle de « personnes assujetties à l’impôt ») et généralement
payés à date fixe, directement au service fiscal concerné.
C’est le cas notamment de l’impôt sur le revenu (IR), de l’impôt sur les sociétés
(IS), de la taxe d’habitation, etc.
Les impôts indirects sont inclus dans le prix des biens et des services consommés.
Ils sont collectés par un tiers qui les reverse ensuite à l’État. C’est le cas
notamment de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ou des droits de succession.
Historiquement, la TVA constitue la recette la plus importante pour l’État, suivie de l’impôt sur le
revenu et de l’impôt sur les sociétés.
Une analyse de l’évolution des finances publiques
Le budget de l’État est très rarement à l’équilibre, l’État dépensant plus qu’il ne prélève.
Calculé chaque année en valeur ou en pourcentage du PIB, le déficit public représente le besoin de
financement des administrations publiques
Le déficit public est un flux résultant de la différence entre les dépenses et les recettes.
La dette publique, le plus souvent exprimée en pourcentage du PIB, est un stock qui augmente en fonction
de l’importance des déficits accumulés.
L’État français est en déficit au moins depuis 1980. On a constaté une aggravation de celui-ci lors de la
crise économique survenue après 2007 et encore plus après la crise de la Covid-19, commencée en
2020. Cette accumulation des déficits nourrit et augmente la dette publique
Covid
Cela s’explique par un double phénomène : une augmentation des dépenses liées au «
coût de la crise » et une baisse du PIB. Logiquement, l’augmentation du numérateur et
la forte dégradation du dénominateur fait chuter le ratio.
La soutenabilité de la dette publique
L’important lorsque l’on aborde la dette publique n’est pas tant son niveau (ex. : la dette publique
américaine représente 105,47 % du PIB en 2017, celle du Japon 236,4 % du PIB) que la soutenabilité de
la dette elle-même et des intérêts associés.
La soutenabilité d’une dette tient à son caractère remboursable par l’acteur qui la contracte.
Chiffres-clés
Soutenabilité et solvabilité sont intimement liées. La soutenabilité de la dette d’un État dépend :
De la capacité de ce dernier à lever de nouveaux impôts ou diminuer ses
dépenses, limitant ainsi le déficit public annuel et donc l’alimentation de la dette
Des perspectives de croissance. Une croissance plus forte permet de dégager des
recettes supplémentaires, c’est un signe de santé économique. Le PIB s’en trouve
augmenté et le ratio Dette/PIB diminue a contrario. De plus, si une dette est
contractée afin de financer des investissements utiles, l’endettement n’est pas
dommageable en soi, bien au contraire.
Des anticipations des marchés financiers. En effet, lorsqu’un État est en déficit, il
emprunte sur les marchés financiers afin de combler son besoin de financement. Cet
emprunt est soumis au versement de taux d’intérêt. Or, lorsque les marchés financiers
(les prêteurs) estiment que le pays est capable de contrôler l’évolution de sa dette
publique et que la probabilité de ne pas rembourser est négligeable, les taux d’intérêt
auquel l’État emprunte sont bas (fig.8.5).
Le taux d’intérêt correspond au prix de l’argent : celui qui emprunte paye un intérêt à
celui qui lui a prêté une somme. En général, ce taux est positif : si j’emprunte 1 000 € à
2 %, alors en plus des 1 000 € (le capital), je devrai verser 20 € (les intérêts) à la banque.
Or, depuis quelques années, certains États comme la France, empruntent à un taux d’intérêt négatif.
C’est donc le prêteur qui verse de l’argent à l’emprunteur pour lui fournir de l’argent. Si
j’emprunte la même somme de 1000 € à – 2 %, je devrai rembourser… 980 € !
Même si cette situation est paradoxale et révèle une fragilité des marchés financiers,
c’est une très bonne nouvelle pour les États qui peuvent emprunter sans augmenter
leur dette publique.