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SAVOIR-FAIRE DU PROGRAMME :
- Savoir calculer, lire et interpréter des propor ons, des pourcentages de répar on, les taux de varia on, taux
de varia on cumulé, coe cient mul plicateur, indice simple, moyenne arithmé que.
- Savoir lire un tableau à double entrée et des représenta ons graphiques.
PLAN DU CHAPITRE
EC3 – Raisonnement appuy sur un dossier documentaire « À l’aide de vos connaissances et du dossier
documentaire… »
• Vous montrerez que le numérique transforme le travail et l’emploi.
• Vous montrerez que les évolu ons des formes d'emploi rendent plus incertaines les fron ères entre emploi,
chômage et inac vité.
• Vous montrerez que certaines évolu ons de l'emploi peuvent reme re en cause le pouvoir intégrateur du travail.
Disserta on
• Comment l'évolu on des modèles d'organisa on du travail transforme-t-elle les condi ons de travail ?
• Le travail est-il encore facteur d'intégra on sociale aujourd'hui en France ?
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LISTE DES EXPOSÉS INDIVIDUELS
RAPPEL : les élèves s’inscrivent pour présenter un sujet à travers un support (quand c’est le cas).
L’oral se déroulera selon les critères du grand oral, sans support, et donnera lieu à une note.
Durée : 5 minutes
Les supports sont disponibles sur Moodle
N° Intitulé Support
sujet
Le travail a ainsi une image ambiguë dans votre généra on, à l’image de notre société :
désiré à travers toutes les injonc ons qui vous sont faites (ques onnaires d’orienta on, discours
o ciel émancipateur par le travail…), il est aussi redouté et parfois considéré comme une
sou rance tant il prend la place d’ac vités semble-t-il bien plus agréables – les loisirs, dormir… Les
économistes néoclassiques en viennent même à postuler une préférence incondi onnelle des
agents pour les loisirs face au travail (la désu lité du travail), que seul le salaire peut venir
compenser ! => homoeconomicus
Le travail est une ac vité humaine de créa on de richesse. Il peut être rémunéré ou non.
L’emploi est un statut professionnel dans lequel une personne exerce une ac vité rémunérée.
Ainsi ne oyer son logement est un travail (domes que), mais être un personnel d’entre en est un
emploi.
On réalise un travail, on occupe un emploi.
=>Il faudra donc faire a en on au choix des termes que vous emploierez !
La deuxième moi é du XXème siècle a été une période de profondes muta ons qu’a connu
le monde du travail, par la succession de deux périodes contrastées – les Trente Glorieuses
(1945-1975) et le plein emploi, les Trente Piteuses (1975-2005) et le chômage de masse.
- l’emploi est sures mé : il y a des personnes en emploi à temps par el qui souhaiteraient travailler davantage et
pourraient donc être considérées comme chômeuses, c’est le sous-emploi,
- l’ac vité est sous-es mée : il y a des inac fs qui ne sont pas inscrits au chômage mais qui souhaiteraient travailler
= le halo du chômage
D’une manière globale, les statuts d’emploi ont connu deux profondes muta ons :
- la salarisa on importante de la popula on ac ve occupée au cours du XXème siècle, la part des salariés a eignant
90% des emplois au début des années 2000,
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- le développement de l’emploi atypique depuis les années 1980, la part des temps par el
a eignant 18% des emplois, et celle des contrats courts 15%.
Mais là aussi les fron ères entre ces di érents statuts d’emploi s’estompent avec le
développement de statuts alterna fs comme l’auto-entrepreneuriat, qui permet à un
inac f, un chômeur, un salarié ou un indépendant, d’exercer une ac vité professionnelle
complémentaire ou complète sous ce statut : créer son propre emploi rapidement, avec
des démarches administra ves simpli ées et des aides scales incita ves. Ainsi, des
chômeurs ou des salariés peuvent dans le même temps exercer une ac vité non salariée !
Exercice d’applica on
La mul plicité des formes d’emploi pousse à s’interroger sur la qualité des emplois qu’occupent les
individus. sont-ils tous épanouissants ? Assurent-ils une rémunéra on su sante ? … Tout l’enjeu réside alors dans la
dé ni on des critères de la qualité des emplois d’un pays en général ou qu’un individu occupe en par culier.
Selon l’OCDE, la qualité de l’emploi correspond aux di érentes caractéris ques de l’emploi qui apportent au
salarié :
- un revenu d’ac vité de qualité : ce e dimension prend en compte le revenu d’ac vité mais également son niveau
dans l’échelle des revenus du pays,
- une sécurité sur le marché du travail : elle se mesure au risque de chômage et des alloca ons perçues en cas de
chômage.
- un environnement de travail de qualité : pour les mesurer, on s’appuie sur la fréquence du stress au travail,
caractérisé par la conjugaison de niveau élevé de demandes professionnelles et de ressources insu santes pour y
faire face.
Mais la qualité des emplois est de plus en plus mesurée mesurée avec des indicateurs qualita fs supplémentaires
comme les perspec ves de carrière et de forma on qu’o re un emploi (possibilité de promo ons, accès à des
forma ons con nues quali antes), la variété des tâches qui sont proposées pour le poste occupé (caractère non
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rou nier du travail accompli), ainsi que des critères
sanitaires (risques de maladies professionnelles, postures
inconfortables…), environnementaux (exposi on à des
produits dangereux ou polluants…) et de discrimina on
(exposi on à des remarques ou injures sexistes…).
Exercice d’applica on
2. Voici 5 situa ons d’emploi. Disposez-les dans le graphique en radar ci-dessous par un code couleur en reliant
les points posi onnés, a n de caractériser la qualité de l’emploi.
-Samuel, 25 ans, a un bac +5 en informa que, il est auto-entrepreneur, et a des revenus élevés mais très
instables. Il travaille chez lui dans son studio parisien, il ne co se pas à la sécurité sociale, il e ectue de
nombreuses tâches polyvalentes en programma on informa que, il est en contact avec de grandes
entreprises qui veulent l’embaucher.
-Simone a 59 ans, elle est secrétaire administra ve dans la fonc on publique. Elle travaille depuis 15 ans dans
sa mairie, et gagne 1700 € par mois. Elle a hâte de par r en retraite depuis qu’un nouveau Directeur
général des services est arrivé et souhaite modi er l’ensemble des fonc ons des postes administra fs.
-Sabri a 34 ans et est ouvrier quali é chez Airbus avia on. Il est en CDI et passe en ce moment une forma on
con nue pour passer chef d’équipe. Il gagne 2200 € par mois. Il espère vivement avoir sa promo on car le
caractère rou nier de son travail l’ennuie de plus en plus.
-Ma hieu, 40 ans, est professeur. Il travaille depuis 17 ans dans son lycée rural où il est reconnu
professionnellement. Il gagne 2500 € par mois. En plus de ses fonc ons, il forme également des
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professeurs stagiaires à l’Université et enseigne également en sec on européenne suite à des forma ons
con nues. Il hésite à demander sa muta on pour un grand lycée de centre-ville.
-Malika, 19 ans, a raté son baccalauréat. Elle est employée en CDD dans la restaura on où elle fait la plonge en
cuisine. Elle travaille les soirs et les week-end à une cadence très rapide et près de sources de chaleur et
d’eau brûlantes.
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II - LES ÉVOLUTIONS DE L’ORGANISATION DU TRAVAIL
Documents p 266 à 271
Le monde du travail a connu ses plus profondes muta ons dans l’enceinte des entreprises, du fait de la
modi ca on des procédés d’organisa on des postes de travailleurs. Ce sont ces muta ons des organisa ons du
travail que nous allons décrire ici.
L’organisa on du travail correspond aux modalités de répar on des tâches et des fonc ons entre les travailleurs
au sein des entreprises.
Le Taylorisme :
C’est l’ingénieur Frederick Taylor qui le premier va proposer une ré exion théorique sur la manière
d’organiser le travail a n de le rendre le plus produc f possible. C’est l’Organisa on scien que du
travail ou Taylorisme qui va marquer au début du XXème siècle le monde de l’entreprise jusqu’à
aujourd’hui encore.
L’organisa on scien que du travail (OST) consiste à ra onaliser le travail dans l’entreprise sur la base
d’observa ons scien ques pour le rendre plus e cace.
A par r de ses observa ons, Taylor dé nit trois grands principes d’organisa on qui vont se propager dans
les industries au cours de la première moi é du XXème siècle :
- la division ver cale du travail : le bureau des études où siègent les ingénieurs dé nit un « one best way » pour le
processus de produc on que les ouvriers doivent appliquer. La ré exion sur les tâches à accomplir est re rée aux
ouvriers pour la transférer aux ingénieurs,
- la division horizontale du travail : les tâches sont simpli ées à l’extrême et les ouvriers doivent se spécialiser dans
une tâche pour la maîtriser à l’extrême par la répé on du geste, c’est la spécialisa on de l’ouvrier,
- le chronométrage et le salaire au rendement : pour éviter la « ânerie systéma que » à laquelle les salariés
peuvent se livrer, il faut minuter toutes les tâches et contrôler l’ac vité des salariés, tout en xant un salaire à la
tâche incita f plutôt qu’un salaire horaire.
Le Fordisme :
L’industriel Henry Ford va dans une même logique scien que compléter le taylorisme par l’ajout de trois
principes :
- les hausses salariales pour déliser les salariés et éviter le turn-over : c’est l’introduc on
du $5 a day,
- la standardisa on des pièces, pour produire en
série des grandes quan tés de produits similaires
(la Ford T dont Henry Ford disait « les
consommateurs pourront choisir la couleur tant
qu’elle est noire »),
- le travail à la chaîne pour éviter les
déplacements des ouvriers, le travail est posté et
ce sont les pièces qui dé lent devant eux.
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Les organisa ons tayloriennes (taylorisme et fordisme) vont assurer jusqu’aux années 1970 la prospérité de
l’industrie occidentale, en par culier pendant la période des Trente Glorieuses, générant une produc on et une
consomma on de masse.
Les années 1960 font apparaître les limites des organisa ons tayloriennes : faible réac vité aux
uctua ons, manque de variété et faible qualité des produits, sou rance physique et psychologique des ouvriers
au travail. Les évènements de Mai 68 ainsi que les revendica ons postmatérialistes qui s’y manifestent marquent un
désir des salariés et des consommateurs de changement.
Organisa on du travail post-tayloriennes : nouvelles formes d’organisa ons du travail reposant sur la exibilité
et l’implica on des salariés.
Ces NFOT reme ent donc radicalement en cause les deux principes tayloriens :
- produire en masse des produits iden ques,
- ne pas faire con ance aux salariés.
La exibilité du travail repose sur le principe d’adapter quan ta vement et qualita vement les salariés aux
uctua ons de la demande. Elle repose sur la varia on des e ec fs employés, ainsi que sur leur polyvalence.
Le management par cipa f repose sur une logique d’implica on et de par cipa on des salariés aux prises de
décision. Il repose sur les principes d’autonomie, de qualité, de responsabilité.
Les salariés sont ainsi mis devant leurs responsabilités en les faisant travailler en groupes autonomes ou semi-
autonomes pour déterminer la meilleure manière d’organiser le travail, d’améliorer la qualité des produits réalisés, ou
de ré échir à une améliora on des
condi ons de travail. Plusieurs
exemples embléma ques
représentent ce e logique :
- le kaisen chez Toyota où les
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salariés sont sollicités pour proposer des améliora ons dans une logique d’évalua on con nue du processus de
produc on,
- les unités élémentaires de travail (UET) chez Renault où des groupes de 8 à 12 salariés se voient con er des
responsabilités opéra onnelles.
De mul ples organisa ons du travail coexistent ainsi de nos jours, en fonc on des contraintes des di érents
secteurs d’ac vité. Nous voyons dans le document ci-contre que les organisa ons tayloriennes sont encore très
présentes dans les secteurs tradi onnels, impliquant des salariés peu quali és (tex le, transport…) alors que les
formes post-tayloriennes sont bien plus présentes dans les services nanciers et commerciaux ainsi que dans
l’industrie de pointe.
Ainsi, les cadres et professions intellectuelles supérieures, disposant d’un capital humain important leur
perme ant de rer par des nouvelles technologies et de s’impliquer dans le management par cipa f ont vu leurs
condi ons de travail s’améliorer ne ement, gagnant en responsabilités et en autonomie, et voyant des
algorithmes e ectuer les tâches rébarba ves.
A l’opposé, les salariés les moins quali és, quand ils n’ont pas vu leurs emplois supprimés, restent dans un
cadre taylorien assez strict, renforcé par le numérique qui est u lisé comme moyen de contrôler davantage la
cadence et la qualité de leur travail : l’ouvrier doit par exemple suivre une cadence imposée par un automate ou un
ordinateur, remplaçant la vieille chaîne de produc on.
Exercice d’applica on
Concernant maintenant tous les salariés, les possibilités qu’o re le numérique et la mise en responsabilité des
salariés comme le télétravail par exemple s’accompagnent d’avantages et d’inconvénients :
- les NFOT perme ent une plus grande autonomie dans le travail pour les salariés : ils peuvent par exemple dé nir
leur temps de travail sans être contraint par une règle (35h semaine par exemple), ils peuvent davantage concilier leurs
vies personnelle et professionnelle par le recours au numérique (réunions virtuelles sans avoir à se déplacer de chez
soi, faire sa comptabilité chez soi plutôt qu’au bureau…). Les ou ls numériques ont aussi permis d’éliminer des tâches
pénibles physiquement, ou chronophages…
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La pra que du télétravail
Ques onnaire :
Synthèse : Quels sont les principaux progrès sociaux réalisés au cours du xx' siècle? Quels en
sont les facteurs explica fs?
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1. Quelles sont les causes des sou rances physiques au travail ?
2. Quel type de salarié est concerné par ces sou rances ?
9’ – 12’30
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3. Quels nouveaux services sont o erts par les supermarchés ?
4. Quel en est l’e et sur les condi ons de travail des salariés ?
5. Comment expliquer le fait que la majorité des salariés ne souhaite pas être arrêté ?
15’ – 18’
6. Quelles sont les sou rances psychologiques au travail ?
7. Quelles en sont les causes ?
25’40 – 29’
8. Pourquoi les jeunes salariés sou rent-ils également ?
Exercice d’applica on
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Il nous reste à étudier le caractère intégrateur ou non du travail et de l’emploi dans nos sociétés
contemporaines.
RAPPEL : L’intégra on sociale est un processus par lequel un individu acquiert les valeurs et
normes d’un groupe social en vu de lui appartenir. Elle est le résultat de la socialisa on.
Pour le sociologue Robert Castel, le lien social issu de l’emploi est devenu prépondérant
quand a émergé la « société salariale » : il s’agit de l’extension de la condi on de salarié à la très
grande majorité de la popula on qui travaille (plus de 90%) : la société est faite en grande par e
de salariés. L’iden té des travailleurs ainsi que la majorité des rapports sociaux sont ainsi
majoritairement a achés au salariat (les con its sociaux opposent les salariés au patronat,
l’opinion publique associe le travail au salariat…), ce qui développe une conscience collec ve
commune aux travailleurs.
Pour Serge Paugam, le chômage ne correspond donc pas seulement à la perte des liens
sociaux mais également au jugement dévalorisant qui est porté sur les exclus qui renforce leur
isolement : ce sont des « assistés », qui « méritent leur sort », « s’ils le voulaient vraiment, ils s’en
sor raient ». Ce qu’il appelle la disquali ca on sociale.
RAPPEL : Le processus de disquali ca on sociale est celui au cours duquel la rupture successive
des liens sociaux mène à la marginalisa on d’un individu qui perd ainsi toute reconnaissance
sociale.
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Le processus de disquali ca on se produit selon plusieurs étapes :
- la fragilité : quand un ou plusieurs évènements viennent fragiliser les liens sociaux : licenciement,
divorce…
- la dépendance : quand la personne con nue d’être reliée au reste de la société mais par les
disposi fs de l’assistance publique (RSA…). Les autres liens sociaux eux lâchent (pas besoin de
solidarité familiale puisque le RSA existe pensent les membres de la famille, les amis…)
- la rupture et la marginalité : quand les aides cessent : rupture du dernier lien social et début de la
marginalité (SDF…)
Le sociologue S. Paugam montre que l’intégra on par le travail et l’emploi peut être remise
en cause par :
- une insa sfac on au travail (tâches pénibles, travail sous-quali é…) causée par le fait que son
travail ne permet pas au salarié d’a eindre les objec fs xés par l’employeur et lui semble sans
intérêt, mal rétribué et faiblement reconnu dans l’entreprise,
- une instabilité de l’emploi (CDD, intérim…) causée par le fait que son emploi est incertain, qu’il
ne peut prévoir son avenir professionnel. Le salarié est vulnérable, et ne béné cie pas de tous les
droits sociaux associés à l’emploi (retraite, assurance maladie et chômage…)
Cela entraîne des formes d’intégra on incomplètes (intégra ons incertaine, laborieuse)
voire disquali antes.