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Les silences

 Définition :
comportement non verbal initié par l’aidant ou par l’aidé qui a une signification
dans le déroulement de la rencontre et qui fait partie de la communication
interpersonnelle.
absence délibérée ou non délibérée d’intervention verbale de la part de l’aidant
ou de l’aidé
note : pour plusieurs auteurs, les silences devraient être plus fréquents que les
interventions verbales
 Jean-Luc Hétu (2000) parle de la « règle du quatre ou cinq pour un ».

forme de communication entre l’aidé et l’aidant. Il appartient à l’aidant de bien


comprendre le message et de manifester à l’autre personne ce qu’il a compris.
« Un silence est comme une parole, cela s’écoute. » (Abric)

 Différents types de silence


Le silence est aussi révélateur et important que le langage verbal (mots) et non
verbal (gestes).
silence vide : Il est un vrai silence. Il correspond à l’arrêt de l’expression et
de la réflexion. Il donne l’impression qu’il n’y a plus
personne de présent. Silence qui crée un malaise et qui invite
à changer de sujet ou encore à intervenir.
silence plein : il est un faux silence car la personne demeure active même si
elle ne dit rien: elle réfléchit, se questionne, entre en contact
avec ses sentiments et ses émotions, cherche en lui-même, etc.
note : ce type de silence est nécessaire et indispensable à
l’approfondissement et à l’implication
La signification d’un silence est fortement liée
à la personne qui l’initie
au contexte dans lequel il se manifeste
aux signaux et indicateurs non verbaux qui l’accompagnent
(postures, expressions faciales, gestes, signes de tête, soupir,
bâillement, etc.).
Un bon décodage est essentiel.
Certains silences sont initiés par l’aidant alors que d’autres sont initiés par
l’aidé. D’autres enfin peuvent être initiés par l’une ou l’autre des personnes en
présence.

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A. Silences initiés par l’aidant
 silence de compréhension empathique : l’aidant signifie à la personne
qu’elle accueille et comprend
le monde subjectif révélé
 silence d’encouragement : l’aidant encourage la personne à poursuivre
à son rythme son exploration, son expression,
sa verbalisation ou encore sa réflexion
 silence de préparation : l’aidant prépare l’intervention qu’il souhaite
efficace en faisant un choix parmi celles qui
s’offrent à lui
 silence attentif : l’aidant démontre son attention à ce qui est exprimé et
il appuie son message par un contact visuel et une
posture significative
 silence de respect : l’aidant donne au locateur le temps de réfléchir,
d’organiser son propos
 etc.

B. Silences initiés par l’aidé


 silence d’approfondissement : la personne poursuit intérieurement son
travail d’exploration de pour approfondir
davantage et progresser dans sa réflexion
 silence d’appropriation : la personne cherche à s’approprier ses pensées
ou émotions afin de faciliter l’expression de soi
 silence de détente : la personne fait une pause après une longue
narration
 silence de détresse : la personne est désemparée et incapable de
demander de l’aide
 silence de retenue d’informations : la personne ne désire pas poursuivre
les propos qu’elle exprimait
 silence de résistance : la personne ne désire pas exprimer l’émotion ou
l’idée qui monte en elle et qui lui fait peur
 silence de punition (bouderie) : la personne cherche à punir l’aidant du
fait qu’il n’a pas répondu à ses attentes
 silence de provocation (défi) : la personne souhaite susciter une réaction
émotive chez l’aidant en suscitant
rébellion, défi. etc.
 silence de mépris : la personne exprime du mépris face à l’aidant et il
ne veut pas lui parler, ne le considérant pas assez
digne pour cela
 silence d’embarras : la personne n’est pas à l’aise avec ce qu’elle est en
train d’exprimer et arrête soudainement de parler
 silence d’obstination : la personne affirme sa détermination à garder
son point de vue en cessant toute argumentation
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 silence de colère : la personne ressent de la colère face à ce qu’elle
exprime ou ce qu’elle vit et l’agit en cessant de
communiquer
 silence de douleur : la personne cesse de s’exprimer suite à une prise de
conscience de faits qui soulèvent des émotions
douloureuses
 silence d’ennui : la personne a peu d’intérêt pour ce qui se passe au
cours de la rencontre et ne désire plus collaborer
 etc.

C. Silences initiés soit par l’aidant ou par l’aidé


 silence de réflexion : la personne cherche à organiser sa pensée, à met-
tre de l’ordre dans ses idées, à mieux comprendre
la situation et à réfléchir à sa formulation.
 silence de prise de conscience : la personne se fait attentive aux émo-
tions ou aux idées qui cherchent à faire
surface dans son champ de conscience
 silence de vécu émotionnel : la personne se permet de ressentir des émo-
tions suite à l’expression ou l’écoute de
certains propos
 silence de recherche : la personne cherche à retrouver le fil de ses idées
suite à une distraction ou à un blanc de mémoire
 silence de vide : la personne n’a plus rien à dire; elle est en panne dans
son exploration de soi ou dans ses interventions
 silence de prise de contrôle : la personne veut obliger l’autre à
intervenir, considérant avoir assez parlé
 silence de timidité (d’anxiété) : la personne ressent un malaise dans sa
communication avec l’autre personne
 silence de discontinuité : la personne veut permettre à l’autre
d’intervenir ou lui transférer la parole
 silence de retenue d’émotions : la personne retient ses réactions,
cherche à diminuer la tension ressentie
et retrouver son calme par crainte de
perte de contrôle
 silence d’hésitation : la personne exprime un doute, de l’incertitude, de
la confusion
 silence de refus : la personne refuse de coopérer ou de répondre à la
demande l’autre personne
 silence de ralentissement : la personne cherche à ralentir le rythme de
la rencontre
 silence de pause : la personne se fait attentive à ce qu’elle vient d’expri-
mer ou encore aux échanges qu’elle vient d’avoir
 etc.
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 Réactions possibles suite à un silence :
La réaction suite à un silence est intimement liée à la signification de celui-ci
dans le déroulement de la rencontre (silence plein ou silence vide)
respecter le silence (l’accepter et le supporter)
faire un encouragement de portée limitée (« hum … hum », répétition
des derniers mots, signe de tête, etc.)
reformuler le dernier énoncé
faire un résumé
utiliser un comportement non verbal invitant à poursuivre
encourager la personne à prendre son temps
demander à la personne la signification du silence
explorer avec la personne la signification du silence
terminer la rencontre
etc.
note : toute intervention de l’aidant dans un « silence plein » est l’équivalent
d’une coupure de parole. Elle est la manifestation d’une
incompréhension.

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Bibliographie
 Abric, Jean-Claude (2008). Psychologie de la communication. Théories et méthodes.
Paris, Armand Colin éditeur Collection Cursus, 3è édition. 186 pages.

 Auger, Lucien (1972). Communication et épanouissement personnel. La relation


d’aide. Montréal, Les Éditions de l’Homme. 172 pages.

 Beaudry, Madeleine et Trottier, Germain (2001). Les habilités d’intervention en service


social individuel et familial. Développement et évaluation. Université Laval, faculté des
sciences sociales, école de service social, centre d’appui au développement des pratiques
et de la recherche en service social. 89 pages.

 Cameron, Milton (2008). Savoir écouter. Décodez les messages de vos interlocuteurs.
Les Éditions Québécor. Seconde édition. 129 pages.

 DeVito, Joseph A., Chassé Gilles et Vezeau, Carole (2008). La communication


interpersonnelle. Éditions du Renouveau Pédagogique inc., seconde édition. 325 pages.

 Fanzolato, Sylvie (2003). Les faces cachées de l’intervention en situation de crise.


Mont-Royal, Modulo Griffon. 240 pages.

 Hétu, Jean-Luc (2000). La relation d’aide. Éléments de base et guide de


perfectionnement. Montréal, Gaétan Morin Éditeur., 3e édition. 189 pages.

 Hétu, Jean-Luc (1986). La relation d’aide. Montréal, Edition du Méridien.

 Ivey, Allen E. et Gluckstern, Norma B. (1981). Les habilités fondamentales de


réceptivité . Manuel du participant. Traduction de Jean-Paul Daunais. Micro-
apprentissage. 102 pages.

 Mucchielli, Roger (1975). L’entretien de face à face dans la relation d’aide.


Connaissance du problème. Paris, Les Éditions ESF, 6è édition. 74 pages.

 Pauzé, Élaine (1984). Techniques d’entretien et d’entrevue. Montréal, Modulo Éditeur.


233 pages.

 Petitcollin, Christel (2006). Apprenez à écouter. Éditions Jouvence. 120 pages.

 St-Arnaud, Yves (2004). Petit code de la communication. Montréal, Les Éditions de


l’Homme, collection Alter ego. 126 pages.

 St-Arnaud, Yves (2001). Relation d’aide et psychothérapie. Le changement personnel


assisté. Montréal, Gaétan Morin Éditeur, collection « Pratiques professionnelles ».
108 pages.

 St-Arnaud, Yves (2003). L’interaction professionnelle : efficacité et coopération.


Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, deuxième édition. 282 pages.

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Notes personnelles

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