« Si l'homme a deux oreilles et une bouche, c'est pour
écouter deux fois plus qu'il ne parle. » Confucius
Qu'est-ce que l'écoute active ?
Développé à partir des travaux de Carl Rogers, psychologue américain, l'écoute
active consiste à écouter l'autre attentivement et de façon non directive, instaurer confiance, respect et empathie avec son interlocuteur afin que ce dernier s'exprime en toute liberté, sans crainte de jugement hâtif et sans pression.
Ce concept est un levier surpuissant, utile en de
nombreuses circonstances :
Gérer les conflits,
Développer son leadership, influencer positivement, inspirer, etc.
Comment écouter activement ?
Savoir écouter, c'est être capable de focaliser toute son attention sur l'autre pour saisir chaque bribe du message transmis, que ce soit verbal ou non verbal. En utilisant les clés suivantes, vous pourrez vous assurer que la communication passe et montrer à l'autre que vous êtes totalement centré sur lui et avez entendu son message : instaurer un climat de confiance : focalisez votre attention sur votre interlocuteur. Repérez sa façon de communiquer et mettez-le à l'aise en adoptant le même mode de communication. Par exemple, certaines personnes ont besoin de planifier une entrevue et que celle-ci soit "officielle et très cadrée" dans la forme, d'autres seront plus à l'aise pour livrer leurs messages sur le temps d'une pause autour d'un café ou lors d'un déjeuner. De même, certaines personnes dites "visuelles" emploieront - et comprendront - mieux un vocabulaire qui se rapporte à la vue ("je vois bien qu'il est comme ça...", alors qu'un "auditif" dirait plutôt "j'entends bien qu'il est comme ça...", un kinesthésique "je sens bien qu'il est comme ça..." etc.). Certains auront besoin d'utiliser des mots précis, voire savants alors que d'autres préféreront un langage plus fluide et commun. Il vous faut vous adapter à la personnalité en face de vous. à l'autre ou bien encore rebondir sur un élément qu'il/elle relate en lui narrant une expérience similaire que vous avez vécue, soupirer bruyamment ou montrer quelque marque d'impatience ou de frustration que ce soit... Autant de choses qui casseront la confiance et réduiront vos efforts à néant quant à une écoute authentique et bienveillante.
se laisser distraire : faites en sorte d'être
pleinement disponible pour votre interlocuteur (coupez votre téléphone, renvoyez vos appels, mettez votre ordinateur en veille, veillez à ce qu'on ne vous dérange pas inopinément, échangez des regards avec votre interlocuteur, questionnez-le de façon adéquate, etc.). Vous devez rester concentré pour que votre écoute reste attentive tout au long de la rencontre.
rester impassible : l'autre doit sentir que vous
l'écoutez avec attention. Si vous ne manifestez aucun intérêt ni sentiment ou émotion, l'autre pensera rapidement que vous ne portez que peu d'intérêt à ce qu'il raconte et se fermera.
être pleinement disponible : reléguez a priori et
attentes au placard. Pour pouvoir être pleinement et authentiquement à l'écoute de l'autre, vous ne devez pas avoir de préjugés sur cette personne (oubliez que vous avez eu cette petite altercation il y a quelques semaines, que vous détestez la façon dont s'habille ce collaborateur, etc.) et n'attendez rien de cette rencontre. En effet, déception et frustration que vous pourriez ressentir quant à vos attentes biaiseraient votre écoute au fil de l'entrevue. Vous perdriez petit à petit le fil, vous focalisant sur vos propres ressentis.
- se mettre à la place de son interlocuteur :
Une posture empathique qui permet de comprendre le
« monde intérieur » de l’autre, ses sentiments, ses croyances et valeurs. Rogers définit ainsi l’empathie : « L’état d’empathie, ou le fait d’être empathique, consiste à percevoir le cadre de référence interne d’une autre personne avec exactitude et avec les composantes émotionnelles et les significations qui s’y attachent, comme si l’on était l’autre personne, mais sans jamais perdre la condition « comme si… ». (…) « Si la qualité de « comme si » se perd, alors il s’agit d’identification ». Il ne s’agit donc pas de se mettre à la place de l’autre car cela est résolument impossible, chaque individu étant unique et vivant dans un univers personnel singulier. Il est question ici d’utiliser cette capacité, nommée Empathie, que nous avons tous, à comprendre ce qui se passe pour l’autre, chez l’autre. L’empathie, au fond, n’est que la manifestation concrète de l’attention positive inconditionnelle que nous allons expliciter plus loin. Elle en est inséparable. C’est en cherchant à comprendre l’autre, en lui manifestant cette attitude empathique, que l’écoutant peut témoigner de la valeur positive qu’il lui accorde
écouter au-delà des mots : vous devez savoir
décoder le non verbal. Bras croisés, regard fuyant, jambes qui s'agitent, tics, silences, débit rapide... Autant d'éléments que vous devez apprendre à décoder afin de ressentir l'état dans lequel se trouve votre interlocuteur, mais également comprendre pleinement le message qu'il est en train de vous livrer, avec toute la dimension émotionnelle qui l'accompagne.
reformuler : redire avec vos propres mots permet de
vous assurer d'une part, que vous avez bien compris ce que votre interlocuteur vous a dit et d'autre part, de lui montrer que vous avez entendu et intégré le message qu'il vous a transmis.
La reformulation, une clé importante de l'écoute active
Reformuler consiste à répéter avec vos propres mots
ce que vous avez entendu de ce que votre interlocuteur vous a dit. C'est redire plus clairement et de manière plus concise ce que vous avez retenu des propos de la personne en face de vous. L'objectif n'est pas d'obtenir plus de précisions de la part de votre interlocuteur, mais bien de vérifier - et faire valider - que ce que vous avez entendu est bien ce qu'il a dit. Parfois, rien que par le fait d'entendre formuler autrement - ou simplement de la bouche d'autrui, votre interlocuteur peut avoir une sorte de déclic en regardant subitement les choses sous un autre angle, voire prendre pleinement conscience de sa façon de communiquer (avec tout ce que cela implique...).
Ecouter activement, c'est savoir se refréner
Qui n'a jamais eu cette envie pressante de couper la
parole à son interlocuteur pour lui faire part d'une expérience similaire qu'il aurait vécue ? Qui n'a jamais eu une fâcheuse tendance à finir la phrase de son interlocuteur à sa place ? Ou bien encore trépigné en priant le ciel pour que l'autre abrège ses interminables explications ? Ou encore fait mine d'écouter, ponctuant sa part de dialogue de "Mmmm", "oui, certainement", etc. ?
Pour écouter avec attention, il faut être entièrement
disponible à l'autre, temporellement, physiquement et émotionnellement.
En réalité, très peu de personnes sont naturellement et
réellement capables d'écouter. L'humain est ainsi fait : il aime partager ses expériences pour montrer à l'autre qu'il appartient au même cercle, qu'il est le chef ou encore qu'il est digne de confiance ! Voici donc quelques écueils à éviter en matière d'écoute active :
juger, influencer : vous devez vous en tenir aux
faits et surtout ne pas interpréter, ni diriger la discussion en tentant d'orienter votre interlocuteur vers telle ou telle direction. Celui qui vous parle porte en lui la solution à son problème. Vous devez créer les conditions et la situation adéquate pour qu'il puisse accoucher de son idée/son problème par lui- même et sans douleur. De même, vous ne devrez porter aucun jugement, condition sine qua non pour une confiance totale. Mettez-vous à la place de votre interlocuteur/trice et essayez de percevoir la situation, non comme VOUS la voyez, mais comme ELLE/LUI la voit et la ressent.
faire preuve d'impatience : réagir en coupant la
parole à l'autre ou bien encore rebondir sur un élément qu'il/elle relate en lui narrant une expérience similaire que vous avez vécue, soupirer bruyamment ou montrer quelque marque d'impatience ou de frustration que ce soit... Autant de choses qui casseront la confiance et réduiront vos efforts à néant quant à une écoute authentique et bienveillante.
En pratiquant régulièrement l'écoute active, vous vous
rendrez rapidement compte que l'on n'entend pas toujours correctement ce que l'autre nous dit. Une écoute attentive peut transformer et transcender un groupe ! Elle peut aider à prévenir les conflits, faire émerger des idées novatrices et révéler d'innombrables compétences.
Quels sont les différents types de question ?
On rencontre 5 grands types de questions, chacun ayant
un intérêt particulier :
Les questions ouvertes. Elles sont très efficaces
pour cerner les besoins et attentes de votre interlocuteur afin de mieux orienter votre discours. Idéalement, vous commencez votre entrevue par ce type de questions pour créer une atmosphère détendue. Votre interlocuteur n'en sera que plus à l'aise et ouvert à l'échange. vous pouvez pour ce faire utiliser la méthode QQOQCP (Qui, Quoi, Où, Quand, Comment/Combien, Pourquoi).
Les questions fermées. Elles vous donnent la
possibilité d'obtenir des réponses précises, de valider, obtenir un accord ou un refus. Attention toutefois aux questions inductives (réponse en partie dans la question) à travers lesquelles votre interlocuteur pourrait se sentir manipulé (ex: "compte tenu du retard accumulé par votre équipe, pensez- vous pouvoir affirmer que les objectifs ne seront pas tenus ?").
Les questions partielles. Elles contiennent une
partie de la réponse ou orientent la réponse de votre interlocuteur. Vous pouvez les utiliser pour ramener les discussions dans le bon axe, par exemple.
Les questions relais. Elles servent à expliciter ce
que votre interlocuteur vient de dire, par exemple. Ou encore l'amener à s'exprimer d'avantage sur le sujet en question. Elles vous ouvrent la voie pour aller au bout de l'information et obtenir tous les éléments dont vous avez besoin.
Les questions miroirs. Elles sont utiles pour
relancer le dialogue lorsque celui-ci s'enlise ou lorsqu'un silence pesant s'installe. Elles consistent à répéter ce que votre interlocuteur vient de dire de manière interrogative afin de l'amener à donner plus de détails. A utiliser avec parcimonie pour ne pas être pris pour un perroquet !
Exemples de questions ouvertes
Les questions ouvertes tendent à ouvrir le champ des
possibles et comprendre au mieux votre interlocuteur, échanger, obtenir de plus amples informations, instaurer une confiance, etc. Pour vous aider, vous pouvez garder en mémoire la méthode QQOQCP qui permet un questionnement avec des adverbes tels : "Qui ?" : qui est la personne à contacter ? Qui est le décideur ? Qui sont les acheteurs potentiels ? Etc.
"Quoi ?" : quels sont vos besoins ? Quelles sont vos
attentes ?
"Où ?" : o ù allez-vous déployer vos
produits/services ? Où s'est produit l'incident ? Etc.
"Quand ?" : Quand allez-vous prendre votre décision
?.
"Comment/combien ?" : quel est votre processus de
décision ? Comment faites-vous à l'heure actuelle ? Quel est votre budget ?
"Pourquoi ?" : quelles sont les raisons aux réponses
précédentes ! Par exemple : pourquoi votre interlocuteur changerait-il de prestataire pour passer désormais par vos services ?
Exemples de questions fermées
Dans ce type de question, vous demandez à votre
interlocuteur une réponse très précise et généralement très concise : "oui" ou un "non", un nombre, un nom, etc.
"Le prix est-il un critère pour vous ?" -> "oui" ou
"non"
"Ai-je répondu à votre question ?" -> "oui" ou "non"
"Validez-vous ce compte-rendu ?" -> "oui" ou "non"
"Optez-vous pour la solution 1 ou la solution 2 ?" -
>"solution 1" ou "solution 2" "Combien de pièces souhaitez-vous commander ?" -> nombre précis
Exemples de questions partielles ou suggestives
Les questions partielles ou suggestives tendent à
orienter votre interlocuteur vers une réponse. Vous réduisez ainsi le spectre des possibilités en l'orientant vers un début de réponse. A utiliser avec prudence pour ne pas tomber dans la manipulation. Quelques exemples :
"Vous dites cela par rapport à ... ?"
"Vous hésitez parce que... ?"
"Vous comprenez bien que ... ?"
Exemples de questions relais
Ce sont des questions qui ne paraissent pas en être.
Elles articulent et fluidifient le dialogue. Quelques exemples :
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Capacités d’auto guérison: Des changements pratiques pour faire des choix en pleine conscience, reprendre votre pouvoir et créer une vie plus satisfaisante