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6-1 Généralités
Au cours du chapitre précédent, nous avons montré la possibilité de créer un champ
tournant à l'aide de courants triphasés. Les courants alimentent des bobines constituées de cadres
judicieusement disposés sur la périphérie d'un circuit magnétique : C'est le circuit statorique.
Si à l'intérieur de ce circuit est placé un cylindre de cuivre, appelé rotor, celui-ci est animé
d'un mouvement de rotation par suite des courants induits et des forces de Laplace qui en
résultent.
Les conducteurs au rotor sont donc soumis à des variations de flux (champ magnétique).
Une force électromotrice induite apparaît et crée des courants induits rotoriques. Les
conducteurs noyés sur la périphérie du rotor, permettent la circulation des courants
responsables de l'apparition d'un couple qui tend à mettre le rotor en mouvement, afin de
s'opposer à la variation de flux. Le rotor se met donc à tourner pour tenter de suivre le
champ statorique.
C'est le principe de base du moteur asynchrone.
6-2 Constitution
6-2.1 Stator
Identique à une machine synchrone, il
est constitué de conducteurs logés dans des
encoches.
Les conducteurs sont associés pour
former trois enroulements destinés à être
alimentés par un réseau triphasé.
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Encoche
e
L I2
r R
e
B
agu
es L I2
r R
e
L I2
r R
En
c o
che
B
obina
ge
La sortie des branches se fait sur les bagues du collecteur. Le circuit des différentes
branches peut se refermer par l'intermédiaire de résistances extérieures R.
Si les résistances sont remplacées par un court circuit, nous obtenons un rotor à cage
d’écureuil.
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Nécessairement, le rotor doit glisser par rapport aux pôles fictifs du stator. Il tourne donc à
une vitesse angulaire inférieure à celle du champ tournant. Cette vitesse dépend du couple
résistant appliqué sur l'arbre du rotor.
6-3.3 Le glissement : g
Il représente le rapport entre la différence de la vitesse de rotation du champ tournant et
celle du rotor, avec celle du champ tournant.
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Pratiquement le glissement est fonction du couple résistant appliqué sur l'arbre moteur. A
vide, il est de l'ordre de 1% pour atteindre 5 à 6 % en pleine charge.
2. . f
s 2. . f avec p = 1
p p
Pour une paire de pôle, la fréquence des courants induits dans le rotor est égale à gf.
Deux remarques :
Si le stator comporte par exemple plusieurs paires de pôles, la fréquence des courants
rotoriques reste inchangée.
La fréquence des courants rotoriques est toujours un nombre très faible lorsque la
machine tourne à sa vitesse nominale.
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P1
b1 P1
U
U b3
N b3
b1
b2 b2
P2
P2
U
P3 P3
Fig a : Alimentation étoile Fig b : Alimentation triangle
Pt = Pa – (PJS + PFS)
Cette puissance d'origine électromagnétique est transmise au rotor sous forme mécanique,
et nous pouvons écrire :
Puissance électromagnétique = Puissance mécanique transmise
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Or pour une machine tournante, la puissance est donnée par la relation générale : P = C
Pour notre cas, le couple transmis au rotor est Ct, nous pouvons alors écrire :
Pt
Pt=Ct.s d'où Ct
Ωs
Les pertes Joules peuvent s'écrire d'une autre façon. Chaque « bobinage » de résistance R
est parcouru par un courant Ir et la puissance dissipée par effet Joule par les 3 bobinages peut
encore s'écrire :
PJR = 3.R.Ir²
La puissance utilisable: Pu
C'est la puissance mécanique disponible sur l'arbre moteur. Elle est égale au produit de la
vitesse ’ par le couple utilisable.
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n Pu
Pa
Puissance électrique Puissance
Puissance transmise utilisable
absorbée
Pa Pt Pu
UI
Cu,
UI 3cos Ct, s
PJS PFS PJR PFR
Pertes Pertes Pertes
stator rotor mécaniques
négligeable
Seules les pertes Joules du rotor sont prises en considération. Cela suffit pour justifier des
principaux résultats.
Pa Pt Pu
UI
UI 3cos Ct,s Cu,
Pertes
Joules rotor
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Pour le stator
Les bobines du stator sont alimentées en étoile ou en triangle. Nous nous intéressons à
l'action de l'une des bobines sur le courant rotorique et nous appellerons V1 la tension aux bornes
de l'une d'elles quel que soit le mode de branchement. on crée le champ magnétique.
Pour le rotor
Nous considérons un rotor bobiné, dont les
bagues sont en court-circuit. L
Bague
Dans cette relation une des inconnues est principalement le courant I2, pour le déterminer,
montrons que le moteur se présente comme un transformateur.
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Par suite de l'action du champ tournant, le rotor (le circuit d'induit) est soumis à un flux
variable et il en découle pour chaque bobinage des f.e.m. induites.
Pour chacun d'eux nous avons une tension V2 pour une tension V1 appliquée entre chaque
phase du circuit inducteur.
Induit
R
Le stator se comporte comme le circuit Inducteur
Soit V1 = K1s
V2 = K2s
Le circuit secondaire
Afin de déterminer le courant I2, et de déterminer la constitution du dipôle au secondaire, on
effectue le constat suivant : La mise en charge d’un moteur provoque une modification du cos. Le
dipôle est donc résistif et selfique.
D’une part, pour permettre une rotation du rotor, un jeu mécanique est nécessaire entre ce
dernier et le stator. Ceci se traduit par un entrefer dont la présence entraîne des fuites
magnétiques qui, sur le schéma du circuit secondaire, peuvent se représenter par une inductance
de fuite L.
D’autre part, afin que le dipôle rendre bien compte des échauffements, on aura toujours la
résistance rotorique R, qui dissipera les pertes par effet joule.
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Lgs
On alors le modèle équivalent suivant :
V1 V'2 = gV2 R
Diagramme de Fresnel
Or la tension V2 est liée à la tension V1 (aux bornes d'un bobinage stator) Par le rapport de
transformation, nous pouvons donc écrire :
mgV1
I2
R² (X)²
La courbe de variation du courant I2 en fonction du glissement est indiquée par la figure ci-
dessous.
La variable est la vitesse du rotor , à laquelle nous avons fait correspondre le glissement
Ω
tel que : g 1
Ωs
Pour un glissement nul qui correspond à un
I2 moteur fonctionnant à vide, le courant est
nul.
Rotor bloqué
Id
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En tenant compte des hypothèses simplificatrices, le couple utilisable Cu est aussi égal au
couple transmis Ct
3R gV22
d'où Cu=Ct soit Cu
s [ R ² X ²]
R
2
Cu
3V 2 g
Ωs R 2
( Lws ) 2
g
Or la tension V2 est liée à la tension V1 appliquée aux bornes d'un bobinage du stator par le
rapport de transformation m,
R
3m²V 2
g 3m² p V 1 ² 1
d'où: Cu 1
ou encore Cu
s R 2 L s R gLs
( Lws ) 2
gLs R
g
Conséquences
Le couple développé par un moteur asynchrone est proportionnel au carré de la tension aux
bornes d’un enroulement.
V
Si l’on souhaite garder le couple constant, il faut garder le rapport constant.
ωs
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Schéma équivalent
Ls
R
3V ² g 3 p V ² 1
d'où: Cu ou encore Cu
s R 2 L s R gLs
( Lws ) 2
gLs R
g
Dans le cas ou les pertes fer stator ne sont pas négligées, et en admettant qu’elles sont les
mêmes à vide et en charge, le schéma est le suivant. R0 dissipent les pertes fer stator.
Ls
Remarque : Un essai à vide permet de déterminer approximativement les pertes fer et la valeur de
la réactance.
Un essai rotor bloqué (g=1) avec le moteur alimenté sous tension réduite (15 à 20%) de
façon à ce que le courant absorbé soit proche du nominal et les pertes fer négligeables. On
mesure I, P et Q.
P Q
On obtient R et L
3I² 3I²
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Ω
g 1
Ωs
Nous pouvons alors tracer la courbe de variation du couple utile Cu en fonction du
glissement g ou encore en fonction de la vitesse :
Cu
Couple de démarrage
Pour un glissement de 1 qui correspond à un rotor bloqué, le couple à une valeur Cd
C’est le couple de démarrage ou de décollage. Dans l'expression de Cu, avec g=1 nous
obtenons :
1
Cd
3V ² R Cd K
ou encore R ls
s R ² X ²
ls R
La formule montre que l’on peut modifier la résistance rotorique pour obtenir le couple
maximum au démarrage.
Couple maximum
Le couple passe par une valeur maximale. En dérivant l'expression de Cu, on montre que la
R
dérivée s'annule pour X .
g
Pour un moteur, les valeurs de R et de X sont données et le maximum se produit donc pour
R
une valeur particulière de glissement gM telle que : g La valeur du couple maximum est alors :
X
3V ² X 3V ² 3p V
2
C C C
M Ωs X² X² d’où M 2 Xs ou encore M 2 L s
Cette relation montre que la valeur du couple maximal ne dépend que des caractéristiques
du moteur et de la tension V1 appliquée sur les bobines du stator, il est indépendant de la
résistance R.
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3 p V ² ls
Allure du couple pour les faibles valeurs de g
Pour les faibles valeurs de g, le couple s’écrit Cu g
L s R
Mais n = (1-g).ns = -g.ns + ns
On obtient l’équation d’une droite.
Cu
6-6.3 Point de fonctionnement
Si nous connaissons la caractéristique du B
CM Zone
couple résistant Cr d'une machine entraînée par le Zone instable stable
moteur (ci-contre la parabole pointillée), nous
pouvons déterminer la position du point de
Cd
fonctionnement P. Parabole P
Cr
Pour que le moteur puisse démarrer, il est
'
0
nécessaire que le couple de démarrage du moteur Cd A
soit supérieur au couple résistant Cr.
Fig 143 : Point de fonctionnement
Zone stable : AB
La zone AB est dite 'stable'. En effet, l'augmentation du Cr demandé correspond une
augmentation du couple utile du moteur.
Zone instable : BCd
La zone BCd est dite 'instable'. En effet, l'augmentation du Cr demandé correspondrait à
une diminution du couple utile, le moteur peut décrocher.
R1
L
Pour chaque enroulement, nous considé- I2
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Si l'on fait varier R1 de la même façon pour les trois phases, il en est de même pour R2.
Pour différentes valeurs de R2, on obtient pour la caractéristique mécanique la famille de courbe ci-
contre
Cu
Comme nous l'avions montré
précédemment, nous remarquons
que la valeur du couple maximal ne
change pas.
Par contre, nous constatons que la
valeur du couple de démarrage
augmente avec la valeur de la
CM
résistance R2.
Ce phénomène est exploité pour
'
améliorer le couple de démarrage
0 des moteurs.
Stator
Si les bobines sont alimentées en étoile la
tension appliquée sur chaque bobine est V1. Cd
Stator
Si elles sont alimentées en triangle, cette
'
tension est U1 telle que U1=V1. 3 0
Couple en fonction de
l’alimentation du rotor
d'où,
en étoile: Cu KV12
en triangle: Cu3KV
1
2
Pour un montage en triangle, la caractéristique de couple est 3 fois plus élevée que pour
celle d'un montage étoile.
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