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2013-2014 Cours d'Électrotechnique ICAM Vendée

Chapitre 6 : LE MOTEUR ASYNCHRONE TRIPHASE

6-1 Généralités
Au cours du chapitre précédent, nous avons montré la possibilité de créer un champ
tournant à l'aide de courants triphasés. Les courants alimentent des bobines constituées de cadres
judicieusement disposés sur la périphérie d'un circuit magnétique : C'est le circuit statorique.

Si à l'intérieur de ce circuit est placé un cylindre de cuivre, appelé rotor, celui-ci est animé
d'un mouvement de rotation par suite des courants induits et des forces de Laplace qui en
résultent.

Pratiquement un tel moteur n'est pas concevable, en effet :


 Les lignes d'induction créées par le stator
se referment par le rotor. S’il est en cuivre
(matériau non magnétique), la perméabilité Rotation de B
est très faible et il en est de même de
l'induction et des forces correspondantes. Cylindre (Rotor)
Pour améliorer les forces, donc l'induction,
nous sommes tentés d'utiliser un cylindre en
fer doux.
Inducteur
 Ce cylindre soumis à un champ
électromagnétique variable est le siège de
courants induits, courants de Foucault, qui se
Triphasé
traduisent par un échauffement du rotor.
Pour réduire ce dernier, nous sommes
conduits à utiliser un rotor en tôles feuilletées.

Les conducteurs au rotor sont donc soumis à des variations de flux (champ magnétique).
Une force électromotrice induite apparaît et crée des courants induits rotoriques. Les
conducteurs noyés sur la périphérie du rotor, permettent la circulation des courants
responsables de l'apparition d'un couple qui tend à mettre le rotor en mouvement, afin de
s'opposer à la variation de flux. Le rotor se met donc à tourner pour tenter de suivre le
champ statorique.
C'est le principe de base du moteur asynchrone.

6-2 Constitution
6-2.1 Stator
Identique à une machine synchrone, il
est constitué de conducteurs logés dans des
encoches.
Les conducteurs sont associés pour
former trois enroulements destinés à être
alimentés par un réseau triphasé.

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6-2.2 Rotor en court-circuit ou à cage d’écureuil


C'est un cylindre magnétique fait de tôles empilées, pour réduire les pertes par courants de
Foucault.
Le cylindre placé à l'intérieur du
stator diminue la réluctance du circuit
magnétique à travers lequel passe les
lignes d'induction.
Des encoches percées autour des
tôles sont traversées par des conducteurs
Couronne Conducteur
mis en court-circuit par deux couronnes
extérieur
extérieures.
L'ensemble de ces conducteurs forme la cage d'écureuil. C'est sur ces conducteurs
traversés par des courants induits que s'exercent des forces entraînant la rotation.

6-2.3 Rotor bobiné


Ce principe est utilisé pour les moteurs de fortes puissances, nécessitant un couple au
démarrage important.
Au démarrage pulsation des courants induits = pulsation courants statorique
 réactance du rotor importante
 déphasage
 couple affaibli
 on rajoute une résistance afin d'augmenter la composante résistive de chaque bobinage.

Le cylindre magnétique décrit précédemment comporte


maintenant des encoches dans lesquelles s'insèrent 3 bobinages
classiques isolés par rapport au circuit magnétique. Une extrémité
de chaque bobinage est reliée à une bague sur laquelle viennent
en contact 3 balais. Les autres extrémités sont reliées ensemble,
ce qui permet la connexion de résistances extérieures,

Encoche

e
L I2
r R
e
B
agu
es L I2
r R
e
L I2
r R
En
c o
che
B
obina
ge

La sortie des branches se fait sur les bagues du collecteur. Le circuit des différentes
branches peut se refermer par l'intermédiaire de résistances extérieures R.
Si les résistances sont remplacées par un court circuit, nous obtenons un rotor à cage
d’écureuil.

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6-3 Grandeurs utilisées


6-3.1 Vitesse de rotation du champ tournant : 
Si la fréquence du réseau d'alimentation est f (50 Hz pour la France) et le nombre de paires
de pôles constituant le stator est p, la vitesse de rotation (tr/s) du champ tournant est donné par :
f
n
p
Ωs
Sachant que la vitesse angulaire est : s = 2..n d'où n
2.π
Ωs f 2.π .f
Nous en déduisons :  et Ωs 
2.π p p

C'est la vitesse angulaire du champ tournant exprimée en radian par seconde.

6-3.2 Vitesse de rotation du rotor


Le rotor ne peut pas tourner à la vitesse du champ tournant statorique (vitesse de
synchronisme), car dans ce cas, il n’y aurait aucun déplacement relatif des spires du rotor par
rapport aux pôles fictifs du stator :
 Plus de variation du flux dans le rotor

 Plus de fem induite

 Plus de courant induit dans ces spires

 Plus de force électromagnétique


 Plus de couple moteur

Nécessairement, le rotor doit glisser par rapport aux pôles fictifs du stator. Il tourne donc à
une vitesse angulaire  inférieure à celle du champ tournant. Cette vitesse dépend du couple
résistant appliqué sur l'arbre du rotor.

6-3.3 Le glissement : g
Il représente le rapport entre la différence de la vitesse de rotation du champ tournant et
celle du rotor, avec celle du champ tournant.

vitesse champ tournant  vitesse rotor Ωs  Ω 


g  (1) ou g  1
vitesse champ tournant Ωs s

C'est un nombre compris entre 0 et 1

g = 0 correspondrait à une vitesse de synchronisme du rotor par rapport au champ


tournant. Statorique.
g = 1 correspond à une vitesse  du rotor nulle. C'est ce qui passe au démarrage du
moteur, c'est à dire pour le rotor bloqué.

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Le glissement s'exprime souvent en %.


g % = g x 100

Pratiquement le glissement est fonction du couple résistant appliqué sur l'arbre moteur. A
vide, il est de l'ordre de 1% pour atteindre 5 à 6 % en pleine charge.

6-3.4 Vitesse de rotation du rotor 


A partir de l'expression (1) nous pouvons écrire :
gs = s - 
 = s - gs = (1-g) s d’où Ω  (1 - g)Ωs

6-3.5 Vitesse de glissement g


Elle représente la vitesse de rotation du rotor par rapport à celle du champ tournant

g = s -  = s - (1-g) s soit g = gs

6-3.6 Fréquence des courant rotoriques fR


Le stator alimenté par le réseau de pulsation  ou de fréquence f et comportant p paires de
pôles crée un champ tournant. Le rotor est donc soumis à un flux variable et des courants induits
sont possibles. Déterminons la fréquence de ces courants appelés courants rotoriques.
 Si le stator se comporte comme une paire de pôles nous avons :

 2. . f
s    2. . f avec p = 1
p p

La variation des courants induits de pulsation R se fait à la vitesse de glissement et :


r = g = gs = g

et en fréquence : 2..fr = g.2..f d’où fr = gf

Pour une paire de pôle, la fréquence des courants induits dans le rotor est égale à gf.

Deux remarques :

Si le stator comporte par exemple plusieurs paires de pôles, la fréquence des courants
rotoriques reste inchangée.

La fréquence des courants rotoriques est toujours un nombre très faible lorsque la
machine tourne à sa vitesse nominale.

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6-4 Bilan des puissances


Définissons et analysons les différentes puissances mises en jeu.

6-4.1 Puissance dans le stator


 La puissance absorbée: Pa
C’est la puissance électrique fournie par le réseau au stator.

Elle est égale à : Pa = U.I.√3. cos


Le stator étant constitué de trois bobinages, il y a donc une inductance et une résistance
correspondante qui introduisent un déphasage  du courant par rapport à la tension.
Le stator, constitué par 3 bobines identiques, peut être alimenté en étoile (figure a) ou en
triangle (figure b)

P1

b1 P1
U
U b3
N b3
b1
b2 b2
P2
P2
U
P3 P3
Fig a : Alimentation étoile Fig b : Alimentation triangle

 Les pertes Joules du stator : PJS


Les bobines b1, b2, b3 ne sont pas parfaites. Elles sont résistives et des pertes Joules sont
donc à considérer lorsqu'elles sont parcourues par un courant.
3 2
PjS  RI R : résistance entre deux bornes
2

 Les pertes fer du stator : PFS


Ce sont les pertes dues au phénomène d'hystérésis et aux courants de Foucault dans le
circuit magnétique.

 La puissance électromagnétique transmise : Pt


C'est la puissance transmise par le stator au rotor.
Cette puissance est égale à la puissance absorbée moins les pertes citées ci-dessus.

Pt = Pa – (PJS + PFS)

Cette puissance d'origine électromagnétique est transmise au rotor sous forme mécanique,
et nous pouvons écrire :
Puissance électromagnétique = Puissance mécanique transmise

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Or pour une machine tournante, la puissance est donnée par la relation générale : P = C

Pour notre cas, le couple transmis au rotor est Ct, nous pouvons alors écrire :
Pt
Pt=Ct.s d'où Ct 
Ωs

6-4.2 Puissance dans le rotor


 Les pertes Joules du rotor: PJR
Pratiquement, le rotor tourne à la vitesse  qui est inférieure à la vitesse s du champ
tournant. La puissance mécanique Pm développée par le rotor est alors inférieure à celle qui lui a
été transmise.
Nous pouvons considérer que la différence provient des pertes par effet Joule dans le
bobinage du rotor. Nous pouvons donc écrire :

PJr = Ct.s - Ct. = Ct.(s - )

Or le terme (s - ) représente la vitesse de glissement g, avec : g = (s - ) = g.s


d’où
PJR = Ct.g.s ou encore PJR = g.Pt

Les pertes Joules peuvent s'écrire d'une autre façon. Chaque « bobinage » de résistance R
est parcouru par un courant Ir et la puissance dissipée par effet Joule par les 3 bobinages peut
encore s'écrire :
PJR = 3.R.Ir²

 Les pertes fer du rotor : PFR


Précédemment nous avons montré que la fréquence des courants induits est très faible
(quelques Hz) Il en est donc de même des pertes fer qui sont fonction de la fréquence. Elles sont
négligeables.

 Les pertes mécaniques:


Le rotor en mouvement occasionne des frottements générateurs d'échauffement :
frottement des paliers, de l'air sur le ventilateur, etc ...
La vitesse du rotor donc de l'arbre étant toujours égale à , ces pertes se traduisent par un
couple utilisable Cu inférieur au couple transmis. Soit Cu < Ct

 La puissance utilisable: Pu
C'est la puissance mécanique disponible sur l'arbre moteur. Elle est égale au produit de la
vitesse ’ par le couple utilisable.

Pu = Cu.  C'est celle indiquée sur les plaques à bornes du moteur.

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6-4.3 Schéma des différentes pertes


La figure ci-dessous résume l'évolution des pertes étudiées précédemment Avec le
rendement qui est le rapport de la puissance utile Pu et de la puissance absorbée Pa.

n Pu
Pa
Puissance électrique Puissance
Puissance transmise utilisable
absorbée

Pa Pt Pu
UI
Cu, 
UI 3cos Ct, s
PJS PFS PJR PFR
Pertes Pertes Pertes
stator rotor mécaniques

négligeable

6-5 Modèle équivalent


Un modèle équivalent permet de prévoir le comportement du moteur asynchrone dans
différentes conditions d’emploi sans avoir à effectuer d’essais particuliers.
Nous verrons qu’il suffit d’un essai à vide et d’un essai en court-circuit (rotor bloqué) pour
modéliser la machine.
Pour étudier la caractéristique mécanique du moteur, c'est à dire le couple Cu en fonction
de la vitesse , il est tout d'abord nécessaire d'étudier le courant dans le rotor, ou encore le
courant rotorique. Cette étude est assez délicate, mais elle se simplifie en assimilant le moteur
asynchrone à un transformateur et avec des hypothèses simplificatrices.

6-5.1 Hypothèses simplificatrices


On se ramène à un système monophasé entre phase et neutre

Seules les pertes Joules du rotor sont prises en considération. Cela suffit pour justifier des
principaux résultats.

Nous avons ainsi le schéma suivant :


Puissance électrique
Puissance transmise Puissance
absorbée
utilisable

Pa Pt Pu
UI
UI 3cos Ct,s Cu,

Pertes
Joules rotor

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Pour le stator
Les bobines du stator sont alimentées en étoile ou en triangle. Nous nous intéressons à
l'action de l'une des bobines sur le courant rotorique et nous appellerons V1 la tension aux bornes
de l'une d'elles quel que soit le mode de branchement. on crée le champ magnétique.

Pour le rotor
Nous considérons un rotor bobiné, dont les
bagues sont en court-circuit. L
Bague

Chaque bobinage est constitué par une L R R


Court circuit
inductance L de résistance R.
R
C'est également l'image d'un moteur à cage.
L
Lorsque le rotor tourne, chaque branche du
circuit étoile coupe le flux statorique et est le siège Image du rotor
d'une f.e.m. induite proportionnelle au glissement.

6-5.2 Principe de l’étude


Nous avons montré que les pertes Joules du rotor sont données par la relation
PJR = 3.R. I 22
R représente la résistance d'un bobinage.
I2 représente le courant débité par chaque phase du rotor.

Nous avons montré également que cette puissance peut s'écrire :


PJR = g .Ct.s

En identifiant ces deux relations nous avons :


3RI 22 3R 2
2
3.R. I = g .Ct.s
2 d’où C t  (2) ou encore Pt  I2
gΩs g

Dans cette relation une des inconnues est principalement le courant I2, pour le déterminer,
montrons que le moteur se présente comme un transformateur.

6-5.3 Analogie du moteur avec un transformateur


Supposons que le rotor soit ouvert, c'est à dire que les courts-circuits soient déconnectés. Il
n'y a donc pas de courant I2 possible et les forces de Laplace exercées sur chaque conducteur du
rotor sont nulles. Ce dernier est donc immobile.

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Par suite de l'action du champ tournant, le rotor (le circuit d'induit) est soumis à un flux
variable et il en découle pour chaque bobinage des f.e.m. induites.
Pour chacun d'eux nous avons une tension V2 pour une tension V1 appliquée entre chaque
phase du circuit inducteur.
Induit
R
Le stator se comporte comme le circuit Inducteur

primaire d'un transformateur.


V1 V2 = mV1
Le rotor se comporte comme le circuit
secondaire d'un transformateur.
Stator Rotor
V2
Le rapport de transformation est m tel que : m V1

Supposons maintenant que le rotor soit fermé sur des courts-circuits.


Des courants induits apparaissent et par suite des forces de Laplace le rotor tourne à la
vitesse .
La formule de Boucherot, dans le cas d'un transformateur, permet de déterminer la f.e.m.
induite en régime sinusoïdal :
E=K  représente la pulsation de travail.

Soit V1 = K1s
V2 = K2s

En charge, le glissement est g et la force électromotrice V’2 Rappel : fr = gfs ou r = gs


correspondante s'écrit donc
V’2 = Kr = Kgs = gV2 soit V’2 = gV2 = gm V1

La force électromotrice fournie par un bobinage du rotor dépend :


 du rapport de transformation m, c'est à dire du nombre de spires d'un bobinage
stator et du rotor
 du glissement g

Le circuit secondaire
Afin de déterminer le courant I2, et de déterminer la constitution du dipôle au secondaire, on
effectue le constat suivant : La mise en charge d’un moteur provoque une modification du cos. Le
dipôle est donc résistif et selfique.
D’une part, pour permettre une rotation du rotor, un jeu mécanique est nécessaire entre ce
dernier et le stator. Ceci se traduit par un entrefer dont la présence entraîne des fuites
magnétiques qui, sur le schéma du circuit secondaire, peuvent se représenter par une inductance
de fuite L.
D’autre part, afin que le dipôle rendre bien compte des échauffements, on aura toujours la
résistance rotorique R, qui dissipera les pertes par effet joule.

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Lgs
On alors le modèle équivalent suivant :

V1 V'2 = gV2 R

Résistance R : pertes joule rotor

Réactance X= LR= Lgs

6-5.4 Le courant secondaire I2


Traçons le diagramme de Fresnel des tensions pour le circuit secondaire.
En prenant le courant I2 comme référence et en se rappelant que la tension aux bornes
d'une inductance est en avance de /2 sur le courant nous obtenons le diagramme ci-contre.
Nous pouvons écrire :
gV2
(gV2)² = (RI2)² +(XI2)² = I 22 [ R² + (X)²] Lg I2
ou
 XI2
gV2
d'où : I2  (3)
R²  (X)²
RI 2

Diagramme de Fresnel

Or la tension V2 est liée à la tension V1 (aux bornes d'un bobinage stator) Par le rapport de
transformation, nous pouvons donc écrire :

mgV1
I2 
R²  (X)²
La courbe de variation du courant I2 en fonction du glissement est indiquée par la figure ci-
dessous.
La variable est la vitesse du rotor , à laquelle nous avons fait correspondre le glissement
Ω
tel que : g  1 
Ωs
Pour un glissement nul qui correspond à un
I2 moteur fonctionnant à vide, le courant est
nul.
Rotor bloqué

Id

Rotor Pour un glissement de 1 qui correspond à


à
vide
l’état du moteur au démarrage ou pour le
rotor bloqué, le courant est maximal et égal à
 Id (I démarrage).
0
g

Courbe de I2 en fonction du glissement

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6-6 Caractéristique mécanique Cu=f()

6-6.1 Expression du couple utile


3RI 22
Pour la relation (2) nous avons déterminé le couple transmis : C t 
gΩs
En remplaçant I2 par la relation (3), nous pouvons écrire :
3R gV22
Ct 
s [ R ²  X ²]

En tenant compte des hypothèses simplificatrices, le couple utilisable Cu est aussi égal au
couple transmis Ct
3R gV22
d'où Cu=Ct soit Cu 
s [ R ²  X ²]

En divisant le numérateur et le dénominateur par g², nous obtenons:

R
2
 
Cu 
3V 2 g
Ωs  R  2
   ( Lws ) 2
g

Or la tension V2 est liée à la tension V1 appliquée aux bornes d'un bobinage du stator par le
rapport de transformation m,

R
 
3m²V 2
g 3m² p  V 1 ² 1
d'où: Cu  1
ou encore Cu   
s  R  2 L  s  R gLs
   ( Lws ) 2 
gLs R
g

Conséquences

Le couple développé par un moteur asynchrone est proportionnel au carré de la tension aux
bornes d’un enroulement.
V
Si l’on souhaite garder le couple constant, il faut garder le rapport constant.
ωs

Schéma équivalent ramené au primaire


Dans un souci de simplification, on préférera utiliser un schéma équivalent avec le
secondaire « ramené au primaire ». Tous les résultats sont bien sûr identiques.

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Schéma équivalent

Ls

V X0 R/g (puissance transmise au rotor)

La formule du couple s’écrit alors

R
 
3V ² g 3 p  V ² 1
d'où: Cu  ou encore Cu   
s  R  2 L  s  R gLs
   ( Lws ) 2 
gLs R
g

Dans le cas ou les pertes fer stator ne sont pas négligées, et en admettant qu’elles sont les
mêmes à vide et en charge, le schéma est le suivant. R0 dissipent les pertes fer stator.

Ls

V R0 X0 R/g (puissance transmise au rotor)

Si on alimente le moteur à sa tension nominale, qu’on l’entraîne à sa vitesse de


synchronisme, les fem induites au rotor sont nulles donc la puissance absorbée compense
uniquement les pertes fer stator et les pertes joules stator.
En négligeant les pertes joules, Pertes fer stator = P absorbée.= 3VIcos
On mesurant la puissance réactive, on peut déterminer la valeur de X0

Remarque : Un essai à vide permet de déterminer approximativement les pertes fer et la valeur de
la réactance.

Un essai rotor bloqué (g=1) avec le moteur alimenté sous tension réduite (15 à 20%) de
façon à ce que le courant absorbé soit proche du nominal et les pertes fer négligeables. On
mesure I, P et Q.

P Q
On obtient R  et L 
3I² 3I²
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6-6.2 Courbe de Cu=f(’)


C’est la caractéristique mécanique du moteur.
Pour la relation déterminée précédemment, nous pouvons admettre que tous les
paramètres sont constants, sauf le glissement qui dépend de la vitesse de rotation  du rotor.

Ω
g  1
Ωs
Nous pouvons alors tracer la courbe de variation du couple utile Cu en fonction du
glissement g ou encore en fonction de la vitesse  :
Cu

Pour un glissement nul qui correspond à


CM
une vitesse de rotation  du rotor égale
à celle s du champ tournant le couple
Cd utile est nul.
Cu=f(')

 '
0
g
1 gM 0

Variation du Cu en fonction du glissement

Couple de démarrage
Pour un glissement de 1 qui correspond à un rotor bloqué, le couple à une valeur Cd
C’est le couple de démarrage ou de décollage. Dans l'expression de Cu, avec g=1 nous
obtenons :
1
Cd 
3V ² R Cd  K
ou encore R ls
s R ²  X ² 
ls R

La formule montre que l’on peut modifier la résistance rotorique pour obtenir le couple
maximum au démarrage.

Couple maximum
Le couple passe par une valeur maximale. En dérivant l'expression de Cu, on montre que la
R
dérivée s'annule pour X    .
g
Pour un moteur, les valeurs de R et de X sont données et le maximum se produit donc pour
R
une valeur particulière de glissement gM telle que : g  La valeur du couple maximum est alors :
X
3V ² X 3V ² 3p  V 
2
C  C  C 
M Ωs X²  X² d’où M 2 Xs ou encore M 2 L  s 

Cette relation montre que la valeur du couple maximal ne dépend que des caractéristiques
du moteur et de la tension V1 appliquée sur les bobines du stator, il est indépendant de la
résistance R.

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3 p  V ²  ls 
Allure du couple pour les faibles valeurs de g
Pour les faibles valeurs de g, le couple s’écrit Cu     g
L  s   R 
Mais n = (1-g).ns = -g.ns + ns
On obtient l’équation d’une droite.

Cu
6-6.3 Point de fonctionnement
Si nous connaissons la caractéristique du B
CM Zone
couple résistant Cr d'une machine entraînée par le Zone instable stable
moteur (ci-contre la parabole pointillée), nous
pouvons déterminer la position du point de
Cd
fonctionnement P. Parabole P

Cr
Pour que le moteur puisse démarrer, il est 
 '
0
nécessaire que le couple de démarrage du moteur Cd A
soit supérieur au couple résistant Cr.
Fig 143 : Point de fonctionnement
Zone stable : AB
La zone AB est dite 'stable'. En effet, l'augmentation du Cr demandé correspond une
augmentation du couple utile du moteur.
Zone instable : BCd
La zone BCd est dite 'instable'. En effet, l'augmentation du Cr demandé correspondrait à
une diminution du couple utile, le moteur peut décrocher.

6-7 Variation du couple en fonction de la résistance rotorique


L'étude précédente a été faite pour un
I2
rotor à bagues en court-circuit qui se présente L
Bague R1
comme un rotor à cage. Remplaçons maintenant
L R R R1
les courts-circuits par des résistances extérieures
R qui se présentent comme un circuit en étoile. R

R1
L
Pour chaque enroulement, nous considé- I2

rons maintenant une résistance R2 telle que : I2


Rotor Résistances
extérieures
R2 = R + R1
Toutes les expressions concernant le circuit secondaire et le couple que nous avons
déterminé précédemment sont toujours valables à condition de remplacer R par R2.
Ainsi l'expression du couple s'écrit:
 R2 
2
 
Cu 
3m²V 1  g 
Ωs  R2  2
   X²
 g 

Chapitre 6 - Page 14
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Si l'on fait varier R1 de la même façon pour les trois phases, il en est de même pour R2.
Pour différentes valeurs de R2, on obtient pour la caractéristique mécanique la famille de courbe ci-
contre
Cu
Comme nous l'avions montré
précédemment, nous remarquons
   
que la valeur du couple maximal ne
change pas.
Par contre, nous constatons que la
valeur du couple de démarrage
 augmente avec la valeur de la
CM
résistance R2.
Ce phénomène est exploité pour
 '
améliorer le couple de démarrage
0 des moteurs.

Couple pour différentes valeurs de R2

6-8 Variation du couple en fonction de la tension de stator


D'après l'expression de Cu, le couple varie Cu
comme le carré de la tension appliquée sur une bobine
du stator V1.
Cd
Ecrivons : Cu KV1
2

Stator 
Si les bobines sont alimentées en étoile la
tension appliquée sur chaque bobine est V1. Cd
Stator
Si elles sont alimentées en triangle, cette
 '
tension est U1 telle que U1=V1. 3 0

Couple en fonction de
l’alimentation du rotor
d'où,
en étoile: Cu  KV12

en triangle: Cu3KV
1
2

Pour un montage en triangle, la caractéristique de couple est 3 fois plus élevée que pour
celle d'un montage étoile.

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