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Qu'est-ce qu'un réseau?

http://www.commentcamarche.net/contents/initiation/concept.php3

Le terme générique « réseau » définit un ensemble d'entités (objets, personnes, etc.)


interconnectées les unes avec les autres. Un réseau permet ainsi de faire circuler des éléments
matériels ou immatériels entre chacune de ces entités selon des règles bien définies.

 réseau (en anglais network) : Ensemble des ordinateurs et périphériques connectés les
uns aux autres. Notons que deux ordinateurs connectés ensemble constituent à eux
seuls un réseau minimal.
 mise en réseau (en anglais networking) : Mise en oeuvre des outils et des tâches
permettant de relier des ordinateurs afin qu’ils puissent partager des ressources en
réseau

Liste des divers réseaux d'entreprises existants


http://www.petite-entreprise.net/P-1244-136-G1-quels-sont-les-differents-types-de-reseaux-d-
entreprises.html

- Le CJD (centre des jeunes dirigeants) : c’est un mouvement patronal qui rassemble
plusieurs chefs d'entreprises et cadres dirigeants engagés pour mettre en œuvre un libéralisme
responsable, en conciliant l’humain et l’économique.

L'ambition du CJD est de promouvoir des idées nouvelles pour rendre l'entreprise à la fois
plus compétitive et plus humaine. Il accompagne tout jeune dirigeant soucieux d'améliorer sa
performance et celle de son entreprise par plusieurs moyens :

 Un échange entre les jeunes dirigeants sous forme de groupe de travail


 Des formations ciblées aux dirigeants
 La mise en place de nouvelles pratiques d’entreprise
 L’influence vers les pouvoirs publics.

Néanmoins, d’autres types de réseaux d’entreprises existent et certains sont plus importants
que d’autres, soit par rapport au nombre d’entreprises qu’ils regroupent, soit en vue des
intérêts qu’ils tendent à protéger.

La diversité des types de réseaux d’entreprises tient, essentiellement, à la liberté dont


jouissent les chefs d’entreprises pour constituer ces rassemblements. Aucun lien financier
n’est requis mais le choix des entreprises adhérentes n’est pourtant pas anodin. Plusieurs
points communs sont requis, notamment celui de défendre des intérêts communs.

Il en est ainsi des réseaux suivants :

- Le club de dirigeants et d’entrepreneurs : est une association de plusieurs dirigeants et


entrepreneurs de différents secteurs et diverses tailles qui appartiennent à la même
agglomération. Il a pour objectif le développement de contacts professionnels, d’affaires, de
partenariats et d’entraide. Le club permet à ses adhérents de partager des idées et des
informations utiles, de découvrir de nouvelles technologies et techniques dans une ambiance
détendue, à travers les différentes rencontres organisées.

- L’Union patronale : est par excellence l’organisation patronale la plus importante et la plus
grande de tous les réseaux d’entreprises. Elle regroupe un grand nombre d’entreprises qui
veulent être bien représentées pour mieux se faire entendre. L’objectif de l’union patronale est
d’amener les chefs d’entreprises, individualistes par nature, à se connaître et à s’organiser
pour défendre un intérêt collectif, mais également, l’intérêt de l’un d’entre eux, en utilisant
tout le poids de l’union.

Les réseaux dans le commerce


Groupements dans l’alimentaire, succursales dans l’habillement
Xavier Reif, Gwennaël Solard, division Commerce, Insee

Résumé

En 2005, 120 000 points de vente sur un total de 430 000 sont regroupés en réseau, sous une
enseigne commune ou autour d’une centrale d’achats. Établissant une communauté d’intérêt,
ces réseaux se sont développés depuis une trentaine d’années. Aujourd’hui, un millier de
réseaux réalisent 84 % du chiffre d’affaires du commerce de détail. Trois formes
d’organisation prédominent : les succursales, les points de vente adhérents à un groupement et
les franchisés. La moitié des réseaux sont mixtes : tous les magasins appartenant à un même
réseau ne sont pas liés à la tête de réseau par le même type de contrat. Les groupements sont
parmi les réseaux les plus grands, avec 200 points de vente en moyenne. Les réseaux
succursalistes purs sont les plus petits, avec 60 points de vente en moyenne. Les succursalistes
sont prépondérants dans les réseaux d’habillement et de chaussures, les groupements parmi
les réseaux de supermarchés et d’hypermarchés et les franchisés dans l’alimentation (hors
grandes surfaces) et l’artisanat commercial.

Les différents types de réseaux


http://www.mutuelle-medicis.com/dossiers/dossiers-du-mois/200902/02-les-differents-types-
de-resaux.php

Vous ne le savez peut être pas mais nous avons tous un réseau. A vous entrepreneur d’investir
dans vos relations pour booster votre entreprise.

Plusieurs types de réseaux professionnels existent, décryptage :

• Le réseau relationnel se compose de vos contacts personnels et professionnels (amis,


famille, clients, fournisseurs, partenaires, anciens collègues, anciens étudiants…).
• Les partenariats que vous liez avec d’autres entreprises pour répondre à des objectifs
communs comme trouver de nouveaux clients, créer une relation d’apport d’affaires ou
répondre à certaines demandes de vos clients.

• Les groupements de dirigeants, clubs d’indépendants, de chefs d’entreprises, syndicats


professionnels, associations vous permettent de développer votre réseau relationnel, de
rencontrer des professionnels, d’échanger sur des problématiques communes.

• Les réseaux professionnels virtuels, apparus au début des années 2000, et initialement
dotés de fonctionnalités simples et basiques, sont destinés à un usage professionnel.

Selon une étude exclusive de LinkedIn, leader des réseaux professionnels en ligne,
l’amalgame entre réseau professionnel et réseau social est encore répandu en Europe. Et
pourtant, alors que la culture du réseautage professionnel, notamment en ligne, se diffuse de
plus en plus largement, les entreprises doivent reconnaître la valeur professionnelle de ces
réseaux non moins professionnels.

Nouveaux réseaux – Renversement des flux d’information.

Une analogie avec l’Intelligence Economique en France (extrait d’une publication (VSE
Vie et Science Economique, Avril 2012, Henri Dou)

Les guerres non conventionnelles ont mis en évidence la nécessité de mettre en place un autre
type de renseignement où l’inversion des sources qui va placer au cœur du système les
informations provenant de la base, du terrain. Ceci est un changement de paradigme où la
confidentialité doit être reconsidérée et ne doit plus être la pierre angulaire du système. On a
bien montré que le pouvoir d’analyse décroît lorsque la confidentialité croît. Il a été
aussi mis en évidence que la pluridisciplinarité et les analyses transversales étaient nécessaires.
Il faut donc réaliser un choix ou un compromis entre deux conceptions.

Le même raisonnement peut être tenu au niveau de l’Intelligence Economique en France.


Actuellement on entend trop parler de l’esprit défensif, de la sécurité (aspects régaliens) qui
sont mis systématiquement en évidence. Cet aspect, conduit à une confidentialité, à une
méfiance qui restreint le niveau d’analyse (ceci a été mis en évidence entre autre dans les
affaires Clear Stream , dans l’affaire Renault, avec la stagiaire chinoise chez Valéo). Ceci
conduit à une perte de création de savoir pour l’action (actionable knowledge).

Pour réaliser un Intelligence Economique efficace, il va falloir élargir les acteurs de la


recherche d’information c'est-à-dire ne pas concentrer celle-ci au sommet et avoir ensuite des
actions « top down ». Donc, mettre en place des réseaux d’un nouveau type qui ne seront pas
basés sur une appartenance à une même catégorie (Ecoles par exemple), mais des réseaux
basés sur un pluralité d’acteurs d’horizons très différents. Les services de l’Etat, surtout au
niveau international doivent travailler autrement. Ils doivent être capables de détecter et
d’utiliser les initiatives constructives pour tisser la trame d’une action d’influence intelligente
et ne pas centrer celle-ci que sur des programmes centralisés. Il devrait y avoir une politique
duale qui devrait se développer. Il est évident aussi que si on entreprend « un voyage vers le
sommet de la hiérarchie » on rencontrera de plus en plus d’incompétence, non pas parce que
les personnes concernées ne sont pas intelligentes, mais simplement parce qu’elles n’ont pas
accès aux informations nécessaires pour changer de point de vu et impulser une autre
politique (leur réseau de pensée, de décision, ne peut plus se modifier sous l’effet des
impulsions extérieures (cf autopoietie). Cela é été mis en évidence de manière claire dans par
exemple le texte de Benjamin Pelletier « Intelligence Culturelle et opérations militaires (2) –
Une autre approche du renseignement (le 20 Août 2011).

Il ne faut donc pas se contenter uniquement de sources officielles (les fameux télégrammes
chiffrés des ambassades), mais mettre en place un système de recueil d’informations venant
du terrain pour détecter les initiatives intéressantes au plan local. La France dans ce cadre a un
retard flagrant sans doute du à un cloisonnement des personnels des affaires étrangères et des
diverses représentations françaises à l’étranger.

Il ne faut pas juger a priori, mais ce qu’il faut c’est redonner un souffle aux entrepreneurs, on a
besoin pour étendre l’influence française à l’étranger de remettre au « gout du jour » les lettres de
courses qui permettront le développement des initiatives qui ne seront pas freinées par les
organismes officiels, mais encouragées. C’est à ce prix que l’on pourra dans un temps relativement
court remonter notre handicap. On retrouvera, dans les différentes présentations exposées ci-
dessous (Brésil, Chine, Indonésie …) des exemples qui éclairent ce propos, mais peut on changer le
cours des choses …..

L’Adhocratie

L'adhocratie est un néologisme (venant du terme « ad hoc ») utilisé pour désigner une
configuration organisationnelle qui mobilise, dans un contexte d’environnements instables et
complexes, des compétences pluridisciplinaires, spécialisées et transversales, pour mener à
bien des missions précises (résolution de problèmes, recherche d'efficience en matière de
gestion, développement d'un nouveau produit...). http://jean.heutte.free.fr/spip.php?article46

L'expression "ad hoc" indique que les personnes choisies dans l'organisation travaillent dans
le cadre de groupes-projets peu formalisés qui bénéficient d'une autonomie importante par
rapport aux procédures et aux relations hiérarchiques normalement en vigueur et dont le
mécanisme principal de coordination entre les opérateurs est l'ajustement mutuel.

Principales caractéristiques :

 spécialisation des tâches horizontales basée sur une formation solide de la part des
acteurs (experts…)
 une tendance à regrouper les professionnels dans des unités fonctionnelles pour
atteindre les objectifs fixés
 une tendance à les disperser en petites équipes pour réaliser leur projet (management
par projet)
 l’ajustement mutuel est le mécanisme de coordination clé, à l’intérieur et entre les
équipes.
De façon synthétique, on peut dire que l’ordre social dans l’organisation adhocratique ne
repose plus sur le respect des règles, mais sur un consensus qui émerge d’un dialogue
institutionnalisé auquel tout le monde peut participer (ajustement mutuel).

Dans ce modèle, chacun est supposé avoir intégré l’intérêt collectif et parler en son nom. Les
décisions sont prises par des individus informés des objectifs stratégiques. Ils sont investis
d’une part de responsabilité pour atteindre ces derniers. Les décisions encadrées par des
principes d’action remplacent les règles et procédures trop rigides. En effet, dans cette
structure, les informations et les processus de décision circulent de façon flexible et
informelle pour promouvoir l'innovation. Ceci a pour conséquence le débordement de la
structure d'autorité quand il le faut. L'adhocratie doit donc recruter des experts - des
professionnels dont les connaissances et les aptitudes ont été hautement développées dans des
programmes de formation - et leur donner du pouvoir. L’objectif est alors de traiter les
aptitudes et les connaissances existantes comme de simples bases sur lesquelles en construire
de nouvelles. Néanmoins, la difficulté de l’adhocratie est de faire travailler ces profils « haute
compétence » ensemble, les différents spécialistes doivent joindre leurs forces dans des
équipes multidisciplinaires créées chacune pour un projet ou une innovation spécifique.

Adhocracy is a type of organization that operates in opposite fashion to a bureaucracy. The


term was first popularized in 1970 by Alvin Toffler, and has since become often used in the
theory of management of organizations (particularly online organizations), further developed
by academics such as Henry Mintzberg. http://en.wikipedia.org/wiki/Adhocracy

Robert H. Waterman, Jr. defined adhocracy as "any form of organization that cuts across
normal bureaucratic lines to capture opportunities, solve problems, and get results" For Henry
Mintzberg, an adhocracy is a complex and dynamic organizational form.] It is different from
bureaucracy; like Toffler, Mintzberg considers bureaucracy a thing of the past, and adhocracy
one of the future. When done well, adhocracy can be very good at problem solving and
innovations and thrives in a diverse environment. It requires sophisticated and often
automated technical systems to develop and thrive.

Characteristics of an adhocracy:

 highly organic structure


 little formalization of behavior
 job specialization based on formal training
 a tendency to group the specialists in functional units for housekeeping purposes but to
deploy them in small, market-based project teams to do their work
 a reliance on liaison devices to encourage mutual adjustment within and between these
teams[3][4]
 low standardization of procedures
 roles not clearly defined]
 selective decentralization]
 work organization rests on specialized teams]
 power-shifts to specialized teams
 horizontal job specialization
 high cost of communication (dramatically reduced in the networked age)
 culture based on non-bureaucratic work
All members of an organization have the authority within their areas of specialization, and in
coordination with other members, to make decisions and to take actions affecting the future of
the organization. There is an absence of hierarchy.

According to Robert H. Waterman, Jr., "Teams should be big enough to represent all parts of
the bureaucracy that will be affected by their work, yet small enough to get the job done
efficiently."

Examples of adhocracies include construction projects in which various independent


specialized entities are assembled and coordinated at various phases to perform their tasks and
progress to the next step upon completion. Another example of an adhocracy is the U.S.
Federal Emergency Management Agency (FEMA) that oversees the coordination of local,
state, federal and non-profit organizations in any given national emergency Specific military
operations can also be characterized as following the adhocracy model in form and function.

Alvin Toffler claimed in his book Future Shock that adhocracies will get more common
and are likely to replace bureaucracy. He also wrote that they will most often come in form
of a temporary structure, formed to resolve a given problem and dissolved afterwards. An
example are cross-department task forces.

Downsides of adhocracies can include "half-baked actions", personnel problems stemming


from organization's temporary nature, extremism in suggested or undertaken actions, and
threats to democracy and legality rising from adhocracy's often low-key profile. To address
those problems, researchers in adhocracy suggest a model merging adhocracy and
bureaucracy, the bureau-adhocracy

Les réseaux Autopiétiques


Francisco Varela propose la définition suivante de l'autopoïèse dans son livre Autonomie et
connaissance : http://fr.wikipedia.org/wiki/Autopo%C3%AF%C3%A8se

« Un système autopoiétique est organisé comme un réseau de processus de production de


composants qui (a) régénèrent continuellement par leurs transformations et leurs interactions
le réseau qui les a produits, et qui (b) constituent le système en tant qu’unité concrète dans
l’espace où il existe, en spécifiant le domaine topologique où il se réalise comme réseau. Il
s’ensuit qu’une machine autopoiétique engendre et spécifie continuellement sa propre
organisation. Elle accomplit ce processus incessant de remplacement de ses composants,
parce qu’elle est continuellement soumise à des perturbations externes, et constamment forcée
de compenser ces perturbations. Ainsi, une machine autopoiétique est un système à relations
stables dont l’invariant fondamental est sa propre organisation (le réseau de relations qui la
définit). »1

Le concept de système autopoïtique peut être rapproché de celui des structures dissipatives
(étudié par Ilya Prigogine) qui se maintiennent loin de l'état d'équilibre thermodynamique,
grâce au flux de matière et d'énergie qui les traversent. Un système autopoïétique est à
opposer à un système « allopoïétique » comme une usine de voitures, qui utilise des
composants bruts pour fabriquer une structure organisée (une voiture) qui est autre chose
qu’elle-même (une usine).
L'autopoïèse diffère de ce qu'on appelle, depuis le XVIIIe siècle, la génération, en ce qu'elle
ne concerne pas la production d'un autre système ou organisme (reproduction) mais définit la
mise en place et le maintien de sa propre organisation (auto-production) par le système ou
organisme considéré.

Une organisation en systèmes/environnements et sous-systèmes

Marine Dhermy http://www.implications-philosophiques.org/ethique-et-


politique/procedure-et-dispositif/pour-une-approche-horizontale-de-lorganisation-de-la-
societe/

Luhmann se livre à un véritable déchiffrement de nos sociétés modernes dites complexes, par
opposition aux sociétés traditionnelles qualifiées de rudimentaires. A l’origine de sa réflexion
se trouve le constat que nos sociétés ont évolué d’une manière telle qu’une analyse
correspondant à un type de société ancienne ne peut plus être valable pour nos sociétés
actuelles. La raison en est que le pouvoir a changé d’échelle et avec lui ses modes de
légitimation. Ce changement d’échelle du pouvoir entraîne une organisation différente
puisque les décisions qui en émanent ne peuvent plus être aussi simplement légitimées.

Source : Stock.xchg

Luhmann a évidemment en vue Habermas auquel il reproche de penser une société complexe
à partir de notions trop simples qui ne correspondent pas du tout à la réalité sociale. C’est le
cas de l’opposition entre le système et le monde vécu social. Habermas distingue en effet le
système par excellence dont font partie les divers organes politiques, la bureaucratie et les
experts, du monde vécu social qui n’a plus aucun moyen de contrôle sur ce premier : d’un
côté, l’individu, de l’autre l’organisation ; d’un côté le monde vécu, de l’autre le système.[1]
C’est là une organisation verticale. Habermas tente d’en estomper les effets par la mise en
pratique de sa théorie de l’agir communicationnel où s’instaure un véritable dialogue entre
savant, politique et citoyen. Bien qu’Habermas ait peu à peu renoncé à l’idée maîtresse de ses
œuvres de jeunesse, à savoir l’idée d’une situation idéale de parole, mais non à l’opposition
du système au monde vécu, Luhmann s’oppose clairement à cette théorie, lui reprochant
d’avoir conçu une entité « système » opposée à une autre entité « monde vécu social » alors
que la société est composée d’une pluralité de systèmes et de sous-systèmes, composant ainsi
une structure horizontale. Il n’y a pas un système « en haut » et un monde vécu social « en
bas », mais une diversité de systèmes en rapport les uns avec les autres et dont les limites
respectives constituent un « environnement ».
La théorie des systèmes traite du monde comme il est appréhendé au travers d’une différence
spécifique, celle du système et de l’environnement [...]. Toute accumulation de connaissances
dépend de l’imputation au système et à l’environnement.[2] Chaque sous-système est conçu
de manière à résoudre un problème bien particulier, au sein de systèmes fonctionnellement
différents, de telle sorte qu’aucune hiérarchie des fonctions et des systèmes n’est
envisageable : qui peut affirmer que la science est plus importante que l’éducation, le droit
plus important que l’économie, l’économie plus importante que l’éducation, etc. tout autant de
systèmes fonctionnellement différents ? Chaque système accorde le primat à sa propre
fonction et [...] considère dès lors les autres systèmes fonctionnels – et en l’occurrence la
société tout entière – comme son environnement.[3] Cette horizontalité de l’organisation n’est
pas anodine car elle permet une diffusion du pouvoir et prévient toute contestation « par le
bas ».

Aucune autorité unique ne contrôle les citoyens comme ce pouvait être le cas dans les sociétés
traditionnelles : de par l’absence de hiérarchie entre les systèmes et les fonctions qui leur
correspondent, le pouvoir est partout au même niveau dans les moindres systèmes, qui agit
dans la différenciation du système et de l’environnement. Ce point est important car Foucault
critiquait précisément la conception du pouvoir unique et localisé, véhiculée par un appareil
politico-économique, usant de répression et d’interdictions par la loi. La procédure
luhmanienne fait bien partie d’un tel appareil ; simplement, l’analyse de la procédure se
rapproche bien davantage d’une théorie du dispositif, elle qui fait pourtant partie de cet
appareil politico-économique dont la nature est critiquée par Foucault. Il n’y a dans la
procédure ni localisation du pouvoir, ni répression, ni interdictions à proprement parler. La
procédure est déjà en-deçà d’un Etat souverain lequel n’a plus aucune signification. Foucault
dénonce une opposition qu’il reprend schématiquement à Marx et bien d’autres auteurs entre
un Etat souverain et l’individu, et remplace ce paradigme vertical par une diffusion du
pouvoir dans tous les champs sociaux. Luhmann est pleinement engagé dans cette
perspective : il n’est pas question dans la procédure juridique d’opposer un Etat puissant à un
individu soumis. Tout doit se penser comme système et environnement. Le système social
(c’est-à-dire les individus) reste également un système tout en constituant l’environnement du
système juridique : le pouvoir se trouve dans tous les systèmes ; les individus aussi produisent
du pouvoir en participant à la procédure. (Ceci sera plus longuement étudié dans un prochain
article, consacré plus spécifiquement à la manière dont le pouvoir se manifeste par le biais de
la procédure).

Une fonction autopoïétique du droit

Le pouvoir est véhiculé d’abord par le droit qui édicte des normes de conduites. Or – et l’on
retrouve là une opposition majeure à Habermas – la norme n’a absolument rien à voir avec le
principe de vérité ou de justice. Luhmann est un partisan du droit positif, attribuant le droit
naturel à des sociétés superstitieuses ou du moins naïves qui pensent encore pouvoir trouver
une vérité des normes morales alors que tout n’est que contingent. Luhmann définit ainsi le
droit positif : il faut comprendre les normes juridiques qui sont instituées comme étant valides
au moyen d’une décision et qui, par conséquent, peuvent être invalidées également au moyen
d’une décision.[4]

Luhmann fait disparaître le droit naturel dans la transition vers la modernité où la


fonctionnalité de l’économie prend le pas sur la fonctionnalité du système politique.
L’économie dans sa primauté est très éloignée de tout rapport à l’idée de perfection ou de
valeurs suprêmes telles la justice ou la vérité (idée que l’on retrouve aussi chez Weber,
Adorno, Lukacs ou encore Habermas). Or, tous les systèmes s’étant ordonnés sur elle, le droit
s’est de fait positivé. Luhmann entre donc dans un certain décisionnisme où une norme n’est
légitimée que dans la mesure où elle est l’objet d’une décision. Or, cette décision est prise si
elle sert à la réduction de la complexité sociale, ce que Luhmann appelle la consistance d’une
décision. Cette réduction de la complexité de nos sociétés est au cœur de toute la théorie
luhmannienne qui ne repose que sur le constat d’une société hautement complexe dont la
régulation est nécessaire pour fonctionner. Cette régulation, c’est le droit qui la prend en
charge, qui valide les décisions ou les invalide. Cela ne signifie rien d’autre que le droit ne fait
référence qu’à lui-même, il est un système auto-poïétique, auto-référentiel : il légitime lui-
même ses décisions et produit lui-même ses normes, non en une auto-création car son
autonomie vis-à-vis de son environnement ne le rend pas totalement indépendant, mais en un
auto-renouvellement des normes qu’il produit. Encore une fois, l’organisation est horizontale :
point n’est besoin de faire référence à des critères extérieurs au droit pour légitimer ses
décisions. Seule la consistance de la décision la rend légitime, elle qui opère une réduction de
la complexité sociale.

[1] HABERMAS Jürgen, La technique et la science comme « idéologie », éd. Gallimard, coll.
« Tel », Francfort-sur-le-Main, 1968, p. 211

[2] LUHMANN Niklas, « Développements récents en théorie des systèmes », in G.Duprat,


Connaissance du politique, éd. PUF, Paris, p. 281-293

[3] LUHMANN Niklas, Politique et complexité, trad. Jacob Schmutz, éd. Cerf, coll.
« Humanités », Paris, 1999.

[4] LUHMANN Niklas, La légitimation par la procédure, trad. Lukas K Sosoe, éd.Cerf,
coll. « Passages », Laval, 2001, p. 137

« The world is flat » ou l’émergence de différents réseaux qu’il va falloir


prendre en compte.
L’expression The World is Flat fait référence au fait que les niveaux hiérarchiques sont
diminués en nombre. De ce fait des réseaux qui jusqu’alors n’étaient pas importants le
deviennent. D’autre part, le constant développement des technologies de l’information et de la
communication fournissent à tous les acteurs potentiels des moyens qui jusqu’alors étaient le
fait de grandes entreprises et de gouvernements. Cette situation introduit un changement de
paradigme :

Depuis des millénaires, l’enseignement s’est développé de la manière suivante :

Dans l’antiquité un percepteur et un seul é »lève communication 1  1

Développement de l’imprimerie et des systèmes éducatifs communication 1 (le Professeur)


 N (les élèves
Développement des technologies de l’information et de la communication, des réseaux, etc.
Communication de N  N d’où le malaise actuel dans l’enseignement qui reste encore sur le
modèle de 1  N

Cette communication de N  N introduit les réseaux sociaux, (face book et autres …), mais
en même temps elle crée le buzz, c'est-à-dire la diffusion d’information dans une véritable
chambre d’échos, d’où une prolifération de redites et d’informations inutiles.

Intelligences connectées – Du noyau au réseau.

L’intelligence collective globale ou l’avènement de l’holoptisme étendu

Dans la nature et depuis toujours, lorsque les organismes vivants s’organisent en groupes, ils
créent une entité qui développe des propriétés propres qu’individuellement, chacun des
organismes n’auraient pas pu développer. C’est ainsi que selon la formule consacrée : le tout
devient supérieur à la somme des parties.
On distingue 3 formes d’intelligences collectives qui apparaissent successivement dans le
temps :
- L’intelligence collective originelle est celle des petits groupes, de la tribu, de la meute. On
la trouve par exemple chez les équipes de football, les prédateurs qui chassent
en meute, les musiciens de jazz,… Le moyen d’expression est le corps. C’est un espace
physique dont l’architecture est intentionnellement conçue pour donner à ses acteurs la
faculté de voir et percevoir l’ensemble de ce qui s’y déroule (holoptisme). C’est un
système souple, adaptable, réactif et performant. Néanmoins, ce système atteint vite ses
limites tant au niveau du nombre qu’au niveau spatial. L’Homme en s’organisant en société a
donc dû trouver un autre mode d’organisation qui devait permettre de braver le nombre et la
distance ;
- L’écriture est le moyen d’expression qui a permis l’émergence de ce nouveau mode
d’organisation qu’est l’intelligence collective pyramidale. En effet, elle a permis de
transmettre des directives, d’administrer, de compter. Ce système est régit par les normes et
est, par là même, inadapté au changement. L’information est une ressource rare distribuée par
l’autorité. Le travail est divisé et chacun effectue une tâche spécialisée. De ce fait, c’est un
système panoptique (opposé à l’holoptisme), l’information converge vers un point central
(souvent vers le haut de la hiérarchie), et n’est que partiellement, voire pas du tout accessible
aux autres membres (déperdition vers la base). Les Armées, les administrations et les
entreprises sont généralement organisées sous ce mode. Depuis l’émergence d’Internet, une
troisième forme est apparue ;
- L’intelligence collective globale. Elle a les mêmes caractéristiques que l’intelligence
collective originelle mais les systèmes de communication actuels permettent de s’affranchir
des limites du nombre et de la distance. Les canaux d’expression sont les réseaux sociaux, les
wikis, les logiciels libres, l’entreprise 2.0,… Les individus collaborent de leur plein gré, sans
structure hiérarchique dirigiste, dans un but commun.
résumé, l’intelligence collective pyramidale est un mode d’organisation par défaut qui a
émergé pour gérer le compliqué de la taille et de la distance mais inapte à la complexité du
changement et de l’innovation. Nous assistons, avec l’émergence de cette intelligence
collective globale, à une véritable révolution qui bouleverse les modes de collaboration au
niveau de la société, donc au niveau de l’entreprise. Il s’agit pour cette dernière d’engager une
démarche proactive face à ces évolutions afin de ne pas les subir car elle y viendra quoiqu’il
arrive, donc sans retard et sans regret.
Pour compléter, voici une vidéo où Jean-François Noubel explique le concept d’holoptisme :
J’apporterai dans un prochain billet quelques nuances à ce discours, notamment en matière
cloisonner ses sources d’informations, c’est-à-dire conserver une organisation plus ou moins
panoptique

Le panoptisme
Concept développé dans les années 1800 par Jeremy Bentham. Comme exemple une prison
circulaire, où les cellules sont réparties à la périphérie du cercle, avec tournées vers l’intérieur
une surface transparente, ou simplement une grille. On peut ainsi à partir du centre du cercle
établir un poste de surveillance avec une seule personne. Celle-ci pourra, sans que les
détenues le sachent observer l’intérieur des cellules. Ainsi une seule personnes peut surveiller
beaucoup plus de monde et faire peser une contrainte sur un ensemble important de personnes.
On a ainsi une surveillance de 1 (le surveillant)  N (les détenus)
C’est un exemple simple d’un réseau de contraintes. (attention à l’analogie avec les réseaux
islamistes !)
Par analogie le panoptisme c’est surveiller tous azimuts.

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