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Ecole Supérieure du Commerce Burkina Faso

de Ouagadougou Unité- Progrès- Justice

Chargé du cours : Michel SIMPORE


Docteur en Science de Gestion
Spécialiste en passation des marchés
Administrateur des services financiers
Economiste-Financier

COURS : GESTION DES APPELS D’OFFRES

Année Universitaire 2023-2024


Avant-propos

Le présent cours est une initiation à la gestion des marchés


publics. La gestion des marchés publics va de la définition des
besoins, la planification des besoins jusqu’au payement en
passation par le processus de passation et d’exécution des
commandes.

Ce cours est élaboré conformément à un syllabus transmis par


l’Etablissement d’enseignement joint au présent document.

Le contenu de ce cours tient compte du volume horaire attribué par


l’établissement.

Le présent cours se focalise uniquement sur les marchés publics.


Les délégations de services publics et les partenariat- publics-
privés (PPP) seront développés dans un autre module.

Ce cours s’adresse particulièrement à un public qui n’a pas encore


une expérience avérée dans la discipline. Il vise plutôt à acquérir
des compétences minimales aux apprenants.

Pour une meilleure maîtrise de la discipline, il conviendrait que


d’autres formations soient transmises aux apprenants afin de leur
permettre d’acquérir les rudiments nécessaires à l’exercice de la
profession de spécialiste en passation de marché.

NB : des mises à jour pourront être faites pour tenir compte de


l’évolution règlementaire.

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DEFINITION DU CONCEPT DE MARCHE PUBLIC :
Le terme marché recouvre une notion très large eu égard à sa dimension
économique, sociale et politique. Compte tenu de cette dimension très étendue du
concept, il n’est pas toujours facile de lui donner une définition exacte qui prenne en
compte tous les aspects que recouvre le mot marché.

Mais, ce qu’on peut retenir, c’est que le marché était anciennement connu comme un
lieu physique de rencontre entre des vendeurs et des acheteurs. Ces deux (02)
acteurs procèdent à des échangent en vue de la satisfaction de leurs intérêts. La
notion de marché perd son sens dès que l’un des acteurs est absent sur le lieu de
l’échange et dès qu’aucun acteur ne trouve un besoin à satisfaire dans l’échange.
Cette conception de marché est purement sociale. Ici, on peut mettre en exergue le
rôle social du marché à travers les échanges.

Au sens économique strict du terme, le mot marché renvoie à des spéculations.


Ainsi, le marché peut désigner un lieu physique où se rencontre des vendeurs et des
acheteurs ; ce qui nous amène à la conception précédente, comme il peut être la
rencontre entre l’offre et la demande. Cette dernière notion de l’offre est abstraite.
L’offre serait comprise comme la proposition faite par les vendeurs tandis que la
demande est une réponse ou une réplique à cette offre ; c'est-à-dire l’intention
formulée par l’acheteur. Ainsi, au sens économique du terme, le marché peut
recouvrir une notion aussi concrète qu’abstraite.

Aussi, existe-t-il autant de marchés que de besoins à satisfaire. On parlera à cet effet
du marché des matières premières, du marché des facteurs de production, du
marché de l’automobile, du marché des hydrocarbures ; marché de l’emploi, du
marché de la bourse des valeurs.

Au sens juridique, un marché est un contrat passé entre deux (02) ou plusieurs
personnes en vue de l’exécution d’une prestation. Le contrat peut être verbal
comme, il peut être écrit. Ici encore, la notion de marché met en relation deux (02)
personnes. En tout état de cause, il ne sera question de marché que dès qu’on a de
besoins à satisfaire et dès que ces besoins peuvent être satisfaits. Le marché met en
relation obligatoirement deux ou plusieurs individus qui procèdent à des échanges en
vue de la satisfaction de leurs besoins respectifs.

B. le concept de marchés publics.

Le contrat passé entre deux (02) individus qui ne sont pas investis de droit public
peut être qualifié de contrat privé. Le contrat privé n’engage pas la collectivité; c'est-
à-dire l’Etat et ses démembrements.

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Par contre, si le contrat passé lie une personne investie de droit public c'est-à-dire
qui agit pour le compte de la collectivité à une personne de droit privé ou public en
vue de l’exécution d’une prestation, le contrat revêt un caractère public.

En termes de définition, on peut dire qu’un contrat de marché public est un contrat
signé entre deux (02) personnes distinctes dotées chacune de la personnalité
juridique et dont le but est de satisfaire un besoin collectif. La personnalité juridique
est une reconnaissance officielle de chacune des parties au contrat.

Les marchés publics sont toujours écrits, signés et à titre onéreux par les parties au
contrat afin d’éviter toute ambiguïté d’interprétation et de compréhension après leur
conclusion et leur exécution. Autrement dit, le marché public est un contrat écrit et
signé passé entre un prestataire et un agent public dont le but est d’exécuter une
prestation au profit de la collectivité.

Le prestataire s’engage a déployé tout son savoir-faire pour exécuter la prestation


dans les règles de l’art contre des paiements qu’il recevra de la part de l’Etat ou d’un
de ses démembrements.

CHAPITRE I : LE CADRE INSTITUTIONNEL, REGLEMENTAIRE ET


ORGANISATIONNEL DE LA GESTION DES COMMANDES PUBLIQUES
La gestion des marchés publics évolue dans un espace gouverné par des règles et
par une organisation type et spécifique. En l’absence de cet espace et de cette
organisation dédiée et d’un cadre règlementaire adéquat, il est impossible de parler
de marché public.
I. LE CADRE INSTITUTIONNEL DE LA GESTION DES MARCHES PUBLICS
Le cadre institutionnel se définit comme l’environnement mit en place par les
institutions pour gérer les marchés publics. En d’autres termes, c’est l’environnement
dans lequel évolue la gestion des marchés publics.
Le cadre institutionnel dépend d’un pays à un autre et d’une structure à une autre.
Selon l’article 8 de la loi n°039-2016/AN du 02 septembre 2016 portant
règlementation générale de la commande publique : « Le cadre institutionnel des
marchés publics et des délégations de service public repose sur le principe de la
séparation des fonctions de gestion, de contrôle et de régulation. Il comprend les
organes de gestion, l’entité de contrôle et celle de régulation des marchés publics et
des délégations de service public. »

Plusieurs structures interviennent dans la passation et l'exécution des marchés


publics.

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Le même article précité précise ceci : « les fonctions de gestion, de contrôle et de
régulation des marchés publics et des délégations de service public sont
incompatibles. »
En tenant compte de leurs attributions et compétences, on peut distinguer deux (02)
groupes :
- les organes de gestion des marchés publics et ;
- les entités de contrôle et de régulation.

I.1 LES ORGANES DE GESTION INTERVENANT DANS LA CHAINE DE


PASSATION DES MARCHES PUBLICS.

Les organes intervenant dans la gestion des marchés publics dépendent d’un pays à
un autre ou d’une structure à une autre.
Au niveau de l’Etat, les organes de gestion sont les services publics qui peuvent être
des personnes morales ou des personnes physiques, responsables de la mise en
œuvre de la concurrence et du suivi de l’exécution des marchés publics. Ces
services publics sont entre autres :
I.1.1. La Direction de l’Administration et des Finances (DAF)

Le rôle de la Direction de l’Administration et des Finances (DAF) est très essentiel


qu’il nous parait important de s’attarder sur ses missions dans le cadre de la
passation et de l’exécution des marchés publics.
Le Directeur de l’Administration et des Finances a les fonctions de gestionnaire ou
d’administrateur de crédits nommé auprès d'une autorité contractante dont il est le
responsable de la gestion des finances de l’entité.
Il est le premier intervenant pour la mise en place du budget de la structure. Le
budget traduit l’ensemble des activités assorties de ressources financières
indispensables pour le fonctionnement et/ou l’investissement de la structure. Les
activités qui feront l’objet d’acquisitions seront regroupées dans un plan annuel de
passation des marchés (PPM) qui est une programmation des activités de passation
des marchés.
Dans le cadre de la gestion des marchés, la Direction de l’Administration et des
Finances intervient en amont pour l’élaboration du budget avec l’identification des
activités qui feront l’objet de passation des marchés et en aval pour engager le
processus de paiement (engagement budgétaire de la dépense) de la dépense après
identification du prestataire et après exécution de la prestation.
Selon les manuels de finances publiques, seuls les administrateurs ou les
gestionnaires de crédits reconnus par la règlementation en vigueur ont la
responsabilité d’engager l’Etat ou l’un de ses démembrements dans l’exécution
d’une dépense.

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I.1.2. La Personne Responsable des Marchés (PRM)

L’intervention de cette nouvelle personne dans le processus de passation et


d’exécution des marchés publics est une des innovations majeures apportées par la
nouvelle réglementation.
Au regard du volume des activités de passation des marchés au sein des
départements ministériels, la Personne Responsable des marchés est érigée en
direction des marchés publics. La PRM prend la dénomination de Directeur des
marchés au sein des ministères.
La Personne Responsable des marchés est un fonctionnaire de la catégorie A de la
Fonction Publique au Burkina Faso. Elle est placée sous l'autorité du Secrétaire
Général du ministère.
La PRM est en principe un spécialiste en passation des marchés.
L'autorité contractante mandate une Personne Responsable des Marchés (PRM)
chargée de mettre en œuvre les procédures de passation et de suivre l'exécution des
marchés et des délégations de service public. Elle est chargée de la rédaction des
actes matériels liés à la procédure de passation des marchés publics, depuis la
définition des besoins jusqu'à l'attribution définitive du marché ainsi que du suivi de
son exécution pour des besoins de statistiques et d'informations. A ce titre, elle
collabore avec des services publics ainsi que des entités privées dans le cadre de la
passation des marchés.
La PRM est chargée en outre d’archiver tous les documents relatifs à la prestation.
Elle collabore avec les services techniques pour les prestations qui requièrent
l’assistance d’un technicien tels que les bâtiments, les routes, les ponts et chaussés.
La PRM a en somme la charge de conduire l’opération d’acquisition jusqu’à son
terme en collaboration avec le DAF.
I.1.3. La Commission d’Attribution des Marchés (CAM)

La Commission d'Attribution des Marchés (CAM) créée au sein de l’autorité


contractante est placée sous l'autorité de la Personne Responsable des Marchés.
Les membres de la commission d’attribution des marchés ainsi que ceux des sous-
commissions techniques sont choisis en fonction de leur professionnalisme et de leur
probité.
La CAM est chargée de l'ouverture des plis, de l'évaluation des offres et de la
proposition d'attribution provisoire du marché. La CAM peut faire appel à toute
expertise qu'elle estime nécessaire, pour autant que l'expert n'ait pas d'intérêt dans
la procédure (conflit d’intérêt).

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Suivant la procédure d'appel à concurrence et en fonction de la complexité de la
prestation, une sous-commission technique (SCT) peut être mise en place.
Elle est chargée de l'évaluation des offres qui est sanctionnée par la production d'un
rapport d'analyse et d’évaluation transmis à la CAM pour délibération.
Les membres de la CAM et toute personne participant à ses séances sont tenus au
principe de confidentialité des débats.
La composition de la CAM dépend de l'autorité contractante à laquelle elle est
rattachée et de la source de financement du marché
Cependant, il convient de noter l’existence d’entités privées qui peuvent intervenir
également dans le processus de passation et d’exécution des marchés. Il s’agit entre
autres : les bureaux d’études, les entrepreneurs de bâtiments et les prestataires de
services en général.
I.1.4 L’organe d’approbation des travaux de la CAM
Après les travaux de la CAM, les résultats des travaux sont soumis à la validation de
l’autorité compétente. L’autorité compétente peut être une personne morale ou
physique en fonction de l’organisation de chaque entité.
Les services publics peuvent mettre en place des entités de contrôle ou de régulation
pour s’assurer de l’impartialité et de la pertinence des offres soumises au jugement
de la CAM.
I.2. LES ORGANES DE CONTROLE ET DE REGULATION INTERVENANT DANS
LA CHAINE DE PASSATION DES MARCHES PUBLICS.

Les organes qui jouent le rôle de contrôle et de régulation sont la Direction Générale
du Contrôle des Marchés Publics et des Engagements Financiers (DG-CMEF) et
l'Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP). Ces entités jouent un
rôle déterminant dans l’exécution des commandes publiques. L’action de ces entités
permet d’améliorer la qualité des commandes de l’Etat et de ses démembrements.

I.2.1 La Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics et des


Engagements Financiers (DG-CMEF)

Cette direction est née de la fusion de la Direction Générale du Contrôle Financier


(DGCF) et de la Direction Générale des Marchés Publics (DGMP). Cette fusion avait
pour but d’accélérer le processus de passation et d’exécution des marchés en
minimisant la lourdeur administrative dans la mise en œuvre des activités de
passation des marchés.

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Cette direction tire son fondement de l’article 16 qui stipule que : « Une entité
administrative du ministère chargé du budget assure le contrôle des procédures de
passation et d’exécution de la commande publique ».

Les attributions de cet organe sont assurées par la Direction Générale du Contrôle
des Marchés Publics et des Engagements Financiers (DG-CMEF). Elle est placée
sous l'autorité du ministère chargé du budget.

I.2.2. L'Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP)

La création de l'Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) est


consacrée par l'article 10 de la loi n°039-2016/AN du 02 septembre 2016 portant
règlementation générale de la commande publique qui stipule que : « Il est créé une
autorité administrative indépendante chargée de la régulation de la commande
publique. Elle est dotée de la personnalité juridique, de l'autonomie financière et de
gestion. Elle agit en toute impartialité, objectivité et en toute indépendance. Dans le
cadre de l’exercice de ses missions, elle ne reçoit d’instruction d’aucune autorité.
Ses actes sont soumis au contrôle de légalité du juge administratif. ».

La gestion des marchés publics implique la mise en place d’un cadre règlementaire
adéquat.

II. LE CADRE REGLEMENTAIRE DE LA GESTION DES MARCHES PUBLICS


Le cadre règlementaire se définit comme l’ensemble des textes et des règles mis en
place pour gouverner ou pour administrer les marchés publics.
II.1. Quelques Textes de portée Internationale

La coopération bilatérale et multilatérale entre les Etats d’une part et, d’autre part,
entre les Etats et les Institutions Internationales fiduciaires a influencé le contenu
d’un certain nombre de textes. Aussi, la règlementation des marchés publics a-t-elle
été fortement influencée par les textes communautaires eux-mêmes inspirés des
textes internationaux qu’on peut citer entre autres :

 l’Accord de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui garantit l’ouverture,


l'équité et la transparence des conditions de mise en concurrence dans le cadre
de la gestion des marchés publics. Toutefois, il faut retenir que certains pays
membres de l'OMC ont négocié l'Accord sur les marchés publics (AMP). L'objectif
fondamental de l'AMP est l'ouverture mutuelle des marchés publics entre les
parties signataires.

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 les Directives des bailleurs de fonds telles que la Banque Mondiale, l'Union
Européenne (UE), la Banque Africaine de Développement (BAD) l'Agence
Française de Développement (AFD), la Banque Islamique de Développement
(BID), la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), etc.

Ces directives sont utilisées dans le cadre de la mise en œuvre des projets et
programmes financés par ces institutions dans le cadre de la passation des marchés
relevant des activités du projet. Il convient de noter que le respect de ces directives
constitue une conditionnalité au moment de la négociation de l’accord de don ou de
l’accord de prêt entre le bailleur et le pays bénéficiaire.
L’apport de ces textes dans l’exécution des marchés publics n’est pas négligeable.
II.2. LES TEXTES DE PORTEE COMMUNAUTAIRE DANS LE DOMAINE DES
MARCHES PUBLICS

Le cadre juridique des marchés publics est constitué de textes de portée


communautaire et internationale ainsi que de textes de portée nationale.
Les dépenses publiques entrant dans le cadre de l'acquisition des biens et services
et la réalisation des travaux sont exécutées en grande partie par le biais des
marchés publics. Dans cette logique, l'Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA) dans son rôle de régulateur en matière d'institution sous
régionale, a initié un programme régional de réforme des marchés publics visant à
instaurer dans le domaine spécifique de la commande publique, des pratiques de
bonne gouvernance économique. Dans ce sens, deux (02) directives
communautaires ont été élaborées et les Etats membres ont été invités à les
transposer dans leurs ordres juridiques respectifs.
Il s'agit de :
- la Directive N° 04/2005/CM/UEMOA du 09 décembre 2005 portant procédures de
passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de
service public.
Cette directive comprend trois (03) titres :
 Le titre I : dispositions générales
Après avoir donné des précisions sur les termes utilisés par le vocabulaire des
marchés publics, ce titre traite de la compétence des organes chargés de la
passation et donne le champ d’application de la présente directive.
 Le titre II : des procédures de passation des marchés
Dans ce titre, il est traité de la planification des besoins à travers l’élaboration des
plans de passation des marchés ainsi que du mode de passation. A travers ce titre,
on trouve enfin les modalités de signature et d’approbation des contrats.
 Titre III : exécution et règlement des marchés publics

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Dans ce titre, il est traité des dispositions relatives au contenu d’un contrat de
marchés publics, des changements intervenus au cours de l’exécution d’un contrat
ainsi que les conditions de résiliations ou d’ajournement d’un contrat.
- la Directive N°05/2005/CM/UEMOA du 09 décembre 2005 portant contrôle et
régulation des marchés publics et des délégations de service public dans l’Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine.
Cette directive traite principalement de la séparation de la fonction de contrôle et de
celle de régulation. Ainsi, à travers cette nouvelle vision de la gestion des marchés
publics, le contrôle et la régulation exercés autrefois par la seule direction des
marchés seront exercés distinctement désormais par deux (02) organes. L’un jouera
le rôle d’organe de régulation et l’autre d’organe de contrôle. Cette directive donne
les modalités d’exercice de la fonction de régulation et de la fonction de contrôle
dans le cadre de la gestion de la commande publique.
Dans le principe, les Etats membres de l’UEMOA ont l’obligation de transposer dans
leur règlementation nationale les principes arrêtés par les deux (02) directives.
Dans le cadre de la revue annuelle, la transposition de ces deux (02) textes font
l’objet d’évaluation au niveau des Etats membres de l’UEMOA.
Au Burkina Faso, l’observation de cette règle avait permis la création par décret de la
Direction Générale des Marchés Publics (DGMP) et l’Autorité de Régulation de la
Commande Publique (ARCOP).
Le Burkina Faso a internalisé ces directives en 2008 avec l'adoption du décret
n°2008-73/PRES/PM/MEF du 16 avril 2008 portant Règlementation Générale des
Marchés Publics et des Délégations de Service Public.
Ces directives consacrent les principes fondamentaux des marchés publics que sont
l'économie et l'efficacité du processus d'acquisition, le libre accès à la commande
publique, l'égalité de traitement des candidats, la reconnaissance mutuelle, la
transparence des procédures à travers la rationalité, la modernité et la traçabilité des
procédures.
- la Directive N° 02/2014/CM/UEMOA relative à la règlementation de la Maitrise
d'Ouvrage public Déléguée au sein de l'Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine.
- la Directive N° 04/2012/CM/UEMOA relative à l’éthique et à la déontologie dans
les marchés publics et les délégations de service public au sein de l’Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine ;
- la Directive n°01/2009/CM/UEMOA du Code de transparence dans la gestion des
finances publiques au sein de l’UEMOA.

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II.3 LES TEXTES NATIONAUX

Les principaux textes nationaux qui gouvernent le processus de passation et


d’exécution des marchés publics sont constitués d’une part de lois et, d’autre part, de
décrets accompagnés d’arrêtés d’application ou de circulaires.
La floraison de ces textes témoigne de l’intérêt accordé par l’Etat dans la
règlementation des achats publics.
II.3.1 Les Lois

Les principales lois qui ont été votées par l’Assemblée Nationale pour règlementer la
gestion des marchés publics sont entre autres :

 la loi n°039-2016/AN du 02 septembre 2016 portant règlementation générale


de la commande publique et ses décrets d'application ;
 la loi 042-2017/AN du 03 Juillet 2017 portant allègement des procédures de
contractualisation du programme des projets de partenariat public-privé et son
décret d’application ;
 la loi n°004-2015/CNT portant prévention et répression de la corruption au
Burkina Faso et son décret d’application.

II.3.2 Les Décrets

L’évolution du cadre règlementaire des marchés publics au Burkina Faso a engendré


une multitude de textes.
En rappel, le 5 septembre 1970 peut être considéré comme le point de départ de la
réglementation en matière de gestion des marchés publics.
1°) le Décret n°2017-0049/PRES/PM/MINEFID du 1er Février 2017 portant
procédures de passation, d'exécution et de règlements des marchés publics et des
délégations de service public ;
À partir de 2017, beaucoup d’innovations ont été introduites dans la règlementation
des marchés publics au Burkina Faso. Au nombre de ces innovations, on peut
retenir, les délégations de service public.
Les délégations de service public ont été introduites pour prendre en compte un
certain nombre de préoccupations. Les règlementations précédentes n’avaient pas
envisagé que l’Etat confit ses travaux à un Maître d’ouvrage délégué.
Les délégations de service public seront développées dans un autre module.
2°) le Décret n°2017-0050/PRES/PM/MINEFID PM du 1 er février 2017 portant
attributions, organisation et fonctionnement de l'Autorité de régulation de la
commande publique (ARCOP) ;

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La réorganisation du cadre règlementaire et du cadre institutionnel a donné
naissance à des organes de contrôle et de régulation dont l’Autorité de Régulation
des Marchés Publiques (ARMP).
L’Autorité de Régulation des Marchés Publiques a pris une autre dénomination plus
tard sous l’appellation d’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP).
3°) le Décret n°2017- 0617/PRES/PM/MINEFID portant allègement des conditions
de recours à la procédure d’entente directe pour la passation de marchés publics et
délégations de service public dans la mise en œuvre des projets et programmes
d’investissement du 14 Juillet 2017.
4°) le Décret n°2017-0611/PRES portant allègement des procédures de
contractualisation du programme des projets de partenariat publics-privé du 13 Juillet
2017.
5°) le Décret n°2015-1260/PRES-TRANS/PM/MEF portant code d’éthique et de
déontologie de la commande publique du 09 Novembre 2015
6°) le Décret n°2017-0051/PRES/PM/MINEFID du 1 er février 2017 portant
réglementation de la maîtrise d'ouvrage public déléguée.
Ce décret a été pris pour mieux règlementer et encadrer l’exercice de la maîtrise
d’ouvrage déléguée, au regard de la prolifération des structures opérant dans le
domaine.
7°) le décret n°2016-603/PRES/PM/MINEFID du 08 juillet 2016 portant comptabilité
des matières de l'Etat et des autres organismes publics ;
CHAPITRE II : L’IDENTIFICATION ET LA PLANIFICATION DES BESOINS
Le souci de rationalisation des crédits budgétaires a été le motif de planification des
dépenses publiques qui se réalise à travers une programmation et une estimation
des besoins des services publics. Une programmation de ces besoins passe par une
identification et un choix des priorités.
Dans ce chapitre, il sera question de passer en revue, la phase de l’identification et
de l’élaboration des plans annuels de passation (section I) et en une deuxième
section, l’examen de ce plan de passation par le comité chargé de l’examen des
plans de passation et son approbation par le Conseil des ministres (section II).
Section I : L’Identification des besoins
L’identification des besoins est l’étape la plus importante dans l’acquisition des biens
et services. Cette étape est déterminante en ce sens que les besoins à commander
doivent être :
- nécessaires au fonctionnement de l’administration;
- exhaustifs et sans ambiguïtés;
- de dernière génération;

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L’administration peut faire appel à toute personne ressource pour mieux définir les
caractéristiques d’un besoin.
Paragraphe I : Les intervenants
L’établissement du plan annuel de passation des marchés fait un intervenir plusieurs
agents. La réussite d’un bon plan de passation des marchés nécessite l’implication
de tous les responsables des services relevant de l’administrateur de crédits. Le plan
annuel de passation est un moyen efficace pour l’acquisition des biens et services.
Le premier intervenant pour l’établissement d’un plan de passation des marchés est
incontestablement l’administrateur ou le gestionnaire de crédits.
1. l’Administrateur de crédits
En matière de dépense publique, les administrateurs de crédits ou les gestionnaires
de crédits rassemblent tous les besoins à satisfaire au cours d’une période de l’entité
dont il a charge de la gestion financière.
Il a la responsabilité de recenser les besoins de les centraliser et de les transmettre
au service chargé des acquisitions.
Après l’expression de leurs besoins, le gestionnaire procède à un arbitrage des
besoins exprimés par les différents services en fonction du budget disponible et en
fonction des priorités. Cette étape prend fin par une appréciation de la faisabilité de
la réalisation des différents besoins financièrement et techniquement. Certaines
prestations compte tenu de leur coût et de leur complexité technique peuvent
nécessiter une programmation pluriannuelle ou nécessiter l’identification d’un
prestataire étranger.
2. la Direction des Marchés Publics (DMP) ou la Personne Responsable des
Marchés (PRM)
La direction des marchés publics est la structure en charge de l’élaboration et de
l’exécution du Plan Annuel de Passation des Marchés (PPM). Elle reçoit les besoins
à commander de la direction de l’administration et des finances., il élabore le plan de
passation des marchés (PPM) à travers une planification des acquisitions à réaliser.
Le PPM est par la suite transmis à un comité en charge de l’examen des plans de
passation. La direction de l’administration et des finances assiste au débat du comité
en qualité d’observateur.
La DAF peut également assister aux débats. Toutefois, son absence ne remet pas
en cause la tenue de la réunion du comité.
La direction des marchés publics prend la dénomination de Personne Responsable
des Marchés (PRM) qui peut être une personne physique dans les structures où les
activités de passation ne sont pas très importantes en termes de volume.
Paragraphe II : L’établissement des plans de passation des marchés publics

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Pour mieux approvisionner l’entreprise en biens et services, le service en charge des
approvisionnements doit dresser un plan d’approvisionnement. Cette stratégie
conduit à l’établissement d’un plan de passation des marchés.
La stratégie d'approvisionnement précise en terme général la façon dont les biens,
les services ou les travaux seront commandés, et comprendra, au plus haut niveau,
la détermination de conclure des contrats sur une base concurrentielle ou non
concurrentielle.
I. la définition du plan annuel de passation
L’objectif recherché à travers l’élaboration des plans annuels de passation est
d’accroître l’efficacité dans l’acquisition des commandes publiques par le
regroupement et la programmation rationnelle de celles-ci afin d’éviter leur
fractionnement ou leur morcellement.
 Le plan annuel de passation des marchés comme un outil de prévision
Le plan annuel de passation des marchés peut être considéré comme un outil de
prévision en ce sens qu’il permet à l’administrateur de crédits d’anticiper une
programmation des acquisitions de ces besoins et partant d’ouvrir la concurrence à
tous les concurrents afin d’espérer de meilleures offres.
 Le plan annuel de passation des marchés est un outil d’évaluation.
Le plan annuel de passation regroupe l’ensemble des acquisitions d’un gestionnaire
de crédits au cours d’une période. L’estimation de ces besoins ne peut se faire que
par une évaluation rigoureuse des acquisitions antérieures qui permettent de faire
des projections sur les acquisitions futures.
 Le plan annuel de passation des marchés est un outil de suivi et de contrôle.
Le plan annuel de passation permet de suivre et de contrôler les acquisitions
effectuées par le gestionnaire de crédits au cours de l’année. Il est un outil de repère
car il permet de juger le gestionnaire de crédits à travers le respect de son propre
référentiel de programmation de ses commandes.
En résumé, le plan annuel de passation des marchés permet une acquisition efficace
et efficiente des commandes publiques.
1. L’élaboration du plan annuel de passation des marchés.
L’élaboration du plan annuel de passation des marchés incombe à la Personne
Responsable des Marchés. Elle consiste à rassembler les besoins exprimés par les
différents services dont le gestionnaire assure l’administration.
Ces différentes acquisitions seront réparties dans le temps en tenant compte de tous
les paramètres et des aléas éventuels afin d’éviter les goulots d’étranglement au
cours de l’exécution.
2. Présentation du plan annuel de passation

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Le plan annuel de passation des marchés se présente sous forme de tableau. Ce
tableau donne les informations suivantes :
En colonne on a :
- la ligne budgétaire ; le montant estimé ; la nature des prestations ; le mode de
passation ; la période de publication ; période de remise des offres ; le temps
nécessaire à l’évaluation ; la date de signature probable du contrat; la date probable
de démarrage ; le délai prévisionnel d’exécution; la date d’achèvement probable.
En ligne on a les informations suivantes :
- l’imputation budgétaire ; les sources de financement ; les éventuelles observations.
Section II : Planification des besoins
La planification des besoins est devenue de nos jours une nécessité pour plusieurs
raisons pour les Etats en voie de développement. La planification des besoins
permet de rationaliser la consommation des administrations d’une part, et d’autre
part, d’anticiper en vue de faire de meilleures acquisitions des biens et services pour
leur fonctionnement.
Paragraphe I : Approbation et adoption des plans de passation
I. Approbation du PPM
Les plans de passation des marchés sont approuvés avant le début de chaque
gestion budgétaire (au plus tard le 31 décembre de l’année n tous les plans doivent
être adoptés).
Le projet de plan de passation ainsi élaboré par le gestionnaire et approuvé dans un
premier temps par la hiérarchie à l’interne est transmis à un comité constitué à cet
effet pour son examen.
II. Adoption du PPM
Avant l’adoption du PPM, un comité est mis en place pour l’examiner.
Le travail du comité va consister à :
- rassembler les prestations qui peuvent faire l’objet d’un seul appel à la
concurrence pour éviter le fractionnement des commandes publiques ;
- apprécier la faisabilité de certaines prestations dans le temps en tenant compte
de la réalité du budget et tous les éléments qui peuvent perturber le bon
déroulement de l’exécution des prestations ;
- s’assurer que les prestations programmées seront réalisées dans l’année
budgétaire ;
- apprécier le choix des procédures par l’autorité contractante ;
- s’assurer que la transparence est assurée pour tous les candidats.
Si, le plan de passation proposé par le gestionnaire est adopté, il ne peut être
modifié sans l’avis préalable du comité qui l’a examiné.

15
Tout changement du plan de passation adopté sans l’avis de non objection du comité
constitue une irrégularité et entraine des sanctions.
Une copie du plan annuel de passation des marchés est transmise à tous les
services de la chaîne de la dépense publique pour suivi et contrôle.
CHAPITRE III : LES PROCEDURES DE MISE EN CONCURRENCE
En rappel, la gestion des marchés publics repose sur quatre (04) principes à savoir :

- l’égalité de traitement des candidats;


- la liberté d’accès aux commandes publiques ;
- la transparence des procédures à travers la rationalité, la modernité et la
traçabilité;
- l’économie et l’efficacité du processus d’acquisition des commandes
publiques.

SECTION I : La procédure de droit commun


C’est le mode par excellence de la mise en concurrence. C’est la procédure de droit
commun de la mise en concurrence sans négociation des critères préalablement
portés à la connaissance des candidats par le Dossier d’Appel d’Offres (DAO) ; les
autres modes de passation des marchés n’étant que des exceptions.

Paragraphe I : l’appel d’offres ouvert et ses variantes

L’appel d’offres doit être précédé au préalable d’un avis public d’appel à la
concurrence communément appelé « avis d’appel d’offres (AAO) ».
L’avis d’appel d’offres donne les informations suivantes :
- la nature et l’étendue de la prestation;
- l’organisation de la commande (lot unique ou en plusieurs lots);
- la source de financement;
- le délai de dépôt des offres;
- le type d’appel d’offres (appel d’offres national ou international);
- les pièces administratives à fournir;
- le lieu de dépôt des offres;
- les conditions de participation;
- la caution de soumission;
- le délai d’exécution......

I.1. l’appel d’offres ouvert

L’appel d’offres ouvert comporte deux (02) variantes :


L’appel d’offres ouvert direct ; l’appel d’offres ouvert en deux étapes ou précédé
d’une pré qualification

16
 l’appel d’offres ouvert direct ;
L’appel d’offres ouvert est dit direct lorsqu’aucune entreprise en règle vis à vis de
l’administration n’est exclue a priori de la concurrence ;
 l’appel d’offres en deux (02) étapes ;
Lorsque compte tenu de la complexité de la prestation, l’administration veut procéder
à une organisation préalable du recrutement des futurs prestataires en se basant sur
le critère de performance et non de spécificité technique de ces derniers, il peut être
organisé une attribution en deux (02) étapes.
Ce procédé qui se fait en deux étapes peut être précédé d’une pré qualification selon
les hypothèses suivantes :
- lorsque les travaux à réaliser, les équipements à livrer et les services à fournir
revêtent un caractère complexe ;
- et/ou lorsque les travaux à réaliser, les équipements à livrer et les services à
fournir exigent une technicité particulière.

L’examen de la qualification des candidats s’effectue exclusivement en fonction de


leur aptitude à exécuter le marché de façon satisfaisante et selon les critères définis
dans l’avis de pré qualification.
La commission d'attribution des marchés examine les dossiers et retient toutes les
entreprises remplissant les conditions requises spécifiées au dossier de pré
qualification.

Paragraphe II : La demande de propositions

La demande de propositions est aussi une procédure de droit commun mais, elle ne
concerne uniquement que les prestations intellectuelles ou immatérielles.
Les contrats de prestations intellectuelles sont passés après une demande de
propositions. La demande de propositions est précédée d’un avis à manifestation
d’intérêts. L’avis à manifestation d’intérêts est similaire à l’avis d’appel d’offres.
Les contrats de prestations intellectuelles recouvrent les activités dont l’élément
prédominant n’est pas physiquement quantifiable.
Il inclut notamment, les services d’assistance informatique et de maîtrise d’ouvrage
déléguée.
La liste restreinte des consultants présélectionnés est arrêtée à la suite d’une
invitation publique à soumettre des expressions d’intérêt. Les consultants sont
présélectionnés par la commission d’attribution des marchés en raison de leur
aptitude à exécuter les prestations, sur la base de critères publiés dans le dossier de
demande d’expression d’intérêt.

1. La manifestation d’intérêt ou l’expression d’intérêt

L’avis à manifestation d’intérêt est un communiqué qui invite les personnes


physiques ou morales habilitées à faire des propositions pour l’exécution d’une

17
prestation donnée qu’une Administration publique souhaite réaliser. La manifestation
d’intérêt aboutit à l’arrêt d’une liste restreinte des consultants présélectionnés.

Section II : Les procédures exceptionnelles

1. L’appel d’offres restreint :

L’appel d’offres est dit restreint lorsque seuls quelques candidats peuvent remettre
des offres. Ces candidats doivent être préalablement consultés par l’Autorité
contractante.
Le nombre de candidats admis à soumissionner est au minimum de trois (3). La suite
de la procédure reste identique comme l’appel d’offres ouvert.
Il ne peut être recouru à la procédure de l’appel d’offres restreint que lorsque la
nature des biens à commander n’est disponible qu'auprès d'un nombre limité de
fournisseurs.
L’autorité contractante consulte les entreprises au regard de leurs références
techniques et de la spécificité des prestations sollicitées.
Les candidats à un appel d’offres restreint ne doivent pas figurer sur la liste des
fournisseurs défaillants ou de ceux qui ont des difficultés dans l’exécution d’un
marché public.
Dans tous les cas, ils doivent apporter la preuve de leur compétence à exécuter les
prestations sollicitées.
Le recours à la procédure de l’appel d’offres restreint est soumis à l’autorisation
préalable de l’autorité compétente.

2. La demande de renseignement de prix

Lorsque le montant prévisionnel du marché est inférieur à vingt millions (20.000.000)


FCFA TTC, il peut être recouru à la procédure de demande de renseignement et de
prix écrite.
Le service de passation (PRM) élabore un dossier de mise en concurrence
comportant au moins le descriptif technique des besoins à satisfaire dans les mêmes
conditions que le dossier d'appel d'offres.

La publicité de l’avis n’est obligatoire que dans la revue des marchés publics
uniquement et le délai accordé aux entreprises pour remettre les offres ne peut être
inférieur à dix (10) jours calendaires.
Les offres se font sous plis fermés et sont examinées par la commission d'attribution
des marchés qui attribue le marché au prestataire de service ayant présenté l'offre la
moins disante parmi les offres jugées économiquement la plus avantageuse des
offres conformes.

La constitution d’une sous-commission n’est pas exigée.

18
3. la demande cotation non formelle

Lorsque le montant prévisionnel du marché est règlementairement fixé au préalable,


il peut être recouru à des demandes de cotation non formelle adressées par le
service en charge des acquisitions à trois (3) prestataires qualifiés au moins. Cette
forme de mise en concurrence est valable pour les acquisitions de faible importance.
La formalité de constitution d’une commission d’attribution des marchés n’est pas
exigée.
Les propositions de cotations se font sous plis fermés et sont examinées par
l’administrateur de crédits qui attribue le marché à l'entreprise ayant présenté l'offre
la moins disante.
Lorsque l’administrateur de crédits n’obtient pas trois (03) factures proforma, il peut
recourir à la procédure de gré à gré.

4. Les contrats de gré à gré

Les marchés publics, quelle qu’en soit la forme peuvent être passés de gré à gré
suivant la procédure de l’entente directe ou de gré à gré lorsque, l’Autorité
contractante engage sans formalités, les discussions qui lui paraissent utiles avec un
prestataire de services préalablement identifié.
Le contrat est conclu avec ce prestataire, s’il accepte de se soumettre à un contrôle
de qualité et de prix.

Le marché est passé de gré à gré dans les cas suivants :


- extrême urgence, pour les travaux, fournitures ou services que l’Autorité
contractante doit faire exécuter en lieu et place de l’entrepreneur, du
fournisseur ou du prestataire défaillant ;
- urgence impérieuse motivée par des circonstances imprévisibles ou de force
majeure ne permettant pas de respecter les délais prévus nécessitant une
intervention immédiate;
- lorsque les besoins ne peuvent être satisfaits que par une prestation
nécessitant l’emploi d’un brevet d’invention, d’une licence ou de droits
exclusifs détenus par un seul prestataire ;
- lorsque les marchés ne peuvent être confiés qu’à un prestataire déterminé
pour des raisons techniques ou s’il y a une nécessité de continuer avec le
même prestataire ou pour des raisons artistiques ;
- lorsque les prestations à exécuter touchent à la sécurité publique.

Conditions de gré à gré (cas des prestations intellectuelles)

 les consultants individuels peuvent être sélectionnés de gré à gré dans des cas
exceptionnels, à savoir :

19
- pour des missions qui constituent une continuation des activités antérieures
du consultant pour lesquelles le consultant était choisi après un appel à la
concurrence ;
- pour des missions dont la durée ne devrait pas dépasser six (06) mois ;
- dans des cas d’une situation d’urgence suite à une catastrophe naturelle ;
- lorsque le consultant en question est le seul à posséder les qualifications
voulues ;
- pour des raisons artistiques et techniques.

Le marché précise les obligations comptables auxquelles le titulaire du marché sera


soumis, et notamment l’obligation de présenter ses bilans, comptes de résultats,
ainsi que sa comptabilité analytique d’exploitation ou, à défaut de celle-ci, tous
documents de nature à permettre l’établissement des coûts de revient.

Section III : Le dossier d’appel à la concurrence et le cahier des charges

La présélection des candidats est précédée d’un dossier qui définit la nature et
l’étendue des besoins exprimés par l’autorité contractante.

Paragraphe I : Le dossier d’appel à la concurrence

Pour les prestations de montant supérieur ou égal à un seuil donné, il est obligatoire
de procéder à une mise en concurrence ouverte. Cette mise en concurrence est
précédée de la publication d’un dossier d’appel à la concurrence qui est de trois (03)
ordres :
- un dossier d’appel à la concurrence pour les demandes de renseignement et de
prix ;
- un dossier d’appel à la concurrence pour les appels d’offres (avis d’appel
d’offres) ;
- une manifestation publique d’intérêt pour les demandes de propositions.

I.1. Le dossier d’appel d’offres

Le dossier d’appel d’offres est structuré en plusieurs parties qui sont :

1. L’avis d’appel d’offres

Il fait connaître les informations suivantes : l’objet, la localisation, le financement,


l’allotissement, les conditions de participation, la consultation et l’achat du dossier,
les pièces administratives, la visite de site, le dépôt et l’ouverture des offres, le délai
d’exécution, le délai d’engagement.

2. Les instructions aux soumissionnaires

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Les instructions aux soumissionnaires décrivent les conditions obligatoires que les
candidats doivent requérir pour participer non seulement à la mise en concurrence
mais aussi les informations nécessaires pour l’exécution de la prestation en se
conformant aux lois et règlements en vigueur au Burkina Faso. Ces informations sont
l’essentiel des cahiers des charges.

3. Les cahiers des clauses techniques particulières (CCTP);


4. Les cahiers des clauses Administratives Générales (CCAG);
5. Les cahiers des clauses techniques Particulières (CCTP).

Paragraphe II : Les cahiers des charges

Les cahiers des charges sont constitués de documents généraux et de documents


particuliers.

1. Les documents généraux.

Ils sont de deux (02) ordres. Il s’agit :


- des Cahiers des Clauses Administratives Générales (CCAG) ;
- des Cahiers des Clauses Techniques Générales (CCTG).
Les cahiers des clauses administratives générales (CCAG) déterminent les
dispositions administratives générales applicables à des contrats de nature similaire.
Les cahiers des clauses techniques générales (CCTG) fixent les dispositions
techniques générales applicables à chaque nature de contrat.

2. Les documents particuliers.

Ils sont de deux (02) ordres. Il s’agit :


- des cahiers des clauses administratives particulières (CCAP) ;
Les cahiers des clauses administratives particulières. Ils fixent les conditions
administratives propres à chaque marché.
- des cahiers des clauses techniques particulières (CCTP) ;
Ils fixent les conditions techniques particulières nécessaires à l’exécution des
prestations prévues au marché.

3. Le cadre de devis estimatif et quantitatif

Le cadre du devis quantitatif et estimatif complète les cahiers des charges et donnent
des précisions techniques et les conditions administratives indispensables pour
l’exécution d’un contrat public au Burkina Faso.

Section IV : Les garanties de soumission

21
Les garanties sont constituées des garanties financières et des garanties techniques.
Ces garanties ont pour but de rassurer au maître d’ouvrage de la qualité de la
prestation à exécuter.

Paragraphe I: Les garanties financières

1. Les garanties financières

Les garanties financières sont essentiellement composées du cautionnement


définitif, de la retenue de garantie et de la garantie de soumission.

a. la garantie de soumission.

Elle est de l’ordre de 1 à 3% du montant prévisionnel de la prestation.


Elle est ainsi fixée pour éviter de dévoiler l’enveloppe financière prévisionnelle. La
garantie de soumission peut être constituée en numéraire ou sous la forme de
caution bancaire. La garantie de soumission accompagne l’offre du soumissionnaire
depuis le dépôt de son offre jusqu’à l’attribution.

b. Le cautionnement définitif encore appelé caution de bonne exécution ou


caution provisoire.

Cette caution est constituée en garantie de la bonne exécution de la prestation. Aux


termes de cette nouvelle règlementation cette caution ne peut excéder 5 % du
montant du marché toutes taxes comprises du prix de base du marché augmenté ou
diminuer des éventuels avenants.
Il est constitué dès l’approbation du marché après libération de la garantie de
soumission.
La caution provisoire est libérée après la réception provisoire.

C. La retenue de garantie

La retenue de garantie est constituée lorsque la nature de la prestation l’exige. Elle


est de l’ordre de 5% du montant du marché toutes taxes comprises.
Elle ne sera libérée qu’après la réception définitive.

Paragraphe II : Les garanties techniques

Lorsque la complexité de la prestation l’exige, l’autorité contractante peut demander


à l’attributaire de constituer des garanties techniques. Elles permettent de s’assurer
de la compétence de l’entrepreneur à exécuter la prestation.
Ces garanties peuvent porter sur les ressources humaines comme elles peuvent
porter sur le matériel.

22
1. garantie sur les ressources humaines

En raison de la complexité de certaines prestations et, si la ressource humaine n’est


pas présente sur le territoire national pour garantir une bonne exécution de la
prestation, il peut être demandé au prestataire de faire la preuve qu’il passera un
contrat avec un personnel qualifié. Dans le cadre de l’entretien des installations
d’ouvrage à haute technologie de main d’œuvre ces genres de garanties sont exigés.
Exemple : installation de centrale électrique
Aussi, des visites de chantiers pourront-elles s’assurer du respect de cette garantie.

2. garantie du matériel

Pour les prestations exécutées en régie ; au cas où, il est mis au profit du prestataire
du matériel pour l’exécution, on peut lui demander de garantir la bonne utilisation du
matériel mis à sa disposition.
Pour ce faire, le prestataire peut contracter des contrats d’assurance pour garantir le
matériel mis à sa disposition.
Il peut s’agir de l’existence de pièces de rechange pour confirmer la bonne utilisation
future du matériel mis à disposition.

Chapitre IV : La sélection des prestataires

La sélection du prestataire précède un certain nombre d’actions qui se résument à


rechercher une transparence et une efficacité dans l’exécution de la dépense. Aussi,
convient-il de rappeler que l’exécution d’une dépense dans le cadre de la passation
d’un marché public doit obéir à quatre (04) principes fondamentaux qui sont :
- l’économie et l’efficacité du processus d’acquisition ;
- la liberté d’accès à la commande publique ;
- l’égalité de traitement des candidats ;
- la transparence des procédures, et ce, à travers la rationalité, la modernité et la
traçabilité des procédures.
Dans chaque entité, il est créé une commission d’attribution des marchés (CAM)
chargée d’évaluer et d’attribuer les marchés.

Section I : Préparation des offres

La préparation et la remise des offres sont conditionnées par :


- une offre par soumissionnaire ;
- la visite du site des ouvrages s’il y a lieu ;
- les frais liés à la préparation des offres ;
- la langue de l’offre ;
- les documents constitutifs de l’offre.
L’offre préparée par le soumissionnaire comprendra une offre technique et une offre
financière, sauf dans le cas d’une pré-qualification.

23
1. l’offre technique

Dans le cas d’un appel d’offres de travaux, l’offre technique comprend les
documents suivants :
- les pièces écrites concernant la qualification des entreprises à soumissionner ;
- toutes les pièces prouvant que l’entreprise possède les qualités requises pour
mener à bien les travaux objet de l’appel d’offres.
- le programme d’exécution précisant les méthodes et les moyens à mettre en
œuvre pour exécuter convenablement la prestation (la méthodologie) ;
- la liste nominative du personnel d’encadrement avec leur curriculum vitae et
leurs diplômes respectifs et leur expérience dans le poste proposé par le
soumissionnaire ;
- le nombre d’effectif de main d’œuvre à utiliser par catégorie et par corps de
travaux ;
- la liste du matériel à utiliser pour les travaux, y compris celui que le
soumissionnaire se propose d’acquérir pour les besoins du projet ;
- une note spécifiant les caractéristiques techniques des équipements proposés ;
- le certificat de visite des lieux, s’il y a lieu ;
- la méthodologie envisagée pour la formation du personnel pour l’appropriation
des ouvrages exécutés ;
- les références techniques (marchés similaires);
- une garantie de soumission;
- toutes autres pièces réglementaires imposées aux entrepreneurs par le maître
d’ouvrage pour rendre l’offre du soumissionnaire recevable ;
- les éventuelles solutions techniques variantes avec justification ;
- en cas de sous-traitance, préciser la liste des travaux que le soumissionnaire
souhaite sous-traiter en précisant leur valeur et leur montant en pourcentage par
rapport à l’offre totale.

Dans le cas, d’un appel d’offres de fournitures, les pièces suivantes ne seront
pas demandées :
- la liste nominative du personnel d’encadrement avec leur curriculum vitae et
leurs diplômes respectifs et leur expérience dans le poste proposé par le
soumissionnaire ;
- le nombre d’effectif de main d’œuvre à utiliser par catégorie et par corps de
travaux ;
- la liste du matériel à utiliser pour les travaux, y compris celui que le
soumissionnaire se propose d’acquérir pour les besoins du projet ;
- une note spécifiant les caractéristiques techniques des équipements proposés ;
- le certificat de visite des lieux, s’il y a lieu ;
- la méthodologie envisagée pour la formation du personnel pour l’appropriation
des ouvrages exécutés ;

24
- en cas de sous-traitance, préciser la liste des travaux que le soumissionnaire
souhaite sous- traiter en précisant leur valeur et leur montant en pourcentage par
rapport à l’offre totale.

2. L’offre financière comprendra :


- une lettre d’engagement signée par une personne habilitée à engager
l’entreprise ;
- un bordereau des prix unitaires dûment complété auquel sera rattaché
éventuellement les décompositions des prix ;
- un devis estimatif du projet technique de base dûment rempli ;
- un devis estimatif de chacune des variantes éventuelles en terme de coût ;
- les propositions de sous-traitance des éléments des travaux ;
- toutes autres pièces ayant trait aux prix et au montant de l’offre ;
- les chiffres d’affaires;
- les lignes de crédits ou la preuve de l’existence d’un fonds propre.

La proposition financière sera complétée par les informations suivantes :


- montant de la proposition financière ;
- proposition de rabais ;
- monnaie de l’offre et monnaie de paiement ;
- garantie de soumission ;
- délai de validité des offres.

3. Remise des offres


- la présentation des offres ;
- les date et heure de remise des offres ;
- la modification et retrait des offres ;
- le sort des offres reçues hors délai.

Section II : Evaluation des offres

L’évaluation des offres est l’étape la non moins importante dans le processus de
passation des commandes publiques. Cette étape intéresse aussi bien
l’administration qui espère faire une acquisition répondant aux principes de la
commande publique énoncés plus haut d’une part, et d’autre part, les prestataires
dont l’exécution des marchés publics fait partir de leurs activités.
L’évaluation des offres est un processus complexe et l’administration joue sa
crédibilité à travers une meilleure évaluation des propositions faites par les
prestataires.

Paragraphe I : la réception et la recevabilité des offres

I.1 Les actions avant l’ouverture des plis

25
Les tâches à accomplir avant l’ouverture des offres consistent à la réception des
soumissions, à l’enregistrement des plis, au rangement des plis et à la délivrance de
récépissés.

 La réception des offres


Elle se fait sous plis fermés. Elle peut se faire avant l’heure et la date limite indiquée
pour la clôture des dépôts des offres. Pour des raisons de sécurité et de
confidentialité, les prestataires préfèrent apporter leurs offres le jour de l’ouverture
des plis.
 L’enregistrement des plis
Chaque offre réceptionnée comporte un numéro chronologique et la date de
réception. Même, les offres arrivées hors délai sont réceptionnées.
 Le rangement des plis
Les plis réceptionnés sont soigneusement rangés par ordre d’arrivée et en lieu sûr
pour éviter les manipulations avant l’ouverture officielle des plis.
 La délivrance de quittance ou de récépissé
La délivrance d’un récépissé a pour but de confirmer la réception du dossier par
l’administration d’une part, et d’autre part, elle est une pièce de réclamation en cas
de contestation.

I.2. Les actions à l’ouverture des plis

Les plis sont ouverts par la CAM en séance publique c'est-à-dire en présence des
soumissionnaires qui le désirent au jour et heure indiqués dans l’avis d’appel à la
concurrence.
La commission se réunit sur convocation écrite de son président 72 heures au moins
(jours ouvrables) avant la date prévue pour la réunion. Toutefois, la commission
d’attribution ne peut valablement délibérer qu’en présence d’au moins 2/3 des
membres de la CAM.
Les observateurs sont également convoqués en même temps que les membres
statutaires.
L’ouverture des plis est matérialisée par la communication à haute voix des éléments
constitutifs de l’offre de chaque soumissionnaire à tous ceux qui participent à
réunion.

Les éléments essentiels suivants sont communiqués à haute voix :


- le nom du soumissionnaire (en cas de groupement, l’identité du chef de file) ;
- la présence effective ou l’absence de toutes les pièces exigées (pièces
techniques ; pièces administratives) ;
- le montant de l’offre y compris les rabais éventuels ;
- le montant des variantes éventuelles ;
- le délai d’exécution ;
- le délai de validité des offres.

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Pour le cas des demandes de propositions, si, les offres sont faites en double, seules
les offres techniques sont ouvertes dans un premier temps.

I.3. la recevabilité des offres

La recevabilité des offres est le processus qui consiste à examiner dans la forme
l’offre du soumissionnaire avant l’évaluation proprement dite de sa proposition
technique et financière. Elle consiste à apprécier la conformité de l’offre par rapport
aux pièces exigées par le dossier d’appel à la concurrence.
La suite de l’examen de la conformité et de l’évaluation des offres peut être confiée à
une sous-commission technique.

II.2. la sous-commission technique

Les membres de la sous-commission technique sont choisis parmi les personnes


nommées par l’arrêté n°2008-239/MEF/SG/CNCS du 14 août 2008 portant
nomination des membres des sous commissions techniques. La sous-commission
technique est chargée de l’évaluation exhaustive des différentes offres.

La constitution d’une sous-commission n’est obligatoire que pour les appels d’offres
et les demandes de propositions.
La sous-commission technique procède à l’examen des offres conformément aux
critères définis dans le dossier d’appel d’offres. Les éléments suivants peuvent faire
l’objet d’appréciation :

 Les pièces administratives

L’arrêté n°2008-154/MEF/CAB du 13 juin 2008 portant fixation des pièces


administratives exigées des candidats aux marchés publics et fonctionnement des
commissions d’attribution des marchés, des commissions de sélection des candidats
aux délégations de service public et des commissions de réception précise les
pièces à produire par les candidats aux marchés publics et des délégations de
service public.
Au regard de cet arrêté, les entreprises installées au Burkina Faso, devrait produire
les attestations suivantes :
- une attestation de situation fiscale ;
- une attestation de situation cotisante (CNSS) ;
- une attestation de la direction régionale chargée des lois sociales ;
- une attestation de participation aux marchés publics.

Dans le cadre de l’amélioration à la participation à la concurrence ces pièces ne sont


plus obligatoires au moment du dépôt des offres. Toutefois, la société adjudicataire
du marché transmettra ces pièces avant la signature du marché.

27
Cependant, elles doivent être présentées et en cours de validité avant la signature
du marché. L’absence ou la non-conformité des pièces administratives entraîne
d’une part, entraîne une annulation de l’attribution si, l’attributaire ne les produit dans
les délais requis.

- la garantie de soumission
La vérification porte : sur sa présence effective, son montant, l’appréciation de sa
validité, la vérification de son contenu en s’assurant qu’il respect le modèle du
dossier de l’appel à la concurrence.
La garantie de soumission doit couvrir le délai de validité des offres.

N.B : l’absence ou la conformité de la garantie de soumission entraîne la


disqualification du candidat ainsi que la non-production de la lettre
d’engagement ou sa non-signature.

- la lettre d’engagement
Une soumission dûment signée : toute offre devrait contenir une soumission établie
conformément au modèle figurant au DAC (modèle type).
Il faudrait que les principales clauses soient inscrites sur l’acte de soumission qui
constitue le premier document contractuel entre l’administration et l’entreprise.
Cette soumission doit être signée par une personne habilitée à engager l’entreprise.
Le soumissionnaire doit respecter le principe «un soumissionnaire une offre », c'est-
à-dire qu’une même personne n’est pas habilitée à faire deux offres différentes au
cours d’un même appel à la concurrence en dehors des variantes autorisées par le
DAC.
En plus de ces pièces administratives, la sous-commission doit vérifier la régularité
d’autres documents comme l’accord de groupement non conforme, la période de la
validité de l’offre non conforme, l’insertion d’une clause de révision des prix alors que
les prix sont fermes, la programmation non conforme des travaux, la sous-traitance
non autorisée, la réserve concernant le règlement des litiges, etc..

 Conformité des offres

1. Cas des marchés de fournitures

 Examen de la conformité aux spécifications techniques


Le cahier des spécifications techniques traduit le besoin de l’utilisateur, besoin que
l’acheteur public décrit d’une certaine manière afin de respecter les principes
généraux de la concurrence. Les désignations de marque dans les prescriptions
techniques ne sont pas admises ; si cette désignation est inévitable il y a lieu de faire
suivre la mention ou « équivalent ». Les propositions faites par les soumissionnaires
seront confrontées aux prescriptions du DAC afin de déterminer les fournitures qui
sont conformes au minimum exigé.

28
L’administration a le droit de tolérer les différences mineures sans conséquence,
pour autant que ces différences ne portent pas préjudice aux autres
soumissionnaires où n’affectent pas le classement des offres.
A l’issue de l’examen de la conformité, il est proposé d’écarter les offres dont la
sous-commission technique déterminera qu’elle comporte des différences marquées
par rapport au DAC.
Le soumissionnaire ne pourra plus le rendre conforme en la corrigeant de quelque
manière que ce soit.

III. Evaluation et comparaison des offres

L’évaluation peut être définie comme la détermination par critère approprié de la


valeur réelle des offres proposées compte tenu des conditions assorties des
divergences constatées par rapport aux prescriptions du DAC.
L’évaluation détaillée a pour but de prendre en compte les divergences constatées
(omissions, erreurs de calculs, divergences techniques, commerciales et financières,
délai de livraison, calendrier de paiement...) afin de ramener toutes les offres sur une
même base de comparaison. Elle concerne les offres dont on aura déterminé
qu’elles répondent de façon substantielle aux conditions de l’appel à la concurrence.
Le principe retenu pour ce mode d’évaluation est celui technique et financier. Il
consiste à traduire en terme monétaire les critères techniques et financiers.

 Vérification du montant des propositions financières


La sous-commission technique vérifie les prix unitaires, les quantités et les calculs
arithmétiques :
- les quantités sont vérifiées et ramenées en cas d’erreur aux quantités de base ;
- s’il y a contradiction entre le prix unitaire en toute lettre et celui en chiffre, le prix
en lettre prévaut (bordereau des prix unitaires) ;
- s’il y a contradiction entre le prix obtenu par application du prix unitaire aux
quantités et le prix total, ce dernier est corrigé ;
- s’il y a omission d’un prix unitaire, le prix unitaire le plus élevé proposé par un
des concurrents est appliqué au montant de l’offre du soumissionnaire fautif et
ceci aux seules fins de comparaison. Cette disposition est clairement définie
dans les instructions aux soumissionnaires du dossier d’appel à la concurrence.

 Vérification de la structure des prix


Cette vérification a pour but de s’assurer que le niveau des prix pratiqués par le
soumissionnaire prend en compte toutes les prescriptions du cahier des charges. Sur
financement budget de l’Etat, le prix proposé par le soumissionnaire doit être libellé
en TTC.
Sur financement extérieur, le prix proposé par le soumissionnaire doit être libellé en
HT-HD. Les autres taxes et droits (droit de douane, TVA) sont pris en charge par
l’Etat et le cadre du devis quantitatif doit faire ressortir toutes ces rubriques.

29
 Prise en compte des rabais
Lorsque le soumissionnaire propose des rabais (conditionnels ou inconditionnels), ils
doivent être appliqués à son offre corrigée avant la comparaison des offres.
 Prise en compte des critères d’évaluation
L’évaluation prend ensuite en compte les critères suivants :
- le calendrier de livraison proposé dans l’offre :
si, le soumissionnaire retenu propose un délai supérieur au délai proposé dans le
dossier d’appel d’offres, le délai proposé par celui-ci devient le délai contractuel.

- les variantes dans le calendrier de règlement par rapport au calendrier arrêté par
le cahier des clauses administratives particulières.
Les contraintes de paiement évoquées dans le CCAP doivent être respectées par les
soumissionnaires sous peine de disqualification de l’offre ; mais l’administration peut
chercher à évaluer les pertes ou gains substantiels occasionnés par l’adoption d’un
calendrier différent proposé par le soumissionnaire.
A titre d’exemple, le CCAP prévoit les stipulations suivantes :
- paiement à 100% après la réception des fournitures ;
- délai de paiement 90 jours ;
- possibilité de proposer un autre calendrier de règlement ou de demander une
avance de démarrage. Ces aspects peuvent être monétairement quantifiés et pris en
compte dans l’évaluation. Ainsi, une avance de 40% demandée par un
soumissionnaire dans son offre peut être considérée comme une perte pour
l’administration. Il est donc normal que l’offre prévoyant l’avance de démarrage soit
grevée du montant des pertes subies par l’administration en débloquant une avance
de démarrage.

 Les coûts des pièces de rechange

Les pièces de rechange pour une période donnée à prendre en compte sont
indiquées dans le dossier. Leur coût total est ajouté aux prix de l’offre aux fins
d’évaluation. Il peut être demandé aux soumissionnaires, pour certaines fournitures
(photocopieurs, ordinateurs...) de proposer le coût d’un contrat de maintenance de
(n) années après la période de garantie, pour le matériel qu’il propose.
De même, pour certains équipements, il peut être demandé aux fournisseurs de
chiffrer le coût des révisions périodiques nécessaires au bon fonctionnement des
équipements.
Ces coûts sont ajoutés à l’offre aux fins de comparaison.

 Les coûts de fonctionnement et d’entretien pendant la durée de vie des


fournitures (équipements).

Ces frais sont évalués selon des critères fixés par le dossier. Il s’agit des coûts
relatifs aux intrants, au carburant, des coûts annuels de fonctionnement. Ces coûts
s’ajoutent au montant de l’offre.

30
Ce système d’évaluation est utile pour du matériel qui nécessite un service après-
vente et occasionne des charges de fonctionnement. L’ensemble de ces charges
identifiées et précisées dans le DAC sont estimés pour une période (durée de vie
utile dudit matériel) et actualisées à un taux précisé dans le DAC.

 Préférence nationale

Le principe de la préférence est de favoriser les offres présentant des produits


comportant une valeur ajoutée nationale ou régionale égale à 20% au moins.
Dans ces conditions, les offres présentant des fournitures étrangères sont majorées
de 15% pour permettre une comparaison avec les autres offres. Cette clause doit
être prévue par les accords de financement et reprises dans le DAC pour être
applicable.

 Qualification du soumissionnaire et attribution du marché

Après les ajustements ci-dessus effectués, les offres financières sont classées de
l’offre économiquement la plus avantageuse à l’offre économiquement la moins
avantageuse et par lot s’il y a lieu.
L’attribution du marché se fait suivant les critères contenus dans le DAC notamment
dans les instructions aux soumissionnaires. Ils concernent les capacités techniques
et financières du fournisseur à s’exécuter correctement les prestations.
Il s’agit de :
- marchés similaires exécutés ;
- capacité financière et technique du candidat (moyens financiers, moyens
humains, moyens matériels...)
Le soumissionnaire ayant proposé l’offre la plus avantageuse se verra proposé
comme attributaire du marché s’il satisfait aux critères retenus ; dans le cas contraire
son offre sera écartée et la commission examinera la deuxième offre
économiquement la plus avantageuse.
L’offre retenue sera alors appelée l’offre économiquement la plus avantageuse.

II.2. Qualification des soumissionnaires et attributaires de marchés publics

1. cas des marchés de travaux

Afin de déterminer les entreprises capables de réaliser les travaux dans les délais
impartis et dans les règles de l’art, le maître d’ouvrage par le biais des commissions
procède à l’évaluation des offres présentées par les soumissionnaires.

 Recevabilité des offres ;

Tout se passe comme dans les marchés de fournitures.

31
 Conformité technique des offres ;

Tout se passe comme dans les marchés de fournitures. L’entrepreneur doit se


conformer aux prescriptions minimales exigées par le DAC notamment le matériel et
le personnel. L’entreprise doit se conformer au matériel nécessaire pour réaliser les
travaux définis dans le DAC. Ce matériel doit être suffisant, adapté et performant.
L’entreprise doit préciser s’elle possède ce matériel, le loue ou l’achète
conformément au formulaire contenu dans le DAC. L’appréciation de la commission
peut être sanctionnée par un qualificatif (conforme ou non conforme). Le personnel
constitue un élément important pour l’exécution des travaux. Le soumissionnaire doit
donner les moyens humains nécessaires pour l’exécution des travaux ; ces moyens
humains sont précisés dans le DAC (leur qualification, leur expérience, ainsi que les
responsabilités qu’ils ont déjà occupées). Le personnel est jugé au vu des
informations fournies par le soumissionnaire dans son offre. Ce critère est jugé
conforme on non.
c) prise en compte des critères d’évaluation avec éventuellement un redressement et
ajustement des offres financières. Tout se passe comme dans le cas de marché de
fourniture.
d) qualification du soumissionnaire et attributaire du marché.
Cette analyse va consister en une appréciation fondée sur des critères d’attribution
précis définis au préalable dans le dossier d’appel d’offres.
Ces critères ne peuvent être pondérés et comprennent :

 les références techniques

Afin de faire la preuve qu’ils sont dans le domaine et ont une certaine expérience, les
soumissionnaires sont tenus de présenter des références en travaux analogues ou
de même nature, de même envergure et de même complexité exécutée durant une
certaine période.
Ces références ont de crédits si elles sont appuyées de justificatifs (attestation de
bonne fin délivrée par le maître d’ouvrage). Les références devront contenir les
informations suivantes :
- le maître d’ouvrage au profit duquel les travaux ont été exécutés ;
- le montant des travaux y compris les éventuels avenants ;
- le délai de réalisation ;
- la source de financement ;
- la part exécutée par le soumissionnaire s’il s’agit d’un groupement.
Ce critère est apprécié au regard du volume de travaux analogues réalisés dans une
période donnée ; il est jugé conforme ou non.

 Les chiffres d’affaires

Le chiffre d’affaires doit être égal à celui demandé dans le dossier. Il est jugé
suffisant ou insuffisant.

32
 La ligne de crédits

La ligne de crédits est une somme dont dispose le soumissionnaire ou qui lui est
fourni par un organisme financier pour faire face aux dépenses du marché avant les
premiers paiements. Elle représente un gage de sa capacité financière. Elle doit être
égale au montant spécificié dans le dossier et selon la forme prescrite.
Il y a lieu de noter que les critères ci-dessus énumérés ne doivent pas être
systématisés dans tous les DAO. Ils dépendent des spécificités de chaque DAO.
Quelque que soit le DAO, la finalité de l’analyse technique est de permettre de
dégager des entreprises techniquement et financièrement qualifiées. Les entreprises
dont on estimera qu’elles ne sont pas qualifiées à cette étape seront écartées de la
suite de l’analyse.

 Proposition d’attribution

Toutes les offres ayant été ramenées à une base équitable de comparaison, la
proposition d’attribution est faite au soumissionnaire dont l’offre est évaluée
économiquement la plus avantageuse qui satisfait à tous les critères. Il y a
cependant des cas où cette offre est très basse, dans cette situation, il y a lieu de
demander le sous détail des prix de l’offre proposée pour vérifier le caractère
anormalement bas du prix.

Paragraphe 2: Délibération et proposition d’attribution

La délibération proprement dite est précédée d’une convocation des commissaires et


des observateurs dans les mêmes conditions qu’à la séance d’ouverture des plis. Le
quorum n’est pas exigé comme à l’ouverture.
La sous-commission technique fait un exposé sur le rapport d’évaluation des
différentes offres. La délibération consiste apprécier et à amender le travail de la
sous-commission technique. La commission d’attribution entérine la proposition de la
sous-commission technique si elle est convaincue de son analyse. Elle propose
l’attribution au prestataire désigné par celle-ci. Par contre, si elle n’est pas
convaincue par son analyse, celle-ci reprend ses travaux en prenant en compte les
amendements qui ont été faits. En cas de divergence entre la sous-commission
technique et la CAM, les PV sont transmis à la DG-CMEF pour suite à donner.
Lorsque la DG-MEF ne suit pas les propositions d’attribution de la CAM et émet des
objections, celle-ci est tenue de prendre en compte les observations de la DG-CMEF
pour la suite des travaux.
Le processus de dépouillement s’achève par la rédaction d’un procès-verbal de
délibération signé par les membres présents.

Section IV : Les documents produits par les commissions chargées de


l’évaluation

33
Les travaux des commissions sont sanctionnés par la production de rapport. Aussi,
les travaux de ces commissions sont-ils soumis à l’approbation des autorités
approbatrices.

Paragraphe 1 : Les documents de l’évaluation

Trois documents sont produits au cours de la séance d’évaluation. Ce sont :


- le procès-verbal d’ouverture des plis ;
- le rapport d’évaluation ;
- le procès-verbal de délibération.

1. le procès d’ouverture des plis


Le procès-verbal d’ouverture des plis est élaboré par la commission d’attribution
après la clôture de la séance d’ouverture.
Ce procès-verbal est dressé par le rapporteur de la CAM et signé par tous les
membres. Il est transmis à la DG-CMEF pour toute fin utile accompagné d’une offre
de chaque soumissionnaire. Il peut être mis à la disposition des soumissionnaires qui
en font la demande.

2. le rapport d’évaluation

Ce document est produit par les même de la sous-commission technique. Ce rapport


sert de document de base pour la prise de décision de la CAM. Il est signé par tous
les membres de la sous-commission technique. Le rapport d’évaluation est
confidentiel. Il est transmis soixante-douze (72) heures avant la date prévue pour la
délibération à tous les commissaires ainsi qu’aux observateurs.

3. le procès-verbal de délibération

Le procès-verbal de délibération est signé par les membres présents. Il est transmis
à la DG-CMEF ainsi que le procès-verbal d’ouverture et le rapport d’analyse pour
contrôle au plus tard quarante-huit (48) heures après la délibération.

4. Notification d’attribution ou de non attribution

Après avoir délibéré et avant la signature du contrat par les autorités compétentes
qui marque la validité de celui-ci, le président de la CAM envoie une correspondance
à l’attributaire retenu pour lui notifier son attribution par la CAM.
L’attributaire après réception du projet de contrat dispose de 15 jours pour le signer
et passer ce délai il peut être considéré comme défaillant. 15 jours après la signature
de l’attributaire l’administration dispose elle aussi d’un délai de 30 jours pour faire
approuver le contrat.

34
Paragraphe II : Approbation des travaux des CAM et publication des résultats

I. Publication des résultats

Avant l’approbation des travaux des commissions, les résultats sont publiés pour
rassurer la transparence du processus.
Les résultats sont obligatoirement publiés dans la revue des marchés publics. Ils ont
pour but de permettre aux prestataires non retenus de déposer des plaintes auprès
de la CRAL s’ils ne sont pas convaincus des travaux de la CAM.

II. approbation des travaux des commissions

L’approbation des travaux des commissions d’attribution des marchés est faite par
des autorités approbatrices. Cette approbation est fonction du montant de la
prestation et de l’autorité contractante qui passe le marché.

 Au niveau de l’Etat :

Pour les contrats de montant inférieur à un milliard, les travaux des commissions
sont approuvés le ministre des finances qui peut déléguer cette compétence pour un
seuil fixé. Pour les contrats de montant supérieur ou égal à un milliard les travaux de
commissions sont approuvés le Conseil des ministres.

35
Deuxième Partie : Exécution des contrats et règlement des litiges

Dans cette dernière partie de ce cours, il sera traité des thèmes suivants :
- l’exécution des contrats ;
- le traitement des litiges ;
- et la délégation de service public.

Chapitre I : Exécution des contrats

Section I : Les conditions préalables

L’exécution du contrat est soumise au préalable au respect de certaines normes pour


rendre le contrat valide et éviter les goulots d’étranglement au cours de l’exécution.

Paragraphe I : Elaboration et approbation des contrats

I. le modèle de contrat

Les contrats publics (modèle type élaboré par la DG-CMEF) sont élaborés par
l’autorité contractante et soumis à l’appréciation du prestataire. Si celui-ci approuve
les termes du contrat proposés par l’administrateur de crédits, il appose sa signature
suivie de la mention « lu et approuvée ».
Il dispose de quinze (15) jours pour signer le contrat et passé ce délai, l’autorité
contractante peut résilier le contrat et saisir sa caution.
Le modèle standard d’un contrat se présente comme suit :
- les conditions et modalités de réception des travaux ou de livraison des prestations
et fournitures ;
- les conditions de règlement ;
- la monnaie de paiement ;
- les conditions de résiliation ;
- le comptable public assignataire chargé du paiement ;
- l’imputation budgétaire ;
- la domiciliation bancaire ;
- les modalités de règlement des litiges ;

36
- la date d’approbation ;
- la date de notification.

II. approbation des contrats

Le contrat public est constitué d’un ensemble de dispositions. Ces dispositions sont
des obligations définies pour l’exécution du contrat. Le contrat est approuvé en
suivant des procédures et en suivant un circuit défini par le ministre des finances.

a. étape de visa

Le visa du contrôleur financier est obligatoire sur le contrat pour marquer la validité
de celui-ci après les signatures des autorités contractantes.
Pour les marchés passés sur le budget de l’Etat, la signature du Ministre en charge
des finances est précédée du visa du contrôleur financier.

b. Immatriculation des contrats

Les contrats sont immatriculés en suivants les instructions données par l’arrêté
N°2008-151/MFB/CAB du 13 juin 2008 portant immatriculation des contrats de bons
de commande de lettres de commande et de marchés publics.

Paragraphe 2 : les actes préalables avant le démarrage des prestations

1. L’enregistrement des contrats

Le titulaire d’un contrat a l’obligation de se présenter aux services des impôts pour
accomplir les formalités d’enregistrement.
L’enregistrement concerne les lettres de commandes et les marchés. Il est de l’ordre
de 3% du montant hors taxes du marché.
En cas d’exonération, il est joint l’acte l’autorisant.

2. Les ordres de services

Les ordres de service sont délivrés par l’administrateur de crédits. Ampliation devrait
être faite par tous les services de la dépense. On distingue :
a- L’ordre de service de démarrage des travaux : Il est une invite à commencer le
démarrage des prestations à une date convenue de commun accord avec le
fournisseur. Cet ordre de service sert de point de repère pour le calcul des pénalités.
b- L’ordre de service de suspension : cet ordre de service est délivré à l’attributaire
pour l’inviter à suspendre l’exécution de la prestation au regard des circonstances
particulières qui rendent impossibles la continuation régulière de l’exécution.
c- l’ordre de service de reprise des travaux : il intervient pour lever la suspension de
l’exécution des prestations.

37
Section II : Les obligations du cocontractant

Pendant l’exécution des prestations, l’administration gère le marché. Elle veille au


respect du cahier des charges et procède à des contrôles.

Paragraphe 1: Obligation d’exécution personnelle et respect des délais


d’exécution

1. obligation d’exécution personnelle

Les titulaires de contrats publics ont l’obligation d’exécuter personnellement leurs


contrats. Au-delà des cas de sous-traitance autorisés par la règlementation, le
titulaire s’engage à exécuter entièrement le contrat par ses soins dans les règles de
l’art.
2. obligation au respect des délais d’exécution

Le délai d’exécution est une clause contractuelle du contrat qui ne peut être modifiée
de façon unilatérale. Le non-respect des délais contractuels par le prestataire donne
lieu à l’établissement d’un état de pénalité de retard à l’encontre de celui-ci.

Paragraphe 2 : Le droit au règlement du prix

2.1. Caractère des prix

Les marchés sont conclus à prix fermes ou à prix révisables.

1. Le prix ferme

Les prix sont fermes lorsqu’on ne peut les modifier en cours d’exécution du contrat.

2. Le prix révisable

Les prix sont révisables lorsqu’on peut les réviser en cours d’exécution du contrat. La
révision intervient suite à une augmentation des prix sur le marché. La révision est
faite sur l’indice des prix actualisés de l’INSD. La révision n’est possible que s’il était
prévu une clause de révision des prix dans le contrat. La révision des prix peut
conduire à une actualisation ou à un ajustement.

3. Le prix ajustable

Les prix sont ajustables lorsque les prix unitaires des marchés sont règlementés et
font l’objet d’une tarification.

38
4. Les prix actualisables

Les prix sont actualisables lorsque le marché conclu à prix ferme n’a pas été notifié
dans le délai d’engagement des offres et si l’attributaire peut justifier d’une
modification des prix sur le marché, il peut demander une actualisation de son offre.
L’actualisation s’applique lorsque le délai d’exécution est inférieur à 12 mois.
Pour les contrats dont la durée d’exécution excède 12 mois, il est obligatoire de
prévoir des possibilités de révision des prix.

2.2. Les modalités de règlement


1. Les avances

L’avance de démarrage est accordée aux titulaires d’un contrat qui en fait la
demande. Cette avance doit être couverte à 100% par une caution bancaire. 30% du
montant initial du contrat sont accordés pour les marchés de travaux et 20% pour les
contrats de prestations intellectuelles et pour les fournitures et autres services. Il
n’est pas accordé des avances pour les bons de commande et les lettres de
commande.

4. les acomptes et les décomptes

a. les acomptes

Les acomptes sont des paiements reçus au titre de l’exécution d’un contrat. Le
titulaire du contrat reste débiteur des sommes perçues au titre des acomptes jusqu’à
l’exécution entière de la prestation.
Les acomptes ne peuvent être accordés que si le titulaire du contrat fait la preuve du
démarrage effectif de la prestation et si le délai d’exécution excède au moins trois (3)
mois.

b. Les décomptes

Le décompte peut être défini comme une évaluation à une période donnée de la
masse de travaux effectuée par l’entreprise en terme de montant. Ainsi, la différence
de deux décomptes donne le montant de l’acompte à payer à l’entreprise. En cas de
paiement unique, le décompte est égal à l’acompte.

Section III : Les incidents d’exécution

1. Les avenants

Toute modification d’une clause substantielle du contrat initial donne lieu à


l’établissement d’un avenant. La passation d'un avenant est obligatoire dès qu'il y a
changement dans la masse des prestations dont le montant ne dépasse pas (15%)

39
du montant initial du marché. Ce seuil est porté à 20% pour les marchés de travaux
de réfection ou d’entretien routier.
L’avenant est autorisé par l’organe délibérant après avis de la DGC-MEF. Si, la
modification dépasse ces seuils, il est passé un nouveau contrat.

2. Les pénalités de retard et les intérêts moratoires

Lorsque le contrat est exécuté hors délai contractuel, des pénalités de retard sont
calculées. Elles varient en fonction de la prestation.
Elles sont de l’ordre de 1/1000 à 1/2000 pour les marchés de fournitures et de
prestations intellectuelles et 1/2000 à 1/5000 pour les marchés de travaux.
Le taux de pénalité doit être précisé par l’administrateur de crédits lors de la
signature du contrat.

3. Les intérêts moratoires

Le dépassement des délais de paiement entraîne une réparation du préjudice subi


par le prestataire par le versement d’intérêts moratoires.
Les intérêts moratoires sont calculés sur la base des sommes dues jusqu’au jour de
l’établissement du décompte ou de la réception des prestations au taux d’escompte
de la BCEAO augmenté d’un point. Ils sont calculés sur demande du titulaire du
contrat.

4. La régie intéressée

La convention de délégation de service par laquelle, l’Autorité contractante finance


elle-même l’établissement d’un service, mais en confie la gestion à une personne
privée ou publique qui est rémunérée par l’Autorité contractante tout en étant
intéressée aux résultats que ce soit au regard des économies réalisées, des gains de
productivité ou de l’amélioration de la qualité du service.

5. La résiliation

La résiliation d’un contrat peut intervenir dans les cas suivants :

a. à l’initiative du titulaire du contrat:

- en cas de défaut de paiement rendant l'exécution du marché impossible après une


requête restée sans effet d’au moins 3 mois ;
- en cas d’ajournement successif dont le nombre de jour cumulé dépasse trois mois ;
- en cas de diminution des prestations excédant quinze (15%) du montant initial du
contrat.

b. à l’initiative de chacune des parties :

40
- lorsque l'application des formules de révision des prix conduit à une augmentation
d’au moins 20% du montant initial du marché ;
- lorsque le montant des pénalités de retard atteint un seuil supérieur à 5% du
montant initial du marché.
c) en cas de force majeure rendant l’exécution du marché impossible.

A l'initiative de l'Autorité contractante :

a) en cas de faute du titulaire du marché telle que stipulée aux cahiers des clauses
administratives générales et particulières ;
b) en cas d'inexactitude dans les déclarations du titulaire constatées en cours
d’exécution du marché ;
c) en cas de liquidation ou de redressement judiciaire de l’entreprise du titulaire ;
d) lorsque le titulaire du marché dispose des approvisionnements ayant fait l’objet
d’acomptes pour d’autres travaux ou fournitures autres que ceux prévus au marché.

Section IV: la réception des prestations

Paragraphe 1 : Cas des marchés de fournitures services courants et marchés


de travaux

I.1. Les marchés de fournitures et services courants

Les marchés de fournitures et de services courants sont des prestations finies ou


semi-finies. Leur réception se fait en une seule étape.

1. Réception unique

Les marchés publics de fournitures et de services courants font l’objet d’une


réception unique. La réception sera faite en confrontant les fournitures livrées avec
les échantillons apportés par le titulaire du contrat si ceux-ci étaient demandés au
moment du dépôt des offres.

II.2. Les marchés de travaux et d’équipement

1. La réception partielle :
Elle est faite en cours d’exécution. Ces réceptions sont faites pour établir les
décomptes. Elle est faite par le maître d’œuvre ou le contrôleur de chantier
contradictoirement avec l’entrepreneur.

2. La pré-réception

41
La pré-réception est faite en fin d’exécution. Elles faite par le maître d’œuvre pour
préparer la réception provisoire et la réception définitive. La pré-récéption déclenche
la réception provisoire et la réception définitive si aucune insuffisance n’a été relevée
sur l’ouvrage en fin d’exécution pour la réception provisoire et à l’expiration du délai
de garantie pour la réception définitive.

3. La réception provisoire

La réception provisoire est prononcée sans réserves si à l’issue de l’exécution


aucune insuffisance n’a été relevée par la commission de réception. La réception
provisoire est un transfert provisoire de propriété de l’ouvrage de l’entrepreneur au
maître d’ouvrage. Au cours du délai de garantie, l’entrepreneur est tenu de faire des
réparations sur l’ouvrage en cas défaillance.

4. La réception définitive

La réception définitive est faite s’il était prévu un délai de garantie. Ainsi, c’est à
l’expiration du délai de garantie que la réception définitive est prononcée si aucune
insuffisance n’a été relevée sur l’ouvrage durant la période de garantie.
La réception définitive est un transfert définitif de propriété de l’ouvrage de
l’entrepreneur au maître d’ouvrage.

Paragraphe 2: Cas des marchés de prestations intellectuelles

1. La validation du rapport

Pour les prestations intellectuelles, la preuve du service fait se réalise par la


validation du rapport d’études par un comité constitué à cet effet. Ce rapport peut
être amendé ou rejeté s’il présente des insuffisances notoires. Le rapport validité
remplace le procès-verbal de réception

Chapitre II: Le règlement des litiges

Section I : Forme des litiges

Paragraphe 1: Litige sur la manière de remplir les prestations

Les litiges peuvent intervenir à n’importe quelle étape de la procédure. Les litiges les
plus fréquents rencontrés se trouvent :

1. Le respect des ordres de service

L’établissement et la remise des ordres de service peuvent entraîner des litiges. Les
ordres de services règlementent de commun accord avec le prestataire le

42
démarrage, la suspension ou la reprise des travaux. Les litiges peuvent survenir en
cas désaccord entre les parties au contrat.

2. La réception des travaux

La réception des travaux est faite selon les dispositions de la règlementation. Les
reports de réception peuvent donner lieu à des litiges.

3. Le retard dans l’exécution des prestations

Le retard dans l’exécution peut entraîner des litiges car celui-ci est préjudiciable à
l’administration.

Paragraphe 2 : Litiges relatifs aux modifications des conditions d’exécution


1. La modification des prestations

Les prestations sont exécutées conformément aux dispositions du contrat. Une


modification de la nature, du volume ou de la quantité des prestations peut entraîner
des litiges. Les modifications sont réglées par l’établissement d’un avenant. Si elles
ne sont pas réglées conformément à la règlementation en vigueur ces modifications
peuvent entraîner des litiges.

2. Le changement des conditions de lieu d’exécution

Les conditions de réception et le lieu d’exécution sont contractuels. Toutes


modifications donnent lieu à l’établissement d’avenant. Des désaccords entre le
prestataire et l’autorité contractante sont des litiges qui seront réglés par la CRAL.

Section II : le règlement des litiges et les sanctions

Les différends, litiges et réclamations élevés ou soulevés par une partie à l'encontre
d'une autre découlant de la passation, de l'exécution, du paiement, de l'interprétation
ou de la résiliation des marchés publics et des délégations de service public ou de
l’interprétation du présent décret sont réglés à l'amiable et, éventuellement, par voie
contentieuse.

Ces disposions s’appliquent à l’ensemble des personnes morales de droit public et


de droit privé visées par le présent décret.

Paragraphe I : Modalité de saisine

La CRAL peut être saisie pour les motifs suivants :

 Choix de la procédure

43
- la non inscription d’un candidat sur une liste restreinte ;
- le recours abusif à une procédure peut être contestée.

 Contenu du dossier de consultation des entreprises


Tout candidat peut contester une clause du dossier d’appel à la concurrence qui
pourrait être discriminatoire.

 Résultat de la sélection des candidats


Tout soumissionnaire peut contester les résultats

 Clauses non prévues au cahier des charges


Un attributaire peut se plaindre de l’insertion de clauses dans la mise au point du
contrat initialement prévu :
- exécution des contrats ;
- résiliation du contrat ;
- ordre de service.

Paragraphe I : Du règlement amiable

Le règlement amiable a lieu devant la commission de règlement amiable des litiges


de l’Autorité de régulation des marchés publics, conformément au texte portant
organisation et fonctionnement de ladite Autorité.
En cas de non conciliation, les parties sont invitées à saisir les tribunaux
compétents (le tribunal administratif).

Chapitre III : les sanctions

Les agents de l’administration, et plus généralement, l’ensemble des personnes


morales de droit public et de droit privé visées dans le présent décret, ainsi que toute
personne intervenant, à quelque titre que ce soit, dans la chaîne de passation des
marchés publics et des délégations de service public, soit pour le compte d’une
Autorité contractante, soit pour le compte d’une Autorité d’approbation, de contrôle
ou de régulation des marchés publics sont soumis aux dispositions du présent décret
et des autres textes nationaux et communautaires interdisant les pratiques
frauduleuses et/ou anticoncurrentielles à l’occasion ou lors de la mise en
concurrence des contrats de commandes publiques ayant pour objet sinon pour effet
de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence (article 155).

Les soumissionnaires aux marchés publics et aux délégations de service public


prendront par écrit dans leur offre, à travers une déclaration sur l’honneur,
l’engagement d’informer l’Autorité contractante de tout paiement, avantage ou
privilège accordé au profit de toute personne, agissant comme intermédiaire ou
agent, en rémunération de toute prestation effectuée envers eux dans le cadre d’une
procédure de passation d’un contrat de commande publique à laquelle ils participent.

44
Section I : Des irrégularités imputables à l’administration et à ses agents

Les agents de l’administration, et plus généralement de l’ensemble des personnes


morales de droit public ou de droit privé visées dans le présent décret intervenant, à
quelque titre que ce soit, dans la chaîne de passation des marchés publics et des
délégations de service public, soit pour le compte d’une Autorité contractante, soit
pour le compte d’une Autorité d’approbation, de contrôle ou de régulation et ayant
directement ou indirectement participé aux actes prohibés et infractions visées par le
présent décret et les autres textes nationaux en la matière encourent les sanctions
disciplinaires lorsque :
- ils ont procuré ou tenté de procurer un avantage anormal à un candidat par un
acte contraire aux dispositions législatives ou réglementaires ayant pour objet de
garantir la liberté d’accès et l’égalité des candidats dans les marchés publics et
délégations de service public;
- ils sont intervenus à un stade quelconque de la procédure en vue d’influencer
l'attribution d'un marché, d'une délégation de service public à une entreprise
dans laquelle ils ont pris ou conservé un intérêt ;
- ils ont fractionné des dépenses en vue d'échapper au mode de passation
normalement applicable ou ont appliqué une procédure de passation dérogatoire
sans avoir obtenu l'accord requis de la direction générale des marchés publics;
- ils ont passé un marché ou une délégation de service public avec un candidat
exclu des commandes publiques ou ont exécuté un marché non approuvé par
l'Autorité compétente ;
- ils ont manqué de manière répétée à l'obligation de planification prévisionnelle et
de publicité annuelle des marchés ;
- ils ont autorisé et ordonné des paiements après délivrance d'un titre de paiement
ne correspondant pas aux prestations effectivement fournies ou à des
prestations incomplètes ou non – conformes .

Les fautes et irrégularités imputables aux agents publics et aux candidats ou


soumissionnaires dans le cadre des procédures de passation ou d’exécution de
délégations de service public, notamment les actes de corruption, collusion,
concussion, déclarations inexactes et mensongères, sont soumises aux sanctions
identiques que celles commises dans le cadre des procédures de passation et
d’exécution des marchés publics.

Sans préjudice des poursuites judiciaires et disciplinaires auxquelles ils s'exposent,


les agents publics, qui commettent ou qui favorisent des actes frauduleux ou
prohibés à l'égard des candidats, soumissionnaires, attributaires ou titulaires de
commandes publiques lors des procédures de passation, d'exécution, de contrôle ou
du règlement des contrats de commandes publiques encourent leur suspension ou
leur radiation de toute commission ou de toute structure chargée des marchés
publics.

45
Sans préjudice des sanctions pénales et disciplinaires prévues par les lois et
règlements en vigueur, les fonctionnaires ou agents de l'Etat, des établissements
publics et collectivités territoriales, auteurs de toutes autres fautes commises dans le
cadre de la procédure de passation, d'exécution et de règlement de commandes
publiques peuvent être tenus, le cas échéant, à la réparation des dommages
résultant de leurs actes.

Les personnes qui ont subi un dommage résultant d’un acte de corruption, présumé
du fait d’un agent public, peut intenter une action en indemnisation contre l’Etat et
toute autre personne physique ou morale impliquée, en vue d’obtenir la réparation de
l’intégralité de ce préjudice, cette réparation pouvant porter sur les dommages
patrimoniaux déjà subis, le manque à gagner et les préjudices extrapatrimoniaux.

Le recours est porté préalablement devant l’Autorité de régulation des marchés


publics.
Toute commande publique obtenue, ou renouvelée au moyen de pratiques
frauduleuses ou d’actes de corruption est nulle et de nul effet.

Les fonctionnaires ou agents de l'Etat, des établissements publics et des collectivités


territoriales chargés du contrôle technique sont tenus d'adresser, à l'Autorité
contractante, des rapports périodiques sur le respect du calendrier d'exécution des
travaux et sur les défaillances du titulaire du marché.

Les rapports sont soumis à l'appréciation de l'Autorité contractante qui peut, en cas
de faute, obtenir du ministre responsable du contrôle technique le remplacement de
l'agent chargé du contrôle.

Le manque de suivi réitéré, les négligences ou les inexactitudes constatées dans les
rapports de contrôle, exposent leurs auteurs à des sanctions disciplinaires et/ou
pénales.

Section II : Des irrégularités imputables aux soumissionnaires, attributaires et


titulaires des marchés publics

Les inexactitudes délibérées constatées dans les attestations ou justifications


contenues dans les offres peuvent entraîner l'exclusion temporaire d'un (1) an à (5)
cinq ans de leurs auteurs de toute participation à la commande publique.

Cette décision est prise par l'Autorité de régulation des marchés publics.

Lorsque de telles inexactitudes sont constatées après notification de l'approbation du


marché, l'Autorité contractante signataire du marché peut, sans mise en demeure
préalable et aux frais et risques du titulaire, prononcer soit la mise en régie, soit la

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résiliation du marché. Toutefois, l'avis préalable de l’Autorité de régulation des
marchés publics est requis.

Sans préjudice des sanctions pénales prévues par la législation en vigueur,


l’entrepreneur, le fournisseur ou le prestataire de services s’expose aux sanctions
suivantes énumérées à l’article 164 ci-dessous lorsqu’il a :
- procédé à des pratiques de collusion entre soumissionnaires afin d’établir les prix
des offres à des niveaux artificiels et non concurrentiels et de priver l’Autorité
contractante des avantages d’une concurrence libre et ouverte ;
- bénéficié ou a procédé à des pratiques de fractionnement ou de toute autre
pratique visant sur le plan technique à influer sur le contenu du dossier d’appel à
la concurrence ;
- eu recours à la surfacturation et/ou à la fausse facturation ;
- tenté d’influer sur l’évaluation des offres ou sur les décisions d’attribution, y
compris en proposant tout paiement ou avantage indu ;
- été reconnu coupable d’un manquement à ses obligations contractuelles lors de
l’exécution de marchés antérieurs à la suite d’une décision d’une juridiction
nationale devenue définitive;
- fourni des informations ou des déclarations fausses ou mensongères, ou a fait
usage d’informations confidentielles dans le cadre de la procédure d’appel
d’offres ;
- participé à des ententes anticoncurrentielles d’entreprises et/ou à des abus de
positions dominantes et qui ont eu pour objet ou pour effet de restreindre le
champ de la concurrence et/ou de fausser son libre jeu.

Les sanctions suivantes peuvent être prononcées par l’Autorité de régulation des
marchés publics, et, selon le cas, de façon cumulative à l’encontre des candidats et
soumissionnaires :
- la mise en régie aux risques et périls du cocontractant ;
- la résiliation du marché ;
- l’exclusion de la commande publique pour une durée d’un (1) à cinq (5) ans
déterminée en fonction de la gravité de la faute commise, y compris, en cas de
collusion établie par l’Autorité de régulation des marchés publics, de toute
entreprise qui possède la majorité du capital de l’entreprise accusée, ou dont
l’entreprise accusée possède la majorité du capital ;
- le retrait partiel ou total, temporaire ou définitif d’agrément technique ;
- la radiation ou l’exclusion définitive.

Les décisions de l’Autorité de régulation des marchés publics peuvent faire l’objet
d’un recours non suspensif devant la juridiction compétente.

L’Autorité de régulation des marchés publics établit périodiquement une liste des
prestataires exclus de toute participation à la commande publique.
Cette liste est publiée dans la revue des marchés publics.

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Chapitre IV : La délégation de service public

La délégation de service public consiste a ce qu’un maître d’ouvrage délègue tout ou


une partie de l’exécution d’un contrat à un maître d’ouvrage délégué. Le maître
d’ouvrage délégué exécute la prestation jusqu’à la restitution de l’ouvrage au maître
d’ouvrage.

1. la procédure de mise en concurrence des délégations de service public


Elle se passe dans les mêmes conditions que les contrats ordinaires. Le délai de
publication requis est de 45 jours.
Quel que soit le seuil de publicité retenu une pré-qualification peut être organisée
(article 175).

2. le dossier de pré-qualification
Il est établi par l’autorité contractante et se compose des pièces suivantes :
- l’ensemble des instructions relatives à l’établissement des demandes de pré-
qualification ;
- une description de la structure contractuelle ;
- la liste des pièces demandées aux candidats pour attester de leur capacité à
exécuter la prestation ;
- les critères précis aux termes desquels la pré-qualification est effectuée ;
L’avis de pré-qualification et le dossier sont transmis à la DGMP pour avis et
publication éventuelle.
3. les critères d’évaluation de la pré-qualification
Les critères retenus pour procéder à la pré-qualification des candidats sont :
- les références concernant les marchés similaires ;
- les effectifs, installations et matériels dont les candidats disposent pour exécuter le
marché ;
- la situation financière des prestataires notamment la capacité d’apport en capital ;
- une attestation des autorités nationales du pays d’origine ;
La production de toutes pièces exigées par les autorités nationales

4. la composition de la commission
La composition de la commission de sélection des candidats se compose ainsi qu’il
suit :
- deux (2) représentants du maître d’ouvrage parmi lesquels est désigné le président
de la commission ;
- un (1) représentant du ministère chargé du budget ;
- un (1) représentant ministère chargé du commerce ;
- un (1) représentant ministère chargé de l’emploi ;
- un (1) représentant ministère technique.

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Le président de la commission peut faire appel à tout expert dans le domaine
d’activité concerné avec voix consultative. Les membres de la commission ne
doivent avoir des liens avec les candidats

5. les critères d’évaluation de la qualification


L’évaluation se base sur les critères communiqués aux candidats dans le dossier de
candidature. Ils portent sur les points suivants :
- les spécifications ou normes de performances prévues ou proposées ;
- la qualité des services publics visant à assurer leur continuité ;
- les tarifs imposés aux usagers ;
- le niveau des redevances reversées à la collectivité;
- le plan d’investissement ;
- le potentiel de développement économique offert ;
- le respect des normes environnementales ;
- le coût, les charges, le montant et la rationalité du financement offert ;
- la valeur de rétrocession des installations réalisées par le délégataire ;
- la promotion de l’emploi en faveur des catégories sociales défavorisées ;
- toutes autres recettes que les équipements procureront à l’autorité délégante ;
- la protection de l’environnement.
- La qualification se fait sur des conditions optimales des différents critères
d’évaluation prévus dans le DAO. L’autorité délégante engage des discussions avec
le soumissionnaire retenu en vue de parfaire les autres aspects de la délégation.
Une convention est signée à l’issue de cette négociation entre le délégataire et
l’autorité contractante qui marque la fin du processus.

6. Les règles relatives à l’étendue de la convention.


La délégation de service a une durée limitée qui tient compte de l’amortissement des
investissements du délégataire. En tout de cause, la durée maximale des
délégations de service est de cinq (5) ans pour les régies intéressées quinze (15)
ans pour les affermages de service public et trente (30) ans pour les concessions de
service public.
Ces délais ne peuvent être prorogés qu’en raison de conditions particulières prévues
dans la convention. En tout état de cause, ces délais seront respectivement de deux
(2) ans pour les régies intéressées, quatre (4) ans pour les affermages et six (6) ans
pour les concessions.

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