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Université Saint Dominique d’Afrique de l’Ouest (USDAO)

UNITÉ DE FORMATION ET DE RECHERCHE SCIENCES ET TECHNOLOGIE UFR ST


DÉPARTEMENT D’ARCHITECTURE

COURS DE DROIT ET PRATIQUE DES MARCHES


PUBLICS AU BURKINA FASO : CAS DES MARCHES
PUBLICS DE TRAVAUX

MASTER 1 EN ARCHITECHTURE

Année académique : 2023-2024

Animé par :
Yacouba SAVADOGO
Juriste, Expert en Passation des marchés Publics et Privés
Tél : 72 54 39 44 / 76 05 41 37
Email : savadogo.yacouba@yahoo.fr

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INTRODUCTION

Les marchés publics et les délégations de service public constituent de nos jours
l’une des catégories d’actes les plus importants à travers lesquels les personnes
publiques assument leur mission de développement économique et social. On
assiste donc à un développement croissant des relations qui s’établissent entre
l’Etat et ses démembrements (collectivités locales et les Etablissements publics)
d’une part, et les personnes privées d’autre part en vue de satisfaire les besoins de
service public.

Cette orientation accrue des personnes publiques vers les particuliers pour la
satisfaction des besoins d’intérêt public s’est accompagnée de l’émergence d’un
régime juridique spécifique : le droit de la commande publique. Ce droit, destiné à
encadrer l’établissement des relations entre les acteurs et l’exécution des
prestations qui en découlent a connu, après plusieurs séries de réformes
successives, d’importantes réformes ces cinq (05) dernières années.

En effet, les premiers textes régissant les marchés publics au Burkina Faso étaient
constitués d’un ensemble de trois décrets adoptés le 05 septembre 1970. Après ces
textes, les marchés publics, seront successivement soumis aux décrets n°96
059/PRES/PM/MEF du 07 mars 1996, n°2002-110/PRES/PM/MEF du 20 mars
2002, n°2003 -269/PRES/PM/MEF du 27 mai 2003.

A partir de 2007, une nouvelle ère du droit de la commande publique s’ouvrira sous
l’impulsion de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). A
cet égard, il faut relever que les processus d’intégration économique dans lesquels
le Burkina s’est engagé aux côtés de ses pairs au niveau sous régional et
particulièrement celui de l’UEMOA conduisent progressivement à une intégration
juridique dans les secteurs relevant de l’économie ou des finances publiques des
Etats membres.

Ainsi, en 2005, l’UEMOA a adopté deux directives destinées à l’harmonisation des


systèmes nationaux de passation et de gestion des marchés publics et des
délégations de service public des Etats membres. Il s’agit des Directives
n°04/2005/CM/UEMOA du 9 décembre 2005 portant procédures de passation,
d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service
public dans l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA) et n°05/2005/CM/UEMOA du 9 décembre 2005 portant contrôle et
régulation des marchés publics et des délégations de service public dans l’Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). La transposition de ces
directives a opéré une « révolution juridique » dans le droit de la commande
publique jusque-là en vigueur au Burkina Faso.

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Sous la poussée de ce droit communautaire dérivé, le droit de la commande
publique a amorcé un dynamisme de modernisation avec l’adoption par le
gouvernement de trois nouveaux décrets constituant l’essentiel du régime juridique
applicable dorénavant à la passation, à l’exécution, au contrôle et à la régulation
des marchés publics et des délégations de service public.

Avec l’émergence de ce régime juridique, la matière des marchés publics et des


délégations de service public connaît un succès qui confère à l’étude du droit de la
commande un intérêt particulier tant pour l’administration que pour le secteur
privé. Le succès actuel du droit de la commande publique se justifie par le fait que
les marchés publics et les délégations de service public forment un domaine en
expansion. Plusieurs raisons participent à l’explication de cet essor sans précédent.
Il y a d’abord les raisons externes notamment les pressions internationales et
communautaires qui visent la libéralisation poussée avec la mise à la concurrence
des activités dont l’exploitation était traditionnellement réservée à l’Etat.

A côté de ces raisons externes, il y a celles internes qui tiennent à l’Etat


(l’Administration publique). D’abord, face aux nombreuses attentes des citoyens,
l’administration se présente avec un personnel qualitativement et quantitativement
insuffisant et se trouve pour ainsi dire contrainte de plus en plus de recourir à des
prestataires extérieurs via les marchés publics et les délégations de service public.

Ensuite, celle-ci adhère de plus en plus à l’idée d’externalisation et de spécialisation


des tâches : excepté ce qui relève des missions régaliennes de l’Etat, les activités
de l’administration doivent être réservées à des professionnels qui se retrouvent
majoritairement du côté du privé.

Quant à l’intérêt du droit de la commande publique, il faut noter que pour


l’Administration, les contrats de marchés et de délégation de service revêtent une
importance particulière à un double titre : d’abord, ils apparaissent comme un
moyen adéquat de mise en œuvre de ses programmes de développement
économique. Ensuite, le droit des marchés et des délégations lui offre les éléments
d’une gestion efficiente et efficace des deniers publics destinés au financement de
ses besoins. Dans un contexte de rareté des ressources qu’éprouve les finances
publiques, le droit de la commande publique constitue un enjeu majeur pour les
pouvoirs publics qui devraient, plus que jamais, pourvoir à sa maîtrise par les
agents publics notamment ceux qui interviennent dans la chaîne de passation et de
gestion des marchés publics et des délégations de service public.

Pour le privé, l’intérêt du droit des marchés publics réside dans la réalité
économique de la commande publique. Les opérateurs économiques, légitimement
préoccupés par la recherche de marchés peuvent y trouver des occasions croissantes
d’affaires.

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Dans le cadre du présent cours destiné à des étudiants de Master I en Architecture,
l’objectif principal de ce module est de permettre aux étudiants de comprendre les
procédures et les réglementations liées aux marchés publics dans le domaine de la
construction et de Comprendre les enjeux éthiques et juridiques associés aux
marchés publics.
De manière spécifique, ils doivent être capables de comprendre les règles
communes aux marchés publics telles que le cadre juridique et institutionnel, la
planification des marchés et le contenu des dossiers d’appel à concurrence (Titre
I), et les règles particulières aux marchés publics de travaux à savoir les procédures
de passation des marchés applicables aux marchés publics de travaux, les
conditions et modalités de participation aux marchés publics de travaux, le
déroulement de la procédure de passation des marchés publics de et l’exécution
des marchés publics de travaux (Titre II).

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TITRE I : REGLES COMMUNES AUX MARCHES PUBLICS

Il sera traité dans un premier temps du cadre juridique et institutionnel liés à la


commande publique (Chapitre 1) et dans un second temps de la planification des
marchés et le contenu des dossiers d’appel à concurrence (Chapitre 2).

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CHAPITRE 1 : CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL

Pour mieux cerner la commande publique, il est important de connaître les textes
qui la régissent (section 2) mais également les acteurs qui les animent (section 3).
Mais avant, il sied de maîtriser un certain nombre de concepts clés et les principes
fondamentaux de la commande publique (section 1).

Section 1 : Cadre conceptuel et principes fondamentaux de la commande


publique

Dans le cadre de la commande publique, la maîtrise des principes fondamentaux


(§-II) et les concepts clés (§-I) s’avère primordiale.

§-I-Cadre conceptuel

Dans le cadre du présent cours, dans le but de permettre aux étudiants de mieux
s’imprégner des notions de la commande publique en générale et des marchés
publics en particulier, une définition de quelques concepts s’impose. Il s’agit entre
autres de :

A-Commande publique
La commande publique s’entend de toutes les formes d’acquisition de biens,
services, prestations au profit des collectivités publiques, c’est-à-dire :
• les marchés publics,
• les délégations de service public
• et les contrats de partenariat public-privé

1-Marché public
C’est un contrat administratif écrit conclu à titre onéreux par une autorité
contractante avec des entités privées ou publiques pour répondre à ses besoins en
matière de travaux, de fournitures ou de services.
Il ressort de cette définition quatre critères : un critère organique, un critère
matériel, un critère financier et un critère formel.

le critère organique
Les marchés publics sont conclus entre des personnes publiques ou privées et des
personnes publiques ou privées. A la différence donc du contrat administratif
classique dont le critère organique oppose la personne publique à la personne
privée, le contrat de marché public peut opposer deux personnes publiques ou deux
personnes privées.

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Le critère matériel
Le contrat de marché public est forcément conclu pour satisfaire les besoins de la
personne publique en matière de travaux, de fournitures ou de services.
Le critère financier
Le marché public est nécessairement un contrat à titre onéreux. C’est ce qui découle
de la définition selon laquelle « les marchés publics sont des contrats
administratifs écrits conclus à titre onéreux ». Ainsi, il se distingue du contrat à
titre gratuit et il est nécessairement passé au bénéfice de son titulaire.
Le critère formel
Le marché public est un contrat formalisé. Il doit être nécessairement établi par un
écrit. Ce critère exclut expressément l’idée de contrat verbal dans les marchés
publics.

a- Marché public de fournitures


C’est le marché qui a pour objet l’achat, le crédit-bail, la location ou la location-
vente avec ou sans option d’achat de biens de toute nature y compris des matières
premières, produits, équipements et objets sous forme solide, liquide ou gazeuse,
ainsi que les services accessoires à la fourniture de ces biens.

b- Marché public de prestations intellectuelles


C’est le marché qui n’est ni un marché de travaux ni un marché de fournitures ni
un marché de services courants et dont l’élément prédominant n’est pas
physiquement quantifiable.

c- Marché public de services courants


C’est le marché qui a pour objet l’acquisition de services pouvant être fournis sans
spécifications techniques particulières exigées par l’autorité contractante.

d- Marché public de travaux


C’est le marché qui a pour objet soit, l’exécution, soit, conjointement la conception
et l’exécution de travaux ou d’un ouvrage.

e- Marché public de type mixte


C’est le marché relevant d’une des quatre catégories mentionnées aux points
précédents et pouvant comporter, à titre accessoire, des éléments relevant d’une
autre catégorie.

f- Marchés subséquents
Ce sont des marchés conclus sur le fondement d'un accord-cadre qui ne fixe pas
toutes les stipulations contractuelles. Les marchés subséquents précisent les
caractéristiques, les modalités d'exécution des prestations demandées et

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éventuellement les prix qui n'ont pas été fixés dans l'accord-cadre. Ils ne peuvent
entraîner des modifications substantielles des termes de l’accord-cadre.
La conclusion des marchés subséquents intervient soit lors de la survenance du
besoin, soit selon une périodicité prévue par l'accord-cadre.

2-Délégation de service public


C’est le contrat administratif écrit par lequel une des personnes morales de droit
public ou de droit privé confie la gestion d'un service public relevant de sa
compétence à un délégataire dont la rémunération est liée ou substantiellement
assurée par les résultats de l'exploitation du service ;
Les délégations de service public comprennent :

a- La régie intéressée

C’est une convention de délégation de service public par laquelle l'autorité


contractante finance elle-même l'établissement d'un service, mais en confie la
gestion à une personne privée ou publique qui est rémunérée par l'autorité
contractante tout en étant intéressée aux résultats, que ce soit au regard des
économies réalisées, des gains de productivité ou de l'amélioration de la qualité du
service

b- L’affermage de service public

C’est une délégation de service public par laquelle l'autorité contractante charge le
fermier, personne publique ou privée, de l'exploitation d'ouvrages qu'elle a acquis
préalablement afin que celui-ci assure la fourniture d'un service public, le fermier
ne réalisant pas les investissements initiaux ;

c- la concession de service public

C’est un mode de gestion contractuelle d’un service public dans le cadre duquel un
opérateur privé ou public, le concessionnaire, est sélectionné conformément aux
dispositions du présent décret.

Elle se caractérise par le mode de rémunération du concessionnaire qui est


substantiellement assuré par les résultats de l'exploitation et la prise en charge des
investissements initiaux et des gros œuvres par le concessionnaire. Il est reconnu
au concessionnaire le droit d'exploiter l’ouvrage à titre onéreux pendant une durée
déterminée.

3-Partenariat public-privé (PPP)

C’est une forme de collaboration qui associe l'autorité publique et une personne
physique ou morale de droit privé dans le but de fournir des biens ou des services

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au public, en optimisant les performances respectives des secteurs public et privé
afin de réaliser dans les meilleurs délais et conditions, des projets à vocation sociale
ou de développement d'infrastructures et de services publics, dans le respect des
principes d'équité, de transparence, de partage de risques et de viabilité à long
terme.

B-Accord-cadre

C’est un contrat administratif conclu entre une ou plusieurs Autorités contractantes


et une ou plusieurs personnes publiques ou privées ayant pour objet d'établir les
termes régissant les marchés à passer au cours d'une période donnée, notamment
en ce qui concerne les prix et, le cas échéant, les quantités envisagées.

C-Autorité contractante :

Au titre du point 4 de l’article 2 du décret n°2017-0049/PRES/PM/MINEFID du


1er février 2017 portant procédure de passation, d’exécution et de règlement des
marchés publics et des délégations de service est une personne morale de droit
public ou de droit privé à savoir :

1- les ministères et institutions ;


2- les autorités administratives indépendantes ;
3- le Parlement ;
4- les missions diplomatiques et consulaires ;
5- les collectivités territoriales et leurs établissements publics ;
6- les établissements publics de l'Etat ;
7- les agences d'exécution et les personnes morales ayant la qualité d'organisme
de droit public ou assimilé ;
8- les sociétés d' Etat ;
9- les sociétés à participation financière publique majoritaire ;
10- les associations formées par une ou plusieurs de ces personnes morales de
droit public ci-dessus, signataire d'un marché public ou d'une délégation de
service public.
L’autorité contractante est l’acheteur public.

D-Concours architectural

C’est une mise en compétition de maîtres d'œuvres, qui donne lieu à l'exécution de
prestations déterminées par le règlement du concours et destiné à permettre à un
jury de se prononcer sur les projets, en vue de la passation d'un contrat de maîtrise
d'œuvre.

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E-Candidat

C’est la personne physique ou morale qui manifeste un intérêt à participer ou qui


est retenue par une autorité contractante pour participer à une procédure de
passation de marché ou de délégation de service public.

F-Attributaire

C’est le soumissionnaire dont l'offre a été retenue avant l'approbation du marché


public.

G-Soumissionnaire

C’est la personne physique ou morale qui participe à un appel à concurrence en


soumettant un acte d'engagement et les éléments constitutifs de son offre.

H-Titulaire

C’est la personne physique ou morale, attributaire, dont le marché conclu avec


l'autorité contractante, a été approuvé.

I-Maître d’ouvrage (MO) :

C’est la personne morale de droit public ou de droit privé qui est le propriétaire
final de l’ouvrage ou de l’équipement technique, objet du marché.

a- Maître d'Ouvrage Délégué (MOD)

C’est la personne morale de droit public ou de droit privé qui est le délégataire du
maître d’ouvrage dans l’exécution de ses missions.

b- Maître d’œuvre :

C’est la personne physique ou morale de droit public ou de droit privé chargée par
le maître d’ouvrage public ou le maître d’ouvrage délégué, des attributions
attachées aux aspects architectural et technique de la réalisation d’un ouvrage de
bâtiment ou d’infrastructure aux termes d’un contrat de maîtrise d’œuvre. La
maîtrise d’œuvre inclut des fonctions de conception et d’assistance au maître
d'ouvrage public et/ou au maître d'ouvrage délégué dans la passation, la direction
de l'exécution des contrats de travaux, dans l'ordonnancement, le pilotage et la
coordination du chantier, dans les opérations de réception et pendant la période de
garantie de parfait achèvement.

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c- 0uvrage :

C’est le résultat d'un ensemble de travaux de bâtiment ou de génie civil destiné à


remplir par lui-même une fonction économique ou technique. Il peut comprendre
notamment des opérations de construction, de reconstruction, de démolition, de
réparation ou de rénovation, telles que la préparation du chantier, les travaux de
terrassement, l'érection, la construction, l'installation d'équipement ou de matériel,
la décoration et la finition ainsi que les services accessoires aux travaux si la valeur
de ces services ne dépasse pas celle des travaux eux-mêmes.

J-Entreprise naissante :

C’est l'entreprise qui a une durée de vie de moins de trois (03) ans depuis sa création

K-Entreprise défaillante :

C’est le titulaire d'un marché public, responsable, au cours des dix (10) dernières
années, d'une inexécution partielle ou totale, d'une mauvaise exécution ou d'une
exécution tardive ou dont un marché public a été résilié à son tort exclusif.

§-II-Principes fondamentaux de la commande publique

Les principes fondamentaux qui gouvernent les marchés publics sont au nombre de
quatre (04). Ce sont :

La liberté d’accès à la commande publique ;


L’égalité de traitement des candidats, la reconnaissance mutuelle ;
La transparence des procédures, et ce à travers la rationalité, la modernité et
la traçabilité des procédures ;
L’économie et l’efficacité du processus d’acquisition.

A-L'économie et d'efficacité
C’est le fait d'instaurer un environnement concurrentiel, d'adopter des procédures
rationnelles permettant d'obtenir de meilleures prestations au regard du rapport
qualité-prix et du délai ;
B-L'égalité de traitement des candidats et la reconnaissance mutuelle
La fonction de ce principe est d’appliquer aux marchés publics le principe
général d’égalité devant la loi, de garantir une concurrence aussi efficace que
possible, d’assurer aux entreprises candidates, les mêmes conditions dans la

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préparation de leurs offres, et d’assurer à celles ayant fait une offre un traitement
égal au moment du jugement des offres en vue de l’attribution du marché.
Ce faisant, toutes les entreprises et sociétés voulant soumissionner à l’occasion
d’un marché public doivent être traitées sur un pied d’égalité. Cela signifie qu’à
toutes les étapes de la procédure, elles doivent être soumises aux mêmes règles et
bénéficier des mêmes informations.
Quant au principe de la reconnaissance mutuelle, elle s’entend de la
reconnaissance par les Etats membres de l’UEMOA des pièces administratives,
des diplômes des certificats et autres preuves de qualification formelles
applicables lorsqu’il est nécessaire de fournir des preuves d’une qualification
donnée pour participer à une commande publique. Ainsi, elle implique que les
autorités contractantes s’engagent à reconnaître la validité des documents
délivrés par les autorités des Etats des soumissionnaires.

C-La liberté d'accès à la commande publique

Le but de ce principe est d’appliquer aux marchés publics, la règle de la liberté


d’accès au commerce et à l’industrie, de garantir le jeu de la concurrence aussi
longtemps que possible et de limiter les entraves administratives à la participation
des entreprises, à la mise en concurrence.

Ainsi, il signifie que toutes les entreprises et sociétés légalement constituées et en


règle vis-à-vis de l’administration fiscale, de la législation sociale (code du travail
et code de sécurité sociale), des régimes de cotisation sociale et du Trésor public,
peuvent librement faire acte de candidature aux marchés publics et aux
délégations de service public.

C’est le fait donc, de donner à tous les candidats la possibilité de concourir dans
les procédures de passation des marchés publics et des délégations de service
public, sous réserve de remplir les conditions d'accès et de ne pas se trouver dans
une situation d'exclusion prévue par la réglementation

D-La transparence des procédures

C’est le fait d'assurer la traçabilité à travers la modernité des procédures et la mise


à disposition de l'information destinée aux candidats en amont et en aval de la
procédure de passation.
La transparence signifie aussi que le processus de passation doit être accessible,
compréhensible et prévisible.

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Section 2 : Cadre juridique de la commande publique

Il sera traité dans un premier temps des instruments communautaires (§-I) et dans
un second temps des instruments nationaux (§-II).

§-I- Les instruments communautaires

On note :

▪ La Directive n°01/2009/CM/UEMOA portant code de transparence dans la


gestion des finances publiques au sein de l’UEMOA

« La collecte et l’utilisation des fonds publics respectent les principes de l’Etat de


droit : la légalité, la transparence, le contrôle démocratique et la responsabilité »
• La Directive N° 04/2005/CM/UEMOA du 9 décembre 2005 portant
procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et
des délégations de service public.
• La Directive N° 05/2005/CM/UEMOA du 9 décembre 2005 portant contrôle
et régulation des marchés publics et des délégations de service public.

§-II-Le dispositif juridique au niveau national

▪ Loi n°004-2015/CNT du 03 mars 2015 portant prévention et répression de la


corruption au Burkina Faso ;

▪ La loi n°039-2016 du 02 décembre 2016 portant réglementation générale de


la commande publique ;
▪ Les trois décrets d’applications :
1. Le décret n° 2017-0049 /PRES/PM/MINEFID portant procédures de
passation, d'exécution et de règlement des marchés publics et des
délégations de service public, ensemble ses modificatifs (décret
n°2023-273/PRES-TRANS/PM/MEFP portant modification du décret
2017-0049/PRES/PM/MINEFID du 1er février 2017 et décret n°2019-
358/PRES/PM/MINEFID portant modification du décret n°2017-
0049/PRES/PM/MINEFID) ;
2. Le décret N°2017-0050/PRES/PM/MINEFID portant attributions,
organisation et fonctionnement de l’Autorité de régulation de la
commande publique ;
3. Le décret N°2017-0051/PRES/PM/MINEFID portant règlementation
de la maîtrise d'ouvrage public déléguée ;
▪ Le décret n°2022-0009/PRES/PM/MEFP du 20 janvier 2022 portant
allègement des mesures relatives à la passation, à l’exécution, à la réception

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et au paiement des marchés publics et des délégations de service public dans
le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Urgence pour le Sahel (PUS) ;
▪ L’arrêté N°2017/142/MINEFID/CAB portant complément des prestations
spécifiques définies par l'arrêté n°2017-77/MINEFID/CAB du 13 mars 2017
portant détermination des prestations spécifiques et procédures applicables ;
▪ L’arrêté n°2017-389/MINEFID/CAB du 15 septembre 2017, portant
adoption du référentiel des délais de passation des marchés publics et des
délégations de service public ;
▪ L’arrêté n°2017-390/MINEFID/CAB du 15 septembre 2017, portant
procédure d’archivage des documents de la commande publique ;
▪ L’arrêté n°2017-391/MINEFID/CAB du 15 septembre 2017, portant
modalités d’immatriculation des marchés publics et des conventions de
délégation de service public ;
▪ L’arrêté n°2017-392/MINEFID/CAB du 15 septembre 2017, portant fixation
des pièces administratives exigées des candidats aux marchés publics et
modalités de fonctionnement des commissions d’attribution des marchés,
des commissions de sélection des candidats aux délégations de service public
et des commissions de réception
▪ L’arrêté n°2017-393/MINEFID/CAB du 15 septembre 2017, portant
procédure d’élaboration du plan de passation des marchés publics et des
délégations de service public, composition et fonctionnement des comités
chargés de leur adoption ;
▪ L’arrêté n°2017-394/MINEFID/CAB du 15 septembre 2017, portant
conditions et modalités de mise en régie des marchés publics ;
▪ L’arrêté 2017-198/MINEFID/CAB du 12/06/2017 portant fixation des seuils
de contrôle a priori de l’organe de contrôle de la commande publique ;
▪ L’arrêté n°2021-353/MINEFID/CAB du 28 juin 2021 portant modalités de
règlement des marchés exécutés en zones fragiles et en souffrance de
paiement ;
▪ L’arrêté 2021-119/MINEFID/SG/DGCMEF du 04/033/2021 portant
dérogations de base au contrôle a priori des dépenses publiques et modalités
de mise en œuvre ;
▪ L’arrêté n°2023-461/MEFP/CAB du 08 septembre 2023 portant
détermination des prestations spécifiques et procédures applicables.

Section 3 : Cadre institutionnel

Au regard des enjeux des marchés publics et des délégations de service public, il
est important d’identifier l’ensemble des intervenants dans le processus de
passation et d’en définir les rôles.

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Le cadre institutionnel de passation regroupe les organes de gestion des marchés
publics (§-I) tels que les Personnes responsables des marchés (PRM/DMP), les
gestionnaires de crédits, les Commissions d’attribution des marchés publics
(CAM), l’autorité d’approbation des marchés et les commission de réception (CR),
l’organe de contrôle de la commande publique à savoir la Direction Générale du
Contrôle des Marchés Publics et des Engagements Financiers (DGCMEF) et
l’organe de régulation des marchés en l’occurrence l’Autorité de régulation de la
commande publique (ARCOP) (§-II).

§-I-Les organes de gestion des marchés publics

On distingue :

A-Le gestionnaire de crédits


Le gestionnaire de crédits nommé auprès d'une autorité contractante est le
responsable en charge des finances. Il a pour mission l'élaboration et l'exécution du
budget de l'entité. Son rôle dans la chaîne de passation des marchés publics est
fonction de cette mission. A cet effet, il est chargé de la définition des besoins et
de leur transmission à la personne responsable des marchés publics en vue de
l'élaboration du plan de passation des marchés. En outre, il assure l'élaboration et
la mise en œuvre du contrat, le suivi administratif de l'exécution des marchés
publics et des délégations de service public y compris les incidents d'exécution, la
réception des prestations ainsi que les règlements y afférents.

Le gestionnaire de crédits fait ampliation à la personne responsable des marchés de


tout document relatif à l'exécution du marché et de toute correspondance échangée
avec le titulaire du marché pour les besoins de statistiques, d'information et
d'archivage

Le gestionnaire des crédits est responsable de la signature du contrat dans les délais
requis, de la notification du contrat approuvé et du suivi de l'exécution du contrat.

B-La Personne responsable des marchés (PRM/DMP)


La Personne responsable des marchés est responsable du processus de passation
des marchés publics.

A ce titre, elle est chargée de :


- élaborer le plan de passation des marchés ;
- finaliser le dossier d’appel à la concurrence ;
- recevoir les plis, et tenir un registre d’enregistrement des candidatures et des
dépôts de plis ;

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- Présider les CAM ;
- élaborer la synthèse des travaux de la CAM en vue de la publication des
résultats ;
- pourvoir aux formalités d’envoi des procès-verbaux d’ouverture des plis et
des rapports d’analyse des offres ;
- faire la mainlevée des cautions de soumission;
- suivre le circuit des dossiers.
- participer aux commissions de réception;
- archiver les dossiers de marché.

La personne responsable des marchés est désignée par les autorités contractantes
ci-après :

le ministre pour les départements ministériels ;


le président d'institution pour les autres institutions étatiques et
parapubliques ;
le président du conseil régional pour la région collectivité territoriale, et le
maire pour la commune ;
le directeur général ou assimilé pour les établissements publics et les sociétés
à capitaux publics
le gouverneur, le haut-commissaire, respectivement pour la région et la
province circonscriptions administratives ;
l'ordonnateur du budget pour les autorités administratives indépendantes ;
le directeur général ou assimilé pour les entités ayant la qualité d'organisme
de droit public.

Dans les départements ministériels et les institutions, la personne responsable des


marchés est placée sous l'autorité du secrétaire général. Dans les autres structures,
il est placé sous l'autorité de l'ordonnateur du budget.

La personne responsable des marchés est responsable du respect des délais de


passation prévus dans le plan de passation des marchés notamment les délais de
lancement de la procédure, d'évaluation des offres et des propositions ainsi que de
la notification d'attribution.

Un arrêté du ministre en charge des finances définit le profil type de la personne


responsable des marchés

NB : Au sein d'une même autorité contractante, il ne peut y avoir plus d'une


personne responsable des marchés.

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C-la Commission d'attribution des marchés (CAM)

Elle est créée au sein de chaque autorité contractante et placée sous l'autorité de la
Personne responsable des marchés (PRM/DMP).
La CAM est chargée de :
-l'ouverture des plis,
-l'examen des candidatures,
-évaluer les offres des candidats ou soumissionnaires et proposer
l'attributaire provisoire du marché.

La commission d'attribution des marchés doit présenter toutes les garanties de


professionnalisme et d'indépendance. Elle peut faire appel à toute expertise qu'elle
estime nécessaire, pour autant que l'expert n'ait pas d'intérêt dans la procédure.

Les membres de la commission d'attribution des marchés et toute personne


participant à ses séances sont tenus au principe de confidentialité des débats. Ainsi,
après l'ouverture des plis en séance publique, aucun renseignement concernant
l'examen des plis, les précisions demandées et l'évaluation des offres, ou les
propositions d'attribution relatives à l'attribution du marché, n'est communiqué aux
soumissionnaires ou à toute autre personne n'ayant pas qualité pour participer à la
procédure de sélection tant que les résultats n'ont pas été publiés.

Le système burkinabè est un système décentralisé. Ainsi, on note outre les CAM,
les Commissions régionales d’attribution des marchés (CRAM), les Commissions
provinciales d’attribution des marchés (CPAM) et les Commissions communales
d’attribution des marchés (CCAM).

Pour les appels à concurrence, la commission d'attribution des marchés au niveau


de l'administration centrale et des autorités administratives indépendantes est
composée comme suit :

➢ Président : la Personne responsable des marchés, ou son représentant ;

➢ Rapporteur : le Gestionnaire de crédits concerné ou le chef de projet ou


leurs représentants ;

➢ Membres :
-un représentant du service bénéficiaire s'il y a lieu ;
-un représentant du ministère technique s'il y a lieu
-un représentant de l'ordonnateur s'il y a lieu ;
-un représentant de la direction générale du budget.
➢ Observateurs :

17
-un représentant de la Direction générale du contrôle des marchés publics et des
engagements financiers ;
-le représentant du bailleur de fonds s'il y a lieu ;
-le représentant du consultant s'il y a lieu ;
-le contrôleur financier du ministère de la défense s'il y a lieu.

Les commissions chargées du dépouillement des offres, de leur analyse, de la


formulation des propositions d'attribution des marchés des personnes morales de
droit public au niveau décentralisé et déconcentré sont définies comme suit :

Lorsque le financement est assuré par les crédits délégués de l'Etat, la Commission
d'Attribution des Marchés (CRAM/CPAM) est composée comme suit :

➢ Président : la Personne Responsable des Marchés de la Région/Province ou


son représentant ;
➢ Rapporteur : le Gestionnaire de crédits de la structure bénéficiaire ou son
représentant ;

➢ Membres :
-un représentant du service technique régional/provincial compétent ;
-un représentant de la direction régionale du budget.

➢ Observateurs :
-un représentant de la Direction générale du contrôle des marchés publics et des
engagements financiers ;
-le représentant du bailleur de fonds s'il y a lieu ;
-le représentant du consultant s'il y a lieu.

Au niveau des collectivités territoriales (Région, commune) la CAM est composée


comme suit :

➢ Président : la personne responsable des marchés de la collectivité territoriale


ou son représentant ;

➢ Rapporteur : le Gestionnaire de crédits de la collectivité territoriale (CT) ou


son représentant ;

➢ Membres :
-un représentant du service technique compétent ;
-un représentant du service bénéficiaire.

➢ Observateurs :

18
-un représentant de la Direction générale du contrôle des marchés publics et des
engagements financiers ;
-un représentant du bailleur de fonds s'il y a lieu ;
-un représentant du consultant s'il y a lieu.

La commission d'attribution des marchés des établissements publics comprend :

Président : la personne responsable des marchés ou son représentant ;


Rapporteur : le Gestionnaire de crédits de l'établissement ou son représentant ;
Membres :
-un représentant du service technique concerné ;
-un représentant de la Direction générale du budget.

Observateurs :
-un représentant de la Direction générale du contrôle des marchés publics et des
engagements financiers ;
-un représentant du bailleur de fonds s'il y a lieu ;
-un représentant du consultant s'il y a lieu.

La commission d'attribution des marchés des sociétés à participation financière


publique majoritaire et des autres autorités contractantes définies aux article 3 et 41
de la loi portant réglementation générale de la commande publique est composée
d'au moins trois (3) membres.

Toutefois, lorsque l'opération est financée par une subvention de l'Etat ou sur un
prêt rétrocédé, la commission d'attribution des marchés sera élargie aux
représentants du ministère technique et de la Direction générale du budget
siégeant en qualité de membres avec voix délibérative.

Dans tous les cas, le contrôleur interne, les bailleurs de fonds et les consultants sont
invités à titre d'observateurs.

D-Le jury du concours architectural


Le jury du concours architectural est composé ainsi qu'il suit :
- deux représentants de l'autorité contractante parmi lesquels sont désignés le
président et le rapporteur ;
- un représentant du ministère en charge de l'environnement ;

1
Parlement, autorités administratives indépendantes, Missions diplomatiques et consulaires, agences d’exécution
7
et personnes morales ayant la qualité d’organisme de droit public et assimilés, etc.

19
-un représentant de la direction générale en charge de l'architecture et de la
construction ;
- un représentant de la direction en charge de l'urbanisme et de la topographie ;
- un représentant du ministère chargé des finances ;
- un représentant de l'ordre des architectes ;
- un représentant de l'association des urbanistes ;
- un représentant de l'Ordre des ingénieurs en génie civil.

En fonction du domaine, la composition du jury ci-dessus est révisée pour intégrer


les professionnels du domaine concerné.

L'ouverture des plis n'est pas publique. Les candidats n'y sont pas admis.

Les travaux du jury de concours sont secrets et le jury délibère à huis clos.

Le jury examine les projets conformément aux critères indiqués dans l'avis d'appel
public à concours :
- le respect du programme,
-la fonctionnalité,
- la recherche architecturale,
- la recherche esthétique,
- la faisabilité technique,
- le coût,
- le rendu et qualité graphique,
- le respect de l'environnement et le développement durable.

Les travaux du jury sont sanctionnés par un procès-verbal dans lequel le jury
consigne l'état des pièces reçues, ses observations et formule un avis motivé. Ce
procès-verbal est signé par tous les membres du jury. Les résultats sont publiés.

Des primes sont allouées aux candidats conformément aux prescriptions de l'avis
de concours et les projets primés sont la propriété de l'autorité contractante.

E-Des autorités d'approbation des contrats

Les Autorités d'approbation sont les autorités compétentes chargées d'accomplir la


formalité administrative obligatoire matérialisée par une signature qui a pour effet
de valider le contrat. Les autorités compétentes sont les ordonnateurs des budgets
concernés.
Toutefois, des délégations peuvent être autorisées par arrêté de l'ordonnateur du
budget concerné.

20
Les marchés publics, selon la qualité de l'autorité contractante, sont soumis à l'avis
de la structure chargée du contrôle de la commande publique avant l'approbation
par l'ordonnateur du budget concerné.
Les autorités contractantes ont la responsabilité d’approuver le marché dans le délai
de validité des offres.
L'approbation du marché ne peut être refusée que par une décision motivée, rendue
dans les sept (07) jours calendaires suivant la transmission du dossier
d'approbation. Cette décision de refus est susceptible de recours devant l'Organe de
règlement des différends (ORD). Le refus d'approbation ne peut intervenir que dans
les cas suivants :
- violation flagrante des règles de la commande publique ;
- absence ou insuffisance de crédits ;
- non- respect du délai de validité des offres ;
- disparition du besoin objet du marché.

Les ordonnateurs ont l'obligation d'opérer des délégations d'approbation des


contrats au profit de leurs structures centrales et déconcentrées tenant compte du
volume financier et du nombre de marchés à passer.

Pour le cas spécifique des projets et programmes nationaux de développement,


des délégations doivent être opérées au profit des coordonnateurs concernés, pour
l'approbation des contrats selon les seuils ci-après :
- trois cent millions (300 000 000) de F CFA TTC minimum, pour les
marchés de travaux ;
- deux cent millions (200 000 000) de F CFA TTC minimum pour les marchés
de fournitures, équipements et services courants ;
- cent cinquante millions (150 000 000) de F CFA TTC minimum pour les
marchés de prestations intellectuelles.
Une copie de l'acte de délégation doit être transmise au premier ministre avec
ampliation au ministre en charge du budget au plus tard un (01) mois après l'entrée
en vigueur du présent décret.

F-La commission de réception

La Commission de réception est l’organe chargé de la réception des prestations. A


ce titre, elle se prononce sur conformité des travaux réalisés ou des
fournitures/équipements livrés à l’issue de l’exécution d’un marché dont le montant
atteint 1 000 000 de Francs CFA TTC. Lorsque le coût de l’acquisition (marché,
ordre de commande) est inférieur à un million, les bordereaux de livraison ou les
certificats (attestation) de service fait tiennent lieu de Procès-verbaux de réception.
Les commissions de réception sont énumérées aux articles 23, 24 et 25 du décret

21
n°2017-0049/PRES/PM/MINEFID du 1er février 2017 portant procédures de
passation, d'exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de
service public.

Au niveau de l'Etat, l'administration centrale et des autorités administratives


indépendantes, la commission de réception est composée de la manière ci-après :

Président : le gestionnaire de crédits ou son représentant


Rapporteur : un représentant du service bénéficiaire
Membres :
- un représentant du service technique compétent ;
- le comptable des matières de la structure ou son représentant ;
- la personne responsable des marchés ou son représentant.

Observateurs :
- un représentant de la direction générale du contrôle des marchés publics et
des engagements financiers ;
- le maître d'œuvre ou son représentant ;
- le titulaire du marché ou son représentant.

Au niveau des structures décentralisées et déconcentrées, des établissements


publics, des sociétés à participation financière publique majoritaire, la commission
est composée comme suit ;

Président : le gestionnaire de crédits ou son représentant ;


Rapporteur : un représentant du service bénéficiaire ;

Membres :
- un représentant du service technique compétent ;
- un représentant du service chargé de la gestion du matériel ;
- le comptable des matières de la structure ou le chargé du patrimoine ou leur
représentant la personne responsable des marchés ou son représentant ;

Observateurs :
- un représentant de la direction générale du contrôle des marchés publics et
des engagements financiers ;
- le maître d'œuvre ou son représentant ;
- le titulaire du marché ou son représentant.

Pour les autres autorités contractantes, la commission est composée comme suit :
Président : le gestionnaire des crédits ou son représentant ;
Rapporteur : un représentant service bénéficiaire ;

22
Membres :
- un représentant du service technique compétent ;
- le comptable des matières de la structure ou le chargé du patrimoine ou leur
représentant ;
- la personne responsable des marchés ou son représentant.

Observateurs :
- le maitre d'œuvre ou son représentant ;
- le titulaire du marché ou son représentant.

Les modalités de fonctionnement de la commission de réception sont déterminées


par arrêté du ministre chargé du budget2.

§-II-Les entités de contrôle a priori et de régulation

A- L’organe de contrôle : La Direction générale du contrôle des marchés


publics et des engagements financiers (DG-CMEF)

La DG-CMEF est l’organe chargé du contrôle de la passation de la commande


publique. A ce titre, elle est représentée auprès de « chaque ordonnateur » et est
chargée :

de contrôler l'application de la réglementation sur les marchés publics et les


délégations de service public, sans préjudice de l'exercice des pouvoirs
généraux de contrôle des autres organes de l'Etat ;

de former, d'informer, de conseiller l'ensemble des acteurs de la commande


publique sur la réglementation et les procédures applicables en relation avec
l'Autorité de régulation de la commande publique à travers notamment
l'édition et la vulgarisation des documents et des textes ;

d'émettre les avis à la demande des Autorités contractantes lorsqu'ils sont


prévus par la réglementation en vigueur ;

de contribuer en relation avec l’ARCOP à la collecte d'informations et de


documents en vue de la constitution d'une banque de données.

2
Arrêté n°2017-392/MINEFID/CAB du 15 septembre 2017, portant fixation des pièces administratives exigées des
candidats aux marchés publics et modalités de fonctionnement des commissions d’attribution des marchés, des 9
commissions de sélection des candidats aux délégations de service public et des commissions de réception

23
Le contrôle de la passation des marchés publics et des délégations de service public
est assuré par les structures de contrôle placées auprès des entités administratives
centrales, décentralisées et déconcentrées.
Ainsi, elle est représentée par les Directions du contrôle des marchés publics et des
engagements financiers (DCMEF) au niveau de l’Etat, administration centrale. Au
niveau des régions, elle est représentée par les Directions régionales du contrôle
des marchés publics et des engagements financiers (DRCMEF). Dans les
provinces, elle est représentée par les Directions provinciales du contrôle des
marchés publics et des engagements financiers (DPCMEF).
Ce contrôle est modulé et se fait suivant un seuil défini par arrêté du ministre chargé
du budget3.

Pour les financements extérieurs, le contrôle des marchés publics et des délégations
de service public s'opère ainsi qu'il suit :

lorsque le bailleur de fonds prévoit une revue a priori du processus de


passation des marchés publics et des délégations de service public
financés par ses ressources, les dossiers y relatifs ne sont pas soumis
à l'avis a priori de la structure en charge du contrôle a priori des
marchés publics ;

lorsque ces marchés publics et délégations de service public sont


financés conjointement par des ressources extérieures et par des
ressources propres de l'Etat et que le bailleur de fonds prévoit une
revue a priori, le processus de passation des marchés publics et des
délégations de service public n'est pas soumis à l'avis a priori de la
DCMEF si la part du bailleur de fonds est supérieure à celle de l'Etat
; cet avis est requis si la part des ressources propres de l'Etat est
supérieure à celle du bailleur de fonds et si cela n'est pas contraire à
l’accord de financement ;

lorsque les marchés publics ou délégations de service public sont


entièrement financés par une contrepartie nationale à ces financements
extérieurs, les marchés publics et délégations de service public
concernés par cette contrepartie nationale restent soumis à l'avis a
priori de la DCMEF ;

de même, lorsque le bailleur de fonds ne prévoit ni revue a priori ni


revue a posteriori et/ou s'aligne sur les procédures nationales, les

3
Arrêté 2021-119/MINEFID/SG/DGCMEF du 04/033/2021 portant dérogations de base au contrôle a priori des
dépenses publiques et modalités de mise en œuvre

24
marchés publics ou délégations de service public sont soumis à l'avis
a priori de la DCMEF si cela n'est pas contraire l’accord de
financement.

B-L’organe de régulation : Autorité de régulation de la commande publique


(ARCOP)

Elle assure le contrôle a posteriori et la régulation des marchés publics. A ce titre


elle assure :

la définition des politiques en matière de marchés publics et de délégations


de service public, la mise en œuvre et le suivi des plans d'actions de réforme
en la matière ;
la formation et la sensibilisation dans le domaine des marchés publics et des
délégations de service public ;
le maintien du système d'information des marchés publics et des délégations
de service public ;
la conduite des audits et enquêtes en matière de marchés publics et de
délégations de service public.

Elle est également chargée de la discipline et du règlement non juridictionnel des


différends relatifs à la passation des marchés publics, des délégations de service
public et des partenariats public-privé.

L'organe de régulation de la commande publique procède régulièrement à


l'évaluation de la performance des acteurs et soumet à ce titre, un rapport au
Conseil des Ministres
L’ARCOP est composé des organes suivants :
- Conseil de régulation ;
- Organe de règlement des différends (ORD) ;
- Secrétariat permanent.

25
CHAPITRE 2 : PLANIFICATION ET CONTENU DES D’APPEL
A CONCURRENCE (DAC)

Pour lancer un dossier d’appel à concurrence (section 2), il faut nécessairement le


planifier dans le plan de passation des marchés (section 1).

Section 1 : Planification de la commande publique

Le processus de passation de la commande publique débute par la détermination


des besoins. Cette tâche est dévolue aux gestionnaires de crédits qui déterminent
avec précision la nature et l’étendue des besoins en vue de leur transmission à la
PRM pour l’élaboration du Plan annuel de passation des marchés (PPM). Il sera
décliné dans un premier temps les objectifs de la planification (§-I) et dans un
second temps le Plan de passation proprement dit (§-II).

§-I-Objectifs de la planification

Les objections de la planification des marchés sont entre autres de :

➢ Bien agencer les besoins par ordre de priorité en évitant le recours abusif aux
marchés d’entente directe liés à l’urgence de la dépense ;
➢ Promouvoir la transparence et la concurrence à travers la publication du
PPM;

➢ Faire de bons allotissements ou regroupements assurant l’efficacité et des


économies d’échelle au niveau de la commande publique ;

➢ Superviser la progression générale ;

➢ Faire une bonne estimation de la charge de travail (nombre de contrats


attendus, sollicitation des membres des commissions, durée estimée de
chaque marché).

La planification permet donc de:

❖ maîtriser les délais d’exécution du projet ;


❖ de respecter les méthodes de passation des marchés ;
❖ d’éviter/diminuer les demandes de dérogation :
-aux procédures normales de passation des marchés ;
-aux délais ( report date de clôture ) ;
❖ situer les responsabilités dans la mise en œuvre des procédures

L’absence de planification entraine :


- l’improvisation des actions avec tendance de non-respect des procédures ;

26
- la mauvaise utilisation des ressources ;
- l’allongement des délais inutilement ;
- les surcoûts.

§-II-Le Plan de passation des marchés (PPM)

L’expression de besoins constitue la première activité d’élaboration du PPM.

Le PPM est un document établi par les autorités contractantes en début de chaque
gestion budgétaire par lequel elles déterminent avec précision la nature et l’étendue
de leurs besoins. Il s’appuie sur le budget car les besoins exprimés ne peuvent être
comblés que s’il y ait des ressources disponibles. La programmation doit de ce fait
tenir compte de l’existence effective de crédits nécessaires à la passation d’une
commande publique.

Le PPM doit être réaliste, contraignant et flexible.

L’établissement du PPM découle du principe d’efficacité, d’économie et de


transparence du processus d’acquisition.

A-Contenu du PPM

A l’intérieur de chaque PPM, on retrouve entre autres les informations suivantes :


➢ le niveau de priorité de la dépense ;
➢ la source de financement ;
➢ la ligne budgétaire ;
➢ le montant de l’inscription budgétaire ;
➢ le montant des arriérés (dépenses engagées non liquidées de la gestion
antérieure) ;
➢ la nature de la prestation ;
➢ le mode de passation souhaité (AOO, AOR avec ou sans pré qualification,
entente directe, demande de prix ou de cotation, demande de proposition,
etc.) ;
➢ date de lancement ;
➢ date d’ouverture des plis ;
➢ etc.

B-Préparation et examen du PPM

La préparation et l’examen du PPM suit les étapes suivantes :


➢ détermination des besoins par les gestionnaires de crédits (chefs de projet et
DAF) ;

27
➢ centralisation par la Personne Responsable des Marchés;
➢ transmission des PPM à la DG-CMEF ;
➢ examen du PPM par le comité chargé de l’examen des PPM ;
➢ transmission au Ministre de l’économie, des finances et du développement
pour soumission en Conseil des Ministres pour adoption.

C-Critères d’appréciation des PPM

Les critères d’appréciation regroupent :


➢ le respect du délai des dépôts des projets du PPM;
➢ le respect et le réalisme des délais réglementaires;
➢ le respect des seuils (lien entre procédures de passation et montant);
➢ le réalisme des délais de passation des marchés;
➢ le respect du canevas type pour l’élaboration du PPM ;
➢ l’existence de la ligne budgétaire conformément à la loi de finances ou aux
accords de crédit ;
➢ le respect du principe de l’annualité budgétaire dans les programmations des
dépenses;
➢ la répartition temporelle des dépenses;
➢ l’existence des autorisations d’engagement s’il ya lieu;
➢ la prise en compte effective des arriérés
➢ respect des indicateurs relatifs aux taux des procédures exceptionnelles
(consultations restreintes, entente directe)

D-Mise en œuvre du PPM

Pour une meilleure mise en œuvre du PPM, la personne responsable des marchés
doit assurer :
➢ Le respect du PPM
➢ L’actualisation du PPM
➢ L’évaluation du PPM
Le marché public ou la délégation de service public conclu par l'autorité
contractante doit avoir pour objet exclusif de répondre à ses besoins.

Les autorités contractantes ne doivent pas contracter pour une durée de temps
supérieure à la durée de la gestion budgétaire. Toutefois, des marchés afférents à
des autorisations d'engagement peuvent être contractés pour plusieurs années à la
condition que les engagements annuels qui en découleront demeurent dans les
limites des crédits de paiements.

28
Section 2 : Contenu des DAC

Le dossier d’appel à concurrence est l’ensemble des documents élaborés par la


PRM/DMP en collaboration avec le gestionnaire de crédits, les services techniques
compétents ou un consultant spécialisé, exprimant les besoins à satisfaire, et
définissant les conditions spécifiques de la commande concernée. On y retrouve le
règlement de la concurrence (§-I), les cahiers de charges (§-II) et les modèles (§-
III).

Il comporte :

§-I-Le règlement de la concurrence

➢ Avis d’appel à la concurrence (AOO, DPX, AMI, lettre d’invitation à


soumissionner)

Contenu : autorité contractante, source de financement, objet de la prestation, lieu


et conditions d’acquisition du « DAC », lieu et date du dépôt des offres et
d’ouverture des plis, délai d’engagement des candidats, conditions de
renseignements complémentaires.

➢ Instructions aux candidats


Contenu : éligibilité des candidats et des biens, la qualification des candidats,
possibilité de constituer des groupements ou de sous-traiter, préparation des offres
(une offre par soumissionnaire c’est-à-dire que le marchandage est interdit),
composition du DAC, documents constitutifs de l’offre, présentation des offres,
l’origine des fonds, la sanction des fautes commises, délai d’exécution, critères
d’évaluation, préférences locales, etc.

➢ Données particulières de l’appel à concurrence


Elles sont annexées aux instructions aux soumissionnaires. Elles précisent les
modalités d’application de ces dernières au dossier concerné.

§-II-Les cahiers de charges

Ils concernent les CCAG, les CCTG, les CCAP et les CCTP. Ces cahiers
déterminent les conditions dans lesquelles sont exécutés les marchés. Les CCAG
et les CCTG définissent les dispositions administratives/techniques applicables aux
marchés de même nature tandis que les deux autres précisent les dispositions
spécifiques à chaque marché.

29
Contenu des CCAG : définition et rôle des intervenants, caractéristiques des prix,
règlement des dépenses, réception, avances, délais de paiements, règlement des
litiges, etc.

Contenu des CCAP : pièces contractuelles, avances, décomptes, rythme des


paiements, garanties, variations des prix, pénalités, réception, etc.

Les CCTG sont établis par domaine (travaux routiers, travaux de bâtiment, travaux
d’aménagement hydro agricoles, travaux de forages et des puits, etc.).

Les CCTP traduisent la description technique du besoin. Ils se présentent sous la


forme de Spécifications techniques (fournitures), de devis descriptif (travaux) et de
termes de référence (prestations intellectuelles).

Les travaux, les fournitures et les prestations de services faisant l’objet de


commande publique sont définies par référence aux normes, agréments techniques
ou spécifications nationaux, communautaires lorsqu’elles existent et à défaut aux
standards internationaux. Toutefois, l’introduction de ces normes, agréments ou
spécifications techniques dans les clauses contractuelles ne doivent pas être
discriminatoires ni de nature à favoriser certains entrepreneurs
(fournisseurs/prestataires). Il en est de même pour l’introduction de marques,
brevets, type de produits, celle d’origine ou de production déterminée.

§-III-Les modèles

Il s’agit essentiellement de :
➢ Modèle de marché,
➢ Modèle de lettre de soumission,
➢ Modèle de caution de garanties (soumission, bonne exécution),
➢ Modèle de cadre de devis estimatif
➢ Modèle de cadre du bordereau des prix unitaires

30
TITRE II : REGLES PARTICULIERES APPLICABLES AUX
MARCHES PUBLICS DE TRAVAUX

Il sera traité successivement des procédures de passation des marchés (Chapitre


1), des conditions et modalités de participation (Chapitre 2), du déroulement de la
procédure de passation des marchés (Chapitre 3) et de l’exécution des marchés
publics de travaux (Chapitre 4).

31
CHAPITRE 1 : LES PROCÉDURES DE PASSATION DES
MARCHES APPLICABLE AUX MARCHES PUBLICS DE
TRAVAUX

L’on distingue la procédure dite de droit commun (section 1) des procédures des
procédures exceptionnelles (section 2).

Section 1 : Les procédures de droit commun

L’appel d’offres ouvert (AOO) est la procédure de droit commun pour la conclusion
de contrat de travaux.

C’est la procédure d'appel à concurrence ouverte par laquelle l'autorité contractante


choisit l'offre conforme évaluée la moins disante, sans négociation, sur la base
de critères objectifs d'évaluation préalablement portés à la connaissance des
candidats dans le dossier d'appel d'offres et qui peuvent être exprimés en termes
monétaires. Dans le cadre des marchés de travaux, on y recourt lorsque :

✓ pour les ministères, les institutions, les autorités administratives


indépendantes, les établissements publics de l'Etat, les collectivités
territoriales et les autres organismes publics, le montant prévisionnel est
supérieur ou égal à cent cinquante millions (150 000 000) de francs CFA
TTC ;
✓ pour les sociétés d'Etat, le montant prévisionnel est supérieur ou égal à
deux cent millions (200 000 000) de francs CFA TTC.

Pour les marchés de travaux inscrits au Programme d’Urgence pour le Sahel (PUS),
on recourt à l’appel d’offres ouvert pour les cas suivants :

- Appel d’offres ouvert national, lorsque le montant prévisionnel est


supérieur ou égal à deux cent cinquante millions (250 000 000) de francs CFA
TTC et strictement inférieur à deux milliards cinq cent millions (2 500 000 000)
de francs CFA TTC ;
- Appel d’offres ouvert international, lorsque le montant prévisionnel est
strictement supérieur à deux milliards cinq cent millions (2 500 000 000) de
francs CFA TTC.

L’Appel d’offres ouvert (AOO) comporte quatre formes :


-l'appel d'offres ouvert direct ;
-l'appel d'offres ouvert en deux étapes ;
-l'appel d'offres ouvert précédé d'une pré qualification ;

-l'appel d'offres avec concours.

32
1- L’appel d'offres ouvert direct ;
L'appel d'offres ouvert est dit direct lorsque tout candidat, qui n'est pas exclu des
marchés publics peut soumettre une offre ou une demande de pré qualification.
Dans ce cas, les candidats admis à soumissionner déposent à la fois et en même
temps une offre technique et une offre financière.

2- L’AOO en deux étapes


Il est utilisé dans le cas d'un marché d'une grande complexité ou lorsque l'autorité
contractante souhaite faire son choix sur la base de critères de performance et non
de spécifications techniques détaillées.

La procédure de l'appel d'offres en deux étapes peut être précédée d'une pré
qualification.

Les soumissionnaires sont d'abord invités à remettre des propositions techniques,


sans indication de prix, sur la base de principes généraux de conception ou de
normes de performance, et sous réserve de précisions et d'ajustements ultérieurs
d'ordre technique et/ou commercial.

Lors de la seconde étape, les soumissionnaires qui satisfont au minimum acceptable


des critères de qualification et qui ont soumis une offre techniquement conforme
sont invités à présenter des propositions techniques définitives assorties de prix, sur
la base du dossier d'appel d'offres préalablement rédigé par l'autorité contractante.

Le recours à la procédure de l'appel d'offres en deux étapes est motivé et soumis à


l'autorisation préalable de la structure chargée du contrôle a priori de la commande
publique (DCMEF) par l'autorité contractante.

3- L’AOO précédé de pré-qualification

L'appel d'offres ouvert peut être précédé d'une pré-qualification dans deux cas :

- lorsque les travaux à réaliser, les équipements à livrer et les services à fournir
revêtent un caractère complexe et/ou ;
- lorsque les travaux à réaliser, les équipements à livrer et les services à fournir
exigent une technicité particulière.

L'examen de la qualification des candidats s'effectue exclusivement en fonction de


leur aptitude à exécuter le marché de façon satisfaisante et selon les critères définis
dans l'avis de pré qualification.

33
La commission d'attribution des marchés examine les dossiers et retient toutes les
entreprises remplissant les conditions requises spécifiées au dossier de pré
qualification.

4- L’AO avec concours

Lorsque des motifs d'ordre technique, esthétique culturel ou financier justifient des
recherches particulières, il peut être passé un marché sur concours. L'organisation
d'un concours architectural est obligatoire lorsque le budget prévisionnel du projet
public de construction est supérieur ou égal à sept cent millions (700 000 000)
FCFA.

Toutefois, cette obligation ne s'applique pas lorsqu'il existe déjà un plan type.

La procédure de l'appel d'offres avec concours est, au préalable, validée par la


DGCMEF (à travers ses démembrements).

La procédure est diligentée par l'autorité contractante qui est chargée d'établir un
programme en collaboration avec les services techniques compétents.

Le programme indique les besoins auxquels doit répondre la prestation et fixe le


cas échéant l'ordre de grandeur ou le maximum de la dépense prévue pour
l'exécution de la prestation.

Il fixe éventuellement les primes, récompenses ou avantages à allouer aux auteurs


des projets les mieux classés.

En cas d'appel d'offres ouvert, la procédure est précédée d'une publicité de nature à
permettre l'information la plus claire possible sur le projet.

Les délais de passation des appels d’offres ouverts sont :

Les délais de principe :

Pour les appels d’offres ouverts

➢ 30 Jours = seuil national


➢ 45 Jours = seuil communautaire

Réduction de 7 Jours en cas de recours à l’envoi électronique

Les délais d’exception :

➢ 15 Jours = seuil national

34
➢ 30 Jours =seuil communautaire

NB: aucun report du délai d’ouverture des plis à moins de dix (10) jours du délai
initial pour les AO nationaux et moins de 15 jours pour les AO à seuil
communautaire n’est possible.

Les délais d’exception et report de délais doivent être autorisés par la DG-CMEF.

Pour les appels d’offres ouverts des marchés de travaux inscrits dans le Programme
d’Urgence pour le Sahel (PUS), les délais de soumission des offres peuvent être
ramenés à 15 jours. Toutefois, en cas de demande de prolongation de délais par les
candidats, celle-ci doit être accordée par l’Autorité contractante.

Section 2 : Les procédures exceptionnelles

Pour les marchés de travaux, les procédures exceptionnelles concernent notamment


la demande de prix (§-II), la demande de cotation (§-I), l’appel d’offres restreint
(AOR) (§-III) et l’entente directe (§-IV).

§-I- La demande de cotation

L’on distingue la demande de cotation formelle et celle non formelle.

1. La demande de cotation formelle


C’est le mode de passation pour les marchés autres que ceux de prestations
intellectuelles. La procédure de demande de cotations formelle est utilisée pour les
marchés de travaux, fournitures, équipements et services courants dont le montant
prévisionnel est :

- supérieur ou égal à un million (1 000 000) de F CFA TTC et inférieur à dix


millions (10.000.000) de F CFA TTC pour les Etablissements publics de l’Etat
(EPE) et les Collectivités territoriales autres que celles à statut particulier
(≥1000.000 & <10 000 000) ;

- supérieur ou égal à un million (1 000 000) de F CFA TTC et inférieur à dix


millions (20.000.000) de F CFA TTC pour les autres Autorités contractantes
(≥1000.000 & <20 000 000).

La PRM/DMP adresse des demandes de cotation à trois (3) prestataires qualifiés au


moins choisis sur une liste préalablement établie à travers une manifestation
d'intérêt. Le choix des prestataires se fait de manière rotative afin de garantir la
transparence et l'équité entre les candidats.

35
Le délai minimum de dépôt des offres pour la sélection du cocontractant est de trois
(3) jours calendaires.

La formalité de constitution d'une commission d'attribution des marchés n'est pas


exigée mais les offres faites sous plis fermés sont examinées par la personne
responsable des marchés, le gestionnaire de crédits, le service bénéficiaire et le
service technique s'il y a lieu qui attribuent le marché au soumissionnaire ayant
proposé l'offre conforme évaluée la moins disante.

Toutefois, lorsque le nombre d'entreprises exerçant dans le domaine est inférieur à


trois (3), l'autorité contractante peut consulter les deux (2) entreprises.

Les candidats à une demande de cotation ne doivent pas figurer sur la liste des
entreprises défaillantes.

2. La demande de cotation non formelle


Elle s’applique lorsque le montant prévisionnel du marché est strictement inférieur
à un million (1 000 000) de francs CFA TTC.

Dans ce cas, la personne responsable des marchés consulte de façon non formelle,
au moins trois (03) prestataires qualifiés choisis sur une liste préalablement établie
et retient l'offre la moins disante. La facture pro forma du prestataire retenu est
transmise par la personne responsable des marchés au gestionnaire de crédits pour
la suite de la procédure.

Comme à la demande de cotations formelle, dans le cadre de cette procédure, les


candidats consultés ne doivent pas figurer sur la liste des entreprises défaillantes.

§-II-La demande de prix

Lorsque le montant prévisionnel du marché est conforme aux seuils fixés par la
règlementation en vigueur pour les marchés de travaux, il peut être recouru à la
procédure de demande de prix. On y recourt lorsque :

✓ pour les Etablissements publics de l'Etat et les Collectivités autres que celles
à statut particulier, le montant prévisionnel est supérieur ou égal à dix
millions (10.000.000) de francs CFA TTC et strictement inférieur à cent
cinquante millions (150 000 000) de francs CFA TTC ;

✓ pour les ministères, les institutions, les autorités administratives


indépendantes, les collectivités territoriales à statut particulier et les autres
organismes publics exceptés les sociétés d'Etat, le montant prévisionnel est
supérieur ou égal à vingt millions (20 000 000) de francs CFA TTC et

36
strictement inférieur à cent cinquante millions (150 000 000) de francs CFA
TTC ;

✓ pour les sociétés d'Etat, le montant prévisionnel est supérieur ou égal à vingt
millions (20 000 000) de francs CFA TTC et strictement inférieur à deux cent
millions (200 000 000) de francs CFA TTC.

La personne responsable des marchés élabore un projet de dossier de mise en


concurrence comportant au moins le descriptif technique des besoins à satisfaire
dans les mêmes conditions que le dossier d'appel d'offres.

La publicité de l'avis est faite dans la revue des marchés publics et le délai accordé
aux entreprises pour déposer leurs offres ne peut être inférieur à cinq (05) jours
calendaires.

Les offres se font sous plis fermés et sont examinées par la commission d'attribution
des marchés qui attribue le marché à l'entreprise, ayant présenté l'offre conforme
évaluée la moins disante.

§-III-L’AO restreint

1- Définition

L'appel d'offres est dit restreint lorsque seuls peuvent remettre des offres, les
candidats que l'autorité contractante a décidé de consulter.

La PRM/DMP contacte au moins trois (3) candidats tout en assurant un


environnement de concurrence réelle. Il est ensuite procédé de manière identique
comme en matière d'appel d'offres ouvert. Toutefois, lorsque le nombre
d'entreprises exerçant dans le domaine est inférieur à trois (3), l'autorité
contractante peut consulter les deux (2) entreprises.

2- Conditions de recours

Dans le cadre des marchés de travaux, il ne peut être recouru à la procédure de


l'appel d'offres restreint que lorsque les travaux de par leur nature spécialisée, ne
sont disponibles qu'auprès d'un nombre limité d'entrepreneurs susceptibles d'offrir
les prestations sollicitées.

L'autorité contractante consulte les entreprises au regard de leurs références


techniques et de la spécificité des prestations sollicitées et s’assure que les
candidats à un appel d'offres restreint ne figurent pas sur la liste des fournisseurs
défaillants.

37
Dans tous les cas, ils doivent apporter la preuve de leur compétence à exécuter les
prestations sollicitées.

En tout état de cause, le recours à la procédure de l'appel d'offres restreint doit être
motivé et soumis à l'autorisation préalable de l’ordonnateur du budget après avis
de la DCMEF pour les Ministères et institutions y compris les crédits délégués.

Le recours à la procédure de l'appel d'offres restreint dans les collectivités


territoriales est autorisé par le Conseil régional/municipal ou par un membre dudit
conseil désigné par le Conseil de collectivité suivant un seuil défini par une
délibération ce dernier après avis de la DCMEF.

Le recours à la procédure de l'appel d'offres restreint dans les établissements publics


de l'Etat, les sociétés à participation financière publique majoritaire, les autorités
administratives indépendantes et les autres autorités contractantes est autorisé soit
par l'organe délibérant, soit par le président de l'organe délibérant suivant un seuil
défini par une délibération dudit organe après avis de la DCMEF.

§-IV-L’entente directe

Les marchés de travaux sont passés par entente directe lorsque l'autorité
contractante engage les discussions qui lui paraissent utiles avec un entrepreneur,
et propose à l'autorité compétente l’attribution du marché à celui qu'elle a retenu.

A-Modalités de recours

Le marché de travaux peut être passé par entente directe dans les cas suivants :

l‘extrême urgence, pour les travaux, que l'autorité contractante doit faire
exécuter en lieu et place de l'entrepreneur défaillant ;
catastrophe naturelle renvoyant au déchaînement des forces de la nature
entraînant d'importants dégâts et tout autre évènement imprévisible,
indépendant de la volonté de l'autorité contractante et qu'elle ne peut
surmonter en dépit de sa diligence et ne permettant pas de respecter les délais
prévus dans les conditions d'appel à concurrence nécessitant une intervention
immédiate et lorsqu'elle n'a pas pu prévoir les circonstances qui sont à
l'origine de l'urgence ;
lorsque les besoins ne peuvent être satisfaits que par une prestation
nécessitant l'emploi d'un brevet d'invention, d'une licence ou de droits
exclusifs détenus par un seul entrepreneur ;
lorsque les prix unitaires des biens sont réglementés ou font l'objet d'une
19

tarification ;

38
lorsque les marchés à passer concernent des prestations spécifiques dont la
liste et les modalités de mise en œuvre sont définies par arrêté du ministre en
charge du budget 4.

Le marché par entente directe ne peut être passé qu'avec des entrepreneurs, ne
figurant pas sur la liste des entreprises défaillantes et qui s'engagent à se soumettre
à un contrôle de ses prix spécifiques par l'autorité contractante.

Le marché par entente directe précise les obligations comptables auxquelles le


titulaire du marché est soumis, notamment l'obligation de présenter ses bilans,
comptes de résultats, ainsi que sa comptabilité analytique d'exploitation, à défaut
de celle-ci, tout autre document permettant d'établir les coûts de revient.

B-Des autorisations du recours à l’entente directe

Le recours à la procédure par entente directe au niveau de l'Etat, administration


centrale et les collectivités est motivé et soumis à l'autorisation de l'autorité
compétente (Ministres, Présidents d’institution, le conseil de collectivité/un
membre désigné) après avis de la DCMEF.

Les marchés à passer par entente directe au niveau de l'Etat sont autorisés par le
ministre ou président d'institution, ordonnateur de budget après avis de la DCMEF,
lorsque le montant est strictement inférieur à cinq cent millions (500.000.000) de
francs CFA TTC.

Les marchés à passer par entente directe d'un montant supérieur ou égal à cinq cent
millions (500.000.000) de francs CFA TTC sont soumis à l'autorisation préalable
du Conseil des ministres après avis de la DCMEF et l'accord de principe du ministre
ou président d'institution, ordonnateur de budget.

Pour les crédits délégués, les marchés par entente directe sont autorisés par le
ministre ou président d'institution, ordonnateur de budget après avis de la structure
chargée du contrôle de la commande publique.

Les marchés à passer par entente directe dans les collectivités territoriales sont
autorisés par le Conseil régional/municipal ou par un membre dudit conseil désigné
par le Conseil de collectivité suivant un seuil défini par une délibération du Conseil
régional/municipal, après avis de la DCMEF.

Les marchés par entente directe dans les établissements publics de l'Etat, les
sociétés à participation financière publique majoritaire, les autorités

4
20
-Arrêté n°2023-461/MEFP/CAB du 08 septembre 2023 portant détermination des prestations spécifiques et
procédures applicables.

39
administratives indépendantes et les autres autorités contractantes sont autorisés
soit par l'organe délibérant, soit par le président de l'organe délibérant suivant un
seuil défini par délibération dudit organe après avis de la DCMEF.

Pour le cas des prestations spécifiques, l'autorisation de l'autorité compétence après


avis préalable de la DCMEF n'est pas requise.

Le projet de contrat accompagné de la facture pro forma est soumis au visa


préalable de la DCMEF.

40
CHAPITRE 2 : CONDITIONS ET MODALITES DE
PARTICIPATION AUX MARCHES PUBLICS DE TRAVAUX

Peut être candidat à un marché public, toute personne physique ou morale pouvant
justifier de capacités juridiques, techniques et financières nécessaires à l'exécution
d'un marché public.

Pour être attributaire d'un marché public, le soumissionnaire justifie qu'il est à jour
de toutes ses obligations légales à l'égard des administrations fiscales, parafiscales
et sociales de son pays d'établissement ou de base fixe. La participation aux
marchés publics de travaux obéit à des conditions (section 1) et peut se faire selon
plusieurs modalités (section 2).

Section 1 : Conditions liées à la participation aux marchés publics

Pour participer aux marchés publics, il faut remplir un certain nombre de conditions
notamment celles techniques (§-II), financières (§-III) et celles liées à la personne
du candidat (§-I).

§-I-Des conditions liées à la personne du candidat

Aux termes de l’article 34 du décret 2017-0049/PRES/PM/MINEFID, ne sont pas


admises à participer aux marchés publics, les personnes physiques ou morales :

- qui font l'objet d'une procédure de déclaration de faillite, de cessation d'activités


ou de liquidation des biens ou qui sont en état de faillite ;

-qui auront été reconnues coupables d'infraction à la réglementation des marchés


publics ou qui auront été exclues des procédures de passation des marchés publics
par une décision de justice définitive en matière fiscale, ou sociale ou par une
décision de l'Autorité de régulation de la commande publique.

L’article 36 du même décret précise que ne sont pas admises à participer aux
marchés publics et aux délégations de service public, en raison de conflits
d'intérêts :

- les personnes morales dans lesquelles les membres de l'autorité contractante, de


l'Autorité de régulation de la commande publique, de la structure chargée du
contrôle de la commande publique, la personne responsable des marchés ou les
membres des commissions d'attribution des marchés ou des sous-commissions
techniques possèdent des intérêts financiers ou personnels de nature à
compromettre la transparence et l'intégrité des procédures de passation des marchés
publics ;

41
- les personnes physiques ou morales affiliées aux consultants ayant contribué à
préparer tout ou partie des dossiers d'appel à la concurrence ou de consultation.

Les restrictions à la participation des candidats sus mentionnées s'appliquent


également aux sous-traitants lorsque le dossier d’appel à concurrence admet la
sous-traitance.

Nonobstant les conditions (d’ordre général), les candidats à la commande publique


doivent satisfaire des critères techniques et/ou financiers. Dans tous les cas ces
critères sont portés à la connaissance des candidats dans le Dossier d’appel à
concurrence (DAC) par l’Autorité contractante. Il s’agit pour les candidats et
soumissionnaires ayant une base fixe ou un établissement stable au Burkina Faso
de justifier de leurs capacités techniques telles que définies par les DAC.

§-II-Des capacités techniques requises

Un agrément doit être requis s'il en existe dans le domaine concerné et s'il n'est pas
contraire à l'accord de financement.

La liste des titulaires d’agrément est régulièrement mise à jour et publiée sur le site
web de l’ARCOP et dans la Revue des marchés publics

Cette formalité d'agrément n'a ni pour objet ni pour effet de créer une rupture de la
concurrence en raison de ses conséquences exclusives ou discriminatoires.

D'autres justifications des capacités techniques peuvent être exigées à condition


qu'elles soient dûment motivées par les caractéristiques du marché ou de la
délégation de service public et approuvées par la structure chargée du contrôle de
la commande publique.

Les obligations ci-dessus peuvent également s'appliquer aux sous-traitants selon


l'importance de leur intervention dans l'exécution du marché ou de la délégation de
service public.

§-III-Des capacités financières requises

La justification de la capacité économique et financière du candidat est constituée


par une ou plusieurs des références suivantes :

des déclarations appropriées de banques ou organismes financiers habilités, ou,


le cas échéant, la preuve d'une assurance des risques professionnels ;

une présentation des bilans ou d'extraits des bilans ;

42
une déclaration concernant le chiffre d'affaires global certifié et, le cas échéant,
le chiffre d'affaires certifié du domaine d'activités faisant l'objet du marché ou
de la délégation, pour au maximum, les trois (3) derniers exercices en fonction
de la date de création de l'entreprise ou du début d'activité du soumissionnaire,
dans la mesure où les informations sur ces chiffres d'affaires sont disponibles.
L'appréciation de la capacité se fait sur la base du chiffre d'affaires annuel moyen
de la période considérée. ".

Si, pour une raison justifiée, le soumissionnaire n'est pas en mesure de produire les
références demandées par l'autorité contractante, il est autorisé à prouver sa
capacité économique et financière par tout autre document considéré comme
approprié par l'autorité contractante.

NB : Dans la définition des capacités techniques et financières requises, il est


interdit de la part des autorités contractantes de prendre des dispositions
discriminatoires, notamment celles visant à faire obstacle à l'accès des petites
et moyennes entreprises à la commande publique.

Section 2 : Des modalités de participation aux marchés publics

La participation à un appel à concurrence peut se faire soit individuellement, soit


en association de plusieurs entités. Selon le mode d’association l’on distingue la
cotraitance ou groupement et la sous-traitance.

§-I-De la cotraitance ou du groupement

Les entrepreneurs peuvent présenter leur candidature ou leur offre sous forme de
groupement solidaire dans le cadre d'un marché unique, sous réserve que cela n'ait
ni pour objet ni pour effet d'établir entre eux des ententes anticoncurrentielles et/ou
constituer un abus de position dominante interdits par les dispositions du Traité de
I 'UEMOA relatif à la concurrence et de ses textes d'application.

L'un des prestataires membre du groupement, désigné dans l'acte de soumission


comme mandataire, représente l'ensemble des membres vis-à-vis de l'autorité
contractante et coordonne les prestations des membres du groupement. Les
membres du groupement sont solidairement responsables pour le contrat dans son
entier. Le contrat est signé par le mandataire.

Les candidatures et les soumissions sont signées soit par l'ensemble des entreprises
groupées, soit par le mandataire s'il justifie des habilitations nécessaires pour
représenter ces entreprises.

La composition du groupement ne peut pas être modifiée entre la pré-qualification


des candidats et la remise de leurs offres.

43
Il est interdit aux candidats et soumissionnaires de présenter pour le même marché
ou un de ses lots, plusieurs offres en agissant à la fois en qualité de candidats
individuels ou de membres d'un ou de plusieurs groupements.

§-II-De la sous-traitance

La sous-traitance est autorisée dans le cadre des marchés publics de travaux


contrairement aux marchés publics de fournitures courantes où celle-ci est
interdite. Le sous-traitant est soumis aux conditions de participation à la
commande publique et doit justifier de ses capacités techniques à réaliser les
composantes du marché pour lesquelles il sous-traitera.

En matière de travaux, le titulaire d'un marché public peut sous-traiter l'exécution


de certaines parties de son marché à condition d'avoir obtenu de l'autorité
contractante l'acceptation de chaque sous-traitant et l'agrément de ses conditions de
paiement de chaque contrat de sous-traitance et que cette possibilité soit prévue
dans le dossier d'appel à concurrence.

Les soumissionnaires au marché doivent indiquer dans leurs offres la nature et le


montant de chacune des prestations qu'ils envisagent de sous-traiter et l'identité du
ou des sous-traitants.

La sous-traitance de plus de quarante pour cent (40%) de la valeur globale d'un


marché est interdite et ne saurait dans tous les cas, concerner les gros œuvres.

En cas de sous-traitance du marché, le titulaire demeure personnellement


responsable de l'exécution de toutes les obligations de celui-ci.

§-III-Délais d’intervention des acteurs de passation des marchés publics


autres que les délais de réception des offres

Pendant la phase de soumission des offres, les demandes d'éclaircissements des


candidats et les réponses qui leur sont adressées doivent être communiquées par
écrit. Les demandes sont adressées à l'autorité contractante au plus tard quatorze
(14) jours calendaires avant la date limite de dépôt des plis. L'autorité contractante
dispose de sept (7) calendaires pour répondre. Des copies de la réponse seront
adressées à toutes les entreprises qui auront déjà acheté ou achèteront le dossier
d'appel d'offres.

Aux termes de l’article 33 du décret 2017-0049/PRES/PM/MINEFID, les délais de


passation, de contrôle et de règlement des différends relatifs aux commandes
publiques sont fixés comme suit :

44
-pour les autorités contractantes : trois à cinq jours ouvrables, de l'ouverture des
plis à la transmission des résultats des commissions à la DCMEF ;

-pour la DCMEF : elle dispose de trois jours ouvrables, de la réception du dossier


à la Publication dans la revue des marchés publics, le cas échéant. En cas de non-
respect des délais susmentionnés, l'avis de la DCMEF est réputé conforme ;

-pour les candidats et soumissionnaires : le recours auprès de l'autorité


contractante ou devant l'instance de recours non juridictionnel, selon qu'ils exercent
un recours devant l'autorité contractante qui est facultatif ou un recours directement
devant l'instance de recours non juridictionnel: deux jours ouvrables à compter du
lendemain de la publication de l'avis d'appel à concurrence ou des résultats des
travaux de la commission d'attribution des marchés ou de la réception de la lettre
d'invitation selon le cas. En cas d'exercice de recours devant l'autorité contractante,
celle-ci répond aux candidats ou soumissionnaires requérants dans les deux jours
ouvrables à compter de sa saisine. Lorsque la réponse de l'autorité contractante est
insatisfaisante ou lorsqu'elle ne répond pas dans le délai qui lui est imparti, les
candidats ou soumissionnaires disposent de deux jours ouvrables à compter de
l'échéance du délai imparti à l'autorité contractante, pour saisir ARCOP ;

-pour l’ARCOP : elle dispose de trois jours ouvrables à compter de sa saisine


jusqu'à la notification de la décision lorsqu'elle statue en matière de litige. En cas
de non-respect des délais sus visés, le contenu du dossier d'appel à concurrence ou
les résultats des travaux de la commission d'attribution des marchés sont réputés
confirmés par l'instance de recours non juridictionnel.

45
CHAPITRE 3 : DEROULEMENT DE LA PROCEDURE DE
PASSATION DES MARCHES PUBLICS DE TRAVAUX

En principe, quelle que soit la procédure choisie, son déroulement passe par une
opération préalable de publicité destinée à informer le public en vue de susciter, de
réceptionner les éventuelles offres (section 1). L’issue de cette étape permet à
l’autorité contractante d’évaluer les offres reçues et proposer l’attribution du
marché en vue de la signature et l’approbation du contrat (section 2).

Section 1- De la publicité à la réception des offres

La passation d’un marché public de travaux nécessite une meilleure publicité (§-I)
afin de garantir la transparence et de susciter l’intérêt d’un grand nombre de
candidats à déposer leurs offres (§-III). Par ailleurs, dans le cadre de la soumission
des offres, les candidats ont la possibilité de demander des éclairements par rapport
aux dossiers d’appel à concurrence (§-II).

§-I- La publicité

La publicité des annonces de marché public vise à garantir dès le lancement de la


procédure de passation, la transparence et l’égalité des candidats. Elle constitue une
formalité substantielle à défaut de laquelle la procédure de passation est frappée
par la nullité.

Le décret n°2017-0049/PRES/PM/MINEFID du 1er février 2017 organise la


publicité des procédures de passation des marchés publics au moyen de deux types
d’avis : l’avis général et l’avis d’appel à la concurrence.

A- L’avis général

L’avis peut s’entendre de l’acte qui permet à l’autorité contractante d’informer le


public de l’ensemble des marchés publics et des délégations de service public qu’il
envisage de passer au titre d’une année budgétaire. L’article 50 du décret n°2017-
0049/PRES/PM/MINEFID du 1er février 2017 dispose en effet qu’il est fait
obligation à l’autorité contractante de publier annuellement un avis général qui
recense les marchés publics et les délégations de service public, dont les montants
prévisionnels estimés en toutes taxes comprises (TTC) sont égaux ou supérieurs
aux seuils de publicité communautaire au sein de l’espace UEMOA qu’elle
envisage de passer par appel à la concurrence sur la base des plans prévisionnels
annuels de passation. Les plans annuels de passation sont des documents recensant
pour chaque exercice budgétaire l’ensemble des commandes publiques que
l’autorité contractante envisage de passer.

46
Pour assurer une large publicité de l’avis général, le décret 2017-0049 retient
plusieurs supports de publication. Il s’agit de la revue des marchés publics qui
paraît au quotidien et disponible au ministère chargé du budget, ou d’un journal
d’information générale, de la publication par voie électronique (site internet de la
DGCMEF) et enfin de la publication officielle sur le site de l’UEMOA en fonction
des seuils communautaires.

2-L’avis d’appel à la concurrence

L’avis d’appel à la concurrence est l’acte par lequel l’autorité contractante informe
le public de son intention d’acquérir un bien ou un service pour la satisfaction d’un
besoin précis. Ainsi, « Tout appel à la concurrence ouverte est porté à la
connaissance du public par la publication d’un avis ». (art.51 du décret 2017-0049).

Contrairement à l’avis général pour lequel il n’existe aucune indication sur les
mentions à y figurer, l’avis d’appel à la concurrence doit contenir les mentions
suivantes : la désignation de l’autorité contractante ; l’objet du marché ; la source
de financement ; le lieu et les conditions de consultation ou d’acquisition du
dossier d’appel à la concurrence ; la date de signature de l’Autorité habilitée ; le
lieu et la date limite de réception des offres ; le délai pendant lequel les candidats
restent engagés par leurs offres ; les justifications à produire concernant les qualités
et capacités exigées des candidats ; le lieu, date et heure fixés pour l’ouverture des
offres.

L’avis d’appel à la concurrence utilise les mêmes supports de communication que


l’avis général. Cependant, dans la pratique, la publication dans un journal
d’information générale n’est pas respectée, les autorités contractantes se contentant
le plus souvent d’une publication dans la revue des marchés publics.

§-II-Éclaircissements apportés au Dossier d’Appel d’Offres, visite du site et


réunion préparatoire

Un candidat éventuel, désirant des éclaircissements sur les documents, contactera


l’Autorité contractante par écrit au plus tard quatorze (14) jours calendaires avant
la date limite du dépôt des offres, à l’adresse de l’Autorité contractante indiquée
dans les données particulières d’appel d’offres (DPAO) ou soumet ses requêtes
durant la réunion préparatoire éventuellement prévue dans le dossier. L’Autorité
contractante répondra par écrit à toute demande d’éclaircissements reçue au plus
tard sept (07) jours calendaires. Elle adressera une copie de sa réponse (indiquant
la question posée mais sans mention de l’origine) à tous les candidats éventuels qui
auront obtenu le Dossier d’appel d’offres directement auprès de lui. Au cas où
l’Autorité contractante jugerait nécessaire de modifier le Dossier d’appel d’offres
suite aux éclaircissements demandés, elle le fera, au plus tard dix (10) jours, avant

47
la date limite de remise des offres, et le porter à la connaissance de tous les
candidats.

Tout additif, après avis conforme de la DCMEF sera considéré comme faisant
partie intégrante du Dossier d’appel d’offres et sera communiqué par écrit à tous
ceux qui ont obtenu le Dossier d’appel d’offres.

Afin de laisser aux candidats éventuels un délai raisonnable pour prendre en compte
l’additif dans la préparation de leurs offres, l’Autorité contractante peut, à sa
discrétion, reporter la date limite de remise des offres. Le report s’impose en cas
de modification de fond.

Il est conseillé au Candidat de visiter et d’inspecter le site des travaux et ses


environs et d’obtenir par lui-même, et sous sa propre responsabilité, tous les
renseignements qui peuvent être nécessaires pour la préparation de l’offre et la
signature d’un marché pour l’exécution des Travaux. Les coûts liés à la visite du
site sont à la seule charge du Candidat. La date et les modalités de la visite de site,
s’il y’a lieu, sont précisées dans les DPAO.

L’Autorité contractante autorisera le Candidat et ses employés ou agents à pénétrer


dans ses locaux et sur ses terrains aux fins de ladite visite, mais seulement à la
condition expresse que le Candidat, ses employés et agents dégagent l’Autorité
contractante, ses employés et agents, de toute responsabilité pouvant en résulter et
les indemnisent si nécessaire, et qu’ils demeurent responsables des accidents
mortels ou corporels, des pertes ou dommages matériels, coûts et frais encourus du
fait de cette visite.

Lorsque requis par les DPAO, le représentant que le Candidat aura désigné est
invité à assister à une réunion préparatoire qui se tiendra aux lieux et dates indiqués
aux DPAO. L’objet de la réunion est de clarifier tout point et répondre aux
questions qui pourraient être soulevées à ce stade.

Il est demandé au Candidat, autant que possible, de soumettre toute question par
écrit, de façon qu’elle parvienne à l’Autorité contractante au moins une semaine
avant la réunion préparatoire.

Le compte-rendu de la réunion, incluant le texte des questions posées et des


réponses données, y compris les réponses préparées après la réunion, sera transmis
sans délai à tous ceux qui ont obtenu le dossier d’appel d’offres. Toute modification
des documents d’appel d’offres qui pourrait s’avérer nécessaire à l’issue de la
réunion préparatoire sera faite par l’Autorité contractante en publiant un additif.

Le fait qu’un candidat n’assiste pas à la réunion préparatoire à l’établissement des


offres, ne constituera pas un motif de disqualification.

48
§-III- Réception des offres

La réception des offres obéit aux dispositions du décret n°2017-


0049/PRES/PM/MINEFID du 1er février 2017 qui, outre les délais quelle fixe,
précise les conditions de présentations offres.

A-Délais de réception des offres

1-Des délais de principe :

appel d’offres ouvert


30 Jours = seuil national
45 Jours = seuil communautaire
Réduction de 7 Jours en cas de recours à l’envoi électronique.

demande de prix
05 jours minimum

2-Délais d’exception

Les délais d’exception concernent essentiellement les appels d’offres :

15 jours = seuil national


15 jours : marchés inscrits au PUS
30 Jours =seuil communautaire
Cette disposition s'applique tant qu'elle n'est pas contraire aux accords de
financement.
La décision de recourir à la procédure d'urgence ou appel d'offres accéléré est
autorisée par l'ordonnateur du budget concerné. Cette urgence ne doit pas résulter
du fait ou de la négligence de l'autorité contractante elle-même.

NB : aucun report du délai d’ouverture des plis à moins de dix (10) jours du délai
initial pour les AO nationaux et moins de 15 jours pour les AO à seuil
communautaire.

B- De la présentation des offres

Tout candidat ou soumissionnaire participant à une commande publique doit


soumettre une offre à l’Autorité contractante.

Les offres sont accompagnées d'un acte d'engagement du soumissionnaire qui est
signé par ce dernier ou son représentant dûment habilité.

49
La soumission est transmise par tout moyen permettant de déterminer de façon
certaine la date et l'heure de sa réception et d'en garantir la confidentialité.

L'offre du soumissionnaire est contenue dans une seule enveloppe comprenant les
renseignements relatifs à la candidature, l'offre technique et l'offre financière.

Cette enveloppe contenant l'offre du soumissionnaire comporte exclusivement les


mentions prévues par l'appel à concurrence auquel l'offre se rapporte.

Section 2 : Ouverture, examen des offres, proposition d’attribution, signature


et approbation du marché

A l’issue de la date limite de réception des offres, la CAM procède à l’ouverture


des plis (§-I), à l’analyse (§-II), à la proposition d’attribution du marché (§-III) et
à la signature et approbation du marché (§-IV).

§-I-Ouverture des plis

La séance d'ouverture des plis est publique. Les plis sont obligatoirement ouverts
aux lieu, date et heure indiqués dans le dossier d'appel à concurrence en présence
des membres et des observateurs de la commission d'attribution des marchés et des
soumissionnaires ou leurs représentants qui le désirent. La date d'ouverture et la
date limite de dépôt coïncident et l'ouverture intervient immédiatement après
l'heure limite de dépôt.

Avant tout examen des offres, la commission constate les plis qui ont été déposés
hors délai. Ce constat est consigné au procès-verbal d'ouverture des plis.

NB : Les offres reçus hors délai sont retournées aux intéressés sans qu’elles ne
fassent l’objet d’ouverture.

Les pièces obligatoires sont paraphées par tous les membres de la commission. Une
copie est remise à tous les soumissionnaires qui en font la demande.

§-II-Examen des offres

Après l’ouverture des plis, à l’exception des demandes de cotations, la commission


d’attribution des marchés (CAM) met en place une sous-commission technique à
l’effet de l’analyse des offres. Pour ce faire, la sous-commission technique évaluera
la validité et la conformité des pièces administratives exigées dans le DAO
(l'attestation de situation fiscale ; l'attestation de situation cotisante ; l'attestation
de non engagement Trésor Public ; attestation de la direction chargée de la
réglementation du travail et des lois sociales ; l'extrait du registre du commerce
et du crédit mobilier ou tout autre extrait de registre professionnel ; l'attestation

50
de non faillite, valable pour trois mois). Elle vérifie l’admissibilité des
soumissionnaires, la recevabilité et la conformité des offres.

A- Admissibilité
Peut être candidat à un marché public, toute personne physique ou morale pouvant
justifier de capacités juridiques, techniques et financières nécessaires à l'exécution
d'un marché public ou d'une délégation de service public.

Nonobstant cette disposition, la SCT analysera si le soumissionnaire est apte à


participer au processus de sélection. La Sous –commission technique vérifie à cet
effet, les situations de conflits d’intérêt (présence d’une personne impliquée dans
le processus de sélection ayant un intérêt particulier avec un soumissionnaire,
présentation de plusieurs offres par un candidat), présence d’un soumissionnaire
sur la liste des entreprises suspendues, la non éligibilité au financement, etc.

B- Recevabilité
La SCT examine la validité et la conformité de l’ensemble des pièces demandées
dans le DAO.

Quelques motifs de rejets des offres :


- L’absence de la lettre de soumission,
- L’absence de la garantie de soumission (1 à 3% du montant prévisionnel)
lorsqu’elle est demandée,
- Un délai de validité de l’offre plus court que celui défini dans le DAO,
- Une offre reçue hors délai,
- La non exhaustivité de l’offre,
- Le recours à la sous-traitance non autorisée,
- Etc.

C- Conformité des offres


Avant de procéder à l’évaluation détaillée des offres, la commission d’évaluation
vérifiera que chaque offre a été dûment signée et accompagnée des garanties
requises, et est pour l’essentiel conforme aux conditions de l’appel d’offres.

La sous-commission technique examinera respectivement :

Pour le cas spécifique des travaux, l’analyse de la conformité peut concerner la


méthodologie, le programme du travail, le planning, le plan d’approvisionnement
et l’origine des matériaux.

51
D- Exhaustivité des offres

Les offres qui ne couvrent pas la totalité des éléments requis doivent normalement
être considérées comme non conformes.

E- Les variations importantes


L’existence de variations importantes par rapport aux dispositions essentielles
figurant dans le dossier peut constituer une cause de rejet d’une offre. En règle
générale, une variation est jugée importante si, en cas d’acceptation de cette offre,
le marché ne permet plus d’atteindre les objectifs pour lequel l’offre a été sollicitée,
ou si elle ne permet pas de comparer équitablement l’offre à celles qui sont
conformes au dossier d’appel à concurrence.
Peuvent être considérés comme variations importantes :

- Le non-respect des prescriptions techniques : l’offre propose des travaux,


dont la conception, les caractéristiques de performances ou autres sont
différents de celles indiquées dans le dossier,

- le planning proposé pour le démarrage des travaux, diffère sensiblement des


dates et périodes indiquées dans le dossier d’appel à concurrence,

- il y a sous-traitance alors que celle-ci n’est pas autorisée.


Une offre évaluée non-conforme sera mentionnée comme techniquement non
acceptable. Si une offre n’est pas conforme pour l’essentiel, elle sera rejetée par la
commission d’attribution des marchés et ne pourra pas, par la suite devenir
conforme par une correction ou un retrait de la divergence ou de la réserve qui la
rend non-conforme.
NB : La sous-commission technique peut tolérer des différences mineures, des
vices de forme, des irrégularités sans conséquence pour autant que ces différences
ne portent pas préjudice aux autres soumissionnaires ou n’affectent pas le
classement des offres.

Une offre conforme techniquement pour l’essentiel est une offre conforme à toutes
les stipulations et conditions des documents de l’appel d’offres, sans différence
marquée.

F- Post qualification
L’examen de la post qualification consiste à vérifier si le soumissionnaire pressenti
attributaire sera apte à exécuter le contrat. Cet examen porte sur les capacités
techniques et financières. Il peut s’agir notamment du/des :

52
- personnel à mettre en place pour les prestations ;
- matériel nécessaire à la mise en œuvre des prestations ;
- approche méthodologique ;
- chiffre d’affaire ;
- ligne de crédit ;
- conditions d'utilisation des biens ou des services proposés ;
- etc.

G- Offres anormalement basses ou élevées


Une offre est estimée anormalement basse ou élevée, lorsqu'elle est inférieure ou
supérieure de plus de 15% à la moyenne du montant prévisionnel de l'autorité
contractante et de la moyenne arithmétique des montants toutes taxes comprises
corrigés, des offres techniquement conformes affectés de coefficients de
pondération qui sont respectivement de 0,6 et 0,4 soit la formule suivante :

M=0,6E+0,4P où :

M= moyenne pondérée du montant prévisionnel et de la moyenne des offres


financières

E=montant prévisionnel

P= moyenne des offres financières des soumissionnaires retenus pour l’analyse


financière, y compris les offres hors enveloppes ; les offres dont la correction a
entraîné une variation de plus de 15% du montant initial ne sont pas pris en compte.

Toute offre financière inférieure à 0,85M est déclarée anormalement basse. Toute
offre financière supérieure à 1,15M est déclarée anormalement élevée.

Après application de cette formule, l'offre qui parait anormalement élevée ou basse
est rejetée par la commission d'attribution des marchés.

H- Les préférences
Lors de la passation d'un marché public ou d'une délégation de service public, une
préférence peut être accordée à l'offre conforme aux spécifications du dossier
d'appel à concurrence présentée par une entreprise communautaire ou une
entreprise locale pour les appels à concurrence lancés par les collectivités
territoriales si les accords de financement n'en disposent pas autrement. Dans le cas
où les accords de financement autorisent la préférence, elles s'appliquent dans le
respect des seuils qui y sont fixés. La marge de préférence communautaire ou locale
est prévue au dossier d'appel à concurrence et est quantifiée sous forme de
pourcentage du montant de l'offre.

53
Les entreprises communautaires bénéficient, dans le cadre des marchés publics de
travaux, d'une marge de préférence de dix pour cent (10 %) maximum du montant
de leurs offres financières.

Dans le cas d'un marché d'une collectivité territoriale ou de l'un de ses


établissements publics de l'espace UEMOA, le candidat au marché qui aura prévu
de sous-traiter au moins trente pour cent (30 %) de la valeur globale du marché à
une entreprise, un artisan ou une entreprise artisanale d'un Etat membre de l'espace
UEMOA dans lequel le marché est exécuté peut bénéficier d'une marge de
préférence qui ne peut être supérieure à cinq pour cent (5 %), cumulable avec les
taux de préférence définis à l'alinéa précèdent.

I- Evaluation des offres financières


Seules les offres financières des soumissionnaires techniquement conformes sont
évaluées à ce stade. Cet examen porte sur :
- la vérification de l’acte d’engagement ;
- la correction des erreurs et omissions ;
- les rabais : la proposition de rabais doit obligatoirement être faite dans l’acte
d’engagement pour être pris en compte ;
- les ajustements pour omission ou variations mineures : Si le soumissionnaire
concerné est retenu comme possible attributaire du marché, les prix
manquants sont considérés comme étant pris en compte dans les autres prix
unitaires ;
- les délais ;
- les conditions de paiement ;
- les offres variantes : toutes les variantes reçues seront examinées sur la base
des justifications techniques données par les soumissionnaires, mais seules
seront prises en considération celles qui offrent une conception technique
meilleure que celle du projet de base. Seule la variante proposée par le
soumissionnaire dont l’offre de base aura été déclarée satisfaisante, c’est-à-
dire proposée comme attributaire, pourra être prise en compte ;
- la monnaie de l’offre et celle de paiement ;
- les révisions de prix ;
- les offres anormalement basses ou élevées ;
- les autres ajustements.

§-III-Proposition d’attribution du marché

La SCT produit, à l’issue de ses travaux un rapport qui servira de base pour la CAM
à la délibération. La CAM propose l’élimination, sur la base du rapport de la sous-
commission technique, les offres qui ne comportent pas les pièces administratives

54
ou techniques valides, de même que les offres non conformes aux conditions
stipulées au dossier d’appel d’offres et retient l’offre conforme évaluée la moins
disante à l’issue d’une évaluation faite à partir de la combinaison de critères
techniques et de critères financiers.

A l’issue des travaux de la CAM, la PRM transmet de publication des résultats


accompagné des PV d’ouverture et de délibération ainsi que le rapport de la SCT à
la DCMEF pour avis et publication dans la Revue des marchés publics.

Toutefois, il est à noter qu’après analyse des différentes offres, l'autorité


contractante peut rejeter toutes les offres reçues dans les cas suivants :

- lorsqu'il n'y a pas eu véritablement de concurrence ;

- lorsque les offres reçues ne sont pas conformes pour l'essentiel aux dispositions
du dossier d'appel à concurrence ;

- lorsque leurs montants sont plus élevés que le budget prévu.

L'absence de concurrence n'est pas seulement fonction du nombre de candidats.


Même si une seule offre est reçue le processus d'appel à concurrence peut être
considéré comme valide si l'appel à concurrence a fait l'objet d'une publicité
suffisante et si les prix ne sont pas anormalement élevés.

L'autorité contractante analyse les motifs de sa décision et modifie les dispositions


du dossier d'appel à concurrence, les spécifications techniques, l'étendue des
besoins, un ou plusieurs de ces éléments avant de relancer l'appel à concurrence.

§-IV- Signature, approbation et entrée en vigueur du marché

Cette phase est conduite par le gestionnaire de crédits.

Une fois la procédure de sélection validée, le marché est signé par l'autorité
contractante et l'attributaire.

Les marchés publics, selon la qualité de l'autorité contractante, sont soumis à l'avis
de la DCMEF avant l'approbation par l'ordonnateur du budget concerné.

Les autorités contractantes ont la responsabilité d'approuver le marché dans le délai


de validité des offres.

L'approbation du marché ne peut être refusée que par une décision motivée, rendue
dans les sept (07) jours calendaires suivant la transmission du dossier
d'approbation. Cette décision de refus est susceptible de recours devant l'Organe de

55
règlement des différends. Le refus d'approbation ne peut intervenir que dans les cas
suivants :

violation flagrante des règles de la commande publique ;


absence ou insuffisance de crédits ;
non- respect du délai de validité des offres ;
disparition du besoin objet du marché.

Les ordonnateurs ont l'obligation d'opérer des délégations d'approbation des


contrats au profit de leurs structures centrales et déconcentrées tenant compte du
volume financier et du nombre de marchés à passer.

Pour le cas spécifique des projets et programmes nationaux de développement, des


délégations doivent être opérées au profit des coordonnateurs concernés, pour
l'approbation des contrats selon les seuils ci-après :

trois cent millions (300 000 000) de F CFA TTC minimum, pour les marchés
de travaux ;
deux cent millions (200 000 000) de F CFA TTC minimum pour les marchés
de fournitures, équipements et services courants ;
cent cinquante millions (150 000 000) de F CFA TTC minimum pour les
marchés de prestations intellectuelles.

Une copie de l'acte de délégation doit être transmise au premier ministre avec
ampliation au ministre en charge du budget au plus tard un (01) mois après l'entrée
en vigueur du présent décret.

Les marchés, après accomplissement des formalités d'approbation, doivent être


notifiés avant tout commencement d'exécution. La notification consiste en un envoi
du marché approuvé au titulaire, dans les trois (3) jours ouvrables suivant la date
d'approbation, par tout moyen permettant de donner date certaine.

La date de la notification est celle de la réception du marché approuvé par le


titulaire. Le marché entre en vigueur dès la notification au titulaire de son
approbation par l'autorité compétente. L'entrée en vigueur du marché marque le
début des obligations juridiques d'exécution.

Les délais d'exécution courent à compter de la date indiquée dans l'ordre de service
de commencer les prestations.

A compter de la date de notification, le titulaire du marché procède à


l'accomplissement des formalités d'enregistrement et de timbres dans les délais
prescrits par la législation en vigueur.

56
CHAPITRE IV : EXECUTION DES MARCHES PUBLICS DE
TRAVAUX

Il n’est traité ici que de l’exécution des marchés publics. Une fois conclu, le
marché public doit être exécuté par les parties contractantes. L’exécution
comprend deux volets : l’exécution technique (section I) qui correspond à la
réalisation matérielle du marché et l’exécution financière (Section II) qui
correspond au paiement du prix.

Section 1 : L’exécution technique

L’exécution technique ou matérielle du marché est soumise au régime général des


contrats administratifs. D’une manière générale, elle dépend des conditions du
contrat lui-même qui constitue la loi des parties et des cahiers de charges. En tout
état de cause, le régime de l’exécution des marchés publics apparait complexe et
il ne sera envisagé ici et ce, de manière brève que les éléments essentiels suivant :
les obligations des parties (§-I) et les garanties du titulaire (§-II).

§-I- Les obligations des parties

Le marché public met à la charge des parties (autorité contractante et le titulaire)


des obligations : outre l’exécution financière (versement des acomptes et des
avances et règlement éventuels du solde du prix) qui sera examinée plus tard,
l’autorité contractante a, de son coté, d’une manière générale l’obligation de
surveillance, de contrôle, voire de direction de l’exécution du marché notamment
dans les marchés de travaux.

Au titulaire, il revient la charge d’exécuter la prestation prévue au marché et dans


les conditions prévues dans les cahiers de charges.
Le titulaire doit en principe exécuter personnellement son obligation. Il en est
ainsi parce que le contrat est toujours conclu en considération des capacités
techniques et financières du cocontractant. Toutefois, il peut être dérogé à cette
obligation d’exécuter personnellement le marché par le mécanisme de la sous-
traitance.

La sous-traitance consiste pour une entreprise, seule attributaire d’un marché, de


confier la réalisation d’une ou des parties (lots) à une ou plusieurs autres

57
entreprises. La sous-traitance ne vaut que dans les marchés de travaux et de
services. Elle est interdite dans les marchés de fournitures courantes.
Dans les marchés où elle est prévue, la sous-traitance n’est possible que si le
dossier d’appel à la concurrence la prévoit, et si l’autorité contractante accepte le
sous-traitant, ainsi que les conditions de son paiement.

Même lorsqu’elle est admise, la sous-traitance ne peut excéder 40% du montant


global du marché ni concerner les gros œuvres (construction d’un barrage, d’un
immeuble) par exemple.
La sous-traitance peut intervenir pendant les phases de soumission ou d’exécution
du marché. Pendant la soumission, le soumissionnaire, désireux de recourir à la
sous-traitance, est tenu de fournir à l’autorité contractante une déclaration
indiquant les éléments suivants : la nature et le montant des prestations à sous-
traiter ; l’identité du sous-traitant proposé (nom, raison ou dénomination sociale,
adresse et références techniques, par exemple, aptitudes ou capacités
professionnelles) ; les conditions de paiement du sous -traitant.

Si elle intervient en cours d’exécution du marché, le titulaire doit faire une


déclaration spéciale à l’autorité contractante, avec accusé de réception
mentionnant les renseignements demandés au moment de la soumission.
Sauf stipulation contraire du marché, le délai d’exécution commence à la date
inscrite dans l’ordre de service de commencer les prestations. Le délai
d’exécution ne peut en principe excéder la durée de l’exercice budgétaire fixée à
une (1) année et il est susceptible de prorogation par voie d’avenant dans des cas
limitativement énumérés par les cahiers de charges.

§-II-Les garanties du titulaire

Pendant l’exécution du marché, le titulaire peut être soumis à des contraintes de


garanties au profit de l’autorité contractante. Ces garanties, selon le décret
n°2017-0049/PRES/PM/MINEFID du 1er février 2017, sont de deux (02) ordres :
financier et technique.

A- Les garanties financières

Les garanties financières visent à permettre à l’administration de se faire


rembourser les sommes qui pourraient être dues par le titulaire et de se prémunir
contre les mauvaises exécutions ou les mal-fonçons. Elles se décomposent en
garantie de bonne exécution, en garantie de parfait achèvement et en garantie de
remboursement des avances.

58
1-La garantie de bonne exécution

La garantie de bonne exécution, comme son nom l’indique, vise à assurer la


bonne exécution des prestations. Elle est prévue à l’article 137 décret n°2017-
0049/PRES/PM/MINEFID du 1er février 2017, qui dispose que « Tout titulaire
d'un marché de travaux, fournitures ou services courants est tenu de constituer un
cautionnement définitif en garantie de la bonne exécution et du recouvrement des
sommes dont il serait reconnu débiteur au titre du marché dénommé "garantie de
bonne exécution ».

L'obligation de fournir une garantie de bonne exécution dépend des exigences


liées à la nature et au délai d'exécution du marché. Elle est fixée par le cahier des
charges et est en rapport avec l'objet du marché.
Les titulaires de marchés de prestations intellectuelles ne sont pas soumis à
cette obligation. Le montant de la garantie de bonne exécution est fixé par
l’autorité contractante. Il ne peut excéder cinq pour cent (5%) du prix de base du
marché augmenté ou diminué le cas échéant des avenants.

La garantie de bonne exécution peut être faite par une caution constituée dès
l'approbation du marché auprès d'un établissement bancaire, un établissement
financier agréé ou une institution de micro finance agréée.
La garantie de bonne exécution est constituée avant l'établissement de l'ordre de
service de commencer les prestations.
La garantie de bonne exécution est inconditionnelle, irrévocable et payable sur
simple demande du bénéficiaire.
La garantie de bonne exécution est libérée dans le délai d'un (01) mois suivant le
début du délai de garantie ou, si le marché ne comporte pas un tel délai,
immédiatement suivant la réception provisoire des travaux.
Les artisans sont dispensés de la constitution des garanties financières de bonne
exécution de marchés publics dans les cas suivants :
lorsque le montant prévu des travaux et fournitures est inférieur ou égal à
un million cinq cent mille (1 500 000) francs CFA pour les marchés passés
par les établissements publics ;
lorsque le montant prévu des travaux et fournitures est inférieur ou égal à
trois millions (3 000 000) de francs CFA pour les marchés passés par les
collectivités territoriales ;
lorsque le montant prévu des travaux et fournitures est inférieur ou égal à
cinq millions (5 000 000) de francs CFA pour les marchés passés par l'Etat
administration centrale.

59
Lorsque le marché prévoit un délai de garantie, la somme constituée au titre de la
garantie de bonne exécution ne sera restituée ou la caution libérée qu'à la
constitution de la retenue de garantie ou de la garantie de parfait achèvement.

2-La garantie de parfait achèvement

La garantie de parfait est encore dite retenue de garantie. Elle n’intervient que si
le marché prévoit un délai de garantie. Ainsi, elle est constituée dès le début du
délai de garantie et son montant est de cinq pour cent (5 %) au plus du montant du
marché augmenté du montant de ses avenants.

La garantie de parfait achèvement peut être constituée sous forme d’une retenue
de la garantie de bonne exécution ou sous forme d’une retenue sur les paiements
effectués par l’autorité contractante. Elle est remboursée à la réception définitive
des prestations.

3-la garantie de remboursement des avances

La garantie de remboursement des avances est destinée au remboursement des


sommes qui peuvent être versées au titulaire du marché sous forme d’avances.

Elle peut prendre la même forme que la garantie de bonne exécution. Son
montant correspond au montant de l’avance reçue du maître d’ouvrage. Elle est
constituée à partir de la date de l’avance consentie.
Elle est libérée progressivement par imputation sur les acomptes.

Outre ces garanties financières, d’autres garanties peuvent être demandées au


titulaire notamment les sûretés réelles à savoir, les affectations hypothécaires, les
dépôts de matières dans les magasins de l'Etat, qui peuvent être demandées à titre
exceptionnel aux titulaires de marché pour assurer l'exécution de leurs
engagements.
Lorsque, en vue de l'exécution des travaux, des matériels, machines, outillages ou
approvisionnements sont remis par l'autorité contractante au titulaire du marché
sans transfert de propriété à son profit, celui-ci assume à leur égard la
responsabilité légale du dépositaire. Dans ce cas, l'autorité contractante exige :
une caution bancaire ou une lettre de garantie, garantissant la représentation
des matériels, machines, outillages ou approvisionnements remis ;
une assurance contre les dommages subis par les matériels, machines et
outillages.

60
L'autorité compétente peut également prévoir dans le cahier des charges des
pénalités pour retard imputable au titulaire dans la restitution ou la représentation
des matériels, machines, outillages ou approvisionnements remis sauf cas de force
majeure.

B- Les garanties techniques

Les cahiers de charges précisent la nature et la durée des garanties techniques


exigées en fonction des prestations.
Lorsque la clause de garantie technique a joué, la période de temps écoulée entre
la date à laquelle les défectuosités ont été signalées au titulaire du marché et la
date à laquelle a été constatée la réparation peut être suspensive de la durée de
garantie dont le point final est prorogé d'un temps égal à la période de suspension.
Les cahiers des clauses administratives précisent les conditions de suspension du
délai de garantie.

Section 2 : L’exécution financière

Elément essentiel du contrat, le prix jalonne toutes les phases du marché : au


moment de la passation où il est mis en concurrence, au stade de l’exécution du
contrat où il fait l’objet de règlement partiel et périodique ou de modification par
voie d’avenant et au terme du contrat où il fait l’objet d’un décompte final. C’est
l’ensemble de ces procédés que connait le prix dans la vie du contrat administratif
que le droit des marchés range dans la notion de l’exécution financière qu’il
retient à côté de l’exécution technique.

Le décret n°2017-0049/PRE/PM/MINEFID du 1er février 2017 contient un


ensemble de dispositions qui règlemente le prix, notamment ses formes, son
versement, son contrôle. Il en résulte un régime du prix articulé autour de
principes généraux (§-I) et à son règlement (§-II).

§-1 Les principes et l’établissement du prix

Il sera ici examiné successivement les principes et l’établissement du prix.

A- Les principes

Il faut entendre par principe du prix, les règles de base constantes tirées de la
règlementation générale. Selon cette règlementation, le prix doit être initial et
définitif, déterminé ou déterminable.

61
Le prix doit être initial et définitif signifie qu’au moment de sa conclusion, le
marché doit contenir le prix et que ce prix ne peut changer. Mais ce principe est
assorti d’un tempérament : l’actualisation ou la modification du prix. En effet, le
prix initial peut être actualisé dans des conditions limitées et prévues par le décret
n°2017-0049/PRE/PM/MINEFID du 1er février 2017 ou modifié par avenant pour
tenir compte de l’évolution éventuelle du volume des prestations en cours
d’exécution.
Le prix est déterminé ou déterminable signifie que lors de la notification du
marché, il doit être connu ou susceptible d’être connu. Il doit ainsi figurer dans
l’acte de notification qui indique sa forme (unitaire, forfaitaire) et son contenu et
ses conditions éventuelles de modification.

B- L’établissement du prix

L’établissement du prix fait appel à la détermination des ses formes et de sa


modification. Il faut rappeler que le prix est déterminé suite aux procédures de
mise en concurrence. Une fois déterminé, le prix est inclus dans le marché. Il peut
revêtir quatre formes : unitaire, forfaitaire, ferme et révisable.

Le prix est ferme lorsqu'il ne peut pas être modifié en cours d'exécution du
marché en raison des variations des conditions économiques.

Le prix est révisable lorsqu'il peut être modifié durant l'exécution des prestations
en fonction des conditions de révision expressément prévues par le marché en
vertu d'une clause de révision du prix stipulée au marché par application des
indices de prix officiels nationaux et, le cas échéant, étrangers.

Lorsque le marché à conclure est à prix ferme, que le délai de validité des offres
s'est écoulé sans que le soumissionnaire retenu par l'autorité contractante ait reçu
notification de l'ordre de service et s'il peut justifier de la variation des prix, le
titulaire du marché peut demander l'actualisation de son offre.

Le montant actualisé correspond à l'engagement définitif de l'autorité contractante


à la date du commencement des délais d'exécution du marché.

Les règles d'actualisation des prix s'appliquent aux marchés dont les délais sont
inférieurs à dix-huit (18) mois, notamment en cas d'instabilité notoire de l'indice
des prix.
Les modifications de prix résultant de l'actualisation et de l'ajustement donnent
lieu à l'établissement d'un avenant.

62
Tout marché public dont le délai d'exécution est supérieur à dix-huit (18) mois
contient une clause de révision de prix. La formule de révision s'applique au
montant des acomptes et est indiquée dans le cahier des charges.
La révision des prix ne peut intervenir que lorsque la variation des prix atteint un
taux compris entre trois pour cent (3%) et cinq pour cent (5%). Ce taux est fixé
par le cahier des charges du dossier d'appel à concurrence.
Si le marché ne comporte pas de clause de révision des prix, il est fait recours au
sous détail des prix du bordereau des prix unitaires

Toutefois, lorsque l'application de la formule de révision des prix conduit à une


variation supérieure à vingt pour cent (20%) du montant initial du marché,
l'autorité contractante ou le titulaire peut demander la résiliation du marché.

§-II-Le règlement du prix

L’opération de règlement du prix passe le plus souvent par le financement


administratif de l’exécution des prestations et l’établissement du décompte
définitif pour le paiement du solde.

A- Le financement administratif

Le financement administratif s’articule autour de deux procédés prévus par le


décret n°2017-0049/PRE/PM/MINEFID du 1er février 2017. Ce sont : les avances
et les acomptes.

1-Les avances

Les avances représentent les sommes versées au titulaire du marché avant le


début de son exécution. Elles sont facultatives et peuvent être accordées en raison
des opérations préparatoires à l’exécution des travaux, qui font l’objet du marché
à un montant total qui ne peut en aucun cas excéder trente pour cent (30 %) du
montant du marché initial. Le montant qui varie en fonction des prestations est de
trente pour cent (30%) du montant du marché initial pour les travaux.
Le versement des avances appelle une double remarque : D’abord, il n’est pas
prévu d’avance pour les marchés publics passés suivant les procédures de
demande de prix et de demande de cotation. Ensuite, les avances doivent être
garanties à cent pour cent (100%) par un établissement bancaire, un établissement
financier agréé ou une mutuelle de micro finance et comptabilisées afin de
s’assurer de leur apurement.

L'autorité contractante verse au titulaire du marché une avance du montant


indiqué dans le cahier des clauses administratives particulières sur présentation de

63
la garantie de remboursement de l'avance. L'avance est versée au titulaire du
marché après la signature du contrat.

Il ne peut être accordé d'avance de démarrage pour les marchés dont le montant
est inférieur à vingt millions (20 000 000) de francs CFA TTC.

Les avances sont remboursées selon des modalités fixées par le marché, par
retenue sur les sommes dues ultérieurement au titulaire à titre d'acompte ou de
solde.

Le remboursement commence lorsque le montant des prestations exécutées au


titre du marché atteint trente pour cent (30%) du montant initial et se termine
lorsque ce montant atteint quatre-vingt pour cent (80%) conformément aux
stipulations du marché.

2-Les acomptes

Les prestations qui ont donné lieu à un commencement d’exécution du marché


ouvrent droit à des acomptes. Contrairement donc aux avances qui sont
facultatives, les acomptes sont de droit. Ils correspondent à un versement anticipé
dès l’exécution du marché.

Ainsi, le titulaire qui veut bénéficier d’acomptes doit justifier des éléments
suivants :
délai d’exécution du marché supérieur à trois (3) mois ;
accomplissement par le titulaire ou le sous-traitant d’opérations
intrinsèques d’exécution des travaux ou livraisons de fournitures ;
paiement des salaires et charges sociales obligatoires afférentes au marché
correspondant à la main d’œuvre effectivement et exclusivement employée
à l’exécution des travaux ou à la livraison des biens.
Les acomptes sont déduits du solde.

B- Le décompte définitif et les délais de règlement

L’établissement du décompte définitif et le règlement du prix dans le délai fixé


marquent la fin de l’exécution financière du marché.

1-Le décompte définitif

Le règlement du solde du prix intervient à partir de l’établissement du décompte


général dans les marchés de travaux. Le solde, c’est le montant restant dû au titre

64
du marché lorsque toutes les prestations prévues ont été exécutées et acceptées
par l’autorité contractante.

Après la réception, le titulaire du marché adresse à l’autorité contractante, un


projet de décompte visant à établir l’état du solde compte tenue du versement des
avances, des acomptes. S’il est accepté par l’autorité contractante, le décompte
devient définitif et son paiement doit intervenir dans le délai légal fixé et, à
défaut, celle-ci sera tenue au paiement d’intérêts moratoires.

2- Les délais de règlements

L’article 172 du décret n°2017-0049/PRE/PM/MINEFID du 1er février 2017


impose à l’administration des délais de règlement des sommes dues aux titulaires
des marchés. Ces délais varient selon le type de mécanisme de règlement. Ainsi,
il est de :

-45 jours pour les avances ;


-60 jours pour les acomptes ;
-90 jours pour le solde.
En cas de retard de paiement par l’autorité contractante, c’est-à-dire, en cas de
dépassement de l’un de ces délais de paiement, le titulaire du marché bénéficie
sans autre formalité et de plein droit du paiement d’intérêts moratoires à compter
du jour suivant l’expiration du délai.

Les intérêts moratoires sont calculés par l’autorité contractante et à la demande du


titulaire du marché, sur la base des sommes dues jusqu’au jour de l’établissement
du décompte ou de la réception des prestations au taux d’intérêt légal de la
BCEAO majoré d’un (1) point.

Section 3 : Les incidents d’exécution et la réception des marchés publics

L’exécution du marché notamment ceux dont les prestations ne donnent pas lieu à
une exécution spontanée, est le plus souvent jalonnés d’incidents (§-I). Dans tous
les cas, une fois exécuté, les travaux, les prestations ou les fournitures donnent
lieu à une réception (§-II).

§-I- Les incidents d’exécution

On entend par incident toute difficulté qui intervient au cours de la durée


d’exécution du marché. Plusieurs situations peuvent se produire : modification

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des conditions initiales du marché, inexécution des obligations dans les délais
impartis conduisant ainsi à l’application de sanction.

A- La modification des obligations initiales

Les obligations initiales des parties sont susceptibles de modification. En


principe, cette modification se fait par voie d’avenant.

La modification des conditions initiales du marché requiert des conditions de fond


et de forme. La condition de fond est qu’il doit s’agir d’une modification portant
sur une clause substantielle initiale du marché en cours d’exécution.
Que faut-il entendre par clause substantielle ? Le décret n°2017-
0049/PRS/PM/MINEFID du 1er février 2017 n’en donne pas de définition.
Cependant, à la lecture des dispositions des articles 143 et suivants, l’on peut
déduire des exemples de clauses substantielles. En effet, l’article 143 alinéa 2
dispose d’une part que « la passation d’un avenant est obligatoire dès qu’il y a un
changement dans la masse des travaux (…) ». L’article 144 précise que l’avenant
est obligatoire dès qu'il y a changement dans la masse des prestations dont le
montant ne dépasse pas trente pours cent (30%) du montant initial du marché.

Lorsque la variation de la masse des travaux dépasse de trente pour cent (30%) le
montant du marché calculé sur la base des prix initiaux, ou lorsqu'en cas
d'avenants successifs, le montant du dernier avenant à conclure porte le total
cumulé des avenants, au-delà de trente pour cent (30%) du montant du marché, il
est passé un nouveau marché.
Comme condition de forme, la procédure de l’avenant est soumise à l’approbation
de l’autorité compétente après avis conforme de la structure en charge du contrôle
à priori.

B- Les sanctions

L’inexécution des obligations prescrites par le décret n°2017-0049/PRES/PM


/MINEFID du 1er février 2017 ou contenues dans les cahiers des charges expose
celui à la charge de qui celles-ci sont prescrites à des sanctions qui peuvent être
de nature financière, (les pénalités) ou coercitive.

1- Les pénalités

En cas de dépassement des délais contractuels fixés par le marché, le titulaire est
passible de pénalités de retard. Ces pénalités, dont le taux varie entre un cinq
millième (1/5000) du montant du marché hors taxes par jour calendaire de retard

66
pour les marchés de travaux, constituent une sanction financière qui pèse sur le
titulaire en cas de non-respect par celui-ci de ses obligations.

Elles ne peuvent être mises en œuvre que si elles sont prévues dans le contrat.
C’est ce qui ressort de l’article 146 du décret n°2017-0049/PRES/PM /MINEFID
du 1er février 2017 qui dispose qu’en cas de dépassement des délais contractuels
fixés par le marché, le titulaire est passible de pénalités de retard, sans une mise
en demeure préalable, sous réserve que les conditions de mise en œuvre des
pénalités soient prévues au marché.

Même lorsqu’elles sont prévues, l’application des pénalités de retard n’est pas
automatique puisque le titulaire peut en être exonéré s’il établit que l’inexécution
de son obligation est due à un cas de force majeure. De même, à la demande du
titulaire, l’autorité contractante peut procéder à la remise totale ou partielle des
pénalités de retard.

2- Les sanctions coercitives

D’emblée, il faut dire que seuls les titulaires des marchés de travaux peuvent faire
l’objet de sanctions coercitives susceptibles d’être prononcées en cas
d’inexécution des obligations qui leur incombent. Il s’agit de la mise en régie et
de la résiliation.

Destinées à sanctionner les cas de fautes graves imputables au titulaire


notamment l’abandon ou l’interruption du chantier, ces sanctions ne peuvent être
prononcées qu’après une procédure préalable de mise en demeure. Ainsi, lorsque
l'entrepreneur ne se conforme pas aux dispositions du marché ou aux ordres de
service, l’autorité contractante le met en demeure d'y satisfaire, dans un délai
déterminé, par une décision qui lui est notifiée par écrit. Si passé ce délai,
l'entrepreneur ne réagit pas, une mise en régie à ses frais et risques peut être
ordonnée ou la résiliation du marché peut être décidée.

La mise en régie est une forme de sanction en cas de manquement ou de faute du


cocontractant dans l'exécution de ses obligations contractuelles. Elle consiste,
après mise en demeure et constatation contradictoire sous peine d'irrégularité, à
suspendre l'exécution du marché public et à exécuter, aux frais et risques de
l'entreprise défaillante, une partie ou tout, des prestations prévues au marché
public, avec le matériel et le personnel de ladite entreprise sous la garde et le
contrôle hiérarchique du maître de l'ouvrage.

67
L'autorité d'approbation du marché désigne un régisseur pour conduire
l'achèvement des travaux.
Le régisseur est choisi au regard de ses compétences dans le domaine parmi le
personnel de l'Administration contractante. Lorsqu'un entrepreneur est désigné
pour assurer les fonctions de régisseur, son choix se fait suivant une procédure
conforme à la règlementation.
Dès la notification de la mise en régie, il est procédé à l'établissement d'un état
contradictoire des travaux ou des prestations en présence d'un représentant
dument habilité du titulaire défaillant. Cet état fait :
la situation des travaux ou des prestations exécutés et ceux restant à
exécuter;
la situation des approvisionnements ;
l'inventaire du matériel destiné à l'exécution du marché ;
la situation du personnel affecté à l'exécution du marché.
Il est remis à l'entrepreneur défaillant le matériel non utile à l'achèvement des
travaux.
Le dessaisissement temporaire de l'entrepreneur initial peut entrainer les
conséquences suivantes :
soit l'entrepreneur reprend l'exécution du marché s'il justifie des moyens
nécessaires pour reprendre les travaux et les mener à bonne fin ;
soit l'entrepreneur ou le prestataire ne peut reprendre les travaux et la régie
les conduit à leur achèvement ;
soit sa défaillance est définitivement constatée par résiliation, à l'expiration
d'un délai d'un (l) mois suivant la notification de la décision de mise en
régie au regard du niveau d'exécution des objectifs fixés.

Quant à la résiliation du marché, elle peut être soit simple, soit aux frais et risques
de l'entrepreneur. En cas de résiliation aux frais et risques de l'entrepreneur, il est
passé un marché avec un autre entrepreneur pour l'achèvement des travaux.

§-II- La réception

La réception est une opération juridique qui permet de constater l’extinction des
obligations du titulaire du marché.

La réception des marchés de travaux est régie par l’arrêté n°2017-392/MINEFID


/CAB du 15 septembre 2017 portant fixation des pièces administratives exigées
des candidats aux marchés publics et modalités de fonctionnement des
commissions d’attribution des marchés, des sélections des candidats aux
délégations de service public et des commissions de réception. Selon les

68
dispositions de l’article 25 de l’arrêté ci-dessus, les marchés de travaux font
l’objet de double réception : une réception provisoire et une réception définitive.
Chaque réception est précédée d’une pré-réception effectué par la structure
chargée du contrôle technique ou des techniciens du domaine.

1-La réception provisoire

Dans tous les cas, la réception des travaux est un droit pour l’entrepreneur et une
obligation pour l’autorité contractante. Pour jouir de son droit à la réception,
l’entrepreneur doit dans un délai de quinze (15) jours avant la fin des travaux, le
faire la demande de réception adressée au maître d'ouvrage avec ampliation à la
structure chargée du contrôle technique.

La structure chargée du contrôle technique fait la pré-réception dans un délai de


quinze (15) jours calendaires suivant la date de dépôt de la demande de réception
provisoire. Elle donne lieu à un rapport qui est transmis au maître d'ouvrage dans
un délai maximum d'une semaine à compter de la date de pré-réception.
La réception provisoire est prononcée dans un délai de deux semaines après la
pré-réception.
La commission de réception établit, à l'issue des opérations de vérification, un
procès-verbal signé par tous les membres présents.
Le délai de garantie court à compter de la date de la réception provisoire.

2-La réception définitive

La réception définitive est demandée par l'entrepreneur avant l'expiration du délai


de garantie.
Dans un délai de quinze (15) jours calendaires suivant la date de la demande de
réception définitive, la structure chargée de contrôle technique fait la pré-
réception.
La pré-réception donne lieu à un rapport qui est transmis au maître d'ouvrage dans
un délai maximum d'une semaine.
Dans un délai de sept (7) jours calendaires suivant la date de la pré-réception,
l'Autorité compétente fixe la date de la réception. Cette date est notifiée à
l'entrepreneur sept (7) jours calendaires avant la date retenue pour la réception.

La réception définitive est prononcée dans un délai de deux (02) semaines à


compter de la date de pré-réception lorsque la commission constate que
l'entrepreneur s'est acquitté de son obligation de parfait achèvement.

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La réception définitive matérialisée par un procès-verbal signé par tous les
participants composants la commission.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ......................................................................................................................... 2
TITRE I : REGLES COMMUNES AUX MARCHES PUBLICS ................................................5
CHAPITRE 1 : CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL ..................................................6
Section 1 : Cadre conceptuel et principes fondamentaux de la commande publique ........6
§-I-Cadre conceptuel ............................................................................................................6
§-II-Principes fondamentaux de la commande publique ...................................................11
Section 2 : Cadre juridique de la commande publique ....................................................... 13
§-I- Les instruments communautaires ................................................................................13
§-II-Le dispositif juridique au niveau national...................................................................13
Section 3 : Cadre institutionnel ............................................................................................ 14
§-I-Les organes de gestion des marchés publics ................................................................ 15
§-II-Les entités de contrôle a priori et de régulation .......................................................... 23
CHAPITRE 2 : PLANIFICATION ET CONTENU DES D’APPEL A CONCURRENCE (DAC)
..................................................................................................................................................... 26
Section 1 : Planification de la commande publique............................................................ 26
§-I-Objectifs de la planification ......................................................................................... 26
§-II-Le Plan de passation des marchés (PPM) ...................................................................27
Section 2 : Contenu des DAC ....................................................................................... 29
§-I-Le règlement de la concurrence ...................................................................................29
§-II-Les cahiers de charges ................................................................................................ 29
§-III-Les modèles ...............................................................................................................30
TITRE II : REGLES PARTICULIERES APPLICABLES AUX MARCHES PUBLICS DE
TRAVAUX .................................................................................................................................31
CHAPITRE 1 : LES PROCÉDURES DE PASSATION DES MARCHES APPLICABLE AUX
MARCHES PUBLICS DE TRAVAUX ..................................................................................... 32
Section 1 : Les procédures de droit commun ......................................................................32
Section 2 : Les procédures exceptionnelles ............................................................................35
§-I- La demande de cotation .............................................................................................. 35
§-II-La demande de prix.....................................................................................................36
§-III-L’AO restreint ...........................................................................................................37
§-IV-L’entente directe ........................................................................................................38
CHAPITRE 2 : CONDITIONS ET MODALITES DE PARTICIPATION AUX MARCHES
PUBLICS DE TRAVUX ............................................................................................................41
Section 1 : Conditions liées à la participation aux marchés publics .................................41
§-I-Des conditions liées à la personne du candidat ............................................................ 41

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§-II-Des capacités techniques requises ..............................................................................42
§-III-Des capacités financières requises.............................................................................42
Section 2 : Des modalités de participation aux marchés publics .......................................43
§-I-De la cotraitance ou du groupement.............................................................................43
§-II-De la sous-traitance .....................................................................................................44
§-III-Délais d’intervention des acteurs de passation des marchés publics autres que les
délais de réception des offres ............................................................................................. 44
CHAPITRE 3 : DEROULEMENT DE LA PROCEDURE DE PASSATION DES MARCHES
PUBLICS DE TRAVAUX..........................................................................................................46
Section 1- De la publicité à la réception des offres ................................................................ 46
§-I- La publicité..................................................................................................................46
§-II-Éclaircissements apportés au Dossier d’Appel d’Offres, visite du site et réunion
préparatoire ........................................................................................................................ 47
§-III- Réception des offres .................................................................................................49
Section 2 : Ouverture, examen des offres, proposition d’attribution, signature et approbation
du marché ............................................................................................................................... 50
§-I-Ouverture des plis ........................................................................................................50
§-II-Examen des offres .......................................................................................................50
§-III-Proposition d’attribution du marché ..........................................................................54
§-IV- Signature, approbation et entrée en vigueur du marché ...........................................55
CHAPITRE IV : EXECUTION DES MARCHES PUBLICS DE TRAVAUX ......................... 57
Section 1 : L’exécution technique .......................................................................................... 57
§-I- Les obligations des parties .......................................................................................... 57
§-II-Les garanties du titulaire ............................................................................................. 58
Section 2 : L’exécution financière .......................................................................................... 61
§-1 Les principes et l’établissement du prix ......................................................................61
§-II-Le règlement du prix ...................................................................................................63
Section 3 : Les incidents d’exécution et la réception des marchés publics ............................ 65
§-I- Les incidents d’exécution ............................................................................................ 65
§-II- La réception ...............................................................................................................68

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