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INTRODUCTION

Un Accident Vasculaire Cérébral se définit par un arrêt brutal de la circulation sanguine


à un ou plusieurs endroits du cerveau à cause d’un vaisseau sanguin qui s’est bouché ou rompu.
L’accident vasculaire cérébral hémorragique se caractérise par un résultat d’une rupture d’une
artère cérébrale provoquant une hémorragie et entraînant un manque d’oxygène dans la zone
atteinte.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’accident vasculaire cérébral se définit par
le développement rapide des signes cliniques localisés ou globaux de la dysfonction cérébrale
avec des symptômes durant plus de vingt-quatre heures pouvant entraîner la mort, sans autre
cause apparente qu’une origine vasculaire [1]. L’accident vasculaire cérébral est qualifié de
pandémie par l’organisation mondiale de la santé dont la projection est la suivante :
augmentation de l’incidence des accidents vasculaires cérébraux passant de 16 millions en 2005
à 23 millions en 2030 ; augmentation de la mortalité de 5,7 à 12 millions durant la même période
[2].
Dans le monde, 10,1 millions de personnes étaient victimes d’un accident vasculaire
cérébral en 1990 et 4,7 millions en mourraient chaque année ; en 2010 les chiffres sont passés
à 16,8 millions de victimes et 5,9 millions de mort ; les projections en 2030 donnent 23 millions
d'accident vasculaire cérébral, 12 millions de morts et 200 millions de personnes avec des
séquelles [3].
Aux États-Unis, un individu sur 200 présentait d’un accident vasculaire cérébral chaque
année dont 20% sont hémorragies. La probabilité d’accident vasculaire cérébral ischémique
augmente avec l’âge, tandis que la probabilité de faire un accident vasculaire cérébral
hémorragique est indépendante de l’âge depuis un rapport publié en 2019 [4].
En Europe, selon une étude publiée en 2018, la France serait le pays connaissant la plus
faible mortalité liée aux accidents vasculaires cérébraux, avec une moyenne de 30 000 décès
annuels pour 150 000 accidents vasculaires cérébraux. En France en 2019, on dénombre chaque
année plus de 140 000 nouveaux cas d’accidents vasculaires cérébraux, soit un toutes les quatre
minutes selon l’Institut National de la santé et de la recherche médicale.
Concernant l’Afrique, il n’existe pas encore de données précises et suffisantes.
Néanmoins, selon une étude « prospective et descriptive » sur 18 mois menée à Djibouti
(Afrique Oriental) par une équipe de médecins chercheurs : plus de 10% de la mortalité
dans les pays africains sont dues aux accidents vasculaires cérébraux ; et 83% de

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personnes atteintes appartiennent à la tranche d’âge de moins de 60 ans. Cette grave
maladie réalise plus de victimes auprès de la population des pays pauvres [5].
Pour Madagascar, les données statistiques complètes et fiables sur l’accident
vasculaire cérébral en général restent encore indisponibles. Pourtant, selon une étude
réalisée sur la population Tananarivienne en 2004, son incidence annuelle est de 51
nouveaux cas pour 100.000 habitants, avec environ 1 décès toutes les 36 heures [6]. En
outre, cette maladie a un impact considérable sur l’autonomie et la qualité de vie des
personnes qui en souffrent. Elle exerce également une forte pression sur les services de
santé et les services associés ; et engendre des coûts socio-économiques
considérables. Pour l’accident vasculaire cérébral hémorragique, il ne représente que 15% à
20% de l’ensemble des accidents vasculaires cérébraux [7], pourtant son pronostic reste sombre
le plus souvent avec seulement 38% de survivants à 1 an [8].
Au Centre Hospitalier Universitaire Joseph RAVOAHANGY ANDRIANAVALONA,
plus précisément dans le service de réanimation médicale lieu où se déroule notre étude, 52 des
patients sur 450 admis souffrent de cette pathologie.
Cette remarque nous amène à étudier le thème suivant : Accident vasculaire cérébral
hémorragique des patients admis au Centre Hospitalier Universitaire Joseph RAVOAHANGY
ANDRIANAVALONA en 2022.
Cette étude est reposée sur la vérification de l’hypothèse suivant : « Les facteurs
sociodémographiques ainsi que les facteurs de risque des patients ont une influence sur la
survenue d’un accident vasculaire cérébral hémorragique ».
De cette hypothèse résulte les objectifs spécifiques qui consiste à :
 Déterminer la prévalence brute de l’accident vasculaire hémorragique
 Identifier le profil sociodémographique et facteurs de risque des patients a fait un
accident vasculaire cérébral hémorragique
 Proposer des suggestions en fonction des résultats obtenus.
Le présent document comporte une introduction, une revue de la littérature sur
l’accident vasculaire cérébral hémorragique, la méthodologie et les résultats de l’étude ainsi
que la discussion, la suggestion et enfin la conclusion.

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I. GÉNÉRALITÉS
I.1. DÉFINITIONS
L’Accident Vasculaire Cérébral est une attaque cérébrale [8].
Autrement dit, un AVC est un arrêt subit du fonctionnement du cerveau. Il est causé par
l’arrêt de la circulation sanguine vers le cerveau (AVC Ischémique) ou par la rupture d’un
vaisseau sanguin dans le cerveau (AVC Hémorragique) provoquant ainsi la mort des cellules
cérébrales de la partie du cerveau qui est touchée. Les séquelles d’un AVC dépendent de la
région endommagée et de l’étendu des lésions. [9] [10]
L’AVC hémorragique est un déficit neurologique d’apparition brutale suite à une rupture
de vaisseaux dans les différents territoires cérébraux, provoquant un saignement incontrôlé dans
l’espace sous-arachnoïdien ou du cerveau.
L’AVC ischémique correspond à un foyer de nécrose du tissu cérébral, secondaire à une
ischémie par arrêt de la circulation sanguine [11].

Source : Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada


Figure n°1 : Accident vasculaire cérébral hémorragique

Qu’il soit dû à l’occlusion d’une artère cérébrale (AVC ischémique) ou à la rupture d’un
vaisseau (AVC hémorragique), l’accident vasculaire cérébral survient toujours sans prévenir,
subitement. Donc, il s’agit d’une urgence médicale.

I.2. TYPES
Au point de vue anatomo-clinique, on distingue deux types d’AVC hémorragique :

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 L’hémorragie cérébrale ou intra parenchymateuse ou HIP (15%) est un AVC lié à
la rupture d’un vaisseau intra parenchymateux, affecté par un processus de
fragilisation ou de vieillissement prématuré de la paroi artérielle.

Source: Diagnostic Clinic Tokio / Diag Team


Figure n°2 : Hémorragie cérébrale ou intra parenchymateuse

 L’hémorragie méningée ou sous- arachnoïdienne ou HM (5%) est un saignement


intracrânien qui correspond à l’irruption de sang dans les méninges. [11-13]

Source: Diagnostic Clinic Tokio/Diag Team


Figure n°3 : Hémorragie méningée ou sous-arachnoïdienne

I.3. PHYSIOPATHOLOGIE

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L’accident vasculaire cérébral est causé par une diminution voire un arrêt brutal du débit
sanguin dans les branches du réseau vasculaire en liaison avec le vaisseau (en général une
artère) subissant une rupture de sa paroi (cas d’une hémorragie cérébrale) ou un blocage partiel
ou total par un caillot (cas d’infarctus cérébral). Ainsi, les cellules nerveuses alimentées par ces
branches sont privées soudainement d’oxygène et de sucres, ce qui provoque en quelques
minutes leur détérioration ou leur mort. Chaque minute qui passe voit la destruction de deux
millions de neurones en moyenne [14].
Dans le cas hémorragique, la diminution est surtout due aussi à une compression des
cellules nerveuses par l’hématome résultant du saignement. Il résulte que des axones de
neurones peuvent être sélectionnés par déplacement en masse du tissu nerveux. Les natures
ischémique et hémorragique étant différentes, il en découle que les causes sous-jacentes sont
différentes ainsi que les traitements [4].

Source : Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada


Figure n°4 : Hémorragie intra parenchymateuse

I.4. ÉTIOLOGIE
L’accident vasculaire cérébral hémorragique est causé par un saignement dans le
cerveau (une hémorragie intracérébrale) ou un saignement autour de cerveau (une hémorragie
sous-arachnoïdienne) consécutif à la rupture d’un vaisseau sanguin. Les hémorragies cérébrales
sont le plus souvent imputables à une pression artérielle élevée non maîtrisée et, dans certains
cas, à des anomalies qui relèvent de la structure des vaisseaux sanguins (anévrismes ou
malformations vasculaires). On retrouve habituellement l’AVC hémorragique dans les petites
artères cérébrales athérosclérotiques fragilisées par une hypertension chronique. [15]

5
L’hémorragie fait en sorte que la région cérébrale vascularisée habituellement par le
vaisseau est privée de l’apport sanguin et le sang s’accumule hors de vaisseau cause une
pression supplémentaire sur les structures cérébrales, pouvant causer une anoxie pour les
neurones des régions environnantes. [16]

Source : Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada


Figure n°5 : Hémorragie méningée

I.5. Facteurs de risques


Il s’agit des facteurs qui exposent un individu d’une maladie, en leur présence.

5.1. Les facteurs de risques modifiables


 Hypertension artérielle (HTA)
Elle constitue le facteur de risque principal pour tout type d’AVC. [17]
Il existe une relation continue entre le niveau de pression artérielle (PA) systolique ou
diastolique et le risque de mortalité des AVC. Cette relation existe dès 115/75 mm Hg et chaque
élévation de la pression artérielle systolique (PAS) de 20 mm Hg ou de la pression diastolique
(PAD) de 10 mm Hg multiplie par 2 le risque d’AVC quel que soit l’âge. Une élévation de la
tension artérielle supérieure à 160/90 mm Hg, multiplie par 4 le risque relatif de l’AVC [18].
L’HTA reste la cause de 30 à 60% des AVC. [2]
 Diabète
Le diabète principalement défini comme un état d’hyperglycémie chronique, augmente
de façon substantielle le risque des lésions micro vasculaires telles que la rétinopathie, la
néphropathie et la neuropathie. Non traité, le diabète conduit à une altération des vaisseaux
artériels. L’angiopathie diabétique, joue un rôle important dans la physiopathologie des AVC

6
notamment dans les AVC lacunaires [20]. Le diabète multiplie par 2 le risque d’AVC [21]. Ce
risque est plus élevé chez la femme, les sujets jeunes, ainsi que chez les patients présentant un
diabète sévère et/ou d’autres facteurs cardiovasculaires. En effet, 10 à 30% des sujets présentant
un AVC ont un diabète [22].
 Dyslipidémie
Le rôle d’une hypercholestérolémie comme facteur de risque vasculaire, est bien établi
pour les cardiopathies ischémiques [23].
 Tabagisme
Le tabagisme constitue un énorme problème de santé public.
Le tabac favorise des lésions et des dépôts de plaques d’athéromes sur les artères, en particulier
les gros troncs jambiers, à l’origine de l’artériopathie oblitérant des membres inférieurs
(AOMI). Il majore le risque d’AVC chez l’homme que chez la femme, et cela en proportion de
la consommation quotidienne et totale. Dans 57,4% des cas, les patients victimes d’AVC sont
des fumeurs ou d’anciens fumeurs. Et selon l’OMS, 20 à 25% de décès d’origine artérielle sont
dû au tabac. [8]
 Alcoolisme
Il existe une complexité entre la consommation d’alcool et le risque d’AVC, un effet
dose-dépendant comme pour le tabagisme a été constaté [24]. Une consommation importante
et régulière d’alcool, supérieure à 60 g/jour, accroit le risque de toutes variétés d’AVC alors
qu’une consommation faible serait probablement protectrice [25].
 Obésité
Elle est évaluée par l’indice de masse corporelle (poids/ taille²), l’obésité est marquée
par l’existence d’un IMC supérieur ou égale à 30 [20]. Chaque unité d’IMC supplémentaire
s’accompagne d’une augmentation de 6% du risque d’AVC, et un IMC supérieur à 30 doubles
le risque [26]. L’excès de risque dû à l’obésité est essentiellement lié aux facteurs de risque
associés : HTA, diabète, hypercholestérolémie, les troubles de régulation lipidique et
glycémique [27].

 Sédentarité
Le manque d’activité physique favorise le développement d’une maladie
cardiovasculaire. L’exercice physique quotidien est connu très favorable au bon
fonctionnement du cerveau et à la stabilisation de la pression artérielle. Elle augmente aussi les
niveaux de cholestérol à lipoprotéine de haute densité (HDL-cholestérol) ou bon cholestérol. Il
est souhaitable d’effectuer des exercices quotidiens pour réduire le risque cardio-vasculaire [8].

7
 Contraceptifs oraux
Actuellement la contraception orale est nettement améliorée avec la nouvelle génération
de pilules et le les risques vasculaires paraissent relativement réduits. Cependant, les femmes
sous contraceptifs oraux ont plus de risques vasculaires que celles utilisant d’autres méthodes
[28].
 Autres facteurs de risques potentiels
Il existe également d’autres facteurs potentiels, à savoir les facteurs alimentaires, les
facteurs socio-économiques ainsi que la localisation géographique.

5.2.Les facteurs de risques non modifiables


 Âge
L’âge constitue un facteur de risque primaire relié aux accidents vasculaires cérébraux.
Le risque de faire un accident vasculaire cérébral augmente dramatiquement avec l’avancement
de l’âge, surtout au-delà de cinquantaine [29]. L’âge supérieur à 45ans constitue un facteur de
risque potentiel chez l’homme, et supérieur à 65ans chez la femme [30].
Au-delà de 55ans, le taux d’AVC est multiplié par 2 aussi bien chez l’homme que chez
la femme pour chaque tranche d’âge de 10ans [2].
 Sexe
Les hommes s’avèrent plus susceptibles de subir un AVC, surtout hémorragique à
n’importe quel âge, par rapport aux femmes [8].
 Race et ethnie
L’appartenance ethnique représente un facteur de risque influençant la survenue de
l’AVC, surtout hémorragique. Chez les sujets de race noire et japonaise, l’incidence est doublée
par rapport au reste de la population de la planète. Le risque relatif est le 2,4 chez le sujet de
race noire [31].
 Antécédents familiaux de l’AVC
Les formes familiales d’AVC sont potentiellement reliées à d’autres facteurs de risque
qui sont peut-être d’ordre génétique. Le risque d’AVC est plus élevé chez les hommes dont les
mères sont décédées d’un AVC, et chez les femmes avec un antécédent familial d’AVC [19].
 Antécédents d’accident vasculaire cérébral
Une personne qui a déjà présenté un accident vasculaire cérébral semble beaucoup plus
à risque de présenter à nouveau un accident vasculaire cérébral [8].

I.6. SIGNES ET SYMPTÔMES

8
Les symptômes initiaux apparaissent très soudainement et la nature de la céphalée
annonciatrice est violente et brutale. Cependant, chez la personne âgée, il n’est pas rare que la
céphalée soit légère, voire absente. Les personnes atteintes auront habituellement une altération
de la vigilance et de la conscience (pouvant aller jusqu’au coma). Les nausées, vomissements,
syndrome confusionnel et manifestations d’épilepsie sont les signes de l’hypertension
intracrânienne et sont vus fréquemment chez les personnes vivant un AVC hémorragique. Les
déficits neurologiques focaux peuvent aussi être observés selon le site de l’hémorragie et si ce
dernier est important. Dans cette situation d’hémorragie importante, près de la moitié des
personnes atteintes ne survivront pas. Pour les survivants, la résorption du sang et/ou
l’intervention chirurgicale auront un effet bénéfique sur leur condition : l’état de conscience
s’améliorera progressivement et les déficits neurologiques régresseront étonnamment,
relativement à l’étendue de l’hémorragie, car l’AVC hémorragique est beaucoup moins
destructeur des tissus cérébraux que l’AVC ischémique [16].

I.7. DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE


7.1. Diagnostic clinique
Le diagnostic clinique d’AVC reste un diagnostic de présomption jusqu’à la réalisation
des examens d’imagerie cérébrale [32-37].
7.1.1. L’interrogatoire
L’interrogatoire du patient, de son entourage ou des deux sont très important.
Cet interrogatoire insiste sur :
 L’histoire de la maladie (le début des symptômes) :
- L’heure et le jour de début des symptômes
- Le mode d’installation des symptômes : brutal, progressif ou rapidement progressif
- Le circonstance de survenue de la maladie
- Le degré des symptômes
- La nature de symptômes et les signes accompagnateurs ou des signes anormaux dans
les jours ou semaines précédents.
- La localisation lésionnelle : la partie du corps concernée, ce qui ressenti le malade ou
le sentiment du malade que quelque chose d’autre n’allait pas bien.
 Les antécédents médicaux et chirurgicaux :
Dans les antécédents personnels : on demande
- Si le malade a déjà présenté un AVC ou un AIT, si oui, décrire comment avait-il
évolué ? Est-ce qu’il y a des séquelles neurologiques ?

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S’il y a des tares cardiovasculaires et métaboliques.
- S’il a de traitement en cours particulier les anti-thrombotiques, les contraceptifs
oestroprogestatifs oraux.
- L’hygiène de vie : la prise de toxique ou consommation de drogue illicite ou de
cigarettes, les habitudes alimentaires et l’état général du patient avant l’accident
- La présence d’un traumatisme crânien ou cervical
Dans les antécédents familiaux : on demande
- Si quelqu’un de la famille a un antécédent cardiovasculaire et métabolique.

7.1.2. L’examen clinique


L’examen neurologique confirme le déficit, en précisant la topographie et cerne le
territoire atteint.
À cette démarche classique échappent les patients comateux, aphasiques ou amnésiques ainsi,
on doit s’assurer de l’absence d’une menace vitale immédiate puis évaluer le niveau de la
vigilance. Chercher une difficulté soudaine à trouver les mots ou à les exprimer (des phrases ou
des mots incompréhensifs : aphasie) ; une difficulté soudaine à parler, à bouger la langue
(dysarthrie) et l’impossibilité d’avaler la salive. Chercher une perte de la force d’un bras, d’une
jambe, de la moitié de la face ou de la totalité du corps (hémiplégie) et apprécier son importance
(existence ou non d’une atteinte de l’étage céphalique), possibilité de mouvement des membres
supérieurs et inférieurs contre résistance ou contre pesanteur ; chercher une perte de la
sensibilité d’un bras, d’une jambe ou de tout le côté du corps.
7.2.Diagnostic para clinique
Les examens para cliniques vont permettre de confirmer le diagnostic. Leur objectif est
de reconnaître la nature de l’AVC : ischémique ou hémorragique [38]
o Scanner cérébral :
La réalisation d’un scanner cérébral sans injection est impérative et est l’examen de
première ligne. Le premier but est de faire la différence entre un AVC ischémique, une
hémorragie et un AVC ischémique secondairement hémorragique que le tableau clinque ne
permet pas de différencier.
o TDM et IRM
La tomodensitométrie (TDM) cérébrale et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) sont
aussi efficaces l’un que l’autre pour identifier un saignement, sa taille et sa localisation. Même
si l’IRM est plus performante pour quantifier l’œdème cérébral, et en préciser l’étiologie

10
(malformation vasculaire, …), l’accessibilité en urgence de la TDM en fait l’examen le plus
souvent réalisé.
o Biologie
Un bilan biologique de base incluant numération formule sanguin (NFS), plaquettes,
vitesse de sédimentation (VSH), hémostase, permettra de dépister une hémopathie ou un état
d’hypercoagulabilité ayant pu favoriser l’accident. Il faudra toujours penser à chercher une
coagulation intra vasculaire disséminée (CIVD) en cas de cancer connu. L’ionogramme
sanguin, enzymes cardiaques et hépatiques, la glycémie [36].
 L’électrocardiogramme
Systématique, il permet d’identifier un trouble du rythme cardiaque ; il est important de
savoir le répéter, ou de le remplacer par une surveillance cardioscopique continue, car il peut
s’agir d’un trouble du rythme paroxystique. Il peut également montrer des signes en faveur d’in
infarctus de myocarde (IDM) ancien ou en évolution, d’insuffisance cardiaque ou de certaines
cardiopathies [36].
 Écho doppler des vaisseaux du cou et doppler transcrânien
Également systématique, il apporte dans de nombreux cas de renseignements
intéressants quant au mécanisme impliqué (athérome, mise en évidence d’une occlusion
intracrânienne, dissection) et aux perturbations hémodynamiques résultantes. Il peut objectiver
une sténose serrée ou une occlusion artérielle pour lesquelles une baisse de la tension artérielle
induite par un traitement pourrait aggraver l’accident. Il peut également orienter vers le
diagnostic de dissection et justifier la pratique d’une angiopathie pour la confirmer [36].
I.8. COMPLICATIONS
Les AVC peuvent présenter diverses complications redoutables. Elles sont soit
systématiques, conséquentes (parfois causales) de l’AVC soit neurologique, directement liées
à l’AVC. Outres les mesures générales symptomatiques et le traitement des pathologies
existantes, la prévention des complications est un élément indispensable de la prise en charge
[38].

8.1. Complication systématique


Nombreuses, elles sont responsables de 90% des décès rencontrés dans le mois qui suit
l’installation d’un AVC. [39-42]
 Les complications respiratoires : ce sont les plus fréquentes et redoutables.
Les pneumonies de déglutition, la fausse route alimentaire sont des pathologies redoutables qui
conduisent à une prolongation de l’hospitalisation dans les meilleurs des cas et souvent au décès

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des patients. Les moyens de prévention sont présentés par la sonde nasogastrique. En cas
d’infection pulmonaire, les patients seront traités dès le premier signe par une antibiothérapie
visant les germes aérobies et anaérobies, et rapidement ciblée en fonction des isolements
bactériologiques.
Les embolies pulmonaires sont la deuxième complication par ordre de fréquence rencontré
après l’AVC. Elles sont souvent mortelles. La prévention passe par le traitement rapide des
thromboses veineuses profondes. Dans les nombreux cas, la prescription prophylactique
d’héparine de bas poids moléculaire est suffisante. En cas de contre-indication un traitement
par contention mécanique est proposé.
 Les complications cardiaques :
La poussée de l’HTA et les troubles de rythme cardiaque sont des complications qu’on peut
dire des phénomènes que l’on pourrait qualifier de physiologie après un AVC car plus la tension
est élevée, plus le risque des maladies cardio-vasculaires est important.
 Les troubles ioniques et les anomalies de la glycémie :
Fréquents, les troubles ioniques sont induits par l’AVC, soit iatrogènes en particulier la
conséquence de perfusions mal adaptées. Leur correction rapide est nécessaire au maintien de
l’homéostasie. Et les anomalies de la glycémie sont la conséquence du stress causé par l’AVC
et due à la combinaison de la néoglucogenèse favorisée par le stress adrénergique et par
l’augmentation de cortisol endogène. Un suivi par glycomètre doit être réalisé au moins 4fois
par 24h surtout chez les patients souffrant d’AVC de grande taille. Une correction glycémique
sera proposée et la prescription de sérum glucosée sera évitée si possible.
 L’hyperthermie
Il s’agit souvent de la conséquence de pathologies infectieuses connexes.
 Les phlébites surales :
Utiliser une héparine à bas poids moléculaire, surtout s’il y a une lourde hémiplégie, et en
effectuant un lever précoce sauf s’il existe une sténose de la carotide interne. Une héparine de
bas poids moléculaire à dose préventive est conseillée dès le début si un déficit moteur d’un
membre inférieur est présent, en prévention des thromboses veineuses. Dans les hémorragies,
une héparine de bas poids moléculaire n’est pas contre-indiquée à partir de la 48ème heure, le
risque d’aggravation étant minime.
 Les autres pathologies :
- Les pathologies gastriques et intestinales (iléus paralytique)
- Les infections urinaires
- La dépression

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- Les escarres

8.2. Complications neurologiques :


L’épilepsie est fréquente dans les lésions chroniques, la crise d’épilepsie est rare en phase aigüe.
Un traitement anticonvulsivant ou antiépileptique peut être nécessaire en cas de crise. Les
traitements actuellement recommandés et les plus communément prescrits sont la
carbamazépine, l’acide valproique et la diphényl-hydantoine.
L’œdème cérébral est fréquent surtout dans les AVC de grand volume. Les traitements visent à
diminuer la PIC rapidement en cas d’AVC massif menaçant le pronostic vital, la molécule
employée actuellement est le mannitol [38-39].

I.9. FACTEURS PRONOSTIQUES DES ACCIDENTS VASCULAIRES


CÉRÉBRAUX HÉMORRAGIQUES
Les principaux facteurs pronostiques sont :
- cliniques (niveau de vigilance initial plutôt qu’intensité du déficit moteur)
- radiologiques (un volume de l’hématome supérieur à 60ml estimé par imagerie rapporté à la
localisation)
- et d’autres facteurs : hyperglycémie à l’entrée, traitement anticoagulant oral entraînant une
surmortalité d’environ 20% [39,43].

I.10. PRISE EN CHARGE


L’AVC est une urgence médicale ; hospitalisation du patient dans une unité neuro
vasculaire ou réanimation. [43-44]

10.1. Prise en charge médicale :


- Repos strict au lit
- Mise en place d’une surveillance rigoureuse : pouls, pression artérielle, conscience toutes les
heures, température, examen neurologique plusieurs fois par jour à la recherche d’un déficit
focal.
- Bilan préopératoire : Groupage-rhésus, NFS, hémostase, urée-créatinine, glycémie, ECG,
radiographie du thorax.
- Arrêt des apports par voie orale : mise en place d’une voie veineuse et une SNG en cas de
trouble de la vigilance.
- Contrôle des fonctions vitales (intubation avec ventilation assistée en cas de détresse
respiratoire ; pression artérielle maintenue aux alentours de 150mmHg de systolique)

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- Gestion de la pression artérielle (poussée hypertensive et hypotension artérielle)
- Diminution du débit cardiaque
- Prévention de la thrombose veineuse profonde et d’embolie pulmonaire
- Prévention des escarres
- Traitement de toutes les pathologies rencontrées

10.2. Prise en charge interventionnelle ou chirurgicale :


Il s’agit d’une chirurgie d’urgence ayant pour but de diminuer de manière rapide la
pression exercée par la lésion hémorragique. Il faut agir rapidement avant que des signes
d’engagement cérébral irréversible soient présents.
Le traitement chirurgical est contre indiqué en cas de coma ou un trouble de conscience ou des
troubles neurovégétatifs sévères ou un spasme artériel.

I.11. RÔLE DE L’INFIRMIER :


 L’accueil
- Évaluation rapide des fonctions vitales : FC, FR, TA, SPO2, Température
- Évaluation clinique : trouble de conscience, recherche d’une hémiplégie, bouche déviée, ….
- Interrogatoire pour recueillir les informations nécessaires auprès de ses entourages ou de sa
famille : circonstance, antécédents, traitements en cours et surtout l’heure de début des
symptômes
- Écouter et rassurer la famille du patient pris en charge
 L’évaluation du patient
En salle de soins, les premiers gestes d’urgence sont d’apprécier les différentes fonctions lors
du bilan vital du patient.
- La fonction neurologique : il est nécessaire d’apprécier l’état neurologique du patient
(conscient ou inconscient, réactif ou inactif à l’aide d’une échelle spécialisée « Score de
Glasgow »). Il est nécessaire aussi de voir si le patient présente-t-il une hémiplégie et quelle est
sa répartition (main, bras, membre inférieur…) ? Présente-t-il des troubles associés (trouble de
vision, aphasie, dysarthrie, anosognosie, trouble de la déglutition, troubles sphinctériens) ?
- La fonction ventilatoire : noter le rythme, la fréquence respiratoire et la saturation en oxygène.
Apprécier l’état de coloration cutanée et rechercher une cyanose.
- La fonction circulatoire : relever la pression artérielle (PA), le rythme et la fréquence cardiaque
(FC). Rechercher la présence des marbrures.
 L’installation :

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Le patient est installé au service d’accueil des urgences et placé dans une position adaptée afin
de prévenir toute complication.
 Les actions complémentaires :
Simultanément pendant l’examen médical, des actions sur prescription sont réalisées par
l’infirmier :
- Pose veineuse
- Réalisation des prélèvements du bilan biologique : NFS, ionogramme sanguin, glycémie, …
- Réalisation d’un électrocardiogramme en cas de besoin
- Administration d’oxygène aux lunettes ou au masque en fonction de la saturation en oxygène
- Pose d’une SNG pour limiter le risque de vomissement et/ou d’inhalation (ne pas hésiter en
cas de vomissements importants à placer le patient en position latérale de sécurité)
- En cas de troubles de la vigilance, il est indispensable d’assurer la liberté des voies aériennes :
enlever les appareils dentaires et tout autre corps étranger
- Réalisation de son rôle propre auprès du patient : soins de nursing, prévention des escarres,

L’IDE doit expliquer aux patients tous les soins à faire.
 La mise en place de la thérapeutique et la prise en charge de la douleur :
Après prescription médicale, l’IDE administre les différentes thérapeutiques nécessaires aux
patients : médicaments spécifiques, antalgiques, antibiotiques, … L’IDE est également chargé
d’assurer la surveillance.
Il est important d’évaluer le stimulus douloureux du patient à l’aide des différents moyens à
disposition : EVA (0/100), EVS (0/4), EN (0/10). Les différentes évaluations sont notées dans
le dossier des soins tout au long de la prise en charge.
 La surveillance
L’IDE assure la surveillance du patient et relève les différentes évolutions. Il signale les
modifications au médecin en cas d’aggravation mais aussi l’amélioration des différentes
fonctions du patient.
Il faut surveiller :
- la liberté des voies aériennes
- l’état neurologique du patient
- les constantes qui sont relevées à intervalles réguliers
- la glycémie et signaler toute hyperglycémie supérieure à 10mmol.
- la température et toute hyperthermie supérieure à 37.5 °C sont signalées au médecin
- la tension artérielle

15
- la diurèse est quantifiée
- les troubles de la déglutition afin de prévenir les pneumopathies d’inhalation
- les complications de décubitus en mobilisant si possible le patient en fonction de son état
 L’information des familles
L’IDE doit expliquer aux familles le déroulement des soins et des examens en cours. Elle doit
les informer du devenir du patient en complément de l’information médicale, ainsi que du
transfert du patient dans une autre structure des soins de l’hôpital ou dans un autre
établissement.

16
II. MÉTHODOLOGIE
1. Cadre d’étude :
Notre étude s’est déroulée au sein du Service de Réanimation médicale et Toxicologie
Clinique du CHU/Joseph RAVOAHANGY ANDRIANAVALONA. Il constitue l’un des
hôpitaux de référence des AVC dans la capitale, situé au centre-ville avec une facilité d’accès
à tous les patients.

2. Type d’étude :
Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive et transversale portant sur les patients
admis dans le service de Réanimation médicale pour un AVCH.

3. Période d’étude :
L’étude est étalée sur une période de 4mois allant du mois de Janvier 2022 au mois
d’Avril 2022.

4. Durée d’étude :
L’étude a commencé en mois d’Août 2022 jusqu’au mois de Mars 2023, pendant une
période de 7mois.

5. Population d’étude :
 Critères d’inclusion :
Ont été inclus, tous les patients hospitalisés dans le service pour motif d’accident vasculaire
cérébral hémorragique durant la période d’étude et ayant de dossier médical complet.
 Critères d’exclusion :
Tous Patients hospitalisés dans le service pour autres motifs que l’accident vasculaire cérébral
hémorragique.

6. Mode d’échantillonnage :
On a tout inclus tous les dossiers des patients qui ont présentés le thème c’est-à-dire en mode
exhaustif.

7. Taille d’échantillon :
On a vu 52 cas durant notre période d’étude.

17
8. Variables étudiées :
 Variables indépendants :
- Prévalence brute : les patients atteints de l’AVC hémorragique
- Autres pathologies

 Variables dépendants :
- Genre : Masculin
Féminin
- Âge : <50ans
51-60ans
60ans et plus
- Résidence : Rurale
Suburbain
Urbain
- Profession : Secteur Primaire, Secondaire, Tertiaire
- IMC : ≤18
19 à 25
>26
- Activité physique
- Prise de contraception orale
- Habitude toxique
- Présence d’HTA
- Antécédents personnels et familiaux
- Motif d’hospitalisation
- Traitement reçu
- Issue de patients

9. Mode de collecte des données :


Les données étaient colligées à partir des dossiers des patients et étaient consignées sur une
fiche d’enquête.

10. Analyse des données :


L’analyse des données et leur présentation graphique ont été effectuées sur les logiciels Word
et Excel 2013.

18
11. Limite d’étude :
Cette étude est limitée par le manque des informations de certains dossiers des patients et
presque tous les patients qui présentaient un AVC sont avec trouble de la conscience.

12. Considération éthique :


Les dossiers des malades ont été traités dans le respect de la confidentialité ou bien le respect
du secret professionnel. L’étude a été effectuée après accord préalable du chef de service et le
major de service.

19
III. Résultats

Durant notre période d’étude de Janvier 2022 à Avril 2022, 52 patients sur 450 admis dans le
service présentaient un AVCH.

1. Prévalence brute :

11,55%

88,44%

AVC hémorragique Autres pathologies

Figure n°5 : Répartition selon la prévalence brute

Parmi les 450 cas admis au service, 52 (soient 11,55%) étaient admis pour Accident
vasculaire cérébral hémorragique et 398 autres pathologies (soient 88,44%).

20
2. Les caractéristiques sociodémographiques :
a) Genre :

38,46%

61,54%

Masculin Féminin

Figure n°6 : Répartition selon le genre

Cette figure nous montre que Parmi les 52 cas, 32 (soient 61,54%) étaient de genre
masculin

21
b) Âge :

100%

90%

80%

70%

60%
50,00%
50%

40%

30% 26,92%
23,08%
20%

10%

0%
<50ans 51-60ans 60ans et plus

Figure n°7 : Répartition selon l’âge

La tranche d’âge la plus représentée sur cette figure était de 60ans et plus soit 50% des
cas

22
c) La résidence :

100%

90%

80%

70%

60% 57,70%

50%

40%

30%
23,07%
19,23%
20%

10%

0%
Rurale Suburbain Urbain

Rurale Suburbain Urbain

Figure n°8 : Répartition selon la zone de résidence

Les patients venants dans la zone urbaine sont les plus touchés par l’AVC hémorragique
dans les 57,70% des cas.

23
d) Profession :
100%

90%

80%

70%

60%

50% 44,23%

40%

30% 25%
19,23%
20%
11,54%
10%

0%
Chômeur Secteur primaire Secteur secondaire Secteur tertiaire

Figure n°9 : Répartition selon la profession

La majorité de nos patients travaillait dans le secteur primaire. Ce secteur


représentait 23cas de nos patients, soit 44,23%.

24
e) Obésité(IMC):

100%

90%

80%
73,08%
70%

60%

50%

40%

30%
21,15%
20%

10% 5,77%

0%
≤18 19-25 26 et plus

Figure n°11 : Répartition selon l’IMC

D’après ce résultat, le fait de posséder un IMC plus de 26 est associé à la survenue de


l’AVCH.

25
3. Les facteurs de risque :
a) Activité physique :

11,54%

88,46%

Oui Non

Figure n°12 : Répartition selon l’activité physique

On peut dire que le fait de ne pas pratiquer le sport est l’un de survenue de l’AVC
représenté par 88,46%.

26
b) Prise de contraception orale :

5,77%

94,23%

Figure n°13 : Répartition selon la prise de contraception orale

La prise de contraception orale est associée à la survenue de l’AVC hémorragique.

27
c) Habitude toxique (Prise de tabac, prise d’alcool et prise de drogue)

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%
34,62%

30%
21,15%
20%

10%
1,92%
0%
Prise de tabac Prise d'alcool Prise de drogue

Figure n°14 : Répartition selon l’habitude toxique

Ce résultat permet de ressortir que l’habitude toxique influence à la survenue de


l’accident vasculaire cérébral.

28
d) Présence d’HTA :
7,69%

92,31%

Oui Non

Figure n°15 : Répartition selon la présence d’HTA

Cette figure permet de ressortir que l’HTA a déterminé très significativement la


survenue de l’AVC hémorragique.

29
e) Antécédents :

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30% 26,92%

20%

10% 7,69% 7,69%


3,84%
0%
Diabète Dyslipidémie AVC antérieur AVC familial

Figure n°16 : Répartition selon les antécédents


Selon ce résultat, le diabète est l’un des antécédents médicaux qui a plus de risque
à la survenue de l’AVC hémorragique (soit 26,92%).

30
g. Motif d’hospitalisation :
100%

90%

80%

70% 67,30%

60%

50%

40%

30%

20%
13,46%
9,62%
10% 5,77%
3,85%

0%
Poussée Trouble de la Réferé par d'autre Hémiplégie Céphalée intense
hypertensive conscience CHU pour suspicion
d'AVC

Figure n°17 : Répartition selon le motif d’hospitalisation

Ce résultat montre que l’AVC hémorragique se manifeste brutalement avec la trouble


de la conscience.

31
h. Traitement reçu :

17,31%

82,69%

T3 médicaux T3 chirurgicaux

Figure n°18 : Répartition selon le traitement reçu


D’après notre étude, seul les 17,31% des cas ont reçu des traitements chirurgicaux.

32
i. Issue de patient :
100%

90%

80%

70%
61,54%
60%

50%

40%

30,77%
30%

20%

10% 7,69%

0%
Vivant(e ) Décharge Décès

Figure n°19 : Répartition selon l’issue de patient

D’après ce résultat, la majorité des patients atteints de l’AVC hémorragique n’a pas
survécu.

33
IV. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
Cette étude a permis de recruter 52 patients. Il est important de noter que plusieurs
patients présentant un tableau clinique d’AVC ont été répertoriés dans le service où l’étude s’est
déroulée pendant la période étudiée, cependant, seule une partie infime a pu être recrutée et
répondant aux critères de sélection à cause de l’inaccessibilité des patients au scanner cérébral
par manque de moyens financiers.

1. Selon le genre :
Durant notre étude, 61,54% étaient de genre masculin, et 38,46% de genre féminin avec
une sex-ratio de 1,6/1. Dans la littérature, l’AVC hémorragique atteint habituellement les
patients de genre masculin [45]. Ce qui a un rapport aux résultats de cette étude qui a montré la
prédominance masculine. Au cours de l’étude STICH [46] (Surgical Trial in Intracerebral
Haemorrhage) qui a inclus 1053 patients, 57% des cas étaient du genre masculin. Par
contre, ces résultats sont différents de ceux de Nigéria et Abidjan avec une
prépondérance féminine à des ratios compris entre 0,82 et 0,97 (47)(48) et une étude fait
à propos des AVC du sujet âgé dans un centre hospitalier en France a montré un taux de
58% féminine (49).Cette légère prédominance masculine pourrait s’expliquer par le fait que
certains auteurs considèrent le genre masculin comme un éventuel facteur de risque de
survenues d’AVCh [50-51].

2. Selon l’âge :
La tranche d’âge la plus représentée était de 60ans et plus (50%). D’autre étude dans
d’autres pays africains montre que l’âge moyen pour l’hémorragie était compris entre 49 à
56ans et dans les pays industrialisés se trouve dans la tranche d’âge de 65 à 75ans. Pourtant, il
peut toucher les sujets jeunes moins de 45 ans. Ce qui nous permet de tirer que ce sont les plus
âgés sont les plus touchés par l’AVC durant notre étude [52].

3. Selon la zone de résidence :


Le fait d’habiter dans les milieux suburbain et urbain augmente le risque de survenue de
l’AVC hémorragique et il semble évident de constater que la majorité des patients viennent de
la ville d’Antananarivo et ses environs puisque l’étude a été réalisée dans la capitale. Cette
prédominance citadine est aussi retrouvée dans l’étude de RavelosonNE, et son équipe (27 cas
sur 34 soit 79,40%) [53]. Selon Woimant F, la localisation géographique influe sur la survenue
de l’AVC hémorragique [54].

34
4. Selon la profession :
Cette étude a mis en évidence que le fait d’être chômeur et le fait de travailler dans le
secteur primaire et secondaire sont associés à la survenue de l’AVC hémorragique. En fait, cette
maladie peut toucher toutes les catégories professionnelles mais pourtant ce sont les gens aux
revenus moyens sinon faibles qui sont les plus touchés. Cette observation est vérifiée par une
étude épidémiologique des AVC au CHRR de Tuléar par Jaomisaina NM en 2010, montrant
que les 69,3% des gens atteints sont constitués par des ouvriers, des cultivateurs, et des sans-
emplois à faible revenue par une étude réalisée par Raveloson NE et son équipe qui a aussi
trouvé une forte proportion de patients chômeurs (44,10%) victimes d’AVC
hémorragique.
Il a été constaté que cette maladie dépend en partie de la condition de vie des
gens. [55].

5. Selon l’indice de masse corporel :


Cette analyse montre que les patients possédant un IMC de 26 et plus semblent à risque
de développer un AVC hémorragique et pendant notre période étudiée, 21% des cas sont
répertoriés, L’analyse d’Andrianarintsoa montre aussi que les patients possédant un IMC de 26
et plus semblent plus risqués de cette maladie ; dans notre étude, les deux sexes sont tous
concernés. Selon Kim SH et ses collaborateurs, l’obésité est l’un des facteurs de risque des
AVC hémorragiques uniquement chez l’homme, et contrairement à un IMC faible chez la
femme [56].
L’obésité constitue un facteur de risque non négligeable de la survenue de l’AVC
hémorragique.

6. Selon l’activité physique :


Il a été constaté que le fait de ne pas pratiquer le sport influence à la survenue de l’AVCh.
Une forte proportion a été recensée (88%). Radak Z et ses collaborateurs a mentionné que la
sédentarité favorise l’apparition d’un AVC hémorragique. Par contre, l’étude d’Andrianarintsoa
a constaté que le non pratique de sport détermine non significative la survenue de l’AVC
hémorragique. Les patients retraités, les femmes aux foyers et les personnes qui exercent moins
d’activité physique constituent les populations les plus victimes [57].

7. Selon la prise de contraception orale :


La prise de contraception orale est associée à l’apparition de l’AVC hémorragique. Et il
a été constaté aussi par l’étude d’Andrianarintsoa.

35
Or, il est rapporté dans d’autre étude que la prise de contraceptifs oraux est plutôt associé au
développement d’un AVC ischémique qu’un hémorragique [58].
Ils constituent un facteur de risque non négligeable des AVC chez les femmes.

8. Selon la prise de tabac :


Notre étude montre que la prise de tabac était l’un des survenues d’AVC hémorragique
même si cela n’a pas été visiblement prouvé (11%). Ce constat est pourtant vérifié par l’étude
de Zia E et ses équipes [59], ainsi que la recherche de Gill J et son équipe [60] qui ont observé
que le tabac constitue un facteur de risque majeur d’un AVC hémorragique. Ce risque diminue
rapidement après avoir cessé de fumer.

9. Selon la prise d’alcool :


D’après cette analyse, il a été observé que la prise d’alcool joue un rôle majeur à la
survenue de l’AVC hémorragique (soit 35%). Certains chercheurs comme Contegal et ses
collaborateurs ont la même constatation qu’il y a une relation entre l’alcoolisme et l’AVC [61].
Par contre, Haheim et ses collaborateurs ont rapporté qu’aucune relation n’a été détectée entre
la consommation d’alcool et la survenue de l’AVC dans des études réalisées en Suède et en
Norvège [62].
Mais en général selon la littérature, l’alcool fait partie des substances toxiques qui
favorisent l’apparition de l’AVC hémorragique [57].

10. Selon la prise de drogue :


La prise de drogue n’a pas influencé visiblement la survenue de l’AVC hémorragique
d’après notre étude (soit 2%). Une autre étude prospective portant sur 48 AVC survenu chez
les sujets moins de 45ans, effectuée par Wolf et coll, a détecté également une relation non
significative entre prise de drogue et la survenue d’AVC de tout type [63].

11. Selon la présence de l’HTA :


Cette analyse apporte des évidences convaincantes que l’HTA est très significativement
associée à la survenue de l’AVC hémorragique avec un pourcentage de 92%. Raveloson NE a
aussi rapporté que d’après une étude réalisée au service des Urgences à l’Hôpital Universitaire
de Befelatanana en 2008, les 70,59% des cas d’AVC hémorragique recueillis sont associés à
une hypertension artérielle [50]. Dans le monde, selon l’« INTERSTROKE Study » mené par
O’Donnell MJ et ses collègues, l’hypertension artérielle constitue le facteur de risque le plus
puissant des AVC dans les deux sexes et quel que soit l’âge. Il a précisé également que l’HTA

36
s’avère le plus important facteur de risque pour tous les sous-types d’AVC, et est plus
incriminée dans la survenue des AVC hémorragiques que dans celle des ischémies. Le risque
est important chez les personnes de 45ans et plus [64].

12. Selon la présence de diabète :


Selon notre étude, le diabète est déterminé peu significative la survenue de l’AVC
hémorragique (soit 27%). Et l’étude d’Andrianarintsoa a aussi le même résultat que la nôtre.
Cependant, selon une étude rétrospective sur 30 patients diabétiques avec des antécédents
d’AVC menée par Fendi O, Khadraoui E et ses collaborateurs en 2011, les AVC s’avèrent
fréquemment observés chez les sujets diabétiques et surtout chez ceux qui ont plusieurs facteurs
de risque associés, mais le type d’AVC fréquemment rencontré est les AVC lacunaires [65].
Pourtant d’après cette analyse, le diabète reste un facteur de risque non négligeable.
13. Selon la présence d’AVC antérieur :
Cette a mis en évidence que l’antécédent d’AVC a fortement associée à la survenue d’un
autre épisode d’AVC (8%). La recherche de Raveloson NE et ses collabolateurs, a vérifié cette
observation en constatant que 11,76% des patients qui ont présenté d’AVC sont tous des
hypertendus.
Ce constat est probablement dû à la persistance d’un facteur de risque non corrigé. Selon la
littérature, le risque cumulé sur cinq ans de survenue d’un second AVC est évalué à 22,5% [66].

14. Selon la dyslipidémie :


Elle regroupe l’hypercholestérolémie et l’hypertriglycéridémie.
L’antécédent d’hypercholestérolémie er l’hypertriglycéridémie n’a pas déterminé la survenue
de l’AVC hémorragique. En fait, la liaison entre la dyslipidémie et l’AVC hémorragique semble
controversée. Autre analyse des facteurs de risque des AVC hémorragiques effectuée à partir
des données des registres de Dijon qui a trouvé une corrélation négative entre la dyslipidémie
et les AVC hémorragiques [67].
Par contre, l’étude de Bruckert E et son équipe sur la PEC thérapeutique du patient
dyslipidémique a observé une association de l’hypercholestérolémie et la survenue de l’AVC
hémorragique [68].
Cette étude nous permet de dire que la dyslipidémie n’associe pas très visiblement à la
survenue de l’AVC hémorragique.

15. Selon l’antécédent familial :


L’hérédité est retrouvée dans 8% de cas dans cette étude.

37
Le résultat de Ravoanjanahary AM a trouvé la présence d’antécédent familial d’AVC dans
28,6% [30]. Mais ce pourcentage peut être sous-estimé parce que la plupart des patients ne
savent pas exactement la présence ou non d’AVC dans leurs familles respectives.
Il a été constaté que l’AVC figure parmi les maladies héréditaires.

16. Selon le motif d’hospitalisation :


D’après notre résultat, 67,30% ont été admis pour trouble de la conscience.
D’autre étude montre que 60% de cas présentaient un score de Glasgow inférieur à 8 et 20%
entre 9 et 12.
La présence d’une altération de la conscience est l’une des principales indications de la
neurochirurgie au cours d’un AVCH.
17. Selon le traitement reçu :
Seul les 17,31% des cas ont reçu des traitements chirurgicaux et les 82,69% médicaux
car tous les AVCH ne sont pas candidats à une intervention neurochirurgicale. Plusieurs
critères doivent être considérés pour la décision (Critères clinique : âge, score de Glasgow,
évolution clinique, T3 en cours ; Critères neuroradiologiques : taille, siège de l’hématome,
caractère évolutive, …) ou peut-être à cause des moyens financières.

18. Selon l’issue du patient :


D’après ce résultat, la majorité des patients atteints de l’AVC hémorragique n’a pas
survécu soit 61,54% étaient décédés.

38
V. SUGGESTIONS
Nous suggérons pour améliorer la qualité de la prise en charge d’un AVC hémorragique .
 Équiper les CHU d’un scanner pour éviter le déplacement du patient évitant
l’aggravation de son état OU bien pour avoir un diagnostic rapide et précis afin de
prendre rapidement la décision d’orienter le patient dans un autre service qui prend
en charge vraiment ce qu’ils ont ou de donner les traitements qu’ils en ont besoin
vraiment.
 Pour les médecins et les IDE :
- Suivre ET/OU surveiller régulièrement et rigoureusement les patients
hypertendus et les patients avec facteurs de risque.
- Sensibiliser la population sur la prévention des facteurs de risque
(tabagisme, alcoolisme, …)

1. POTENTIALISER LA PRÉVENTION
La prévention primaire consiste à diminuer l’incidence des AVC en réduisant le risque
d’apparition de cas nouveaux.
 Appliquer des mesures hygiéno-diététiques en utilisant des moyens peu couteux
qui reposent essentiellement sur le mode de vie
 Arrêt de consommation de tabac, d’alcool et de drogue
 Contrôle régulier de la tension artérielle chez les hypertendus
 Traiter les facteurs de risque dépistés et corrigibles
 Éduquer les gens possédant des parents ou des familles victimes d’AVC sur la
nécessité d’une surveillance étroite de leur état de santé
 Éviter les traitements traditionnels et l’automédication

2. PREVENIR LES RECIDIVES


Il est conseillé de :
- Continuer à traiter et/ou supprimer les facteurs de risque
- Préférer les médicaments antihypertenseurs moins chers pour que les malades puissent
suivre régulièrement leur TTT.
- Ne rester pas planté chez soi si quelques signes réapparaissent à nouveau.

39
3. POUR LES AUTORITÉS COMPÉTENTES
- On suggère d’établir une politique de subvention de l’État pour rendre le coût du TTT
surtout pour le scanner plus abordable en tenant compte de la capacité de paiement des patients
vue son utilité pour trancher le diagnostic lésionnel de l’AVC hémorragique.
- Mettre en place un programme de réinsertion ou de réadaptation des malades victimes
d’AVC hémorragique.
- Recruter plus de personnels pour faciliter les soins et les surveillances des malades
surtout hospitalisées.
- Créer un centre spécialisé d’urgence neuro-vasculaire dotée d’une prise en charge
standardisée, plus active et plus efficace
- Former les prestataires à tous les niveaux dans la mise en œuvre des activités de
prévention de l’AVC
- Améliorer l’équipement des centres de santé en outils de diagnostic et de TTT adaptés
à chaque niveau de prise en charge
- Le responsable de l’IEC/CCC au sein du Ministère de la Santé Publique doit trouver
des stratégies appropriées que ce soit par des supports médiatiques tels que le radio national ou
régional, la télévision, les journaux ou les réseaux sociaux pour sensibiliser les gens de venir
consulter dans les CSB publics pour avoir des soins à moindre coût et pour que l’Information
Éducation Communication soit diffusée dans tout le pays.

40
CONCLUSION

L’AVC hémorragique ne présente que 20% des AVC. Elle est une pathologie qui reste
très épouvantes pour les malades, ainsi que pour sa famille et son entourage. Et d’après notre
étude au service de Réanimation du CHU/JRA qu’on a pu tirer que l’AVC hémorragique
constitue une pathologie très fréquente et grave. Cette étude avait porté sur 52patients dont 62%
étaient du genre masculin et 38% du genre féminin.
Malgré ses limites, cette étude permet d’analyser que les plus âgés, le fait d’habiter dans
la zone urbaine, les chômeurs et travailleurs dans le secteur primaire, la surcharge pondérale,
l’insuffisance d’activité physique, l’HTA et ses mauvaises ou non-observance thérapeutique,
l’alcoolo-tabagisme, l’antécédent d’AVC et la présence d’AVC antérieur sont associés
visiblement à la survenue de l’AVC hémorragique.
Le dépistage et le traitement efficace de l’hypertension artérielle, facteur de risque
principal des AVC hémorragiques, de même que la lutte contre les autres facteurs de risque
constituent les éléments essentiels de la prévention des AVC hémorragiques qui sont des
facteurs de risques modifiables contrairement à l’âge et au sexe qui sont non modifiables.
Et c’est ainsi que notre hypothèse a été vérifié que les facteurs sociodémographiques
ainsi que les facteurs de risques des patients ont une influence sur la survenue de l’AVC
hémorragique.
On a mis des suggestions à l’endroit de chaque responsable et on considère que ces
suggestions par les entités concernées impliqueraient sans doute sur la prise en charge de cette
maladie et sur la prise en charge de ses facteurs de risque. L’AVC hémorragique reste une
maladie menaçante et difficile à maîtriser du fait de l’insuffisance des moyens d’investigation
nécessaire au diagnostic. Par conséquent, cette étude ouvre d’autres perspectives en matière de
recherche sur d’autre type d’AVC et ses données épidémiologiques et statistiques à
MADAGASCAR.

41

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