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TUMEURS DU MEDIASTIN

DR BENCHALLAL
FACULTÉ DE MÉDECINE DE BEJAIA
JUIN2020
Objectifs pédagogiques

 Connaitre l’anatomie du médiastin.


 Connaitre les différents syndromes médiastinaux.
 Savoir décrire une image radiologique d’une masse
médiastinale.
 Connaitre les différentes tumeurs médiastinales
selon leur présentation radio clinique et leur
topographie.
 Savoir mener une enquête étiologique devant une
tumeur médiastinale.
Plan du cours
 I- Introduction 5. lymphomes.
 II- Rappel anatomique
 III- Clinique V.2- tumeurs du médiastin
 IV- Imagerie thoracique moyen
 V- Étiologies des tumeurs V.3- tumeurs du médiastin
médiastinales selon la postérieur
topographie: VI- Quelle approche
V.1- tumeurs du médiastin diagnostique en pratique
antérieur:
1. Goitre endothoracique Bibliographie
2. Tumeurs thymiques
3. Tératome
4. Tumeurs germinales
malines
I- Introduction

 Les tumeurs du médiastin sont des tumeurs peu fréquentes,


découvertes le plus souvent fortuitement lors d’un bilan
radiologique chez des patients asymptomatiques.
 L’enfant et l’adulte jeune sont les terrains privilégiés de ces tumeurs.

 L’examen clinique et les progrès de l’imagerie sont des éléments


d’orientation importants.

 Les masses médiastinales regroupent une grande variabilité


histologique de tumeurs, bénignes ou malignes,

 La prise en charge d’une masse médiastinale se fait souvent dans un


contexte d’urgence à la fois diagnostique et thérapeutique. le
traitement peut être exclusivement médical, chirurgical d’emblée ou
nécessiter une prise en charge combinée médicochirurgicale.
II- Rappel anatomique 1

 Médiastin = espace medio thoracique inter pulmonaire,


c’est un compartiment anatomique complexe où siège à la
fois le résidu thymique, cœur et les gros vaisseaux, veine
cave supérieure et inférieure, le tractus digestif, l’arbre
trachéobronchique, de nombreux relais ganglionnaires,
canal thoracique, et les gouttières latéro-vertébrales avec
la chaîne nerveuse sympathique.

 La pathologie médiastinale regroupe de ce fait une grande


variété de lésions qui peuvent être infectieuses,
inflammatoires, tumorales acquises ou congénitales.
II- Rappel anatomique 2

 le médiastin est séparé en trois compartiments (régions) et 3 étages.


 Trois étages de haut en bas :
1- étage supérieur, au-dessus de la portion horizontale de la crosse aortique
2- étage moyen, entre l’aorte et la carène
3- étage inférieur, en dessous de la carène

 Trois compartiments d’avant en arrière :


1- Compartiment antérieur: en avant de l’axe trachéal puis des vaisseaux et du
péricarde
2- Compartiment moyen : au niveau de l’axe trachéo-bronchique.
3- Compartiment postérieur ; en arrière de l’axe trachéobronchique.

La topographie d'une tumeur médiastinale peut d'emblée orienter


vers un diagnostic.
III- Clinique 1

 Les tumeurs médiastinales se manifestent le plus souvent


par une symptomatologie en rapport avec la compression,
l’infiltration ou une irritation des différentes structures
anatomiques du médiastin.
 Cette spécificité anatomique implique que les processus
expansifs sans caractère invasif franc qui s’y développent
sont souvent diagnostiqués tardivement ( volumineuse
lésion). Pour les mêmes raisons, restant longtemps
asymptomatiques (40 à 50 % des cas).
III- Clinique 2

Les signes d’appel sont souvent en rapport avec la compression


ou l’infiltration d’un des éléments nobles du médiastin:
 Signes respiratoires : douleurs thoraciques, dyspnée souvent
inspiratoire, cornage, wheesing, toux irritative, hémoptysie…
 Signes circulatoires :syndrome cave supérieur, rarement
syndrome de compression de la veine cave inférieur ou du canal
thoracique.
 Signes neurologiques : syndrome de Claude Bernard Horner,
paralysie récurrenentielle gauche, paralysie d’un nerf
phrénique(hoquet), compression médullaire …
 Signes digestifs: dysphagie souvent tardive
 singes pariétaux : tuméfaction pariétale
 Singes généraux: altération de l’état général, fièvre, prurit
 Association suggestives( ex myasthénie en cas de thymome).
III- Clinique 3

 Syndrome médiastinal antérieur: douleur pré sternale, syndrome


cave supérieur, signes respiratoires majorés par de décubitus dorsal .

 Syndrome médiastinal moyen: toux, dyspnée, dysphonie, atélectasie.

 Syndrome médiastinal postérieur:


Dysphagie, douleurs radiculaires, manifestations sympathiques, compression
médullaire.

 Syndrome médiastinal inférieur:


Hépatomégalie, OMI, circulation collatérale abdominale.
 Le contexte clinique est souvent a- ou pauci-
symptomatique et le syndrome tumoral
médiastinal est mis en évidence par une
radiographie standard ou une TDM thoracique
prescrite pour une autre indication.
IV- Imagerie thoracique

radiographie thoracique de face: opacité de densité


hydrique le plus souvent homogène, a limite externe nette et continue,
convexe vers le poumon, se raccordant en pente douce avec le médiastin et
de limite interne invisible car noyée dans le médiastin. Cette masse refoule
et efface une ou plusieurs lignes du médiastin.

Le cliche de profil permet la localisation dans l’un des trois


compartiments du médiastin dans les plans sagittal (antérieur, postérieur
ou moyen).
D’autres signes permettent également de localiser ces opacités comme
médiastinales :
 signe de la silhouette ;
 signe du défilé cervico-thoracique ;
 signe de la convergence du hile ;
 signe du recouvrement du hile.
 opacité en continuité
avec la silhouette
médiastinale, n’effaçant
ni la ligne para-aortique,
ni le bord supérieur de
l’artère pulmonaire
gauche : masse issue du
médiastin antérieur
(flèche).

[3]
Schéma montrant les lignes médiastinales
 1 : ligne médiastinale
postérieure ; 2 : ligne
médiastinale antérieure ; 3
: ligne para trachéale droite
; 4 : ligne para
œsophagiennes supérieure
; 5 : ligne para azygos ; 6 :
ligne para- œsophagienne
antérieure ; 7 : ligne para-
aortique (et para- sous-
clavière gauche) ; 8 : ligne
para vertébrale droite et
gauche ; 9 : ligne aorto-
pulmonaire.
IV- Imagerie thoracique 2

 La TDM thoracique avec injection du produit de


contraste est l’examen essentiel au diagnostic
permettant la détermination des densités tissulaires,
graisseuses ou liquidiennes, la localisation de la
tumeur, aussi identifie les structures vasculaires et les
différencie d’une structure tissulaire, apprécie la
perméabilité d’un gros tronc vasculaire et les distingue
d’une pathologie vasculaire (ex les anévrismes).
 L’IRM thoracique et vertébrale n’apporte pas un
plus par rapport à la TDM qu’en cas d’analyse d’une
extension intrarachidienne en cas de masses postérieures.
V- ETIOLOGIES PAR TOPOGRAPHIE

V.1- Tumeurs du médiastin antérieur: les lésions du


médiastin antérieur sont largement dominé par les tumeurs du médiastin
antéro- supérieur « tumeur de le loge thymique »

Étiologies :
Goitre plongeant
Tumeurs thymique (20% des tumeurs du médiastin)
Lymphomes
Tératome
Tumeurs germinales malignes
Adénome parathyroidien
V.1.1- Goitre endothoracique

L’extension médiastinale d’un goitre thyroïdien s’observe


dans 10 à 15 % des cas et concerne le plus souvent le
médiastin antérieur. Il faudrait distinguer :

- les goitres cervico-thoraciques, dont la partie essentielle


se trouve dans le cou, la partie endothoracique n'étant
qu'un prolongement.
- les goitres plongeants dont l'essentiel est intra-
thoracique.
- les goitres endothoraciques purs, qui ont perdu toute
connexion avec la thyroïde cervicale.
Clinique

 Sa découverte est souvent fortuite lors d’une simple


radiographie du thorax (40 %). Une symptomatologie
compressive sur l’axe trachéobronchique ou l’axe œsophagien
est cependant souvent révélatrice du goitre (toux, dyspnée
inspiratoire, wheezing, stridor, dysphagie).

 La palpation d'un goitre cervical dont le pôle inférieur ne peut


être accroché au doigt, rencontré dans près de 70% des cas,
signe le diagnostic.

 Typiquement, la tumeur ascensionne à la déglutition.

 La disparition spontanée d'un goitre cervical connu, le


classique goitre avalé, est rare mais typique
Image radiologique du goitre endothoracique

J.Gironet al; pathologie médiastinal


Examens complémentaires
 La radiographie thoracique de face : on
note une opacité médiastinale antéro-supérieure,
partiellement calcifiée, refoulant d'autant plus volontiers la
clarté trachéale d’un côté .

 Le scanner cervico-thoracique est l'examen de


choix, qui permet d'établir la nature thyroïdienne, montre
une masse bien limitée, refoulant sans envahir les vaisseaux
artériels et veineux du médiastin. Elle est de densité
hétérogène (zones de nécrose, des calcifications).

 Il existe peu d’intérêt aux investigations supplémentaires


telle que l’échographie thyroïdienne (supplantée par la
TDM) ou la scintigraphie thyroïdienne (non contributive
dans 40 % des cas, l'absence de fixation en dessous de la
fourchette sternale n'élimine pas le diagnostic de goitre
endothoracique).
 diagnostic est souvent renforcé par la présence soit
d’un syndrome de dysthyroïdie, (dosages sanguins
indispensables des hormones T3, T4, et TSH).

 Le traitement est chirurgical, l’indication opératoire


est formelle dans les situations suivantes :
- suspicion ou confirmation de malignité.
- hyperthyroïdie.
- signes de compression.
V.1.2- Les tumeurs thymiques

 Les tumeurs du thymus sont rares, néanmoins représentent


près de 20% de l'ensemble des tumeurs du médiastin, 50%
des tumeurs du médiastin antérieur. Il s'agit de tumeurs
mixtes, lympho-épithéliales, qui peuvent être
indifféremment bénignes ou malignes.

Les thymomes:
Anatomie pathologique
 Il s'agit d'une tumeur homogène, rose ou grise à la coupe,
volontiers polylobée, développée dans le médiastin antéro-
supérieur. La taille varie de 2 à 20 cm.
 60% sont bien encapsulés,
 30% non encapsulés
 et 10% franchement invasif.
clinique (thymome)

 Le diagnostic fait suite souvent à une découverte


radiologique à l'occasion d'un cliché thoracique (65%).

 les patients consultent, parfois le patient consulte pour un


syndrome médiastinal, et/ou un syndrome para-thymique.

 Les syndromes para-thymiques sont provoquées par une


production d'auto-anticorps par le thymome.

 La myasthénie est la manifestation la plus connue et la plus


fréquente, dont la fréquence est diversement appréciée
entre 15 et 75%. Inversement, en cas de myasthénie, on
découvre un thymome chez 20% des patients.
Examens complémentaires

 La radiographie thoracique montre une opacité


médiastinale antéro-supérieure.

 La TDM thoracique permet de décrire la


topographie exacte de la tumeur et ses relations
avec les organes de voisinage.

 Il faut envisager de façon systématique


l'électromyogramme et le dosage des Ac anti
récepteurs de l'acétylcholine, afin de dépister une
éventuelle myasthénie frustre.
TDM thoracique avec
injection de PDI:
 masse tissulaire du
médiastin antérieur
reproduisant
grossièrement la
morphologie bilobée du
thymus : thymome
encapsulé.

[3]
TDM thoracique avec
injection de produit de
contraste :
 volumineuse masse
tissulaire hétérogène du
médiastin antérieur
refoulant les vaisseaux
sans les envahir, dont le
tronc veineux
brachiocéphalique
gauche (flèche) :
thymome encapsulé.

[3]
TDM thoracique avec
injection de produit de
contraste :
 masse lobulée
hétérogène du médiastin
antérieur: carcinome
thymique.

[3]
 Le thymome peut être de nature bénigne ou maligne. Une fois
le diagnostic suspecté, la question essentielle est l’extirpabilité
de la lésion.

 Il n’existe pas d’indication à réaliser une ponction biopsie


transpariétale si la lésion est jugée extirpable. En effet, un tel
geste expose au risque de dissémination tumorale et de
rechute précoce de la maladie sur le trajet de ponction.

 Si, en revanche, l’infiltration médiastinale rend la lésion


inextirpable, il faut obtenir un diagnostic de certitude par une
biopsie chirurgicale de la lésion (médiastinoscopie ou
vidéothoracoscopie) pour envisager une stratégie
thérapeutique médicale (radio —chimiothérapie).
Traitement

 La base du traitement est l’exérèse chirurgicale. Le


facteur pronostique essentiel est le caractère complet
de l’exérèse (R0) sans effraction tumorale,
emportant le thymome, toute la loge thymique, ainsi
que la graisse médiastinale antérieure en avant des
deux nerfs phréniques.

 En cas d’une tumeur non encapsulée, un traitement


complémentaire par chimiothérapie et/ou
radiothérapie est indiqué
V.1.3- Les tératomes

 Les tératomes sont une variété bénigne des tumeurs extra-


gonadiques issues des feuillets embryonnaires (endoderme,
mésoderme et ectoderme). La masse tumorale contient
volontiers de la peau, des phanères ou certaines muqueuses.
 Le plus souvent, il s’agit d’une lésion asymptomatique de
découverte radiologique fortuite. Elles peuvent aussi se
révéler par des manifestations de compression.
 Le diagnostic est le plus souvent fait à l’imagerie TDM et doit
conduire à l’indication d’exérèse chirurgicale d’emblée. Il n’y a
pas lieu de réaliser un geste invasif préalable.

 Le traitement est chirurgical.


V.1.4- Tumeurs germinales malignes du
médiastin

 doivent être recherchées d’autant plus volontiers qu’il s’agit d’un


adulte jeune (20—35 ans) de sexe masculin.

 On en distingue deux grands types : les séminomes et les tumeurs


dites non séminomateuses.

 Il s’agit souvent à l’imagerie de volumineuses tumeurs du médiastin


antérieur (environ 10 cm de grand axe) découvertes sur l’apparition
d’une douleur thoracique (50 %) avec altération de l’état général.

 La TDM Thoracique révèle une volumineuse tumeur infiltrant le


médiastin antérieur volontiers hétérogène avec multiples plages de
nécrose.
 Tumeur germinale séminomateuse (séminome):
tumeur maligne survenant chez l’homme jeune.

 Tumeurs germinales « non séminomateuses »


(TGNS) regroupent les carcinomes embryonnaires, les
tumeurs vitellines et les choriocarcinomes.
Compte tenu de leur caractère rapidement évolutif le diagnostic
des tumeurs vitellines et les choriocarcinomes doit être fait
rapidement.
Il existe deux marqueurs sériques essentiels des TGNS
 Alpha-foeto-protéine (AFP) élevée dans les tumeurs vitellines
 hormone gonadotrophine chorionique et plus précisément sa
sous-unité bêta (ßHCG) élevée dans les choriocarcinomes
 Le dosage des marqueurs sériques ( alpha-foetoprotéine,
béta HCG) est fondamental. Une forte élévation de l’un
de ces marqueurs tumoraux suffit au diagnostic positif
sans nécessiter de preuve histologique.

 Si les marqueurs tumoraux sont négatifs, il faut envisager


une biopsie pour analyse histologique (ponction biopsie à
l’aiguille, voire biopsie chirurgicale par médiastinotomie
antérieure).
 La chirurgie des tumeurs germinales n’est indiquée
qu’après la fin du traitement médical oncologique
(polychimiothérapie) et réalise l’exploration et l’ablation
d’une éventuelle maladie résiduelle médiastinale.
V.1.5- Lymphomes médiastinaux

 La loge thymique est le site de prédilection des


lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens.
 Devant une masse médiastinale antérieure infiltrante au
scanner, le diagnostic de lymphome est volontiers
suspecté sur le terrain (adulte jeune) et les signes
cliniques qui l’accompagne (altération de l’état général,
asthénie, fièvre au long cours, sueurs nocturnes, prurit).
 À l’examen clinique, la palpation d’adénopathies
périphériques est un excellent élément d’orientation
diagnostique.
 Une élévation des LDH est un argument supplémentaire
en faveur du diagnostic de lymphome.
 La maladie de hodgkin:
Plus de la moitié des maladies de Hodgkin ont une
localisation médiastinale au moment de leur
diagnostic.
 L'affection touche l'adulte jeune, avec une légère
prédominance féminine.
 Il existe souvent des signes d'appel d'ordre général :
fièvre au long cours, asthénie, prurit. La
symptomatologie d'origine locorégionale est non
spécifique : toux, dyspnée. Les signes de
compression locorégionaux comme le syndrome cave
sont rares.
 Un élément d'orientation biologique classique est la
découverte d'une lymphopénie avec éosinophilie.
 Lymphome hodgkinien
infiltrant.

[4]
 Les lymphomes non hodgkiniens représentent
deux tiers des lymphomes médiastinaux. Le pic de
fréquence se situe entre 25 et 35 ans avec une légère
prédominance féminine. Outre, les signes généraux
communs avec la maladie de Hodgkin, les
répercussions loco-régionales sont plus prononcées
puisqu'il s'agit d'une tumeur à croissance rapide ; le
syndrome cave est présent dans la moitié des cas.
 Une ponction biopsie à l’aiguille sous guidage scannographique est
envisageable lorsque le diagnostic de lymphome est suspecté.
Cependant, son manque de rentabilité fait préférer actuellement la
réalisation de larges biopsies chirurgicales (possibilité
l’immunomarquages et de biologie moléculaire) soit par une
médiastinotomie antérieure, soit par une vidéothoracoscopie.
 La biopsie exérèse d’une adénopathie périphérique lorsqu’elle est
présente, permet un prélèvement à visé histologique moins invasif.
 Le traitement de la maladie de hodgkin repose sur une poly
chimiothérapie, l’association d’une radiothérapie dans les formes
localisées sus diaphragmatique.
 Le Traitement des lymphomes malin non hodgkinien est fonction
d’âge, du staging, la cytogénétique et la biologie moléculaire.
.
Classification de Ann Arbor « modifiée »

Stade Extension de la maladie


 Stade I Un seul territoire ganglionnaire atteint
 Stade II Plus de deux territoires ganglionnaires atteints mais tous
situés du même côté du diaphragme
 Stade III Plus de deux territoires ganglionnaires atteints et situés
des deux côtés du diaphragme
 Stade IV Atteinte médullaire ou viscérale (d’origine hématogène)
Sigle Classification clinico-biologique
 A: Absence de signe clinique d’évolutivité
 a: Présence d’au moins un des signes cliniques d’évolutivité
 B: Absence de syndrome inflammatoire
 b: Présence d’un syndrome inflammatoire
 X: Présence d’une masse bulky
 E: Présence d’une atteinte viscérale de contiguïté
V.2- TUMEURS DU MEDIASTIN MOYEN

Les lésions du médiastin moyen sont le plus souvent


d’origine ganglionnaire :

Etiologies
 Adénopathies bénignes ou malignes
 Kyste broncho géniques
 Kyste pleuro péricardique
 Tumeurs digestives
 Anomalies vasculaires
V.2.1- Les adénopathies médiastinale

 Le médiastin moyen a une richesse particulièrement


prononcée en relais lymphatiques.
 Les principales étiologies à discuter en cas de formation
tumorale à ce niveau sont les suivantes :
- sarcoïdose
- tuberculose ganglionnaire
-lymphome hodgkinien ou non hodgkinien
-métastase d'un cancer viscéral: Les deux étiologies
prédominantes sont: les cancers bronchiques primitifs et le
carcinome à cellules claires du rein.
- malade de CASTELMAN : il s'agit d'une hyperplasie
lymphoïde pseudo-tumorale bénigne, d'étiologie
indéterminée.
V.2.2- Kyste broncho génique

 C’est la malformation kystique d’origine embryonnaire la


plus fréquente, découvert fortuitement à l’imagerie le
plus souvent, l’apparition de symptômes (douleur, toux,
dyspnée, syndrome septique ou hémoptysie) signe une
complication de type septique ou fissuraire dans l’arbre
bronchique.
 À la radiographie du thorax, on découvre une masse
arrondie bien délimitée, homogène, d’aspect liquidien du
médiastin moyen. La TDM Thoracique suffit à affirmer le
diagnostic en objectivant une lésion kystique au contact
de l’arbre aérien, volontiers para trachéale ou sous
carénaire.
 Le traitement du kyste broncho-génique est l’exérèse
chirurgicale.
[4]
V.2.3- Le kyste pleuro-péricardique

 Le kyste pleuro-péricardique qui représentent 5 à 10 %


de l’ensemble des tumeurs médiastinales, est une
malformation d’origine embryonnaire par défaut de
cloisonnement du sac péricardique, il est
asymptomatique chez l’adulte dans la quasi-totalité des
cas.
 L’imagerie radiologique et TDM affirme le diagnostic
en montrant une image kystique de l’espace cardio-
phrénique.
 Compte tenu de l’absence de symptômes et de son
caractère bénin, il n’y’a pas d’indication chirurgicale.
V.3- TUMEURS DU MEDIASTIN
POSTERIEUR

 Les masses médiastinales postérieures sont


principalement d’origine nerveuse (75% des tumeurs du
médiastin postérieur, 20 % de l’ensemble des lésions
primitives du médiastin ).

 L’anévrismes de l’aorte thoracique descendante, les


méningocèles, les lésions ganglionnaires d’origine
lymphomateuse, l’hématopoïèse extramédullaire,
beaucoup plus rare… sont aussi d’autres causes de
masses médiastinales postérieures.
Les tumeurs neurogènes

Elles se développent typiquement dans la gouttière para


vertébrale, au contact de l'articulation costo-vertébrale.

Elles sont le plus souvent bénignes, notamment chez le


patient adulte, alors que 40 % des tumeurs de l’enfant de
moins de cinq ans sont malignes.

Les tumeurs neurogènes du médiastin postérieur dérivent


essentiellement de trois origines :
 les gaines des nerfs myélinisés, les cellules nerveuses
sympathiques, et les cellules chromaffines. Pour chaque
type de tumeur, il existe une variante bénigne et une
variante maligne.
 Tumeurs neurogènes du  Le schwannome est de loin
médiastin postérieur. la lésion la plus
fréquemment rencontrée.
 Les neurofibromes sont
typiquement associés à la
neurofibromatose de Von
RECKLINGHAUSEN : il
s'agit de lésions multiples
accompagnées de lésions
cutanées.
 Les sympatomes et les
sympatoblastomes se
rencontrent exclusivement
chez l'enfant.
 Les para-gangliomes sont
exceptionnels
 La radiographie du thorax montre typiquement une
opacité ronde à bord net, plaquée contre la colonne
vertébrale.

 La tomodensitométrie confirme une tumeur plaquée


au niveau de l'angle costo-vertébral, située en sous-
pleural. Le plus souvent sa texture est homogène.

 L’IRM thoracique et rachidienne est une option et


s’impose lorsqu’il existe une suspicion de prolongement
intrarachidien. .
[6]
Traitement

 Le traitement est bien entendu chirurgical.

 Pour de petites tumeurs, inférieures à 3 cm,


la vidéo chirurgie peut être un abord
élégant.

 En cas de prolongement intrarachidien,


l'intervention est conduite de façon conjointe par le
chirurgien thoracique et le neurochirurgien.
Orientation diagnostique en pratique
antérieur moyen postérieur

Supérieur - Goitre plongeant Adénopathies Tumeurs


- Lésion lymphomes neurogènes
parathyroidiènne
- Tumeurs
thymiques

Moyen Tératomes Adénopathies Tumeurs


Tumeurs Kystes neurogènes
gérminales bronchogenique
Lymphomes
Thymomes

inférieur Kyste Kystes pleuro Tumeurs


pleuropéricardique péricardiques neurogène
lipomes
VI- Quelle approche diagnostique en
pratique

Les moyens de la preuve histologique pour les tumeurs


du médiastin antérieur
 dosage de l’alpha1-foeto-protéine et des béta HCG
 ponction transpariétale à l’aiguille
 courte médiastinotomie antérieure, dans le 2ème
espace intercostal antérieur
 chirurgie à visée diagnostique et en même temps
d’exérèse (n’est envisageable que si la tumeur semble
parfaitement limitée sur le scanner)
Pour les tumeurs du médiastin moyen
 médiastinoscopie : c’est l’examen de référence pour le
diagnostic des adénopathies médiastinales dont la
sensibilité et la spécificité sont de l’ordre de 100%.
 la ponction trans bronchique à l’aiguille per
endoscopique écho guidée: cette technique n’a cependant
de valeur qu’en cas de mise en évidence de cellules
malignes
ATTENTION : si l’hypothèse d’un lymphome est envisagé,
la ponction à l’aiguille ne permet pas d’obtenir une
quantité de tissu suffisante et c’est la médiastinoscopie
qui reste la règle.
Pour les tumeurs du médiastin postérieur
 ponction transpariétale à l’aiguille
 ponction trans- oesophagienne à l’aiguille per
endoscopique écho guidée.
 chirurgie à visée diagnostique et en même temps
d’exérèse (n’est envisageable que si la tumeur semble
parfaitement limitée sur l’imagerie).
Bibliographie

1- F. Droueta, X. Cahub, Y. Pointreauc, F. Denisd, M.-


A. Mahéa, Lymphomes malins non hodgkiniens,
Cancer/Radiothérapie 14 Suppl. 1 (2010) S210–S229
2- Tumeurs épithéliales thymiques, référentiel du
réseau RYTHMIC. Edission 2016.
3- Gaubert JY, Cohen F, Vidal V, Louis G, Moulin G,
Bartoli JM, et al. Imagerie des tumeurs du
médiastin. Rev Pneumol Clin2010;66:17—27.
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médiastin. Rev Pneumol Clin 2010;66:3—16.
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Gandois,J.- P. Senac, G. Durand, J. Berjaud.
Imagerie thoracique de l’adulte et de l’enfant,
chapitre 5,Pathologie médiastinale. Elsevier Masson SAS
2012.
7- opacités et masses intrathoraciques de l’adulte et de
l’enfant, Item 203, collège des enseignants de pneumologie
2017.

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