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COURS DE DROIT
Introduction
Le droit des biens peut être défini comme étant l’ensemble des règles
juridiques qui encadre les biens. Autrement dit, il s’agit de la partie du droit
objectif qui définit ce qu’est un bien, les différents types de bien et les droits
portants sur les biens.
Le mot « bien » renvoie aux choses et aux droits portants sur ces choses.
Les choses sont les objets pouvant procurer un avantage, ayant une utilité pour
l’homme et qui sont susceptibles d’appropriation privé : chaise, maison,
invention, etc. Ainsi, les situations qui sont des choses (accident ou amour) ne sont
pas des choses pouvant être des biens. Il en est de même pour les services qui
sont des choses mais pas des objets. Il en est encore de même des choses non
utiles comme les choses abandonnées (devenue sans valeur et non appropriée). Ne
sont pas non plus des biens, les choses en quantité abondante (l’air ambiant ou la
chaleur du soleil) et les choses dans le domaine public qui ne sont pas
Les droits (subjectifs) sont des prérogatives que l’Etat octroie aux
personnes juridiques : des avantages ou des pouvoirs juridiques. En l’occurrence,
il s’agit des droits patrimoniaux réels, c’est-à-dire des droits subjectifs portants
sur les choses susmentionnées : droit de propriété, droit d’usufruit, etc. Pour
certains auteurs, il s’agit aussi des droits patrimoniaux personnels (mais cela est
contesté par une autre partie de la doctrine). Par conséquent les droits
Le droit des biens peut être scindé en deux grandes catégories : le droit
civil des biens et le droit administratif des biens. Alors que la seconde catégorie
contient les règles qui régissent les biens publics, la première contient les règles
qui régissent les biens appartenant ou pouvant appartenir aux personnes privés.
S’agissant particulièrement du droit civil des biens qui nous intéresse pour ce
cours, il se subdivise lui-même en droit commun des biens et en droit spécial des
biens (droit de la propriété intellectuelle, droit des régimes matrimoniaux, droit des
successions, droit sociétés, droit des entreprises en difficulté). C’est seulement le droit
civil commun des biens que nous allons étudier dans le cadre de ce cours car le
droit civil spécial des biens s’étudie dans d’autres matières du droit.
Les sources du droit civil des biens sont nombreuses et variées. Mais on
peut les étudier en les répartissant en deux catégories : sources écrites et
sources non-écrites.
Les sources écrites sont toutes les règles écrites, qui sont contenues dans
les lois lato sensu. Il s’agit concrètement de certains textes du bloc de
constitutionalité d’une part : Constitution, la Déclaration Universelle des Droits
de l’Homme, la Déclaration des Droits de l’Hommes et du Citoyens et la Charte
Africaine des Droit de l’Homme et des Peuples. Il s’agit d’autre part, du bloc de
légalité : le code civil ancien, le code civil nouveau (régimes matrimoniaux,
successions et libéralités), les textes relatifs à la propriété intellectuelle, etc. Il
s’agit enfin du bloc règlementaire qui contient les décrets et les arrêtés
applicables aux biens.
A cote des sources écrites, nous avons dit qu’il y a des sources non écrites.
Il s’agit ici de la coutume, de la jurisprudence et de la doctrine.
Les biens encadrés par le droit civil des biens sont nombreux et variés.
Pour bien les étudier, il convient de la ranger par catégorie selon les divers
critères fournis par le législateur ou par la doctrine. Ainsi, on a d’une coté les
biens classés sur la base de leurs caractéristiques physiques (titre 1) et de l’autre
côté, les biens classés sur la base de leurs caractéristiques non physiques (titre
2).
(Section 3).
Les biens qui sont meubles le sont, soit en vertu de leur nature, soit parce
que la loi leur attribue cette qualité (art 527 CCA). A cette classification légale
des meubles, la doctrine, s’appuyant sur la jurisprudence ajoute une troisième
catégorie de meubles : le meuble pas anticipation.
S’agissant d’abord des biens meubles par nature, ils sont légalement
définis comme étant des biens (des corps ou des choses matérielles) qui peuvent être
déplacés ou qui peuvent se déplacer eux-mêmes (art 528 CCA). Dans le premier
cas on parle de chose inanimée alors que dans le second, on parle de chose
animée. Il s’agit concrètement des choses que l’homme ou la nature peut
déplacer d’une part : voiture, chaise, argent, livres, etc. Il s’agit, d’autre part, des
choses qui peuvent se déplacer elles-mêmes comme les animaux et les robots.
Ainsi, les biens qui ne peuvent, ni se déplacer, ni être déplacés ne sont pas
des biens meubles par nature. Il en est de même des biens qui sont des meubles
mais pas en vertu de leur caractère physique et mobile.
Pour ce qui est ensuite des biens par détermination de la loi, il faut
d’abord dire qu’il ne s’agit pas de biens meubles par nature. En effet, la qualité
de meuble ne leur est pas donnée en vertu de leur nature physique et mobile. Il
s’agit donc de tout ce qui n’est, ni immeuble, ni meuble par nature : les
obligations juridiques, les actions portant sur des sommes d’argent, les actions
portant sur des meubles, les titres sociaux, les rentes perpétuelles les fonds
S’agissant enfin des meubles par anticipation, on peut les définir comme
étant des immeubles qui vont devenir des meubles que l’on traite juridiquement
comme des meubles alors qu’ils sont encore immeubles. C’est par exemple le
cas de la vente des récoltes sur pied, des arbres à abattre ou des minerais à
extraire. Ces biens sont des immeubles par nature. Lorsqu’ils sont détachés du
fond, ils deviennent des meubles par nature. Mais lorsqu’ils sont encore
rattachés au fond et qu’ils sont destinés à en être séparés, la jurisprudence leu
attribue le statut de meubles par anticipation.