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COURS DE DROIT

CIVIL DES BIENS

KOUGBENOVI Dan Foli

Président du cabinet Excellence Juridique ; Directeur juridique de l’ONG


Monde Nouveau, consultant au Cabinet d’expertise comptable Lead Finance
and Advisory et Responsable litige du syndicat des travailleurs OUST ;

Doctorant PhD 3 l’Université de Lisala (UNILIS), chercheur affilié au


Centre International de Recherche pluridisciplinaire (CIREP) de l’UNILIS et
enseignant en droit privé.

Année universitaire 2023-2024

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Introduction

I- La définition du droit civil des biens

Le droit des biens peut être défini comme étant l’ensemble des règles
juridiques qui encadre les biens. Autrement dit, il s’agit de la partie du droit
objectif qui définit ce qu’est un bien, les différents types de bien et les droits
portants sur les biens.

Le mot « bien » renvoie aux choses et aux droits portants sur ces choses.
Les choses sont les objets pouvant procurer un avantage, ayant une utilité pour
l’homme et qui sont susceptibles d’appropriation privé : chaise, maison,
invention, etc. Ainsi, les situations qui sont des choses (accident ou amour) ne sont
pas des choses pouvant être des biens. Il en est de même pour les services qui
sont des choses mais pas des objets. Il en est encore de même des choses non
utiles comme les choses abandonnées (devenue sans valeur et non appropriée). Ne
sont pas non plus des biens, les choses en quantité abondante (l’air ambiant ou la
chaleur du soleil) et les choses dans le domaine public qui ne sont pas

appropriables par des personnes privées.

Les droits (subjectifs) sont des prérogatives que l’Etat octroie aux
personnes juridiques : des avantages ou des pouvoirs juridiques. En l’occurrence,
il s’agit des droits patrimoniaux réels, c’est-à-dire des droits subjectifs portants
sur les choses susmentionnées : droit de propriété, droit d’usufruit, etc. Pour
certains auteurs, il s’agit aussi des droits patrimoniaux personnels (mais cela est
contesté par une autre partie de la doctrine). Par conséquent les droits

extrapatrimoniaux ne sont pas des biens.

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Le droit des biens peut être scindé en deux grandes catégories : le droit
civil des biens et le droit administratif des biens. Alors que la seconde catégorie
contient les règles qui régissent les biens publics, la première contient les règles
qui régissent les biens appartenant ou pouvant appartenir aux personnes privés.
S’agissant particulièrement du droit civil des biens qui nous intéresse pour ce
cours, il se subdivise lui-même en droit commun des biens et en droit spécial des
biens (droit de la propriété intellectuelle, droit des régimes matrimoniaux, droit des
successions, droit sociétés, droit des entreprises en difficulté). C’est seulement le droit

civil commun des biens que nous allons étudier dans le cadre de ce cours car le
droit civil spécial des biens s’étudie dans d’autres matières du droit.

II- Les sources du droit civil des biens

Les sources du droit civil des biens sont nombreuses et variées. Mais on
peut les étudier en les répartissant en deux catégories : sources écrites et
sources non-écrites.

Les sources écrites sont toutes les règles écrites, qui sont contenues dans
les lois lato sensu. Il s’agit concrètement de certains textes du bloc de
constitutionalité d’une part : Constitution, la Déclaration Universelle des Droits
de l’Homme, la Déclaration des Droits de l’Hommes et du Citoyens et la Charte
Africaine des Droit de l’Homme et des Peuples. Il s’agit d’autre part, du bloc de
légalité : le code civil ancien, le code civil nouveau (régimes matrimoniaux,
successions et libéralités), les textes relatifs à la propriété intellectuelle, etc. Il
s’agit enfin du bloc règlementaire qui contient les décrets et les arrêtés
applicables aux biens.

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A cote des sources écrites, nous avons dit qu’il y a des sources non écrites.
Il s’agit ici de la coutume, de la jurisprudence et de la doctrine.

Il ressort des sources susmentionnées que les règles juridiques qui


encadrent les biens disposent essentiellement sur les différents types de biens
(Première partie) et sur les droits pouvant être exercés sur ces biens (Deuxième
partie).

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PREMIERE PARTIE : LA TYPOLOGIE DES BIENS

Les biens encadrés par le droit civil des biens sont nombreux et variés.
Pour bien les étudier, il convient de la ranger par catégorie selon les divers
critères fournis par le législateur ou par la doctrine. Ainsi, on a d’une coté les
biens classés sur la base de leurs caractéristiques physiques (titre 1) et de l’autre
côté, les biens classés sur la base de leurs caractéristiques non physiques (titre
2).

Titre 1 : Les biens classés sur la base de leurs


caractéristiques physiques
Le critère des caractéristiques physiques permet de classer les biens des
façon suivantes : biens meubles et biens immeubles (chapitre 1), biens corporels
et biens incorporels (chapitre 2), biens interchangeables et bien non
interchangeables (chapitre 3).

Chapitre 1 : Les biens meubles et les biens immeubles

La classification bien meuble et bien immeuble est clairement issue du


code civil gabonais ancien. Le texte de référence, l’article 516, dispose que : «
Tous les biens sont meubles ou immeubles ». Les nombreuses autres
dispositions qui suivent régissent les concepts de bien meuble (Section 1) et bien
immeuble (Section 2). Ainsi, après les avoir présentés et analysés dans cet ordre,
nous ferons la distinction entre les biens meubles et les biens immeubles

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(Section 3).

Section 1 : Le concept de bien meuble

Les biens qui sont meubles le sont, soit en vertu de leur nature, soit parce
que la loi leur attribue cette qualité (art 527 CCA). A cette classification légale
des meubles, la doctrine, s’appuyant sur la jurisprudence ajoute une troisième
catégorie de meubles : le meuble pas anticipation.

S’agissant d’abord des biens meubles par nature, ils sont légalement
définis comme étant des biens (des corps ou des choses matérielles) qui peuvent être
déplacés ou qui peuvent se déplacer eux-mêmes (art 528 CCA). Dans le premier
cas on parle de chose inanimée alors que dans le second, on parle de chose
animée. Il s’agit concrètement des choses que l’homme ou la nature peut
déplacer d’une part : voiture, chaise, argent, livres, etc. Il s’agit, d’autre part, des
choses qui peuvent se déplacer elles-mêmes comme les animaux et les robots.

Ainsi, les biens qui ne peuvent, ni se déplacer, ni être déplacés ne sont pas
des biens meubles par nature. Il en est de même des biens qui sont des meubles
mais pas en vertu de leur caractère physique et mobile.

Pour ce qui est ensuite des biens par détermination de la loi, il faut
d’abord dire qu’il ne s’agit pas de biens meubles par nature. En effet, la qualité
de meuble ne leur est pas donnée en vertu de leur nature physique et mobile. Il
s’agit donc de tout ce qui n’est, ni immeuble, ni meuble par nature : les
obligations juridiques, les actions portant sur des sommes d’argent, les actions
portant sur des meubles, les titres sociaux, les rentes perpétuelles les fonds

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entrepreneurials et les droits de la propriété intellectuelle (art 529 CCA).

S’agissant enfin des meubles par anticipation, on peut les définir comme
étant des immeubles qui vont devenir des meubles que l’on traite juridiquement
comme des meubles alors qu’ils sont encore immeubles. C’est par exemple le
cas de la vente des récoltes sur pied, des arbres à abattre ou des minerais à
extraire. Ces biens sont des immeubles par nature. Lorsqu’ils sont détachés du
fond, ils deviennent des meubles par nature. Mais lorsqu’ils sont encore
rattachés au fond et qu’ils sont destinés à en être séparés, la jurisprudence leu
attribue le statut de meubles par anticipation.

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