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Dr.

KAZI-TANI Lotfi Mustapha


Université de Tlemcen – Département d’Agronomie

Sol et Systèmes de Culture

1) Le sol et la culture
2) Profil cultural
3) Rapport entre système de production et système de culture
4) Les éléments fondamentaux des systèmes de culture
 Les types de cultures (sarclée, épuisante, étouffante, améliorante,….)
 La rotation
 L’assolement
 La jachère
 L’itinéraire technique
5) Le fonctionnement d’une parcelle cultivée (l’agroécosystème)
6) L’organisation d’un système de culture
 Contraintes de l’exploitation
 Etablissement du calendrier cultural
7) Système de culture et sol
 Le profil cultural
 Description du profil cultural
 Examen de la fertilité du sol
 Examen de l’activité biologique du sol
8) Les systèmes de production et relation avec le système de culture, cas concrets des systèmes
algériens.

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Profil cultural

Définition
Le profil cultural est l’ensemble constitué par la superposition de couches de terre individualisées par
l’intervention des instruments de culture, les racines des végétaux et les facteurs naturels réagissant
à ces actions.

Le profil cultural permet :

 D’apprécier les relations entre l’état physique du sol, les techniques culturales utilisées (travail du
sol) et le système racinaire des cultures. C’est donc un outil d’aide à la décision.
 De comprendre certains accidents de végétation (tâche de végétation déficiente) ou certains
dysfonctionnements dans la mauvaise décomposition de la matière organique ou stagnation
d’eau. C’est donc un outil de diagnostique.

Principales observations

Les observations des couches du profil cultural portent essentiellement sur :

 Présence ou absence de certaines efflorescences salines


 Epaisseur des couches
 L’état d’humidité
 La texture
 La structure et la présence d’accidents structuraux (semelle de labour)
 L’évolution et la répartition de la matière organique
 Comportement des racines leur forme, leur répartition leur abondance, leur état sanitaire sont
autant d’éléments pouvant caractériser le milieu.

Les limites d’ATTERBERG

Les différents états du sol : Le sol se présente sous des états différents suivant son humidité.
Les modifications de l’humidité du sol agissent principalement sur trois propriétés physiques : la
cohésion, l’adhésivité et la plasticité.

La cohésion c’est la propriété qui permet aux particules d’un corps de rester associées les
unes aux autres. L’état cohérent d’un sol correspond à la terre sèche à condition que celle-ci
renferme suffisamment de substances colloïdales. Un sol cohérent possède une résistance
relativement élevée à la rupture, et n’adhère ni aux outils ni aux doigts.

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L’adhésivité est l’aptitude que présente la terre, pour un certain degré d’humidité, d’adhérer
aux objets notamment les instruments aratoires. Cette propriété est d’autant plus développée que le
sol est plus riche en argile et en limon.

La plasticité est la propriété que montre le sol, également à un certain degré d’humidité, de
subir une déformation sans que l’on constate de rupture, et de rester dans sa nouvelle forme. Si le
sol s’humidifie encore plus son état change et devient liquide boueux.

Les limites d’ATTERBERG : Selon le taux d’humidité, le sol peut être solide, plastique ou alors
liquide (boueux). Le passage de l’état solide à l’état plastique puis à l’état liquide a été étudié par
ATTERBERG qui a défini par des tests la limite inférieure et la limite supérieure de la plasticité.

La limite de plasticité (W P), c'est-à-dire le passage de l’état cohérent et résistant à l’état plastique
suite à une humectation, est caractérisée par l’humidité minimale pour laquelle on peut former un
bâtonnet de 3mm d’épaisseur dans des conditions standard.

La limité de liquidité (WL), est définie grâce à un sillon tracé avec une spatule en forme de V dans la
terre humide placée au fond d’une coupelle s’efface après un certain nombre de chocs.

On appelle indice de plasticité la différence existant entre les degrés d’humidité des limites inférieure
et supérieure de plasticité.

I P =W L−W P

L’indice IP varie de 4, pour les sols très sablonneux, à 25, pour les sols argileux. Cet indice permet de
d’apprécier la quantité d’eau qui peut être absorbée par le sol pendant qu’il reste plastique.

L’utilisation des limites d’ATTERBERG dans le domaine du travail du sol est très importante, comme le
choix de la teneur en eau à laquelle il faut travailler un sol donné et de fournir les conditions
nécessaires d’intervention.

Les limites d’Atterberg sont déterminées grâce l’appareil de Casagrande :

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L’appareil de CASAGRANDE portant un échantillon de sol préparé avec une


rainure (ou sillon) au milieu.

Limite de retrait : Quand on dessèche le sol, on constate que celui-ci diminue de volume. Il
se contracte et peut se crevasser ; à ce stade la variation du volume est égale à la quantité d’eau
éliminée. Arrivé à une certaine humidité le sol ne se contracte pratiquement plus ; cette humidité
représente la limite de retrait. La variation de volume, ou de retrait, est d’autant plus importante que
le sol est riche en colloïdes (argiles, humus) et elle dépend également de la nature de l’argile : elle est
minima pour une kaolinite et maxima pour une montmorillonite.

Comportement du sol aux différents états :

Les propriétés du système terre/eau sont extrêmement compliquées, car elles changent à mesure
que le système subit des efforts. Les particules constituant le sol ont tendance à s’orienter sous
l’effet de ces efforts ; ils constituent alors de petites lamelles superposées perpendiculaires à la
direction de l’effort. Ceci est du essentiellement à la forme en feuillet des constituants du sol
particulièrement les argiles qui tendent à se disposer parallèlement les uns aux autres sous
l’influence d’une pression.

À l’état plastique, les particules de la terre sont séparées par des films d’eau et agissent ainsi comme
de véritables lubrifiants. Sous l’influence d’un effort, les particules se déplacent tout en conservant
leur cohésion grâce à l’attraction qu’elles exercent les unes aux autres et aussi grâce à la tension
superficielle du liquide.

La tension superficielle d’un liquide se définit comme suit : deux molécules d’un même liquide en contact
exercent une force attractive.

Ce sont ces films d’eau qui semblent permettre, à condition qu’ils restent minces, l’adhérence de
fragments de terre les uns aux autres ou aux objets aratoires. L’adhésivité intervient aussi dans le
phénomène d’arrachement.

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Après dessiccation du sol, la cohésion augmente et l’adhésivité diminue d’une manière


proportionnelle à la quantité d’eau évaporée. Un sol cohérent accroît la résistance à la traction car il
n’y a plus lubrification par le film d’eau, mais un frottement rugueux.

Choix des états favorables aux différents travaux :

Le travail du sol vise, en théorie à assurer, sur tout le profil une structure convenable compte tenu
des exigences de la plante à cultiver, il sera donc fonction de l’état du sol.

Les instruments employés doivent en règle générale conduire à deux résultats :

 Accroître la porosité ;

 Établir une proportion correcte d’agrégats stables.

Les résultats obtenus sont fonction de la cohésion du sol et de sa plasticité. La comparaison de ces
deux paramètres permet de préciser, dans les divers cas, les conditions optima de travail. Elles se
situent pour des terres franches aux environs de 20% d’humidité ; ce taux s’accroît pour les sols
argileux. Les sols plus ou moins sablonneux, au contraire, peuvent se travailler à des taux d’humidité
assez bas et restent accessibles avec une marge beaucoup plus large.

Tout travail effectué hors des conditions optimales risque d’avoir des répercussions défavorable et
durable. Si les premiers décimètres du sol ont été mal préparés, les mouvements ultérieurs de l’eau
et de l’air dans les couches sous-jacentes peuvent être gravement perturbés.

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2ème PARTIE : Système de culture

Notions de système de culture, système d’élevage et système de production :

Ils représentent l’ensemble des techniques et des pratiques mises en œuvre par l’agriculteur dans
son processus de production. Ils permettent de caractériser la production animale et la production
végétale au sein de l’exploitation.

Le système de culture : correspond à l’ensemble des modalités techniques mises en œuvre sur
des parcelles traitées de manière identique. Chaque système de culture se définit par :

I. La nature des cultures et leur ordre de succession


II. Les itinéraires techniques appliqués à ces différentes cultures, ce qui inclut le choix des
variétés.

Le système d’élevage : est le mode d’exploitation des ressources végétales d’un espace donné
par des animaux dans des conditions compatibles avec les objectifs de l’agriculteur et avec les
contraintes du milieu.

Le système de production : est l’ensemble structuré des facteurs de production combinés entre
eux pour assurer une production végétale et/ou une production animale en vue de satisfaire les
objectifs des responsables de production, en l’occurrence l’exploitant agricole et sa famille.

Les éléments du système de culture :

Il se caractérise par : l’assolement – la rotation – l’itinéraire technique.

L’assolement : est le mode de combinaisons et la répartition spatiale des différentes soles sur
une même exploitation. Il vise à diversifier la production agricole et augmenter la biodiversité dans le
système de production.

La rotation : est l’ordre de succession des cultures sur la même parcelle. Elle correspond à
une répartition des cultures dans le temps. La rotation est une nécessité technique car chaque
espèce modifie le milieu environnant (en relation avec la notion du précédent cultural) et la
succession d’espèces différentes évite de trop modifier dans une seule direction les conditions du
milieu.

L’itinéraire technique : est la suite logique et ordonnée d’opérations culturales appliquées à


une culture ou une association de culture.

L’organisation d’un système de culture :

L’organisation du système de culture doit permettre la réalisation de l’assolement, de la rotation et


des itinéraires techniques choisis, dans les conditions les plus favorables. On doit donc d’abord
apprécier les contraintes de l’exploitation qui vont influencer l’organisation de son travail.

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Parcellement de l’exploitation : il représente la répartition des parcelles 1 de l’exploitation. Les


parcelles se caractérisent par : leur superficie – leur forme – leur accessibilité (voirie, pente,…).

Le parcellement influence beaucoup le temps des travaux. Cependant, un morcellement excessif,


suite aux successions (héritage), est préjudiciable pour l’agriculture. En France, pour pallier à ce
problème on du entreprendre les travaux de remembrement (=restructuration du parcellaire d’une
commune dans le but d’éviter le morcellement excessif).

Main-d’œuvre et matériel de l’exploitation : l’itinéraire technique doit tenir compte de ces


deux éléments.

Etablissement du calendrier cultural :

C’est un chronogramme qui montre les différentes dates importantes pour l’installation et la
conduite d’une culture donnée. L’échelonnement chronologique des différentes interventions
dépend de l’espèce (ou variété) cultivée, des facteurs environnementaux (principalement climatiques
et édaphiques).

Le calendrier cultural comporte : La période de la préparation du sol – La période de semis – La


période de l’entretien – La période de la moisson.

Le calendrier cultural permet :

 D’apprécier les périodes où il risque d’y avoir des pointes de travail et des périodes creuses.
 De prévoir la disponibilité des matériels, de la main-d’œuvre et des intrants nécessaires.
 D’établir le calendrier des travaux.

Diagnostic agronomique pour la gestion d’un système de culture :

Dans la gestion d’un système de culture, on doit connaître en permanence l’état du milieu de culture.
On doit donc faire un diagnostic agronomique, qui consiste :

 À apprécier l’évolution des capacités productrices d’une parcelle de culture d’une année sur
l’autre ;
 À évaluer l’état de la culture en cours de végétation pour garantir l’atteinte des objectifs de
production.

Les éléments du diagnostic agronomique : le diagnostic agronomique peut se réaliser à partir de la


synthèse des différents éléments observés au sein de la parcelle de culture. On doit définir plusieurs
bilans permettant d’apprécier l’évolution de différentes propriétés du milieu :

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La parcelle : Portion de terrain d’un seul tenant, appartenant au même propriétaire, et constituant une unité du cadastre.

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Le bilan minéral : représente la richesse actuelle en éléments minéraux du sol. Il permet de


prévoir le plan de fertilisation (=plan de fumure) de la prochaine culture. Le bilan minéral peut être
connu directement par l’analyse de la terre.

Apport d’engrais = Exportations + Perte par lessivage - Restitution


L’ensemble des pertes Les gains
Dans le bilan minéral, c’est le bilan azoté qui est le plus pratiqué pour plusieurs raisons :

 La teneur en azote du sol varie dans des proportions importantes sur de courtes périodes à
cause du lessivage, de l’évolution des formes azotées, de la minéralisation… ;
 L’excédant d’azote dans le sol est souvent lessivé vers les nappes phréatiques causant des
pollutions de l’eau.
 L’engrais azoté est coûteux.

Le bilan humique : traduit les pertes et les gains en humus et permet d’apprécier l’évolution
du taux d’humus dans le sol (c.f. le modèle Hénin-Dupuis pour le calcul du bilan humique).

Le bilan de l’eau : comparaison entre les réserves, les apports et les pertes en eau d’un
système.

Le bilan biologique : traduit l’équilibre biologique qui règne au sein du milieu de culture. Cet
équilibre est assuré par une certaine biodiversité faunistique (insectes, annélides, arthropode,…) et
floristique (essentiellement les bactéries et les champignons). Souvent on utilise des espèces bio-
indicatrices essentiellement les mauvaises herbes.

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Les systèmes de culture en Algérie

Le cadre physique

Il est important de faire un synopsis des grandes lignes des formations géologiques de l’Algérie. La
roche-mère (la lithologie) et le relief font partis des principaux facteurs de la pédogénèse.

Formation géologique

L’Algérie, tout comme d’ailleurs l’ensemble du Maghreb, est caractérisée du Sud au Nord :

1) Par le bouclier saharien, qui fait partie du socle africain, dont la couverture paléozoïque,
généralement tabulaire, a été affectée de plis hercyniens. Dans cet ensemble le paléozoïque affleure
largement. Il est surmonté par les dépôts du continental intercalaire (CI : Trias et Crétacé inférieur),
et du continental Terminal (CT : Crétacé supérieur). Le CI et le CT sont des dépôts continentaux qui
renferment deux ensembles d’aquifères géantes appelées le SASS (Système des Aquifère du Sahara
Septentrional) ;
2) L’accident sud-atlasique : c’est la limite géologique entre l’Algérie du Sud (le Sahara) et
l’Algérie du nord (le Tell = Atlas Saharien + Hauts Plateaux steppiques + Atlas Tellien). Les terrains
géologiques du Tell sont essentiellement sédimentaires et les roches carbonatées sont
prédominantes (calcaires, marnes et dolomies) ;
3) Au Nord de l’accident Sud-atlasique (=fluxure Sud-atlasique) il y a la chaîne tertiaire appelée
l’Atlas saharien ;
4) La zone steppique tabulaire des Hauts Plateaux ;
5) Enfin l’atlas tellien.

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Les régions géographiques de l’Algérie

Grossièrement, on admet deux grands ensembles en Algérie qui se différencient non seulement par
la géographie mais aussi le climat et la géologie.

I. L’Algérie du nord : subdivisée en trois entités :

Le Tell : se trouve entre le littoral au nord et les Hauts Plateaux au sud. C’est la partie la plus
fertile et la plus arrosée de l’Algérie, mais aussi la plus peuplée.

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Les Hauts Plateaux : sont une zone steppique localisée entre l’Atlas Tellien au nord et l’Atlas
Saharien au sud à des altitudes importantes de 900 à 1200m. Ils renferment des dépressions salées
chotts ou sebkhas et d’autres non salées comme les dayas.

L’Atlas saharien : c’est une chaîne de montagnes qui s’étend depuis le Maroc jusqu’en
Tunisie. Il est formé de deux parties distinctes : à l’ouest et au centre l’Atlas saharien proprement dit,
qui culmine au Dj. Aïssa à 2236m d’altitude (près de Aïn Sefra), et à l’est l’Aurès dont le point le plus
haut et Dj. Chélia à 2328m d’altitude (entre Batna et Khenchela).

II. L’Algérie du sud : englobe le Sahara algérien et représente 84% de la superficie total du pays. Le
Sahara se compose de :
 Ergs : vastes étendues sableuses
 Regs : vastes étendues caillouteuses
 Hamada : vastes étendues rocailleuse.
Au sud du Sahara s’étend le massif volcanique du Hoggar qui culmine à 2908m d’altitude au mont
Tahat.

Cadre climatique

Ici aussi on subdivise l’Algérie en deux zones climatiques majeures :

Le nord algérien avec un climat méditerranéen typique, qui se définit par la succession de
deux saisons tranchées : la première froide et humide la seconde chaude et sèche qui doit durée au
minimum trois mois successifs. Le relief et la continentalité sont les deux éléments majeurs qui
contribuent dans la variabilité des bioclimats nord algériens.

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Il existe un gradient décroissant des précipitations qui va d’est vers l’ouest. Donc l’est algérien est
plus humide et recèle les seuls lacs naturels du pays. L’ouest algérien (Oranie) est plus sec avec deux
tâches subhumides les Monts de Tlemcen et les Monts de Dayas à cause du relief (précipitations
orographiques). On note aussi l’existence d’un deuxième gradient décroissant des précipitations qui
va du nord (littoral) vers le sud (l’Atlas saharien).

Le sud algérien avec un climat désertique chaud (climat saharien). C’est un climat qui est
caractérisé par la rareté des précipitations. On le délimite avec l’isohyète 100mm et qui coïncide avec
la limite du palmier dattier. En réalité il existe plusieurs variantes de ce climat ; il y a tout d’abord le
Sahara septentrional (=Sahara du nord) qui subit l’influence méditerranéenne avec des précipitations
survenant essentiellement en hiver (exemple Béchar – Oued Souf). Le Sahara méridional (Sahara du
sud) subissant l’influence tropicale avec des précipitations survenant essentiellement en été
(exemple Tamanrasset).

Les sols agricoles

On distingue la pédologie qui étudie le sol en lui-même, sa genèse, son évolution dans le temps et sa
répartition dans l’espace ; et l’agrologie qui couvre l’étude des sols cultivés avec la notion de fertilité
en rapport avec tout les aspects de la nutrition minérale des plantes, et les dangers qui peuvent
détériorer les sols agricoles (érosion, croûtes).

Le Service de Conservation des Sols américains a établi une classification des terres en huit catégories
formant une série continue, selon la nature des terres (composition physique et chimique), leur
pente, leur degré d’érosion, le climat et la nature d’exploitation.

Catégories Caractéristiques Vocation principale

Sols profonds, fertiles, plats, bien drainés, pouvant être


I Agriculture
cultivés sans précautions spéciales.
Sols ayant certaines contraintes réduisant le choix des Agriculture (cultures en
II plantes ou entraînant l’application de pratiques bandes).
limitées de conservation (pente faible, drainage faible) Pâturage

Contraintes réduisant le choix des plantes et/ou


Agriculture adoptée
exigeant des pratiques de conservation (pente
Pâturage
III modérée, risque d’érosion, faible perméabilité, faible
Maintien de la végétation
rétention d’eau, structure instable, profondeur utile
naturelle.
modérée, salinité modérée)

Contraintes très strictes. Terrain très fragile en raison Cultures particulière ou


IV de sa pente, de sa structure pédologique ou ses maintien de végétation
caractères hydrographiques. naturelle.

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Terrains impropres à la culture mais susceptibles d’un


Forêt, pâturage extensif.
aménagement. Terrains stables si dotés d’une
V Maintien de végétation
couverture végétale permanente exploitées
naturelle.
rationnellement.
Forêt, pâturage limité.
VI Terrains impropres à la culture et risque d’érosion Maintien de végétation
naturelle.
Terrains très fragiles nécessitant de grandes Forêt, végétation naturelle.
VII
précautions. Risques d’érosion accélérée. Urbanisation
Terrains très fragiles, sans structure pédologique, en Approvisionnement en eau, vie
VIII
forte pente, aux conditions hydrographiques extrêmes. sauvage. Tourisme.

En Algérie du nord il existe cinq types de sols à hautes potentialités agricoles :

Les sols rouges méditerranéens : bien qu’ils soient dégradés par l’érosion, ces sols sont
généralement riches et fertiles. La présence en fortes proportions des argiles de type 2/1 ou 2/1/1,
ainsi qu’une structure polyédrique stable, donnent à ces sols tout leur intérêt agronomique.

Les sols peu évolués riches en carbonates de calcium : ce sont surtout des sols peu
différenciés et donc peu épais (<50cm) appelés rendzines qui représentent des potentialités agricoles
très intéressantes. L’élément le plus dynamique qui rentre dans la fertilité de ses sols c’est l’humus
avec une forte activité biologique favorisant une structure grumeleuse du sol.

Les sols marrons profonds (calcisol haplique) : sont assez fréquents dans les plaines, leur
richesse est du à leur minéralogie proche des sols rouges méditerranéens et à l’humus.

Les vertisols : ce sont des sols noirs avec un fort taux d’argiles gonflantes (smectites), ce sont
d’excellents sols pour la céréaliculture.

Les sols d’alluvions : ces sols évoluent sur les terrasses des oueds après le dépôt des
éléments fins charriés par les flots des oueds ; exemple : les terrasses d’Oued Cheliff, Oued Tafna,
Oued Guir, Oued Saoura, Oued Soummam, Oued Seybouse…

Systèmes de culture en Algérie du Nord :

Le paysage agricole méditerranéen, et particulièrement de l’Algérie, se caractérise par :

 Un morcellement excessif des parcelles


 L’extrême variété des plantes (polyculture)
 La présence des arbres partout même en plein champs
 En été la campagne prend un aspect brûlé à cause de la chaleur et la sécheresse.

Les systèmes de culture sont essentiellement traditionnels bien que les systèmes modernes
commencent devenir de plus en plus fréquents.

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Système de culture extensive non irriguée (sèche) : il se pratique dans les localités les plus
sèches avec une faible mécanisation et très peu d’intrants. C’est le système le plus simple avec la
céréaliculture qui suit une jachère labourée. Ce système de culture fait partie de l’arido-culture. On
peut aussi introduire la culture de l’olivier très résistant à la sécheresse et il fait profiter par son
ombre et par son effet brise-vent (contre le sirocco notamment) à la céréaliculture en abaissant
l’ETP.

Ce système commence à disparaître au profit d’une céréaliculture moderne intensive avec une
mécanisation importante et une importante quantité d’intrants (fertilisants chimiques et produits
phytosanitaires).

Système polyculture sèche intensive : ce système est très peu pratiqué car il n’est possible
que sous climat humide et où les sols sont assez riches (essentiellement vers le nord est du pays). Elle
se pratique généralement en culture complantée et offre ainsi une succession de cultures dans
l’espace et dans le temps : sur un même champ, la céréaliculture, le maraichage et l’arboriculture
fruitière demande un travail constant tout au long de l’année. En Algérie du nord on trouve moins de
champs complantés, mais la polyculture se pratique différemment en faisant succéder légumes,
arbres fruitiers et céréales du centre du terroir vers la périphérie.

Système polyculture irriguée : existe essentiellement dans les plaines et les terrasses d’oued
de l’Oranie, où le sol est fertile permettant une certaine intensification de l’agriculture tout en
disposant des ressources en eau renouvelable (nappe phréatique, oued). L’agrumiculture est
dominante (exemple : les terrasses de l’oued Tafna, Mohammadia anciennement Pérregaux, Sig,…)
mais on trouve aussi le maraichage, par contre la céréaliculture est subsidiaire.

Systèmes de culture en Algérie du Sud :

Oasis traditionnelle : une oasis est un îlot de vie et de culture dans le désert, liés à la présence de
l’eau. Il existe une multitude de méthodes de mobilisation de l’eau pour garantir une alimentation en
eau quasi permanente des cultures.

Les oasis traditionnelles sont des systèmes de polyculture-élevage, un étagement de la végétation


dont la strate dominante est souvent constituée de palmiers dattiers, des systèmes de cultures très
intensifs, et une organisation collective de l’espace et des ressources hydriques.

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