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CONSTRUCTION

Organiser son chantier


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Cet ouvrage fait partie du pack Techniques du bâtiment : préparer la
construction (Réf. Internet ti262) composé des bases documentaires suivantes :

Techniques du bâtiment : Unités conventionnelles et formules Réf. Internet : 43800

Techniques du bâtiment : La réglementation administrative et les contrats Réf. Internet : 43819

Techniques du bâtiment : Reconnaître le terrain Réf. Internet : 43801

Techniques du bâtiment : Organiser son chantier Réf. Internet : 43802

Techniques du bâtiment : Les échafaudages et les moyens de levage Réf. Internet : 43803

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IV
Cette base documentaire fait partie du pack Techniques du bâtiment : préparer la
construction (Réf. Internet ti262) dont l'expert scientifique est :

Williams PAUCHET
Ex Maître d'oeuvre de la Défense Nationale, Conseiller technique en construction et génie
civil

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V
Techniques du bâtiment : Organiser son chantier
Réf. Internet 43802

SOMMAIRE
Réf. Internet page

Les coffrages : généralités. TBA505 9

Les fonctions des coffrages. TBA510 11

Morphologie d'un coffrage. TBA515 13

Les coffrages de voiles et poteaux réalisés en place. TBA520 19

Les coffrages. Utilisation des coffrages préfabriqués TBA521 21

Les coffrages de dalles. TBA522 29

Calcul des coffrages et des étaiements. TBA523 35

Le cycle de réalisation d'ouvrages. TBA525 45

Les matériels de coffrage. TBA530 61

La planification d'un chantier. TBA535 79

Plan d'installation du chantier. TBA540 85

La coordination sécurité-protection de la santé (SPS). TBA545 89

Installations électriques de chantiers et installations temporaires. TBA547 95

Les accidents du travail et la responsabilité pénale. TBA550 99

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VII
Référence Internet
TBA505

Les coffrages : généralités

I – Historique ............................................................................................... TBA505 2


A. Coffrages bois...................................................................................... — 2
B. Coffrages en contreplaqué................................................................. — 2

e coffrage a fait son apparition sur les chantiers dès l’utilisation du béton
L armé dans les constructions, le rôle de cet ouvrage provisoire est de rece-
voir le béton, et de lui conserver forme et stabilité jusqu’à son décoffrage. Très
rudimentaire à ses débuts, le coffrage était constitué de planches, chevrons,
bastaings, sa fabrication était artisanale et sa mise en œuvre longue.
Les règles de sécurité et les exigences de rentabilité ont poussé les fabricants
à mettre au point des solutions techniques à des coûts moindres.
Le coffrage a ainsi évolué vers des peaux de décoffrage en contreplaqué,
clouées sur les planches et permettant un état brut de coffrage. Les contrepla-
qués actuels grâce à leurs fortes épaisseurs peuvent endosser les efforts de
poussée à la place des planches. Des traitements et des revêtements à base de
résines leur confèrent une résistance à la pénétration de l’eau et un nombre
important de réemplois. Plus récemment, des panneaux assemblables réalisés
en bois ou en métal ont fait leur entrée sur le marché.

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0 est strictement interdite. – © Editions T.I.
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Référence Internet
TBA510

Les fonctions des coffrages

I – Analyse des fonctions du coffrage ....................................................... TBA510 - 2


A. Fonctions principales des coffrages.................................................. — 2
1. Rigidité du coffrage.......................................................................... — 2
2. États de surface des parements...................................................... — 3
3. Stabilité de l’ensemble «coffrage-béton»....................................... — 5
B. Fonctions secondaires ........................................................................ — 6
1. Prise en compte de la facilité de réalisation des travaux.............. — 6
2. Protection et traitement thermique................................................. — 6

e coffrage est une structure provisoire qui doit remplir trois fonctions prin-
L cipales. Tout d’abord, cet ouvrage doit donner et conserver une forme au
béton, donc opposer une certaine rigidité. Ensuite, la texture de surface des
parements doit être au final conforme au cahier des charges ; si le béton est
prévu pour rester brut de décoffrage, la peau du coffrage demande un soin
particulier et doit se déformer dans des limites acceptables.
Ensuite, ce coffrage doit être conçu pour assurer la stabilité du béton jusqu’à
ce qu’il ait acquis la résistance suffisante lui permettant une autostabilité. De
ce fait, cette structure doit résister à la poussée du béton, aux charges d’exploi-
tation subies pendant les travaux, ainsi qu’au support des ouvriers et de leur
matériel, mais aussi aux charges climatiques. Une défaillance de structure peut
avoir des conséquences importantes en termes d’accidents de chantier.
Le coffrage doit également remplir des fonctions secondaires qui contribuent
à la qualité finale de la réalisation de l’ouvrage, telles que la protection du
béton contre les chocs, la limitation des pertes en eau au cours de la prise et
du durcissement du béton.
De plus, la conception du coffrage doit permettre un positionnement facilité
du ferraillage et des accessoires, la fermeture aisée du coffrage, les contrôles
avant le bétonnage, et un décoffrage rapide.

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Référence Internet
TBA510

LES FONCTIONS DES COFFRAGES

I - ANALYSE DES FONCTIONS DU COFFRAGE rend cet angle indéformable. L’angle formé par les barres B1
et B2 reliées par une articulation « A » serait déformable en
l’absence d’une troisième barre C qui garantit la conservation
Le coffrage est une structure provisoire qui doit remplir trois de la valeur de l’angle ( cf. Fig. 1a).
fonctions principales : donner une forme au béton, permettre
d’obtenir une texture de surface conforme à un cahier des Mais la rigidité peut également être obtenue en augmentant
charges, assurer la stabilité du béton jusqu’à ce qu’il ait acquis le nombre de liaisons entre les éléments structurels : la barre
la résistance suffisante lui permettant d’être autostable. Le cof- C peut être supprimée si l’articulation « A » est remplacée par
frage doit également remplir des fonctions secondaires telles un encastrement ( cf. Fig. 1b).
que la protection du béton contre les chocs, la limitation des
pertes en eau au cours de la prise et du durcissement du Le recours à un gousset permet également de garantir la rigi-
béton, sa protection thermique, le support des ouvriers dité des éléments structurels ( cf. Fig. 1c).
chargés de la mise en œuvre du béton et de leur matériel.
L’utilisation de gabarits découpés dans du contreplaqué ou
réalisés en tôle d’acier apporte souvent une solution construc-
A. Fonctions principales des coffrages tive tout à fait satisfaisante.

1. Rigidité du coffrage Ainsi le coffrage d’un poteau en V ( cf. Fig. 2) sera parfaitement
rigidifié grâce à des gabarits G1 et G2 qui imposent la forme
Conservation de la forme – La rigidité peut être obtenue par particulière difficile à réaliser avec les coffrages outils tradition-
une propriété géométrique : ainsi la triangulation d’un angle nels présents sur les chantiers.

Fig. 1 : Rigidité des éléments structurels du coffrage (© ETI).

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12
Référence Internet
TBA515

Morphologie d’un coffrage

I – Définition ................................................................................................ TBA515 - 2


II – Approche géométrique : définition des surfaces............................... — 2
A. Polyèdres ............................................................................................. — 2
B. Généralités sur les courbes et les surfaces....................................... — 2
C. Quadriques .......................................................................................... — 3
1. Les coniques..................................................................................... — 3
2. Définition des surfaces..................................................................... — 3
III – Forme géométrique : comment engendrer une surface ?................ — 4
A. Surfaces réglées.................................................................................. — 4
1. Surfaces planes................................................................................. — 4
2. Surfaces de révolution développables ........................................... — 5
3. Surfaces réglées entre deux courbes ouvertes.............................. — 6
4. Surface extrudée............................................................................... — 6
5. Développement d’une surface réglée............................................. — 6
B. Surfaces gauches, non développables, engendrées par rotation
de génératrices ........................................................................................ — 10
C. Surfaces gauches, non développables, engendrées par translation
de génératrices ........................................................................................ — 10
D. Surfaces gauches quelconques ......................................................... — 10
IV – Conception de la surface matérielle : de la forme géométrique
à la forme technologique ........................................................................... — 13
A. Support associé à un moule............................................................... — 13
B. Choix des systèmes directeurs et générateurs................................. — 13
1. Coffrage de surfaces planes............................................................ — 14
2. Coffrage de surface cylindrique et tronconique............................. — 14
3. Coffrage de surface hyperbolique................................................... — 16
4. Coffrage de voûte cylindrique ......................................................... — 16
C. Résolution de problèmes pratiques................................................... — 17
1. Trouver l’intersection de deux surfaces......................................... — 17
2. Déterminer la vraie grandeur des faces d’un coffrage.................. — 18
3. Mesurer l’angle de corroyage pour des peaux de coffrage.......... — 18
4. Déterminer la vraie grandeur de l’angle formé par deux faces
(«rectiligne d’un dièdre»)..................................................................... — 18
5. Choisir et tracer les profils d’une surface gauche.......................... — 20

a morphologie d’un coffrage doit lui permettre d’endosser l’ensemble de


L ses fonctions. Lors de la conception de cette structure provisoire, et afin de
coller au mieux aux courbes, couvertures, dômes et autres volumes complexes
des parties d’ouvrage, une approche géométrique approfondie est incontour-
nable. La connaissance des surfaces qui limitent ces formes libres facilite le
tracé des profils et la fabrication des coffrages qui ont pour rôle de soutenir le
béton jusqu’à ce qu’il ait acquis la résistance suffisante à son auto-stabilité.
Pour appréhender un peu mieux les difficultés inhérentes à la construction
des coffrages de surfaces tridimensionnelles, l’article détaille la définition,
l’équation et la forme paramétrique du polyèdre, ellipse, hyperbole, parabole.
La distinction primordiale entre surface réglée et surface de révolution
s’impose ensuite. Même si la première prend la forme simple du plan, défini
simplement par une génératrice et une droite, elle peut néanmoins être engen-
drée de différentes manières. Quant aux surfaces de révolution, elles sont
classées en développables, de conception simple puisque chaque face peut
être « déroulée », et non développables, engendrées par rotation ou par trans-
lation de génératrice, de conception alors beaucoup plus complexe. Sont
présentées leurs caractéristiques et l’approche à adopter pour faciliter leur
mise en œuvre.

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Référence Internet
TBA515

MORPHOLOGIE D'UN COFFRAGE

I - DÉFINITION
La morphologie d’un coffrage doit être telle qu’elle lui permette
de répondre de manière satisfaisante à l’ensemble des fonc-
tions examinées ci-avant.

II - APPROCHE GÉOMÉTRIQUE : DÉFINITION DES SURFACES


Les parties d’ouvrage à réaliser sont dans le cas le plus
général des solides à trois dimensions, limités par des sur- Fig. 1 : Prismatoïde (© ETI).
faces plus ou moins complexes.
Étude approfondie des formes libres – Si l’ouvrage élémen- La construction de l’épure permettant de représenter un poly-
taire le plus couramment utilisé dans la construction des èdre est donc simple : il suffit de construire les projections de
bâtiments d’habitation est le parallélépipède, de nombreux tous les sommets puis de joindre ces points deux à deux ; on
ouvrages comportent toutefois des éléments de forme plus libre obtient alors les projections de toutes les arêtes.
nécessitant donc une étude approfondie des surfaces qui les La plupart des formes utilisées en bâtiment sont des polyèdres
limitent. Les rampes d’accès aux parkings de stationnements, mais le vocabulaire architectural s’enrichit et se diversifie et
les escaliers hélicoïdaux, les couvertures de halles en voûtes nombre de solides à réaliser font appel à des surfaces tridi-
et en dômes, les châteaux d’eau, ou même plus simplement les mensionnelles plus complexes.
auvents, témoignent de la grande diversité de formes utilisée
dans la conception des éléments en béton armé.
Les surfaces qui limitent le solide à réaliser, très variées, B. Généralités sur les courbes et les surfaces
peuvent être :
Courbes à deux ou trois dimensions – On a une notion
• des surfaces planes ; intuitive de courbe dans un espace à deux ou trois
dimensions :
• des surfaces de révolution et développables ;
• des surfaces non développables, sphériques, toriques, hyper- • une courbe à deux dimensions est définie par une équation
boliques… F(x,y) = 0 ou y = f(x) ;
Une approche géométrique est donc nécessaire pour appré- • une courbe dans un espace à trois dimensions est définie par
hender les difficultés et concevoir les coffrages les plus deux équations :
adaptés aux formes à réaliser. De plus, le tracé des profils – y = f(x) ;
nécessaires à la fabrication des coffrages est grandement faci- – z = g(x).
lité si l’on connaît les propriétés propres à ces différentes
courbes et surfaces ainsi que leurs équations. Ou encore :
– F(x,y,z) = 0 ;
A. Polyèdres – G(x,y,z) = 0.
Forme paramétrique – Il est également possible de donner
Définition – Le polyèdre est un corps limité uniquement par une expression sous forme paramétrique de la courbe.
des portions de plans. Les pyramides et troncs de pyramide, Ainsi, un cercle centré sur l’origine et de rayon R a pour
les prismes et troncs de prisme ainsi que les volumes en forme équation :
d’auges, sont des polyèdres. Dans un tronc de pyramide les
arêtes concourent toutes en un même point. • x2 + y2 = R2,
Le prismatoïde – Le polyèdre représenté sur la figure 1 n’est et sous forme paramétrique :
donc pas un tronc de pyramide puisque ses arêtes latérales • x = R cos a ;
ne sont pas concourantes. C’est un prismatoïde. • y = R sin a,
L’intersection de deux plans étant une droite, il en résulte que avec a variant de 0 à 2 π.
ces portions de plans sont obligatoirement des polygones. On
peut ainsi définir les éléments constituants d’un polyèdre : De la même manière, une surface peut être définie soit par
une équation : z = f(x,y) ou F(x,y,z) = 0, soit sous forme
• chaque face du polyèdre est un polygone ; paramétrique.
• leurs côtés sont les arêtes du polyèdre ; Ainsi, une sphère centrée sur l’origine et de rayon R a pour
équation :
• les sommets de chaque polygone sont les sommets du poly-
èdre. • x2 + y2 + z2 = R2,

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Référence Internet
TBA515

MORPHOLOGIE D'UN COFFRAGE

et sous forme paramétrique :


• x = R cos a. cos β ;
• y = R cos a. sin β ;
• z = R sin a,
avec β variant de 0 à 2 π et - π/2 < a < +π/2.
Pour une valeur donnée de a, la courbe obtenue est un paral-
lèle tandis qu’un méridien correspond à une valeur donnée
pour β.
Forme non paramétrique – Mis sous forme non paramé-
trique, un cône de révolution dont le sommet est centré sur
l’origine et admettant l’axe z pour axe, a pour équation :
• x2 + y2 + z2 = 0,
avec la condition : soit z > 0, soit z < 0 selon le sens dans
lequel ce cône est dirigé.

C. Quadriques
1. Les coniques Fig. 2 : L’ellipse (© ETI).

Familles de courbes – Les premières courbes remarquables


ont été les coniques, c'est-à-dire les courbes obtenues par • pour la parabole ( cf. Fig. 4) : MF = MH.
intersection d’un cône de révolution par un plan. Parmi ces
courbes, les propriétés des ellipses et paraboles ont été 2. Définition des surfaces
depuis très longtemps utilisées dans le domaine de la cons-
truction pour tracer les fibres moyennes ou les intrados des Familles de quadriques – Á chaque conique correspond une
arcs et voûtes en maçonnerie. L’hyperbole n’a trouvé sa pleine famille de quadriques. Les quadriques sont des surfaces régu-
utilisation que plus tard avec l’utilisation du béton armé. lières, dont les sections par des plans sont des coniques. On
peut définir ces surfaces :
Les équations des coniques – Ce sont les suivantes :
• soit par une équation f(x,y,z) = constante ;
2 2
• pour l’ellipse : x + y = 1 ; • soit par une représentation paramétrique.
a 2 b2
Parmi les plus usuelles, on peut citer :
2 2
• pour l’hyperbole : x 2 - y2 = 1 ; • L’ellipsoïde :
a b 2 2 2
Équation :  x  +  y  +  z  = 1.
• pour la parabole : y 2 = 2 p . x.  a  b  c
Il est possible de tracer ces courbes à partir des propriétés Toute section plane est une ellipse. L’ellipsoïde est de révolu-
géométriques utilisant les foyers et les directrices. Ainsi, on tion si deux des nombres a,b,c sont égaux (par exemple, b et
peut donner à l’ellipse et à l’hyperbole une définition bifocale. c). On le qualifie de sphérique si a = b = c.

Pour ces deux familles de courbes, il existe deux points par- • L’hyperboloïde à une nappe :
2 2 2
ticuliers F et F’ appelés « foyers ».
Équation :  x  +  y  -  z  = 1.
L’ellipse et l’hyperbole – L’ellipse est le lieu des points dont  a  b  c
la somme des distances aux foyers est constante, tandis que Représentation paramétrique :
pour l’hyperbole c’est la différence des distances qui reste x = a.cos a . ch β ;
constante : y = b.sin a . ch β ;
z = c . ch β.
• Pour l’ellipse (cf. Fig. 2) : MF + MF’ = 2a et c < a
Le rapport b/a représente l’aplatissement de l’ellipse. Il y a une • Le paraboloïde :
relation simple entre a,b,c :
a 2 = b2 + c 2 2 2
c étant la demi-distance entre les deux foyers. • Équation : x + y = 2 z .
p q
La valeur c = 0 correspond à un cas bien particulier : l’ellipse
devient un cercle. Si p et q sont de même signe, le paraboloïde est elliptique.
Lorsque p = q, le paraboloïde est de révolution.
• Pour l’hyperbole ( cf. Fig. 3) : MF – MF’ = 2a et c > a
Ellipse et hyperbole, lorsqu’elles comportent deux nappes, ad- Les sections par un plan sont soit des ellipses, soit des
mettent deux axes de symétrie. paraboles.
On peut donner une définition monofocale de la parabole (di-
rectrice associée au foyer). Lorsque p et q sont de signe différent, le paraboloïde est dit
hyperbolique. C’est une surface bien remarquable dont la
La parabole – Pour la parabole, les deux éléments essentiels forme évoque une selle de cheval. Il est parfois utilisé en archi-
sont la directrice et un foyer. Et tout point sur la parabole est tecture (auvents…) en raison de ses propriétés géométriques
tel que sa distance à la directrice est égale à sa distance au intéressantes (cf. le paragraphe « Comment engendrer une
foyer : surface ? », ci-après).

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MORPHOLOGIE D'UN COFFRAGE

Fig. 3 : L’hyperbole (© ETI).

III - FORME GÉOMÉTRIQUE : COMMENT ENGENDRER UNE


SURFACE ?

La manière dont une surface peut être engendrée influe direc-


tement la conception du coffrage susceptible de lui donner et
conserver la forme appropriée.
Deux propriétés géométriques sont, de ce point de vue, par-
ticulièrement intéressantes : lorsque la surface est dite
« réglée » ou lorsqu’elle est « de révolution ». Les surfaces
sont donc classées en fonction de ces deux critères.

A. Surfaces réglées

Définition – Une surface (S) est dite réglée si par tout point
de (S) passe au moins une droite entièrement contenue dans
(S).
La surface réglée utilisée partout en construction est le plan.
Il existe différents modes d’engendrement des surfaces
réglées (cf. Fig. 5).

1. Surfaces planes
Propriétés du plan – Le système de référence est constitué
par une génératrice (G) et une droite (D) situées dans un
même plan (P).
Le plan peut alors être engendré par la droite (G) qui se
déplace parallèlement à elle-même en restant assujettie à
l’autre droite (D) appelée « directrice ». Le même plan peut
être engendré par une génératrice (G) qui se déplace en
Fig. 4 : La parabole (© ETI). s’appuyant sur deux directrices parallèles (D1) et (D2).

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MORPHOLOGIE D'UN COFFRAGE

Fig. 5 : Le plan ( © ETI).

La profession utilise de manière systématique cette propriété : 2. Surfaces de révolution développables


que ce soit le maçon qui exécute un dallage en béton, monte
la maçonnerie d’un mur, ou enduit ce mur. Définition d’une surface développable ( cf. Fig. 6) – Une
surface (S) est développable sur un plan (P) s’il est possible de
Le système de référence « directrice – génératrice » est maté- l’appliquer point par point sur ce plan, de manière à ce qu’à tout
rialisé par deux directrices, au moins, soit provisoires telles arc de courbe (C) tracée sur cette surface corresponde sur le
que règles en bois ou en métal, soit incorporées directement plan un arc de courbe (C) de même longueur, qui est la courbe
dans la surface elle-même (« chemins » en mortier pour un transformée de (C). De plus, l’angle en un point quelconque de
enduit…), la génératrice pouvant être une règle, un cordeau, deux courbes tracées sur la surface développable est égal à
etc. l’angle de leurs transformées au point correspondant.

Fig. 6 : Surfaces de révolution développables (© ETI).

Condition pour qu’une surface réglée soit développable – Pour construire le coffrage (découpe des peaux de cof-
La condition la plus générale est ainsi la suivante : lorsque le frage…), il faut connaître la vraie grandeur des faces ou parois
plan tangent est le même tout le long de chaque génératrice, limitant le solide à exécuter. La détermination des vraies gran-
la surface réglée est développable. deurs des arêtes et des faces s’obtient à la condition de
pouvoir les amener à être dans un plan frontal ou horizontal
En quoi cette caractéristique est-elle intéressante pour la de projection (méthode classique en géométrie descriptive par
conception et la fabrication des coffrages ? rabattement, changement de plan…).

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MORPHOLOGIE D'UN COFFRAGE

Si la surface est donc développable, on pourra sur l’épure invariablement liée, chaque point de la génératrice décrivant
« développer » dans un plan chaque face constituant la peau un cercle (parallèle) dont le plan est perpendiculaire à l’axe et
de coffrage et obtenir ainsi en vraie grandeur les caractéristi- dont le centre est sur l’axe. Tout plan passant par l’axe est un
ques géométriques nécessaires à sa fabrication. La plan méridien qui coupe la surface suivant une ou deux droites
conception du coffrage et sa fabrication sont donc grandement symétriques par rapport à l’axe.
facilitées dans le cas de surfaces développables.
Cette révolution engendre ainsi soit un cylindre, soit un cône
Mais il faut préciser que la surface qui a été développée pour (ou tronc de cône) selon que (G) est parallèle ou non à l’axe
connaître les caractéristiques permettant la découpe, n’est pas de révolution. L’angle de rotation accompli peut être de 360 °
plane et que la réalisation du coffrage nécessitera un cintrage ! engendrant alors une surface fermée, ou bien inférieur à 360 °
à moins de modifier la forme elle-même si les tolérances la surface étant alors ouverte.
d’exécution le permettent.
Les surfaces pyramidales et prismatiques sont développables 3. Surfaces réglées entre deux courbes ouvertes
mais il en existe d’autres. Le paraboloïde hyperbolique – Le système de référence est
Comment engendrer une surface développable ? – Le constitué et deux droites (D 1) et (D2) non situées dans un
système de référence est constitué par une génératrice (G) et même plan et une génératrice (G) astreinte à se déplacer en
une droite (D) située dans un même plan (P). restant en contact avec (D 1) et (D2). Dans ce cas, selon le
choix des points de départ sur chaque droite, la surface est
La surface peut être alors engendrée par la génératrice recti- différente : ainsi dans le deuxième exemple, la surface s’inter-
ligne (G) qui tourne autour d’un axe auquel elle reste secte elle-même ( cf. Fig. 7).

Fig. 7 : Surfaces réglées entre deux courbes ouvertes (© ETI).

Le paraboloïde hyperbolique (PH) peut ainsi être engendré : bilité d’un développement. Ainsi, la génératrice peut être
constituée par une ligne brisée inscrite dans une courbe.
• soit par une droite variable astreinte à rencontrer trois droites
soumises à la seule condition d’être parallèles à un même plan ; 4. Surface extrudée
• soit par une droite variable astreinte à rencontrer deux droites Définition – La surface extrudée est engendrée par une
quelconques, mais tout en respectant l’obligation de rester pa- courbe plane (D) astreinte à se déplacer selon un vecteur V
rallèle à un plan donné. orthogonal au plan contenant la courbe (D) ( cf. Fig. 8).
Ainsi, dans un paraboloïde hyperbolique, les génératrices
passant par un point séparent la surface en deux parties 5. Développement d’une surface réglée
situées de part et d’autre du plan tangent. Des sections planes
du PH sont soit des paraboles, soit des hyperboles. On Développement d’un tronc de cône – L’ouvrage à réaliser
retrouve là une des propriétés géométriques des surfaces est un réfrigérant en tronc de cône.
réglées, à savoir que s’il passe par un point M de la surface La fabrication du coffrage nécessite d’obtenir le développé des
deux génératrices distinctes, elles engendrent le plan tangent surfaces coffrantes intérieure et extérieure, pour pouvoir tracer
à la surface en ce point. Cette « position » de la surface par le calepinage des peaux de coffrage et choisir les raidisseurs
rapport à un plan tangent est caractéristique du paraboloïde primaires (génératrices).
hyperbolique.
Le développement se fait en déroulant la surface sur un plan,
Le deuxième système – Il est constitué par deux courbes à partir d’une génératrice AC. On obtient une surface plane
planes (D1) et (D2) situées dans deux plans parallèles et une A0B0C0D0. Il faut donc déterminer l’angle d’ouverture b ainsi
génératrice astreinte à se déplacer parallèlement à elle-même que les longueurs des rayons SC 0 et SA0 permettant de tracer
tout en restant assujettie à rester en contact avec (D 1) et (D2). les deux arcs de cercle limitant le développé ( cf. Fig. 9).
La géométrie de la génératrice impose une limitation de la Le développement d’une surface en tronc de cône s’obtient à
déformation dans le sens directeur et donc autorise la possi- partir de calculs géométriques simples exposés ci-après.

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Les coffrages de voiles et poteaux


réalisés en place
I – Engendrement des surfaces verticales................................................. TBA520 - 2
II – Analyse de la structure des ouvrages................................................. — 2
III – Intégration des équipements .............................................................. — 2
IV – Coordination modulaire ...................................................................... — 3

orsque les ouvrages en béton sont verticaux, les coffrages dans lesquels ils
L sont coulés à leur emplacement définitif sont appelés « banches ». Les
structures de coffrage des murs en béton, ou voiles, et des poteaux du bâti-
ment, sont constituées de surfaces réglées verticales. Un système de référence
est construit par une génératrice, positionnée verticalement, ou horizontale-
ment, et une droite située dans le même plan.
Les structures porteuses sont à banché longitudinal, à banché transversal, ou
un mixte de ces deux systèmes. Les façades sont soit en banché longitudinal,
coulées en place, intégrées dans la structure porteuse, soit préfabriquées, sous
forme de panneaux, ou posées après réalisation du gros œuvre.
Un coffrage standardisé, qui intègre des solutions systématiques anticipées,
offre une trame métrique simple, l’assemblage de banches de dimensions dif-
férentes est alors possible, et sa conception permet un gain de temps
important au moment de la planification.

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LES COFFRAGES DE VOILES ET POTEAUX RÉALISÉS EN PLACE

I - ENGENDREMENT DES SURFACES VERTICALES II - ANALYSE DE LA STRUCTURE DES OUVRAGES

Le coffrage des voiles et poteaux du bâtiment – Ils cons- Structure porteuse – On rencontre plusieurs types de struc-
tituent des surfaces réglées verticales et sont donc ture (cf. Fig. 1) :
engendrées selon le même principe.
• les structures à banché transversal : les murs intérieurs (re-
Le système de référence est constitué par une génératrice (G) fends transversaux) sont en même temps ses séparations en-
et une droite (D) située dans un même plan (P). tre les pièces ; le bâtiment a dans ce cas une largeur réduite.
Les séparations longitudinales sont réalisées à l’aide de cloi-
Le plan peut alors être engendré par la droite (G) qui se sonnements. Le sens de portée des planchers est parallèle aux
déplace parallèlement à elle-même en restant assujettie façades. Les refends transversaux et les pignons s ont porteurs
à l’autre droite (D) appelée « directrice ». Le même plan et contreventent efficacement le bâtiment ;
peut être engendré par une génératrice (G) qui se
déplace en s’appuyant sur deux directrices parallèles (D1 ) • les structures à banché longitudinal qui nécessitent des cloi-
et (D2). Le schéma directeur représenté sur la figure 18 de sonnements entre pièces. Les façades principales et les re-
TBA 515 est donc valable. On constate en effet que les fends longitudinaux sont porteurs ; les quatre refends sont
dispositions constructives choisies par les fabricants de autoporteurs mais peuvent contribuer à la stabilité générale de
coffrage correspondent aux deux cas envisagés : soit les l’ouvrage. Ce système interdit en général l’utilisation de tables
génératrices sont disposées verticalement, soit horizontalement. coffrantes en raison de l’impossibilité de les sortir en façade. En
revanche on peut, dans certains cas, faire chemi ner ces tables
dans le sens longitudinal (procédé Travelling) ;

• le système mixte : cas fréquent où en plus de refends transver-


saux, on trouve des refends longitudinaux dans le centre du bâti-
ment ; les cloisonnements sont dans ce cas réduits au minimum.

Fig. 1 : Structure porteuse du bâtiment.

Façades – Il existe plusieurs possibilités de réalisation : III - INTÉGRATION DES ÉQUIPEMENTS


• en banché longitudinal, les façades sont coulées en place
puisqu’elles participent à la structure porteuse. Elles néces- Intégration avant coulage du béton – Les dalles pleines et
sitent des dispositions de coffrage spéciales à cause des ré- banchés peuvent intégrer des équipements divers tels que les
servations nécessaires à toutes les ouvertures de façade ; distributions pour les installations électriques ( cf. Fig. 2), les
• les éléments de façade sont préfabriqués par panneaux de tubes de chauffage ( cf. Fig. 3), des isolants thermiques
grandes dimensions, mis en place soit avant la réalisation des (exemple : Fibralith, Heraklith, servant de face coffrante...),
voiles, soit après. Les allèges sont soit préfabriquées, soit cou- des bâtis de portes, des douilles de fixation (escaliers,
lées en place, grâce à des coffrages spéciaux (voir Outinord : façades, cf. Fig. 4).
coffrages pour allèges) ;
La tendance est d’incorporer le plus possible d’équipements
• lorsqu’il est prévu des façades légères, elles sont posées avant coulage du béton.
après réalisation du gros œuvre ;
• enfin, les façades peuvent être exécutées en traditionnel (par-
paings + enduit) après la structure porteuse, solution choisie
très fréquemment dans le cas du banché transversal.

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Les coffrages
Utilisation des coffrages préfabriqués

I – Classement des coffrages pour voiles.................................................. TBA521 - 2


II – Morphologie des banches.................................................................... — 5
A. Structure et équipement des banches: lesimpératifs..................... — 5
B. Peau de coffrage.................................................................................. — 6
C. Conception des raidisseurs ................................................................ — 7
D. Dispositions particulières................................................................... — 8
E. Mise en œuvre des banches............................................................... — 10
F. Stabilisation des banches................................................................... — 11
G. Risques de chute du personnel.......................................................... — 12
H. Décoffrage des banches ..................................................................... — 12
III – Contraintes propres à l’ouvrage et à l’exécution............................... — 13
A. Respect des cotes ouvrage................................................................. — 15
B. Raccord à un mur déjà fait.................................................................. — 16
C. Présence d’angles et de saillies.......................................................... — 16
D. Voiles courbes..................................................................................... — 18
E. Cages d’escalier et d’ascenseur ......................................................... — 19
F. Hauteur des voiles............................................................................... — 20
G.Réalisation des pignons et des façades coulés en place................. — 20
H. Conclusion........................................................................................... — 22
IV – Coffrage de poteaux (utilisation de coffrages outils)........................ — 22
V – Transport et manutention du matériel de coffrage pour porteurs
verticaux...................................................................................................... — 25

es coffrages outils sont des coffrages préfabriqués, en général de grandes


L dimensions, capables de nombreux réemplois, transportables sur d’autres
chantiers, et s’adaptant à l’ouvrage à réaliser par leur forme et leur dimension.
Cette famille de coffrages compte les coffrages traditionnels en bois, les cof-
frages manuportables assemblables en petits panneaux, en bois ou métal, les
coffrages de hauteur d’étage, en général métalliques, et les grimpants.
Outre les caractéristiques fonctionnelles et les exigences communes à tous
les coffrages, notamment celles portant sur la sécurité, les coffrages outils pré-
sentent des particularités d’assemblage et de réglables des banches, qui
influent grandement sur la qualité finale de l’ouvrage et nécessitent donc pré-
cision, rapidité, contrôles et mises à niveau. La mise en œuvre de ces coffrages
est donc délicate, il en est de même de leur stabilisation, au vent et lors des
phases de travail, et effectuée par ancrage, accrochage ou une manutention en
vis-à-vis. Suivant les types de réalisation, escaliers, angles, saillies, voiles
courbes, les impératifs et les contrôles sont différents.
Le choix de ce matériel de coffrage est bien sûr fonction des plans établis par
le bureau d’études, mais également des moyens de levage prévus et des
conditions d’accès du chantier, afin de pouvoir respecter les consignes liées à
la manutention de ces coffrages outils.

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LES COFFRAGES

Définition – Ce sont des coffrages préfabriqués, généralement • les coffrages de hauteur d’étage, banches métalliques ou
de grandes dimensions, que l’entreprise peut acheter ou louer : mixtes ;
• capables d’un grand nombre de réemplois ; • les coffrages spéciaux, coffrages perdus, voiles et poteaux de
• adaptés à l’ouvrage à construire par leur forme et leurs grande hauteur, grimpants, glissants.
dimensions ;
Banches en bois traditionnelles – Les banches tradition-
• réutilisables sur d’autres chantiers. nelles entièrement réalisées en bois sont encore parfois
Caractéristiques fonctionnelles – Outre les caractéristiques utilisées sur les petits chantiers, principalement lorsque le
techniques propres à tous les coffrages, le coffrage doit per- nombre de voiles à réaliser est trop faible pour justifier le
mettre : transport et la mise en œuvre sur le chantier de coffrages
outils (cf. Fig. 1). Les génératrices peuvent être disposées
• le stockage ou la mise en attente, tout en assurant sa stabilité ; indifféremment horizontalement ou verticalement. La peau de
coffrage peut être en planches rabotées si les exigences de
• les manutentions par un engin approprié (grue à tour, grue parement le permettent, mais le contreplaqué est générale-
automotrice…) ; ment préféré en raison de la rapidité de fixation sur les
• l’assemblage des éléments de coffrage entre eux ou la varia- génératrices et de la facilité qu’il en résulte pour le décof-
tion de leurs cotes, de façon à pouvoir obtenir les dimensions frage.
conformes aux cotes de l’ouvrage à réaliser ;
Le réglage d’aplomb et la stabilité de la banche sont obtenus
• le réglage de la position du coffrage à son emplacement en prévoyant des bois horizontaux fixés d’un côté sur les rai-
définitif ; disseurs verticaux et de l’autre sur un bastaing filant à l’arrière.
• l’accès et la circulation des ouvriers ; Des planches peuvent alors former une triangulation qui con-
trevente l’ensemble. Dans le cas où les génératrices sont
• la protection et la sécurité de ceux-ci ; disposées verticalement, il est lors recommandé de prévoir un
troisième réseau afin de faciliter la fixation des contrevente-
• la fixation d’équipements, de réservations, de bâtis de portes ments par planches.
et mannequins divers ;
• éventuellement l’interchangeabilité de la peau de coffrage ; Coffrages manuportables – Les coffrages en petits panneaux
sont tous conçus pour être manuportables et donc de faible
• la possibilité d’adaptation à des emplois pour d’autres travaux. poids : le poids d’un panneau varie généralement de 20 à 40 kg.
Ces coffrages dispensent donc d’utiliser une grue ; les panneaux
Les manœuvres non mécanisées ne doivent pas demander étant acheminés à pied d’œuvre, leur montage peut se faire de
d’efforts trop importants de la part des ouvriers ni de positions manière entièrement autonome par la main-d’œuvre. Cette
acrobatiques. situation est souvent avantageuse en début de chantier lorsque
Enfin, l’utilisation du coffrage outil doit participer de la l’engin de levage n’est pas encore installé mais aussi donne de
recherche de rentabilité générale. Cette rentabilité particulière la souplesse dans les modes opératoires traditionnels.
du coffrage dépend essentiellement : Les fabricants proposent soit des panneaux entièrement en
• de son amortissement ; bois, soit des panneaux à structure métallique et peau de
coffrage en contreplaqué. Dans le premier cas ( cf. Fig. 2),
• de ses caractéristiques fonctionnelles et facilités de mise en les panneaux ont tous la même hauteur (0,50 m) et sont pro-
œuvre ; posés en longueurs de 1,00 m à 2,50 m par pas de 50 cm.
• de sa longévité ; Les efforts de poussée du béton sont repris par des ten-
deurs en fer chantournés à leurs extrémités, leur partie plate
• du nombre de réemplois successifs réalisés sur le même étant placée à chaque séparation de panneaux, et leurs
chantier ; extrémités étant accrochées à des clavettes métalliques ver-
ticales. Le temps de montage est assez réduit (de l’ordre de
• de sa plus ou moins grande adaptabilité aux ouvrages à exé- 0,20 h/m 2).
cuter.
L’amortissement résulte du prix d’achat (ou éventuellement du Dans le deuxième cas (cf. Fig. 3) les panneaux ont en général
coût de location) et de l’importance plus ou moins grande des 0,90 m à 1,20 m de haut et les différentes largeurs des pan-
périodes d’utilisations par rapport aux durées des non-utilisations. neaux (30, 45, 60, 90 cm) permettent un assemblage aisé. La
jonction des panneaux se fait avec des clavettes avec broches
ou des pinces de jonction. Les profilés périphériques ont des
trous espacés régulièrement de sorte que tous les panneaux
I - CLASSEMENT DES COFFRAGES POUR VOILES peuvent être assemblés verticalement et horizontalement,
même s’ils sont décalés. Deux liaisons sont ainsi mises en
place pour chaque côté commun à deux panneaux. Chaque
Les familles de coffrage pour porteurs verticaux – Elles jonction est conçue pour résister aussi bien en compression
sont au nombre de quatre : qu’en traction. La peau de coffrage est protégée de tous les
• les coffrages traditionnels, réalisés en bois ; côtés par les profilés latéraux galvanisés et son remplacement
peut se faire à tout moment. Chaque panneau présente en ses
• les coffrages en petits panneaux assemblables entre eux, quatre coins un trou d’ancrage permettant de faire passer des
réalisés en bois ou métal, ou à structure mixte ; entretoises pour reprendre les poussées du béton.

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LES COFFRAGES

Fig. 1 : Classement des coffrages pour voiles – Coffrage en bois (© ETI).

Fig. 2 : Classement des coffrages pour voiles – Coffrage en petits panneaux (Doc. Cofreco).

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LES COFFRAGES

La conception de ces panneaux les rend utilisables sur tous


les chantiers. Les possibilités d’ajustage sur place confèrent
un avantage important grâce au gain de temps obtenu. Ainsi,
l’assemblage des panneaux entre eux permet de constituer de
grandes plaques qui peuvent par la suite être soit manuten-
tionnées à la grue, soit désassemblées en cas d’absence
d’engin de levage. Des éléments complémentaires permettent
de stabiliser les coffrages, de disposer des vérins de réglage
et d’accrocher des planchers de travail avec échelles et garde-
corps.
Coffrages de hauteur d’étage – Ces banches (cf. Fig. 4)
constituent le matériel le plus utilisé sur les chantiers en raison
de la rapidité de mise en œuvre et de l’efficacité des réglages.
Ils sont soit entièrement métalliques, soit mixtes, c’est-à-dire
à ossature partielle ou totale en métal et à peau de coffrage
en contreplaqué. Toutefois, les modes opératoires doivent être
étudiés avec soin, notamment en ce qui concerne le choix des
reprises de bétonnage ainsi que la réalisation de certains
points particuliers de la construction tels que les jonctions et
angles.
Les coffrages à surface importante nécessitant un montage de
base particulier sont évidemment désavantagés s’ils sont fai-
blement réutilisés sur le même chantier car les opérations
nécessaires au montage et démontage occasionnent des frais
et des pertes de temps. Aussi les coffrages standard offrent
l’avantage suivant : une fois pour toute équipés, ils sont prêts
à l’utilisation et après être déchargés peuvent de suite être mis
Fig. 3 : Classement des coffrages pour voiles – Coffrage manuportable mixte en œuvre ; en revanche, ils nécessitent des engins de levage
(Doc. Hünnebeck). souvent importants.

Fig. 4 : Classement des coffrages pour voiles – Coffrage hauteur d’étage (Doc. Outinord).

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LES COFFRAGES

Coffrages grimpants – Ces coffrages sont autonomes : une


fois mis en œuvre à l’aide d’une grue, l’ensemble du coffrage
intérieur comme extérieur est suspendu à des étriers consoles
fixés sur le voile grâce à des tiges d’ancrage ( cf. Fig. 5).
Des vérins hydrauliques lèvent l’ensemble. Un chariot de
déplacement permet de déplacer le coffrage en avant et en
arrière sur la console, sans intervention d’une grue. La sécu-
rité du travail est assurée grâce à un platelage établi sur la
console dans la partie supérieure mais aussi en partie basse.
Les platelages de plate-forme sont réutilisables d’un chantier
à l’autre.

À noter
Le coffrage grimpant peut également être conçu pour ne cof-
frer qu’une face et que cette face peut avoir une inclinaison
par rapport à la verticale (en fruit ou en surplomb).
Le coffrage glissant est une variante : le déplacement se fait
en continu, à raison de 0,50 m à 1,00 m à l’heure. Ce type de
coffrage trouve relativement peu d’utilisation en bâtiment ; il
sert principalement à réaliser les noyaux centraux en béton
des tours à ossature métallique.

II - MORPHOLOGIE DES BANCHES

A. Structure et équipement des banches :


les impératifs
Exigences – Il convient de distinguer :

• les exigences correspondant à la réalisation de l’ouvrage ;


• les exigences en équipement des banches ;
• les exigences de facilités de transport, montage et mise en
œuvre.
Le coffrage est conçu de manière à associer un support à un
moule dans lequel le béton sera coulé.
Caractéristiques du support – Le support assure l’ensemble
des servitudes du coffrage, c’est-à-dire :
• la stabilité et les réglages ;
• le poste de travail avec sa plate-forme de bétonnage et son
garde-corps ;
• les accès au poste de travail (échelles, crinoline…).
Chaque constructeur élabore une conception particulière ;
ainsi, les différents organes constituant le support peuvent être
inséparables de la structure même du moule ou surajoutés.
Mais si ces différents éléments constitutifs du support sont en
général métalliques, le moule peut être en métal ou en cons-
truction mixte, voire en plastique. Fig. 5 : Classement des coffrages pour voiles – Coffrage grimpant (Doc. Péri-système
ACS).
Il est mixte ou en métal si le nombre de réemplois est impor-
tant. La peau peut être en plastique pour obtenir un aspect de Les coffrages pour éléments verticaux : qualité des
parement particulier. réglages – En ce qui concerne ce type de coffrage, il convient
d’être particulièrement vigilant sur les défauts d’alignement
Tolérances de fabrication et géométriques – Il faut con- principalement occasionnés par les désaffleurs qui risquent
naître les tolérances de fabrication qui correspondent au type d’apparaître aux joints entre deux banches et la rectitude des
de parement tel qu’il est défini dans le cahier des charges et arêtes. Les défauts esthétiques peuvent être généralement
prescriptions techniques (CCTP). résolus en portant attention aux conditions de mise en œuvre
du béton (agents de démoulage, énergie et durée de vibration)
On rappelle qu’il faut distinguer les tolérances d’ordre géomé- et plus rarement aussi à la structure du coffrage (manque de
trique et d’ordre esthétique. rigidité de l’ossature).

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LES COFFRAGES

La qualité des réglages des coffrages influe sur la qualité L’ensemble de ces exigences est regroupé dans le tableau 1.
finale de l’ouvrage et de ses caractéristiques dimensionnelles.

Tab. 1 – Matériel de coffrage pour porteurs verticaux

Exigences Méthode Moyens

Exigences Méthode Moyens

Facilité de stockage et facilité de transport Réduire encombrement matériel Passerelle démontable ou repliable
Manutention Panneaux mis à plat Dispositifs de levage en tête (étriers, etc.)
Engin de levage (poids important au m 2...)

Facilité de montage Modularité des éléments Composition de séries


Adaptation, possibilité de permutation de Dispositifs de liaisonnements entre banches Taquets de positionnement, éclisses
montage

Qualité parement d’ordre géométrique : – Limiter les déformations peau de coffrage – Calcul écartement raidisseurs R1, R2 , R3
– planéité (d’ensemble et locale) – Conception des liaisons – Couplage banches bout à bout
– défauts d’alignement

Qualité d’ordre esthétique Éviter les pertes de laitance Qualité des jonctions
Éviter les excès de vibration

Reprise des poussées du béton Reporter les poussées aux raidisseurs Tiges d’ancrage (« entretoises ») ou
principaux puis au sol Butonnage

Réglages à la mise en œuvre : – Positionnement « forcé » plutôt que sur trait – utilisation amorces z 50 à 60 mm (talonnette)
– positionnement – Visée lunette sur trait repère sur banche ou – Vérins de pieds – calages
– mise à niveau repère sur amorce – Réglage par jambe de force (« tire-
– mise d’aplomb – Contrôle au fil à plomb pousse »), ou ferme de stabilité, vérins, etc.

Stabilité au renversement – Force extérieure stabilisatrice Lest , accrochage sur dalle


– Manutention par deux, en vis à vis Portique de levage, palonnier

Accès et sécurité Échelle, crinoline Platelage + protection extérieure (garde-corps


Poste de travail (bétonnage) Fixation sur banche réglementaire)

Coffrages dans zones particulières : Plate-forme de travail Conception technologique :


Cages escaliers et ascenseurs – murs « Assurer les fonctions principales » :
périphériques protection contre les chutes, surface d’appui et – Platelage + protection extérieure
– Réception et support des banches support du matériel, adaptation à l’architecture, – Mise en œuvre intégrant la sécurité des
– Circulation du personnel résistance aux conditions climatiques (vent, opérateurs
– Exploitation du matériel etc.) – Hypothèse de calcul

Composition de l’assemblage du coffrage – Les différentes B. Peau de coffrage


caractéristiques techniques et fonctionnelles du coffrage
visées ci-dessus sont obtenues grâce à un assemblage Peau en tôle – Lorsque la peau est en tôle, elle est en général
composé en général : soudée ; on a alors une banche dite monolithique qui possède
une meilleure résistance générale mais où la peau ne peut pas
• d’une peau coffrante plus ou moins rigide dont la qualité con- être remplacée. Un retour à l’atelier s’impose donc en cas de
ditionne directement l’état de surface du béton ; détérioration. On considère qu’une épaisseur de 3 mm est un
minimum pour que la peau ne soit pas trop sensible aux chocs
• de raidisseurs qui limitent la déformation de cette peau ; (coups de marteau...) et trop rapidement détruite par la corro-
sion. À l’inverse, une tôle trop épaisse (6 mm et plus) entraîne
• d’une structure qui assure la stabilité de l’ensemble, limite la des investissements élevés, la nécessité de grues plus puis-
déformation des raidisseurs et concentre les forces exercées santes et le temps de main-d’œuvre ainsi que les difficultés
par la poussée du béton sur des appuis (tiges d’entretoises) ; de travail s’en trouvent augmentés d’autant.
Peau en contreplaqué – Dans le cas de contreplaqué, la fixa-
• d’équipements qui permettent les réglages, les assemblages tion peut être faite par vissage ou clouage ; dans le cas de
de coffrages entre eux, les manutentions et assurent l’accès et banche mixte, il est indispensable que le contreplaqué soit
la sécurité des ouvriers. bordé par un profilé métallique.

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LES COFFRAGES

C. Conception des raidisseurs talement, soit verticalement. Les efforts dus à la poussée du
béton frais sont équilibrés par des entretoises. La disposition
Banches à deux ou trois réseaux de raidisseurs (cf. Fig. 6) – verticale des poutres constituant les raidisseurs principaux
Les raidisseurs primaires qui soutiennent la peau de coffrage permet de leur faire également supporter les équipements (faci-
et en limitent la déformation peuvent être disposés soit horizon- lité avec l’utilisation de poutre en treillis tubulaire).

Fig. 6 : Structure de banches (© ETI).

Les profilés couramment employés sont soit des cornières des On peut remarquer que les réseaux de raidisseurs ne sont pas
U ou des UPN, soit des tôles pliées ou des treillis en tubes obligatoirement situés dans des plans différents
soudés, ou tout autre profilé offrant la plus grande inertie pos- « superposés » (comme le montre la figure 6) mais peuvent
sible. L’utilisation de poutrelles mixtes alu-bois permet de avoir des épaisseurs telles que leurs faces extérieures et inté-
réduire considérablement le poids du coffrage tout en assurant rieures soient dans le même plan ( cf. Fig. 7).
une grande inertie aux raidisseurs.

Fig. 7 : Assemblage des panneaux (Doc. Péri-système SE).

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LES COFFRAGES

Cette dernière disposition est retenue par certains construc- La qualité du couplage doit être également assurée dans le
teurs car elle facilite le couplage des panneaux. cas où des rehausses de hauteur doivent être utilisées. C’est
le cas lorsque la hauteur de bétonnage est supérieure à la
Certains constructeurs adoptent une structure à trois nappes hauteur de banche standard.
de raidisseurs (cf. Fig. 6, cas b) qui assure à la fois le rôle de
réglage, de stabilité d’ensemble du coffrage et de support des Reprise des poussées dues au béton frais – Dans la pra-
équipements complémentaires. tique deux configurations différentes nécessitent deux
réponses distinctes :
Le calcul des raidisseurs primaires et secondaires se fait à
partir d’abaques donnant la poussée du béton en fonction de • Premier cas : le voile est coffré sur ses deux faces
la vitesse de coulée et de la température prévue au moment Les efforts résultant de la poussée du béton frais sur la peau de
du bétonnage. coffrage des banches en vis-à-vis peuvent être équilibrés par
mise en traction de tiges métalliques (« les entretoises ») qui
relient ces coffrages en passant à travers le béton. Ces entre-
toises sont constituées de tiges filetées à pas rapide et munies
D. Dispositions particulières de plaques de répartition et d’écrous à ailettes. Pour pouvoir re-
tirer ces tiges lors du décoffrage, elles passent à travers des tu-
Réservations pour ouvertures des portes et baies dans bes en plastique qui restent dans le béton, ou des cônes
les voiles – Il convient de prêter une attention particulière à récupérables (cf. Fig. 9).
la qualité d’exécution des ouvertures à réserver dans les voiles Comment disposer les entretoises ?
afin d’éviter des reprises toujours onéreuses et au résultat Si la tige est placée directement entre les raidisseurs et prend
parfois incertain. À cet effet, les éléments coffrant les pas- donc appui sur la peau de coffrage, l’armement des entretoises
sages et ouvertures dans les voiles font partie d’un matériel donne lieu à des déformations de la peau de coffrage. Pour cette
que l’on peut acquérir chez des fabricants spécialisés : mieux raison, il est toujours nécessaire de rechercher des points d’an-
vaut utiliser des mannequins expressément conçus pour ce crage au droit des raidisseurs principaux, en des points fixés
rôle que de faire réaliser directement sur chantier des cof- préalablement. Plus généralement, les plaques d’appui des en-
frages de réservation insuffisamment rigides. Ces cadres tretoises sont disposées sur les raidisseurs les plus extérieurs.
peuvent servir à fixer les huisseries qui sont alors directement Le principe de transmission des efforts est donc le suivant :
incorporées au béton. Il est également possible de réserver
l’ouverture et de ne placer les huisseries qu’après le béton- – poussée du béton ⇒ peau de coffrage ;
nage. et
– peau de coffrage ⇒ raidisseurs primaires ;
Les dimensions de la réservation mais aussi l’équerrage et
parfait de ses faces sont les seuls garants de la qualité fina- – raidisseurs primaires ⇒ raidisseurs principaux ;
lement obtenue. Les cadres peuvent être rigides et fabriqués et
aux dimensions des ouvertures mais les fabricants proposent – raidisseurs principaux ⇒ entretoises.
des mannequins « réglables » très rigides que l’on peut avan-
tageusement utiliser et réutiliser un grand nombre de fois Toute modification apportée à la position de l’ancrage conduit
(cf. Fig. 8). l’utilisateur à adopter des solutions provisoires n’augmentant
pas la sécurité et nécessitant des percements dans la peau de
Le même soin doit être apporté à la mise en place des abouts coffrage.
assurant la fermeture des banches lorsqu’ils sont destinés à L’écartement des banches, qui donnera l’épaisseur du voile, est
coffrer les extrémités de voiles. assuré par la longueur des tubes d’écartement. Après position-
nement des banches, les entretoises sont passées à travers ces
Lorsque la peau de coffrage est en métal, le maintien des écarteurs puis bloquées au marteau grâce aux ailettes des
cadres est obtenu par des aimants. écrous. Parfois, les écarteurs ont une forme conique qui permet
de les retirer après décoffrage des banches. Les trous peuvent
Réalisation de l’alignement des banches – Chaque cons- alors être bouchés avec des cônes béton préfabriqués.
tructeur résout le couplage des banches bout à bout à sa On cherche à réduire au minimum le nombre de tiges d’ancrage
manière afin d’obtenir un alignement satisfaisant des faces traversant le béton ; on peut ainsi parfois placer les tiges supé-
coffrantes des banches ( cf. Fig. 7). rieures au-dessus de la partie coulée.
Pour les banches constituées de petits panneaux en bois ma-
Ce couplage doit permettre : nuportable, il faut prévoir un système d’accrochage des ten-
deurs à chaque assise de panneaux, soit tous les cinquante
• le maintien efficace de la liaison des banches lors de la vibra- centimètres de hauteur ( cf. Fig. 2).
tion au moment du coulage ;
• Deuxième cas : le voile est coulé contre une paroi déjà exis-
• un alignement qui satisfait aux tolérances de planéité locale tante
en évitant les désaffleurs ; C’est la cas du bétonnage d’un voile contre un mur mitoyen ou
d’un voile contre terre (voiles périphériques d’une tranchée
• une étanchéité aussi parfaite que possible au joint ; blindée…).
• la possibilité de manutentionner simultanément à la grue un Les efforts de poussée ne peuvent plus être équilibrés par mise
montage de plusieurs banches (train de banches) ; en traction de tiges métalliques puisqu’il n’existe pas dans ce
cas de coffrage en vis-à-vis.
• le montage des banches sans erreur, avec le minimum d’ef- La poussée du béton exerce un effort de renversement en
fort. même temps que de soulèvement sur le coffrage. Il faut repren-
dre les efforts soit en établissant un butonnage soit en dispo-
Le couplage est ainsi obtenu par des taquets de positionne- sant des consoles d’appui.
ment avec boulons d’assemblage, des éclisses d’alignement Le butonnage consiste à reporter les poussées sur un ouvrage
ou des clavettes. Le temps de montage est bien sûr d’autant apte à résister à ces efforts, grâce à des batteries d’étais hori-
plus réduit que ces différentes opérations sont simples à exé- zontales. La stabilité par consoles (cf. Fig. 10) nécessite soit de
cuter et avec le minimum de matériel. Le simple marteau de trouver un ancrage dans une partie déjà réalisée, soit à dispo-
boiseur constitue ainsi l’outil « idéal ». ser un lest sur chaque console pour éviter son soulèvement.

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TBA521 -8

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Référence Internet
TBA522

Les coffrages de dalles

I – Préparation du coffrage......................................................................... TBA522 - 2


A. Comment concevoir un coffrage pour porteurs horizontaux .......... — 2
B. Analyse des contraintes...................................................................... — 3
C. Coffrage bois traditionnel................................................................... — 4
D. Coffrage de dalle modulable, à éléments standard......................... — 7
E. Coffrage de dalle reposant sur des consoles murales :
« table tiroir » ........................................................................................... — 11
F. Tables coffrantes (tables à cadres)..................................................... — 12
G. Platelages à poutrelles bois............................................................... — 18
II – Organisation du poste de coffrage...................................................... — 22
A. Utilisation de prédalle......................................................................... — 22
B. Les étaiements..................................................................................... — 22
C. Réalisation des poutres....................................................................... — 24

es coffrages pour porteurs horizontaux, ou dalles, sont conçus pour sup-


L porter non plus la poussée du béton mais son poids, additionnée de toutes
les charges d’exploitation correspondant au travail du personnel et au
matériel.
Dans le cas d’un coffrage en bois traditionnel, la peau de coffrage est en con-
treplaqué, soutenu par des séries de raidisseurs dont la portée est déterminée
par des abaques, le plan d’étaiement supporté par des étais télescopiques
réglables répond lui aussi à des critères. Mais, ce type de coffrage disparaît de
plus en plus au profit des coffrages de dalle modulable, légers et pratiques,
comprenant des éléments standards, des étais à fourche et des poutrelles prin-
cipales et transversales. L’utilisation de ces derniers rencontre toutefois des
limites notamment dans la réalisation de hauteur sous dalle importante. Le
choix peut être fait de reposer un platelage autoportant coffrant la dalle sur
des consoles murales fixées aux éléments porteurs verticaux. L’absence d’étais
au sol permet de disposer d’une aire de travail ou de stockage sous le coffrage.
Les tables coffrantes, construites sur mesure, permettent de couler des dalles
autoportantes qui s’affranchissent de poutrelles. Pour un amortissement
optimal, le nombre de travées identiques doit être important afin de multiplier
leur utilisation. Ainsi pour des travées de forme quelconque, mais aussi les
dalles hautes et épaisses, les platelages à poutrelles bois, constituées d’un
double réseau de poutrelles disposées orthogonalement ou en biais, restent la
solution la plus souple et la plus répandue de nos jours.

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TBA522

LES COFFRAGES DE DALLES

I - PRÉPARATION DU COFFRAGE • plancher haut (PH) du rez-de-chaussée ;


• travées droites.
Les premières opérations à effectuer – Ce sont les Les détails de l’ouvrage ( cf. Fig. 1) sont :
suivantes :
• une dalle pleine de « x « cm d’épaisseur ;
• analyser l’ouvrage à réaliser dans ses différentes parties ;
• une hauteur sous plancher : « y » m ;
• choisir la méthode la plus appropriée et déterminer les quan-
tités de matériel nécessaire. • planéité sous face : flèche maximale 1/300 e ;
• parement (se reporter au CCTP).
Le cas le plus courant est une structure à refends en banché
et une dalle pleine. Prendre la figure 1 et recenser les points spécifiques au
projet : bord libre, soffites, décalages de niveau, épaisseur de
Ouvrage à étudier – L’ouvrage est constitué ainsi qu’il suit : dalle par zone, cotes « ouvrage », hauteur d’étage par zone.

Fig. 1 : Plan de coffrage de l’étage courant – extrait partiel (© ETI).

A. Comment concevoir un coffrage pour porteurs Le plan peut alors être engendré par la droite (G) qui se
horizontaux déplace parallèlement à elle-même en restant assujettie à l’autre
droite (D) appelée « directrice ». Le même plan peut être
engendré par une génératrice (G) qui se déplace en s’appuyant
Fonctions principales du coffrage – Donner la forme sur deux directrices parallèles (D1) et (D2). Les dispositions
voulue : comment engendrer la surface à coffrer ? prévues sur la figure 18 de TBA 515 restent donc valables
en apportant les modifications suivantes : les efforts
Le système de référence est constitué par une génératrice (G) exercés sur les parois des coffrages correspondent au
et une droite (D) située dans un même plan (P). poids du béton (et non plus à s a poussée) et aux charges

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TBA522 -2

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TBA522

LES COFFRAGES DE DALLES

d’exploitation correspondant au travail du personnel et de Quel que soit le type de coffrage utilisé, sa structure est basée
leur matériel et outillage nécessaire. Les raidisseurs pri- sur ce principe. Les coffrages pour porteurs horizontaux feront
maires placés sous la peau de coffrage sont donc espacés donc appel soit à un système à deux nappes de raidisseurs
régulièrement (cf. Fig. 2). pour les cas courants, soit un système à trois nappes réservé
aux dalles de grande épaisseur devant résister à des charges
importantes et plus économique à réaliser.

Fig. 2 : Engendrement d’une surface coffrante horizontale © ETI).

Autres fonctions – On peut citer les fonctions suivantes : B. Analyse des contraintes
• supporter le béton frais lors du coulage ainsi que le poids des
exécutants et de leur matériel, sans déformations excessives : Contraintes « ouvrage » – Le tableau 1 recense les critères
voir les tolérances acceptables (descriptif ouvrage) ; qui permettent de satisfaire à la fois les exigences d’ordres
techniques ainsi que les caractéristiques géométriques de
• permettre l’obtention d’une qualité de parement conforme au l’ouvrage à réaliser.
descriptif.

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TBA522

LES COFFRAGES DE DALLES

(Suite)
Tab. 1 – Réalisation de l’ouvrage

À obtenir Méthode Référence Opération Exigences et moyens


Fond de dalle : Mise à niveau du plan
d'étaiement 3 Calepinage Formes plus ou moins
– horizontal Compensation sur plan général complexes
– décaissés ou 2e plan
– plan incliné Réglage file par file d’étais 4 Travail et circulation Le moins d’étais possible
sous plancher coffré
Dalle à « x » m de haut Réglage hauteur du plan
Épaisseur de dalle d'étaiement 5 Décoffrage Jeu au pourtour + prévoir des
Calcul des charges + choix des bandes de décoffrage
raidisseurs et étais (selon force Éviter bris et détériorations
portante) Maintenir un étaiement ponctuel
si nécessaire (risque de fluage)
Respect des cotes ouvrage Positionnement au sol du plan Minimiser le temps de main-
Forme des travées d’étaiement d’œuvre
Disposition des raidisseurs,
découpes de la peau 6 Remise en œuvre Minimiser le temps de main-
sur nouvel d’œuvre
Présence de retombées et Conception du mode opératoire emplacement
soffites (1 ou plusieurs plans
d’étaiement) 7 Réemploi Rechercher les facilités de
+ adéquation du matériel démontage (peau / raidisseurs)
Éviter les pertes occasionnées
Débords de dalle La structure du plan d’étaiement par les coupes de bois si les
permet un porte-à-faux travées sont différentes
Sinon : plate-forme de travail en
support de file d’étais de rive
Planéité de la sous-face Limiter les déformations : C. Coffrage bois traditionnel
calculer l’écartement maximal
des raidisseurs Les différentes parties constituant un coffrage bois tradi-
Nature du parement Choix de la peau de coffrage tionnel – Un coffrage bois traditionnel (cf. Fig. 3) est constitué
(bois, contreplaqué CTBX, tôle de trois parties différentes visées sur la figure 2 b.
d’acier…) Il comporte donc :
Nombre de réutilisation Choix de la peau de coffrage – une peau de coffrage (1) en contreplaqué généralement de
+ Conditions de mise en œuvre qualité CTBX (cf. Tab. 3) ;
de l’étaiement et des raidisseurs – des raidisseurs primaires (2) et secondaires (3) pour soutenir
la peau de coffrage et limiter ses déformations. Traditionnelle-
Qualité du parement (aspect…) Étanchéité au bétonnage - ment, les raidisseurs secondaires sont réalisés avec des
obturation par plâtre ou joint poutrelles métalliques extensibles de préférence à des bois du
périphérique – agent de commerce, afin de limiter les pertes à la suite des coupes.
démoulage L’écartement des raidisseurs primaires est généralement donné
Reprise des charges – sécurité Conception et calcul du plan par un abaque spécifique de la peau de coffrage utilisée, les
d’étaiement deux variables étant l’épaisseur de la dalle et la flèche admis-
Étais de charge portante sible mentionnée dans le CCTP. De même, la portée des
admissible raidisseurs primaires et secondaires est déterminée grâce à des
abaques : abaque pour les chevrons ou pour des bastaings ;
– un plan d’étaiement constitué de bastaings (4) supportés par
Exigences propres à la mise en œuvre – Le tableau 2 des étais télescopiques (5) réglables en hauteur, leur espace-
dresse la liste des phases successives de la mise en œuvre ment étant déterminé de manière à ne pas dépasser la charge
des coffrages de dalles ainsi que les exigences et moyens admissible pour chaque étai.
afférents à chaque phase. Le fond de dalle horizontal est obtenu par mise à niveau du
plan d’étaiement.
Tab. 2 – Conditions de mise en œuvre
Les étais permettent tous un réglage et sont classés par série :
– la série standard 1 autorise des hauteurs variables de 1,75
Référence Opération Exigences et moyens à 3,10 m ;
– la série 2 de 2,00 à 3,35 m ;
– la série 5 de 2,30 à 4,10 m.
1 Transport - Le plus léger possible –
manutention manuportable ? Le réglage en hauteur se fait habituellement en se reportant
au trait de un mètre tracé sur les murs.
2 Montage – réglages Minimiser le temps de main- Ainsi, pour obtenir un fond de dalle à 2,80 m, il convient de
divers d’œuvre régler la sous-face des bastaings (4) à : 2,80 – 0,015 – 0,08
– 0,165. Soit à 2,54 m de hauteur.
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LES COFFRAGES DE DALLES

Fig. 3 : Coffrage de dalle traditionnel (© ETI).

Tab. 3 – Caractéristiques des contreplaqués pour coffrage – Poids des panneaux en daN

Dimensions Surface des Épaisseurs en mm


en mm panneaux
(en m2) 5 8 10 15 19 22 25
2 050 × 1 000 2,05 5 8 10 15,5 19,5 22,5 26
2 500 × 1 220 3,05 7,5 12 15 23 29 33,5 38

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LES COFFRAGES DE DALLES

(Suite)

Dimensions Surface des Épaisseurs en mm


en mm panneaux
(en m2) 5 8 10 15 19 22 25
2 500 × 1 530 3,83 9,5 15,5 19 29 36,5 42 48
2 600 × 1 500 3,90 10 15,5 19,5 29 37 43 49
3 000 × 1 500 4,50 11 18 22,5 34 43 49,5 56
3 050 × 1 530 4,67 11,5 18,5 23,5 35 44,5 51,5 58
3 100 × 1 530 4,75 12 19 24 35,5 45 52,5 59

Avantages et inconvénients du coffrage bois traditionnel – Tab. 5 – Conditions de mise en œuvre d’un coffrage traditionnel
Le coffrage traditionnel est de plus en plus abandonné car il
présente nombre d’inconvénients.

Les tableaux 4 et 5 permettent de dresser un bilan général des Référence Opération Exigences et moyens
conditions d’utilisation des coffrages bois traditionnels tant en
ce qui concerne leur aptitude à réaliser un ouvrage que leur
facilité plus ou moins grande à être mis en œuvre. 1 Transport - Transport facile sur chantier
manutention mais
Manutention de petits éléments,
Tab. 4 – Réalisation de l’ouvrage en coffrage traditionnel un par un, donc temps de main-
d’œuvre important
Coffrage en bois traditionnel 2 Montage – Etais instables lors du montage
À obtenir Aptitude - adaptation réglages divers Mise en place des éléments, un
par un, donc temps de main-
Fond de dalle : Mise à niveau du plan d’œuvre important
– horizontal d'étaiement 3 Formes des La structure permet de coffrer
– décaissés Plan général ou plusieurs plans travées - toutes les formes, au prix d’un
– plan incliné d'étaiement Calepinage temps d’exécution important
Réglage file par file
4 Travail et Présence d’un nombre important
Dalle à « x » m de haut Réglage hauteur du plan circulation sous d’étais
Épaisseur de dalle d'étaiement plancher coffré
Choix des étais en fonction de la
hauteur et des charges 5 Décoffrage Démontage très lent
(contreplaqué cloué sur
Respect des cotes ouvrage Positionnement au sol du plan chevrons…)
Forme des travées d'étaiement Bois abîmés lors du décoffrage
Disposition des raidisseurs, Maintien d’un étaiement ponctuel
découpe des bois et de la peau très difficile à réaliser (bandes de
Présence de retombées et Un plan d'étaiement avec décoffrage peu pratiques à
soffites compensations de hauteur ou réaliser) ; le coffrage doit rester en
plusieurs plans (plan en sous- place le temps nécessaire au
face de poutres, plan en fond de durcissement
dalle.)« Le coffrage traditionnel 6 Remise en œuvre Impossibilité de manutentionner le
autorise tous les cas de figure » sur nouvel coffrage en raison du manque de
Débords de dalle Plate-forme de travail en étage emplacement rigidité de l’ensemble
Temps de main-d’œuvre
Planéité de la sous-face Calcul de l'écartement maximal quasiment identique à la première
des raidisseurs (abaque….) utilisation
Nature du parement Peau de coffrage (bois, 7 Réemploi Adaptation et remontage restent
contreplaqué CTBX) coûteux ! beaucoup de coupes de
bois lors de l'adaptation à de
Nombre de réutilisation Choix de la peau de coffrage + nouvelles travées
les conditions de mise en œuvre
et de démontage pénalisent le 8 Coût du coffrage - Temps unitaire important : 1,10 à
nombre de réemplois (découpes économie 1,30 h/m2
nombreuses…) + pertes de bois, chutes…
Qualité du parement (aspect…) Obturation par plâtre ou joint
périphérique - agent de Conclusion – Cette conception induit beaucoup de
démoulage désavantages : aussi le coffrage « traditionnel » disparaît pro-
gressivement des chantiers. Mais son intérêt réside en ce qu’il
Reprise des charges - sécurité Conception et calcul du plan permet de coffrer toutes les configurations. De plus, il est
d'étaiement valeur d’exemple et a constitué une référence pour la concep-
Étais de charge portante tion des coffrages de dalles plus récents.
admissible

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TBA523

Calcul des coffrages


et des étaiements
1. Hypothèses de calcul ............................................................................. TBA523 - 2
I – Nature des efforts sollicitant les coffrages et leurs étaiements......... — 2
II – Valeur des efforts .................................................................................. — 2
III – Limitation des déformations des faces coffrantes ............................ — 7
2. Caractéristiques mécaniques et dimensionnelles
des matériaux constitutifs des coffrages ........................................ — 8
I – Le contreplaqué...................................................................................... — 8
II – Le bois.................................................................................................... — 9
III – L’acier.................................................................................................... — 13
IV – Les alliages légers ............................................................................... — 14
3. Calcul des coffrages verticaux............................................................ — 22
I – Hypothèse sur les appuis de la paroi coffrante................................... — 22
II – Sens des réseaux: conséquence sur les déformations..................... — 23
III – Méthodologie de calcul d’un coffrage vertical ou incliné................. — 23
4. Calcul des coffrages horizontaux....................................................... — 26
I – Choix des éléments constitutifs d’un coffrage pour dalle.................. — 26
II – Méthodologie de calcul d’un coffrage de dalle .................................. — 26
5. Pratique du calcul à travers quelques exemples............................ — 31
I – Détermination des pressions et efforts de poussée
lors du bétonnage....................................................................................... — 31
II – Calcul et choix des éléments constitutifs d’un coffrage de voile...... — 34
III – Calcul et choix des éléments constitutifs d’un coffrage de dalle..... — 39
Annexe 1 : Formulaire pratique................................................................. — 44

es forces et efforts sollicitant les coffrages sont variés, variables ou perma-


L nents, réparties ou non. De nature statique, avec le poids des matériaux,
celui du béton fini, mais aussi dynamique, avec le personnel en mouvement, la
poussée hydrostatique du béton frais, les vibrations et les forces du vent, ils
demandent une étude approfondie au moment de la conception des coffrages.
Leur estimation théorique et chiffrée est obligatoire, les pressions et affaisse-
ments doivent être évalués, la prise en compte des tolérances effectuée, afin
de choisir structures et éléments de coffrage adaptés à ces sollicitations.
La connaissance des caractéristiques mécaniques et dimensionnelles des
matériaux constitutifs de ces ouvrages est donc incontournable. L’article pré-
sente ainsi un ensemble de paramètres (contraintes, épaisseurs, cisaillement,
limite élastique, portée admissible…) définissant le contreplaqué, le bois,
l’acier, les alliages légers, ainsi que les normes afférentes à leur utilisation. En
découlent en toute logique des hypothèses et méthodologies de calcul diffé-
rentes selon qu’il s’agit de coffrages verticaux ou horizontaux.
Des exemples concrets portant entre autres sur le choix d’éléments de cof-
frage voile et dalle, le calcul de l’étaiement et la détermination de portée de
raidisseurs, permettent au lecteur une mise en pratique complète.

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CALCUL DES COFFRAGES ET DES ÉTAIEMENTS

1 Hypothèses de calcul

I - NATURE DES EFFORTS SOLLICITANT LES COFFRAGES ET Sont considérées comme charges uniformément réparties :
LEURS ÉTAIEMENTS • les charges dues au personnel appelé à intervenir lors de la
mise en œuvre des coffrages, à la pose du ferraillage puis au
Modalités d’application des efforts : charge statique ou bétonnage proprement dit ;
dynamique – Toutes les charges qui agissent progressive- • le matériel utilisé, notamment lors du bétonnage (accessoires,
ment sur leur support peuvent être considérées comme règles, vibreur…) ;
statiques. Le poids des matériaux, le poids des coffrages, des
filières ou lisses, du béton fini à la cote prévue peuvent être • les charges appliquées dans le cas de précontrainte des élé-
considérés comme des charges statiques. C’est donc le cas ments (plaques d’abouts, vérins...).
la plupart du temps. Néanmoins, au cours de la phase de mise
en service, il apparaît fréquemment des charges dynamiques. Le stockage de matériaux (coffrages, armatures, palettes de
matériaux) ou de matériel (pose de la benne à béton) est
Le personnel en mouvement, le matériel au cours de la phase généralement considéré comme une charge locale. De même,
de déplacement ou lorsqu’il entre en action, le béton frais au le poids d’un homme peut s’exercer localement dans certaines
moment de la coulée, la vibration, constituent autant d’exem- conditions de mise en œuvre et la stabilité doit être examinée
ples de charges dynamiques. (effet de bascule).

Au regard de ces charges qui peuvent être considérées Enfin, des éléments préfabriqués sont parfois disposés dans
comme agissant instantanément, le support se comporte les coffrages avant coulage ; leur poids doit être évalué
différemment. exactement.
Parmi ces efforts, certains présentent des composantes hori-
L’étude en résistance des matériaux de la déformation d’une zontales qu’il s’agit de reprendre et de transmettre aux
poutre sous charge dynamique montre que si l’on considère éléments porteurs du gros œuvre.
un corps de poids P tombant sur cette poutre d’une hauteur
h, la déformation calculée sous charge instantanée est double La stabilité des coffrages et de leurs étaiements doit être
de la déformation sous une charge statique de même valeur. attentivement examinée.
La contrainte est alors elle-même double, en supposant que
le phénomène reste dans le domaine élastique. Lorsque la Les charges climatiques – Les forces horizontales et ascen-
hauteur de chute « h » augmente et devient grande par dantes dues au vent peuvent être cause de renversement
rapport à la déformation, il y a choc et la contrainte devient (banches en attente par exemple) et le matériel de coffrage
proportionnelle à l’énergie cinétique du corps P. doit être équipé en conséquence de dispositifs de sécurité.

Les charges permanentes – Ces charges regroupent :


• le poids des étaiements ; II - VALEUR DES EFFORTS

• le poids des filières et poutrelles supportant les coffrages ;


A. Estimation des charges permanentes
• le poids des éléments constitutifs tels que peau de coffrage,
raidisseurs primaires et secondaires, éventuellement raidis- Charges permanentes des coffrages – Le béton a une
seurs tertiaires ; densité de 2,4 ou 2,5 lorsqu’il est armé. Pour les coffrages réa-
lisés à partir des bois du commerce, les panneaux sont
• le poids du béton armé ou du béton banché. comptés généralement pour 40 à 45 daN/m 2.
L’incidence du mode de manutention et de levage doit être On peut également évaluer les charges à partir des valeurs
évaluée ; les coffrages peuvent être ainsi soumis au cours des suivantes :
convoyages à des efforts normaux et de flexion.
• bois résineux : 600 daN/m 3 ;
Les charges variables ou charges d’exploitation – Les • contreplaqué CTBX : 0,6 N/m 2 et par mm d’épaisseur ;
charges variables correspondent à l’ensemble des charges de
chantier. Certaines sont uniformément réparties, d’autres agis- • poutrelles bois 80 × 160 h : 5 daN/ml ;
sent au contraire ponctuellement, certaines sont spécifiques
au cas examiné. • poutrelles bois 80 × 240 h : 7 daN/ml.

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CALCUL DES COFFRAGES ET DES ÉTAIEMENTS

Charges permanentes des coffrages outils – Les coffrages 1. Les facteurs conditionnant la poussée du béton frais
outils peuvent être estimés pour :
Poussée hydrostatique – Coulé sous forme liquide ou plas-
• coffrages horizontaux traditionnels : 50 daN/m 2 ; tique, le béton exerce une pression hydrostatique. Il est
possible de considérer le béton frais comme un liquide de
• coffrages horizontaux industriels : 70 daN/m 2 ; densité 2,4 : la courbe de pression serait dans ce cas une
• coffrages verticaux traditionnels : 50 daN/m 2 ; droite telle que la pression en tête serait nulle et la pression
en pied égale au produit de la hauteur par la masse volumique
• coffrages verticaux industriels : 90 daN/m2 à 120 (peau et rai- soit 2,4 t/m 3 × hauteur :
disseurs métalliques) ;
pH = 2,4 × H
• plates-formes de travail traditionnelles : 70 daN/m 2 ; Cette hypothèse donnerait des résultats très défavorables
• plates-formes de travail industrielles : 100 daN/m 2. puisque l’on obtiendrait une pression de 6 T/m 2 à 2,50 m de
profondeur (cf. Fig. 1).
La masse volumique de l’acier est de 7 850 daN/m 3 et celle
des alliages légers en aluminium 2 700 daN/m 3.

B. Estimation des charges d’exploitation

Charges uniformément réparties – La norme NF EN 1004


de mai 2005 (Échafaudages roulants de service en éléments
préfabriqués – Matériaux, dimensions, charges de calcul et
exigences de sécurité - Indice de classement NF P 93-510)
prévoit une charge répartie entre 180 et 350 daN/m 2.
Si le concepteur préfère prendre une valeur forfaitaire des
charges, l’INRS préconise une valeur forfaitaire de 200 daN/m 2.
Charges locales – Le stockage de matériaux est estimé à
150 daN sur un carré de 0,50 m × 0,50 m.
Le poids des coffrages posés sur les plates-formes de travail
doit être évalué en tenant compte des conditions réelles de
mise en œuvre (banches autostables, banches lestées,
banches ancrées…).

C. Estimation des charges climatiques

Stabilité des banches vis-à-vis du vent – La réglementation


concernant la sécurité du travail sur les chantiers impose de
cesser tout travail et de protéger le matériel dès que la vitesse
du vent dépasse 85 km/h. En deçà, toute banche mise en
place doit demeurer stable.
Plusieurs dispositions peuvent être envisagées pour assurer
cette stabilité au vent :
– soit par un ancrage sur plot béton grâce à des étais rigides ;
Fig. 1 : Diagramme des pressions linéaires.
– soit par accrochage sur des ancrages disposés dans le
plancher ;
– soit grâce à une manutention en vis-à-vis, les banches Exprimé dans les unités internationales, la pression en kN/m 2
demeurant en permanence reliées à un portique de levage. serait :
Généralement, et pour des banches métal, on admet les Pression pH 24 × H
valeurs suivantes : La hauteur H croissant, la pression en pied augmenterait
– coefficient de traînée : 1,75 ; linéairement, sans connaître de limite.
– pression du vent : 60 daN/m 2 ; La poussée totale correspondante en kN s’exerçant sur la
– coefficient de glissement banche / sol : 0,50 ; paroi du coffrage serait égale à :
– coefficient de glissement d’un plot béton / sol : 0,65 ;
– poids au m2 : 90 à 120 daN/m 2 selon le matériel utilisé. Poussée P = 1/2 × 24 H
24.H 2
H=
2
D. Hypothèses pratiques concernant la poussée
du béton Les phases de fluidité du béton – En fait, si l’on souhaite
analyser la manière dont la fluidité de la pâte constituant le
Concerne essentiellement les coffrages verticaux, c’est-à-dire béton évolue, il convient de distinguer trois phases : la pre-
les coffrages de poteaux et de voiles. Les efforts exercés sur mière phase correspond au déversement, la seconde au
les surfaces coffrant les rives de plancher sont un cas parti- serrage du béton et la phase finale correspondant à la prise
culier des coffrages verticaux. du béton :

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• le déversement du béton au moment du remplissage du cof-


frage exerce un effet de choc dont la force vive est absorbée en
partie par le coffrage lui-même et en partie par le béton déjà en
place ;
• lors du serrage du béton obtenu par vibration, le béton peut
être considéré comme un liquide en équilibre hydrostatique
dans la zone d’influence du vibreur ;
• la prise commence en fait à exercer ses effets dans la zone
plus basse dès que le vibreur en est retiré ; le béton devient
alors progressivement rigide.
Le comportement du béton comme un liquide en équilibre
hydrostatique ne concerne donc qu’une petite partie de la
hauteur du coffrage.
L’effet de voûte – À ce phénomène de poussée hydrostatique
peut venir s’ajouter un effet de voûte entre les parois du cof-
frage qui contribue encore à exercer un effort de poussée. Ce
phénomène ne se produit pas lorsque l’on procède à une
vibration externe du coffrage lorsque l’affaissement mesuré au
cône d’Abrams est inférieur à 75 mm.
Il convient donc de bien examiner l’influence des différents fac-
teurs qui exercent une influence sur la poussée résultante.
De nombreux essais ont permis de dégager les conclusions
suivantes :
• la pression exercée par le béton peut être considérée comme
une pression hydrostatique jusqu’à atteindre une valeur Fig. 2 : Diagramme des poussées.
maximale ;
• une fois cette valeur atteinte, le béton peut être considéré • Valeur de la poussée pour les coffrages de voiles :
comme étant en équilibre de butée et exerçant des efforts sur Pour les voiles, la pression « p » en kN/m 2 est inférieure ou
les parois de l’ordre de 70 à 90 % de la pression maximale ; égale aux deux valeurs suivantes :
P ≤ 24 × H
• la pression décroît lorsque la température du matériau P ≤ a + b × V.
augmente ; Le tableau 1 donne les valeurs de a et b en fonction de la tem-
• la pression décroît lorsque la vitesse de coulée diminue (vites- pérature et de la vitesse de coulée.
se exprimée en m/heure) ;
Tab. 1 – Poussée du béton frais pour un voile
• plus l’affaissement obtenu au cône d’Abrams est important et
plus la pression exercée sur les coffrages est grande ;
Vitesse
• un excès d’adjuvant est défavorable si cet adjuvant joue un Température T °C
rôle de retardateur, et la pression peut alors tendre vers la pres- V < 2 m/h V > 2 m/h
sion hydrostatique ;
• l’épaisseur du voile n’intervient pas dans le cas de faibles vi- 5° 20 + 12,5 V 41 + 2 V
tesses de coulée (vitesse < 1 m/h) ni pour les fortes vitesses où
le phénomène de début de prise devient prépondérant. 15° 20 + 10 V 36 + 2 V

Le diagramme de poussée qui en résulte est donné ci-après 25° 20 + 8,5 V 33 + 2 V


(cf. Fig. 2).
• Valeur de la poussée pour les coffrages de rive de dalle :
2. Formules expérimentales et pratiques pour les voiles et
poteaux. Diagrammes de poussée Pour les coffrages de rives de dalle, la pression « p » en kN/m 2
est égale à :
Formules de la Chambre syndicale des constructions P ≤ 24 × H + charge d’exploitation (de service).
en ciment armé et béton précontraint – Elle correspond
à la valeur de la poussée résultant d’essais réalisés par • Valeur de la poussée pour un poteau :
M. Adam. Pour les poteaux, la pression « p » en kN/m 2 est inférieure ou
égale aux deux valeurs suivantes :
De nombreux essais ont été réalisés par Michel Adam sur des
murs banchés de 12 à 40 cm d’épaisseur et bétonnés à des P ≤ 24 × H ;
vitesses variables. P ≤ 150.
Ces essais confirment que la température et la vitesse de Autres formules expérimentales – D’autres formules sont
coulée sont les deux facteurs principaux pour la plupart des proposées par le Comité international du béton, résultant elles
cas couramment rencontrés sur les chantiers. aussi d’essais.

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Ces formules proposent de retenir comme valeur pour la pres- Lorsque le béton est déversé d’une hauteur de 2,00 m ou plus,
sion en kN/m2 la plus petite des valeurs correspondant : il convient d’ajouter à la pression calculée à partir du tableau
précédent une pression complémentaire de 10 kN/m 2.
• à la pression hydrostatique (béton « liquide ») ;
Attention
• à la limite du durcissement ;
Le bétonnage à la goulotte peut être la cause d’une pression
• à l’effet de voûte et la pression ne dépasse jamais 150 soit : effective beaucoup pus grande dans la mesure où il introduit
le phénomène bien connu du tonneau de Pascal ( cf. Fig. 3).
• P ≤ PH, PS et PA.
Ce dernier effet ne doit être pris en compte que lorsque
l’épaisseur « e » du mur est inférieure à 500 mm ( cf. Tab. 2).

Tab. 2 – Pression exercée par le béton frais


sur des coffrages verticaux

Pression pH = 24 × H
hydrostatique et
pH < 150 kN/m 2 Épaisseur
Épaisseur e > 500 mm
e < 500 mm Limite de 2)
durcissement Ps = (24 × V × K + 5)
Effet de voûte 3) Rien
pA = (3 × V + e / 10 + 15)

La deuxième formule comporte un terme « K » qui dépend de


l’affaissement obtenu au cône d’Abrams ainsi que de la tem-
pérature du béton ( cf. Tab. 3).

Tab. 3 – Coefficient K

Température du béton en °C
Affaissement
(en mm)
5° 10° 15° 20° 25° 30°

25 1,45 1,10 0,80 0,60 0,45 0,35


Fig. 3 : Bétonnage à la goulotte (© ETI).
50 1,90 1,45 1,10 0,80 0,60 0,45
Diagramme représentatif de la pression – La figure 4 donne
75 2,35 1,80 1,350 1,00 0,75 0,55 directement la valeur de la pression, dispensant ainsi de cal-
culer les valeurs résultant des formules (1) – (2) – (3) données
100 2,75 2,10 1,60 1,15 0,90 0,65 dans le tableau 2.

Fig. 4 : Pression hydrostatique (© ETI).

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Dans la figure 5, l’épaisseur « e » du voile est donnée en mm, Le tableau 4 indique les limites du durcissement.
à chaque valeur de e correspond pour la vitesse de bétonnage
considérée une pression pA.

Fig. 5 : Effet de voûte (© ETI).

(Suite)
Tab. 4 – Limite de durcissement

Affaissement en mm
Affaissement en mm
Vitesse A = 25 A = 50 A = 75 A = 100
Vitesse A = 25 A = 50 A = 75 A = 100 en m/h
en m/h
1 19 24 29 33
1 40 51 61 71
2 34 43 53 60
2 75 96 118 137 Température
Température 20° 3 48 63 77 88
5° 3 109 142 150 150
4 63 82 101 115
4 144 150 150 150
5 77 101 125 143
5 150 150 150 150
1 16 19 23 27
1 31 40 48 55
2 27 34 41 48
2 58 75 91 106 Température
Température 25° 3 37 48 59 70
10° 3 84 109 135 150
4 48 63 77 91
4 111 144 150 150
5 59 77 95 113
5 137 150 150 150
1 24 31 37 43 Valeurs pratiques – Certains auteurs préconisent une
approche beaucoup plus pragmatique, résultant d’un grand
2 43 58 70 82 nombre d’essais sur chantier. En effet, le diagramme de
Température poussée résultant des essais en laboratoire ( cf. Fig. 2) est dif-
15° 3 63 84 102 120 ficile à utiliser. La vibration restitue au béton toute sa fluidité
4 82 111 135 150 sur la profondeur intéressée par l’action de l’aiguille. Aussi, ce
diagramme se déplace verticalement au fur et à mesure du
5 101 137 150 150 coulage, comme la poussée qui en résulte, située à environ
1,50 m à 2,00 m du niveau supérieur du béton. Le calcul d’un

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coffrage de grande hauteur serait ainsi difficile à entreprendre, La poussée totale est alors de :
les surfaces coffrantes étant soumises à des charges mobiles 2, 50
verticalement. 45 × = 60 kN
2
Ainsi, M. Ricouard (se reporter à l’ouvrage « Constructions en
béton : le coffrage » chez Eyrolles) propose de distinguer les et les réactions en tête et en pied sont de 20 kN et 40 kN.
deux cas suivants (cf. Fig. 6) : • Pour les coulées lentes (murs épais) le coffrage doit être cal-
• Pour les coulées rapides (vitesse de l’ordre de 5 m vertical à culé à partir d’un diagramme de pression uniforme et une pres-
l’heure), le coffrage des voiles minces de 2,50 m de hauteur sion en pied maximale de 36 KN/m 2 (cf. Fig. 6b).
(cas fréquent) doit être calculé à partir d’un diagramme de pres- La poussée totale est alors de :
sion triangulaire et une pression en pied maximale de 45 kN/m 2 36 × 2,50 = 90 kN
(cf. Fig. 6a). et les réactions en tête et en pied sont de 45 kN.

Fig. 6 : Diagramme de poussée pratique (© ETI).

III - LIMITATION DES DÉFORMATIONS DES FACES Tab. 5 – Tolérance de planéité des parements
COFFRANTES
Cahier CCTG
Tolérances fixées par les cahiers des charges – Les faces des prescriptions DTU 21 Planéité Fascicule n° 65
coffrantes sont soumises soit aux efforts de poussée dus au techniques sous règle Planéité sous règle de
béton frais (coffrages verticaux ou inclinés), soit au poids du « Planchers » de 2,00 m1) 2,00 m1)
béton (coffrages horizontaux). Dans les deux cas, les défor- A3 annexe
mations qu’elles subissent du fait de ces efforts doivent être
contenues dans des limites acceptables. Les tolérances pour Flèche limitée à 1/ Béton surfacé : Parements :
les différentes parties d’ouvrage fixent ces limites à ne pas 500 de la portée
dépasser et leurs valeurs dépendent des cahiers des charges – parement courant : – simples : 1/250 soit
auxquels le marché se réfère. 1/200 8 mm
– parement soigné : – fins : 1/500 soit 4 mm
Flèches admissibles – Pour les planchers, le tableau 5
donne les flèches admissibles au regard du CPT, du DTU 21 1/300 – ouvragés : 1/500 soit
(NF P 18-201 de mars 2004. Travaux de bâtiment - Exécution 4 mm
des travaux en béton - Cahier des clauses techniques) et du
1) La flèche est exprimée en fonction de la règle de 2 m.
CCTG.

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2 Caractéristiques mécaniques
et dimensionnelles des matériaux
constitutifs des coffrages

I - LE CONTREPLAQUÉ

Caractéristiques des panneaux – Les dimensions et épais-


seurs sont précisées dans le tableau 1.
Tab. 1 – Caractéristiques des panneaux

Poids des panneaux

Dimensions Épaisseurs des panneaux en mm


en cm Surface des
L×I panneaux en m2
10 15 19 22 25
205 × 100 2,05 10 15,50 19,50 22,50 26
250 × 122 3,05 15 23 29 33,50 38
250 × 153 3,83 19 29 36,50 42 48
260 × 150 3,90 19,50 29 37 43 49
300 × 150 4,50 22,50 34 43 49,50 56
305 × 153 4,67 23,50 35 44,50 51,50 58
310 × 153 4,75 24 35,50 45 52,60 59

Les épaisseurs de fabrication de 15 - 19 - 22 - 25 mm ont été Le CTB-X est apte au coffrage du béton et le CTB-O est réservé
obtenues grâce à un nombre important de plis, de 5 à 7, voire aux cas où le nombre de réemplois est beaucoup plus limité.
plus.
Les contraintes admissibles sont données au tableau 2.

Tab. 2 – Contraintes admissibles dans les contreplaqués

Contrainte admissible Cisaillement de la feuille Cisaillement oblique Cisaillement du plan


Essence en compression et flexion parallèle ou (30 à 60°) de collage
(en MPa) perpendiculaire au fil
Okoumé 13 2 3 0,80
Pin d’Orégon 15,50 3 0,80 0,80
Pin maritime 17 2,50 3 0,80
Hêtre 20 3 4 1
Bouleau 17 3 4 1
Makoré 20 3 4 1
Ozigo 17 2,50 3 0,80
Sipo 17 2,5 3 0,80
Peuplier 12 2 3 0,80
Limba 15 2 3 0,80
Do (Kéruing) 22 3 4 1

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Abaques d’utilisation des contreplaqués – Les fabricants De plus, on admet que les conditions d’utilisation des bois uti-
de contreplaqué ont établi des abaques permettant de déter- lisés en coffrage permettent d’estimer leur humidité à 22,5 %,
miner simplement l’écartement des raidisseurs primaires ce qui conduit à minorer, comme le montrent les tableaux 3,
supportant la peau de coffrage ( cf. Fig. 1). 4 et 5, les contraintes admissibles de 0,85 pour la flexion et
0,70 en compression.
Les paramètres sont :
• la charge en daN/m 2 appliquée au contreplaqué ; Au sol, sous les sabots d’appui des étais, on considère qu’une
humidité de 30 % est probable et l’on minore en conséquence
• la flèche admissible (1/100, 1/200, 1/300, 1/400) ; la contrainte admissible, soit 0,40 en compression. Lorsque le
sabot d’appui de l’étai repose sur du béton, on minore la con-
• le nombre d’appuis (deux ou quatre) ; trainte de compression sur le bois de 0,50.
• l’épaisseur choisie pour le contreplaqué.
Tab. 3 – Contraintes admissibles sur les bois en daN/cm 2
Deux fuseaux de courbes permettent de distinguer les plaques pour les résineux et module de Young à 15 % d’humidité relative
appuyées sur quatre côtés (plaque carrée) des plaques sup-
portées par un seul cours de raidisseurs (plaques
« longues »). Pour les cas intermédiaires entre le carré et la Qualité des bois en
plaque longue, il est possible d’interpoler entre les deux classement visuel
valeurs trouvées pour l’écartement des appuis.
La distance entre appuis est la portée libre, c’est-à-dire la dis- I II III
tance entre axes des supports, diminuée de deux fois la demi-
largeur des pièces utilisées comme appuis.
Contrainte Compression axiale 131 103 82
L’utilisation est simple : ainsi, pour une pression de 565 daN/m 2,
une flèche maximale souhaitée de 1/300, et un contreplaqué de Traction axiale 152 87
15 mm d’épaisseur utilisé en plaque longue, les appuis doivent
être écartés de 36 cm entre nus soit de 42 cm d’axe à axe si Flexion statique 142 109 87
l’on utilise des chevrons de 60 × 80h mm comme raidisseurs.
Cisaillement 16 13 11
longitudinal
II - LE BOIS
Compression sur 27 22
Conformité aux normes – Le bois de construction fait l’objet appui
de normes. Nous rappelons les normes essentielles pour l’uti-
lisation du bois dans la construction : Traction transversale 9 7 0
• NF EN 1912 de juin 2005 « Bois de structure – classes de ré- Module Ef en flexion à 17,5 % 109 178 95 654 85 457
sistance – Affectation des classes visuelles et de essences – d’élasticité d’humidité
Indice de classement P 21-395 ».
• NF EN 336 de septembre 2003 « Bois de structure – Dimen- Ec en compression à 119 440 105 909 94 498
sions, écarts admissibles – Indice de classement P 21-351 ». 17,5 % d’humidité
• NF EN 384 d’août 2004 « Bois de structure – Détermination
des caractéristiques des propriétés mécaniques et de la masse
Tab. 4 – Réduction des contraintes en fonction de l’humidité
volumique – Indice de classement P 21-359 ».
Traditionnellement, on distingue trois catégories (classes 1, 2
et 3) : Humidité en % 15 17,50 20 22,50 25 30
• La classe 1 est choisie pour les platelages de plate-forme, Flexion 1,00 0,95 0,90 0,85 0,80 0,70
d’étaiement et d’échafaudages.
• La classe 2 pour la fabrication des coffrages. Traction axiale 1,00 0,95 0,90 0,85 0,80 0,70

Compression 1,00 0,90 0,80 0,70 0,60 0,40


A. Les avivés
Cisaillement 1,00 0,90 0,80 0,70 0,60 0,40
Caractéristiques dimensionnelles
Traction 1,00 0,90 0,80 0,70 0,60 0,40
Les caractéristiques dimensionnelles sont indiquées à la transversale
figure 2.
Caractéristiques mécaniques – Les caractéristiques varient
d’une essence à l’autre, et l’humidité favorise un fluage impor- Tab. 5 – Réduction des contraintes
tant qu’il convient de prendre en compte grâce à un coefficient en fonction de la hauteur de la section
réducteur appliqué à la contrainte admissible.
Pour un ouvrage provisoire tel que les coffrages, les règles Hauteur en mm 260 22 197 172 147 122 97
CB 71 (DTU P 21-701) de juin 1984 « Règles de calcul et de
conception des charpentes en bois – Indice de classement Coefficient de 0,85 0,91 0,93 0,97 1 1,07 1,13
P 21-701 » admettent un coefficient de correction de 1,1. contrainte

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Tableaux et abaques d’utilisation – À partir des efforts Chaque fabricant établit note de calcul et tableau ou abaque
exercés par le béton, il est possible de déterminer les con- en vue de favoriser et simplifier leur utilisation.
traintes dans les bois et de vérifier les flèches en utilisant la
figure 2 et le tableau 3. Néanmoins, on utilise pour plus de Poutrelles Doka – La poutrelle Doka H20 est une poutrelle
rapidité des abaques qui permettent de choisir les portées en I, à semelles en bois et âme pleine en lamellée-collée.
admissibles pour les différentes pièces composant le coffrage
(cf. Fig. 3, 4, 5, 6 et 7). Ses caractéristiques mécaniques sont les suivantes :
• poids : 5 daN/ml ;
B. Les poutrelles en bois • moment d’inertie : I : 4 650 cm 4 ;
Conformité aux normes des poutrelles préfabriquées – • module d’inertie I/v : 465 cm 3 ;
Plusieurs fabricants proposent des poutrelles préfabriquées en
bois pour coffrage. • moment fléchissant admissible M : 500 daN.m ;
Ces poutrelles en bois font l’objet de normes. Les normes • effort tranchant admissible T : 1 000 daN ;
essentielles sont les suivantes :
• module d’Young E : 100 000 daN/cm 2.
• NF P 93-322 de décembre 1994 « Équipements de chantier –
Poutrelles industrialisées pour étaiement de coffrage – Indice À partir de ces valeurs on peut donc déterminer les répartitions
de classement P 93-322 ». de poutrelles pour un coffrage de dalle, en utilisant les for-
mules classiques de résistance de matériaux qui donnent
• NF EN 13337 de février 2003 « Poutrelles de coffrage préfa- moment de flexion, effort tranchant, contrainte de flexion et
briqués en bois – Exigences de classification et évaluations – flèche.
Indice de classement P 93-377 ».
Mais il est généralement plus rapide de consulter les tableaux
Nous donnons ci-après les caractéristiques de quelques pou- établis par le constructeur donnant directement les portées
trelles. D’autres composants existent sur le marché (SGB, admissibles ainsi que les écartements entre étais ( cf. Tab. 6
Hussor, Cofreco), mais nous nous limitons à trois types de et 7).
poutrelles, Doka, Péri et Ricard, les plus fréquemment utilisés
actuellement sur les chantiers.
Tab. 6 – Répartition des poutrelles Doka H20 en plancher. Portée transversale

Poids Charge totale Portée admissible des poutrelles transversales selon leur espacement en
Épaisseur du béton G + Q y compris mètres
de la dalle en daN/m2 le poids
du coffrage et
l’effet dynamique
0,20 0,30 0,40 0,50 0,625 0,75 0,90 1,00

14 364 664 4,37 3,82 3,47 3,22 2,99 2,81 2,59 2,45
16 416 716 4,20 3,67 3,33 3,10 2,87 2,70 2,49 2,36
18 468 768 4,06 3,54 3,22 2,99 2,77 2,61 2,41 2,28
20 520 820 3,93 3,43 3,12 2,89 2,69 2,53 2,33 2,21

Tab. 7 – Répartition des poutrelles Doka H20 en plancher. Distance des étais

Épaisseur Distance entre étais en mètre en fonction de la distance entre les poutrelles principales
de la dalle
en cm 1,00 1,25 1,50 1,75 2,00 2,25 2,50 3,00 3,50

14 2,60 2,41 2,21 2,05 1,92 1,80 1,62 1,35 1,16


16 2,49 2,31 2,12 1,96 1,83 1,64 1,48 1,23 1,05
18 2,40 2,22 2,03 1,88 1,70 1,51 1,36 1,13 0,97
20 2,32 2,14 1,95 1,80 1,57 1,40 1,26 1,05 0,90

Poutrelles Péri – Le matériel de coffrage et d’étaiement de la pour un type de poutrelle en I en bois et âme en lamellé collé
société Péri est très fréquemment utilisé. Nous donnons donc (cf. Tab. 8 et 9).
les caractéristiques techniques fournies par ce constructeur

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Le cycle de réalisation d’ouvrages

1. Rotation du matériel............................................................................... TBA525 - 2


1.1 Généralités .................................................................................................. — 2
1.2 Modes opératoires et cycles ...................................................................... — 4
1.3 Objectif d’une rotation de coffrage............................................................ — 9
1.4 Utilité d’une rotation de coffrage............................................................... — 11
2. Études préliminaires pour l’élaboration d’une rotation
de coffrage................................................................................................ — 14
2.1 Étude du dossier ......................................................................................... — 14
2.2 Étude de la rotation du matériel................................................................ — 21
3. Documents et plans de synthèse ....................................................... — 55

étape préalable à la réalisation d’un ouvrage consiste en phases d’étude,


L’ déterminant les modes opératoires adaptées aux séquences de construc-
tion envisagées, le matériel et la main-d’œuvre nécessaires pour mener à bien
ces tâches, et une planification réaliste de leurs exécutions. Des documents
clairs et synthétiques permettent une préparation quotidienne du travail sur le
chantier. Deux exemples sont présentés en illustration.
D’autres éléments contribuent également à un gain de productivité, notam-
ment la répétition du travail, la spécialisation des équipes, la réduction des
heures dites improductives (attente de matériel, démontage…). L’amortisse-
ment technique du matériel est un facteur intervenant fortement dans le calcul
des coûts totaux.
L’article détaille ensuite la méthode pour élaborer une rotation de matériel.
Des solutions spécifiques sont à apporter à chaque étape de cette préparation,
avec entre autres la répartition des espaces et des niveaux, la quantité
d’ouvrage à réaliser (« voile » et « plancher »). En découle ainsi le choix du
cheminement des coffrages et des outils, vertical, horizontal, alterné…
Cadences de production, durées des cycles, optimisation du matériel sont à
déterminer afin de réduire les coûts, sans oublier les contraintes techniques,
en termes de résistance du béton, délais de décoffrage et reprises du
bétonnage.
Le volet sécurité n’échappe pas à l’étude. Prévoir le matériel de sécurité
adapté nécessite l’analyse de tous les postes de travail. Les risques sont
évalués et les équipements de protection collectifs (passerelles, garde-corps,
grillage…) prévus en fonction du mode opératoire retenu et des caractéristi-
ques du gros œuvre.

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1 Rotation du matériel
1.1
Généralités

I - TERMINOLOGIE Prédalle – Dalle préfabriquée d’environ 7 cm d’épaisseur,


servant de coffrage et de sous-face au plancher.
Adjudicataire – Entreprise à laquelle les travaux sont attri- Radier – Plate-forme en béton armé coulée sur le sol pour
bués à la suite d’un appel d’offres. constituer l’assise et le plancher bas d’un ouvrage.
Banche – Coffrage-outil servant à réaliser les parois verti- Rotation – Succession périodique d’un matériel.
cales. Les banches sont généralement solidarisées par paire
(une par face) mais elles peuvent aussi être assemblées en Thixotropique – Qualité d’une argile sous forme de gel, liqué-
« train » pour former un ensemble plus long et former ainsi un fiable par simple agitation ou vibration, et qui retrouve sa
seul outil. fermeté au repos.
Butonnage – Mise en place d’étaiements inclinés ou horizon- Tunnel – Coffrage-outil constitué de coffrages verticaux reliés
taux dans le blindage d’une fouille ou d’un coffrage. à un coffrage horizontal (table) pour permettre la réalisation
simultanée d’au moins 2 voiles et du plancher.
Coffrage-outil – Moule préparé pour couler du béton, conçu
en matériau réutilisable et usiné industriellement, comme les Voile – Paroi verticale, généralement en béton, moulée à
banches ou les tables coffrantes, par opposition au coffrage l’aide de banches.
réalisé artisanalement.
Crédit d’heures – Nombre total d’heures de main-d’œuvre
prévu pour chaque journée du cycle. II - PLANIFICATION
Crinoline – Cage métallique entourant une échelle et servant
à protéger des chutes. Dossier d’exécution de travaux – Chaque entreprise adjudi-
cataire doit préparer le dossier d’exécution de travaux sous la
Cycle – Processus appelé à se répéter, de manière identique, double contrainte de :
un certain nombre de fois au cours de l’exécution.
1/ respecter les conditions contractuelles de délai et de prix
Déboursés – Sommes avancées par l’entreprise pour le vis-à-vis du maître d’ouvrage ;
compte du maître d’ouvrage afin de régler les dépenses de
main-d’œuvre, de matériaux, de matières consommables et 2/ générer un profit pour cette même entreprise.
d’amortissement du matériel.
Ces objectifs conduisent l’entreprise à établir un planning des
Durée élémentaire – Temps nécessaire à l’exécution d’une travaux qui fixe un déroulement des travaux à respecter, sans
tâche, ramené à l’unité de métré. Par exemple, il faut retards ni dépenses supplémentaires aux prévisions.
4,47 heures pour réaliser 1 m 3 de structure en béton armé.
Caractéristiques du planning – Le planning doit :
Enchaînement – Succession des tâches.
– être construit à partir de temps d’exécution « réalistes » ;
Enclenchement – Commencement d’une ou de plusieurs
tâches conditionnées chronologiquement ou techniquement – prévoir des liaisons rigoureuses entre les tâches ;
par la fin de la tâche précédente. – réaliser des enchaînements techniquement corrects.

Forain – Poste de fabrication provisoire le plus souvent ins- Lorsque ces contraintes ne sont pas respectées, la réalité con-
tallé sur un chantier par opposition à celui installé dans un tredit les prévisions, le modèle projeté est rapidement déformé
atelier spécialisé. au cours de l’exécution, le chantier connaît des retards inac-
ceptables pour le client, l’entreprise ne peut pas optimiser le
Mode opératoire – Manière et méthode pour procéder à la travail des équipes et utiliser correctement l’ensemble du
réalisation d’un ouvrage. matériel et des dépenses excessives grèvent le bilan général.

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La planification permet, pour chaque entreprise, de prévoir le nombre de fois au cours de l’exécution, qui permet de déter-
paiement des matériaux aux fournisseurs, d’anticiper le verse- miner puis de préciser, le déroulement d’un processus
ment des salaires et de connaître ses dépenses en matériel élémentaire, les conditions de l’exécution et la durée du cycle.
de location ou en investissement.

V - ÉLABORATION DES DOCUMENTS


III - MODES OPÉRATOIRES ET MOYENS À METTRE EN
ŒUVRE Cette préparation de l’exécution sert à produire des docu-
ments de synthèse clairs et utilisables en entreprise et sur
L’ensemble des services de l’entreprise est concerné, mais la chantier, et de permettre que :
première phase de l’étude est souvent menée par le service
des travaux ou le bureau des méthodes. • le gestionnaire dispose de toutes les informations nécessai-
res, afin de chiffrer les coûts en matériaux, en main-d’œuvre et
Phase d’étude – Elle consiste : en matériel ;
1/ dans un premier temps, à déterminer l’ensemble des modes • la prévision des affectations du personnel, selon les différen-
opératoires qui définissent précisément les séquences de tes tâches, détermine l’embauche et les qualifications néces-
construction envisagées ; saires ;
2/ dans un deuxième temps, à déduire les moyens néces-
saires (matériel et main-d’œuvre) afin de mener à bien • le conducteur de travaux se réfère à un planning de réalisation
l’exécution, tout en respectant le délai donné et des conditions fiable le renseignant sur :
de prix acceptables. – les quantités d’ouvrage à réaliser ;
Il est important de pouvoir visualiser le plus précisément pos- – les cadences à respecter ;
sible les enchaînements des tâches à travers des modes – une description de l’organisation des différentes équipes ;
opératoires détaillés. Ceci permet à l’entreprise de décider :
• le futur exécutant voit son travail facilité, et cela si :
– les cadences d’exécution ;
– la durée et l’ordonnancement de chaque cycle ; – les zones d’intervention pour chaque journée du cycle sont
– les rotations de matériel et des équipes qui l’utilisent. définies de manière précise ;
– le matériel nécessaire à chaque zone est mis en évidence.
Ces documents facilitent aussi la préparation quotidienne du
IV - CYCLE travail sur le chantier. Ils constituent aussi la source d’infor-
mations indispensables qui permet au service matériel
La notion de cycle est à la base même de l’organisation du d’établir les comptes d’exploitation et un planning d’utilisation
travail. C’est la répétition d’un même processus, un certain du matériel.

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1.2
Modes opératoires et cycles

I - DÉFINITIONS 1/ La première étape (remplacement de l’égout central) a con-


sisté en travaux de déviation et de réalisation de deux égouts
latéraux, tangents à l’ouvrage futur.
Le mode opératoire – D’une manière générale, un mode opé-
ratoire est la description détaillée d’une phase de travail. Le 2/ La deuxième étape des travaux a concerné la galerie elle-
choix et la définition précise et complète des modes opéra- même avec :
toires constituent la base de l’étude d’un cycle. • la mise en place d’une paroi préfabriquée sur chaque côté de
la future galerie (après forage à la boue thixotropique afin d’évi-
La durée du cycle – Elle donne les cadences d’avancement ter l’ouverture d’une tranchée) ;
du chantier et doit être assurée par un matériel et une main- • le butonnage en vis-à-vis des deux parois ;
d’œuvre suffisants (déterminés dans le mode opératoire). Le
planning général des travaux ne sera pas respecté si les • le terrassement jusqu’à la sous-face de la dalle de couverture ;
besoins sont mal calculés. • le bétonnage de la dalle ;
• le remblaiement en surface ;
Le matériel de sécurité – Il doit aussi faire partie du matériel • le terrassement poursuivi sous la dalle, la circulation étant
envisagé. L’entreprise a le choix entre : maintenue sur la moitié de la largeur de la voie ;
• le coulage du radier et les finitions.
• déduire ses besoins en matériel selon le mode opératoire et
le cycle retenus ; Ce mode de construction est également utilisé pour réaliser
des parkings souterrains en site urbain.
• intégrer le matériel dont elle dispose à la date du chantier com-
me une des contraintes de départ pour établir ses prévisions. Le mode opératoire de chaque phase peut être alors détaillé,
Les deux exemples qui suivent détaillent le processus de cette en fonction des procédés retenus, du matériel disponible, du
élaboration. calendrier des travaux et de la main-d’œuvre affectée au chan-
tier. Cet ensemble (ou cycle) se répète pour chaque tronçon
de l’ouvrage et guide les exécutants dans leurs opérations, au
moyen d’une succession ordonnée de dessins et de croquis.
II - EXEMPLES Deuxième exemple – Il s’agit de la réalisation d’un parking
souterrain (cf. Fig. 3) à deux niveaux de sous-sols, chacun
Premier exemple – La prolongation de la ligne 10 de métro, ayant une hauteur de 2,10 m. Le site permet de réaliser la
sur 860 m, rue de Paris et rue du Château, à Boulogne-Billan- partie centrale à ciel ouvert car le terrain n’est pas traversé
court (cf. Fig. 1), a imposé les contraintes suivantes : par une rue. Par contre, la proximité de constructions contraint
• suivi du tracé des rues existantes, des immeubles bordant ces à exécuter les voiles périphériques en tranchées blindées.
rues et de l’égout existant dans l’axe de chaque rue ; L’exécution d’un panneau comporte les phases suivantes :
• impossibilité d’arrêter complètement la circulation des véhicu- 1/ le terrassement (sur une largeur de 5 m et sur la hauteur du
les pendant toute la durée du chantier, donc d’ouvrir complète- premier sous-sol) avec mise en place d’un blindage à planches
ment la chaussée et de travailler en tranchée ouverte ; verticales et d’un butonnage sur la paroi de terre en vis-à-vis ;
• suppression complète de l’égout central afin de laisser le pas- 2/ le terrassement sur le deuxième sous-sol (réalisation iden-
sage de la future voie enterrée et remplacement de l’égout par tique au précédent) ;
de nouveaux réseaux ;
3/ la mise en place du ferraillage, puis le coffrage et le béton-
• soutènement provisoire de la future tranchée étudié en tenant nage de la paroi, en commençant par le niveau inférieur ;
compte, entre autres, de la présence des immeubles riverains ;
4/ le travail au niveau supérieur au premier sous-sol est iden-
• nécessité, pour les parois de la future galerie, de : tique au précédent.
• garantir le soutènement provisoire puis définitif de l’ensemble, Le schéma de succession de toutes ces tâches, pour une paroi
sans que les constructions voisines ne présentent de tassements, donnée (cf. Fig. 4) et au cours de plusieurs journées consécu-
• supporter les charges de la dalle de couverture ; tives (jours J, J + 1 et J + 2), met en évidence un décalage entre
toutes ces tâches. Elles concernent, en effet, plusieurs zones
• assurer une étanchéité, face aux venues d’eau, au moyen d’un successives de 5 m de longueur, constituées par des panneaux
radier et des parois de la galerie (les sondages réalisés avant le désignés par les numéros 1, 2, jusqu’à 8. Au cours d’une même
chantier ont montré des sous-pressions d’eau d’environ 7 m). journée, les zones d’interventions des différentes équipes sont
L’ensemble de ces contraintes a déterminé la conception de donc à quelque 40 m de distance, du fait :
l’ouvrage et les entreprises ont dû prévoir une exécution • des contraintes techniques ;
adaptée au cahier des charges, notamment l’exécution par
tranchée couverte. • de la nécessité de prévoir un espace entre les postes de tra-
vail pour des raisons de sécurité ;
Les travaux ont été réalisés en respectant, tronçon par
tronçon, des cycles successifs comportant chacun neuf • de la nécessité de ménager des espaces tampons permettant
phases distinctes (cf. Fig. 2). d’amortir les retards de certaines équipes.

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Fig. 1 : Réalisation d’une tranchée en site urbain (© ETI).

Les contraintes techniques sont constituées, dans le cas pré- nisation retenue ne prévoit qu’une seule équipe pour effectuer
sent, par des enchaînements à respecter dans une zone les tâches de ferraillage/coffrage/bétonnage des parois verti-
donnée : cales. Cette organisation est le choix de l’entreprise, un autre
mode opératoire pourrait s’établir avec une autre organisation
• le terrassement et le blindage de la fouille sont des tâches des équipes.
réalisées en alternance ;
Le tableau 1 précise les durées élémentaires de chaque tâche
• le ferraillage, le coffrage et le bétonnage sont des tâches réa- et déterminent les cadences. Le cycle est ici défini par le mode
lisées en continuité. opératoire pour l’ensemble des tâches nécessaires à la réali-
Le bureau des méthodes a également pensé à la main- sation d’une longueur de paroi sur la hauteur des deux sous-
d’œuvre : la régularité de travail est assurée par une quantité sols.
d’ouvrage quasi constante à réaliser quotidiennement. L’orga-

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Fig. 2 : Mode opératoire, détails des phases d’exécution (© ETI).

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Fig. 3 : Réalisation d’un parc de stationnement souterrain, plan de la structure (© ETI).

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Fig. 4 : Détail des phases de réalisation (© ETI).

Tab. 1 – Mode opératoire de la réalisation des voiles périphériques du parc de stationnement

Tâches à réaliser
Localisation Durée en heures
sur le panneau « i »

Terrassement 4
Niveau supérieur (1er sous-sol)
Blindage 4
Terrassement
Terrassement 4
Niveau inférieur (1er sous-sol)
Blindage 4
Ferraillage 4
Niveau inférieur (2e sous-sol) Coffrage 3
Voile Bétonnage 1
Ferraillage 4
Niveau supérieur (1er sous-sol)
Coffrage 3
Bétonnage 1

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1.3
Objectif d’une rotation de coffrage

L’expression « rotation de coffrage » est un raccourci de langage décrivant les caractéristiques du cycle de réalisation d’un gros œuvre
(de béton armé ou de béton précontraint) appelé à se répéter identiquement et un certain nombre de fois. Cette expression ne se limite
donc pas strictement au coffrage.
Cette description est essentielle car elle précise :
• les parties d’ouvrage à réaliser au cours de chaque journée du cycle de production ;
• les équipes appelées à intervenir ;
• les tâches affectées à chacune ;
• le matériel nécessaire, tant productif que de sécurité ;
• le délai pour y parvenir.
L’établissement d’un mode opératoire précis permet de connaître les opérations successives de coffrage/ferraillage/bétonnage/décoffrage.

I - GESTION DU MATÉRIEL Durant la réalisation d’un travail répétitif, la courbe de rende-


ment d’une équipe comporte plusieurs phases ( cf. Fig. 1) :
Optimisation du matériel productif – L’entreprise cherche à 1/ La phase I correspond à une période de mise en route de
minimiser les coûts de production. Le poste « coffrage » repré- l’équipe où le rendement (quantité d’ouvrage réalisée chaque
sentant une part non négligeable des déboursés du gros heure ou chaque journée) augmente au fur et à mesure de
œuvre, le mode opératoire recherché doit inscrire comme prio- l’avancement du travail. Il y a véritablement un apprentissage
rité l’utilisation optimale des coffrages. L’utilisation de qui se met en place. Cette phase peut être de plus ou moins
coffrages-outils a pour principal objectif de diminuer les longue durée selon la complexité de l’ouvrage à réaliser et le
dépenses en main-d’œuvre qui constituent généralement le type de matériel mis à la disposition de l’équipe.
déboursé le plus important du gros œuvre. Si l’entreprise
investit ou loue un coffrage-outil, il y a gain de productivité car 2/ La phase II correspond au moment où l’équipe atteint vite
le coût de la main-d’œuvre, pour une même quantité de pro- sa vitesse de croisière.
duction, est inférieur. 3/ La phase III correspond à la fin de l’ouvrage. Elle comporte
Matériel nécessaire à la sécurité – Assurer une protection généralement des dispositions particulières et nécessite un
continue dans le temps et dans l’espace se traduit par un coût repli du matériel.
complémentaire inévitable. Mais, en choisissant les meilleures Le rendement général est d’autant meilleur que la phase II est
options, pour chaque phase et chaque tâche, il est possible atteinte et que le travail s’y maintient. Il est donc nécessaire
d’assurer une parfaite sécurité à la main-d’œuvre, tout en mini- d’organiser des conditions d’exécution qui favorisent la répé-
misant son coût. tition du travail. Ce principe trouve sa limite dans le
La qualité de la sécurité est obtenue en étudiant le déroule- phénomène de la lassitude.
ment de chaque phase et le matériel nécessaire à chacune
d’elle, en fonction des risques possibles et des réelles condi-
tions de travail.
Les zones où une équipe exécute un décoffrage, et les nou-
velles zones où une autre équipe réceptionne ces coffrages
pour les remettre en œuvre, doivent être traitées séparément
et complètement.

II - GESTION DE LA MAIN-D’ŒUVRE

La gestion de la main-d’œuvre a plusieurs objectifs : minimiser


son coût, maximiser son rendement et assurer sa sécurité.
Il faut utiliser et répartir au mieux chaque équipe, tout en res-
pectant les cadences imposées par le délai.
Organisation du travail – Pour minimiser les coûts de la
main-d’œuvre, l’organisation des postes de travail est conçue
afin de profiter de la phase de rendement optimal (située après
la phase de démarrage). Fig. 1 : Courbe de rendement (© ETI).

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Régularité du travail – L’entreprise cherche ensuite une cution en analysant les risques et en indiquant les moyens
régularité dans la charge quotidienne de travail de chaque envisagés pour prévenir ces risques. L’étude de la rotation
équipe. Cette exigence est essentielle. Il est faux d’espérer un inclut donc la mise en place des dispositifs de sécurité au
rendement maximal si les prévisions journalières de réalisation cours de chaque phase. Les constructeurs de coffrages-outils
d’ouvrage sont variables. Dans ce but, des plans de charge intègrent de plus en plus les éléments de protection dans la
de travail sont établis pour toutes les équipes. structure (crinolines pour les échelles, passerelles de travail
et garde-corps). Mais, généralement, des compléments
Mécanisation – L’autre méthode de réduction des coûts con- doivent être ajoutés afin de bannir les risques de chute.
siste à analyser l’ensemble des manutentions afin de les L’ensemble de ces dispositions se traduit par un temps de
minimiser et de les mécaniser. Au démarrage du chantier, il mise en œuvre et un coût en matériel supplémentaires.
faut préparer les éléments coffrants (tables coffrantes et ban-
ches). Mais, lors de la réalisation, l’assemblage, et parfois le La protection devant être continue dans le temps et dans
désaccouplement, de certains éléments entre eux, sont des l’espace, des interrogations permanentes sont à développer et
interventions qui consomment des heures de main-d’œuvre. Il à résoudre au cours de la rotation :
importe de les réduire autant que possible car elles ne sont
pas directement productives. • Comment mettre en place le dispositif de sécurité ?
Protection des ouvriers – Les objectifs précédents ne
doivent pas occulter la recherche et la prévention de la sécu- • Comment l’enlever ?
rité destinée à la main-d’œuvre. Le PHS (Plan d’hygiène et de
sécurité) du chantier doit reprendre toutes les phases d’exé- • À quel moment est-il nécessaire, ou quand ne l’est-il plus ?

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1.4
Utilité d’une rotation de coffrage

I - OPTIMISATION DE LA MAIN-D’ŒUVRE chaque équipe. Cet effectif est obtenu à partir du crédit
d’heures affecté à chaque équipe (nombre total d’heures de
main-d’œuvre prévu pour chaque journée du cycle concernant
Pour bénéficier d’un rendement optimal, il faut se situer dans cette équipe). On obtient ce CH à partir des tâches, ou des
la phase de travail où l’apprentissage est terminé. quantités d’ouvrages, et des temps unitaires t u correspon-
dants. Chaque entreprise établit sa bibliothèque de temps
unitaires à partir :
A. Travail répétitif
• soit de temps unitaires généraux « empruntés » à des borde-
Les effets favorables de la répétition sur la qualité et le rende- reaux de prix ;
ment du travail supposent une affectation précise des tâches
aux ressources humaines, en évitant le plus possible des chan- • soit, ce qui est préférable, à partir de l’exploitation de ses pro-
gements d’affectation en cours du processus. Si la contrepartie pres relevés de temps pratiqués sur des chantiers précédents,
est la lassitude des exécutants, toute l’organisation actuelle du éventuellement ajustés pour tenir compte des conditions nou-
travail productif suppose cette stabilité. Un cycle de production velles de travail.
est d’autant meilleur que les journées de travail sont le plus À partir de ces temps unitaires, l’entreprise calcule, pour
identiques possibles. Lors de l’étude de la rotation, il faut recher- chaque tâche particulière, le produit « quantité prévue » mul-
cher systématiquement la reproduction de séquences très tiplié par « temps unitaire correspondant » et fait la somme de
voisines, sinon identiques dans leur exécution, et les répartir le tous les crédits d’heures partiels ainsi trouvés.
plus également possible au cours des différentes journées du
cycle. Cette exigence concerne autant les conditions de travail
de la main-d’œuvre que la gestion du matériel. Exemple
Une équipe devant réaliser un certain jour des quantités :
B. Spécialisation des équipes
• « Q1 » d’une tâche « 1 » de temps unitaire t u1,
La spécialisation des équipes est le deuxième moyen permet-
tant d’optimiser le coût en main-d’œuvre. La réalisation du • « Q2 » d’une tâche « 2 » de temps unitaire t u2, se verra créditée
gros œuvre d’un bâtiment prévoit généralement plusieurs d’un nombre d’heures de main-d’œuvre :
équipes distinctes travaillant en parallèle : CH = S(Q1 · tu1 + Q2 · tu2 + …)
• une équipe « planchers », affectée spécialement à leur réalisa-
tion,
Ce calcul est pratiqué pour chaque journée du cycle. L’effectif
• une équipe « voiles », assurant l’exécution des porteurs verticaux. journalier s’obtient en divisant cette valeur CH par le nombre
d’heures travaillées soit, généralement, 8 h (ou moins si on
prend en compte une efficience). L’effectif idéal serait donc
C. Recours à la préfabrication obtenu si toutes les valeurs obtenues pour les crédits d’heures
des différentes journées étaient très proches, car il est peu
Le recours à la préfabrication est désormais quasi quotidien probable de voir l’effectif d’une équipe varier au cours d’un
sur les chantiers de bâtiment. Elle simplifie la réalisation en cycle.
évitant la mise en place de coffrage dans des conditions diffi-
ciles et permet d’obtenir des qualités de parement supérieures Difficultés à déterminer l’effectif de l’équipe – Si les valeurs
à celles obtenues en coulant in situ. Les prédalles en béton des CH pour les différentes journées du cycle répétitif varient
armé ou en béton précontraint, les retombées de poutres, les beaucoup d’un jour à l’autre, il est très difficile de déterminer
volées d’escalier, les balcons et les garde-corps constituent l’effectif de l’équipe, et cela pour deux raisons :
autant d’exemples fréquents. Cette pratique nécessite une ou
deux équipes spécialisées, selon la quantité de travail et • si on se réfère à la valeur maximale, l’effectif calculé est trop
l’étendue du chantier. L’insertion et la pose des éléments pré- important pour certaines journées et l’équipe est sous-em-
fabriqués sont confiées à une équipe « préfabrication » et à ployée ;
une éventuelle deuxième équipe « fabrication », qui réalise • si on se réfère à la valeur minimale, l’effectif calculé est trop
ces éléments en cas de préfabrication foraine. faible pour d’autres journées et l’équipe « suremployée » ne
parvient pas à faire le travail prévu.

II - CRÉDITS D’HEURES (CH) La prise en compte d’une valeur moyenne peut être efficace
si les variations des CH ne sont pas trop importantes.
Lissage de CH – La stabilité des CH (autrement appelée « lis-
A. Assurer des crédits d’heures stables sage ») est la clé de l’optimisation de la main-d’œuvre. Les
temps unitaires ne variant pas, seules les quantités quoti-
Détermination de l’effectif de l’équipe – L’organisation des diennes à réaliser sont décisives et doivent être le plus
postes de travail suppose la détermination de l’effectif de régulières possibles.

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B. Éviter les montages et démontages successifs Exemple


de coffrage
L’analyse du poste de travail des coffrages de voiles
Le coût de la main-d’œuvre prévisible est imputé à chacune (cf. Fig. 1) amène à scinder l’équipe « voiles » en deux. La
des différentes quantités d’ouvrage réalisées et détermine première sous-équipe 1 travaille sur une zone A et procède
ainsi le coût unitaire de chacun. L’entreprise rapporte donc les au décoffrage des banches, tandis que la grue convoie un
CH prévus aux quantités correspondantes. Or, ce nombre premier train de banches sur la zone B de la deuxième sous-
d’heures inclut les heures dites improductives (temps passé équipe 2. Dès réception, celle-ci commence la mise en place
aux montages et aux démontages successifs des coffrages, et règle les coffrages. Cette organisation permet de rendre les
diverses manutentions et attentes). Ce temps est qualifié interventions de chaque sous-équipe partiellement indépen-
d’improductif car seule l’organisation en est responsable, et dantes, la liaison entre elles étant assurée par la grue. Si le
non l’ouvrage à réaliser. Pour un même ouvrage, une cycle de l’ensemble (sous-équipe 1/grue / sous-équipe 2) est
meilleure organisation entraîne moins d’heures improductives. bien étudié, la main-d’œuvre ne subit aucune attente
Une bonne rotation minimise donc ces temps improductifs. On importante.
peut, par exemple, composer des ensembles de banches
(train de banches), les manutentionner à la grue en une fois
et les réutiliser sans changement le jour suivant. La rotation de matériel retenue doit éviter les attentes des
Moyens pour limiter les attentes des équipes – Il s’agit de :
équipes chargées de le mettre en place. Les conditions de
travail et le choix de l’implantation de la grue jouent donc un
• décaler les différents bétonnages et/ou un positionnement rôle fondamental.
correctement l’engin de levage ;
• distinguer les opérations qui nécessitent la grue de celles qui Remarque
en sont affranchies ;
Ces considérations concernent également le matériel néces-
• organiser le travail des équipes à partir de ces distinctions. saire à la sécurité.

Fig. 1 : Organisation des phases de coffrage et de bétonnage (© ETI).

III - OPTIMISATION DU MATÉRIEL • la charge d’amortissement, s’il y a investissement. Cette char-


ge doit être répercutée sur les comptes d’exploitation du chan-
tier.

A. Amortissement comptable Dans les deux cas, la part affectée au chantier est proportion-
nelle à la durée « D i » pendant laquelle le matériel y est
présent. Cette charge est donc d’autant plus réduite que la
La gestion comptable consiste à minimiser les charges durée d’utilisation est plus faible.
d’emploi du matériel. L’entreprise doit évaluer :
Remarque
• le coût de location, si elle prévoit de recourir à un loueur de Si le chantier utilise du matériel fourni par le service matériel
matériel ; de l’entreprise, ce dernier va se comporter comme un loueur

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extérieur à l’entreprise et facturer au chantier le matériel Amortissement technique du matériel de sécurité – La


prêté. même exigence, adaptée au matériel nécessaire à la sécurité,
amène à minimiser le nombre de mètres linéaires de façade
Détermination de la charge due à l’amortissement du à équiper. Le sens choisi pour l’avancement des travaux con-
matériel – Le service comptable utilise fréquemment le mode ditionne les quantités de passerelles et d’éléments de sécurité
linéaire (le plus simple) pour la calculer. Ce mode de calcul à prévoir. Ainsi, la sécurité ne doit pas être étudiée après mais
est basé sur la durée de vie du matériel « n » en nombre pendant la recherche du mode opératoire.
d’années. Il se pratique en estimant que, chaque année, le
matériel voit sa valeur diminuer régulièrement. Sa valeur d’ori-
gine (hors taxes) étant V0, chaque année la valeur diminue de C. Maîtrise des coûts d’utilisation
V0 /n, pour atteindre la valeur zéro au bout des « n » années.
Ainsi, un coffrage d’une durée de vie de six ans voit sa valeur
diminuer de 1/6e chaque année. L’évolution rapide de l’industrie du bâtiment s’est traduite par
un changement important des méthodes de travail. Avant,
l’entreprise se contentait d’imputer les dépenses en matériel
aux frais de chantier, voire aux frais généraux. Maintenant, elle
B. Amortissement technique recherche une plus grande rigueur et affecte, autant que pos-
sible, les dépenses de coffrage au coût des ouvrages.
Cette évaluation comptable est complétée par la manière dont
le matériel va être utilisé au cours de l’exécution des travaux. Coûts fixes – La durée d’utilisation D j est inférieure à la durée
L’entreprise doit répercuter le coût du matériel sur le prix des de mise à disposition du chantier Di, précédemment évoquée,
ouvrages concernés. en raison des week-end, des intempéries et des jours fériés.
Il faut donc, pour évaluer le coût, se référer à la durée D i
Amortissement technique du matériel d’ouvrages – Mais, puisque l’ensemble des journées de « location » est supé-
pour un matériel donné et une durée de mise à disposition du rieure aux journées « productives ».
chantier fixée, le matériel peut « tourner » plus ou moins rapi-
dement, c’est-à-dire être remployé plus ou moins souvent. Les Il existe un lien entre la durée d’utilisation D j et la quantité
phases de mise en attente sans utilisation des coffrages nécessaire Q de coffrage : plus cette durée est grande et
doivent donc être limitées au maximum, voire supprimées. Le moins la quantité nécessaire « Q » est importante. Théorique-
nombre de réemplois du coffrage constitue un bon indicateur ment, la charge en matériel revient au même : en effet, pour
de sa rentabilité : plus ce nombre est important et moins le une durée double, la quantité nécessaire est de moitié, donc
coût en matériel rapporté à l’unité d’ouvrage est important. la charge totale revient au même. En réalité le coût total de
coffrage CT pour un ouvrage donné est la somme de coûts
fixes Cf et de coûts variables Cv. Les premiers sont constitués
Exemple des frais de transport aller et retour et de montage/préparation/
démontage final nécessaires pour permettre l’utilisation du cof-
Pour un coût total « C t » et un nombre de réemplois égal à frage ; les seconds concernent plus particulièrement
« r », le coût à chaque utilisation est de CT . Si le coffrage l’utilisation du matériel dans les tâches productives. Les coûts
r variables sont donc égaux à la somme de l’amortissement
permet de réaliser une quantité d’ouvrage « Q », chaque unité technique et des dépenses en main-d’œuvre pour manuten-
tionner, préparer et mettre en place ces coffrages.
d’ouvrage est affectée d’un coût en matériel égal à CT . Le
r ⋅Q Les frais de montage/préparation/démontage et les frais de
coût d’utilisation du coffrage par m 2 de plancher ou de voile transport aller et retour sont directement liés à la quantité.
réalisé peut alors être calculé. La durée est directement fonction du planning des travaux
Le mode opératoire retenu doit maximaliser cette valeur « r » prévu, donc du délai acceptable.
en réutilisant au maximum chaque élément de coffrage.
Néanmoins, il ne faut pas mésestimer l’incidence des coûts
fixes de mise à disposition sur le coût final.
Certains éléments doivent être évités, autant que possible : Coûts variables – D’autre part, l’analyse détaillée des coûts
• les éléments spéciaux ayant un faible réemploi ; variables montre que certaines tâches de type « improductif »
apparaissent à l’intérieur même des tâches productives (par
• les éléments nécessitant un investissement important au re- exemple, les manutentions diverses à la grue avec des
gard des utilisations ultérieures possibles. attentes importantes, les accouplements et les désaccouple-
ments successifs, les modifications à apporter aux coffrages
C’est une des raisons majeures de la quasi-disparition des cof- en cours de réalisation). La rentabilité d’un coffrage est donc
frages-tunnels : la conception architecturale actuelle (plus aussi liée à la manière dont il va être utilisé : si les choix sont
grande souplesse de formes et dimensions des trames) rend peu opportuns, les quantités nécessaires de matériel et la
impossible la réutilisation de ces coffrages-outils sur d’autres dépense en main-d’œuvre sont obligatoirement plus
chantiers. importants.

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LE CYCLE DE RÉALISATION D'OUVRAGES

2 Études préliminaires pour l’élaboration


d’une rotation de coffrage
2.1
Étude du dossier

I - MÉTHODE D’ÉTUDE • ouvertures dans les façades avec allèges de 1,05 m de hau-
teur et retombée sous plancher de 0,31 m ( cf. Fig. 2) ;
La recherche d’une rotation de coffrage peut être entreprise • planchers en dalle pleine de 0,18 m d’épaisseur réalisés sur
méthodiquement en parcourant un certain nombre d’étapes et prédalles en béton armé de 0,06 m d’épaisseur ;
en dégageant, à l’issue de chacune, des réponses précises
en fonction de l’ouvrage à réaliser. • balcons préfabriqués.
La méthode retenue consiste à présenter chaque étape dans
sa généralité puis, en conclusion de chaque étape, à apporter
des réponses en fonction de la spécificité d’un projet concret
(réalisation du gros œuvre de bâtiments « traditionnels » à
structure en béton armé et béton banché).

À noter
Parallèlement au texte général, des passages reprennent
l’exemple, ses éléments caractéristiques et les réponses
apportées. Ces réponses constituent des solutions Fig. 1 : Disposition des ouvrages à réaliser.
« possibles » et non pas « la » solution car les conditions
propres à la réalisation de chaque projet influent sur les choix
possibles. Ainsi, la même entreprise, étudiant le même pro- III - IDENTIFICATION DES NIVEAUX
jet, pourrait procéder légèrement différemment, en raison,
par exemple, du matériel disponible dans son parc à matériel
à la date du chantier. Ces éléments de réalité ne peuvent Répartition des espaces – La conception d’un bâtiment et les
être tous pris en compte dans la présente étude. destinations variées des espaces font apparaître des diffé-
rences dans la structure des niveaux à réaliser. On distingue
généralement :
II - PLANS ET CCTP • les sous-sols, réservés aux parkings et aux caves. Ils présen-
tent une structure particulière qui associe le plus souvent voiles
et poteaux afin de libérer l’espace au maximum ;
Gros œuvre – L’étude consiste à extraire du dossier les
données strictement nécessaires à la rotation des coffrages, • le rez-de-chaussée, où se trouvent l’entrée et le hall, et parfois
c’est-à-dire à résumer les caractéristiques « utiles » du gros des magasins et des commerces divers ;
œuvre.
• les étages courants, où la structure se répète à l’identique ;
Sont concernés :
• parfois des étages en retrait par rapport à la façade ;
• le nombre de bâtiments à réaliser ;
• le dernier niveau avec la toiture.
• les plans de coffrage des principaux niveaux ;
Il convient donc d’identifier tous les niveaux différents et répé-
• les coupes-types sur ces niveaux ; titifs avant de débuter la rotation.
• les exigences particulières formulées dans le descriptif. Le projet étudié comporte :
Descriptif – L’ouvrage à réaliser est constitué par deux bâti- • 2 sous-sols identiques avec une rampe d’accès depuis l’exté-
ments semblables A et B séparés par un joint de dilatation rieur ;
(cf. Fig. 1). Ils comprennent un rez-de-chaussée, quatre
étages et deux sous-sols, et leurs caractéristiques sont les sui- • 1 rez-de-chaussée comprenant un hall d’entrée et des loge-
vantes : ments ;
• hauteur d’étage : 2,50 m sous plancher ; • 4 étages courants identiques et sans retrait, avec balcons ;
• façades, refends et pignons en béton banché ; • 1 toiture-terrasse.

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Fig. 2 : Coupe transversale des bâtiments A et B (valeurs en mm).

La structure au niveau du rez-de-chaussée et de l’étage Cadre de l’étude – L’étude peut se limiter à la réalisation d’un
courant peut être considérée comme étant la même. Les étage courant des bâtiments A et B. Elle est menée en se
seules différences se traduisent par des ouvertures plus basant sur le plan de l’étage du bâtiment A ( cf. Fig. 3), identique
grandes dans les murs de refends et les façades du rez-de- à celui du bâtiment B. Dans la réalité, de légères modifications
chaussée. à la rotation du coffrage peuvent intervenir pour le rez-de-
chaussée étudié, mais ces ajustements sont minimes.

Fig. 3 : Plan de l’étage courant du bâtiment A.

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LE CYCLE DE RÉALISATION D'OUVRAGES

IV - QUANTITÉ D’OUVRAGE À RÉALISER est identique à « 5 »-« 4 », etc. Ces planchers sont réalisés
sur des prédalles de 6 cm d’épaisseur, comme prévu au
CCTP.
L’étude se poursuit en procédant à un quantitatif pour chaque
étage caractérisé. Ce quantitatif doit permettre de connaître, Présentation des calculs quantitatif « planchers » – Le
pour la suite de l’étude, les différentes quantités de tâches élé- quantitatif « planchers » ( cf. Tab. 1) appelle quelques remar-
mentaires concernées dans la rotation. Y sont notés, par ques. Le calcul doit être présenté de préférence travée par
bâtiment et par niveau, les renseignements concernant les travée, afin de simplifier les calculs lors de la recherche de la
voiles, les planchers et les éléments préfabriqués. rotation des coffrages. En effet, les arrêts de bétonnage,
encore inconnus dans la phase actuelle de travail, sont tous,
Quantitatif « voile » – Ce quantitatif permet de connaître : a priori, réalisés au droit des appuis de plancher. Ce calcul
• les quantités à coffrer, exprimées en mètres linéaires et en doit être suffisamment précis.
mètres carrés, en précisant s’il s’agit de mètres carrés de voiles Il faut distinguer trois « situations » distinctes de dalles
ou de mètres carrés « deux faces ». Un mètre carré de voile (cf. Fig. 5) :
correspond à deux faces donc à 2 m 2 de banches. La valeur en
mètres linéaires permet de calculer ultérieurement une caden- • en position centrale (dalles 1), qui sont comptabilisées d’axe
ce de réalisation simple exprimée en mètres linéaires à réaliser à axe ;
chaque jour ;
• en rive (dalles 2) ;
• le volume de béton à mettre en œuvre lors du coulage des voi-
les. Le volume doit être calculé après avoir enlevé toutes les • en angle (dalles 3), qui doivent être coulées jusqu’au nu de la
ouvertures et les réservations prévues. façade « a-b-b... » ou du pignon « a-r ».
Quantitatif « plancher » – Ce quantitatif apporte les rensei- Il convient de calculer le volume des dalles « 1 » sur une
gnements suivants : largeur « d » et les dalles « 2 » sur une largeur
« d’ »(cf. Fig. 6). Dans le cas (a) où les voiles de pignons ou
• les quantités de plancher à coffrer ou les surfaces de prédal- de façades sont coulées sur toute la hauteur « h2 », le volume
les à poser ; du becquet servant au coffrage des voiles doit être déduit
• le volume de béton à couler soit sur toute l’épaisseur du plan- puisque faisant partie de ces derniers. Les dimensions des
cher, soit en complément des prédalles si c’est l’option retenue. travées sont ainsi modifiées pour calculer les surfaces de
prédalles.
En cas d’utilisation de prédalles, il faut déduire du volume brut :
Le quantitatif « voiles » ( cf. Tab. 2) est établi en supposant
• le volume occupé par celles-ci ; certains voiles pris en dimensions « hors œuvre » (HO) et
d’autres « dans œuvre » (DO). Cela évite de compter deux fois
• les trémies d’escalier et d’ascenseur ; certaines parties telles que les angles. De plus, en cas de dis-
• les remontées éventuelles de voiles en rive. position différente, il est facile de modifier rapidement le
quantitatif.
Il est aussi intéressant de faire apparaître le volume de ces
prédalles si leur réalisation est prévue sur le chantier. Les valeurs indiquées dans la colonne « coffrage brut une
face » représentent la surface de voiles à réaliser ; il faut donc
Objet du quantitatif – Toutes les valeurs données par le coffrer le double de cette surface, sans parler des dépasse-
quantitatif constituent une préparation du travail indispensable ments nécessaires des banches.
et permettent de déterminer ultérieurement les temps de fabri-
cation ou de pose et les effectifs des équipes. De même, les La colonne « surface nette » sert à calculer le cubage de
quantités de béton permettent de déterminer le tonnage béton nécessaire au coulage de ces voiles ; les ouvertures et
d’acier. Ce tonnage est généralement estimé à partir de ratios réservations ont donc été déduites des valeurs données dans
en kg d’acier par m3, car les plans de ferraillage ne sont pas la colonne précédente.
encore établis à ce stade de l’étude. Les parties hachurées sur le plan de coffrage ( cf. Fig. 4) cor-
Le plan de coffrage coté permet de connaître les dimensions respondent à des éléments préfabriqués réalisés en usine et
à retenir ( cf. Fig. 4). Les travées se répètent symétriquement livrés sur chantier. Ils ne sont pas comptabilisés dans le quan-
sur la partie droite à partir de la file « 6 »: ainsi, « 6 »-« 7 » titatif ci-dessus.

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Les matériels de coffrage

1. Les coffrages verticaux ......................................................................... TBA530 - 2


1.1 Les coffrages modulaires plans................................................................. — 20
1.2 Les coffrages cintrables.............................................................................. — 39
1.3 Coffrage de poteaux ................................................................................... — 49
1.4 Les poteaux de section circulaire .............................................................. — 55
1.5 Les coffrages manuportables..................................................................... — 59
1.6 Les coffrages grimpants, autogrimpants et glissants.............................. — 64
1.7 Les coffrages spéciaux ............................................................................... — 66
2. Les coffrages horizontaux .................................................................... — 71
2.1 Évolution et règlement ............................................................................... — 71
2.2 Les poutrelles.............................................................................................. — 85

u’ils soient verticaux, horizontaux ou inclinés, les coffrages ont pour but
de maintenir dans la forme voulue le béton pendant sa prise, éventuelle-
ment jusqu’à son séchage.
La première partie de l’article présente l’étude des risques liés à l’utilisation
de ce matériel, renversement du coffrage, ou de l’engin de levage, chute d’élé-
ments ou de personnes. Des règles de conception et d’utilisation sont
imposées par les directives de l’Union européenne pour lutter contre chacun
de ces incidents et accidents. Ces mesures à respecter portent notamment sur
les éléments constitutifs du coffrage, les gabarits de travail, les dimensions des
échelles et des crinolines. Une large place est laissée à la présentation des dis-
positifs d’ancrage des banches, au nombre et au choix des stabilisateurs à
mettre en œuvre.
Les différents types de coffrage verticaux sont passés en revue, les modu-
laires plans, les grimpants, les manuportables, plus spécifiquement les
coffrages cintrables et les coffrages de poteaux, avec pour chacun d’eux,
gammes de produits, dimensions, caractéristiques techniques et recommanda-
tions du fabricant portant sur leur assemblage, les accessoires de sécurité et le
levage.
Sont abordés ensuite les coffrages horizontaux dont la particularité réside
dans l’étaiement, le bois est d’ailleurs encore souvent utilisé. Tous ces sys-
tèmes de tubes, broches, tours et fourches doivent respecter réglementations
et consignes au moment du montage et de l’utilisation. Au cours de ces der-
nières années, les concepteurs de ces matériels ont amélioré significativement
la mise en œuvre et la sécurisation de ces équipements.

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LES MATÉRIELS DE COFFRAGE

1 Les coffrages verticaux

I - DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE métalliques et une peau coffrante en bois traité ou en métal.


Ils peuvent se diviser en :
Réglementation – • Coffrages-outils
• Décret n° 2004-924 du 1 er septembre 2004. Ils sont d’origine, pour la plupart, équipés des éléments néces-
saires à leur emploi. Ces équipements sont prévus pour :
Tous les dispositifs de stabilité au vent doivent répondre à la
recommandation R 399 du 19 juin 2003. – la stabilisation dans les différentes configurations proposées
Normes Afnor – par les fabricants ;
– l’utilisation sans risque d’oubli ou d’erreurs ;
• NF EN 14439 (février 2007) - Appareils de levage à charge – de bonnes conditions de travail dans les différentes étapes
suspendue - Sécurité - Grues à tours d’utilisation ;
• NF E 85-010 – la manutention ;
– les réglages ;
• NF P 93-350 (juin 1995) – Équipement de chantier – Banches – les assemblages d’éléments entre eux ;
industrialisées pour ouvrage en béton – les désassemblages d’élément entre eux ;
• NF P 93-351 (décembre 1994) – Équipement de chantier – – les coffrages et les décoffrages avec de nombreux
Plates-formes de travail en encorbellement et supports – Défi- réemplois ;
nitions – Caractéristiques – Calculs – Essais – l’entretien et la maintenance.
Les différents éléments de ces coffrages-outils sont assez
lourds et nécessitent l’utilisation d’une grue (à tour ou mobile)
pour leur manutention et leur mise en place.
II - DÉFINITIONS
• Coffrages manuportables
Qu’ils soient verticaux, horizontaux ou inclinés, les coffrages Les différents éléments sont de petite dimension avec des
ont pour but de maintenir dans la forme voulue le béton composants légers (aluminium, matières composites), permet-
pendant sa prise et, éventuellement, son séchage. tant de les positionner à la main et de les assembler à l’empla-
Les différentes familles de coffrages – Plusieurs types de cement de leur utilisation, ce qui facilite leur réemploi.
coffrages existent, tels que : Ces coffrages doivent comporter tous les éléments permettant
leur emploi en sécurité tant pour l’ouvrage que pour les opéra-
– les coffrages d’éléments verticaux, tels que voiles, façade, teurs.
réservoir, ce sont les coffrages verticaux dont font partie les
banches ; • Coffrages perdus
– les coffrages d’éléments tels que les planchers, ces cof- D’une manière non limitative, on trouvera les planchers consti-
frages seront appelés coffrages horizontaux ; tués de prédalles et d’entrevoux, les coffrages de poteaux cylin-
– les coffrages permettant de construire des éléments de driques en carton. Ces coffrages sont à usage unique et leur
construction mobiles, tels que les volées d’escalier, les utilisation peut obliger, dans certains cas de grande longueur,
balcons ; ces coffrages seront appelés moules de préfabrica- l’emploi d’un engin de levage ( cf. Fig. 2).
tion foraine ou en usine.
Remarque
A. Les coffrages verticaux Il faut également noter que la terre peut servir de coffrage,
notamment pour les semelles, les bétons sont dits « coulés
Selon les buts recherchés ou les moyens mis à disposition de en pleine fouille ». Dans ce cas, l’enrobage des aciers doit
chantier, les coffrages peuvent être classés en différentes être de l’ordre de 5 cm.
catégories.
Les coffrages fabriqués « sur mesure » – Ces coffrages
sont fabriqués en atelier ou sur le chantier, pour un petit III - PRINCIPAUX RISQUES LIÉS À L’UTILISATION DES
nombre de réemploi ou même un emploi unique. Cet emploi COFFRAGES ET MESURES DE SÉCURITÉ
peut être fonction de la forme de l’élément d’ouvrage. Ils sont
généralement à ossature bois brut et à peau coffrante en bois
brut ou en contreplaqué ( cf. Fig. 1). Les matériels de coffrage peuvent donner lieu à des incidents
(seul le matériel est impliqué) et à des accidents (la personne
Les coffrages standard – Ces coffrages permettent un grand humaine est aussi impliquée) nombreux pour lesquels les
nombre de réemplois. Le plus souvent, ce sont des ossatures fabricants doivent prendre un certain nombre de mesures.

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LES MATÉRIELS DE COFFRAGE

Fig. 1 : Panneau de coffrage en planches et panneau avec peau en contreplaqué de faible épaisseur (© ETI).

Seront d’abord étudiés les principaux risques rencontrés lors Chocs – Le choc peut se produire lors du heurt du coffrage
de l’utilisation des coffrages, puis les mesures de sécurité avec un élément fixe (mur banché, poteaux). Ce choc peut
prises pour combattre ces risques. être suffisamment violent pour entraîner la rupture des
élingues.

A. Les risques rencontrés Coincements – L’élément de coffrage peut se coincer entre


d’autres éléments de coffrages, sur le parc notamment. Ce
coincement peut entraîner la chute des autres éléments par
Indépendamment des risques dus au levage, les risques « réaction du château de cartes ».
observés sont variés :
Renversement de l’engin de levage – C’est un risque dû à
Renversement du coffrage – Ce renversement peut se pro- l’appareil mais il est fonction du poids et de la prise au vent
duire : de la charge levée. Ce renversement peut être dû à :
– sous l’action du vent ; – la charge trop lourde pour l’emplacement du chariot sur une
– par l’effondrement des appuis sur le sol : ravinement ou tas- grue à tour ;
sement ; – une traction « en renard » pour lever la charge ;
– sous l’action du choc d’une charge ; – l’oubli de tiges d’écartement ou des boulons d’assemblage
– lors des actions de réglage au coffrage, ou de ripage à la encore en position travail ;
pince, et lors du décoffrage (basculement arrière de la – l’essai de démoulage par traction d’éléments préfabriqués ;
banche) ; – un mauvais positionnement de la grue mobile, levage en
– par le déséquilibre d’une partie de coffrage lors d’un désac- position favorable, rotation et passage en position de stabilité
couplement ; défavorable.
– par l’ouverture du coffrage sous la poussée du béton (défi-
cience des tiges d’écartement) ; Chutes de personne – Ce sont des chutes de plain-pied mais
– lors d’une intervention humaine sur un élément de coffrage aussi des chutes de hauteur, lors :
insuffisamment équilibré ;
– sur le lieu de stockage par le choc d’un engin de chantier ; – de l’accès au poste de travail ;
– par l’accrochage intempestif du coffrage par des appareils – du travail à partir de la plate-forme du coffrage, ou du
de levage. sommet d’un coffrage ;
– de la mise en place du ferraillage ;
Chute de l’élément de coffrage ou des pièces le compo- – du coffrage et du décoffrage, surtout des pièces d’about ;
sant – La chute a lieu pendant les manutentions du fait : – du nettoyage et du graissage des éléments sur le plan de
– de la rupture des élingues ou des défauts d’éclissage entre travail réduit ou non protégé.
deux panneaux ;
– du défaut d’éclissage des pièces d’about lors du coffrage,
du décoffrage ou de la manutention ; B. Les mesures de sécurité
– des pièces mobiles nécessaires à l’utilisation du coffrage ;
des tiges et des boulons d’écartement qui ne sont pas fixés, Pour éliminer ces risques, des directives de l’Union euro-
ou qui sont mis dans un panier ou un coffre intégré à la péenne imposent aux constructeurs et aux utilisateurs des
banche, peuvent tomber pendant les manutentions ou lors règles relatives à la conception et à l’utilisation des coffrages,
d’un choc. notamment des banches.

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LES MATÉRIELS DE COFFRAGE

Fig. 2 : Coffrage perdu de poteaux en carton (© ETI).

1. Constitution d’un coffrage Pour travailler et circuler, il faut donc fournir au travailleur un
volume dans lequel il peut se déplacer et travailler. Une
Un coffrage vertical, une banche, est constitué : section dans ce volume donnera des gabarits de circulation et
• d’une peau en contact avec le béton ; cette peau peut être en de travail.
bois, en métal ou en élément composite. Cette peau a une
certaine rigidité mais doit être soutenue pour éviter un manque Les gabarits : normal et réduit – Ces gabarits aideront :
de planéité du béton ;
– à déterminer un espace confortable pour le travailleur ;
• d’une ossature à élément rigide en bois ou en métal sur
laquelle va être fixée la peau, cette structure n’étant pas stable – les constructeurs pour la création et la réalisation des pas-
en elle-même ; serelles et des échelles d’accès aux coffrages ;
– les utilisateurs dans leurs choix.
• d’un ensemble assurant la stabilité de la banche (étais tirant-
poussant, semelle d’appui) et permettant l’accès en sécurité Il n’existe pas de normes de gabarit pour les passerelles de
des salariés pour le bétonnage (échelle d’accès, trappe dans la coffrages. C’est donc le choix de certains éléments des
plate-forme, garde-corps, portillons d’extrémités) que l’on normes Afnor qui a servi à établir les gabarits proposés
appelle « équipements destinés aux personnes ». (cf. Fig. 3).
Les équipements destinés aux personnes – Les travailleurs
doivent : Les gabarits de circulation – Il faut prévoir :
• accéder au poste de travail et se déplacer sur celui-ci, d’où • un gabarit normal pour qu’un travailleur équipé pour le froid
des principes concernant les circulations ; puisse se déplacer sans peine ( cf. Fig. 4).
• exécuter des tâches à des endroits précis, avec des condi-
tions de travail (dont des positions de travail) acceptables, d’où • un gabarit réduit qui représente les dimensions minimales à
des principes concernant le poste de travail proprement dit. respecter pour la circulation et le travail ( cf. Fig. 5).

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LES MATÉRIELS DE COFFRAGE

Fig. 3 : Gabarits de circulation et de travail (© ETI).

Fig. 5 : Gabarit réduit de circulation sur une plate-forme (© ETI)

La définition d’un gabarit de circulation peut être la section


droite engendrée par le déplacement d’un corps humain. Ce
gabarit doit donc être symétrique (axe de symétrie tête/pieds)
et continu.
On verra une exception au niveau des pieds : l’enjambement.
Les gabarits de travail – Le gabarit de travail normal sera de
1 m horizontalement et de 1,50 à 1,70 m de hauteur.
Le salarié peut travailler debout, accroupi ou à genoux
(cf. Fig. 6). Il faut tenir compte des mouvements avec les
outils : le gabarit de travail aura ainsi des côtes plus impor-
Fig. 4 : Gabarit normal de circulation sur une plate-forme (© ETI) tantes en largeur que le gabarit de circulation pour permettre
toutes les postures de travail.

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LES MATÉRIELS DE COFFRAGE

Cette plate-forme doit posséder :


– des protections latérales et aux extrémités, et une protection
verticale mobile à l’aplomb de la peau ;
– un accès ;
– une échelle ;
– une protection de l’accès.

a) Le garde-corps

Ces protections se composent :


• d’un garde-corps constitué d’une lisse à 1 m, d’une sous-lisse
à mi-hauteur et une plinthe de 15 cm de haut ( cf. Fig. 9) ;
• ou d’un système au moins équivalent soit, par exemple un
écran incliné.
Ces protections doivent empêcher le personnel de tomber de
la passerelle sur le niveau inférieur (une autre passerelle dans
le cas de coffrage de grande hauteur, ou sur la dalle de béton).
Elles ne doivent pas empêcher l’approvisionnement du béton.
La sous-lisse – Cet élément évite, lors du travail en position
accroupie, la chute dans « la tirelire » constituée de la lisse
et de la plinthe.
La plinthe – Cet élément sert à retenir des outils tombant sur
la passerelle, mais aussi, en cas de glissade, à bloquer le pied
du salarié.
L’écran incliné – C’est un élément qui permet à l’ouvrier un
meilleur déplacement, mais c’est aussi une meilleure sécurité.
Prenons l’exemple d’un salarié qui se déplace sur la plate-
forme, équipée d’un garde-corps, avec une charge sur
l’épaule : s’il bute sur un obstacle, il perd l’équilibre et va
s’appuyer sur le garde-corps au niveau de la ceinture, il va
aller en avant « roulant » sur le garde-corps, et tombant sur
le niveau inférieur (cf. Fig. 10). Si la plate-forme est équipée
d’un garde-corps incliné (jouant le rôle de surface de recueil),
en métal déployé par exemple de 1,10 m au dessus de la pas-
serelle, il sera retenu par cet écran ( cf. Fig. 11).
La résistance de la surface de recueil doit être prévue en
Fig. 6 : Gabarit de travail normal (© ETI). conséquence.
L’échelle d’accès – Cet élément va permettre d’atteindre la
Les enjambements – Ils se caractérisent par leur longueur et plate-forme de travail. L’échelle peut être inclinée – le salarié
leur hauteur. monte alors le dos vers l’ossature – ou être verticale, mais elle
• La longueur des enjambements doit alors être équipée d’une crinoline et répondre à la norme
La valeur d’un pas est prise habituellement pour 65 cm à NF E 85-010.
70 cm. La distance minimale entre deux obstacles situés sur Les obligations d’installation d’une crinoline – Ces condi-
une plate-forme de travail (passerelle de circulation) doit être tions sont les suivantes :
de deux pas, soit 1,40 m. Cette distance doit permettre à la
personne en déplacement de reprendre sa foulée pour franchir • lorsque la hauteur de la volée d’échelle est supérieure à trois
le deuxième obstacle. mètres ;
• lorsque la volée d’échelle est égale ou inférieure à 3 mètres,
Remarque mais que l’aire de départ autour de l’échelle est inférieure à
La distance entre deux obstacles doit correspondre à un l’aire de départ minimale.
nombre entier de pas.
À noter
• La hauteur de l’enjambement Si h est la hauteur de la volée de l’échelle, l’aire de départ
La hauteur d’une marche étant de 17 cm (2 fois la hauteur. De est un demi-cercle centré sur l’axe de l’échelle et de rayon
plus, le giron doit être de 63 cm, norme DIN), la hauteur maxi- R = h. À ce moment, si deux parois de la hauteur de la volée
male doit être de deux marches, soit 35 cm ( cf. Fig. 7). se trouvent dans le rayon de rayon R, l’aire de départ est
limitée (cf. Fig. 12).
2. Constitution de la plate-forme de travail
b) La crinoline
La plate-forme de travail d’une banche doit être installée en
partie haute sans être à plus de 20 cm en dessous du sommet La crinoline a pour diamètre D ; le cercle inscrit dans l’arceau
de la banche ( cf. Fig. 8). de la crinoline est défini dans le tableau 1.

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Fig. 7 : Hauteur de l’enjambement (© ETI).

Fig. 8 : Plate-forme de travail (© P. Serin).

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Fig. 9 : Cotes du garde-corps (© ETI).

Fig. 10 : Écran incliné à gauche et garde-corps standard à droite (© P. Serin).

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Fig. 11 : Garde-corps incliné (© ETI). Fig. 12 : Aire de départ limitée (© ETI).


Tab. 1 – Dimensions principales des échelles et crinolines (Source : OPBTP)

Échelle
Largeur entre les montants Largeur normale : 400 mm
Largeur réduite : 300 mm
Diamètre des échelons Diamètre 20 mm si des sections autres que circulaires sont utilisés, périmètre de ces
sections
Espacement « e » entre les échelons 250 mm ≤ e ≥ 280 mm
Espace libre entre l'échelle et un obstacle
Côtés accès à l'échelle Espace normal : 710 mm
Espace réduit : 600 mm
Côté opposé à l'échelle Espace normal : 200 mm
Espace réduit : 150 mm
Crinoline
Crinoline type normal Diamètre « D » du cercle inscrit dans l'arceau de la crinoline
Diamètre « D » : 710 mm
Distance « B » du centre de la crinoline à l'axe des échelons : 55 mm
Crinoline type réduit Diamètre « D » : 600 mm
Distance « B » du centre de la crinoline à l'axe des échelons : 300 mm
Hauteur « H » du premier arceau de la crinoline au-dessus de l'aire de départ 2 300
≤ H ≥ 3 000 mm

Distance « C » entre deux arceaux successifs : 1 500 maximum

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Les arceaux – Ils doivent être perpendiculaires aux filants de Le travailleur doit toujours pouvoir bénéficier de trois points
la crinoline (et aux montants de l’échelle), et reliés entre eux d’appuis : deux mains et un pied, ou deux pieds et une main.
par 5 filants au minimum. Le nombre de filants doit être impair
de manière à ce que l’un deux soit toujours dans l’axe de Remarque
l’échelle.
Il faut se rappeler que le port de la bague, y compris
Les filants de la crinoline – Ils doivent être également l’alliance, est interdit pendant le travail, notamment dans le
répartis sur la circonférence de la crinoline et fixés à l’intérieur BTP.
des arceaux, de manière à ce qu’aucune aspérité ne puisse
blesser un salarié. c) Les équipements de mise en œuvre
L’accès entre l’échelle et la plate-forme – La figure 13 Ces équipements permettent :
montre nettement l’échelle d’accès avec la grille de protection,
la trappe et la continuité de l’échelle qui joue à la fois prise de • le réglage : ce sont les vérins de pieds de banches et les
main pour l’accès et garde-corps. volants de réglage des pieds des tables ;
• le déplacement : ce sont les leviers qui permettent le place-
ment des coffrages sur une faible distance, ou les roues pour
les tables ;
• le coffrage/décoffrage : ce sont les tiges d’écarteurs, et les
pièces d’assemblage des panneaux courants et d’extrémités ;
• la stabilisation des coffrages : ce sont des équipements
d’origine, fournis par le fabricant et d’une mise en œuvre facile,
ou mieux des équipements intégrés assurant automatiquement
la stabilité ;
• le montage et le démontage : ce sont des éléments facilitant
notamment le colisage pour le transport et l’utilisation en toute
sécurité, et dans de bonnes conditions de travail, le matériel
dès le premier emploi. Ces équipements doivent permettre de
réduire les coûts d’exploitation et d’améliorer les rendements ;
• le coffrage et le décoffrage : pour ce faire, les pièces qui
doivent être fixées aux coffrages par l’intermédiaire d’articula-
tions. Une solution intéressante est le coffre de rangement fixé
au coffrage, coffre dans lequel seront mises les tiges d’écarte-
Fig. 13 : Échelle d’accès - Grille de protection - Garde-corps (© ETI). ment conformes à la norme NF P 93-350, les écrous, les pièces
d’abouts, les barres à riper (pied de biche) ;
Cet accès est à protéger soit par : • l’assemblage et le rescindement : pour ce faire, les éléments
permettant d’exécuter les opérations d’assemblage et de
• une trappe, élément de la plate-forme pouvant s’articuler rescindement nécessaires dans les cycles de rotation des
suivant un côté pour permettre le passage du salarié et qui, en coffrages, sans risque de renversement ou de chute
se refermant, reconstitue l’intégralité et la continuité de la plate- d’élément ;
forme. Cette trappe doit pouvoir se refermer automatiquement
et aucun obstacle ne doit gêner la fermeture (ni l’ouverture). La • le bétonnage : cela peut être une benne à béton qui doit
trappe, pour la sécurité des mains des travailleurs, peut avoir pouvoir être mise en place sans se coincer dans le garde-
deux centimètres de moins par côté, être articulé d’un côté et corps ; c’est donc un problème de conception des coffrages. Le
reposer sur deux taquets sur le côté opposé au seuil d’accès, tuyau d’approvisionnement d’une pompe à béton doit lui aussi
l’articulation devant être à l’opposé de l’arrivée de l’échelle ; pouvoir être positionné pendant tout le bétonnage en toute
sécurité (cf. Fig. 14).
• un portillon, faisant partie du garde-corps de la plate-forme.
Ce portillon articulé doit être à rappel automatique de sorte que L’entretien – Avant toute utilisation, les coffrages doivent être
la continuité du garde-corps puisse assurer la sécurité en tout examinés, dans leurs moindres détails, pour s’assurer qu’ils
instant. sont conformes aux normes et réglementation en vigueur, et
L’équipement de la plate-forme – La plate-forme peut être qu’ils sont capables de remplir en toute sécurité leur rôle.
équipée de matériel nécessaire au travail aux conditions sui-
vantes : Ainsi, tout coffrage ou dispositif de sécurité semblant défec-
tueux doit être mis de côté et retiré du service, tant que
• que celui-ci ne puisse se détacher intempestivement, ni l’examen n’a pas eu lieu.
bouger en position de travail et blesser les travailleurs ;
Important
• qu’il réduise au maximum les risques d’accrochage accidentel
des doigts, des pieds et des vêtements ; Le matériel ayant été réformé ne doit pas rester sur le chan-
tier mais revenir au dépôt pour être détruit.
• que les parties en contact avec la main ne soient pas agres-
sifs. L’examen – L’examen doit être effectué à la diligence du chef
d’entreprise, par une personne dont il connaît les compé-
La circulation sur les échelles et la plate-forme – La tences et qu’il a déléguée pour ce faire. Le nom de cette
surface des plates-formes doit être antidérapante. Entre les personne doit être inscrite sur le « registre de sécurité », qui
éléments non continus, aucune saillie ne doit risquer d’accro- doit être conservé dans l’abri clos du chantier s’il existe ou au
cher les bagues, les doigts et les pieds. siège de l’entreprise.

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Rappel
Les réparations pour la remise en état du matériel doivent
être faites par du personnel formé sous la direction d’une
personne compétente.
La notice du fabricant – Le fabricant doit remettre, pour
chaque matériel acheté, une « notice du fabricant » en double
exemplaire (un devant être conservé avec le matériel, l’autre
au siège de l’entreprise) où l’on doit trouver :
– un dossier technique ;
– une notice d’entretien et de surveillance.
Si le matériel est loué, l’entreprise de location doit remettre
avec le matériel un dossier technique et une notice d’entretien
et de surveillance qui seront remis aux utilisateurs.
Le dossier technique – Dans ce dossier, on doit trouver
toutes les informations techniques nécessaires à l’utilisateur
pour qu’il puisse préparer le travail prévu afin d’éviter d’engen-
drer des risques pour la qualité, la sécurité et l’environnement.
Ainsi, on pourra :
• prévoir les modes opératoires pour l’utilisation du matériel ;
• connaître les modes de montage, de démontage, et de trans-
formation du matériel.
Mais pour cela, il faudra trouver :
• la nomenclature des pièces ;
• les conditions de colisage (poids, dimensions, points d’élin-
gages) ;
• le détail des modes opératoires pour les cycles de rotation des
coffrages, et l’utilisation du matériel complémentaire ;
• des schémas – car un dessin vaut un long discours – des
modes opératoires, du déchargement du matériel, de la vérifi-
cation du colisage, des conditions de mise en stockage, de la
manutention, de l’assemblage, de la stabilisation, de la mise en
place, du réglage, du décoffrage, de la mise en stockage, du
démontage, de la préparation au transport, du stockage au
dépôt… Des schémas pour les cas courants, mais aussi des
schémas pour les cas particuliers tels que pignons et étages
rehaussés… ;
Fig. 14 : Le garde-corps ne doit pas gêner le positionnement de la benne (© ETI).
• les plans de stabilisation des coffrages dans les différentes
Les examens doivent être renouvelés à chaque fois qu’un fait configurations définies par le fabricant ;
nouveau implique le matériel, tel que : • les calculs justificatifs (dont un exemplaire doit être concervé
sur le chantier) ;
• une défaillance ;
• les rapports d’essais ;
• un incident ayant pu engendrer un désordre dans le matériel ; • les plans de montage pour les coffrages de grande hauteur
(plus de six mètres).
• un incident dans les dispositifs de sécurité ;
Remarque
• après chaque démontage et avant tout remontage ;
Tous les montages doivent être réalisés suivant les plans de
montage fournis par le fabricant qui sera un conseil efficace
• après chaque modification du matériel. pour les cas d’espèces.
Les « coffreurs » sont le personnel le plus à même de cons- La notice d’entretien – C’est la deuxième pièce essentielle ;
tater les défectuosités du matériel, et ils doivent être formés elle définit les opérations nécessaires pour :
pour cela (principe généraux de prévention). Le « registre
d’observation », nommé également sur les chantiers « registre – le remplacement des pièces défectueuses ;
de correspondance » entre les ouvriers et le chef d’entreprise, – les opérations à pratiquer régulièrement, le graissage des
sert à recueillir leurs informations. Pour pouvoir être utilisé par pièces mobiles, l’enlèvement des gravats de béton collés à la
les travailleurs, ce registre doit être conservé dans l’abri clos structure ;
du chantier. – l’entretien des dispositifs de préhension et de stabilité.

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3. Stabilisation des banches


La déstabilisation des banches est l’un des problèmes essen-
tiels lors de l’emploi de banches et est le plus souvent due à
l’action du vent.
La résistance au renversement – Qualité essentielle des
banches, la résistance au renversement doit être assurée,
quelle que soit la position de la banche, par des dispositifs
prévus par le constructeur.
La principale cause de renversement étant le vent, c’est la
vitesse de celui-ci qui va être prise comme référence. Une
banche doit rester en place, ne pas glisser, ni se renverser
sous un vent de 85 km/h en rafale (ou en pointe). Cette vitesse
est mesurée à l’aide d’un anémomètre placé au sommet de la
grue.

Remarque
La vitesse de 85 km/h en pointe correspond à des vitesses
moyennes de l’ordre de 50 km/h, soit 170 % plus fort. De
même, la vitesse de pointe de 72 km/h correspond à une
vitesse moyenne de 45 km/h, soit 150 % plus fort.
Par habitude, on considère pour des vents faibles que a
vitesse des rafales est de 133 % plus forte que la vitesse
moyenne du vent.
Lorsque les pointes de vent dépassent 72 km/h, la grue doit Fig. 15 : Stabilité de la banche (© ETI).
s’arrêter et être stabilisée. Le personnel doit quitter son poste
de travail pour aller dans une zone sécurisée. Des mesures
de prévention prévues telles qu’arrimages complémentaires
doivent alors être mises en place.
Critères de qualité des dispositifs de stabilisation – Par
définition, une banche n’est pas autostable. Il faut donc com-
penser par un dispositif stabilisateur qui :
• fait partie intégrante du matériel et est fixé à demeure sur
celui-ci, et peut être efficace au cours de toutes les phases de
l’opération coffrage-décoffrage ;
• procure dans toutes les circonstances, et notamment les diffé-
rentes phases de travail, une stabilité de l’avant vers l’arrière,
et d’arrière en avant ;
• ne crée pas de nouveaux risques (décrochement éventuel
intempestif) ;
• est d’une résistance suffisante.
Les moyens physiques de stabilisation – Sur le croquis
suivant (cf. Fig. 15), on voit que le centre de gravité se pro-
jette très près du bord de la surface d’appui ; la banche est
ainsi instable. Si le vent souffle côté passerelle, la banche
bascule.
Il faut donc, pour une bonne stabilité, que le centre de gravité Fig. 16 : Mise en place d’un contrepoids (© ETI).
se déplace côté passerelle. Il est possible :
Ces stabilisateurs sont :
– soit d’augmenter la surface d’appui ;
– soit de déplacer le centre de gravité à l’aide d’un contrepoids – rigides ;
(cf. Fig. 16); – fixés à demeure sur la face arrière de la banche ;
– soit de jumeler les banches deux à deux, face à face ; – ancrés grâce à des boucles ou à des coquilles :
– soit d’ancrer la banche sur un corps mort (bloc de béton), – dans les parties solides de la construction ;
ou de la fixer sur la dalle (solution présentant un gros risque – à des lests indépendants ;
de levage d’une charge ancrée, si on oublie de désolidariser, – à des longrines prévues à cet effet.
une fois la banche accrochée à la grue, la banche de son Il existe aussi des étais à débattement. Ce type d’étais permet
ancrage) (cf. Fig. 17). de faire les réglages et les ripages (avec des positions
extrêmes par rapport au point d’ancrage) tout en assurant la
L’ancrage par des étais rigides arrière – Ces étais sont stabilité de la banche. Ces étais (différents des étais tirant-
aussi appelés « stabilisateurs », utilisés en position de travail poussant) (cf. Fig. 18) travaillent aussi en compression et en
mais aussi en position de stockage. traction.

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Fig. 17 : Ancrage de la banche (© ETI).

Fig. 18 : Étais tirant-poussant (© ETI).

L’autre extrémité du stabilisateur doit être fixée sur la banche Fixation sur le plancher de travail – Il faut s’assurer que le
par un système : plancher peut supporter les efforts transmis par le système
d’ancrage du stabilisateur. Cela implique, pour une dalle ayant
• permettant une grande zone de réglage ; un faible temps de séchage, d’attendre un certain temps afin
que le béton ait une certaine résistance et que le système
• très résistant aux déformations et à la rupture. d’ancrage ne soit pas arraché du béton.
Lors du déplacement des banches à la grue, il faut pouvoir
replier le stabilisateur refermé contre la banche. Au vu des efforts pouvant être transmis, les ancrages par che-
villes sont insuffisants et il faut utiliser un ancrage intéressant
Le nombre de stabilisateurs doit être de un par 2,50 m de les armatures de la dalle. Ce dernier point oblige à un calepi-
banche minimum, plus un stabilisateur (soit deux pour une nage en fonction des zones d’ancrage possibles, et à
banche allant jusqu’à 2,50 m). positionner une douille dans la dalle avant coulage (cf. Fig. 19).

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Fig. 19 : Zone possible d’ancrage (© ETI). Fig. 20 : Réception de la banche et fixation du stabilisateur sur la crosse (© ETI).

Le stabilisateur doit être dans un plan perpendiculaire à la face


coffrante, néanmoins un débattement de ± 15 ° par rapport à
ce plan est possible.
Mode opératoire – Les différentes opérations sont les sui-
vantes :
1/ l’ouvrier reçoit la banche et fixe le stabilisateur sur la crosse
avant de décrocher l’élingue de la banche ( cf. Fig. 20) ;
2/ mise à la verticale de la première face coffrante ( cf. Fig. 21) ;
3/ mise en place des armatures et des mannequins
(cf. Fig. 22) ;
4/ réception de la deuxième banche qui est positionnée et
arrimée avant décrochage des élingues ( cf. Fig. 23) ;
5/ décoffrage, décollement par basculement arrière
(cf. Fig. 24) ;
6/ nettoyage de la banche après ripage ( cf. Fig. 25) ;
7/ décrochage des stabilisateurs avant levage à la grue
(cf. Fig. 26).

Fig. 21 : Mise à la verticale de la première face coffrante (© ETI).

Avantages et inconvénients de ce système – Citons


d’abord les inconvénients :
• il ne rend pas la banche autostable ;
• il nécessite une douille dont le positionnement et la pose sont
prévus avant le coffrage ;
• il « consomme » du temps puisqu’il faut patienter après le
coulage de la dalle pour faire les voiles ;
• il n’est pas d’usage facile en rive de plancher ;
• il présente un risque de levage d’une charge encore fixée au
sol, d’où la vérification après élingage de la liberté du pied du
Fig. 22 : Mise en place des armatures et des mannequins (© ETI). stabilisateur.

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Fig. 23 : Réception de la seconde banche et arrimage (© ETI).

Fig. 24 : Décoffrage (© ETI).

Fig. 26 : Décrochage des stabilisateurs avant levage à la grue (© ETI).

Puis les avantages :


• il présente une facilité d’adaptation aux banches ;
• il assure (s’il est bien posé) une bonne stabilité de la banche
(à condition également qu’il y ait au minimum 2 stabilisateurs) ;
• il est pratiquement le seul système possible pour les banches
de grande hauteur, sous réserve d’avoir été calculé et posi-
tionné ;
• il doit pouvoir rester sur la banche pendant le transport à partir
ou vers le dépôt ou un autre chantier.
Les lests indépendants – Pour répondre positivement au
Fig. 25 : Nettoyage de la banche après ripage (© ETI). risque d’arrachement d’une charge fixée, on a accroché la
banche à des lests indépendants (blocs de bétons ou métal-
liques). Les avantages en sont les suivants :

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• cela permet l’installation des blocs sans tenir compte des


aléas du chantier ;
• il n’est pas nécessaire d’attendre le durcissement du béton de
la dalle.
Mais il subsiste des inconvénients :
• le plancher doit résister au poids des lests ;
• les grues ont une surcharge de travail car elles manœuvrent
plus souvent ;
• les lests encombrent les circulations.
Une autre réponse consiste à fixer en position arrière le lest
à la banche ; c’est en fait un contrepoids déterminé, positionné
et fixé par le fabricant. Il faut alors prévoir une grue pouvant
lever une banche et son lest. Les avantages en sont les
suivants :
• l’autostabilité de la banche ;
• la possibilité, par économie, de faire les lests en béton.
Les inconvénients sont :
• l’obligation d’avoir une grue plus puissante ;
• le balancement d’une charge plus difficile à stopper ;
• l’accrochage à la grue doit se faire non plus à la verticale de
la face coffrante mais à l’arrière de la passerelle, d’où nécessité
de renforcer la charpente (procédé onéreux ) ;
• la résistance des planchers ;
• la résistance des plates-formes pignons ;
• l’interdiction d’utiliser des banches avec contrepoids sur les
Fig. 27 : Stabilisation par traverse (© ETI).
plates-formes en encorbellement conformes à la norme
NF P 93-351 à moins de les calculer en conséquence.
Ces banches sont généralement équipées d’origine d’étais
Ces réponses n’étant pas pertinentes, une nouvelle réponse rigides arrière.
a été la stabilisation par traverses (voir recommandation R 280
de la CNAM) ( cf. Fig. 27) Ces banches possèdent des qualités et des inconvénients tels
que :
La stabilisation par traverses – Le centre de gravité d’une
banche avec un étai tirant/poussant est proche de la surface • Avantages :
coffrante ; la banche peut tomber en avant, il s’agit simplement
de faire traverser la banche par le patin et de prolonger celui-ci. – autostabilité pour des hauteurs correspondant aux hauteurs
d’étages courants ;
Le centre de gravité d’une banche qui n’est pas équipée de – peu de risque de basculement ;
patin est proche de la peau coffrante. Une force exerçant une – peu de risque de basculement avec les plates-formes
faible poussée fera basculer la banche. pignons ;
La stabilité d’une banche équipée d’un patin traversant est – ouverture et fermeture facilitées ;
identique vers l’avant ou l’arrière. La force de renversement – gain de temps ;
Fv correspond à un vent en rafale, soit 133 % du vent normal
correspondant (cf. Fig. 28) • inconvénients :
La stabilité est presque identique alors vers l’avant et vers – à égalité de poids, rescindement des coffrages plus impor-
l’arrière dans le cas d’existence d’une plate-forme en tants ;
encorbellement. – majoration de 100 % des charges appliquées sur une plate-
forme pignon en cas de vent.
Stabilité des banches de bâtiment par couplage face à face –
C’est le procédé le plus utilisé aujourd’hui. On couple les banches Cas particulier de stabilisation – Il existe beaucoup de cas
en position debout face à face, par un mécanisme situé en haut particulier, les cas les plus courants vont être présentés ici :
des banches et dont le nom est défini par le fabricant :
• Les banches étroites
– le compas pour Outinord (cf. Fig. 29) ; Si la banche n’est pas assez large pour pouvoir avoir deux
– le ciseau ou le portique contreventé pour Hussor ; stabilisateurs, elle doit être stockée à plat, c’est-à-dire face
– le pontet pour Cométra ; coffrante par terre reposant sur des cales en bois pour ne pas
– le pantographe pour Simpra ; être abîmée.
– le parallélogramme double pour Doka.
La stabilité n’est assurée que pour : • Les banches stabilisées face à face
Pas de problème, si ce n’est qu’en cas de vent soufflant de
– des hauteurs courantes ; l’intérieur du bâtiment vers la console, le poids de l’ensemble
– des vents inférieurs à des valeurs définies par le fabricant. de la banche se reporte sur la console.

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Fig. 28 : Stabilité d’une banche équipée de patin traversant (© ETI).

Le fournisseur de béton doit communiquer au chef de chantier


le temps de prise calculé en fonction des paramètres
suivants : composition du béton, fluidité, température.
La formule de calcul correspond à :

Vc = Hb / TP ;
Tc = Hc / Vc.

• Hb : hauteur maximale de béton frais ;


• Hc : hauteur totale du coulage ;
• Tt : temps de transport ;
• Ta : temps d’attente avant coulage ;
• Tc : temps total du coulage ;
• TPb : teemps de prise du béton ;
• TPc : temps de prise au coulage ;
Fig. 29 : Banches« à compas en position ouverte (1 plan) et en position fermée
er
• Vc : vitesse de coulage.
(second plan) (© ETI).

Coulage (bétonnage) du béton prêt à l’emploi – Le béton, Exemple


lors du coulage et de sa vibration, exerce une poussée sur les Prenons deux exemples de coulage :
coffrages. Des arcs de décharge peuvent se créer entre les
deux banches face à face. Pour éviter une poussée trop forte, • Coulage en continu
il ne faut pas dépasser une hauteur de béton frais de 5,5 m
dans le coffrage. – Temps de prise de coulage : T Pc = TPb - (Tt + Ta) = 2 h 25.
– Vitesse de coulage : V c = 5,5 / 2 h 25 = 2,28 m/h
SATECO, dans sa documentation, développe le calcul des – Temps de coulage : T c = 10,0 m / 2,28 m/h = 4 h 23
temps de coulage proposé ici avec leur autorisation.
• Coulage avec arrêt (permettant une vitesse de coulage supé-
Le temps de prise du béton – Le temps de prise du béton rieure)
est le temps nécessaire à compter du début du coulage pour
ne jamais dépasser une hauteur de béton frais de 5,50 m dans – Vitesse de coulage : V c = 10,0 m / T c –1 h = 2,95 m/h
le coffrage. – 1er coulage : ht = 5,5 m : T 1 = 5,5 m / 2,95 m/h = 1 h 51

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– Attente : T 2 = 1 h légèrement inférieure à celle d’un béton classique constitué


– 2e coulage : ht = 4,5 m : T3 = 4,5 m / 2,95 m/h = 1 h 32 mn avec les mêmes granulats.
– Temps total de coulage : T c = T1 + T2 + T3 = 4 h 23
La fluidité du béton est garantie par le fabricant aux alentours
de 1 h 30. Associée aux qualités précédentes, elle oblige à
prendre des précautions dans le cas de voiles de grandes
Les bétons autoplaçants – L’utilisation des bétons autopla- hauteurs.
çants se développe de plus en plus, et a une influence sur les
coffrages. En effet, les performances de ce béton augmentent Méthodes de bétonnage – On peut utiliser par les moyens
en fonction des expériences vécues par les fournisseurs et les suivants :
utilisateurs.
• La benne
Ces nouvelles connaissances permettent de diminuer le coût Utiliser de préférence une benne bien nettoyée, étanche et en
(donc le surcoût par rapport à un béton standard), donc d’en bon état, équipée d’un tuyau souple, qui sera remontée au fur
augmenter l’utilisation. et à mesure du bétonnage.
L’utilisation a donc des avantages mais aussi des limites. • La pompe
Un béton autoplaçant étant systématiquement pompable, on
Les avantages des bétons autoplaçants – Parmi les avan- peut utiliser en fin de canalisation un tuyau de diamètre infé-
tages, il faut citer la facilité à remplir n’importe quelle forme rieur passant mieux entre les armatures.
de coffrage en conservant les caractéristiques initiales. L’habi-
tude actuelle fait limiter l’emploi à une hauteur de chute de 4 m • À la pompe par injection
et un cheminement horizontal de 12 m. Cette technique d’une mise au point récente permet de dimi-
L’emploi d’un tel béton supprime l’opération de vibration ; on nuer les coûts d’exploitation, sous réserve que cette méthodo-
résout ainsi (mais certainement partiellement) les problèmes logie soit mise en place dès le début du chantier.
posés par les ferraillages importants, les voiles de grande Les principaux avantages sont la suppression de l’emploi :
hauteur et de faible épaisseur, les nombreuses réservations,
les mannequins. • de la grue pour le bétonnage ;
Les limites des bétons autoplaçants – Ce sont des incon- • de la benne ;
vénients tels que la fabrication de ces bétons qui doit être
adaptée aux besoins. Compte tenu des connaissances • de la vibration ;
actuelles des fabricants, l’utilisateur n’est pas à l’abri de cer- • des plates-formes de travail.
taines surprises.
Dès qu’une légère pente existe, il faut coffrer la face supé- Remarque
rieure. L’absence de vibration n’évite pas le bullage. La plate-forme de travail a pour fonctions essentielles :
Les coffrages et le béton autoplaçant – La composition d’un • le serrage de la tige d’écartement supérieure ;
autoplaçant est différente d’un béton ordinaire car il contient • le stationnement du personnel pour l’opération de
en plus de très grandes molécules formant une matrice per- bétonnage ;
mettant l’homogénéité du mélange. Il en résulte que le béton • le stationnement du personnel pour la vibration et l’arase du
peut s’écouler par un trou supérieur au diamètre du plus grand béton ;
gravier (généralement de diamètre égal à 4 mm) et restera • le stationnement du personnel pour le décrochage du
bloqué par un trou de diamètre inférieur. On se trouve donc coffrage à l’arrivée et à l’accrochage du coffrage lors de l’enlè-
devant un problème d’étanchéité des coffrages. vement ;
Les fonctions de bétonnage et vibrations sont devenues inu-
Or, d’une manière générale, les points critiques en matière tiles. Les deux fonctions restantes peuvent être réalisées par
d’étanchéité sont : des plates-formes individuelles roulantes (PIR).
• les liaisons du coffrage avec le sol, et l’on sait que les talon- Aménagement des coffrages – Dans ce cas, les coffrages
nettes en béton ordinaires n’ont pas la même résistance. Il faut doivent être aménagés en respectant les préoccupations
donc trouver une solution telle que le calfeutrement ; suivantes :
• les abouts, et notamment ceux devant laisser passer les – pour cela un orifice placé à 1,00 m du sol environ sur le cof-
aciers en attente et assurer une bonne reprise de bétonnage, frage permet le raccordement avec le tuyau souple de la
les réservations, les mannequins, les incorporations, les trous pompe ;
d’écarteurs (notamment dans les coffrages cintrables), les – pour voir le niveau du béton dans le coffrage, certains fabri-
joints entre panneaux. Le risque est donc une fuite de laitance, cants proposent un module totalement transparent qui permet
avec création d’un nid de gravier. également de surveiller le bullage ;
– il est nécessaire que la pompe à béton soit aspirante-refou-
Pour éviter le bullage, la qualité de l’huile de décoffrage uti- lante pour régler au millimètre près l’arase du béton.
lisée est importante, car l’huile permet la remontée des bulles
vers la surface libre.
4. Conclusions
Certains fabricants de coffrage recommandent l’utilisation
d’huile végétale. Les vaselines de décoffrage d’origine pétro- La réalisation des voiles par du béton poussé dans le coffrage
lière donnent de très bons résultats ; elles s’appliquent avec permet, d’après certains fabricants, un gain de temps de
un balai brosse ou une serpillière et évitent une vaporisation moitié. Plus un seul ouvrier ne travaille en hauteur sur les ban-
sur les aciers et une nébulisation sur les personnes. ches. Il suffit d’un élément transparent équipé d’une buse
d’injection équipée d’une vanne à guillotine pour surveiller la
La poussée du béton – Un béton pousse sur le coffrage hauteur du béton dans le voile, et d’une télécommande de la
comme dans un réservoir l’eau pousse sur la paroi. Un béton pompe située dans la main d’un ouvrier situé sur le plancher.
autoplaçant a des qualités thixotropiques (plus fluide en mou- Le béton mis en place ainsi est de meilleure qualité car il n’y
vement qu’au repos). La densité d’un béton autoplaçant est a pas de ségrégation ni d’introduction d’air.

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La planification d’un chantier

I – La gestion de projet ............................................................................... TBA535 - 2


II – Glossaire................................................................................................ — 2
III – Méthode PERT...................................................................................... — 4
A. Origine ................................................................................................. — 4
B. Principe de la méthode ....................................................................... — 4
C. Analyse des éléments d’une opération............................................. — 4
D. Réalisation du graphe......................................................................... — 6
1. Convention de représentation......................................................... — 6
2. Construction du graphe................................................................... — 7
E. Exploitation du graphe........................................................................ — 8
1. Numérotation des étapes................................................................. — 8
2. Durée des tâches.............................................................................. — 13
3. Calcul des dates................................................................................ — 14
F. Détermination du chemin critique...................................................... — 15
1. Calcul des marges ............................................................................ — 15
2. Chemin critique................................................................................. — 16
IV – Planning de Gantt................................................................................ — 17
V – Graphe d’effectif ................................................................................... — 17
VI– Critique et correction des données de la première hypothèse........ — 18
A. Analyse critique du planning PERT................................................... — 18
B. Calcul de l’effectif optimum................................................................ — 18
C. Correction du planning PERT............................................................. — 19
1. Optimisation du planning................................................................ — 19
2. Report des corrections..................................................................... — 20

a conduite d’un chantier de travaux est assimilable à la gestion d’un projet


L puisqu’il doit intégrer essentiellement l’optimisation des coûts de main-
d’œuvre et la mobilisation du matériel. Ces deux aspects étant gouvernés par
de très nombreux facteurs et contraintes, il est nécessaire d’approcher avec
méthode son organisation. L’établissement d’un planning s’impose, effectué
parfois encore manuellement, mais souvent maintenant à l’aide de logiciels
dédiés. L’article débute par un glossaire des termes qu’il faut savoir manipuler
lors de cette réflexion : durée des tâches, chemin critique, crédit d’heures,
marge.
La méthode PERT est une analyse systématique qui impose la découpe en
opérations élémentaires, chacune définie en termes de limite, durée, chrono-
logie et enchaînement avec la suivante. De nombreux exemples en sont
donnés ici, permettant d’illustrer cet outil puissant d’aide à l’organisation. La
réalisation d’un graphe permet une représentation spécifique des tâches, de
leurs relations entre elles, avec notamment l’insertion de tâches fictives.
Suivant l’ampleur du chantier, sa construction peut être complexe et nécessiter
plusieurs essais avant d’aboutir à une version claire et exploitable, avec une
numérotation des différentes étapes, l’affectation des durées et crédits d’heure
associés et le calcul des marges pour la détermination du chemin critique. Le
planning de Gantt complète cette approche par l’ajout d’une échelle de temps
représentée par des barres horizontales.
Ces séries d’hypothèses qui permettent d’élaborer un premier planning
doivent faire l’objet de corrections successives afin d’optimiser l’ensemble des
solutions retenues pour la conduite des travaux.

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LA PLANIFICATION D'UN CHANTIER

I - LA GESTION DE PROJET II - GLOSSAIRE

Une réflexion approfondie et progressive – L’organisation Calendrier – C’est la succession des journées de travail et de
d’un chantier de travaux de bâtiment met en jeu de très nom- repos (les samedis, dimanches et jours fériés). On pourra
breux facteurs. Tout d’abord, l’enveloppe budgétaire contraint substituer le calendrier à l’échelle de temps lorsque la date de
à une rationalisation extrême en vue d’optimiser les coûts de début des travaux sera connue.
main-d’œuvre et la mobilisation du matériel le plus judicieuse-
ment possible. Cette rationalisation va entraîner une réflexion Chemin – Un graphe réalisé suivant la méthode PERT repré-
approfondie sur le choix de la technique de construction et sente des suites d’opérations reliées entre elles. Ces suites
donc sur les moyens mis en œuvre : la durée du chantier, les d’opérations constituent des chemins. On peut emprunter
effectifs à affecter, la durée de la mobilisation du matériel, les divers chemins pour aller de la première étape (début du chan-
approvisionnements en matériaux, la préfabrication éven- tier) à la dernière étape (fin du chantier).
tuelle, les besoins de trésorerie. Il demeure cependant que les
possibilités de combinaisons entre ces éléments sont si nom- Chemin critique – La branche du graphe représentant uni-
breuses qu’il est impossible de les harmoniser et de les quement des opérations sans aucune marge est dit « chemin
optimiser instinctivement. Une première série d’hypothèses critique ». La somme des durées des opérations se trouvant
permet d’élaborer un premier planning qui donnera un aperçu sur le chemin critique détermine la durée totale du projet. Tout
de la pertinence des choix effectués. Des corrections succes- retard intervenant lors de l’une de ces opérations se répercute
sives sont nécessaires pour optimiser l’ensemble, et ce sur la date de fin du projet.
jusqu’à ce que les solutions retenues soient pleinement
satisfaisantes. Crédit d’heures (CH) – Le crédit d’heures d’un ouvrage est
C’est la planification qui permettra d’organiser et de vérifier les le temps nécessaire à son exécution indépendamment du
diverses hypothèses. nombre d’ouvriers qui le réalisent.

Mode informatique ou manuel ? – Aujourd’hui, il existe de


nombreux logiciels qui sont dédiés à la planification. Ces der- Exemple
niers permettent de répercuter rapidement les modifications
apportées à un quelconque élément et de recalculer les dates S’il faut 0,24 heure par mètre carré pour coffrer un mur de
et les marges. Grâce à la rapidité de calcul de ces logiciels, 20 m2, le crédit d’heures sera :
on peut multiplier les hypothèses de travail, ce qui demande- 20 × 0,24 heures 4,80 heures.
rait un temps considérable si ces opérations devaient être
effectuées autrement. L’informatique ne résout pas tous les
problèmes pour autant. La définition des tâches et des liaisons
nécessite de très bonnes connaissances techniques que seul Date – Tant que l’on ignore à quelle date précise le projet
un système informatique expert serait à même de posséder. débutera, pour les besoins de calcul, on institue des dates fic-
Cette définition doit être réalisée manuellement. tives, une par journée de travail. Ainsi, la date 6 représentera
la 6 e journée de travail depuis le début du chantier.
Construire un planning à la main permet aussi de mieux per-
cevoir les points délicats qui peuvent paraître très simples et
pour cela ne pas être aussi évidents à repérer dans une opé- Exemple
ration informatisée. Le repérage de ces points apparemment
sans importance peut pourtant inciter à revenir complètement Si la date de début de chantier a été fixée au lundi 3 avril,
sur le premier choix opéré pour obtenir un résultat plus cette 6e journée de travail correspondra au lundi 10 avril,
satisfaisant. compte tenu du week-end non travaillé.
Il n’est pas inutile de savoir établir ces plannings manuelle-
ment pour comprendre comment les algorithmes opèrent.
Date de début au plus tôt (ti) – C’est la date de commence-
Outils – La planification consiste d’abord à établir le planning ment d’une opération sans aucun délai, une fois toutes les
PERT pour analyser et ordonnancer les opérations. opérations précédentes terminées. Autrement dit, il est impos-
sible de commencer cette tâche avant cette date.
Les autres opérations sont :
Date de début au plus tard (Ti) – C’est la date limite de com-
• le planning de Gantt, appelé aussi planning à barres, pour re- mencement d’une opération sans retarder celle de l’opération
présenter le calendrier d’exécution des tâches ; suivante.
• le graphe d’utilisation de la main-d’œuvre pour définir l’effectif
des équipes. Date de fin au plus tôt – La date de fin au plus tôt est celle
correspondant au commencement d’une opération au plus tôt.
Ce qui signifie que si une tâche a commencé au plus tôt, elle
Remarque finira aussi au plus tôt.
La plupart des logiciels étendent leur service à la gestion
financière du projet. On se contentera ici de l’aspect techni- Elle est égale à la date de début au plus tôt (ti) + la durée de
que de l’organisation du chantier. la tâche (Di).

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LA PLANIFICATION D'UN CHANTIER

Exemple Exemple

Le chiffre 2 représente à la fois le soir de la deuxième journée


Une tâche nécessitant 3 jours de travail commencée à la date de travail et le matin de la troisième. La troisième journée de
4 finira au plus tôt à la date 4 + 3 = 7. travail se déroule dans l’intervalle 2-3.
Effectif optimum – C’est le nombre minimum d’ouvriers avec
Date de fin au plus tard – La date de fin au plus tard est lesquels il est possible de mener à bien l’ensemble des tâches
celle correspondant au commencement d’une opération au d’un chantier.
plus tard. Autrement dit, si une tâche a commencé au dernier La plupart du temps, l’effectif optimum correspond à l’effectif
moment, pour ne pas retarder la tâche suivante, elle finira moyen. Celui-ci est égal au crédit d’heures total du chantier
aussi au plus tard. divisé par sa durée, calculée en heures de travail, à raison de
8 heures par journée travaillée.
Durée des tâches (Di) – La durée d’une tâche est le temps
nécessaire à son exécution en fonction du nombre d’ouvriers Exemple
affectés à sa réalisation. Elle est égale à son crédit d’heures
(CH) divisé par le nombre d’ouvriers (n) affectés à sa Une tâche nécessitant 1 425 heures de travail sur une durée
réalisation. de 40 jours de 8 heures par jour nécessitera pour être
exécutée :
CH Q
Di = ou Di = TU × 1 425
n n = 4,45 soit 5 ouvriers.
40 × 8
TU étant le temps unitaire.
Enclenchement – Cette opération consiste à organiser les
opérations les unes par rapport aux autres en fonction de leur
Exemple chronologie et de leurs contraintes.
Étape – L’étape marque le début ou la fin d’une opération, non
Si on affecte trois ouvriers au coffrage d’un mur dont le crédit la réalisation de celle-ci. Elle ne représente donc aucune
d’heures est de 4,80 heures, cette tâche durera : durée.
4,80/3 = 1,60 heure. Lissage – Il consiste à supprimer au maximum les irrégula-
rités dans l’utilisation de la main-d’œuvre afin d’harmoniser
celle-ci autour d’un effectif optimum d’ouvriers.
Échelle de temps – Une échelle de temps est une succession Marge – Elle correspond au délai disponible entre l’exécution
de normes représentant des journées travaillées sans tenir de deux tâches ( cf. Fig. 1). La marge est aussi désignée par
compte des repos et jours fériés. les termes « latitude » et « battement ».

Fig. 1 : Représentation graphique de la marge (© ETI).

Marge indépendante ou certaine (MI) – C’est le délai dispo- L’opération (i) ne pouvant pas commencer plus tard et l’opé-
nible entre la fin au plus tard (Di + Ti) d’une opération (i) dont ration suivante (j) ne pouvant pas commencer plus tôt, il
la durée est (Di) et le début au plus tôt (tj) de l’opération sui- restera une marge irréductible quoi qu’il puisse être décidé.
vante (j).
Marge libre (ML) – C’est le délai disponible entre la fin au plus
MI = tj – (Di + Ti) tôt (Di + ti) d’une opération (i) dont la durée est (Di) et le début
au plus tôt (tj) de l’opération suivante (j).

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LA PLANIFICATION D'UN CHANTIER

ML = tj – (Di + ti). confia à la marine américaine et au bureau d’ingénierie Allen


Booze et Hamilton, la coordination du programme Polaris. Ce
dernier, extrêmement complexe, impliquait quelque 250 four-
Exemple
nisseurs et plus de 9 000 sous-traitants. Pour préparer au
Une tâche nécessitant 10 jours de travail commencée au plus mieux ce vaste projet, ils mirent au point une méthode nouvelle
tôt à la date 15, finira au plus tôt à la date 10 + 15 = 25. d’ordonnancement des opérations, appelée « program évalua-
Prenons le même exemple que précédemment, si la tâche sui- tion and review technic » (PERT), technique d’évaluation et de
vante doit commencer au plus tôt, c’est-à-dire à la date 28 : contrôle des programmes, qui devait réduire les délais d’étude
et de réalisation de façon importante.
ML = 28 – 25 = 3 jours
Dans le bâtiment, certains ingénieurs de bureaux de méthodes
commencèrent, dès 1965, à appliquer la méthode PERT à
La consommation de la marge libre n’a pas d’incidence sur le leurs travaux.
commencement au plus tôt de l’opération suivante, c’est pour-
quoi on commence par utiliser cette marge s’il s’avère
nécessaire de déplacer une opération. On examinera ensuite, B. Principe de la méthode
si nécessaire, les possibilités de déplacement plus important
offertes par les autres marges.
La réalisation d’un programme implique l’exécution d’un
Marge totale (MT) – C’est le délai disponible entre la fin au certain nombre d’opérations selon un ordre précis et en tenant
plus tôt (Di + ti) d’une opération (i) dont la durée est (Di) et le compte des divers types de relations existant entre elles :
début au plus tard (Tj) de l’opération suivante (j).
• Relations logiques : on ne peut pas commencer une tâche
MT = Tj – (Di + ti) avant que la précédente ne soit terminée.
C’est la marge la plus importante dont on puisse disposer. • Relations spéculatives : l’enchaînement des tâches est défini
par des contraintes :
Exemple
– contraintes de moyens (matériels, main-d’œuvre, trésorerie)
Une tâche nécessitant 10 jours de travail commencée au plus devant être disponibles en même temps ;
tôt à la date 15, finira au plus tôt à la date 10 + 15 = 25. Si – contraintes de calendrier imposant à certaines opérations
la tâche suivante doit commencer au plus tard à la date 32 : d’être terminées à des moments précis.
MT = 32 – 25 = 7 jours.
C. Analyse des éléments d’une opération
Numéro d’étape – Chaque étape reçoit un numéro d’ordre qui
permet de désigner les diverses branches du graphe PERT. Pour qu’un projet puisse être analysé par la méthode PERT,
il doit être décomposable en opérations élémentaires.
Opération élémentaire – Une opération élémentaire peut être : Chacune de ces opérations doit être parfaitement déterminée.
• un ensemble cohérent de tâches à exécuter par une personne Ce qui implique qu’on doit en connaître :
ou un groupe de personnes ; • les limites ;
• une prévision de moyens (main-d’œuvre, matériel, matériaux, • la durée ;
trésorerie etc.).
Le terme « opération » est plus abstrait et plus général que le • la place dans l’ordre chronologique selon lequel doivent se
terme « tâche » qui désigne un travail. Ainsi, la prévision de dérouler les opérations ;
besoins de trésorerie est une opération abstraite, elle ne mobi- • les contraintes et les relations la liant à l’opération précédente
lise pas de main-d’œuvre pour être exécutée. et à l’opération suivante.
Tâche fictive – La tâche fictive ne représente aucune action, Opérations élémentaires – La définition de ces opérations
elle sert uniquement à représenter une liaison sur un graphe. est fonction du projet en étude.
Elles peuvent consister en :
III - MÉTHODE PERT • une succession de gestes simples (par exemple : si le but est
une étude d’ergonomie en vue d’aménager un poste de travail,
Le planning PERT est surtout un outil d’analyse et d’organi- faire tourner le malaxeur, peser du gravillon, verser le gravillon
sation, il servira à établir les autres types de planning parce dans le malaxeur, peser du sable, etc.) ;
qu’il est peu pratique pour visualiser l’évolution journalière des
opérations, ne comportant ni échelle de temps, ni calendrier. • un ensemble cohérent de tâches (par exemple : fabriquer du
béton) ;
La méthode PERT consiste à analyser de façon systématique
et critique les diverses opérations d’un projet et leur • un ensemble d’opérations (par exemple : réalisation du gros
enchaînement. œuvre d’un pavillon) ;
• une opération plus importante (par exemple : réalisation d’un
pavillon).
A. Origine
En revanche, une opération qui semble former une parfaite
Cette méthode est née en 1957. Le gouvernement des États- entité peut être découpée en plusieurs opérations différentes,
Unis, inquiet de son retard pris dans le domaine de la conquête si chacune de ses parties doit faire l’objet d’une contrainte
de l’espace après le lancement du premier satellite soviétique, particulière.

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LA PLANIFICATION D'UN CHANTIER

Exemple • (T) le repliement du chantier et la réception des travaux.


L’opération « mise en peinture des murs » peut être découpée
en trois opérations correspondant à trois dates différentes de Étude des enclenchements – La méthode PERT permet
livraison de la peinture imposées par le fabricant. d’isoler d’un ensemble complexe, les opérations élémentaires
considérées successivement deux par deux, afin d’établir la
relation existant entre elles seules, en faisant abstraction des
autres opérations.
Inversement, dans une étude préliminaire, il est possible de
regrouper des tâches différentes en une seule, si on ignore Les diverses opérations doivent s’effectuer selon un ordre
encore les contraintes les liant. précis.
Prenons un exemple.
Exemple

Il est plus intéressant de définir une opération « couverture du Exemple


toit » plutôt que de la décomposer en sous-parties : pose de
la volige, pose des liteaux, etc., si l’on ne peut pas encore Examinons dans le tableau 1 qui résume les enclenchements,
évaluer en détail la durée de chacune de ces opérations. la tâche (E) « briquetage » et cherchons quelle tâche a une
relation directe avec elle.
Chaque opération, ainsi définie, constituera une unité d’étude.

Pour pouvoir commencer le briquetage, la tâche « structure


Définition des tâches – Pour illustrer concrètement cette des poteaux, des poutres et du plancher » (D) doit être impé-
méthode, prenons l’exemple simple de la réalisation d’un rativement terminée. On établit la relation : avant (E) il y a
pavillon. (D).
Désignons par : Continuons cette étude, la charpente (F) ne peut commencer
à être posée avant la fin de la tâche (D). On établit la relation :
• (A) la réalisation des terrassements généraux, des fouilles en avant (F) il y a (D).
rigole pour les fondations et en tranchée pour les réseaux
d’évacuation des eaux ; De même, les travaux de plomberie (H) ne peuvent pas
démarrer avant que la tâche (D) ne soit entièrement terminée.
• (B) la réalisation des fondations ; On établit la relation : avant (H) il y a (D).

• (C) la pose dans les tranchées des canalisations extérieures La relation entre (E), (F) et (H) n’était pas apparente de prime
pour la réalisation du réseau ; abord et il aurait été plus difficile de mettre en évidence cette
relation par un examen d’ensemble des tâches qu’en les exa-
• D) la réalisation de la structure en béton armé, poteaux, pou- minant deux à deux. Ce travail nécessite évidemment une
tres et plancher du rez-de-chaussée ; très bonne connaissance technique du domaine analysé.
Chaque opération est tour à tour analysée, et chaque
• (E) le briquetage en garnissage de la structure ; réponse est reportée sur le tableau de la figure 2. Toutes les
opérations (de A à T) sont inscrites une fois en colonne, une
• (F) la pose de la charpente, des voliges et des liteaux ; fois en ligne.

• (G) la pose de la couverture en tuiles, du plafond en plaques À partir du tableau 1, déterminons quelle tâche doit être ter-
de plâtre et de son isolation en laine de verre ; minée avant de pouvoir commencer la suivante.

• (H) la pose des canalisations d’évacuation des eaux usées et Avant de commencer les terrassements (A) aucune tâche
des eaux vannes en vide sanitaire ; répertoriée n’est nécessaire, on n’inscrit rien sur la ligne A du
tableau de la figure 2.
• (J) la pose des gouttières et des descentes d’eau de pluie ;
Avant de commencer les fondations (B), les terrassements (A)
• (K) la pose des menuiseries intérieures et des portes isopla- doivent être terminés ; à la ligne B cochons la colonne A.
nes de distribution des pièces ;
Avant de commencer le réseau d’évacuation (C), les terrasse-
• (L) la pose de l’isolation avec plaques de plâtre sur les murs ments (A) doivent être terminés ; à la ligne C cochons la
extérieurs ; colonne A.

• (M) le montage des cloisons en carreaux de plâtre ; Il suffit de reporter les indications données au tableau 1 sur le
tableau de la figure 2 jusqu’à la dernière tâche (T).
• (N) la pose des menuiseries extérieures ; La figure 2 peut être lue indifféremment en commençant par
• (P) la réalisation des enduits extérieurs ; les lignes ou par les colonnes. En commençant la lecture par
la ligne, on lit avant (B) il y a (A) et en commençant par la
• (Q) la confection des regards de visite, du raccordement des colonne, on lit après (A) il y a (B). Lorsqu’on dessine le graphe,
canalisations et du remblaiement des tranchées ; on est amené à modifier certaines liaisons qui deviennent
compliquées au fur et à mesure qu’on lit le tableau 1. On
• (R) le nettoyage général du terrain, la finition des espaces risque ainsi d’oublier une liaison ou d’en établir une qui
verts et des voiries et des réseaux divers (VRD) ; n’existe pas. Le graphe étant terminé, il faut le vérifier en com-
mençant par la fin, et la possibilité de lire le tableau de la figure
• (S) la peinture et les finitions ; 2 dans les deux sens est alors bien utile.

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Plan d’installation du chantier

I – Intervenants concernés ......................................................................... TBA540 - 2


II – Objectifs du plan d’installation de chantier ........................................ — 2
III – Contenu du plan d’installation............................................................ — 2
IV – Établissement et vérification............................................................... — 3
V – Implantation des engins de levage ..................................................... — 4
A. Critère « manutention »...................................................................... — 5
B. Critères de sécurité.............................................................................. — 6
C. Critères « montage – installation – démontage »............................. — 10
D. Récapitulatif......................................................................................... — 12
E. Demande d’autorisation d’installation de grues............................... — 12
F. Accord de l’administration ................................................................. — 15
VI – Accès et circulations sur chantier....................................................... — 15
A. Indications relatives aux limites « chantier – voie publique »......... — 15
B. Voies de circulations et cheminements............................................. — 15
VII – Implantation du poste de bétonnage................................................ — 17
VIII – Choix de l’emplacement du poste de préfabrication...................... — 17

e plan d’installation de chantier a plusieurs objectifs, il vise à fournir les


L indications nécessaires à l’implantation des différentes installations et
matériels, à constituer une référence pour les intervenants, mais aussi à per-
mettre l’obtention des différentes autorisations préalables au démarrage,
notamment celle relative à l’installation de grues. Il impacte directement le
futur déroulement des processus de construction, et sa mauvaise conception
peut entraîner retard de chantier, coûts supplémentaires et accidents graves.
Limites du terrain, emplacements des constructions, voies de circulation, cir-
cuits de fluides, postes de travail, tous ces éléments doivent apparaître sur ce
plan détaillé, de même l’implantation des engins de levage. Ce dernier point
impose l’étude de la nature du sol et l’intégration de critères de sécurité bien
spécifiques, dont les zones interdites de survol, les interférences de grues et
des contraintes liées au montage et démontage.
Ce plan précise également le tracé des voies de circulation et des chemine-
ments à l’intérieur du chantier, ainsi que l’implantation du poste de
préfabrication et du poste de bétonnage, dont l’encombrement est important.

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PLAN D'INSTALLATION DU CHANTIER

Le plan d’installation de chantier se révèle avoir une importance décisive sur le futur déroulement du chantier. Il traduit, sur le terrain,
l’état de préparation du chantier et son organisation. Il fournit aussi les indications nécessaires à la mise en œuvre des diverses installations
et des matériels prévus pour la réalisation.

(notamment le poste de fabrication des bétons et celui de la


préfabrication).
Les circuits d’approvisionnement, de stockage, de fabrication
I - INTERVENANTS CONCERNÉS et de manutention peuvent ainsi être étudiés.
Information des intervenants – Ce plan concerne donc :
Maître d’œuvre – L’architecte est concerné directement, qu’il
ait une mission de direction de chantier ou une mission de type • le personnel d’encadrement sur chantier de l’entreprise gros
SPS. En effet, le plan d’installation de chantier est toujours œuvre et des différents corps d’état ;
soumis au maître d’œuvre pour approbation et signature. • les concessionnaires chargés des branchements ;
Coordonnateur – Le coordonnateur peut, en raison des inci- • les responsables des équipes chargées de la préparation, du
dences de la conception du plan d’installation de chantier sur montage et de la mise en œuvre de ces différentes installa-
le risque d’accidents au cours de l’exécution, être amené à tions.
faire modifier le plan d’installation de chantier par l’entreprise
afin de le rendre conforme au plan particulier de la sécurité et Répartition des frais – Le plan d’installation de chantier
de protection de la santé (PPSPS). permet aussi :
Lorsqu’un plan d’installation de chantier est mal conçu, le pro- • de préciser et d’évaluer les prestations, les charges corres-
cessus de construction peut s’accompagner : pondantes à l’installation de chantier ;
• de retards importants ; • de répartir les dépenses d’intérêt commun entre corps d’état
• de coûts supplémentaires non négligeables ; (cf. Tab. 1).
• d’accidents ou d’incidents plus ou moins graves. Les dépenses d’intérêt commun relatives aux équipements et
aux installations temporaires de chantier sont définies, pour
Tiers – Depuis quelques années, on constate de plus en les marchés privés, par la norme NF P 03-001 de décembre
plus fréquemment des litiges avec les tiers dont la propriété 2000 : « Marchés privés – Cahiers types – Cahier des clauses
pourrait être survolée par un engin de levage. Ceux-ci cher- administratives générales applicables aux travaux de bâti-
chent soit à empêcher un tel survol, soit à obtenir une ment faisant l’objet de marchés privés – Indice de classement
indemnité. P03-001 ».
L’entreprise peut ainsi se trouver dans l’obligation de prévoir
d’autres dispositions pour les installations de levage. Elle distingue les cas où une dépense peut être imputée à un
entrepreneur déterminé ou, au contraire, doit être portée au
Dans tous les cas, il y a un risque réel de retard dans le débit du compte prorata.
démarrage du chantier.
Il faut donc systématiquement rechercher, et le plus tôt pos- Pour les marchés publics, où le maître d’ouvrage est une col-
sible, un accord à l’amiable avec les tiers concernés. lectivité publique ou un établissement public, il convient de se
reporter au cahier des clauses administratives générales
« marchés publics » qui définit la répartition des charges.
II - OBJECTIFS DU PLAN D’INSTALLATION DE CHANTIER

Ce plan, ainsi que les documents annexes qui l’accompa- III - CONTENU DU PLAN D’INSTALLATION
gnent, fait la synthèse de l’organisation générale prévue pour
l’exécution de l’ouvrage. Ce plan (cf. Fig. 1) doit être coté et détaillé, et comporter :
Organisation générale – Trois objectifs sont poursuivis : • les limites du terrain, avec les clôtures fixes et amovibles, et
l’indication des accès ;
• permettre l’obtention des différentes autorisations nécessai-
res préalables au démarrage du chantier. Ainsi, ce document • les emplacements des constructions existantes et de celles à
permet de visualiser le sens d’avancement des travaux, le gros réaliser avec le nombre de niveaux et les niveaux des terrasses
matériel affecté au chantier ainsi que les emprises sur trottoirs en couverture ;
et accès au chantier ;
• les voies de circulation ;
• constituer une référence pour les intervenants au cours de la
phase d’installation de chantier ; • les circuits de fluides, branchements et distributions ;
• apporter tous les renseignements nécessaires au fonction- • les différents postes de travail. Le poste de levage doit être
nement général du chantier au cours de l’exécution, en préci- suffisamment détaillé, avec la représentation des aires de ba-
sant l’implantation des grues et des divers postes de travail layage et des zones interdites de survol en charge.

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PLAN D'INSTALLATION DU CHANTIER

Tab. 1 – Travaux d’intérêt commun

Désignation de la prestation Imputation au lot Quantité Prix Prix total


unitaire
Voirie :
– taxe d’occupation GO
– entretien
– réparation
Branchements provisoires :
– eau GO ou VRD du réseau aux
– électricité installations communes
– égout
Extérieur des Clôtures GO
constructions à
réaliser Panneau de chantier GO
Voies de circulation à l’intérieur du GO ou VRD
chantier
Baraquements communs :
salle de réunion GO
hygiène
Baraquements particuliers Chaque lot concerné
Aires de stockage GO
Repli des installations Par lot chargé de la réalisation
Eau : réseau intérieur Plombier
W.-C. et lavabos :
si installations communes distantes de Plombier
plus de 50 m du bâtiment en
construction
Équipements des Lot chargé des descentes
bâtiments Évacuation eaux pluviales (plombier...)
Électricité : réseau intérieur Électricien

Éclairage de circulation Électricien : installations en


25 volts
Repli des équipements Lots chargés de leur réalisation

En cas de tranches de travaux successives, les positions – les choix concernant l’ensemble des méthodes d’exécution
diverses des engins de levage doivent être indiquées : et des modes opératoires ;
– l’organisation des postes de travail ;
• les emplacements et les surfaces des différentes aires de – le matériel nécessaire au travail de chaque équipe.
stockage, de préfabrication, de stationnement ;
La mise au point d’un plan d’installation de chantier satisfai-
• les emplacements des divers baraquements ; sant nécessite une réunion de concertation avec :
• les arbres à protéger, les passages piéton à créer ou à amé- • les futurs responsables du chantier (conducteur de travaux,
nager. chef de chantier) ;

En annexe du plan d’installation du chantier, sont joints géné- • le responsable de l’étude « méthodes » ;
ralement la liste de l’équipement prévu, et un calendrier des • le responsable du service « matériel ».
travaux avec phasage des différentes tranches.
Certains architectes établissent eux-mêmes un plan d’aména-
gement, à charge pour l’entreprise de le vérifier ou de le
modifier.
IV - ÉTABLISSEMENT ET VÉRIFICATION
La répartition des rôles n’est donc pas toujours la même. Dans
cet esprit, les informations données ci-après visent à per-
Études préalables – Pour pouvoir établir le plan d’installation mettre soit d’établir, soit de vérifier le plan d’aménagement
de chantier, le concepteur doit préalablement : dans ses grandes lignes. Les points de détails ne peuvent être
abordés car ils nécessitent toujours une étude particulière.
• connaître le planning d’exécution des travaux ;
Date de remise – Le plan d’installation de chantier doit être
• avoir à sa disposition : joint à la demande d’installation de grues pour tout chantier

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PLAN D'INSTALLATION DU CHANTIER

Fig. 1 : Symboles de représentation (© ETI).

important ou comportant plusieurs grues. Il est établi en temps • le poste de bétonnage ;


voulu, et sa date de remise tient compte des délais néces-
saires aux demandes d’autorisations administratives (pour • les baraquements avec leur alimentation et leurs raccorde-
éviter tout retard important dans le démarrage du chantier). ments ;
Avant d’accepter la possibilité de mettre les engins de levage • les aires de préfabrication ;
en service, l’entreprise doit :
• les aires de stockage.
• avoir déposé une demande d’installation de grues ;
La mise au point du plan d’installation de chantier consiste à
• avoir obtenu une réponse favorable. Le délai d’obtention est relier entre eux tous les postes de travail afin d’assurer la
d’environ quatre semaines ; sécurité et le rendement optimums.
• avoir fait vérifier sa grue une fois montée par un organisme de
contrôle, et obtenu un certificat d’essais.
Tout retard dans la mise au point du plan d’installation recule V - IMPLANTATION DES ENGINS DE LEVAGE
d’autant la date de démarrage du chantier. Il est donc souhai-
table que le planning d’établissement des plans mentionne la Le poste de levage conditionne l’ensemble des activités pro-
date de remise du plan d’installation de chantier. ductives du chantier et les cadences de réalisation.
Secteurs d’implantation – Voici les secteurs principaux à
étudier ou à vérifier ( cf. Fig. 2) : Le premier travail de recherche à effectuer pour concevoir un
plan d’installation de chantier débute donc par l’analyse appro-
• les accès et circulations ; fondie de ce poste ( cf. Fig. 3).

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La coordination sécurité-protection
de la santé (SPS)
1. Le cadre réglementaire.......................................................................... TBA545 - 2
2. Les acteurs et leurs missions............................................................... — 4
2.1 Les coordonnateurs.................................................................................... — 4
2.2 Le contrat du coordonnateur avec le maître d’ouvrage.......................... — 8
2.3 Le maître d’ouvrage.................................................................................... — 10
2.4 Le maître d’œuvre....................................................................................... — 11
2.5 L’entrepreneur............................................................................................. — 12
2.6 Le travailleur indépendant ......................................................................... — 13
2.7 Document de coopération entre les différents acteurs de l’opération........ — 14
3. Les documents de la coordination..................................................... — 17
Annexe 1 : Projet de règlement de CISSCT .............................................. — 24
4. Les rencontres des acteurs de la coordination SPS...................... — 27

près lois et textes d’application insatisfaisants, un ensemble de textes et


A de procédures autour de la sécurité et la protection de la santé (SPS) a été
retenu par les préventeurs, qui souhaitaient des documents utiles visant à
réduire le nombre des accidents vécus dans les décennies 70 et 80. Cette coor-
dination s’articule autour de trois axes : les coordonnateurs, partenaires
formés à la prévention et au chantier, les documents traitant de la prévention
et les relations entre les différents acteurs.
Au-delà des acquis professionnels nécessaires, le coordonnateur, qu’il soit
acteur de conception de l’ouvrage ou acteur de réalisation, doit avoir suivi une
formation à la coordination. Il a la responsabilité de veiller à la bonne applica-
tion des principes généraux de prévention, d’assurer auprès des salariés la
formation à la sécurité, et d’endosser le rôle de facilitateur entre les différentes
entreprises.
Sont déclinées ensuite successivement les missions et obligations du maître
d’ouvrage, du maître d’œuvre, de l’entrepreneur et du travailleur indépendant,
une définition claire et précise des rôles est fondamentale, et pas uniquement
dans le cadre de la sécurité.
Les documents réglementaires devant être établis lorsqu’une opération de
construction s’effectue dans le cadre de la coordination SPS sont passés en
revue. Citons la déclaration préalable, le registre-journal du chantier et le plan
général de coordination sécurité-protection de la santé.
Pour finir, l’importance des rencontres entre les différents acteurs de la coor-
dination SPS est soulignée. L’accent est mis sur la qualité du dialogue, les
réunions de mise au point et les visites de chantier.

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LA COORDINATION SÉCURITÉ-PROTECTION DE LA SANTÉ (SPS)

1 Le cadre réglementaire

Introduction – La loi n° 76-1106 du 6 décembre 1976 sur le décembre 1993 (délais de 18 mois), avant cette date pour la
développement de la prévention des accidents du travail a été France et le Danemark ce fut en :
la dernière loi sur la prévention dans le BTP. Cette loi et ses
textes d’application ont établi la notice de sécurité faisant • 1994 pour la Finlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, le
partie des documents d’appels d’offres, les plans d’hygiène et Royaume-Uni ;
de sécurité (PHS), les structures de dialogue sur les chantiers • 1995 pour l’Irlande, le Portugal, la Suède ;
(le comité particulier interentreprises d’hygiène et de sécurité
(CPIEHS) et de décision, et le collège interentreprises • 1997 pour l’Espagne, l’Italie ;
d’hygiène et de sécurité (CIEHS)), et ont été prises comme
modèle par plusieurs pays européens. • 1998 pour l’Allemagne ;
Mais les résultats n’ont pas répondu aux attentes. Les lacunes • 1999 pour l’Autriche, la Belgique.
sont rapidement apparues :
Sans commentaire, mais il faut noter que tout retard s’accom-
• la gérance du système confiée au maître d’œuvre, non pré- pagne d’une amende qui est fonction du temps.
paré à cette tâche. Donc absence d’une personne pour gérer
les procédures ; Ce qui fait qu’actuellement les directives comportent les exi-
gences essentielles, laissant à la normalisation le rôle de
• pas ou très peu d’exploitation des documents prévus ; rédiger les exigences techniques.
• structures de dialogue et de décision mal employées. Il faut revenir sur les termes « directives économiques » et
« directives sociales ».
L’idée était jugée bonne mais la procédure était à revoir.
Deux articles clés de l’Acte unique européen : l’article 100 A
La Commission des communautés européennes – Les (devenu 95 après le traité d’Amsterdam) et 118A (devenu 138)
accidents du travail et les maladies professionnelles sont une ont permis d’introduire deux types de directives :
des plaies du monde moderne, quel que soit le pays, mais
surtout dans trois professions : l’agriculture, la pêche et le • les directives économiques (article 100A), elles concernent
BTP. par exemple en matière de sécurité les EPI (89/686 modifiée)
Le Conseil européen, en 1987, avait pris note que la Commis- et la conception des machines (89/392). Vis-à-vis d’un produit
sion des Communautés européennes (CCE) lui présenterait un État peut toujours invoquer la clause de sauvegarde. Elles
rapidement une directive sur l’organisation de la sécurité et de sont transposables sans modification ;
la santé sur les lieux de travail pour toutes les professions. • les directives sociales qui fixent les règles minimales com-
Le 12 juin 1989, le Conseil des communautés européennes a munes que les états membres doivent appliquer par exemple
adopté la directive cadre n° 89/391 concernant « la mise en en matière de sécurité. Si un État membre avait des disposi-
œuvre des mesures visant à promouvoir l’amélioration de la tions antérieures plus contraignantes que la directive sur la
santé et de la sécurité des travailleurs ». sécurité, il n’y aura pas de transposition de cette partie, ainsi
par cette directive les États membres les plus avancés conser-
Ce sont les directives, découlant de cette directive cadre qui, vent leurs règlements.
transposées dans le droit national de chaque pays membre,
régissent la sécurité et la protection de la santé sur les lieux La directive CCE 89/391 est le type même de la directive
de travail. sociale, elle sert de base en matière de sécurité et de protec-
tion de la santé aux réglementations des États membres.
Les directives européennes – Elles s’adressent à tous les
États membres ou seulement à certains. Elles sont économi- La directive cadre européenne 89/391 : santé-sécurité des
ques ou sociales. travailleurs – Elle s’adresse à tous les secteurs d’activités y
compris les services publics, elle comprend la coordination
Le texte d’une directive sociale fixe une obligation de résultats SPS : principes pouvant être complétés et devant être res-
(introduits en France par les arrêts de la Cour de cassation pectés par tous les États membres.
de 2002) tout en laissant pour certain type de directive la pos-
sibilité pour un État membre d’en adapter les moyens, et cela Elle comprend des obligations pour les employeurs : l’évalua-
après concertation des partenaires sociaux, ce qui peut néces- tion des risques et la formation professionnelle.
siter un certain temps.
Elle comprend également des obligations pour les salariés, qui
Ainsi, la directive « chantiers temporaires et mobiles » (CE 92/ doivent prendre en compte la sécurité des personnes consti-
57) adoptée en juin 1992 devait être transposée avant le 31 tuant leur environnement de travail.

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LA COORDINATION SÉCURITÉ-PROTECTION DE LA SANTÉ (SPS)

Des directives ont été prises en fonction de celle-ci : La coordination sécurité et protection de la santé – Il y a
maintenant plus d’une décennie, la commission et ses
• directive n° 89/654 « Lieux de travail » ; groupes d’experts ont proposé un ensemble de textes et des
• directive n° 89/655 « Utilisation des équipements de travail » ; procédures pour la sécurité et la protection de la santé (termes
qui ont remplacé les termes « Hygiène et sécurité ») qui vont
• directive n° 92/57 « Chantiers temporaires et mobiles » com- vers trois axes :
prenant la coordination « Sécurité et protection de la santé » ou
« Coordination SPS », et sujet de cette section. • des hommes nouveaux parmi les partenaires à l’acte de cons-
truire, formés à la prévention et au chantier connaissant la con-
La directive européenne n ° 92/57 « Chantiers temporaires et ception des lieux de travail : ce sont les coordonnateurs de
mobiles » a été transposée en droit français par la loi n ° 93- conception ou (et) de réalisation ;
1418 du 31 décembre 1993 et un certain nombre de décrets
et arrêtés : • des documents pour la prévention lors de réalisation des tra-
vaux, c’est-à-dire pour le présent, et pour l’entretien, la mainte-
• décret n° 94-1159 du 26 décembre 1994 : Coordination ; nance et les travaux de modification en sécurité qui seront
exécutés dans une ou deux décennies, c’est-à-dire dans le
• décret n° 95-543 du 4 mai 1995 : CISSCT et collège futur ;
interentreprises ;
• arrêté du 7 mars 1995 : Formation des coordonnateurs et des • des rencontres entre les acteurs à l’acte de construire, visite,
réunions de travail, réunions de collège décisionnel : pour per-
formateurs des coordonnateurs ; mettre le travail en sécurité et éviter les affrontements.
• décret n° 95-607 du 6 mai 1995 : Travailleurs indépendants ;
Ce sont ces trois axes qui vont faire l’objet des pages sui-
• décret n° 95-608 du 6 mai 1995 : Travailleurs indépendants ; vantes.
• décret n° 2003-68 du 24 janvier 2003 : Plan général simplifié Tout d’abord une figure résume la coordination SPS divisée
de coordination SPS (PGCSPS). en préparation et réalisation du chantier ( cf. Fig. 1).

Fig. 1 : Coordination SPS et les phases d’une opération (© ETI).

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LA COORDINATION SÉCURITÉ-PROTECTION DE LA SANTÉ (SPS)

2 Les acteurs et leurs missions

2.1
Les coordonnateurs

I - INTRODUCTION Les acquis professionnels – Ils sont différents pour les deux
coordonnateurs :
Mission des coordonnateurs – Rappelons que la loi n ° 76- • Pour la coordination en phase de conception, une expérience
1106 du 6 décembre 1976 ne prévoyait pas qu’une personne professionnelle est exigée soit en architecture, ou ingénierie,
devait s’occuper uniquement de sécurité pendant une opéra- ou maîtrise d’œuvre, ou contrôleurs techniques au titre de la loi
tion de construction (conception et réalisation). La profession Spinetta, ou économistes de la construction.
se trouvait devant un vide juridique qui affaiblissait l’application
de la loi et des textes réglementaires. • Pour la coordination en phase de réalisation, il sera tenu
compte d’une expérience en :
La directive 92/57/CEE combla ce vide en créant deux
acteurs aux missions bien définies : – contrôle des travaux ;
– mission d’ordonnancement, de pilotage et de coordination ;
• le coordonnateur de conception de l’ouvrage (mission définie – économie de la construction.
de l’avant-projet sommaire au dossier d’appel d’offres ou aux
plans d’exécution) ; La formation à la coordination SPS – En France cette for-
mation est donnée par des personnes ayant reçu une
• le coordonnateur de réalisation de l’ouvrage (mission définie formation de formateurs de coordonnateurs auprès de
des plans d’exécution à la réception de l’ouvrage). l’OPPBTP ou de l’INRS. Dans les pays limitrophes elle peut
La mission de base des coordonnateurs de réalisation a été être donnée par le réseau « FOCUS ».
complétée par le décret n ° 2003-68 du 24 janvier 2003. La formation (modifiée par l’arrêté du 23 février 2003) dépend
Leur mission essentielle est la prévention des accidents du des opérations qu’ils auront à mener. Celles-ci sont classées
travail dans le cas de travaux en coactivité. par ordre décroissant en trois catégories : opérations de 1 re
catégorie, de 2 e catégorie ou de 3 e catégorie.
Remarques Les coordonnateurs sont classés en trois niveaux : niveau I,
La transposition de la directive en droit français a transformé niveau II et niveau III.
« coordinateur » en « coordonnateur ».
Dans ce chapitre, le sigle du coordonnateur de conception
sera : CC et celui du coordonnateur de réalisation : CR.
III - LES OPÉRATIONS ET LES COORDONNATEURS
La loi française transposant cette directive stipula qu’il s’agis-
sait d’une fonction et non d’un métier proprement dit. La CONCERNÉS
fonction de coordonnateur (conception ou réalisation) peut
être prise par qui la veut, sous réserve que le candidat Les opérations de 1re catégorie (coordonnateur de niveau
possède : I obligatoire) – Le volume des travaux est supérieur à 10 000
hommes × jours (100 hommes pendant 100 jours par
• une compétence professionnelle ; exemple) et il y a plus de 10 entreprises pour les opérations
• des acquis professionnels nécessaires ; de bâtiment et 3 entreprises pour les opérations de génie civil.
• une formation adéquate. Pour ces opérations, les obligations sont :
Il faut tout d’abord noter que c’est le maître d’ouvrage qui, • Pour le maître d’ouvrage :
embauchant sous sa responsabilité le (les) coordonnateur(s), – établir une déclaration préalable ;
appréciera les acquis professionnels, la compétence profes-
sionnelle et le résultat de la formation suivie « en fonction de – constitution d’un collège interentreprises de sécurité, de
l’opération à réaliser ». santé et des conditions de travail (CISSCT) ;
– faire établir un plan général de coordination sécurité-protec-
tion de la santé (PGCSPS).

II - LES QUALITÉS D’UN COORDONNATEUR • Pour les entreprises :


– à partir des obligations du PGCSPS, des travaux à réaliser
La compétence – Elle doit être en conception ou réalisation et des mesures de sécurité prévues dans leur évaluation des
d’ouvrage. Cette compétence provient de la formation initiale risques professionnels (EvRP), établir un plan particulier de
et des acquis professionnels. sécurité-protection de la santé (PPSPS).

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LA COORDINATION SÉCURITÉ-PROTECTION DE LA SANTÉ (SPS)

Les opérations de 2 e catégorie (coordonnateurs de niveau b) évaluer les risques qui ne peuvent être évités ;
II ou I) – Le volume de travaux est supérieur à 500 hommes
× jours (10 hommes pendant 50 jours par exemple) ou de plus c) combattre les risques à la source ;
de 30 salariés à un moment quelconque, ou d’une durée supé- d) tenir compte de l’état d’évolution de la technique ;
rieure à 30 jours, ainsi que des travaux à risques particuliers.
e)remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dan-
Pour ces opérations, les obligations sont : gereux ou ce qui est moins dangereux ;
• l’établissement d’un PGCSPS et de PPSPS. f) planifier la prévention ;
Les opérations de 3 e catégorie (coordonnateur de niveau g) prendre les mesures de protection collective en leur
III ou II ou I) – Ce sont des opérations ne relevant pas des donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle ;
1re et 2e catégories.
h) adapter le travail à l’homme ;
Pour ces opérations, les obligations sont :
• l’établissement d’un « PGCSPS simplifié », si des travaux à i) donner les instructions appropriées aux travailleurs.
risques particuliers doivent être exécutés et par l’entreprise qui « Coordonner » ne veut pas dire « faire à la place de ». Les
les exécutera un « PPSPS simplifié ». coordonnateurs ne peuvent empiéter sur les prérogatives des
employeurs envers leurs salariés, les employeurs devront
Remarques appliquer en plus les 2 derniers principes : h et i.
Contrairement à la loi de 1976 où les seuils étaient détermi- Il faut entendre par « donner les instructions », « former les
nés par des sommes, maintenant les seuils sont évalués en salariés à la sécurité, et leur donner les ordres pour
hommes/jour, donc indépendants de l’érosion monétaire. l’exécution ».
Pour les opérations de 1 re et 2e catégories, la compétence
nécessaire est différente pour les deux phases conception Ouvrir et compléter le registre-journal du chantier – Le
et réalisation. registre-journal sera ouvert dès sa nomination par le coordon-
Sur les opérations de plus de 760 000 €, le coordonnateur nateur de conception (CC).
ne peut remplir d’autres missions (dérogation possible).
Il sera ensuite complété et mis à jour d’abord par le CC, puis
par le coordonnateur de réalisation (CR).
IV - LA FORMATION COMMUNE À la réception des travaux, le CR en fait une copie de sauve-
garde, et remet sous bordereau l’original au maître d’ouvrage.
Durée des formations – Il y a une formation de base et des Le contenu du registre-journal est parfaitement défini dans
actualisations. Pour les niveaux I et II elles sont communes l’article R. 238-19 du Code du travail. Il doit être l’historique du
pour les coordonnateurs de conception ou de réalisation. chantier, dont les coordonnateurs sont les biographes, et doit
permettre de suivre l’application des principes généraux de
Les durées de formation et d’actualisation sont : prévention (cf. Chap. 3), la passation des consignes entre CC
• pour le niveau I : 15 jours et 5 jours ; et CR doit donner lieu à un procès-verbal inscrit dans le
registre-journal.
• pour le niveau II : 12 jours et 5 jours ;
Définir les sujétions afférentes à la mise en place et à l’uti-
• pour le niveau III : 5 jours et 3 jours. lisation des protections collectives (mission commune) –
Depuis la loi du 6 décembre 1976, les protections collectives
Il existe des aménagements et des dispositions spécifiques mises en place par une entreprise pour son personnel (pro-
prises pour la formation et l’actualisation de la formation des tection contre les chutes, ou armoires et coffrets électriques
coordonnateurs de niveau III. de 30 mmA, passerelles protégées…), devaient sous cer-
Le ministère du Travail avait par circulaire (18 juillet 2001) taines conditions rester en place pour être utilisées par
exhorté à la création de stages d’actualisation, voir l’OPPBTP d’autres corps d’état. C’est dans cet esprit que le coordonna-
et l’INRS. teur de conception doit chercher la continuité des mesures
prises. Le coordonnateur de réalisation vérifiera que les entre-
prises ont bien pris en compte dans leur PPSPS, les mesures
inscrites dans le PGCSPS et validées par le maître de
V - L’EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE l’ouvrage.
Élaborer et tenir à jour le PGCSPS, arrêter les mesures
Durée – Elle doit être de 5 ans pour les coordonnateurs de générales de prévention en concertation avec le maître
niveaux I et II et de 3 ans pour le niveau III. d’œuvre et les faire valider par le maître de l’ouvrage (mis-
sion commune) – Le PGC, élaboré par le CC et validé par
le maître d’ouvrage doit faire partie des documents d’appel
d’offres (l’entrepreneur principal doit le communiquer à l’entre-
VI - MISSIONS DES COORDONNATEURS prise sous-traitante). Le CR vérifiera que les mesures prévues
sont appliquées, et en cas de risques nouveaux dus à la coac-
Les coordonnateurs (de conception ou de réalisation) ont en tivité complétera le PGC.
commun une mission qu’ils accomplissement successivement,
et une mission propre. Remarques
Appliquer les principes généraux de prévention (mission • Le PGCSPS est un document évolutif, mais aussi précis soit-il,
commune) – Sous la responsabilité du maître de l’ouvrage, il y aura toujours, du fait de la coactivité des entreprises, des in-
ils appliquent les principes généraux de prévention ( a, b, c, e, terférences sur le site : retard d’une entreprise, travaux effectués
f, g, h, CTL 230-2) : par des concessionnaires, etc. Le CR doit être attentif à tous ces
événements et déduire en temps réel les incidences sur la coac-
a) éviter les risques ; tivité. Cela entraînera un complément sur le PGCSPS.

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LA COORDINATION SÉCURITÉ-PROTECTION DE LA SANTÉ (SPS)

• Si le contrat ne prévoit qu’un passage par semaine sur le Conserver le registre-journal du chantier (CR) – Ce registre
site de l’opération, le coordonnateur aura beaucoup de mal à doit être conservé cinq ans après la réception de l’ouvrage par
faire ce travail. le CR. Le maître d’ouvrage peut souhaiter, lors de l’établisse-
ment des contrats des CC et CR, qu’il lui en soit remis une
• Toutes les entreprises n’interviennent pas au même mo- copie conforme au dernier indice lors de la réception des
ment (les marchés ne sont pas signés en même temps ou les travaux.
travaux ne peuvent se faire en même temps). Il faut que cha-
que entreprise qui, à un moment donné commence à établir
son PPSPS, le fasse avec un PGC à jour. Remarque
Ce document est l’historique du chantier dont les coordon-
Présider le CISSCT (CR) – Si c’est le CC qui fait valider par nateurs sont les biographes, il peut être demandé par un
le maître d’ouvrage le règlement intérieur et le coût estimé du juge en recherche de responsabilité après un accident du
CISSCT, c’est le CR qui fera adopter ce règlement intérieur travail.
lors de la première réunion du collège, et présidera le collège.

La réglementation définit avec précision la mission du collège


(cf. Chap. 4). VII - ASPECT RELATIONNEL DE LA MISSION
DE COORDINATION
Assurer le passage des consignes entre CC et CR – Le
CC, après la consultation des entreprises, confie les missions
de coordonnateur au CR à l’ouverture du chantier (ou de la Entrés dans la profession depuis environ 15 ans, les coordon-
première réunion du collège, s’il y a collège). Ce passage des nateurs ne sont plus des hommes nouveaux dans la
consignes s’accompagne d’un procès-verbal. profession, néanmoins ils ne sont pas toujours reconnus
comme des partenaires de la prévention. Ils doivent donc se
faire reconnaître comme tels.
Procéder aux différentes visites avec les entreprises (CR) –
Ces visites ont lieu avant l’élaboration et lors de l’harmonisa- Le coordonnateur de conception : un homme de dialogue –
tion des PPSPS. Elles doivent être détaillées. Le CR doit Nommé et rétribué par le maître d’ouvrage dès que celui-ci a
interroger l’entreprise sur ses travaux, ses modes opératoires, décidé de monter l’opération, il travaille avec celui-ci et le
son matériel, ceci dans le but de guider la rédaction du maître d’œuvre, conformément à la réglementation, sur
PPSPS. Il doit aussi rappeler à l’entreprise qu ’elle n’est pas l’avant-projet qui a traduit les besoins de maître de l’ouvrage.
la seule à travailler sur le site, qu’elle présente des risques Pour ce faire, le maître d’ouvrage va donner au coordonnateur
pour ses salariés (normalement étudié dans l’EvRP), mais de conception autorité et moyens.
aussi pour les salariés des autres entreprises
Le coordonnateur de conception peut demander des explica-
Harmoniser le PPSPS dans le PGCSPS et organiser la tions sur les esquisses au maître d’œuvre et proposer des
coordination entre les différentes entreprises – Il faut modifications pour l’avant-projet définitif relatives aux pro-
prendre le terme « harmoniser » dans le sens « accorder, blèmes de sécurité lors de la construction et de la
coordonner, unifier ». C’est la tâche la plus importante du maintenance.
coordonnateur, la plus ingrate, mais aussi la plus enrichis-
sante. Il doit être un « faciliteur » entre les entreprises, le Le coordonnateur de conception doit être un homme de dia-
maître d’ouvrage et le maître d’œuvre, sa mission étant la logue, accepter la discussion et la remise en cause, mais il
sécurité des travaux exécutés en coactivité, il ne doit pas doit aussi avoir des connaissances en coût des ouvrages pour
oublier que ce qui compte en premier est la sécurité et les con- estimer les demandes qu’il fait.
ditions de travail des travailleurs (points qui restent sous la
responsabilité des employeurs). Pour cela il lui faut : calme, Sous la direction du maître d’ouvrage auprès duquel il fait
compétence, connaissances. Chacune de ses missions est un valider ses travaux, il établit la déclaration préalable, crée le
cas d’espèce. PGCSPS, ouvre le registre-journal, commence le DIUO, établit
éventuellement le règlement interne du CISSCT. Il doit avoir
Constituer (CC) et compléter le DIUO (CR) – Dès son entrée une compétence professionnelle de bon niveau, de bonnes
en fonction, c’est-à-dire dès le début de la phase d’élaboration connaissances sur la maîtrise d’œuvre et être un homme de
de l’avant-projet sommaire (ou de son équivalent) le coordon- consensus.
nateur de conception, à la demande du maître d’ouvrage, doit
travailler avec le maître d’œuvre et suivre l’évolution de l’APS Le coordonnateur de réalisation : un homme de terrain –
en APD et l’étude pour l’établissement des pièces d’appel Nommé avant le lancement de la consultation des entreprises
d’offres. Parallèlement il ouvre, constitue et complète un et rétribué par le maître d’ouvrage, il va assurer la continuité
dossier rassemblant toutes les données de nature à faciliter des mesures prévues par le coordonnateur de conception. Il
la prévention des risques professionnels lors d’interventions complète si besoin est le PGCSPS, poursuit la réalisation du
ultérieures sur l’ouvrage (travaux de modification, d’extension, DIUO, du registre-journal et préside le CISSCT, s’il existe.
de maintenance) ; c’est le dossier d’intervention ultérieure sur
l’ouvrage (DIUO). Le DIUO sera complété par le CR remis au Mais également il fait visiter le chantier par les entreprises
dernier indice, avec bordereau au maître d’ouvrage lors de la désignées, avant que celles-ci n’établissent leur PPSPS et,
réception des travaux. lorsqu’il reçoit ces documents, il les étudie avec le PGCSPS
et les harmonise pour permettre l’exécution des travaux de
coactivité en sécurité. Il visite le chantier régulièrement en
Le CR pourra en garder une copie conforme. s’assurant que les mesures prescrites sont appliquées et
recherche les risques nouveaux.
Le DIUO sera remis au notaire lors de chaque transaction.
Lors de travaux ultérieurs, il devra être consulté par l’entre- Le coordonnateur de réalisation n’est pas un vigile de la sécu-
prise adjudicataire avant de commencer les travaux. C’est un rité mais un homme compréhensif et rigoureux qui doit
document qui doit suivre l’ouvrage (cette partie est développée posséder de bonnes compétences de réalisation de travaux,
dans le chapitre 3). un goût du dialogue et des qualités de pédagogue.

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Installations électriques de chantiers


et installations temporaires
I – Règles...................................................................................................... TBA547 - 2
II – Détermination des besoins................................................................... — 2
III – Fiabilité des sources d’alimentation................................................... — 3
IV – Architecture de distribution................................................................ — 3
A. Sources d’énergie possibles .............................................................. — 3
B. Réseau de distribution publique........................................................ — 3
C. Centrale électrogène et groupe de secours local ............................. — 4
D. Alimentations sans interruption (ASI)............................................... — 5
E. Schémas de distribution..................................................................... — 5
V – Caractéristiques générales des installations : influences externes . . — 6
A. Classification........................................................................................ — 6
B. Environnements.................................................................................. — 8
C. Utilisations........................................................................................... — 11
VI – Prescriptions pour assurer la sécurité................................................ — 11
A. Protection contre les chocs électriques............................................. — 11
B. Réalisation des installations............................................................... — 13
VII – Exploitation : vérification, entretien, maintenance.......................... — 13
A. Vérification lors de la mise en service............................................... — 13
B. Vérifications périodiques.................................................................... — 13
C. Entretien des installations .................................................................. — 13
VIII – Règles complémentaires pour les installations particulières ........ — 14
A. Alimentations électriques de remplacement.................................... — 14
B. Stands d’exposition............................................................................. — 14
C. Implantations foraines........................................................................ — 14
D. Illuminations provisoires.................................................................... — 15

es installations électriques provisoires peuvent se définir comme étant des


L installations dont la durée de vie, généralement brève, est connue lors de
leur conception.
Entrent, notamment, dans le cadre de cette définition, les installations propres :
– aux chantiers de bâtiment et travaux publics (BTP) ;
– aux parcs d’exposition ;
– aux implantations foraines ;
– aux illuminations temporaires.
Par rapport aux installations électriques permanentes, les installations provi-
soires présentent certaines particularités que nous nous proposons d’étudier.

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INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES DE CHANTIERS ET INSTALLATIONS TEMPORAIRES

I - RÈGLES Tab. 1 – Valeurs usuelles de tensions des récepteurs

Les installations électriques provisoires sont comme les instal- Récepteur Tension
lations définitives soumises à des règlements et normes.
Ces installations étant destinées à des chantiers de toutes Éclairage et outillage portatifs < 50 V (en courant alternatif)
importances, les décrets sur la protection des travailleurs
contre les chocs électriques sont applicables. Éclairage à poste fixe 230 V
Ces installations doivent, avant leur mise sous tension, faire Éléments chauffants de faible
l’objet d’un contrôle initial et de contrôles périodiques confor- puissance 230 V (en monophasé)
mément au décret du 10 octobre 2000.
Éléments chauffants importants 400 V (en triphasé)

II - D ÉTERMINATION DES BESOINS Chaudières électriques de grande 20 kV


puissance à électrodes
Évaluation des besoins du chantier – Pour concevoir d’une Moteurs asynchrones et synchrones
façon optimale les infrastructures électriques d’un chantier de (puissance apparente < 200 kVA) 400 à 1 000 V
BTP, il est indispensable d’étudier avec le futur responsable
du chantier ou le chef du service méthodes, les besoins pré- Moteurs asynchrones et synchrones
visionnels de l’ouvrage. Il s’agit d’une sorte d’audit portant sur (puissance apparente  200 kVA) HTA
les points examinés ci-après.
Moteurs à vitesse variable de toutes 400 à 1 000 V
1. Recensement des récepteurs puissances
L’établissement de la liste des récepteurs (éclairage, moteurs, Moteurs à vitesse variable
chauffage, récepteurs de courants faibles) ne pose générale- (puissance  200 kVA apparente) HTA
ment pas de problèmes. Il faut, toutefois, ne pas omettre les
alimentations des équipements à courants faibles dont la puis-
sance est négligeable, mais dont les exigences en matière de
qualité de l’énergie sont considérables. 4. Évaluation du coefficient de simultanéité des
récepteurs
2. Localisation des récepteurs Cette évaluation doit se faire aux différents stades d’avance-
Il convient de faire la distinction entre les récepteurs : ment du chantier. Toutefois, si les caractéristiques électriques
des récepteurs sont, en général, connues avec une bonne
– à poste fixe pour la durée du chantier (par exemple, plate- approximation, les coefficients de simultanéité sont plus diffi-
forme de fabrication des voûtains d’un tunnel, base de vie) ; ciles à estimer.
– à poste variable suivant les stades d’avancement (par
exemple, centrale à béton pour la construction des puits On peut évidemment chercher à établir, pour chaque récep-
d’aération et d’évacuation d’un tunnel) ; teur, un diagramme d’utilisation horaire, journalière,
– en déplacement continuel (par exemple, tunnelier). hebdomadaire etc. Il est souvent préférable de se reporter à
des statistiques établies lors de chantiers analogues.
3. Caractéristiques électriques des récepteurs Certains responsables de grands chantiers tiennent des sta-
tistiques portant sur les puissances installées et sur la
Il est nécessaire de connaître la puissance nominale des consommation qui peuvent s’avérer très utiles. Si on ne
moteurs et celle effective des engins entraînés, pour en dispose pas de ce genre d’éléments, on peut se référer aux
déduire la puissance réactive. On doit également noter le factures du distributeur qui mentionnent les consommations et
courant ou le couple de démarrage, ainsi que la susceptibilité les pointes de puissance. Elles fournissent des informations
éventuelle aux perturbations électromagnétiques. utilisables pour évaluer les coefficients d’utilisation globaux.
Il doit aussi être pris en compte la tension d’alimentation des 5. Susceptibilités des différents récepteurs aux coupures
récepteurs, sur un même site. Il peut être intéressant de retenir de courant
plusieurs tensions en fonction de la puissance des récepteurs.
Le choix d’une tension triphasée 690 V pour l’alimentation de Il convient de répondre aux questions suivantes :
moteur permet l’emploi du même appareillage que le triphasé
400 V et pour la même puissance, le coût de l’installation est – Telle machine est-elle sensible aux microcoupures ?
inférieur de 40 %. Le tableau suivant indique les tensions – Que se passe-t-il en cas de coupure de quelques minutes ?
usuelles des récepteurs ( cf. Tab. 1). – Que se passe-t-il si l’interruption dure plus longtemps ?

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INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES DE CHANTIERS ET INSTALLATIONS TEMPORAIRES

Les réponses permettent de prévoir les conséquences finan- Rappelons que, en France, l’énergie est vendue par des four-
cières des coupures suivant leur durée. nissseurs indépendants des gestionnaires de réseaux de
distribution et de transport.
6. Recensement des récepteurs susceptibles de générer
des perturbations Parmi les principaux fournisseurs d’énergie, nous trouvons
EDF, Electrabel, Gaz de France, Provadis, Powéo, E.ON
Ces perturbations qui peuvent exister sur le réseau du distri- France, Enel, etc.
buteur peuvent aussi être générées sur le réseau interne. Il
s’agit de chutes de tension excessives, de tensions déséqui- Information
librées, du papillonnement, des taux d’harmoniques trop
élevés. La liste des fournisseurs d’énergie est consultable sur le
site : http://www.energie-info.fr
Le choix de la tension d’alimentation est fonction de la puis-
III - FIABILITÉ DES SOURCES D’ALIMENTATION sance demandée pour l’alimentation de l’installation :
– en basse tension BT (400/230 V), jusqu’à une puissance de
Fonction du type de chantier, le coût d’une interruption de la 250 kVA ;
fourniture d’énergie peut prendre des valeurs parfois très – en haute tension, le domaine de tension est choisi par le
importantes. gestionnaire de réseau en fonction de la puissance de raccor-
dement de l’installation et de son éloignement d du poste
Il est donc nécessaire de prendre en compte la fiabilité du source le plus proche ( cf.Tab. 2 ) conformément aux arrêtés :
réseau d’alimentation. Si celui-ci ne présente pas le niveau - du 4 juillet 2003 relatif aux prescriptions techniques de
requis, une (ou des) source(s) de remplacement doi(ven)t être conception et de fonctionnement pour le raccordement direct
mise(s) en œuvre. au réseau public de transport d’une installation de consom-
Dans certains cas, il est plus économique de mettre en œuvre mation d’énergie électrique ;
une centrale de production par groupes électrogènes que - du 17 mars 2003 relatif aux prescriptions techniques de
d’être tributaire d’une ligne HT aérienne peu fiable et parfois conception et de fonctionnement pour le raccordement direct
coûteuse. à un réseau public de distribution d’une installation de
consommation d’énergie électrique.
Le gestionnaire du réseau de distribution donne généralement
des indications statistiques sur la qualité de son réseau. À Tab. 2 – Tension de raccordement des installations
défaut, on peut tabler sur les valeurs annuelles suivantes : à haute tension de consommations
– nombre moyen de creux de tension sur un réseau aérien
HTA : 100 à 150 ; Puissance de raccordement
– durée annuelle des indisponibilités sur un réseau urbain Domaine de tension de l’installation inférieure
HTA : 1 h ; de raccordement à la plus petite de ces deux valeurs
– durée cumulée des indisponibilités sur un réseau aérien
HTA : 6 h ; 1 kV < HTA  50 kV 40 MW 100/ d
– durée cumulée des indisponibilités sur un réseau urbain BT :
2h; 50 kV < HTB  130 kV 100 MW 1 000/ d
– durée cumulée des indisponibilités sur un réseau aérien BT :
12 h. 130 kV < HTB  350 kV 400 MW 10 000/ d
Il s’agit là de moyennes autour desquelles des variations d est la distance en kilomètres comptée sur un parcours du
importantes peuvent se rencontrer. réseau, réalisable techniquement et administrativement, entre le
point de livraison et le point de transformation vers la tension
supérieure le plus proche du réseau public.
IV - ARCHITECTURE DE DISTRIBUTION

Exemple
A. Sources d’énergie possibles
Ainsi, les installations du chantier du tunnel sous la Manche
On rencontre, selon les chantiers et, souvent, sur un même ont été alimentées en 90 kV pour une puissance souscrite de
chantier, les trois sources possibles : 72 MW.
– alimentation par un réseau de distribution publique ;
– alimentation par une centrale autonome ou par un groupe
de secours local ; 2. Discussion du contrat de fourniture avec le fournisseur
– alimentation sans interruption par des ensembles chargeurs/
batteries d’accumulateurs/onduleurs. En fonction des considérations générales, on prend donc
contact avec un fournisseur d’énergie qui, une fois le projet
établi, prend contact avec le service approprié, GRD ou RTE.
B. Réseau de distribution publique Il peut être intéressant d’examiner avec le fournisseur
d’énergie les besoins ultérieurs en énergie de l’ouvrage dont
1. Choix de la tension de raccordement au réseau public la construction va démarrer, car les raccordements des instal-
lations de chantier, puis de l’ouvrage vont être facturés par le
Les caractéristiques et les possibilités des réseaux de distri- gestionnaire de réseau. Une optimisation peut être recherchée
bution publique sont très variables d’un pays à l’autre. Il est en comparant les dépenses redondantes et les intérêts inter-
donc indispensable de se renseigner auprès des organismes calaires (intérêts qui courent sur les sommes engagées avant
compétents. que l’ouvrage ne soit utilisable).

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INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES DE CHANTIERS ET INSTALLATIONS TEMPORAIRES

3. Type de schéma de livraison être suffisamment élevée pour permettre le démarrage des
gros moteurs sans chute de tension excessive et, d’une façon
Le type de schéma de livraison doit être discuté avec le four- générale, pour que les installations de l’abonné ne nuisent pas
nisseur d’énergie. à la qualité du réseau du distributeur.
En BT – Il n’y a guère de choix. Suivant la puissance, la
livraison se fait par dérivation sur le réseau existant ou par une En fonction de ces renseignements, on peut, en HTA, adopter
ligne issue du poste HTA/BT. un des schémas retenus par la norme NF C 13-100 pour les
En HTA – Il faut prendre en considération la qualité du réseau postes de livraison à comptage en basse tension ( cf. Fig. 1).
du distributeur et la continuité de service souhaitée pour le Les comptages à basse tension sont prescrits pour des cou-
chantier pour choisir le schéma. rants au plus égal à 2 000 A (1 250 kVA pour une tension 230/
400 V). Au-delà, le comptage de l’énergie est réalisé en haute
La puissance de court-circuit doit également être prise en tension et il en est de même pour les installations comportant
compte avant de déterminer le schéma de livraison. Elle doit plusieurs transformateurs HT/BT (cf. Fig. 2).

Alimentation en simple dérivation

Alimentation en double dérivation


Alimentation simplifiée

(2)

Alimentation en coupure d’artère

(2)
Alimentation normale
Alimentation en double dérivation

(2)
(1)

(2)
Protection transformateur

1) Protection générale par disjoncteur lorsque le courant de base IB est ≥ 45 A.


2) Sélectionneur de mise à la terre éventuel si les parties actives qui sortent du compartiment ne sont
pas mises à la terre par l’ouverture du sectionneur ou de l’interrupteur-sectionneur.

Fig. 1 : Poste de livraison équipé d’appareillage HTA sous enveloppe métallique à comptage en basse tension (NF C 13-100).

C. Centrale électrogène et groupe de secours local alors nécessaire de faire appel, en secours, à des groupes
électrogènes de complément.
Le taux de disponibilité qui résulte du schéma de livraison Il peut, par ailleurs, s’avérer moins onéreux de faire appel à des
adopté peut ne pas être jugé suffisant pour assurer la sécurité sources autonomes que de compliquer les schémas pour amé-
du personnel et des installations cruciales (centrales à béton, liorer la disponibilité de la livraison du distributeur. Enfin, il faut
pompes d’exhaure, ventilation des chantiers souterrains). Il est aussi pallier les défaillances des réseaux de distributions internes.

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Les accidents du travail


et la responsabilité pénale
I – Introduction ............................................................................................ TBA550 - 2
II – Un accident du travail peut être la source de différents types
de contentieux............................................................................................. — 2
III – La responsabilité pénale...................................................................... — 3
IV – L’engagement de la poursuite pénale................................................ — 4
A. Rôle de l’inspection du travail ........................................................... — 4
B. L’initiative de la poursuite .................................................................. — 4
C. La personne poursuivie...................................................................... — 5
V – Les conséquences de la poursuite pénale.......................................... — 5
A. La condamnation................................................................................. — 5
B. L’indemnisation de la victime et/ou de ses ayants droit.................. — 5
1. Demande d’indemnisation de la victime........................................ — 5
a. Interdiction de solliciter une indemnisation complémentaire... — 5
b. Les exceptions au principe de l’interdiction
de solliciter une indemnisation complémentaire........................... — 7
2. Demande d’indemnisation de la part des ayants droit ................. — 7

ne obligation générale de sécurité pèse sur chaque employeur, ce dernier


U doit prendre en compte les risques d’accident du travail et mettre en
œuvre une démarche de prévention, afin d’en éviter la survenue. Cet article
présente les différents types de contentieux susceptibles d’être rencontrés,
général, technique, administratif et pénal, en cas d’accidents du travail.
La condamnation à verser une indemnisation à la victime en vue de réparer
des dommages subis n’est pas la seule envisageable, une responsabilité
pénale peut être engagée, considérant qu’il y a eu une atteinte involontaire à la
vie et à l’intégrité physique de personne. Sur la base d’exemples concrets,
l’article s’attarde ensuite sur cette responsabilité pénale, en décrivant la
mission des inspecteurs du travail, l’engagement et l’initiative de cette pour-
suite, les diverses condamnations et les conséquences qui peuvent en
découler.

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LES ACCIDENTS DU TRAVAIL ET LA RESPONSABILITÉ PÉNALE

I - INTRODUCTION L’accident du travail est donc un événement soudain, survenu


à une date certaine qui entraîne une lésion corporelle. Cet
événement doit être survenu au temps et au lieu du travail.
Obligation de sécurité au travail – D’après une nouvelle esti-
mation du Bureau international du travail, des accidents du L’article L. 411-2 du Code de la Sécurité sociale dispose :
travail et des maladies professionnelles causent la mort de
« Est également considéré comme accident du travail,
deux millions de personnes chaque année (rapport du BIT en
lorsque la victime ou ses ayants droit apportent la
vue de la Journée mondiale sur la sécurité et la santé au
preuve que l’ensemble des conditions ci-après sont
travail 2005).
remplies ou lorsque l’enquête permet à la caisse de dis-
Il pèse sur chaque employeur une obligation générale de poser sur ce point de présomptions suffisantes,
sécurité. l’accident survenu à un travailleur mentionné par le
présent livre, pendant le trajet d’aller et de retour, entre :
Pour le secteur du bâtiment, la Fédération française du bâtiment 1 ) la résidence principale, une résidence secondaire
°

a établi des statistiques de l’activité salariée du secteur bâtiment présentant un caractère de stabilité ou tout autre lieu où
par rapport à l’ensemble des activités salariées (cf. Tab. 1) : le travailleur se rend de façon habituelle pour des motifs
d’ordre familial et le lieu du travail. Ce trajet peut ne pas
• Taux de fréquence : 59,1 (nombre d’accidents par millions être le plus direct lorsque le détour effectué est rendu
d’heures de travail) ; nécessaire dans le cadre d’un covoiturage régulier ;
2 ) le lieu du travail et le restaurant, la cantine ou,
°

• Taux de gravité : 2,91 (nombre de journées calendaires d’une manière plus générale, le lieu où le travailleur
perdues pour 1 000 heures travaillées). prend habituellement ses repas, et dans la mesure où
le parcours n’a pas été interrompu ou détourné pour
Tab. 1 – Statistiques de l’activité salariée du secteur bâtiment un motif dicté par l’intérêt personnel et étranger aux
(Source : site Internet de la Fédération française du bâtiment) nécessités essentielles de la vie courante ou indépen-
dant de l’emploi. »
En En
nombre pourcentage

Salariés dans le bâtiment 1 098 312 7,10 % II - UN ACCIDENT DU TRAVAIL PEUT ÊTRE LA SOURCE DE
Accidents avec arrêt 118 892 17,28 % DIFFÉRENTS TYPES DE CONTENTIEUX
Accidents avec IPP (rente) 10 254 21,55 %
Le contentieux général – Il concerne la contestation par
Accidents mortels 175 25,14 % l’employeur :
Journées de travail perdues 5 842 486 21,20 %
• des éléments financiers des prestations ;
Prévention – Chaque employeur doit prendre en compte ce • de la matérialité de l’accident ou de la lésion ;
risque d’accident et mettre en œuvre une démarche de pré-
vention afin d’éviter toutes les conséquences d’un accident du • du caractère professionnel de l’accident ou de la maladie ;
travail :
• de l’imputation d’un état de rechute à un précédent accident ;
• hausse de la tarification des cotisations « accidents du
• du bien-fondé d’une prolongation des soins ou arrêt de
travail » (AT) ;
travail ;
• reconnaissance de la faute inexcusable et condamnation à • de la date de consolidation fixée par le médecin traitant ;
verser des dommages civils à la victime et aux ayants droit
(préjudice moral, préjudice physique, préjudice professionnel) ; • de la reconnaissance de la faute inexcusable de la victime.

• cotisations « accident du travail » (AT) complémentaires. Le contentieux technique – Il concerne :

• amendes pénales. • l’état d’inaptitude et taux de cette inaptitude en cas d’accident


du travail ou de maladie professionnelle ;
Définition de l’accident du travail – L’article L. 411-1 du
• des décisions des CRAM fixant le taux de cotisation en
Code de la Sécurité sociale définit l’accident du travail de la
matière d’accident du travail ;
façon suivante :
• des décisions des CRAM concernant l’octroi des ristournes,
« Est considéré comme accident du travail, quelle l’imposition de cotisations supplémentaires ;
qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à
l’occasion du travail à toute personne salariée ou tra- • les juridictions dans ce type de contentieux sont, en première
vaillant, à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, instance, le tribunal du contentieux de l’incapacité et en
pour un ou plusieurs employeurs ou chefs appel la Cour nationale de l’incapacité et de la tarification des
d’entreprise. » accidents du travail.

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