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THEME DE RECHERCHE EN VUE DE L’OBTENTION DU DOCTORAT EN

THÉOLOGIE PASTORALE

Transmutation (transfiguration) et reformes de l’aumônerie hospitalière dans un contexte de


nouveaux enjeux écologico-sanitaires, socio-anthropologiques et des dialogues multiformes.

ARGUMENTAIRE
D’une manière générale, l’interprétation de l’univers socio-culturel est capitale dans le
processus d’accompagnement et de guérison d’une personne souffrante ou malade. Sa
perception de la maladie et de la guérison influent de manière significative les différentes
interventions visant à améliorer sa prise en charge. Or, au regard du contexte de sécularisation
dans lequel nous évoluons de nos jours, vue aussi les nouveaux enjeux et défis auxquels font
face les agents pastoraux et tous ceux qui interviennent dans le monde de la souffrance ; il
nous a semblé judicieux de nous arrêter tant soit peu pour mener une réflexion qui viendra
mettre en lumière ces éléments nouveaux dont il faudrait absolument tenir compte pour
l’implémentation d’une pastorale nouvelle dans cette « périphérie existentielle » qu’est
l’hôpital.
Ainsi, l’on ne saurait parler de nos jours d’aumônerie hospitalière sans tenir compte de
l’aspect écologique. Dans l’Encyclique Laudato Si’, le Pape François martèle encore par son
concept d’ « écologie intégrale », qu’il y’a un lien étroit entre le souci de la terre comme
vulnérable et le souci des hommes qui habitent cette terre, au sens d’abord des plus pauvres et
démunis. On perçoit nettement cette connivence entre la nature et l’homme. Si la nature est
maltraitée, cela a des conséquences sur la manière de se traiter soi-même et l’autre. Pour lui,
le lien entre l’homme à respecter et la nature est fait au niveau le plus fondamental du
cosmos : « Nous-mêmes, nous sommes poussières. Notre propre corps est constitué
d’éléments de la planète, son air nous donne le souffle et son eau nous vivifie comme elle
nous restaure »1. Par ricochet, ne pas prendre soin de manière convenable du malade dans les
formations sanitaires c’est martyriser la nature parce qu’entre la personne souffrante et la
nature il y’a un lien étroit. La maltraitance de l’un entraine inéluctablement la maltraitance de
l’autre.
Également la prise en compte des aspects socio-anthropologiques de la santé, nous
amènera à examiner la question de l’aumônerie hospitalière du point de vue socio-
anthropologique. De fait, tout système de santé devrait nécessairement reposer sur une
1
FRANÇOIS, Lettre Encyclique Laudato Si’, Città del Vaticano, Liberia Editrice Vaticana, 2015, n° 2.
conception de l’homme et de la société. C’est ainsi que parler de santé du point de vue
sociologique renverrait à aborder la question hospitalière comme fait sociétal c’est-à-dire qui
demande l’engagement de toute la société. Quant au point de vue anthropologique de la santé,
il concerne davantage la conception de la santé en lien avec une vision de l’homme. C’est
ainsi que dans nos formations sanitaires, la plupart du temps, ce qui est important c’est la
maladie au détriment du patient. De fait, Ce qui importe pour le médecin c’est d’éradiquer le
microbe qui rend la personne malade. L’homme se voit ainsi réduit à sa maladie voire même à
un microbe. Pourtant, dans la relation de soin il est apodictique de considérer la personne en
face de soi dans sa totalité en prenant en compte tout son univers socio-culturel et même
anthropologique. On ne saurait en réalité séparer la maladie des éléments constitutifs de l’être
du malade. C’est tout son univers social qui devrait être embrassé. Pour aller plus loin ou
alors pour extrapoler on pourrait même dire qu’il serait réducteur de ne considérer que
l’aspect biologique du mal qui affecte le patient.

Par ailleurs, au regard de la pléthore des confessions religieuses et des cultes, l’on ne
peut plus parler d’accompagnement spirituel en milieu hospitalier sans prendre en compte ce
paramètre nouveau qui oblige à reconsidérer le pouvoir thérapeutique de la foi. Ceci dans le
but d’établir une sorte de dialogue interreligieux ou œcuménique au chevet du malade. En
effet, la question de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux impose de plus en plus aux
acteurs du monde de la souffrance une nouvelle manière d’être en relation et de faire. Car, il
est urgent de nos jours de favoriser les liens de fraternité, d’encourager la coopération entre
tous les fidèles, les bénévoles, les malades peu importe leurs convictions religieuses.

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