Module de santépublique 2023/2024

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LE CONCEPT DE LA SANTE

1. Dimensions du concept de santé

La difficulté de trouver une définition scientifique satisfaisante de la santé n’est pas une simple
question de vocabulaire; elle indique une connaissance encore bien imparfaite d’une réalité complexe,
polymorphe et mouvante. Ce qui complique la définition de la santé, c’est qu’à ses composantes
biologiques s’associent des composantes économiques, psychologiques et sociales.

 Le dictionnaire indique que la santé est l’absence de maladie et d’infirmité ce qui est vrai, comme
il est vrai que la richesse est l’absence de pauvreté, la paix l’absence de guerre. En fait, pour
beaucoup d’hommes, être en bonne santé c’est « se sentir bien », c’est ne pas souffrir, pouvoir
travailler et se détendre normalement.

 L’O.M. S., dans sa constitution de 1946, a défini la santé comme un état de complet bien-être
physique, mental et social et ne signifie pas seulement l'absence de maladies ou d'infirmités

Mais qu’est-ce qu’un état de complet bien être ?

Ne peut-il, dans certains cas, être à l’opposé de ce que nous reconnaissons généralement comme un
état de santé ?

L’ivrogne jovial, le fumeur impénitent, le drogué satisfait qui trouvent leur bien-être dans l’alcool,
le tabac ou la drogue sont-ils des êtres en santé ?

Peut-être faut-il dépasser cette notion de bien-être et donner à la santé une dimension plus large.
Une définition statique est aujourd’hui largement dépassée.

La difficulté à laquelle on se heurte tient à ce que la santé ne soit mesurable que par la voie
indirecte de ses altérations dénombrées dans les taux de mortalité et de morbidité.

La notion de normal, d’état optimum de bien-être physique, mental et social qui serait le
même pour tous les hommes est une généralisation difficilement acceptable l’observation montre que
la notion de santé varie suivant les individus, les civilisations, les époques.

Peut-on dire avec précision ce que sont pour chaque individu des fonctions organiques, des
activités intellectuelles, affectives et sociales normales?

Le normal ne peut exister que par rapport à l'échantillonnage effectué dans un groupe de
population toujours limité dans le temps et dans l’espace.

Les auteurs ont conclu que l’homme normal peut se définir ainsi : c’est un homme content de son
sort, parfaitement adapté à son milieu familial, professionnel et social.

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2. Définition de la santé

La santé est l’équilibre et l’harmonie de toutes les possibilités de la personne humaine, biologiques,
psychologiques et sociales. Cet équilibre exige d’une part la satisfaction des besoins fondamentaux
de l’homme qui sont qualitativement les mêmes pour tous les êtres humains (besoins affectifs,
nutritionnels, sanitaires, éducatifs et sociaux), d’autre part une adaptation sans cesse remise en
question de l’homme à un environnement en perpétuelle mutation.

La santé, sur le plan individuel, c’est la plénitude de vie, le rendement équilibré, l’harmonie totale
de la personne humaine, l’objectif étant, suivant la formule de Valéry « d’enrichir chacun de ses
dons». Enrichir chacun de ses dons, c’est, compte tenu de l’héritage génétique acquis, permettre à
chacun de trouver dans son existence le moyen de développer au maximum toutes ses possibilités,

3. Evolution du concept de la santé.

Une autre difficulté pour préciser le concept de santé est: l’interprétation différente qu’en donnent
les hommes suivant les civilisations et les époques:

 L'existence d'infirmités, de malformations, la survenue d'une maladie a pu traduire dans l'antiquité

la malédiction divine, la rançon du péché ou la punition pour avoir mal usé de ses dons. Bien
longtemps la notion de santé est restée attachée à la chance ou à la destinée.

 Pour certaines peuplades primitives, les maladies ont des causes surnaturelles et représentent la
vengeance des dieux et le salaire du péché.

Il n’est d’ailleurs pas nécessaire d’aller dans les tribus les moins évoluées des pays du tiers-monde
pour trouver de semblables interprétations.

En sommes-nous tous complètements exempts ?

 N’y a-t-il pas quelquefois dans l’esprit des hommes les plus instruits des traces de cette
mentalité primitive ?

 N’existe-t-il pas dans nos pays des drames de la sorcellerie et de l’envoûtement ?

 La clientèle des guérisseurs et des charlatans n’est-elle pas souvent aussi importante que
celle des médecins?

 Les grandes épidémies, ou endémies avaient permis l'élaboration des théories concernant la
transmission des affections contagieuses qui ne furent confirmées qu'à la fin du 19 me siècle, au
début de l'ère bactériologique, avec l'isolement de nombreux agents responsables d'affections
bactériennes, virales ou parasitaires.
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 La lutte pour la conservation de la santé était alors représenter principalement par une médecine de
soin et progrès thérapeutiques successifs, rendirent de plus en plus efficace la médecine, chirurgie
ou réanimation.

 Jusqu’à un passé récent, un tuberculeux était un malade cachectique, fébrile, hémoptoïque.

Aujourd’hui, c’est un être en pleine santé apparente, chez lequel un examen radiologique
systématique a décelé une opacité pulmonaire parfaitement latente.

Nombreux sont les malades qui jouissent d’une santé artificielle, véritable « santé thérapeutique »,
grâce aux médicaments qui leur permettent de vivre en symbiose avec leur maladie : c’est le cas
aujourd’hui de nombreuses maladies chroniques contre lesquelles on dispose de thérapeutiques
efficaces.

 De plus, la santé et la maladie n’ont que des frontières imprécises que modifie l’évolution de nos
connaissances.

 Cependant, l'objectif de la prévention "mieux vaut prévenir que guérir" est apparu de plus en plus
nécessaire à poursuivre, pour des raisons éthiques mais aussi pratiques, dans les nombreux
domaines pas accessibles aux mesures thérapeutiques.

 Ainsi, ce sont précisées les notions d'hygiène de vie qui concerne l'ensemble des mesures destinées
à améliorer le confort de vie, à préserver l'état de santé des individus et le concept général de
médecine préventive, indissociable de celui de l'éducation sanitaire.

La diffusion de mesures élémentaires d'hygiène corporelle et alimentaire et la protection conférée

par les vaccinations contre les malades transmissibles ont ainsi contribué, depuis quelques
décennies à une explosion démographique qui pose en elle-même de nombreux problèmes aux
organismes de santé à l'échelon national et international.

 Dans les régions les plus défavorisées où toute la vie économique et sociale est hypothéquée par
la présence de maladies épidémiques, par la malnutrition, par un environnement hostile, le
problème qui domine est celui de la vie biologique: tous les efforts seront concentrés sur la lutte
contre ces fléaux dominants.

A l’opposé, dans les régions jouissant de conditions de vie plus favorables où la santé de l’homme
dépend moins du milieu naturel que du milieu familial et social, les efforts porteront sur
l’amélioration de la qualité de la vie, la solution des problèmes psychosociaux, la lutte contre
les inadaptations.

4. Inter relation individu- environnement:

Tous les problèmes que posent la promotion et la protection de la santé des hommes sont
complémentaires et inter dépendants. Ils ne peuvent pas être dissociés et doivent faire l'objet d'une
approche globale qui n'est possible que par le regroupement et la coordination des efforts poursuivis
dans les différents secteurs de l'activité humaine, santé, éducation; agriculture, économie, travaux
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publics, information…

L'idée que la santé de l'homme dépend exclusivement de l'acte médical est aujourd'hui dépassée.
La santé des populations, qu'influence le travail des médecins, la prescription de vaccins et de
médicament l'importance des crédits dont disposent les ministères de la santé, dépend tout autant de
l'environnement dans lequel vivent les communautés humaines et de leur comportement.

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La santé pour tous qu'envisage l'OMS, nécessite la mise en œuvre d'une politique globale de santé
publique qui associe l'art de soigner et de prévenir les maladies à celui de préserver
SANTE PUBLIQUE
La notion de santé individuelle totale, doivent s’ajouter les notions de santé familiale et de santé
communautaire. L’enfant ne naît pas orphelin, et l’homme ne vit pas isolé sur une île déserte, ce qui
signifie que toute action sanitaire doit se situer dans le contexte de la vie quotidienne et avoir pour base
une bonne connaissance des milieux et des conditions de vie, des besoins et des aspirations des familles
et des communautés.

Ce qui nous ramène à la notion de santé publique.

1. DEFINITIONS ET CONCEPTS EN SANTE PUBLIQUE

☞Étymologiquement « santé publique » nous renvoie a deux origines latines : sanitas qui signifie la
santé du corps et de l’esprit et qui intègre également la notion de bon sens et publique qui lui marque
bien le fait d’appartenir au peuple, de le concerner.

☞La santé publique s’inscrit dans une approche sanitaire et sociale des problèmes puisqu’elle traite tout
à la fois des problèmes de santé des individus et qu’elle concerne la société.

☞Hermann San Martin définit la santé publique de la façon suivante: «la santé publique est devenue
historiquement une discipline autonome qui s’occupe de la santé globale des populations sous tous les
aspects concernés.

☞Son objectif est la mise en place de systèmes de services de santé en incluant des activités planifiées
de promotion et de protection de la santé, de prévention de la maladie, de traitement, et de
réadaptation d’éducation pour la santé de recherche la santé publique est donc une discipline multi et
interdisciplinaire bien plus vaste que la médecine.

☞Jean- Claude Heard définit «la santé publique comme étant un ensemble de savoirs et de savoirs faire
dont la finalité et non seulement l’action mais aussi la connaissance par la recherche»

En résume:

Ces différentes définitions montrent que la santé publique fait appel à un ensemble de méthodes
issues de disciplines scientifiques variées dont l’utilisation doit permettre de comprendre les phénomènes
de santé et de maladies et aussi d’agir sur les facteurs qui interviennent dans l’état de santé des
populations.

«La santé publique est donc un ensemble de mesures préventives, curatives, éducatives et sociales
ayant pour but de préserver et d’améliorer la santé de l’individu et de la collectivité. C’est l’art de
prévenir la maladie, de prolonger la vie, d’améliorer la santé physique, mentale de l’individu par une
action concertée fait par un ensemble de services concernés.»

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2. DEFINITIONDE LA SANTE PUBLIQUE :

La santé publique a été définie comme « la science et l’art de prévenir les maladies,
d’améliorer, de prolonger la vie, la santé et la vitalité mentales et physiques des Individus par le
moyen d’une action collective concertée visant :

☞A Assainir le milieu,
☞A lutter contre les maladies qui présentent une Importance sociale,
☞A enseigner à l’individu les règles de l’hygiène personnelle,
☞A organiser des services médicaux et Infirmiers en vue du diagnostic précoce et du traitement
préventif des maladies,
☞Ainsi qu’à mettre en œuvre des mesures sociales propres à assurer à chaque membre de la
collectivité un niveau de vie compatible avec le maintien de sa santé,

L ‘objet final étant de permettre à chaque individu de jouir de son droit inné à la santé et à la
longévité ».

En 1973, un comité d’experts de l’OMS a élargi la notion de santé publique:

((Alors que, traditionnellement, elle recouvrait essentiellement l’hygiène du milieu et la lutte

contre les maladies transmissibles, elle est progressivement élargie... On utilise aujourd’hui santé
publique au sens large pour évoquer les problèmes concernant la santé d’une population, l’état
sanitaire d’une collectivité les services sanitaires généraux et l’administration des services de soins)).

La santé publique est devenue une discipline autonome qui s’occupe de la santé globale des
populations sous tous ses aspects curatifs, préventifs, éducatifs et sociaux; son objectif est la mise en
place de systèmes et d’actions de promotion de la santé, de prévention et de traitement des maladies,
de réadaptation des handicapés

3. BUTS DE LA SANTE PUBLIQUE :

Ils consistent à:

a) Réduire la morbidité et la mortalité maternelles et infantiles.

b) Réduire l’incidence des maladies transmissibles.
c) Améliorer la qualité générale des soins médicaux.
d) Développer les actions de prévention et d’éducation sanitaire.
e) Assurer la protection sanitaire de la famille en particulier son développement harmonieux
J) Améliorer l’environnement et l’hygiène du milieu.
g) Améliorer les conditions de travail des populations.
h) Assurer la protection sanitaire en milieux de travails et en milieux éducatifs,

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4. PROBLEME DE SANTE LIES A LA STRUCTURE DE LA POPULATION:

☞ Les concentrations de population dans ou autour des grandes villes, phénomène d’urbanisation de
caractère mondiale, posent de redoutables problèmes sanitaires et sociaux.
 La pollution de l’eau et de l’air.
 Le dépassement des seuils de tolérances à la densité de l’habitat et au bruit.’
 Les risques liés à la distance habitation/travail, à L’isolement moral, la promiscuité,
Toxicomanie……………….

☞ En revanche, l’abondant des zones rurales y créent de véritables déserts sociaux ou il devient difficile
d’organiser des services collectifs viables.

 Les habitudes de vie des différents groupes ethniques engendrent des problèmes sociaux.

 L’hérédité et l’environnement ne déterminent pas seuls les comportements des hommes.

 La religion marque profondément grand nombre d’entre eux. Qu’il suffise de citer les efforts
réalise dans le monde en faveur de la santé par les ministères des cuites des diverses
religions. Les prescriptions religieuses en matière de nutrition. Des comportements sexuels
et reproductifs ainsi que l’inégalité des hommes devant la maladie et la mort dépendent
autant de leurs niveaux d’instructions que de leur condition de vie.

☞ L’ignorance est aussi meurtrière que la pauvreté. Les deux conjuguant Souvent leurs effets.

5. LES INFLUENCES DU MILIEU SUR LA SANTE DE LA POPULATION

Les atteintes à la santé des individus des familles et des communautés sont rarement dues à
des causes isolées. II existe six facteurs principaux qui y interviennent.

a. Facteurs sanitaires:

L’état des connaissances médicales et nutritionnelles Le niveau d’évolution scientifique, les

prestations de service. La gestion du personnel et des équipements sont des variables
représentatives ayant a priori une action sur la santé.

b. Facteurs socio-économique:

La progression du niveau de santé d’une communauté est due avant tout à l’amélioration des
conditions de vie des familles et à leurs niveaux d ‘instructions

c. Facteurs géographiques:
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Le climat, la qualité des sols, les déficits en eau, de communication et de transport, la

dissémination et l’isolement des groupes humains ont une influence sur la santé des communautés.

d. Facteurs culturels:

Le manque d’information et d’éducation compromet l’efficacité des services de santé. Ainsi.

Il est important de prendre conscience des habitudes, des croyances, traditions et du niveau
d’instruction de la communauté afin d’agir sur ceI1e-ci par des messages adaptés aux besoins et
possibilités dont elle dispose.

e. Facteur politique:

C’est le gouvernement qui oriente l’action sanitaire du pays, par le choix qu’il faut des
objectifs à atteindre. Ces derniers varient selon les besoins et ses possibilités.

f. Facteur démographique:

La santé, l’évolution démographique et le développement économique sont en étroite

relation.

La diminution du pourcentage de mortalité générale et l’augmentation de l’espérance de vie

provoque un accroissement plus au moins rapide d’ou une augmentation des besoins dans les
domaines nutritionnel, sanitaire, éducatif; économique et social.

Tous les problèmes que posent la promotion et la protection de la santé des hommes sont
complémentaires et interdépendant. Ils ne peuvent pas être dissociés et doivent faire l’objet d’une
approche globale qui n’est possible que par le regroupement et la coordination des efforts poursuivis
dans les différents secteurs de l‘activité humaine. « Santé. Éducation, agriculture. Économie, travaux
publique, information....

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