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Extrait 42367210
Extrait 42367210
III
Cet ouvrage fait par tie de
Élaboration et recyclage des métaux
(Réf. Internet ti554)
composé de :
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Élaboration et recyclage des métaux
(Réf. Internet ti554)
Pierre BARBERIS
Ingénieur de recherche, AREVA NP, Centre de recherche, Ugine
Jean-Pierre BIRAT
Consultant et gérant - IF Steelman, Semécourt, France
Adrien MARCÉ
Ingénieur Géologue, Docteur de l'Université Paris VI
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V
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VI
Élaboration des métaux ferreux
(Réf. Internet 42367)
SOMMAIRE
Métallurgie du laminage à chaud des aciers. Application aux aciers faiblement alliés M7860 65
Laminage à chaud des produits plats sur train à bandes. Partie 1 M7940 87
Laminage à chaud des produits plats sur train à bandes. Partie 2 M7941 91
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VII
Laminage à froid des produits plats M7950 95
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Élaboration des métaux ferreux
(Réf. Internet 42367)
Q
1– Coulée Réf. Internet page
2– Laminage
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QP
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Lingots. Lingotières
Q
par Jean DUFLOT
Ingénieur des Arts et Manufactures
Docteur-Ingénieur
uoique la coulée de lingots en lingotières ait déjà été très largement sup-
Q plantée par la coulée continue dont les avantages de mise au mille et les
possibilités d’automatisation sont déterminantes, il reste des cas où la voie lingot
peut s’avérer encore nécessaire pour :
— satisfaire des marchés restreints ;
— remédier à des limitations de capacité financière ou d’accès à des devises
étrangères ;
— aider une coulée continue saturée ;
— répondre à un manque de personnel qualifié, etc.
p。イオエゥッョ@Z@。カイゥャ@QYYR
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e = k( t –c)
1
冢 1
du liquide au solide froid : ------------- – -------------
7,03 7,87
------------- ≈ 11,5 %
7,87
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abituellement, c’est par gravité que l’acier liquide est transvasé dans les
H lingotières, que ce soit en chute (remplissage par le haut ) ou en source
(remplissage par le bas ).
p。イオエゥッョ@Z@。カイゥャ@QYYT
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Dans ce procédé, c’est la poche tout entière qui est placée dans une cuve
sous pression d’air comprimé. Il est alors possible de refouler l’acier liquide par
l’intermédiaire d’un tube réfractaire dans un moule en graphite en forme de
brame placé au-dessus (figure A).
La valeur de la pression d’air comprimé dans la chambre peut être ajustée à
chaque instant, selon une fonction dont la variable est la hauteur d’acier dans
le moule.
Cela rend possible le contrôle avec précision d’un paramètre fondamental : la
vitesse de coulée.
Le moule en graphite, refroidi à l’eau et revêtu d’une couche réfractaire projetée,
permet le choix et la maîtrise de la vitesse de solidification.
On entrevoit ainsi ce que ce procédé apporte de plus par rapport à la coulée
en lingotière et comment il peut se différencier de la coulée continue dans le
cas des aciers spéciaux.
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Fil
Rail Lingotière
Feuilles Feuillards
Profilés
divers Puits liquide
Relaminés à froid
Poutrelles
Barre solide
Bobine
Découpe du produit
* Tous les produits sont mis en
forme par laminage : ils peuvent
être forgés, moulés à partir d'acier
liquide ou encore fabriqués à l'aide
de poudres d'alliages Feuilles Feuillards
b schéma de principe
a transformation des produits de coulée continue
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1 530
Température (°C)
1 525 Poche 1 Poche 2
1 520
1 515
Chauffage plasma 1 510
1 505
Q
Jet poche-répartiteur
1 500
Répartiteur
1 495
Jet répartiteur-lingotière
1 490
1 485
1 480
1 475
0 50 100 150
Temps (min)
Il assure, par son niveau constant, une régularité de débit en Tableau 1 – Réchauffage par plasma en répartiteur
lingotière en cours de coulée et pendant les changements de
poche. Avantages Inconvénients
Il permet de laisser décanter les inclusions non métalliques. Régularité thermique de l’acier Coût
Les points clefs du répartiteur sont : → ségrégations limitées Reprise possible de 1 à 6 ppm en
— son isolation thermique, murs, laitier et parfois couvercle → propreté sauvegardée N2 d’où la nécessité d’une atmo-
(préchauffés en début d’utilisation) ; sphère protectrice en répartiteur
— une hauteur de liquide aussi constante que possible (régula- [14]
rité du débit en lingotière) ;
— une géométrie propice à la flottation : volume et hauteur,
avec murets/chicanes, formes spécifiques ;
Un exemple d’évolution naturelle de la température de l’acier,
— parfois une possibilité de réchauffage permettant d’atténuer
mesurée en répartiteur non chauffé au cours de la vidange de deux
les pertes thermiques des poches en fin de coulée.
poches est présentée sur la figure 2.
Le chauffage en répartiteur (par plasma dans l’exemple de la
1.2.1 Rôle de tampon thermique figure 2) permet de compenser les chutes de température des fins
La température de l’acier en lingotière, ne doit être : de poche et de limiter la température maximale qu’il faudrait viser
pour pouvoir vider la poche. L’évolution de la température du
— ni trop élevée pour éviter les risques de ségrégation (cf. § 3.7) ; même répartiteur chauffé permet de limiter la chute de tempéra-
— ni trop basse pour éviter la détérioration de la propreté due à ture minime en cours de coulée (figure 3). Le tableau 1 présente
une mauvaise flottation des inclusions. les avantages et les inconvénients d’un chauffage par plasma (le
L’écart souvent visé est de ± 10 oC plus fréquent) en répartiteur.
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Bouchon poreux Double barrage La remontée des inclusions est favorisée par :
— leur grande taille ;
— l’hydrodynamique des écoulements en répartiteur.
Vues de dessus La forme des répartiteurs est étudiée pour optimiser ces para-
mètres (cf. § 3.2) (figure 4).
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Busette
Figure 1 – Busettes à brames et pénétration des jets dans le puits liquide (IRSID)
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— de limiter les vitesses de circulation au ménisque risquant
d’entraîner du laitier de couverture ;
— de limiter la hauteur de la vague d’acier sous le laitier, pouvant
faire barrage à la lubrification ;
— de limiter la profondeur de pénétration des jets qui contiennent
inclusions et bulles de gaz. Figure 2 – Exemple d’orientation d’ouïes en lingotière à blooms
Pour lutter contre leur bouchage par les inclusions de désoxyda-
tion, de nombreux aciéristes utilisent un inertage par injection de
gaz neutre soit par la quenouille du répartiteur, soit à travers les
parois de la busette ( ⭐ 2 litres par tonne d’acier) (cf. [M 7 810,
figure 5]).
Lingotière
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40 à 60 mm épaisseur rainuré côté limitée avec Cu allié
externe 12 à 20 mm épaisseur
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1. Équipement................................................................................................ M 7 812 - 2
1.1 Différents types de machines ..................................................................... — 2
1.2 Brève description d’une machine traditionnelle ....................................... — 2
1.3 Poche de coulée........................................................................................... — 3
1.4 Support de poche ........................................................................................ — 3
1.5 Répartiteur.................................................................................................... — 3
1.6 Support de répartiteur................................................................................. — 4
1.7 Lingotière de coulée continue .................................................................... — 4
1.8 Dispositif de pied de lingotière................................................................... — 5
1.9 Mécanisme d’oscillation ............................................................................. — 5
1.10 Soutien et guidage du produit.................................................................... — 5
1.11 Dispositif d’extraction ................................................................................. — 6
1.12 Refroidissement secondaire ....................................................................... — 6
1.13 Mannequin ................................................................................................... — 7
1.14 Évacuation, stockage et introduction du mannequin ............................... — 7
1.15 Découpage du produit................................................................................. — 7
1.16 Évacuation du produit ................................................................................. — 8
1.17 Marquage ..................................................................................................... — 8
1.18 Enlèvement des produits ............................................................................ — 8
1.19 Automatismes, détections, contrôles ........................................................ — 8
1.20 Ateliers annexes .......................................................................................... — 11
1.21 Différenciation de certains types de machines ......................................... — 11
2. Production. Économie d’énergie ......................................................... — 12
2.1 Vitesse de coulée ......................................................................................... — 12
2.2 Coulée séquentielle ..................................................................................... — 13
2.3 Occupation de la machine .......................................................................... — 13
2.4 Rendement ................................................................................................... — 13
2.5 Production .................................................................................................... — 14
2.6 Économie d’énergie..................................................................................... — 14
3. Aspects économiques............................................................................. — 16
3.1 Coût des installations de coulée continue................................................. — 16
3.2 Structure des frais de fabrication. Consommations ................................. — 16
4. Nouveaux procédés de coulée continue ........................................... — 17
4.1 Coulée continue de brames minces........................................................... — 17
4.2 Produits longs .............................................................................................. — 19
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 7 812
ans cet article nous traiterons des différents types de machines de coulée
D continue et de leurs caractéristiques de fonctionnement.
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découpé à la verticale, avant d’être incliné pour son évacuation.
L’inconvénient majeur de ce type de machine est sa hauteur se trouve un répartiteur destiné à recevoir le métal liquide et à le
répartir de façon uniforme dans les différentes lignes de la machine.
excessive lorsque l’on cherche à obtenir des productions élevées,
Chaque ligne est indépendante. En tête de la ligne se trouve la
inconvénient aggravé lorsque le laminoir réclame des demi-produits
lingotière, refroidie à l’eau (refroidissement primaire) qui amorce la
de grande longueur. Dans un premier temps, pour diminuer cette
solidification et donne sa forme au produit ; la lingotière est animée
hauteur, on a cherché à courber le produit après solidification et
d’un mouvement d’oscillation pour éviter le collage du métal à la
extraction de façon à effectuer la coupe et l’évacuation à
lingotière. Le produit sortant de la lingotière se présente comme une
l’horizontale : c’est la machine verticale cintrée (pratiquement
enveloppe solidifiée, remplie d’acier liquide. Le produit est alors
disparue de nos jours). Puis, toujours dans le même souci de gagner
guidé et soutenu (zone de guidage) pendant que sa solidification est
de la hauteur, on est passé à la machine où la courbure est donnée
accélérée par arrosage d’eau (refroidissement secondaire). Dans
dès la lingotière, grâce à la forme de celle-ci ; c’est la machine
cette zone peut avoir lieu un brassage électromagnétique du métal
courbe (la plus répandue), où un dispositif de décintrage est associé
non solidifié, destiné à améliorer les conditions de la solidification.
à la machine d’extraction. Puis, dans le but de réduire les efforts de
Plus bas se trouve le dispositif d’extraction chargé de faire avancer
décintrage, on a remplacé le rayon de courbure unique par plusieurs
le produit et de le redresser (cas de la machine courbe). Le produit
rayons, de plus en plus grands, se raccordant de façon continue :
entièrement solidifié est découpé en tronçons de longueur voulue
c’est la machine courbe à rayons multiples. Parfois, dans un
et évacué. Pour l’opération suivante, un mannequin est introduit
souci de qualité, la lingotière est droite et la courbure ne commence
dans la machine, destiné à fournir un fond provisoire à la lingotière
qu’à environ 1,5 m au-dessous de celle-ci, alors que le cœur du pro-
pour commencer une coulée. Certains éléments de la machine sont
duit est encore liquide ; c’est la machine courbe à lingotière
refroidis pour les protéger de la chaleur (refroidissement
droite.
tertiaire).
Cet article est essentiellement consacré aux machines tradition-
Les paragraphes suivants reprennent plus en détail les fonctions
nelles, en particulier aux machines courbes. Au paragraphe 4, il sera
et la description des différents organes.
fait mention des machines non traditionnelles (coulée de brames
minces, machine horizontale pour billettes, grande roue pour
billettes).
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la coulée continue, d’un support de poche propre à la machine.
À l’origine, une seule fonction était demandée au support : maintenir
la poche au-dessus du répartiteur pendant toute la période de coulée.
Figure 2 – Machine à billettes courbe (doc. CONCAST®. Clecim) En fait, les fonctions demandées aujourd’hui au support de poche
se sont étendues et consistent à :
— amener et positionner la poche au-dessus du répartiteur ;
évacuer la poche (évacuation de secours ou évacuation normale en
fin de coulée) ;
— transférer la poche d’une halle à l’autre (cas où le pont roulant
amenant la poche et la machine proprement dite se trouvent dans
2 halles adjacentes) ;
— remplacer rapidement une poche vide par une poche pleine
déjà en attente (coulée séquentielle) ;
— assurer un mouvement de levage de la poche (course de
900 à 1 300 mm) permettant l’utilisation d’un tube protecteur de jet
fixé à la poche et une longueur optimale de celui-ci ;
— recevoir un dispositif de pesage de poche.
1.4.2 Description
Ont été utilisés mais pratiquement abandonnés aujourd’hui : le
support fixe (ne permettant pas la coulée séquentielle) et le système
à 2 chariots indépendants (très encombrant au niveau du plancher
de travail).
Le système qui s’est généralisé est celui du pivoteur. Celui-ci est
constitué de deux bras supports de poche situés à 180 o, tournant
autour d’un pivot central. La coulée d’une poche étant terminée, il
suffit d’effectuer une rotation de 180 o pour que l’autre bras,
supportant la poche pleine en attente, vienne se placer au-dessus
du répartiteur pour continuer la séquence. La vitesse de rotation est
de l’ordre de 1 tour/min et le temps total arrêt coulée/reprise coulée
est de l’ordre de 1,5 à 2,5 minutes.
1.5 Répartiteur
1.5.1 Fonction
Les fonctions essentielles du répartiteur sont :
— constituer un tampon entre la poche et la lingotière, destiné
à alimenter d’une façon régulière la machine en acier liquide ; cette
régularité est obtenue en maintenant un niveau de métal constant
dans le répartiteur ;
— dans le cas d’une machine à plusieurs lignes, alimenter sépa-
Figure 3 – Machine à bloom verticale (doc. Sidercast) rément chacune des lignes ;
— dans le cas de la coulée séquentielle, constituer une réserve
de métal suffisante pour permettre le remplacement d’une poche
par une autre sans arrêter la coulée et sans entraîner de laitier ;
1.3 Poche de coulée — favoriser la flottation des inclusions (temps de séjour, chicanes) ;
— plus récemment, assurer d’autres fonctions thermiques et
Le métal liquide est amené à la coulée continue dans une poche métallurgiques non encore généralisées telles que : maintien de la
de coulée, récipient d’une forme légèrement tronconique garni de température, addition de poudre de protection et de Si-Ca.
réfractaire, dont la capacité peut aller de 10 t (machine à billette à
1 ligne) à 350 t (machine à brame à 2 lignes). La coulée de la poche
vers le répartiteur se fait toujours par l’intermédiaire d’une busette 1.5.2 Description
située au fond de la poche, busette souvent prolongée par un tube
protecteur en réfractaire, plongeant dans le répartiteur. 1.5.2.1 Répartiteur
La température du métal liquide jouant un rôle fondamental dans
la coulée continue, il importe de minimiser et de maîtriser le refroi- Il est constitué d’une cuve métallique garnie de réfractaire dont
dissement du métal liquide : chauffage de la poche (lorsque l’inter- le fond comporte autant de busettes que de lignes à alimenter. Le
valle d’utilisation est trop important), utilisation d’un couvercle répartiteur est généralement muni d’un couvercle (sauf pour les
pendant le transport et la coulée, suivi de l’état thermique de la machines à billettes).
poche.
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La hauteur du bain dans le répartiteur doit être suffisamment 1.6 Support de répartiteur
importante (de l’ordre de 800 à 1 100 mm pour une machine à
brames) ; la distance entre le jet d’arrivée et les busettes ne doit pas
être trop faible (au moins de 2 m pour une machine à brames) et
1.6.1 Fonction
comporter des chicanes ; la capacité du répartiteur doit être suffi-
Les fonctions à remplir sont essentiellement les suivantes :
sante pour permettre la coulée séquentielle (exemple : répartiteurs
de 50 à 75 t de capacité pour des machines à brames à 2 lignes). — supporter le répartiteur pendant toute la période de coulée en
lingotière ;
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— système à plaques, constitué de deux plaques de cuivre
largeur se fait sur la machine même, soit entre deux coulées, soit prolongeant la lingotière et percées de trous pour permettre
pendant la coulée. Cette dernière technique plus récente, contrôlée l’arrosage (peu utilisé).
par ordinateur, a permis d’allonger considérablement la durée des
séquences sur les machines à brames où les changements de largeur Le dispositif de pied de lingotière est fixé au bas de la lingotière
sont fréquents. et oscille avec celle-ci.
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RY
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Ancien Chef du Service Aciérie de la société SOFRESID
1. Historique................................................................................................... M 7 814 - 2
1.1 Coulée entre bandes.................................................................................... — 2
1.2 Coulée sur chariot........................................................................................ — 3
1.3 Coulée continue conventionnelle adaptée aux brames minces .............. — 3
2. Procédés découlant des procédés conventionnels ........................ — 3
2.1 Procédé CSP (Compact Strip Production) ................................................. — 3
2.1.1 Coulée continue .................................................................................. — 4
2.1.2 Four...................................................................................................... — 5
2.1.3 Laminoir .............................................................................................. — 5
2.2 Procédé ISP (Inline Strip Production) ........................................................ — 6
2.2.1 Coulée continue .................................................................................. — 6
2.2.2 Four. Coil box ...................................................................................... — 7
2.2.3 Laminoir .............................................................................................. — 8
2.2.4 Projet ISP pour l’usine de Cukoroval en Turquie ............................. — 8
2.3 Procédé Conroll ........................................................................................... — 8
2.3.1 Coulée continue .................................................................................. — 8
2.3.2 Four...................................................................................................... — 8
2.3.3 Laminoir .............................................................................................. — 8
2.3.4 Bandes laminées à chaud d’épaisseur inférieure à 1,5 mm ........... — 9
2.4 Procédé Danieli ............................................................................................ — 9
2.5 Procédé CPR (Casting Pressing Rolling).................................................... — 9
3. Aspects particuliers ................................................................................ — 10
3.1 Vitesses de coulée ....................................................................................... — 10
3.2 Compression de la brame en cours de coulée.......................................... — 10
3.3 Four............................................................................................................... — 10
3.4 Laminage en ligne ....................................................................................... — 11
4. Métallurgie................................................................................................. — 11
4.1 Température de coulée en lingotière ......................................................... — 11
4.2 Régulation du niveau du métal dans la lingotière .................................... — 11
4.3 Bouchage de busette................................................................................... — 12
4.4 Soufre ........................................................................................................... — 12
4.5 Aciers avec une teneur en carbone située dans l’intervalle péritectique — 12
4.6 Aluminium.................................................................................................... — 12
4.7 Qualité du produit fini, aciers coulés à ce jour.......................................... — 12
5. Production ................................................................................................. — 13
5.1 Avec une machine de coulée continue à une ligne de brames minces .. — 13
5.2 Avec deux machines de coulée continue à une ligne de brames minces — 13
6. Investissements. Coût de transformation ........................................ — 13
6.1 Investissements ........................................................................................... — 13
6.2 Coût de transformation ............................................................................... — 13
7. Perspectives .............................................................................................. — 13
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 7 814
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Figure 1 – Machine de coulée Hazelett
(d’après [5])
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La première consiste à choisir la technologie de base du pro- proposé ce concept dès 1857 (figure 1) et l’a expérimenté dès
cédé à partir de considérations sur l’épaisseur de la bande et le cette époque avec un commencement de succès [1] [2].
débit-masse visés de l’installation. La productivité choisie permet Aujourd’hui, la coulée continue de bande reste un projet encore
de déterminer a priori le diamètre des cylindres, la hauteur du inachevé de la sidérurgie : son ambition est en effet de repenser
ménisque en lingotière et la vitesse de coulée. Des simulations les ateliers de coulée et de laminage à chaud de l’usine sidérur-
mathématiques suffisent à ce stade à préciser et à valider ces gique et de les remplacer par des installations plus simples,
choix. moins exigeantes en capitaux, sur lesquelles pourront être
L’étape suivante est le débogage du procédé, une démarche fabriquées directement à partir de métal liquide par solidifica-
longue et fastidieuse, qu’il est nécessaire de conduire empirique- tion des bobines de bandes équivalentes aux bandes à chaud
ment à partir d’expériences menées à petite échelle sur des produites aujourd’hui. Elle est d’ailleurs en concurrence, avant
maquettes chaudes de façon à effectuer des choix précis à propos même son émergence, avec d’autres technologies de coulée
d’un grand nombre de technologies-clés relatives aux questions continue presque aux cotes (Near Net Shape Casting ).
suivantes : Dans le monde entier, plus de cent projets de R&D ont été lan-
— le mode d’alimentation de l’acier en lingotière ; cés sur ce thème depuis le début des années 1980 ; plus de
— le choix de la température de coulée ; 20 maquettes chaudes ont été construites et les pilotes de
— la protection contre la réoxydation du métal liquide par grande taille, dont certains sont de véritables pilotes industriels,
l’atmosphère ; sont au nombre d’une dizaine. Sept conférences internationales
— la régulation du niveau d’acier liquide en lingotière ; ont été consacrées en tout ou en partie à ce domaine, depuis la
— le mode de confinement de l’espace lingotière en dehors des réunion pionnière de Myrtle Beach en 1987, le symposium de
cylindres eux-mêmes que l’on appelle familièrement confine- Honolulu en 1988, la conférence de Pohang en 1990, celle de
ment latéral ; Scottsdale en 1993, le congrès de Düsseldorf en 1994, le second
— le refroidissement de la lingotière ; congrès de Myrtle Beach en 1998 et le METEC de Düsseldorf en
— la déformation de la lingotière ; 1999 [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9]. Les journaux scientifiques et techni-
— l’usure de la lingotière ; ques sont aussi abondamment utilisés comme supports de
— l’étancheité des différents éléments de la lingotière à l’acier publications dans ce domaine très actif. En 1996, deux sociétés,
liquide ; Nippon Steel et Usinor-Sacilor avaient annoncé les premières
— la maîtrise de l’épaisseur de la bande, en particulier quand on industrialisations de ce procédé pour 1997 ou 1998. Nippon
utilise un système à deux cylindres, pour lequel la question Steel a confirmé en 1998 le caractère commercial de son unité
de la force de serrage des cylindres se pose ; de Hikari, mais la production reste au niveau de celle d’un outil
— la rugosité de surface des cylindres ; de développement. En Europe, le consortium Eurostrip a
— le choix de la stratégie de régulation de la vitesse de coulée, démarré un pilote à Krefeld présenté comme préindustriel. Le
de l’épaisseur de la bande et de la position du point de fin de « projet M » de l’Australien BHP est arrêté et la société reste dis-
solidification ; crète à propos de ses éventuelles déclinaisons.
— le mode d’extraction de la bande ;
— le guidage de la bande ;
— un corroyage éventuel de la bande en ligne à finalité métal-
lurgique et de maîtrise dimensionnelle de la bande ; 1.2 Procédés
— le bobinage de la bande, etc.
Dans la dernière étape du développement, on s’intéresse à des Les technologies potentielles peuvent être décrites de façon
questions telles que la largeur de la bande, l’ajustement des lar- complète à partir de considérations géométriques simples et il
geurs et la durée de vie des composants de la lingotière, qui semble que la plupart des possibilités aient été essayées par l’une
conditionnent directement la viabilité économique de l’ensemble ou l’autre des nombreuses équipes qui ont défriché le terrain de la
du procédé. Cela nécessite à la fois de travailler sur des pilotes coulée continue de bande. On les a présentées sur les figures 2
semi-industriels et de s’appuyer sur des simulations mathéma- et 3. Les combinaisons de cylindres et de bandes ou de bandes
tiques. seules, qui sont discutées par ailleurs, n’ont pas été prises en
La question de la qualité de la bande est aussi une question compte. On se réserve cependant de faire référence au procédé
essentielle, mais elle ne peut être abordée de façon réaliste que sur DSC (Direct Strip Casting ) du MEFOS, qui utilise une seule bande,
des pilotes de très grande taille. Par qualité de la bande, on entend mais dont les ambitions sont proches de celles de la coulée conti-
aussi bien les propriétés de masse de la bande, que sa qualité de nue de bande.
surface à l’état brut de ligne comme en cours de traitement ulté- Historiquement, la géométrie à un seul cylindre a été explorée
rieur, et que sa géométrie. C’est un sujet qui a été peu abordé dans par des équipes de chercheurs tirant leur expérience de la solidifi-
la littérature pour l’instant. Cette relative discrétion exprime certai- cation rapide (SR). Cependant, les techniques de melt drag et de
nement la difficulté qu’il y a à atteindre le but idéal d’une bande de coulée en chute ont été abandonnées après des essais limités au
« bonne » qualité, mais aussi le fait que qualité de bande et savoir- laboratoire ; d’autres techniques de SR, comme la solidification par
faire dans la maîtrise du procédé sont intimement liés. On ne immersion, n’ont même pas été essayées. Seule la technique du
pourra donc qu’effleurer le sujet ici, en laissant beaucoup à melt overflow a été expérimentée activement, par Allegheny
l’imagination des lecteurs. Ludlum [10] et par l’IRSID dans ses essais sur un seul cylindre [11].
Ces nouvelles coulées continues devraient d’abord produire des Dans ce type de procédé, la vitesse peut être choisie comme une
bandes d’acier équivalentes aux bandes produites aujourd’hui sur variable libre et c’est elle qui détermine l’épaisseur de bande pro-
un train à bandes. Mais comme tous les nouveaux procédés, elles duite, qui peut donc varier sur une plage très large : l’expérience
devraient aussi à terme produire de nouveaux aciers que les filiè- de l’IRSID a ainsi montré que l’on peut parcourir le domaine des
res classiques n’ont pas à ce jour la capacité de produire. épaisseurs de 0,2 à 2,5 mm en faisant varier la vitesse entre 15 et
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Ménisque
, ,
,,
θ Isthme
,,,
θ angle de contact
Coulée vers le bas Coulée vers le haut Coulée inclinée
Q
,
,,
Cylindres identiques
Tundish (répartiteur)
Becs réfractaires
Tundish
extraite latéralement en lui donnant une trajectoire hélicoïdale
gauche. LTV a réexaminé cette technologie mais l’a finalement
laissée en sommeil. Cette décision a certainement été motivée
Melt overflow Melt drag Coulée en chute
autant par un souci de respecter un principe de simplicité que par
la crainte d’aborder un grand nombre de problèmes technologiques
Figure 2 – Différents procédés de coulée continue de bande sur un rendus particulièrement difficiles par cette géométrie inhabituelle.
seul cylindre Toutes les autres équipes ont en effet travaillé sur une géométrie
de cylindres tangents extérieurement.
La coulée de bas en haut entre cylindres de même diamètre est
200 m/min (avec un cylindre de 660 mm de diamètre et une aussi une variante technologique qui a été abandonnée rapide-
longueur de contact de 180 mm). Un des incovénients potentiels ment. Un tel concept fonctionne bien en effet pour la coulée
de cette famille de procédés est que les deux faces de la bande continue conventionnelle de cuivre, où elle rappelle dans ses prin-
sont hétèrogènes puisqu’une seule d’entre elles s’est formée par cipes la coulée continue horizontale ou la coulée en charge, mais
solidification directe par contact sur un cylindre, alors que l’autre c’est pour des raisons de simplicité qu’elle a été laissée de côté en
s’est solidifiée comme une surface libre entraînée par frottement coulée continue de bandes.
visqueux sur la surface de la bande.
La coulée entre cylindres de diamètres différents a été étudiée
Ce sont les procédés de coulée entre cylindres qui ont fait jusqu’à l’échelle de gros pilote industriel par Krupp et par Nippon
l’objet du plus grand nombre d’expérimentations et qui ont débou- Metals. Le concept peut se comprendre comme une extension de
ché sur les résultats les plus prometteurs. Ils proviennent directe- la technologie de coulée sur un seul cylindre, à laquelle un second
ment des idées de Bessemer et ont été redéveloppés ex nihilo par cylindre plus petit a été ajouté pour éviter la solidification en sur-
des équipes de recherche, dont l’expérience était celle d’aciéristes face libre de la partie supérieure de la bande et lui permettre de se
et de couleurs en continu. La coulée continue entre cylindres est faire par contact sur un cylindre.
déjà utilisée en métallurgie de l’aluminium et du zinc [12] [13] et
ses antécédents ont joué un rôle historique dans le développement
de la technologie pour l’acier, par exemple pour l’équipe cana- La coulée vers le bas entre des rouleaux de diamètres iden-
dienne du projet Bessemer [14] [15]. tiques reste cependant la géométrie majoritaire.
La géométrie la plus originale est celle où les cylindres sont tan-
gents intérieurement (inside the ring casting ), qui a été étudiée Les coulées entre cylindres dans toutes leurs variantes ont un
dans les années 1970 par Jones & Laughlin [16]. La bande était certain nombre de points en commun :
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Q
été explorés dans les étapes initiales de développement de la cou-
lée continue de bandes : la coulée électromagnétique, où la lévita- 5
tion avait pour mission de remplacer le contact direct avec le
cylindre, et la lévitation gazeuse dont l’objectif était le même [17] 0
[18]. Ces idées étaient potentiellement intéressantes et utiles mais 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
elles n’ont pas été retenues parmi les technologies émergentes Rugosité des cylindres (mm)
aujourd’hui et on n’en parlera donc pas ici.
100
La relation entre le temps de solidification et le temps de contact
est certainement plus complexe que ce qui est implicite dans la
plupart des publications, où les deux termes sont pris comme
synonymes, ce qui revient à faire l’hypothèse que la solidification
se termine exactement au point de décollement de la peau des
cylindres, que l’on peut légitimement considérer comme identique
10
à la position de l’isthme entre les cylindres (point où les deux cylin-
dres sont le plus proche). La figure 9, construite à partir de don-
nées de NKK et de l’IRSID [23] [24], montre que la fin de la
solidification ne peut être située très en amont de cet isthme, car
cela conduirait à des forces de serrage des cylindres trop impor-
tantes, et qu’il ne peut non plus être situé très en aval, car cela
1
empêcherait la mise en contact et la soudure intime des deux
0,01 0,1 1 10 100
peaux solidifiées sur chaque cylindre en une seule bande. La posi-
Temps de contact (s) tion exacte de cette fin de solidification varie suivant que l’on
travaille à force de serrage « forte » ou « faible ».
Figure 4 – Densité de flux thermique en lingotière, Il est néanmoins possible de décrire de façon empirique la ciné-
tous procédés confondus tique de solidification en fonction du temps de contact, comme on
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Q
yy
,, ,,
yy
1 mm Dans le cas de la coulée avec des cylindres de diamètres
différents, la cinétique de solidification reste valable car on a pris
soin de choisir le niveau de métal liquide dans le tundish (figure 3),
a variation de l'épaisseur de la bande qui assure une longueur mouillée identique sur les deux cylindres
,,
yy ,,
yy
[30].
Les choses sont nettement différentes, dans le cas de la coulée
sur un seul cylindre : la solidification se produit principalement
du côté du cylindre, comme le montre la figure 11. À partir
yyyyyy
,,,,,,
d’observations directes et d’expériences sur des modèles, les
auteurs font l’hypothèse que le liquide est entraîné par viscosité
sur la roue de coulée, ce qui allonge la distance de contact au-delà
de l’angle de mouillage théorique. Cela est illustré sur la figure 12.
,,,,,,
yyyyyy
Les considérations théoriques précédentes ont été traduites par
une technologie des cylindres de coulée continue de bande. Les
Rugosité du cylindre forte - vitesse de coulée faible questions pertinentes — mais non exhaustives — effectivement
,,,,,,
yyyyyy
discutées dans la littérature sont celles du matériau du cylindre,
avec un débat animé sur les mérites comparés du cuivre et de
l’acier (acier à haute teneur en carbone ou acier à outils) ou sur la
rugosité de surface des cylindres et sur la stabilité géométrique de
yyyyyy
,,,,,,
ceux-ci lorsqu’ils subissent un cyclage thermique au cours des
Rugosité du cylindre forte - vitesse de coulée élevée rotations de la coulée.
Le matériau des cylindres est soit du cuivre ou un alliage à
base de cuivre de la famille du cuivre au chrome qui présente à
yyyyyy
,,,,,,
la fois une haute conductivité thermique et des propriétés méca-
niques plus élevées à haute température que le cuivre pur, soit de
Rugosité du cylindre faible - vitesse de coulée faible l’acier. La première école de pensée trouve directement son origine
dans la technologie de la coulée continue classique où d’impor-
tants efforts ont été consentis pour optimiser l’échangeur de cha-
leur à haut flux qu’est la lingotière [19]. La seconde est fondée sur
la technologie des cylindres pour laminoirs et reflète également la
Rugosité du cylindre faible - vitesse de coulée élevée
pratique de la coulée de l’aluminium à deux cylindres. L’utilisation
y
,
du cuivre a été complétée récemment par l’addition d’un revête-
Le transfert de la rugosité du cylindre sur la bande est imparfait et le ment de nickel qui présente à la fois l’avantage d’empêcher le cui-
lift-off (décollement) se produit. vre de travailler à des températures excessivement élevées et de
fournir une couche extérieure qui peut être facilement éliminée et
solide liquide vide cylindre remplacée après usure.
b schématisation de l'apparition de lift-off lors de la solidification Le cycle thermique d’un cylindre a été modélisé et publié par
à l'échelle de la rugosité de la surface du cylindre diverses équipes de R&D [31] [29] [11]. La figure 13, par exemple,
montre l’évolution de la température au début de la coulée dans la
virole d’un cylindre, c’est-à-dire dans la couche qui est en contact
Figure 6 – Phénomène du lift off lors de la coulée
d’un côté avec la bande et refroidie de l’autre par la circulation
sur un seul cylindre [22]
d’eau. Après plusieurs rotations, le cycle thermique atteint une
valeur stable de régime permanent, qui dépend du flux thermique
et du matériau du cylindre : les températures maximales peuvent
l’a déjà fait dans l’équation (1) et d’y exprimer le temps t en s’élever jusqu’à 500 oC pour le cuivre et 800 oC pour l’acier ; sur le
fonction du rayon du cylindre r, de l’angle de contact θ (figure 3) côté froid, la température est beaucoup plus basse en raison de la
et de la vitesse de coulée µ selon l’équation suivante : présence de l’eau et peut être facilement contrôlée en choisissant
la vitesse et la pression de l’eau. De tels gradients de température
r θ ’’
d = 2 K R (2) sont la cause de la déformation des cylindres en termes de bombé
µ convexe, de circularité et de non-planéité des surfaces latérales en
section transversale des cylindres qui sont en contact avec les
avec d (mm) épaisseur de la bande, plaques de confinement latéral. Le bombé du cylindre en particu-
KR (mm/minn ) coefficient de solidification, lier conduit à une bande à rives épaisses, si une compensation
n constante de la loi cinétique en puissance. n’est pas effectuée en usinant un profil concave sur le cylindre. La
figure 14 montre quelques déformations calculées. Dans certaines
Le rayon du cylindre varie de 200 mm sur des maquettes chau- circonstances, on peut penser que les cylindres fonctionnent en
des de laboratoire jusqu’à 1 200 ou 1 500 mm sur les plus gros des régime de fatigue oligocyclique : les calculs effectués pour le pilote
pilotes industriels ; la hauteur de métal liquide présent entre les industriel Myosotis laissent prévoir une durée de vie de 3 000 à
cylindres varie de la même façon. 7 000 coulées, suivant la largeur de la bande.
Des structures de solidification typiques de la coulée de bande Pendant longtemps, il n’y a pas eu d’argumentaire précis pour
entre cylindres sont présentées sur la figure 10. Mutatis mutandis, préférer sans ambiguïté un matériau de cylindre à un autre, sur la
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7
4
5
1. Gaz sous pression, air ou azote selon la qualité du métal liquide
1 2. Inducteur à canal amovible
3. Chariot de positionnement et de basculement du four
4. Siphon d’entrée du métal liquide
8 5. Siphon de sortie du métal sous pression
6. Détecteur de niveau du métal dans le bassin de coulée
7. Quenouille de coulée à servocommande
8. Remplissage du moule sur le chantier de coulée
3
2
Figure 2 – Coupe d’un four de coulée automatique sous pression (source : ABP Induction)
TR
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La figure 3 montre le détail du bec de coulée. Celui-ci est assorti Ces fours permettent de couler tous les types de fontes, traitées
d’une « zone avant de coulée » et d’une « zone arrière de coulée ». ou non, ainsi que les alliages non ferreux.
Le fonctionnement est à deux quenouilles :
une quenouille de coulée,
une quenouille de fermeture.
2.1 Commande du système de coulée
Cette particularité permet de palier les éventuelles difficultés de Il existe beaucoup de systèmes connus : Pouromat, Laserpour,
tenue du couple quenouille/busette en matériaux réfractaires. Il Uceram, Optipour, Lasernum, Ucelog… [2] [5] [6].
est ainsi possible d’isoler la zone de coulée après avoir actionné la
quenouille de fermeture, de vider la zone de coulée et de procéder
à la réparation de la zone. Après un léger préchauffage/séchage de
& La méthode teach-in évoquée précédemment (figure 4) est une
coulée automatisée [3], mais pas automatique. En effet, l’ouverture
Q
la réparation, à l’aide d’un brûleur, la quenouille de fermeture peut de la quenouille est enregistrée, puis constamment répétée
être ouverte à nouveau et le four peut reprendre la coulée automa- (figure 6) avec la même course sans retour d’information sur la
tique de ses moules. façon dont le moule a été rempli.
& Les systèmes qui ont permis une réelle automatisation (figures 4
et 5) sont basés sur une commande électro-optique ; ainsi, ils per-
mettent une réaction précise en fonction du changement de
l’emplacement et de la forme de l’entonnoir de coulée. Les systè-
mes modernes fonctionnent sans intervention humaine, autorisent
la coulée avec précision et répétitivité, réduisent les coulées cour-
tes ou excessives et peuvent suivre les cadences des chantiers de
coulée les plus rapides (plus de 500 moules/heure).
Figure 4 – Four de coulée automatique avec quenouille
Quenouille
de fermeture Détecteur de
niveau du métal
Quenouille
de coulée
Zone avant
de coulée Zone arrière
de coulée
Siphon de sortie
du four de coulée
Figure 3 – Système de coulée à double quenouille (source : ABP Figure 5 – Four de coulée automatique à induction (source :
Induction) Inductothermie)
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TT
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Stéphane HANS
Responsable du Département R&D – Élaboration et Coulée des Alliages – Docteur en
Science et Génie des Matériaux de l’Institut National Polytechnique de Lorraine
Aubert & Duval (Les Ancizes, France)
Sylvain CHARMOND
Ingénieur de Recherche – Docteur en Science et Ingénierie des Matériaux et Procédés de
l’Institut Polytechnique de Grenoble
Aubert & Duval (Les Ancizes, France)
et Alexandre DEVAUX
Responsable Service Métallurgie/Procédés – Docteur en Sciences des Matériaux de l’École
des Mines de Paris
Aubert & Duval (Les Ancizes, France)
TU
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Q
de superalliages et alimente le processus de transformation en demi-produits
par forgeage ou laminage et la fabrication de produits finis pour de nombreux
secteurs d’activité.
La capacité mondiale de lingots refondus ESR dépasse le million de tonnes par an.
Le contrôle de la vitesse de solidification et l’affinage du métal liquide par un
laitier confèrent au lingot refondu une qualité améliorée par rapport au lingot
primaire. Les aciers ou superalliages refondus se caractérisent par une haute
propreté inclusionnaire, une très bonne compacité et homogénéité chimique.
Les avantages et limites de cette voie d’élaboration seront discutés et compa-
rés aux procédés d’élaboration de lingots conventionnels ou au procédé de
refusion à l’arc sous vide. Les principales nuances refondues sous laitier et les
marchés associés seront présentés.
Le principe de la conduite de fusion est présenté et détaille les principaux
leviers opératoires, ainsi que les compositions des laitiers couramment utilisés.
Le choix de ces paramètres et le maintien de conditions de refusion stables
conditionnent en grande partie la qualité finale des lingots produits. L’aspect
technologique du procédé ESR est également abordé avec la présentation des
différentes configurations de fours ESR.
Enfin, cet article traite de la modélisation du procédé. Les outils numériques
développés permettent de décrire les mécanismes physiques complexes mis en
jeu. Un état de l’art et les principes de validation des modèles sont abordés
avant une présentation de différentes applications qui illustrent l’intérêt de ces
outils pour aider le producteur à optimiser le choix des conditions opératoires.
TV
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Électrode
Laitier
Puits
liquide
Eau de refroidissement
Lingot
secondaire
Figure 1 – Schéma d’installation ESR la plus classique avec lingotière statique et photo de lingot démoulé (Crédit Aubert & Duval)
TW
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Ces caractéristiques confèrent aux produits élaborés des proprié- ESR. Les aciers d’outillage représentent à eux seuls plus d’un tiers
tés mécaniques spécifiques (§ 2.5). des alliages refondus avec cette technologie.
& Les aciers à 5 % de chrome (AISI H11 et H13) sont des très bons
1.3 Procédés alternatifs représentants des aciers refondus ESR pour le marché de l’outillage,
notamment pour les applications de travail à chaud (outillage de
Le procédé de refusion ESR est un procédé dit « secondaire » car matriçage et de filage, moules d’injection pour alliages légers…).
il se situe dans le processus de fabrication en aval de l’élaboration Le procédé de refusion ESR confère à ce type d’aciers, outre de
primaire d’une nuance d’alliage, élaborée et coulée sous forme d’un meilleures caractéristiques d’emploi (§ 2.5), une meilleure aptitude
Q lingot destiné à être refondu et appelé « électrode consommable ». au polissage favorable à l’obtention d’excellents états de surface
requis pour certaines applications.
1.3.1 Élaboration primaire
Le tableau 2 liste les principaux procédés d’élaboration primaire
et le mode de coulée utilisés selon l’alliage élaboré et le niveau de
qualité requis.
Tableau 2 – Procédés généralement utilisés pour l’élaboration primaire de l’alliage destiné à être
refondu
• Aciers alliés
Fusion au four à arc et affinage par décarburation sous
• Aciers inoxydables Coulée en source
vide (procédé VOD) ou sous argon (procédé AOD)
• Superalliages base Ni (application corrosion)
TX
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Le procédé ESR peut également être sélectionné pour obtenir un & Enfin, parmi les superalliages à base Ni, on pourra trouver :
meilleur contrôle de la distribution des carbures et ainsi améliorer – des superalliages résistants à la corrosion (Alliage IN625 – UNS
la résistance à l’abrasion de certains aciers avec des teneurs éle- N06625, Alliage IN690 – UNS N06690) pour les marchés de l’éner-
vées en carbone, tels que les aciers rapides (AISI M2) utilisés pour gie nucléaire ou pétrolière ;
les outils de coupe. – des superalliages pour des applications de pièces tournantes
& Les aciers inoxydables austénitiques (AISI 316L), martensitiques (Alliage IN718, Udimet 720, AD 730), où le procédé de refusion
(AISI 420), martensitiques à durcissement structural (AISI 15-5-PH, ESR est combiné au procédé de refusion VAR (triple melt) afin
17-4-PH) sont également de bons candidats pour le procédé de d’obtenir les propriétés d’usage les plus élevées possibles, en
Q
refusion ESR. particulier l’endurance en fatigue.
Dans le cas des applications pour les marchés de l’aéronautique
et des turbines terrestres, le procédé ESR sera privilégié pour amé-
liorer la propreté inclusionnaire et les propriétés en fatigue de ces
aciers.
2. Intérêt de la refusion
Le procédé ESR peut également être particulièrement bien sous laitier
indiqué pour améliorer la propreté inclusionnaire tout en maı̂trisant
l’homogénéité chimique d’aciers inoxydables riches en manganèse
et/ou azote tel que l’acier X4CrNiMo2N21-9-4/UNS S31675, utilisé
pour des implants dans le marché médical. 2.1 Propreté inclusionnaire
La propreté inclusionnaire conditionne la qualité des produits
élaborés (§ 2.5).
Tableau 3 – Intérêts spécifiques des procédés de refusion
sous laitier (ESR) et sous vide (VAR) Pour les aciers et les superalliages, les inclusions les plus cou-
ramment observées sont des oxydes ou des carbonitrures dont la
taille a un impact direct sur les caractéristiques mécaniques finales
ESR>VAR ESR<VAR du produit.
Procédé et conséquences
On distingue généralement la micropropreté correspondant à la
population la plus nombreuse des inclusions de faible taille (typi-
Conduite du procédé quement < 10 microns de diamètre équivalent), des macro-inclu-
sions, ou amas inclusionnaires (typiquement de la centaine de
Absence de contrainte liée à la gestion du microns jusqu’au millimètre), souvent à l’origine de fissuration du
✓ matériau lors de sa transformation à chaud.
vide
La mésopropreté (typiquement de 10 mm à 100 mm) correspond à
une taille intermédiaire et la densité de ces inclusions a générale-
Possibilité de refondre des alliages ment un fort impact sur l’endurance en fatigue.
✓
contenant des éléments volatils (N, Mn, Cu)
La refusion ESR est réputée améliorer la propreté inclusionnaire.
L’affinage du métal liquide par le laitier est très efficace pour élimi-
Capacité à éliminer des éléments volatils ner les macro-inclusions par dissolution dans le laitier.
✓
(H2, N2, CO, humidité…)
On observe également une amélioration significative de l’endu-
rance en fatigue (§ 2.5) liée à une très faible densité de méso-inclu-
Capacité à éliminer des éléments par sions et, dans une moindre mesure, une amélioration de la
✓
échange métal/laitier (S) micropropreté.
La figure 3 illustre l’effet bénéfique de la refusion sous laitier sur
Contrôle des éléments sensibles aux la propreté d’un acier faiblement allié.
réactions d’échange métal/laitier (Si, Al, ✓
Ti…)
100
Maı̂trise de la qualité de peau et du
✓
rendement matière
10
Densité (en nb / cm2)
0,01
Diminution des microségrégations ✓ 0 5 10 15 20 25 30
Diamètre équivalent des inclusions (microns)
Élimination de macro-inclusions ✓
Figure 3 – Distribution inclusionnaire d’un acier faiblement allié
Diminution de la densité de mesurée sur brut de solidification par la méthode des grands champs
✓ (surface analysée = 5 000 mm2) (AIR : élaboration aciérie à l’air ;
micro-inclusions
ESR : refusion sous laitier) (Crédit Aubert & Duval)
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Les réactions d’élimination des inclusions non métalliques augmentés, alors que la vitesse d’avancée du front de solidification
peuvent intervenir à toutes les interfaces du système (électrode/lai- est régulée en fonction de la fusion de l’électrode [5].
tier/lingot). Au niveau de l’interface électrode/laitier, la température La figure 4 illustre l’aspect macrographique d’un lingot brut de
est supérieure à la température de fusion de l’alliage et il se forme solidification pour un acier faiblement allié et un superalliage type
un film instable de métal liquide de quelques centaines de microns IN718 refondu sous laitier.
d’épaisseur.
Le tableau 4 regroupe les critères thermiques spécifiques à un
L’instabilité de ce film conduit à la formation de protubérances, procédé de refusion et leurs conséquences sur les structures de
puis de gouttes de métal liquide se détachant de l’extrémité de solidification [6] :
Q
l’électrode pour ensuite traverser le laitier et atteindre le puits
liquide du lingot. Cette interface constitue un site privilégié pour – amélioration de la compacité (réduction des porosités) ;
la redissolution ou la captation d’inclusions par le laitier. – structure dendritique fine (réduction des espacements
interdendritiques) ;
Ce mécanisme est également actif au cours de la chute des gout- – grains dendritiques principalement colonnaires avec présence
tes de métal liquide à travers le laitier. Les cinétiques d’élimination possible de quelques zones de grains équiaxes sur l’axe.
des inclusions dépendent des paramètres de refusion, du choix du
laitier utilisé, mais également du type d’inclusions présentes initia- & Simulations des conditions de refroidissement
lement dans l’électrode [1].
Les conditions de solidification de lingots conventionnels et de
Une part majoritaire des inclusions observées dans un lingot lingots ESR ont été comparées par modélisation pour un acier fai-
refondu sous laitier correspond généralement à de nouvelles inclu- blement allié.
sions de faibles tailles formées dans le puits liquide au cours de
Les simulations du procédé de coulée et de solidification des
son refroidissement. Par conséquent, le contrôle du transfert
lingots conventionnels ont été réalisées avec le logiciel
d’azote et d’oxygène au cours de la refusion est primordial pour la
THERCAST‚ [9] tandis que la refusion et la solidification des lin-
propreté inclusionnaire.
gots ESR ont été simulées avec le code SOLECS [10] (§ 4).
Certaines pratiques, comme l’inertage de la surface supérieure
Les résultats de ces simulations permettent d’évaluer le temps
du laitier et de l’électrode avec de l’argon, la désoxydation du laitier
local de solidification (TLS), les gradients thermiques et la vitesse
par ajout continu d’aluminium ou de calcium sont des pratiques
d’avancée du front de solidification pour chacun des procédés.
courantes [2].
La figure 5 représente les cartes de temps locaux de solidifica-
Remarque tion pour des lingots conventionnels et ESR. Le TLS augmente
Il faut cependant noter que le laitier est également le siège de avec la taille du lingot, mais à taille équivalente, les lingots ESR
réactions électrochimiques qui conduisent à un transfert d’oxy- présentent des TLS réduits par rapport aux lingots conventionnels.
gène vers le métal liquide [3].
& Tailles caractèristiques de la microstructure
De fait, la mesure de l’oxygène total n’est pas pertinente comme
indicateur de propreté pour un lingot refondu sous laitier car la Ces résultats permettent d’évaluer les dimensions caractéristi-
plupart des inclusions sont de faible taille (< 10 microns) et sans ques de la microstructure (espacements interdendritiques primai-
conséquence sur l’endurance en fatigue [4]. res et secondaires). À microstructure identique, la refusion ESR per-
met d’élaborer des lingots de taille supérieure, comme le montre la
figure 6.
2.2 Structures de solidification Ces résultats sont cohérents avec des mesures reportées par
Les structures de solidification dépendent principalement des Holzgruber [11] qui propose une équivalence entre un lingot
conditions thermiques locales au cours de leur formation. conventionnel de 350 mm de diamètre et un lingot ESR de
1 000 mm de diamètre, ce qui illustre l’intérêt de la refusion ESR
& Macrostructure pour affiner les microstructures.
Comparativement à la solidification d’un lingot coulé en source La réduction des tailles de structure de solidification a plusieurs
dans une lingotière en fonte, le procédé de refusion sous laitier conséquences bénéfiques. Elle permet de diminuer la perméabilité
permet d’accentuer les vitesses de solidification grâce à un refroi- de la zone pâteuse et donc le mouvement du métal liquide dans
dissement par eau. Les gradients thermiques sont fortement cette région, ce qui limite la ségrégation des éléments d’alliage à
a structure d’un lingot cylindrique conventionnel b structure d’un lingot ESR c structure d’un lingot ESR (515 mm
(430 mm de diamètre ; acier faiblement allié) (515 mm de diamètre ; acier faiblement allié) de diamètre ; superalliage base Ni IN718)
Figure 4 – Aspects macrographiques de lingots bruts de solidification (acier faiblement allié et superalliage base Ni) Attaque au réactif de Kalling
n 2 (Crédit Aubert & Duval)
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RECHERCHE
Contrôle électromagnétique
des interfaces libres Q
par Jacqueline ETAY
Directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique
Laboratoire SIMAP, CNRS Grenoble INP UGA, St.-Martin-d’Hères, France
et Yves FAUTRELLE
Professeur à l’institut national polytechnique de Grenoble
Laboratoire SIMAP, CNRS Grenoble INP UGA, St.-Martin-d’Hères, France
1. Objectif
Après avoir présenté les mécanismes fondamentaux de l’induction, nous passons en
revue les effets d’un champ magnétique sur le comportement des surfaces libres de
métal liquide, selon l’intensité et la fréquence du champ. D’abord, les divers aspects liés
aux champs alternatifs monofréquence sont présentés : lévitation électromagnétique et
formage de dôme statique, oscillation de dôme, instabilité, émulsification... Puis, les effets
d’un champ magnétique présentant plusieurs fréquences sont exploités pour accélérer les
transferts de masse dans un procédé de dépollution. Le cas d’un champ magnétique
continu suit. Bien que ce dernier soit généralement stabilisant, son application en coulée
sidérurgique de brame peut favoriser des oscillations de forte amplitude et de basse
fréquence.
Tous ces cas sont illustrés par des photographies produites par le groupe EPM du
laboratoire SIMAP.
2. Forces électromagnétiques
Dans ce paragraphe, les bases théoriques relatives aux forces électromagnétiques sont
rappelées. Le lecteur soucieux de théorie peut approfondir ces bases en se rapportant à
Moreau [1] ou Davidson [2]. Celui qui s’intéresse aux applications lira directement le
paragraphe 3.
2.1 Principe
Sous l’influence d’un champ électrique E, les électrons ou les ions de certains matériaux
sont mis en mouvement, engendrant ainsi une densité de courant électrique j mesurée en
p。イオエゥッョ@Z@。カイゥャ@RPQV
A/m2. La facilité avec laquelle les particules chargées circulent dans un volume élémen-
taire est considérée comme une propriété physique du matériau : c’est la conductivité
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RECHERCHE
Par convention, le champ électrique est la somme de deux µ = µ0 = 4 π × 107 (en unités SI)
champs :
En combinant les lois d’Ampère, d’Ohm et de Faraday, nous
un champ électrostatique Es donné par la loi de obtenons l’équation de l’induction :
Coulomb :
∂B 1 2
E s = − ∇V = ∇ × (u × B ) + ∇ B
∂t µ0σ
un champ électrique induit Ei par les variations tempo- C’est une équation classique de convection-diffusion, dont
relles du champ magnétique, donné par la loi de Faraday : nous allons voir qu’elle peut, dans les cas particuliers, dégénérer
sous des formes pratiques à manier.
∂B
∇ × Ei = − Le champ des vitesses est donné par l’équation de Navier-
∂t
Stokes dans laquelle la force électromagnétique j x B est
ajoutée :
Dans cette dernière, il est plus pratique d’introduire A, le vec-
teur potentiel du champ magnétique tel que ∇ × A = B . On peut ∂u ⎛ p⎞ j ×B
alors écrire l’équation précédente sous la forme : + (u ⋅ ∇ )u = − ∇ ⎜ ⎟ + ν∇2u +
∂t ⎝ ρ⎠ ρ
∂A
Ei = − avec r masse volumique du métal liquide (en kg · m-3) ;
∂t
L’énergie électromagnétique fournie au matériau par unité de n viscosité cinématique (cf. tableau 1) (en
temps et de volume est E · j ; elle est mesurée en W/m2 · s ou m2 · s-1) ;
bien en J/s. L’utilisation de la loi d’Ohm permet la décomposition p pression au point considéré (en Pa).
de cette énergie en deux parties :
À ces équations s’ajoutent les conditions initiales et aux
j2 limites.
, qui est toujours positive, c’est la partie de l’énergie
σ
dissipée sous forme de chaleur dans le matériau. En France, 2.3 Approximations
on l’appelle l’effet Joule ; D’après les définitions qui précédent, la solution aux problè-
mes de contrôle électromagnétique consiste à résoudre les
j · (u x B) = u · (j x B) qui peut être positive ou néga- équations différentielles régissant les évolutions temporelles et
tive, et qui représente le travail exercé par la force de spatiales des champs magnétiques (équation de l’induction) et
Laplace, j x B, sur le conducteur en mouvement. C’est de vitesse (équation de Navier-Stokes) avec les conditions initia-
l’énergie électromécanique. les et aux limites correspondant aux problèmes posés. En pra-
Le contrôle électromagnétique des métaux liquides utilise ces tique, résoudre de tels problèmes s’avère impossible. Des
deux types d’énergie. L’effet Joule sert à chauffer le métal, à le approximations sont donc introduites.
fondre et à en contrôler la température. La partie mécanique La première de ces approximations est celle qui consiste à
sert à en contrôler la pression interne et le mouvement. négliger l’effet de convection du champ magnétique par le
UR
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RECHERCHE
Q
nombre de Reynolds électromagnétique » et est valable sons de champ n’engendrent pas systématiquement la
pour les cas qui nous intéressent. L’équation de l’induction ainsi combinaison linéaire des effets mécaniques qu’ils induisent
simplifiée se réduit à une équation de diffusion instationnaire. séparément.
Ce sont les conditions aux limites – sources du champ, position
et dynamique des frontières séparant des domaines de
conductivités électriques différentes… – qui assurent le cou-
plage entre les parties électromagnétique et dynamique du pro-
3. Lévitation et formage
blème MHD. électromagnétique
Les forces électromagnétiques introduites dans l’équation de
Navier-Stokes sont dues à l’interaction entre un champ magné- 3.1 Lévitation électromagnétique
tique et une densité de courants électriques à l’intérieur du Le champ magnétique B est créé par un inducteur dans lequel
domaine conducteur de l’électricité. Comme indiqué par la loi circule un courant alternatif d’intensité I (en A), d’amplitude
d’Ohm, ces courants électriques ont principalement trois sour- maximale I0, pulsé à la fréquence f (en Hz).
ces, qui peuvent exister simultanément :
la 1re source est l’application d’une différence de poten- I = I0 cos (2πf ⋅ t )
tiel au moyen d’électrodes ( − ∇V ) ;
la 2e source est la variation temporelle du champ d’in- Les forces électromagnétiques j x B induites dans le métal
duction magnétique (- ∂A/∂t) ; liquide comportent une partie moyenne indépendante du temps
et une partie pulsée à 2f. Dans la gamme de fréquences moyen-
la 3e source est le déplacement du milieu conducteur nes et hautes, c’est-à-dire de quelques dizaines à quelques cen-
d’électricité dans un champ d’induction magnétique (u x B).
taines de kilohertz, et en raison de l’inertie du liquide, la partie
& D’un point de vue pratique, le premier cas intéresse peu le pulsée des forces électromagnétiques n’a pas d’effet significatif
contrôle de surfaces libres. En effet, les électrodes présentent sur la dynamique d’un bain de métal liquide. Cependant, la partie
des contacts matériels que nous cherchons à éviter. moyenne des forces électromagnétiques est responsable de
& Le deuxième cas est souvent appelé induction électro- divers phénomènes. D’une part, elle produit du brassage électro-
magnétique. Son application la plus connue est le chauffage et magnétique au cœur du bain. La vitesse caractéristique u de ce
le brassage électromagnétique mono ou polyphasé. brassage est proportionnelle à la vitesse d’Alfven :
Dans le cas où les sources de champ sont monophasées, les U A = B0 / µ0 ρ
effets sur un milieu conducteur de l’électricité varient avec l’in-
tensité et la fréquence du champ appliqué.
avec B0 intensité caractéristique du champ magné-
Les hautes fréquences présentent la particularité de confiner tique.
les courants électriques à la frontière du domaine conducteur
d’électricité. Ce phénomène est appelé effet de peau électro- D’autre part, elle est capable de compenser partiellement ou
magnétique. Plus la fréquence est élevée, plus la partie irrota- totalement les effets de la gravité. On parle alors de lévitation
tionnelle (c’est-à-dire la pression) des forces électromagnétiques ou de formage électromagnétique.
est importante par rapport à la partie rotationnelle de ces forces. La photo de la figure 1b illustre la lévitation d’une sphère de
Cette pression électromagnétique permet de former ou défor- nickel par un inducteur constitué de 6 spires et 2 contre-spires
mer, de guider sans contact des domaines fluides conducteurs parcourues par un courant d’intensité 300 A efficaces et d’une
de l’électricité. Ces forces font l’objet du paragraphe 3. fréquence de 300 kHz. Ce type de procédé est utilisé pour fabri-
Pour les fréquences intermédiaires, l’épaisseur de peau est quer des alliages métalliques ultrapurs et aussi pour mesurer les
suffisante pour que le cisaillement dû aux forces électromagnéti- propriétés thermophysiques d’alliages surfondus [3]. Les forces
ques puisse, par conservation de la masse, mettre tout le bain en électromagnétiques équilibrent alors les forces de gravité [4].
mouvement. Ainsi, on peut trouver l’ordre de grandeur du champ magnétique
nécessaire pour léviter une charge de dimension
Pour les fréquences de champ basses (de 1 à 20 Hz), le caractéristique :
temps de variation du champ des vitesses est du même ordre
de grandeur que celui du champ magnétique avec, comme
a = (3 ᐂ / 4 π )
1/ 3
conséquence, une variation de la pression électromagnétique
suffisamment lente pour engendrer des instabilités de surface.
Ces instabilités sont décrites dans le paragraphe 4. avec ᐂ volume de métal mis en lévitation :
US
Q
UT
Élaboration des métaux ferreux
(Réf. Internet 42367)
1– Coulée R
2– Laminage Réf. Internet page
Métallurgie du laminage à chaud des aciers. Application aux aciers faiblement alliés M7860 65
Laminage à chaud des produits plats sur train à bandes. Partie 1 M7940 87
Laminage à chaud des produits plats sur train à bandes. Partie 2 M7941 91
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Laminage à chaud
Théorie du laminage
par Pierre MONTMITONNET
Ingénieur de l’École Centrale de Paris
R
Docteur ès Sciences
Chargé de Recherche au Centre National de la Recherche Scientifique CNRS
Responsable adjoint de groupes de recherches au Centre de Mise en forme des Matériaux
(CEMEF) de l’École des Mines de Paris
1. Généralités................................................................................................. M 7 840 - 2
1.1 Principales grandeurs à calculer ................................................................ — 2
1.2 Diversité du laminage à chaud ................................................................... — 2
1.3 Équations à résoudre .................................................................................. — 3
1.4 Méthodes d’approche ................................................................................. — 4
2. Modèles empiriques ................................................................................ — 5
2.1 Établissement des modèles ........................................................................ — 5
2.2 Principaux modèles d’élargissement......................................................... — 5
2.3 Intérêt et limitations des formules d’élargissement ................................. — 6
2.4 Autres prédictions géométriques............................................................... — 6
3. Modèles d’effort et de couple .............................................................. — 7
3.1 Méthode des tranches et méthode de la borne supérieure ..................... — 7
3.2 Modèle de tranches : calcul de l’effort et du couple................................. — 9
3.3 Modèle de couple par la MBS .................................................................... — 11
4. Étude critique des résultats.................................................................. — 12
4.1 Présentation générale ................................................................................. — 12
4.2 Approche cinématique : méthode des lignes de glissement................... — 12
4.3 Mesure des contraintes............................................................................... — 13
4.4 Analyse de différentes opérations de laminage ....................................... — 14
5. Méthode des éléments finis .................................................................. — 16
5.1 Introduction.................................................................................................. — 16
5.2 Lois de comportement ................................................................................ — 16
5.3 Introduction du comportement dans les équations ................................. — 18
5.4 Approche stationnaire ou instationnaire ................................................... — 18
5.5 Quelques applications................................................................................. — 18
6. Conclusion ................................................................................................. — 21
Références bibliographiques ......................................................................... — 23
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 7 840 − 1
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R
à l’engagement et au dégagement ; extérieur, éventuellement amplifiés et contrôlés par arrosage ;
— un élargissement, a priori inconnu, qui s’accompagne d’une — refroidissement de la peau par contact avec les cylindres plus
forme convexe ou concave, mais non rectiligne, de la rive. froids ;
Tous ces défauts donnent lieu à des chutes (article Tôlerie fortes — source interne de chaleur due à la déformation plastique,
[M 7 920] dans ce traité), qui sont autant de coûts supplémentaires. . .
Quant au laminage en cannelures, outre les effets d’extrémités, donnant une puissance W = σ 0 ε .
c’est le problème du remplissage qui est posé, c’est-à-dire de la ■ Enfin, de la connaissance des paramètres précédemment décrits,
conformité du produit fini au modèle visé. on peut tirer d’autres conséquences, telle l’usure des cylindres. La loi
■ Les contraintes développées dans le matériau, qui sont dite d’Achard spécifie que la vitesse d’usure abrasive (ici exprimée
importantes à plus d’un titre : en épaisseur usée e ) vaut :
— contraintes de contact ; elles donnent, par intégration, le σn ⋅ vg
de
couple C de laminage (lié à la puissance P des moteurs par la relation --------- = k u -------------------
P = λC ω, λ > 1 représentant les pertes) et l’effort vertical de sépa- dt HV
ration F ; ce sont elles qui déterminent la déformation des cages, avec HV dureté Vickers de la peau des cylindres,
et surtout la flexion des cylindres, qui elle-même donne le profil
transversal en laminage à la plate ; elles ont aussi leur importance ku coefficient d’usure abrasive (il dépend de la nuance
pour l’usure des cylindres ; d’acier et des conditions de contact : lubrification,
— contraintes à cœur ; elles jouent aussi sur la qualité du produit : calamine...).
des contraintes compressives favoriseront la fermeture des Intégrée au long du temps, cette formule permet, si l’on
porosités ; des contraintes dépressives, au contraire, peuvent ouvrir connaît ku , de savoir au bout de combien de kilomètres de produit
des fissures internes ou des criques de surface. les cylindres doivent être changés. Il faut noter que cette analyse
devrait intégrer les autres modes d’usure présents en laminage à
chaud, essentiellement le faïençage, développement d’un réseau de
fissures superficielles qui dépend des contraintes thermoélastiques
induites par les cycles thermiques subis par la peau des cylindres.
Pour utiliser toutes les potentialités de la théorie, un modèle
complet se composera donc (figure 2) :
— d’un cœur mécanique résolvant les équations de la mécanique
pour un corps plastique (ou plus précisément viscoplastique),
donnant le champ de vitesse, la géométrie, les contraintes σ, la
.
déformation ε et la vitesse de déformation ε ;
— de modèles périphériques utilisant les résultats précédents :
• résolution de l’équation de la chaleur (donnant la
température T ),
• calcul des déformations élastiques des outils (laminoir et
cylindres) à partir des contraintes,
• prédiction de l’évolution des paramètres métallurgiques à
.
partir de ε , ε ,T et .
Ces divers modèles doivent être couplés, puisque :
— la température modifie les paramètres rhéologiques décrivant
le comportement de l’acier, donc l’écoulement, les déformations et
contraintes ; il en est de même de l’évolution structurale ;
— la déflexion des outillages modifie les conditions aux limites
géométriques du problème.
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M 7 840 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
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■ Diversité des matériaux : acier à haut ou à bas carbone, aciers 1.3 Équations à résoudre
spéciaux peu ou fortement alliés, aciers inoxydables, autant de
matériaux aux propriétés mécaniques très différentes, de structures
Elles, par contre, ne changent pas.
variées et présentant des susceptibilités différentes aux défauts, de
surface ou internes.
■ Infinie diversité des géométries : rapports de dimensions en 1.3.1 Équation d’équilibre
laminage à la plate (rapport largeur/épaisseur de l’ordre de 3 ou 4
en laminage de brames, atteignant 200 à 400 en sortie de finisseur C’est l’équation fondamentale de la dynamique, pour les milieux
de train à bande) ; variété des sections en laminage en cannelure, continus :
poutrelles, tubes... ∂σ xx ∂σ xy ∂σ xz
------------- + ------------- + ------------- = – ρ ( gx – γ x )
■ Diversité des outils : deux cylindres lisses en laminage à la plate, ∂x ∂y ∂z
deux cylindres cannelés pour blooms, billettes ou profilés, deux ou ∂σ x y ∂σ yy ∂σ yz
trois cylindres pour le laminage des barres, deux ou quatre cylindres ------------- + -------------- + ------------- = – ρ ( gy – γ y ) (1)
∂x ∂y ∂z
(les uns entraînés, les autres fous) pour les poutrelles, deux, trois ou
quatre cylindres en forme de tonneau pour le laminage-perçage et le ∂σ x z ∂σ yz ∂σ zz
------------- + ------------- + ------------- = – ρ ( gz – γ z )
laminage de tubes... ∂x ∂y ∂z
■ Diversité des conditions de laminage : vitesse (de moins de 1 m/s ou, sous la forme équivalente, plus usitée, du principe des puis-
jusqu’à 100 m/s), taux de réduction, température, lubrification ou sances virtuelles :
non. 3
.
Toutes ces opérations n’ont qu’un seul point en commun : ∀ v*,
Ω
∑ σ ij ⋅ ε *ij
dV =
∂Ω
T ⋅ v *dS (2)
l’entraînement du produit par des outils axisymétriques tournant i, j = 1
autour de leur axe, en vue de diminuer la section du produit. Mais
les conditions sont suffisamment différentes pour que seules les avec S surface,
méthodes les plus sophistiquées puissent prétendre couvrir tout le V volume,
champ du laminage à chaud. (on a ici négligé forces de masse et d’inertie, comme on le fait le
plus souvent dans les problèmes de mise en forme des métaux).
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Ω est le domaine de l’espace occupé par le produit, de frontière 1.3.5 Équations du comportement
extérieure ∂Ω, σ et T = σ · n représentent les contraintes réelles, et thermoélastique pour les outillages
.
cette égalité est vraie pour tout champ v * (dont dérive ε * ), dit
virtuel : il peut être différent du champ de vitesse réel, mais doit E Eν Eα
vérifier les conditions aux limites en vitesse, et être continûment σ = ------------ ε + ----------------------------------------- ( ε xx + ε yy + ε zz ) – ---------------- ( T – T 0 ) 1
1+ν (1 + ν )(1 – 2ν ) 1 – 2ν
différentiable. Cette équation exprime que la puissance apportée par
3
.
Ω
∑ σ ij ⋅ ε *ij dV . 1.3.6 Modèles structuraux divers
R
i, j = 1
Ils expriment l’endommagement, la taille de grain, la probabilité
de criques... en fonction des paramètres d’histoire thermomécanique
1.3.2 Équations rhéologiques vus avant.
= λ ------------ ∂z
∂T ∂T ∂T ∂T ∂ T 2 ∂ T 2 ∂ T2 différentes étapes de la réflexion sur la mécanique du laminage. Il
ρ c ---------- + v x ---------- + v y ---------- + v z ---------- th + ------------ + ------------ ne peut être question de traiter ici de tous les aspects du problème.
∂t ∂x ∂y ∂z ∂x 2 ∂y 2 2
. (4) Nous nous concentrerons sur le calcul de l’écoulement et des
+W ( x, y, z ) contraintes dans le métal ; nous omettrons les effets liés à l’élasticité
. des outillages, ou à la thermique hors emprise, malgré la grande
qui exprime que la chaleur créée par la déformation plastique ( W ) importance pratique de ces sujets.
en un point (x, y, z ) de l’espace en est évacuée par le mouvement
v ∂x
et par conduction -----------
∂ T 2
du point matériel échauffé ∂T - , le
x ---------- 2
∂x
∂T
reste ρ c ---------- servant à échauffer ce point de l’espace.
∂t
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M 7 840 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
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rayon du cylindre, réduction). Ces campagnes d’essais sont menées Les résultats sont donnés en termes d’élargissement absolu
soit sur un acier, soit sur un matériau de simulation (plomb, pâte ∆l = l2 – l1 , relatif ∆l/l1 ou encore par le coefficient d’élargissement
à modeler). Dans ce dernier cas, il faut bien avoir présent à l’esprit
l2
que des problèmes de similitude peuvent dégrader la prévision ln -------
quantitative [1]. Pour les mêmes raisons, l’extrapolation des résul- l1
S = ----------------------
- , qui exprime le rapport des déformations dans le sens
tats à des types de laminage autres que ceux sur lesquels ont été h1
établies les formules est hasardeuse, comme nous le montrerons ln ---------
h2
au paragraphe 2.3. travers et dans celui de l’épaisseur.
Les corrélations prennent l’aspect soit de formules simples, soit Quelques formules (2), (3), (4) et (5) ont été regroupées dans le
d’abaques. On préfèrera toujours ces derniers s’ils existent, car tableau 1, réinterprétées chacune sous deux formes différentes :
nous avons relevé de très nombreuses erreurs dans les formules,
— en fonction de paramètres décrivant la géométrie de l’emprise
y compris dans les articles originaux.
(largeur initiale l1 , épaisseur initiale h1 , longueur L et réduction r ) ;
L’essentiel des modèles empiriques, au sens strict, concerne l’élar- — en fonction de grandeurs directement connues du lamineur :
gissement en laminage à plat (brames, tôles ou bandes). La raison l1 , h1 , R (rayon des cylindres) et r.
en est simple : comme nous le verrons, on a su très tôt résoudre
L’origine expérimentale des formules a été, chaque fois que pos-
approximativement les équations en contraintes et calculer effort et
sible, précisée dans le tableau 2. Il est à noter que certains auteurs
couple de laminage. Le problème de l’écoulement du métal, donc
ont ultérieurement tenté d’améliorer, de généraliser leur formule, en
celui de l’élargissement, est resté rebelle très longtemps, et a donc
introduisant des paramètres supplémentaires. Par exemple Sparling
nécessité ces prévisions empiriques.
cherche à tenir compte de l’état de surface des cylindres en modulant
les valeurs de ses cinq constantes (tableau 3) :
R
–1 l1 h1
--------
–1 – 1/2 r 3/ 2
Siebel
l1
– 0,35 ------
L
r
------------------------
ln ( 1 – r )
– 0,35 ---------
h1
- ------------------------
ln ( 1 – r )
l1 l1 h1 0,5
1 1 1 1
Hill ------ exp – -------------- ------
- --- exp – -------------- --------
- --------- r – 0,5
2 2 2 L 2 2 2 h 1 R
(0)
(0)
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par Astrid PERLADE
Responsable du service « Metallurgy of ThermoMechanical Treatments »
ArcelorMittal Global R&D, Maizières-lès-Metz, France
et Thierry IUNG
Responsable du département « Metallurgy, Prospects and Manufacturing »
Expert
ArcelorMittal Global R&D, Maizières-lès-Metz, France
Note de l’éditeur
Cet article est la réédition actualisée de l’article M7860 intitulé « Métallurgie du laminage à
chaud » paru en 2000, rédigé par Pascal FABRÈGUE
Q uelle que soit leur utilisation finale, les produits sidérurgiques subissent,
au cours de leur fabrication, au moins une étape de mise en forme à
chaud, le plus souvent dissociée de la phase d’élaboration. La vocation initiale
de cette phase de mise en forme – le laminage – est l’obtention de caractéristi-
ques géométriques données. Des études menées depuis plus de quarante ans
par de nombreuses équipes (IRSID, McGill University, Sheffield University…)
ont montré qu’au cours du laminage (sous-entendu le réchauffage, le laminage
proprement dit et le refroidissement jusqu’à la température ambiante), la struc-
ture métallurgique de l’acier évolue en permanence. Ces travaux ont en outre
permis de cerner les phénomènes métallurgiques mis en jeu et de déterminer
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VU
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VV
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(
Ms = 565 − 600 1 − exp ( − 0,96 [C]) )
− 31 [Mn] − 13 [Si] − 10 [Cr ] − 8 [Ni] − 12 [Mo
o]
VW
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mWXVP
Micrographies électroniques
Micrographies optiques en transmission
R 20 µm 1 µm
a martensite en lattes
20 µm 0,2 µm
b martensite en plaquettes
5 µm 5 µm
5 µm 5 µm
VX
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paragraphes 3 et 4 comment ces particules, les précipités, jouent Sur ce type d’outil, les paramètres thermomécaniques moyens
un rôle important lors du laminage à chaud. sont les suivants :
Les principaux précipités sont formés par l’addition d’éléments – taux de réduction par passe assez faibles, classiquement com-
dits carburigènes ayant une forte affinité pour le carbone et pris entre 5 et 20 % ;
l’azote. Ces composés sont appelés carbures et nitrures alliés ou, – vitesses de déformation modérées, le plus souvent inférieures
par abus de langage, composés interstitiels. Les éléments usuels, à 50 s-1 ;
qui forment des carbures ou des nitrures, sont les métaux de tran- – temps interpasses au minimum de quelques secondes, mais ils
sition (Cr, Mo, Ti, V et Nb). Les éléments V, Ti et Nb forment tous peuvent atteindre quelques dizaines de secondes durant le transfert
des carbures et nitrures de structure cubique à faces centrées du entre les deux cages ;
type NaCl ; c’est sous cette forme cristallographique qu’ils sont pré- – en ce qui concerne les températures de laminage, elles sont
sents dans les aciers. Les composés interstitiels de molybdène sont comprises entre 1 200 C et 600 C, cette dernière valeur dépendant
du type Mo2C et Mo2N. Les carbures de chrome qui se trouvent le essentiellement du type de produit visé.
plus souvent dans les aciers sont le carbure Cr23C6 de structure
R
cubique à faces centrées, et le carbure Cr7C3 de structure hexago-
nale. Des informations détaillées relatives aux propriétés physiques 2.2 Tôles à chaud
et chimiques de ces composés et à leur structure cristalline sont
décrites dans l’ouvrage [2]. La gamme d’épaisseur des tôles à chaud s’étend de 1 à 25 mm.
Nota : Dans les aciers fortement alliés, il est également possible de former des précipi- Contrairement au cas des tôles fortes, le laminage à chaud ne
tés intermétalliques. Nous ne décrivons pas la métallurgie du laminage à chaud de ces constitue pas nécessairement la dernière étape de fabrication du
aciers dans cet article, mais l’auteur pourra se référer au traité StrukturBericht [3] pour produit. L’éventail des propriétés finales visées en sortie est donc
plus de détails.
très large ; on pourra rechercher, dans certains cas, de hautes carac-
Ces carbures et nitrures forment entre eux une série continue de téristiques mécaniques (Re et Rm) avec des contraintes faibles en
solutions solides de sorte que, dans un acier contenant à la fois du termes de ductilité, ou, à l’inverse, des caractéristiques mécaniques
carbone et de l’azote, les composés qui apparaissent sont plutôt « douces », des produits présentant de bonnes aptitudes à
des carbonitrures. De plus, si plusieurs éléments carburigènes l’emboutissabilité, etc. L’obtention de l’épaisseur désirée est essen-
sont ajoutés ensemble à l’acier, il s’agira le plus souvent de carbo- tielle de même qu’un niveau satisfaisant de planéité.
nitrures mixtes, M(C, N) où M représente un mélange des différents
éléments carburigènes en addition. 2.2.1 Train à bandes conventionnel
L’outil dédié au laminage des tôles à chaud est le train à bandes
(figure 5). Il est divisé en cinq zones principales ayant des rôles
métallurgiques distincts :
2. Quels outils – le four de réchauffage (ou four à brames) pour l’austénitisation
pour quels types et la remise en solution des précipités ;
– le train dégrossisseur constitué soit d’une cage réversible soit
de produits d’une série de quelques cages, son rôle est d’affiner la structure
austénitique ;
– le train finisseur en sortie de la table d’attente et constitué de 6
à 7 cages – distantes de quelques mètres – dans lesquelles la tôle
Dans ce paragraphe, nous présentons les principaux outils sidé- est prise simultanément, il est chargé de produire une tôle d’épais-
rurgiques dédiés à la phase de mise en forme à chaud, en précisant seur donnée et de « préparer » la structure austénitique avant la
simultanément les paramètres thermomécaniques (températures, transformation allotropique ;
taux de déformation, vitesses de déformation) et l’ordre de gran- – la table de sortie, zone dans laquelle on contrôle tout ou par-
deur des « temps interpasses » qui les caractérisent. tie de la transformation g /a. La complexité et la flexibilité des
outils d’arrosage qui la composent permettent de réaliser des
refroidissements plus ou moins complexes, intégrant des phases
2.1 Tôles fortes de refroidissement à l’air, à l’eau ou toutes combinaisons des
deux ;
La gamme d’épaisseurs caractéristiques des tôles fortes – la bobineuse, étape ultime du laminage au cours de laquelle on
s’étend de 8 à 100 mm. On distingue deux grandes classes de cherchera à contrôler la précipitation et, dans certains cas, à termi-
produits qui sont les tôles à tubes (pour la fabrication des gros ner la transformation de phases.
tubes soudés) et les plaques largement utilisées en construction
mécanique. En première approche, nous pouvons dire que les En termes de paramètres thermomécaniques du laminage pro-
tôles fortes doivent présenter des caractéristiques de traction et prement dit, les données moyennes sont les suivantes :
surtout de résilience assez élevées, ainsi que de bonnes proprié- – taux de réduction compris entre 5 et 40 % ;
tés de résistance à la corrosion, plus particulièrement pour les – vitesses de déformation pouvant atteindre 300 à 500 s-1 en sor-
applications de type « tubes ». Une bonne planéité est souvent tie du train finisseur suivant l’épaisseur finale du produit ;
requise mais, par opposition aux tôles à chaud, la qualité des
– températures situées entre 1 100 C et 800 C ;
états de surface et la précision dimensionnelle en épaisseur ne
sont pas aussi critiques. – en ce qui concerne les temps interpasses, il est nécessaire de
distinguer le train dégrossisseur où ils sont de l’ordre de 5 à 10 s,
L’outil dédié à la mise en forme de ces produits est le quarto. Il du train finisseur où des valeurs comprises entre quelques secon-
est classiquement composé d’un four de réchauffage, de deux des (intercage F1/F2) et la demi-seconde (intercage F6/F7) sont clas-
cages de laminoir réversibles dont l’une est utilisée pour la mise à siquement constatées.
largeur et pour le dégrossissage à haute température, et la seconde
consacrée à la mise à épaisseur et à la « préparation » de la struc- 2.2.2 Train à bandes compact
ture austénitique avant transformation allotropique. En sortie de la
seconde cage, plusieurs types de refroidissement sont possibles Le train à bandes compact est une version plus courte du train à
suivant l’installation industrielle : refroidissement naturel, refroidis- bandes conventionnel, avec une longueur totale d’environ 300 m.
sement accéléré voire trempe… Il est composé d’une seule cage dégrossisseuse, d’un coilbox
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F6 F4 F2
B5 B4 B2 B1 F7 F5 F3 F1 Rech 1 R6 R4 R3 R2 R1 E1
1 2 3
« Edger »
Cisaille
R
Table de sortie Réchauffage Table
Finisseur Dégrossisseur Four à brames
et bobineuses de rives d’attente
Figure 5 – Vue générale d’un train à bandes de grande capacité (ArcelorMittal à Fos-sur-Mer)
WP
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R
1. Définitions et produits obtenus par laminage ................................. M 7 900 - 2
1.1 Laminage à chaud........................................................................................ — 2
1.2 Parachèvements........................................................................................... — 2
1.3 Forgeabilité .................................................................................................. — 3
1.3.1 Définition ............................................................................................. — 3
1.3.2 Essai de traction.................................................................................. — 3
1.4 Produits obtenus par laminage .................................................................. — 3
2. Théorie du laminage................................................................................ — 5
2.1 Notations ...................................................................................................... — 5
2.2 Pression (ou écrasement) ........................................................................... — 5
2.2.1 Définitions ........................................................................................... — 5
2.2.2 Diamètre des cylindres et angle d’attaque ....................................... — 5
2.2.3 Calcul de l’angle d’attaque................................................................. — 5
2.2.4 Dureté du métal .................................................................................. — 6
2.2.5 Nuance et état de surface des cylindres ........................................... — 6
2.2.6 Vitesse des cylindres .......................................................................... — 6
2.3 Élargissement .............................................................................................. — 6
2.3.1 Définitions ........................................................................................... — 6
2.3.2 Diamètre des cylindres....................................................................... — 6
2.3.3 Pression ............................................................................................... — 7
2.3.4 Vitesse de laminage............................................................................ — 7
2.3.5 Nature des cylindres........................................................................... — 7
2.3.6 Section du produit .............................................................................. — 7
2.3.7 Nuance des aciers et température de laminage .............................. — 7
2.3.8 Forme des bords libres ...................................................................... — 7
2.4 Allongement................................................................................................. — 8
2.4.1 Coefficient d’allongement .................................................................. — 8
2.4.2 Pourcentage d’allongement............................................................... — 8
2.4.3 Pression ............................................................................................... — 8
2.4.4 Autres facteurs.................................................................................... — 8
2.5 Déformation du métal ................................................................................. — 8
2.5.1 Déformation dans le sens longitudinal............................................. — 8
2.5.2 Déformation dans le sens transversal .............................................. — 9
2.5.3 Défauts aggravés par le laminage..................................................... — 9
2.5.4 Défauts de surface provenant du laminage ..................................... — 9
2.6 Vitesse de laminage .................................................................................... — 9
2.6.1 Conservation du débit ........................................................................ — 9
2.6.2 Vitesse de sortie réelle ....................................................................... — 10
2.6.3 Vitesse de sortie pratique................................................................... — 10
2.7 Application au calibrage d’un train continu .............................................. — 10
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. M 7 904
p。イオエゥッョ@Z@ュ。イウ@RPPS
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— M 7 903 - Laminage des produits longs : cylindres, calibrage, défauts et données écono-
miques ;
— Doc. M 7 904 - Laminage des produits longs.
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R
1. Cages de laminoirs .................................................................................. M 7 901 - 2
1.1 Types de cages ............................................................................................ — 2
1.1.1 Cage horizontale, verticale ou oblique ............................................. — 2
1.1.2 Cage trio .............................................................................................. — 2
1.1.3 Cages universelles.............................................................................. — 2
1.1.4 Cages Kocks ........................................................................................ — 3
1.1.5 Cage planétaire................................................................................... — 4
1.2 Conception des cages utilisées pour le laminage .................................... — 4
1.2.1 Construction générale........................................................................ — 4
1.2.2 Éléments des cages conventionnelles.............................................. — 5
1.2.3 Conception des cages des blocs ....................................................... — 6
2. Disposition des trains............................................................................. — 8
Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. M 7 904
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1. Cages de laminoirs
La cage est l’élément de base constituant un train de laminoir.
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1. Fabrication des demi-produits et des gros produits...................... M 7 902 - 2
1.1 Coulée continue ........................................................................................... — 2
1.2 Limite d’utilisation de la coulée continue.................................................. — 2
1.3 Voie lingot .................................................................................................... — 2
1.4 Fours pits...................................................................................................... — 3
1.5 Blooming ...................................................................................................... — 5
1.6 Trains à blooms et à billettes ...................................................................... — 6
1.7 Équipements de sortie. Refroidissoirs ....................................................... — 7
1.8 Automatisme et suivi de produit................................................................ — 7
1.9 Parachèvement ............................................................................................ — 8
1.10 Planification.................................................................................................. — 9
2. Laminage des produits finis.................................................................. — 9
2.1 Fours de réchauffage................................................................................... — 9
2.2 Trains à barres moyennes........................................................................... — 13
2.3 Train à fil ....................................................................................................... — 17
2.4 Train à fer marchand ................................................................................... — 19
2.5 Structure hiérarchique des automatismes ................................................ — 20
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 7 904
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1. Fabrication 100
Évolution de la
coulée continue (%)
des demi-produits 80
et des gros produits 60
40
20
1.1 Coulée continue 0
1970 1975 1980 1985 1990 1996 2000
La figure 1 montre l’évolution du pourcentage d’acier coulé en Année
Monde
continu en France et dans le monde à la fin du XXe siècle. France
R
On peut voir que la proportion d’acier coulé en continu dans le
monde avoisine les 70 %, alors qu’elle atteint 95 % en France. Figure 1 – Évolution de la coulée continue en France
L’implantation idéale est celle où le train finisseur reçoit direc- et dans le monde
tement de la coulée continue, le demi-produit à la section
employée à la première cage. C’est le cas des usines monoproduit.
L’avantage est alors maximal. Cela permet en effet de : C’est notamment le cas lorsque l’aciérie alimente plusieurs trains
— limiter les investissements (plus de halle de coulée, de démou- avec des sections différentes, ou lorsque l’usine fabrique des pro-
lage, de fours pits, de laminoir dégrossisseur) ; duits dont la section dépasse les capacités dimensionnelles de la
coulée continue.
— limiter les coûts d’exploitation correspondant à ces ateliers
tout en améliorant le rendement métal en supprimant quasiment le Il existe aussi des produits (par exemple, les billes de roule-
masselottage. Les coulées pouvant être effectuées en séquence. ments) qui nécessitent encore une solidification en voie lingot pour
obtenir une qualité interne satisfaisante.
Dans certains cas, l’enfournement à chaud est possible, ce qui
réduit un poste important des dépenses du laminoir finisseur.
Fours pits
Chaise
L
Blooming Refroidissoir 1
Cage de
1 100 mm
Ripeurs
Cisaille
15 MN
Scarfing
Four à
longerons
Scie Scie 650 °C
Refroidissoir Refroidissoir
mobile fixe
retourneur 2 retourneur 3
Augets Augets
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M 7 902 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
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R
la Première Guerre mondiale sous forme d’une cellule parallé-
lépipédique chauffée par une flamme en U qui reste le schéma
classique des fours actuels. Ce four comportait alors un récupé-
rateur à poteries et était alimenté avec pratiquement le seul
combustible disponible qui était le gaz de gazogène. Figure 3 – Coupe schématique d’un four pit
Actuellement, on peut dire que depuis la Seconde Guerre mon-
diale le principe n’a pas beaucoup changé, mais de grosses amé-
liorations ont été apportées par le développement des installations
métalliques de récupérations de chaleur des fumées permettant de
travailler avec de l’air pulsé contrôlable, amenant une bien meil-
leure régulation que l’on ne pouvait obtenir auparavant avec des Couvercle
brûleurs à air induit (cas des récupérateurs céramiques peu
étanches).
Ne coexistent actuellement que trois types classiques de fours
pits :
— le four rectangulaire one way (figure 3) alimenté par un seul
brûleur à air pulsé équipé de récupérateurs métalliques sur l’air et
éventuellement sur le gaz, donnant une flamme en U par une Résistor
reprise des fumées sous le brûleur ;
— le four two way a deux brûleurs en diagonale qui favorisent
un mouvement de rotation des fumées dans le plan horizontal, ce
qui améliore le brassage dans la cellule et entraîne une meilleure
homogénéité de température des produits ;
— les fours « elpits » (§ 1.4.2).
1.4.3 Cycle thermique La cellule proprement dite a la forme d’un parallélépipède rec-
tangle allongé (3 m × 6 m). La profondeur est telle qu’une chambre
La cellule venant d’être chargée avec des lingots froids ou d’environ 2 m de hauteur est laissée libre au-dessus de la tête des
chauds (en moyenne la proportion de lingots froids est proche de lingots et permet à la flamme, sensiblement centrée sur cette
10 %) est chauffée à débit calorifique maximal, pour remonter la chambre, de se développer sans toucher les têtes de lingots, ce qui
température des murs et, bien entendu, pour chauffer les produits. pourrait entraîner des brûlures localisées.
Cette période de pleine chauffe est généralement conduite Cette chambre est fermée par un couvercle coulissant pour le
jusqu’à ce que la température, considérée comme repère de l’état chargement et le déchargement des lingots (figure 5). L’étanchéité
thermique, atteigne une valeur de consigne choisie en fonction de de l’enceinte est réalisée par différents dispositifs dont le plus
la taille ou de la nuance de l’acier à réchauffer. courant est le joint de sable avec couteaux plongeants.
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R 1.4.6 Régulations
Les fours pits sont groupés par batteries pouvant aller jusqu’à
plusieurs dizaines de cellules. Il est nécessaire que chaque four soit
équipé d’un certain nombre de régulations rendant son fonction-
nement régulier et reproductible.
On trouve généralement sur une installation de fours pits les
régulations suivantes :
— une régulation de température : son but est de limiter la tem-
pérature d’un point considéré comme reflet de la température des
lingots évitant ainsi leur surchauffe entraînant la fusion de l’oxyde
et la détérioration des réfractaires. En général, c’est cette régulation
qui agit sur le débit de gaz de l’installation ;
— une régulation de combustion : elle consiste dans le maintien
du rapport constant des quantités d’air et de combustible quand le
débit calorifique varie. On est ainsi assuré d’avoir toujours une
bonne combustion donc un bon rendement thermique et une
atmosphère convenable réduisant au mieux la perte au feu. Éven-
tuellement, l’installation peut comporter, dans le cas d’utilisation
simultanée de plusieurs combustibles, une régulation du rapport
des puissances calorifiques de chacun d’eux ;
— une régulation de pression : cette atmosphère la moins oxy-
Figure 5 – Four pit. Sortie d’un lingot dante possible obtenue par la régulation de combustion ne peut être
obtenue que s’il n’y a pas d’entrée d’air extérieur (froid de surcroît),
et il est donc nécessaire de maintenir dans tout le four une légère
surpression quel que soit le régime de l’installation (compromis
entre les entrées d’air et le soufflage des joints de sable ∆p = 20 à
Le brûleur centré sur la partie supérieure est alimenté par divers 30 Pa) ;
gaz de cokerie, gaz naturel ou fioul lourd. — une régulation de la teneur en oxygène des fumées aux
On tend de plus en plus, actuellement, à concevoir des brûleurs carneaux : elle permet, soit d’éviter la régulation de combustion
à impulsion variable au cours du chauffage. En effet, si durant la classique, soit éventuellement de l’affiner. En effet, en opérant avec
période de chauffage où la quantité de gaz et d’air est très impor- un rapport air-combustible constant, il se peut qu’entre deux
tante entraînant une flamme bien adaptée au four, il n’en est pas réglages de consigne le pouvoir calorifique du combustible évolue,
de même pendant la période de soaking où les débits largement entraînant une modification de la composition des fumées, ce qui
divisés ne sont plus capables de faire recirculer intensément les peut accroître la quantité de calamine formée ou au contraire
fumées, comme l’exigerait une homogénéisation de températures entraîne la destruction des récupérateurs métalliques par
de la cellule. Pour éviter cela, on fait marcher le brûleur en combustion in situ.
tout-ou-rien pendant de courtes durées. On module l’apport de Malgré cette automatisation, le paramètre le plus important à
chaleur par la durée des arrêts entre deux périodes de chauffe. maîtriser est bien entendu le temps minimal de chauffage pour
Cette technologie tend à se répandre sur les autres types de fours. obtenir le « bon à laminer ». Or, on peut dire qu’actuellement il
Elle est particulièrement indiquée, lorsque le four est équipé de n’existe pas de réponse universelle permettant de l’obtenir. C’est
brûleurs radiants et que ces derniers fonctionnent souvent en l’expérience de chaque usine, pour chaque nuance qui fixe les
sous-régime. conditions de réchauffage et de temps de maintien.
Avec les moyens informatiques actuels, il est maintenant pos-
1.4.5 Récupérateurs sible de construire des systèmes de conduite très sophistiqués, qui
prennent en compte tous ces paramètres.
Les fumées issues du four, et particulièrement en fin d’égalisa-
tion, sont très chaudes (1 150 à 1 180 oC). Si elles sont rejetées
directement à l’atmosphère le rendement thermique de l’installa- 1.4.7 Capacité des fours pits
tion devient catastrophique, aussi est-il nécessaire de récupérer
cette énergie dans des échangeurs. Ce problème est d’autant plus La capacité des fours pits s’exprime d’abord en fonction du
crucial que le pouvoir calorifique du gaz est bas et donne des tem- nombre de lingots contenu. L’idéal étant de pouvoir accueillir une
pératures de flamme basses. Ces récupérateurs, qui historique- coulée ou une demi-coulée dans chaque four.
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M 7 902 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
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1. Cylindres et outillages............................................................................ M 7 903 - 2
1.1 Cylindres....................................................................................................... — 2
1.2 Galets............................................................................................................ — 2
1.3 Frettes en carbure de tungstène................................................................. — 2
1.4 Sollicitations subies par les cylindres et les galets................................... — 2
1.5 Guides........................................................................................................... — 3
1.6 Refroidissement des cylindres et galets .................................................... — 3
2. Calibrage .................................................................................................... — 4
2.1 Laminage de plats en cannelures ouvertes............................................... — 4
2.2 Écoulement du métal en cannelure ........................................................... — 4
2.3 Définitions .................................................................................................... — 5
2.4 Cannelures ................................................................................................... — 6
3. Défauts sur les produits laminés......................................................... — 12
3.1 Défauts dus à un mauvais réglage du train............................................... — 12
3.2 Défauts apparaissant pendant le laminage ............................................... — 15
3.3 Défauts provenant des lingots.................................................................... — 16
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 7 904
’état de surface des cylindres joue un rôle important car il garantit en partie
L la qualité des produits. Par ailleurs, le laminage en cannelure, qui impose
au produit des transformations internes complexes, doit être convenablement
conduit et fait appel aux compétences du lamineur et du calibreur.
Les défauts de surface observés sur les produits laminés apparaissent au
cours du laminage ou proviennent soit d’un mauvais réglage du train, soit des
lingots. Pour éviter la transmission de ces défauts au train à fil, les billettes sont
contrôlées et réparées si nécessaire en parachèvement.
Cet article précise les sollicitations subies par les cylindres et les outillages.
Il présente ensuite les différentes cannelures et expose enfin les défauts
rencontrés sur les produits et les moyens d’y remédier.
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 7 903 − 1
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1. Cylindres et outillages
1.1 Cylindres
Le choix du cylindre doit répondre aux exigences suivantes :
— une résistance à la rupture suffisante pour supporter les
efforts de laminage ;
— une tenue suffisante de l’état de surface ;
— une résistance à l’usure aussi grande que possible, avec la
contrainte que le cylindre doit pouvoir être réusiné.
R
D’une façon schématique, on peut dire que l’acier, plus résistant
que la fonte, sera utilisé pour les gros trains ou les cages dégros-
sisseuses à fortes pressions.
La fonte plus fragile, mais plus résistante à l’usure, sera utilisée
pour les trains intermédiaires et les cages finisseuses.
Là où cela est possible, on utilisera des fontes GS (graphite Figure 1 – Galets de laminage en carbure de tungstène
sphéroïdal) dans les dégrossisseurs, car elles résistent mieux aux
chocs thermiques en conservant un aspect de surface régulier. Les
cylindres en fonte à trempe indéfinie équiperont les trains intermé-
diaires ou les finisseurs de moyennes sections, ceux en fonte à
trempe nette seront réservés aux petites sections dans les trains
finisseurs.
L’état de surface des cylindres, quelles que soient leurs positions
dans le train, joue un rôle de plus en plus grand. Certains clients
ne tolèrent déjà plus, dans certains cas, de défauts de surface de
plus de 3/100e de mm de profondeur. Il faut insister sur la qualité
du dispositif de refroidissement des cannelures et le changement
de cannelures dès que la fatigue thermique du cylindre apparaît.
Un cylindre faïencé est un cylindre perdu.
1.2 Galets
Dans les années 1960, avec l’augmentation des vitesses de lami-
nage, il s’est avéré nécessaire de trouver des matériaux de lami-
nage très résistants à l’usure. Les recherches ont conduit à la
réalisation de galets en carbure de tungstène (figure 1). Figure 2 – Frettes en carbure de tungstène
Le liant est traditionnellement du cobalt, mais l’on peut y ajouter
du nickel si des problèmes de corrosion se posent, notamment
dans le cas où l’eau de refroidissement peut avoir un pH infé-
rieur 7. 1.4 Sollicitations subies par les cylindres
Comme pour les cylindres traditionnels, la fatigue thermique est et les galets
le fléau des galets en carbure. C’est elle qui est à l’origine des fis-
sures qui, combinée à l’abrasion et à la corrosion, réduit la durée Pour satisfaire aux exigences de qualité et de productivité, les
de vie des cannelures. cylindres et les galets, subissent des sollicitations auxquelles ils
Pour lutter contre ces phénomènes, il faut veiller à refroidir cor- doivent résister.
rectement, à éviter les surcharges qui facilitent la propagation des
fissures et à sélectionner la nuance de carbure approprié. Dans le
cas où l’eau peut être acide, on devra avoir recours à des nuances 1.4.1 Contraintes mécaniques internes
au nickel que l’on peut utiliser jusqu’à pH 5.
Enfin, il est indispensable de réaliser correctement les rectifi- Les cylindres de travail à chaud doivent être précontraints en
cations et, en particulier, d’éliminer complètement les fissures compression en surface, pour s’opposer aux sollicitations de lami-
avant le remontage suivant. Il ne faudra pas négliger l’importance nage. Cette précontrainte est obtenue par le procédé de fabrication
du choix de la machine, ni des meules. du cylindre.
Les cylindres de laminoir étant des pièces mécaniques chères, Au cours du déroulement du cycle de laminage, les cylindres
en raison des traitements thermiques qu’ils subissent et de l’usi- subissent des efforts mécaniques tels que la flexion, la torsion et
nage soigné qu’ils nécessitent, on a été tenté par l’utilisation de le cisaillement. Pour connaître la sollicitation mécanique réelle, il
frettes en carbures rapportées. faut superposer à ces contraintes, les sollicitations thermiques et
les contraintes internes.
Techniquement le procédé est au point, néanmoins la mise en
œuvre est freinée par le coût des pièces et le montant global de Enfin, les cylindres sont également soumis à des chocs, lors de
l’investissement à réaliser (figure 2). l’engagement du produit.
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2.1.2 Refoulement
R 107 × 79
A = ------------------------ = 1,143
86 × 86
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Tôlerie forte
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Ancien Chef du Service de la Tôlerie à la Société Lorraine-Escaut USINOR Longwy
Ancien Directeur Industriel de la Tôlerie d'USINOR Dunkerque
a tôlerie forte met en jeu des techniques complexes basées sur des études
L scientifiques utilisant les lois fondamentales de la physique. Sa diversité et
sa qualité reposent sur un personnel doté de compétences dans l’utilisation de
technologies de pointe et de méthodes de gestion performantes.
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s’expliquent en considérant le schéma d’une passe de laminage
1.2 Domaines d'emploi (figure 1) :
— une ébauche d'épaisseur E0 est introduite entre les cylindres
écartés à vide de la valeur V ;
La plaque est utilisée dans toutes les branches de l’industrie : — le métal a une caractéristique plastique qui est fonction de
— chaudronnerie, ponts, charpentes métalliques, réservoirs, son analyse, de sa température, de son état d'écrouissage : c'est la
chaudières, etc. ; courbe Cp ;
— construction navale ; — l'ensemble du laminoir va réagir comme un ressort, les
— plates-formes de forage ou d'exploitation de produits montants s’allongent, les cylindres s'aplatissent et fléchissent, les
pétroliers en mer ; vis de pression se compriment : c'est la courbe Ce , caractéristique
— gazoducs ou oléoducs, sur terre ou immergés ; élastique du laminoir considéré ;
— mécanosoudure. — l'intersection de Cp et Ce , P, est le point de fonctionnement
du laminoir pour la passe en cours, l'épaisseur de sortie sera E, le
segment VE est le cédage, F la force obtenue ;
— une petite variation de température du métal va modifier Cp
1.3 Exigences de la clientèle qui devient C p′ et l'épaisseur E ′ est celle constatée dans cette
zone ; il y a donc des épaisseurs différentes dans la même plaque ;
— sous la force F, les cylindres ont fléchi et l'épaisseur dans
Pour alléger les ouvrages, les constructeurs s’orientent vers des l'axe est supérieure à celle en rives, cette surépaisseur médiane
nuances de résistance à la rupture et de limite d’élasticité très entraîne une masse parasite.
élevées, assorties d’un niveau ductile le plus haut possible et d’un
bon allongement. Certains produits (tubes pour le transport des Le cédage atteint plusieurs millimètres. La détermination de V
gaz) doivent, de plus, résister à la fissuration par l’hydrogène (HIC : est donc un élément déterminant pour obtenir la cote visée.
hydrogen included cracking et SCC : stress corrosion cracking ). Les normes accordent des tolérances : une épaisseur minimale,
La généralisation des assemblages par soudure impose des une épaisseur maximale (en rives) et une surmasse maximale.
aciers peu chargés en carbone et en éléments d’alliage, surtout
dans le cas où ces opérations sont réalisées par grand froid.
1.5.3 Tolérances de planage
Le profil d’épaisseur doit être régulier, seules des variations de
quelques dixièmes de millimètre sont tolérées.
Sous l’action de la force F (8 × 107 à 108 N dans les cages
L’état de surface doit être excellent, exempt de défauts et modernes), le profil actif des cylindres de travail s’infléchit. L’usure
souvent protégé par une fine couche de peinture. et l’état thermique du cylindre jouent également sur ce profil.
L’absence de défauts internes est contrôlée.
Le format commandé est celui qui donnera au client les pertes
minimales à sa mise en œuvre, les quelques formats dits standards
étant destinés au négoce.
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Si une ébauche est plane après une passe, elle restera plane si
la déformée des cylindres conserve un profil affine de la
précédente au cours de la passe suivante, c’est-à-dire si toutes les
fibres transversales subissent la même déformation.
Si les fibres axiales subissent une déformation plus importante
que celles des rives, la tôle sera pochée (centre long).
Si les fibres axiales subissent une déformation moins importante
que celle des rives, la tôle sera voilée en rives (rives longues).
Le planage à chaud corrige de petites ondulations mais les
tensions introduites à ce niveau peuvent se libérer au cours du
refroidissement et la tôle voiler à nouveau.
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Les normes donnent la valeur tolérée de la flèche mesurée en
plaçant une règle sur la plaque posée sur une surface plane.
1.6 Conclusion
La fabrication de la tôle forte se caractérise par :
— l'importance et la puissance des outils de production
correspondant à des investissements considérables ;
— la diversité des qualités, des dimensions, des caractéristiques,
la variété des cycles de fabrication, les divers parachèvements, Figure 2 – Transformation d’une brame en tôle forte
entraînant un travail sur mesure bien caractéristique de ce produit ;
— l'enchaînement des opérations et la précision recherchée, leur Le terme anglo-saxon yield est le rendement en pour-cent de
diversité, la gestion des stocks en cours et des parcs nécessitant bon métal obtenu ; il varie comme l’inverse de la mise au mille.
une organisation poussée dans le détail permettant le suivi et le
contrôle des commandes jusqu'à la livraison chez le client. La mise au mille de laminage résulte des facteurs suivants.
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2.2.4 Prise d'échantillons pour essais Dans le cas du laminage à température contrôlée, les objectifs
ci-avant sont complétés d’une contrainte supplémentaire, le respect
Dans le cas de prélèvements par lot à une seule extrémité, on d’une loi d’évolution de la température et de l’épaisseur afin de
peut ne rien prévoir a priori. conférer au métal des caractéristiques améliorées par un traitement
thermomécanique.
Dans le cas de prélèvements tête et pied par feuille laminée, il
faut majorer la longueur nette de la dimension des échantillons. La décision des opérations de conduite nécessite la connais-
sance ou l’estimation à chaque instant du laminage :
— de l'état géométrique, thermique et structural du produit ;
2.2.5 Précision sur la masse du demi-produit — des contraintes engendrées dans le laminoir par l'application
d'une consigne de serrage et par la vitesse des moteurs ;
La variation moyenne de la masse réelle de la brame par rapport — du résultat de la passe sur la forme (dimensions et tempé-
à la masse visée est caractérisée par un écart-type variant de 1 rature du produit).
Tableau 1 – Calcul de la mise au mille pour la fabrication Pour une géométrie de laminoir donnée, la déformation
d’une tôle de 2 500 × 2 500 × 15 mm élastique des cylindres est déterminée par la courbe de répartition
de la force sur la largeur de la tôle. Les imperfections mécaniques,
Pertes telles que les défauts de parallélisme entre les cylindres,
moyennes Écart-type perturbent évidemment les opérations et sont à éviter le plus
Variance possible.
Facteurs de pertes % de la % de la masse
masse de la tôle L’étude théorique de ce phénomène conduit à des équations que
de la tôle l’on peut résoudre en formulant certaines hypothèses
simplificatrices qui se sont révélées en accord avec les résultats
Perte au feu...................... 1,8 expérimentaux :
Chutes de rives ................ 4,8 0,5 0,25
Chutes d’extrémité .......... 3,5 0,7 0,49 — l'ensemble formé par un cylindre de travail et le cylindre de
soutien qui lui est associé est une poutre unique cylindrique sur
Précision sur la masse du
demi-produit .................... 1,5 2,25 appuis simples ;
Précision sur l’épaisseur — la force de laminage est répartie uniformément sur toute la
en rives............................. 1,0 1,00 largeur de la tôle ;
— la section de la poutre équivalente est constante sur toute la
2
Perte moyenne totale...... 10,1 σ ≈ 2,0 3,99 longueur de celle-ci.
Garantie 2,5 σ .................. 5,0 On néglige en particulier les phénomènes d’aplatissement, de
Perte théorique totale ..... 15,10 % profil d’usure et de profil thermique des cylindres.
La mise au mille de laminage sera de 1 151. La résultante de la déformation élastique des cylindres se traduit
physiquement par une variation d’épaisseur entre axe et rives de
tôles qu’on appelle le bombé et qui est en pratique la somme des
flèches prises par les cylindres sous l’effet de la force de
2.3 Bases scientifiques et techniques laminage F.
du laminage La flèche y de la ligne neutre de la poutre équivalente entre les
points correspondants à l’axe et la rive de la tôle est égale à :
12ᐉw 2 – 7w 3 aw
La commande du laminage d’une tôle comporte la décision
d’exécution et le contrôle des opérations de conduite du laminoir 冢
y = F -------------------------------------- + -------------
384EI 8GA 冣
qui permettront d’atteindre l’objectif visé :
— l'obtention d'un produit respectant les tolérances sur les avec ᐉ largeur entre les axes des vis de pression,
dimensions et sur la forme ; w largeur brute de la tôle,
— l'utilisation des équipements en deçà des limites de leur E module d’élasticité de la poutre équivalente,
capacité ;
— l'optimisation de la productivité (cadence) ; I moment d’inertie à la flexion,
— l'optimisation de la productivité du métal employé (mise au G module de cisaillement,
mille).
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XV
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’étude des filières de production et celle des produits qui en résultent sont
L au cœur du métier du sidérurgiste. Parmi les principaux outils, mis en œuvre
dans ces filières, les laminoirs jouent un rôle important. Après la solidification,
qui donne sa première forme à l’acier solide : brame, bloom, billette ou rond, le
laminoir assure un contrôle dimensionnel ainsi que des transformations métal-
lurgiques, qui confèrent au produit les propriétés recherchées.
Les filières possibles sont nombreuses, et elles sont en perpétuelle évolution :
des simplifications et des regroupements d’étapes transforment le métier. Ainsi,
l’apparition de la coulée continue a simplifié des filières et a apporté des
avantages considérables à la production des aciers. Néanmoins les solutions
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LAMINAGE À CHAUD DES PRODUITS PLATS SUR TRAIN À BANDES. PARTIE 1 ______________________________________________________________________
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— et le train à bandes, ou train continu à chaud : avec lequel on élabore des
bandes d’acier de plus faible épaisseur (de 1 mm jusqu’à 12 mm, voire plus), de
plus faible largeur (inférieure à 2 m), mais de grande longueur (jusqu’à 1 km). Le
train à bandes précède souvent l’étape de relaminage à froid, étape nécessaire
pour obtenir des produits plus minces.
Les pages qui suivent sont consacrées au train à bandes. Quelle est l’origine
de cette technologie ? Comment s’est-elle développée jusqu’à présent ? Quelle
est la situation actuelle de son développement dans le monde ? Quels produits
sont obtenus, et quels marchés sont concernés ? Quels sont les aspects théori-
ques et pratiques du laminage sur un train à bandes ?
Dans le dossier [M 7 941], nous décrirons les technologies récentes en place
sur un train à bandes : depuis le parc à brames, jusqu’au bobinage et à l’évacua-
tion des bobines. Nous verrons comment est exploité un train, quels sont les
résultats obtenus en terme de performances dimensionnelle, thermique et de
qualité métallurgique. Nous présenterons enfin quelques aspects économiques
liés à l’exploitation de cet outil.
Nous concluerons par les tendances futures : l’amélioration des outils exis-
tants d’une part, et l’apparition de nouvelles filières plus simples d’autre part.
(0)
1.1 Brève histoire du laminage La figure 1 présente un laminoir d’orfèvre, datant du XVIe siècle
et qui est exposé au musée de la Renaissance d’Ecouen [2].
Au début du XVIe siècle, le laminage de barres de fer a été intro-
Dans son livre intitulé le Savoir Fer, J. Corbion retrace l’histoire de duit et développé dans la région de Liège pour la fabrication
la sidérurgie dans son ensemble, dont une partie se réfère aux lami- d’aiguilles. D’après l’ingénieur anglais Tylcote [3], des écrits men-
noirs [1]. tionnent l’utilisation de cylindres de laminoirs en fonte, produits à
Wetzlar près de Francfort en Allemagne dès 1606, pour le refendage
La forge était le principal outil utilisé par les anciens pour la mise de bandes, et un plan, daté de 1734, montre un laminoir de refen-
en forme du métal à l’état solide. Cette opération s’effectuait le plus dage utilisé en Suède pour la production de bandes de cuivre desti-
souvent à chaud. La réduction de l’épaisseur à froid était asservie nées à l’industrie de la monnaie.
aux métaux relativement « mous », comme l’or, l’argent ou le zinc.
La Révolution industrielle du XIXe siècle a conduit au développe-
Connue dès le XVe siècle, la technologie de laminage consiste à ment de nombreuses technologies nouvelles dans la sidérurgie et,
faire passer une pièce de métal entre deux cylindres pour changer en particulier, à celui du laminage à chaud de bandes d’acier, qui
sa forme. « L’invention » du laminoir serait attribuée à Léonard de s’est largement répandu par la suite. La figure 2 présente un lami-
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_____________________________________________________________________ LAMINAGE À CHAUD DES PRODUITS PLATS SUR TRAIN À BANDES. PARTIE 1
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des bobines de 10 t. La production annuelle était de 1 à 2 Mt/an,
avec un maximum de 3 Mt/an dans les dernières années.
En Europe, les exemples de cette première génération de trains
sont Port Talbot (Corus) ou Sérémange (Arcelor). Certains de ces
trains (plus de 20) sont encore exploités après avoir été modernisés
dans les années 1980. Ranieri et Aylen en ont récemment établi l’his-
Figure 1 – Laminoir d’orfèvre du XVIe siècle, exposé au musée toire [5]. En France, le train de Denain a été construit dans le cadre
de la Renaissance d’Ecouen du Plan Marshall après la 2nde guerre mondiale. Mis en marche en
mars 1951, il est arrêté 34 ans plus tard, en 1985. J. Leclerc en a fait
noir à produits plats utilisé en Angleterre au début du XIXe siècle, l’histoire, en rendant hommage à son initiateur R. Damien [6].
d’après un rapport de 1836 de Dufrénoy, directeur de l’École des Démarré en 1953, le train de Sérémange faisait également partie de
mines de Paris [4]. cette génération de trains : il a bénéficié de nombreuses modernisa-
Les opérations de réglage des cages et d’introduction des pro- tions qui lui permettent de rester encore aujourd’hui en exploitation
duits sont restées manuelles pendant très longtemps. L’entraî- (figure 3).
nement des cylindres était d’abord effectué, lui aussi, à la main.
Ensuite, des trains réversibles, mus par la force de l’eau puis par
celle de la vapeur, ont été utilisés. La réduction d’épaisseur était réa- 1.2.2 Deuxième génération : 1961-1969
lisée sur une seule cage où le produit passait alternativement dans
un sens et dans un autre. Les trains plus puissants de la deuxième génération ont introduit
un ensemble de nouveaux moyens de contrôle, comme celui de la
vitesse et du débit du train. Ce suivi a été amélioré par le système
des boucleurs. La mesure automatique d’épaisseur (AGC) a permis
1.2 Développement technologique de maintenir l’épaisseur dans une plage de tolérances réduite, par
du train à bandes action sur les vis. Le poids au mètre de largeur est passé dans la
gamme 18-22 t/m, et le poids des bobines est passé de 10 à 30 t,
avec une capacité annuelle de production de 3 à 4 Mt/an. Une cin-
Le premier prototype des trains continus à bandes modernes, avec quantaine de trains de cette deuxième génération ont été construits
une emprise simultanée dans plusieurs cages de la brame jusqu’à la et ils sont encore en exploitation pour la grande majorité. Des exem-
bobine, fut le train de Butler, construit aux États-Unis en 1926. Ce lami- ples typiques européens sont Dunkerque, IJmuiden, Llanwern, Gant
noir comprenait un four, un brise oxyde, un laminoir dégrossisseur et Beeckerwerth.
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ans la première partie, nous avons rappelé l’histoire des laminoirs et celle
D des trains à bandes. Nous avons montré quelle est l’implantation actuelle
des trains à bandes dans le monde, et avons fait le point sur le développement
de ces outils. Nous avons montré comment les produits obtenus s’adaptaient,
de façon permanente, aux marchés correspondants. Enfin, nous avons étudié les
aspects théoriques et pratiques du laminage sur ces outils.
Voyons maintenant comment les technologies mises en place évoluent, et
comment les exploitants conduisent leurs outils pour mieux répondre aux
besoins des utilisateurs, en termes de performance dimensionnelle, de perfor-
mance thermique, et de qualité métallurgique. Les exigences économiques sont
également prises en compte, pour permettre le développement sur le marché
des produits de base issus de ces outils.
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LAMINAGE À CHAUD DES PRODUITS PLATS SUR TRAIN À BANDES. PARTIE 2 ______________________________________________________________________
R UFC
SIAS
Refroidissement ultra-rapide
Système d’inspection automatique de la sur-
Ultra fast cooling
face
IC Trempe indéfinie Indefinite chill
ICDP Trempe indéfinie - Double coulée Indefinite chill double pour
HSS Acier à haute résistance High strength steel
EPC Évaluation prédictive des capabilités
IFS Aciers à bas intersticiels Intersticial Free Steels
1. Description
des technologies récentes Parc à brames Atelier cylindres Parc bobines
1.1 Le parc à brames Figure 1 – Schéma présentant les différentes parties d’un train
à bandes
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_____________________________________________________________________ LAMINAGE À CHAUD DES PRODUITS PLATS SUR TRAIN À BANDES. PARTIE 2
— après un temps plus long, jusqu’à 13 h après coulée. Elles sont stockées en piles, selon l’ordre de production, et déstockées suivant
encore moyennement chaudes : 400 ˚C ou plus [36] [37] ; un ordre plus complexe, en fonction de la séquence de laminage.
— ou complètement froides. Les opérations d’empilage et de dépilage sont effectuées mainte-
L’enfournement chaud, très chaud ou le laminage direct présentent nant avec des ponts télécommandés. L’automatisation des ponts de
deux avantages principaux : ils permettent d’économiser l’énergie, coulée et des opérations du parc a conduit à une économie impor-
d’une part, et de limiter le stock de brames, d’autre part. Ces deux tante de personnel, allant jusqu’à 80 personnes, ou plus. Ceci a per-
points sont importants sur le plan financier : l’économie d’énergie se mis de réaliser de grands progrès de productivité [39] [40] [41].
traduit directement dans les frais de fabrication, et la diminution du
Après dépilage, les brames sont placées dans l’ordre d’enfourne-
stock par une diminution du besoin en fonds de roulement (BFR).
ment sur une ligne à rouleaux pour le chargement des fours. Elles
Ces techniques intéressantes posent par contre deux problèmes : sont alors contrôlées, avec une mesure de longueur et de largeur, et
un problème de qualité, car il n’est plus possible d’écriquer les bra- éventuellement une pesée.
mes présentant des défauts, et un problème d’ordonnancement : la
tenue des délais devient difficile pour certaines fabrications que l’on
ne peut introduire facilement dans les montages imposés par le
train ou les regroupements imposés par la coulée continue. 1.2 Les fours de réchauffage
R
En pratique, des conditions particulières de programmation, de
transport (wagons simples ou wagons calorifugés) et de maintien
en température (mise en piles ou en couveuse) permettent de con- Remery a présenté la technologie et les principes généraux du
server la chaleur latente des brames. Seuls quelques rares trains à réchauffage des brames [42].
bandes satisfont les conditions d’enfournement ou de laminage ■ Des fours poussants ont été installés sur les trains des première
direct : un train à bandes de Fukuyama est ainsi relié à une machine et deuxième générations, et ils sont encore utilisés sur certains
de coulée continue, et le laminage direct y est assuré de façon trains non modernisés. Le lit de brames est poussé dans le four à
régulière. l’aide de gros vérins. Les brames reposent sur des glissières en
Exemple : le train de Nippon Steel de Sakai, maintenant à l’arrêt, a métal (de la fonte ou de l’acier réfractaire) refroidies à l’eau. La qua-
également pratiqué le laminage direct [38]. lité et la tenue de ces glissières constituent un facteur important de
Chez Posco à Kwangyang, les trains à bandes ont été construits dans productivité et de qualité pour les bobines laminées à chaud. Effec-
l’alignement des machines de coulée continue et donc très proches, tivement, des frottements des brames sur les glissières des fours
avec l’objectif de favoriser le laminage direct. Au début de 30 %, le taux poussants peuvent engendrer des rayures sur les brames et des
de laminage direct n’est que de 1 à 2 % pour des problèmes de qualité. pailles sur les bobines. Le passage sur les glissières entraîne des
Cependant, 64 % des brames sont enfournées chaudes. hétérogénéités thermiques.
■ Des fours à longerons mobiles ont été installés sur les trains de
troisième génération et sur les trains plus anciens qui ont été
1.1.2 Transport coulée continue et train à bandes modernisés [43] [44] [45]. Leur installation présente les avantages
suivants :
Le transport entre l’aciérie et le parc à brames est assuré de diffé- — une plus grande puissance de chauffe du fait de l’augmenta-
rentes façons : tion de longueur des fours ;
— transport par voie ferrée : des trains complets de plusieurs — une meilleure qualité de surface, surtout pour les aciers sensi-
coulées (1 000 t au total). On utilise pour le transfert de brames ne bles aux rayures, comme les aciers à très basse teneur en carbone,
devant pas être refroidies (comme les aciers au silicium ou certains les aciers inoxydables...
aciers inoxydables) des wagons isothermes ;
— transport par voie ferrée avec des rames spécialisées et rapi- Les logerons peuvent conduire à des hétérogénéités thermiques,
des, assurant un transfert de quatre à cinq brames en même temps. et ils doivent être convenablement refroidis et isolés.
Les wagons peuvent être isothermes pour diminuer les pertes ther- Avec une puissance de l’ordre de 200 à 300 MW, ces fours sont
miques et assurer une économie d’énergie ; capables de porter les brames à 1 250 ˚C, avec un débit horaire de
— transport par navettes de camions rapides, en regroupant l’ordre de 300 à 500 t/h selon l’état thermique initial des brames.
deux ou trois brames (40 à 50 t). Ce mode de transfert est bien L’homogénéité de la chauffe dans toutes les directions est assurée
adapté lorsque la distance entre les deux ateliers est relativement par un bon pilotage des fours et une bonne répartition de l’énergie
faible ; dans les différentes parties du four [46]. Le gradient thermique à
— transport sur une ligne de rouleaux, lorsque la coulée continue l’intérieur des brames est un critère important de qualité de la
est très proche du train à bandes et du parc. Cette solution permet le chauffe. Les écarts de température dans l’épaisseur de la brame sont
laminage direct et l’accouplement de la coulée continue au train à typiquement de l’ordre de 30 ˚C.
bandes ou l’enfournement très chaud, comme chez Eko Stahl à
Eisenhüttenstadt. C’est une solution coûteuse rarement utilisée. ■ La consommation thermique des fours est en moyenne de
1,4 GJ/t pour un enfournement à chaud pratiqué à moins de 30 %
Les brames sont parfois triées et certaines sont écriquées, avant avec une température d’enfournement inférieure à 400 ˚C. Elle est
d’être envoyées au parc à brames, si elles présentent l’un des deux inférieure à 1 GJ/t pour un enfournement chaud pratiqué à plus de
types de défauts suivants : 50 % et pour une température d’enfournement supérieure à 500 ˚C.
— les défauts de surface visibles sous forme de criques transver- Les relations entre la consommation, la température d’enfourne-
sales ou longitudinales ; ment et le taux d’enfournement chaud ont été étudiées en détail
— quelques défauts sous-cutanés, comme des inclusions de dans le souci d’économiser l’énergie.
produits de désoxydation, qui doivent être enlevés pour certaines Diverses techniques ont été développées récemment pour faire
applications. des économies d’énergie, réduire les émissions nocives pour l’envi-
ronnement (comme le NOx dans les fumées) et maîtriser les tempé-
ratures, c’est-à-dire obtenir les températures homogènes requises
1.1.3 Gestion du parc par le métallurgiste. Dans le cas du NOx, un meilleur choix des brû-
leurs, d’une part, et un traitement convenable des fumées (par injec-
Dans le parc, les brames séjournent de quelques heures à quel- tion de NH3 dans les fumées, avec ou sans catalyseur [47]) d’autre
ques jours en fonction du programme de fabrication. Elles sont part, diminue la nocivité des rejets.
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LAMINAGE À CHAUD DES PRODUITS PLATS SUR TRAIN À BANDES. PARTIE 2 ______________________________________________________________________
■ Brûleurs : les fours modernes classiques sont équipés de brû- Dans le passé, la calamine primaire était cassée par le brise oxyde
leurs regroupés en zones, où la puissance de chauffe est réglée au (VSB pour vertical scale breaker). Ce brise oxyde est constitué par
moyen d’une vanne de régulation de débit de gaz. Par exemple, un un laminoir à cylindres verticaux : une légère réduction de largeur
four peut comporter une dizaine de zones réparties entre les parties brise l’oxyde en surface. L’oxyde est ensuite détaché et chassé de la
supérieure et inférieure ; de l’entrée vers la sortie, on trouve deux surface de la brame par des jets d’eau sous pression (80 à 100 bars).
zones de récupération (sans brûleur), deux zones de préchauffe, La tendance est maintenant à l’emploi de jets sous très haute
deux ou quatre zones de chauffe et deux zones d’égalisation, les- pression, jusqu’à 200 bars, sans VSB. Les débits d’eau sont impor-
quelles sont parfois dédoublées dans le sens de la largeur. tants (200 m3/h). Avec des pompes classiques à vitesse constante, la
Les zones inférieures sont généralement équipées de brûleurs consommation d’énergie reste très élevée, même en arrêtant le
latéraux à longueur de flamme variable ; dans certains fours plutôt débit d’eau aux jets en l’absence de brame. L’utilisation de pompes
anciens, on a aussi utilisé des brûleurs frontaux. Les zones supérieu- à vitesse variable évite un gaspillage d’énergie : au niveau de la sta-
res sont classiquement équipées de brûleurs de voûte à flamme tion haute pression, on adapte la charge au besoin d’eau sur la ligne
R
plate. Dans le passé, on a aussi usé des brûleurs frontaux ; la ten- [49]. La réussite de l’opération de décalaminage primaire est essen-
dance est à l’emploi de brûleurs latéraux dans ces zones, sauf, tielle pour assurer l’absence de défauts de surface, comme nous le
éventuellement, dans la zone d’égalisation où les brûleurs de verrons par la suite (§ 1.8.2).
voûte restent intéressants.
Certains fours très récents, tels que celui de CST à Tubarao, sont
du type « tout ou rien » (digital furnace) : les vannes de régulation 1.4 Mise à largeur des brames
de débit de gaz ont disparu, et les zones physiques n’existent plus.
Tous les brûleurs sont alimentés en parallèle en gaz et en air. On
allume ou éteint les brûleurs, à l’aide des vannes d’arrêt « tout ou Des outils sont installés à la sortie du four et avant les cages du
rien » toujours avec le débit de gaz maximum. Le contrôle de la train dégrossisseur pour assurer la mise à largeur des brames. Les
puissance est obtenu, sur une base temporelle d’une minute, en objectifs poursuivis sont les suivants :
allumant plus ou moins longtemps chaque brûleur. Ce principe — accroître la largeur des brames à la coulée continue et aug-
réduit le coût d’investissement. menter la production de la coulée continue lorsque cet outil est le
goulot d’étranglement de l’aciérie ;
■ Brûleurs régénératifs [48] : en général utilisés dans les zones infé- — diminuer les délais de production par la réduction du nombre
rieures des fours de réchauffage, ces brûleurs travaillent alternative- de largeur de brames et la réduction du temps de programmation ;
ment en mode « combustion » ou en mode « extraction de — réduire les coûts de production par la diminution des contrain-
fumées ». Ils sont souvent employés au Japon. Leurs avantages tes à l’interface entre la coulée continue et le train à bandes.
sont une faible consommation de gaz, une faible émission de gaz
Deux solutions existent pour assurer cette mise à largeur :
NOx, et une plus grande précision pour le contrôle du transfert de
chaleur à la brame. De plus, les brûleurs régénératifs utilisent un gaz — une cage réversible avec des edgers puissants, solution que
à plus faible pouvoir énergétique. Grâce au préchauffage du com- l’on trouve sur les trains de Gent [50], de Sérémange et de
bustible et de l’air, ils autorisent la construction de fours plus courts, Dunkerque ;
toutes autres choses égales par ailleurs. — ou une presse à brames telle que celle qui est installée à Fos [51].
Les fibres des réfractaires isolants utilisées autrefois dans les Les caractéristiques des installations d’Arcelor en France sont
fours présentaient des risques sur le plan de l’hygiène du travail. reportées sur les tableaux 1 et 2.
Pour éviter ces inconvénients, on emploie aujourd’hui des Le principe de la presse à brames et des schémas correspondants
réfractaires isolants, dont les propriétés sont optimisées : une moin- sont donnés dans [51]. Des solutions pour l’optimisation des cages de
dre isolation mais de bonnes propriétés sur le plan de l’hygiène du mise à largeur par edgers ont été proposées par VAI [52].
travail. On consent à une perte de l’ordre de 10 % sur la consomma- Assurée par des cylindres edger ou par une presse, la passe verti-
tion des fours existants, en conservant la même dimension et la cale provoque une première réduction de largeur ∆l 0 = l 1 – l 0 , avec
même productivité des fours. formation d’un os de chien en section transversale (figure 2). Cet os de
chien est ensuite réduit par la passe horizontale en provoquant une
■ Les récupérateurs assurent un gain d’énergie sur la chaleur sen-
diminution d’épaisseur, mais aussi un élargissement secondaire. La
sible des fumées en fournissant de la vapeur au réseau, avant l’éva-
largeur globale est alors réduite de ∆l = l 2 – l 0 , après les passes ver-
cuation des fumées par la cheminée. La performance de ces
ticale et horizontale. Le rapport des réductions de largeur ( ∆l ⁄ ∆l 0 )
récupérateurs a récemment fait l’objet d’améliorations.
s’appelle le « rendement edger ». Il est de l’ordre de 80 %, et varie sui-
■ Le défournement a des conséquences importantes sur les plans vant les techniques et les taux de réduction utilisés.
énergétique et de la qualité. Des précautions sont prises pour assu-
rer une bonne étanchéité du four et pour éviter les pertes par rayon-
nement, aux moments de l’ouverture et de la fermeture. Les brames
sont extraites par une défourneuse, qui assure le transfert du four
sur la ligne de laminage. Certains fours poussants n’avaient pas de
défourneuse, et les brames étaient poussées puis placées par gra-
vité sur la ligne de laminage, ce qui portait préjudice à la qualité des
brames et des bobines.
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R
Ancien Sous-Directeur à la Direction Technique de Sollac
chargé des Usines à Froid
et Jean CENAC
Ingénieur Civil des Mines
Ancien Directeur d’Usinor, usine de Montataire
l’emboutissage).
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R et d’améliorer la planéité.
Les autres opérations de l’usine à froid de tôle non revêtue concernent le
dégraissage avant recuit de la bande laminée avec une huile à haut indice de
saponification ainsi que le parachèvement des produits : inspection de surface,
coupe de feuilles à longueur, refendage de bobines, conditionnement, etc.
Dans ce qui suit, nous traiterons uniquement des opérations de décapage et
de laminage sur installations continues.
1. Historique du décapage
et du laminage
1.1 Évolution technologique
des installations de décapage
Figure 1 – Schéma d’une ligne continue de décapage
L’emploi de l’acide sulfurique pour décaper feuille à feuille les tôles
oxydées ne débuta que vers 1806 ; en 1850, les tôles laminées à
chaud au paquet étaient décapées par trempé acide dans des bacs
50 % plus élevée et la qualité de surface décapée meilleure. Les
en plomb pendant une heure, à 40 oC, avec agitation. Ce procédé
vitesses de croisière des lignes chlorhydriques des années 70
fut ensuite amélioré par utilisation de carrousels à paniers
atteignent 300 m/min sans cage duo. De 120 000 t/mois de capacité,
plongeurs [1].
ces lignes sont dotées de 2 dérouleuses et de 2 bobineuses pour
L’avènement aux États-Unis, en 1923, du premier train continu à minimiser les temps morts, et d’accumulateurs de bande d’entrée
chaud pour larges bandes produisant de la tôle en bobines provoqua et de sortie pour régulariser la vitesse de la ligne et donc améliorer
le développement des lignes horizontales de décapage sulfurique la productivité et la qualité du décapage. En outre, le fonctionnement
continu, afin de s’adapter à l’accroissement très important de pro- de la ligne, désormais à bande tendue, génère beaucoup moins de
duction de ce nouveau type de laminoir. Le processus de décapage défauts de surface que les anciennes fosses d’accumulation à
continu consiste essentiellement à briser mécaniquement la couche boucles de bande repliée (figure 1).
de calamine et à faire passer la bande dans des bains d’acide étendu
Les dernières années 70 voient l’avènement de l’automatisation
puis à rincer, sécher et le plus souvent huiler (figure 1). En 1940, la
des lignes de décapage par calculateurs.
production d’une ligne de décapage était de 20 000 t/mois d’exploita-
tion continue et sa vitesse maximale de 135 m/min. Pendant le quart Dans les années 80, la généralisation des recuits continus et des
de siècle suivant, l’accroissement continu de la capacité des lignes lignes de galvanisation pour tôle mince à cycle thermique très court
de décapage sulfurique fut obtenu non par des changements (4 min) impose, pour des raisons métallurgiques, une température
majeurs, mais par : de bobinage au train à chaud plus élevée et corrélativement, par suite
— la réduction des temps morts (pour changements de bobine d’une oxydation plus forte, une augmentation du temps de décapage
à l’entrée et à la sortie de ligne) avec l’accroissement corrélatif du chimique. Le ralentissement de la ligne de décapage a pu être pallié
poids des bobines laminées à chaud (de 3 à 30 t), et donc de leur par un décalaminage mécanique plus puissant : grenaillage par voie
longueur ; humide au Japon ou, mieux, décalaminage-planage sous traction
— l’accroissement de la vitesse de décapage, jusqu’à 250 m/min en Europe. Cette évolution s’est encore accentuée avec le dévelop-
grâce à un décalaminage mécanique renforcé (écrouissage par cage pement des couplages ligne de décapage-laminoir tandem de tôle
duo au lieu de flexions alternées). mince dont la capacité est presque toujours limitée par le décapage.
Aujourd’hui, la capacité de tels outils atteint 170 000 t/mois (Sollac
En 1964, la première ligne à acide chlorhydrique apparaît aux Sainte-Agathe).
États-Unis. Bien que plus cher, HCI va se substituer progressivement
à H2SO4 car la vitesse de décapage chimique avec cet acide est de
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1.2 Laminage bobine à bobine Enfin, les années 70 marquèrent l’avènement du pilotage des
tandems par calculateurs.
sur train tandem
Les premiers brevets de laminage à froid de produits plats sont 1.3 Laminage ininterrompu
anglais et remontent à 1761. Ce n’est qu’un siècle plus tard que l’on
passe au stade industriel en Angleterre et aux États-Unis. Des lami-
noirs monocages duo produisaient alors du feuillard d’acier de Au début des années 70 est apparu le laminage ininterrompu
largeur maximale 200 mm utilisé pour les ustensiles de ménage, les appelé continu-continu, ou entièrement continu, réalisé à partir de
tubes pour literie, le feuillard d’emballage, les baleines de corsets, bobines décapées, soudées bout à bout à l’entrée du laminoir
les boutons... (figure 2).
Dans les années 20, aux États-Unis, sous la pression de l’industrie La première installation de ce genre, mise en service en 1969, à
automobile les premiers laminoirs de largeur 500 mm (table des
cylindres) sont installés pour produire des tôles d’épaisseur 0,78 et
1,00 mm.
la Nisshin Steel [2] est un train tandem constitué de trois cages
Sendzimir multicylindres. Avec de telles cages, étant donné le faible
diamètre des cylindres de travail, l’engagement dans les cages
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Malheureusement le skin-passage provoquait sur la tôle des comme sur un tandem quarto est impossible et le laminage ininter-
défauts d’aspect sous forme de lignes de striction d’épaisseur (lignes rompu s’est imposé comme seule solution viable. Cette application
de Lüders) jusqu’à ce que l’on découvrît qu’il y avait une limite mini- demeure unique.
male au diamètre de bobine que l’on pouvait former (600 mm). Le premier train quarto de laminage ininterrompu a été le 5 cages
En 1926 est mis en service le premier tandem continu à froid à fer blanc de Nippon Kokan à Fukuyama, qui date de 1971 [3]. Il a
l’usine de Yorkville (Ohio) de la Wheeling Steel Corporation. Ce lami- été suivi notamment par le 5 cages fer blanc de National Steel à
noir à 4 cages quarto de largeur 914 mm (36") était équipé de paliers Weirton (États-Unis) en 1975 [4], le 5 cages tôle mince de
de cylindres à roulements et sa vitesse maximale était de 107 m/min. Novo-Lipetzk (Russie) en 1981 [5] et le 4 cages tôle mince de Cockerill
Il produisait du fer blanc de section 711 × 0,25 mm à partir de bobines Sambre, Ferblatil (à Liège), rénové en train entièrement continu en
à chaud d’épaisseur 1,52 mm et ce, en deux passes avec recuit inter- 1988.
médiaire. Il fallut attendre l’emploi du savon noir comme lubrifiant Les installations de laminage ininterrompu se caractérisent
de laminage pour supprimer la seconde passe et le recuit intermé- essentiellement par :
diaire et démontrer, de façon concluante, le bien-fondé économique — la suppression des engagements et dégagements de bandes ;
du laminage à froid de bandes larges. Vers 1930, l’utilisation à — la possibilité d’exercer une forte traction à l’entrée de la
Wheeling Steel de l’huile de palme sur son deuxième tandem première cage, et donc d’augmenter le taux de réduction de cette
[5 cages de largeur 1 219 mm (48") et de vitesse maximale cage.
457 m/min] améliora de façon décisive le procédé :
Il en résulte les avantages suivants :
— en supprimant les vibrations ;
— en réduisant fortement la consommation d’énergie électrique ; — amélioration du temps de laminage disponible ;
— en diminuant la température jusqu’alors excessive du lami- — amélioration de la qualité et de la mise au mille par :
noir (génératrice d’écaillage des cylindres). • la réduction des longueurs HTE (hors tolérances d’épaisseur)
À la même époque, à la demande réitérée des carrossiers d’auto- aux extrémités des bobines,
mobiles, Inland Steel Company (Illinois) qui avait installé un tandem • la suppression des défauts de surface dus aux marques sur les
à 3 cages de 1 372 mm (54") de largeur met au point les tôles à cylindres provoquées par les engagements et dégagements,
emboutissage profond : • une meilleure planéité des extrémités de bobines, la bande
étant laminée sous une traction constante sur toute sa longueur ;
— pour obtenir une tôle rugueuse (fini lisse impropre à l’emboutis- — diminution de la consommation de cylindres ;
sage), on sabla les cylindres du skin-pass ; — économie de main-d’œuvre ;
— pour éviter le collage des spires des bobines lors de leur recuit — amélioration de la productivité du train à chaud par augmenta-
à température élevée, le sablage fut de même utilisé sur la troisième tion de l’épaisseur laminée à chaud, pour une même épaisseur à
cage du tandem. froid ;
Devant le succès du procédé, le laminoir fut élargi très rapide- — amélioration des conditions de travail du personnel.
ment à 1 880 mm (74").
Ces premiers laminoirs étaient très peu instrumentés (pas de
mesure des tractions de bande intercages, ni des forces de serrage)
et ils ne disposaient pas de régulation d’épaisseur. Les tandems à
froid n’évoluèrent ensuite que de façon progressive, pour atteindre,
40 ans plus tard, des vitesses et puissances décuplées grâce à des
améliorations continues.
On remplaça notamment :
— la boîte de débobinage sur rouleaux entre flasques par une
dérouleuse sous traction ;
— la jauge à galets mesurant l’épaisseur laminée par une jauge
à rayonnement ionisant (sans contact avec la bande) ;
— le serrage des cylindres par vis motorisées par un serrage
hydraulique ;
Figure 2 – Laminage ininterrompu
— les groupes tournants « moteur synchrone-génératrices »,
alimentant les moteurs à courant continu du tandem, par une
alimentation statique à thyristors permettant des régulations bien
plus performantes.
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1.4 Installation continue Durant la même période, Nippon Steel au Japon a mis en œuvre
une politique de développement du couplage qui a connu au début
de décapage laminage des années 80 deux étapes importantes :
— en novembre 1981, l’usine de Kimitsu a réalisé le couplage du
Le laminage ininterrompu a été une étape de l’évolution vers les décapage no 2 avec le laminoir 6 cages no 2. Comme à Montataire,
procédés continus. À la même époque est apparu le premier recuit décapage et laminoir sont désaxés de 90o, mais avec une disposi-
continu de tôle mince. En effet, c’est en 1972 que Nippon Steel a tion telle que trois virages ont été nécessaires (figure 3) [8] ;
mis en service la première installation regroupant en continu les — en août 1982, l’usine de Hirohata a réalisé le couplage d’un lami-
procédés de dégraissage, de recuit, de skin-passage, d’inspection noir 4 cages de capacité 90 000 t/mois avec un recuit continu pour
et de conditionnement. C’est dans cette évolution vers un flux de tôle mince [9]. Cette installation constitue une étape du schéma
métal continu depuis l’aciérie jusqu’à l’expédition vers le client d’intégration évoqué par N. Fukuda. En 1986, l’ajout d’un décapage
annoncée en 1980 par N. Fukuda dans sa remarquable introduction couplé au laminoir est venu compléter l’installation [10].
R
du premier congrès international sur le laminage [6] que s’inscrit En juin 1985, l’usine de Mizushima de Kawasaki Steel a réalisé le
l’étape suivante de couplage des installations de décapage et de troisième couplage d’un décapage et d’un laminoir [11]. Sur ce site,
laminage. le décapage et le laminoir sont très légèrement désaxés (moins
C’est en France, en septembre 1979, qu’a eu lieu dans l’usine de de 1 m) ; leur couplage a nécessité un dispositif de virage en S
Montataire le premier essai, à l’échelle industrielle, de couplage d’un (figure 3b).
décapage et d’un laminoir, à partir d’installations existantes. Le site En 1986, Sollac a démarré sur le site de Sainte-Agathe la première
de Montataire n’était pourtant pas le mieux adapté à une telle ligne continue de décapage et laminage entièrement neuve [12].
tentative. En effet, le décapage et le laminoir sont dans des halles Depuis, de nombreuses lignes couplées, neuves ou réalisées à
distinctes et leurs axes respectifs forment un angle de 90o. partir d’équipements existants, ont été mises en service ou sont en
La mise au point dans cette usine d’une technique de virage a projet.
permis de résoudre ce problème. Les autres essais se sont étalés Les installations continues de décapage et laminage présentent
sur un an. C’est en avril 1982, après réalisation des installations élec- les mêmes avantages que celles de laminage ininterrompu, auxquels
triques et mécaniques nécessaires pour fonctionner en permanence s’ajoutent ceux résultant de la suppression des opérations de bobi-
selon cette nouvelle technique, que le couplage de Montataire est nage, stockage et débobinage effectuées de la sortie du décapage
devenu opérationnel [7]. Une cinquième cage a été installée en 1984 à l’entrée du laminoir sur les installations conventionnelles.
(figure 3).
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La préparation des bobines avant laminage à froid pose les pro- essentiellement un problème de lubrification.
blèmes suivants :
— l’obtention d’une surface de bande exempte d’oxyde car la ■ Aspect de surface
calamine perturberait le laminage à froid : Nombreux sont les défauts de surface que peut créer le laminage
• s’allongeant beaucoup moins que l’acier, elle s’incrusterait à froid, particulièrement lors des phases transitoires. Ne pas créer
dans le métal, le perçant même dans les faibles épaisseurs, et ces défauts nécessite la maîtrise de tous les paramètres du laminage.
réduirait très sensiblement ses aptitudes à l’emboutissage,
• abrasive, car plus dure que le métal de base, elle détruirait
rapidement l’état de surface des cylindres et l’aspect final des tôles
serait inacceptable (rugosité ou brillance non conformes) ; 3. Analyse théorique
— une protection anti-corrosion (huilage électrostatique) de la
surface fraîchement décapée très sensible à l’oxydation ; cette et solutions des problèmes
protection n’est pas nécessaire dans le cas d’un décapage couplé
à un laminoir à froid ;
— un état de surface microgéométrique convenable (pas de sur-
3.1 Décapage
décapage donnant une rugosité grossière et irrégulière génératrice
de variations d’épaisseur laminée et de bandes malpropres après 3.1.1 Structure de la calamine de la bande à chaud
laminage) ;
— une chimie de surface exempte de redépositions des résiduels Rappelons que nous n’étudions que le cas des bandes en aciers
de l’acier (Si,Cu,Ni) pouvant interférer avec les revêtements doux à bas carbone qui ont une structure auto-recuite après laminage
ultérieurs (Sn ou Zn) ; à chaud.
— une régularité de la largeur de bande décapée et un bon état La structure à froid de la calamine éliminée au décapage diffère
des deux bords de bande qui doivent être exempts de criques généra- normalement de la structure à chaud, car FeO est instable au-dessous
trices de ruptures de bande au laminage ; ces deux contraintes (de de 570 oC.
clientèle et interne) imposent un chutage des rives sur une part de
la production décapée ; ■ Structure à chaud
— enfin, le problème très important du traitement des effluents La quasi-totalité de la calamine se forme à chaud, au contact de
acides lié au processus de décapage chimique. l’air, entre la sortie de la dernière cage du laminoir finisseur et la
La qualité des produits finis de l’usine à froid dépend donc de la bobineuse. Lorsque l’épaisseur de cette calamine de base croît, il
réussite du décapage. y a consommation de métal par un mécanisme de diffusion du fer
dans les oxydes de fer et rejet à l’interface métal/calamine de la
plupart des éléments d’addition contenus dans l’acier [13].
2.2 Laminage En partant du métal vers l’atmosphère, la calamine sur la bande
avant bobinage présente une zone d’interface puis une zone externe
composée de la superposition des trois oxydes de fer (figure 4) :
■ Épaisseur
protoxyde FeO essentiellement (environ 2/3 de l’épaisseur), magné-
Le premier objectif du lamineur est d’obtenir l’épaisseur tite Fe3O4 (moins de 1/3), et un peu d’hématite Fe2O3 au contact de
demandée, avec la meilleure régularité possible, sur la plus grande l’air.
longueur de la bobine. Réaliser cet objectif pose des problèmes de
calcul des consignes, de régulation et de gestion des phases transi- ■ Structure à froid (figure 4)
toires. Si le refroidissement de la bobine est très rapide (cas particulier
de la trempe à l’eau), la structure à froid est identique à la structure
■ Planéité
à chaud.
La forme de bande visée est, selon la transformation ultérieure,
Dans le cas général, la bobine après laminage à chaud se refroi-
la forme plane, légèrement longue au centre ou sur rives mais, dans
dit à l’air ambiant ; ce refroidissement est différencié [14] :
tous les cas, constante tout au long de la bobine. Les problèmes
concernent la mesure de la planéité, les actionneurs et la régulation. — les extrémités de la bande [spires de tête et queue (desserrées)
et rives (bords de bande sur 10 à 20 cm)] se refroidissent rapide-
■ Profil en travers ment au contact de l’air en donnant à froid une calamine de couleur
L’objectif est un profil transversal rectangulaire. La réponse indus- gris-bleu spécifique de Fe2O3 ; cette calamine résulte de la suroxy-
trielle consiste à obtenir un profil presque plat lors du laminage à dation complète de FeO en deux couches de Fe3O4 et Fe2O3 (couche
chaud et à maîtriser la géométrie des rives au laminage à froid. externe) grâce à l’apport permanent d’oxygène (figures 5 et 6) ;
— au contraire, dans l’axe et au centre de la bande, les spires de
la bobine étant très serrées, la calamine se refroidit lentement à l’abri
de l’air ; elle se transforme d’abord intégralement en une couche de
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Recuit continu
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Ancien directeur scientifique Sollac
Le recuit continu a été également utilisé vers la même époque pour la bande
mince laminée à froid étamée pour emballage dite « fer-blanc », puis pour les
tôles pour applications électriques et pour les tôles en acier inoxydable austéni-
tique à partir de 1960.
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Pour ces produits, le recuit continu, en plus des avantages de fiabilité propres
à tout procédé continu par suite de la suppression des régimes transitoires, était
bien adapté à la réalisation des qualités spécifiées.
La première ligne de recuit continu pour tôle laminée à froid non revêtue a
été mise en service en 1972 (Kimitsu Japon ) mais le procédé ne s’est développé
qu’à partir de 1982. Ce développement tardif est dû à la fois à des problèmes
techniques et métallurgiques :
— mise au point de lignes de recuit continu pour bandes minces en grande
largeur ;
— réalisation des qualités équivalentes à celles spécifiées et réalisées en recuit
en bobine en ce qui concerne l’aptitude à la mise en forme par emboutissage, et
R la sensibilité au vieillissement après mise en forme.
Le recuit en bobine de la tôle mince est un procédé lent :
— le cycle thermique dure environ 3 jours ;
— les temps de stockage entre les opérations séparées de parachèvement
durent environ 4 jours.
Le recuit continu développé depuis 40 ans pour le recuit des fines épaisseurs
destinées aux lignes d’étamage et pour le recuit avant galvanisation au trempé,
(procédé Sendzimir), présente un cycle thermique court, 1 à 3 min.
L’extension de cette technique au recuit de la tôle mince présentait plusieurs
avantages suivants.
■ Possibilité d’effectuer en continu en 10 min environ les opérations de recuit,
d’écrouissage final dit « skin pass », de parachèvement et le contrôle d’aspect
avant expédition.
■ Le déroulage de la bande sur une ligne de recuit continu permet d’effectuer un
nettoyage de la surface de la bande avant recuit et, en conséquence, d’abaisser
le carbone en surface après recuit en dessous de 3 mg par m2. Ce bas niveau de
carbone en surface étant très favorable pour la qualité des traitements de surface
ultérieurs.
■ L’élimination des opérations séparées supprime des risques de détérioration
par chocs ou rayures au cours des manutentions entre recuit et parachèvement.
■ Le chauffage uniforme de toute la bande au cours du recuit continu est favo-
rable pour l’homogénéité des caractéristiques mécaniques.
■ La tension de la bande à température supérieure à 600 oC améliore la planéité.
Ces avantages sont cependant compensés par un coût d’investissement élevé
et par les problèmes métallurgiques et techniques évoqués précédemment.
1. Rappels métallurgiques Les particules de seconde phase et les inclusions peu ou pas ductiles
sont brisées et alignées en chapelets séparés par des microfissures.
L’énergie stockée dans les dislocations est motrice pour la recris-
1.1 Métallurgie du recuit de la tôle mince tallisation qui débute à une température d’autant plus basse que le
taux de déformation à froid est plus élevé ; la vitesse de chauffage
pour emboutissage influe également sur la cinétique et sur la température de début de
recristallisation ; enfin la précipitation sous forme de carbures ou de
Le laminage à froid de la tôle mince produit un durcissement par nitrures du carbone ou de l’azote en solution interstitielle influe sur
écrouissage du métal qui devient fragile et inapte à la mise en forme. la croissance des grains après recristallisation primaire. Le tableau 1
Le recuit de recristallisation est donc effectué quasi systématique- illustre ces mécanismes dans le cas classique du recuit d’un acier
ment après laminage à froid. calmé à l’aluminium refroidi en bobine après laminage à chaud
La structure de l’acier écroui est caractérisée par la rotation et depuis une température inférieure à 600 oC et en conséquence
l’allongement des grains dans la direction de laminage et par une contenant de l’azote en solution interstitielle.
densité de dislocations croissante en fonction du taux d’écrouissage. (0)
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Tableau 1 – Transformation métallurgique au cours du recuit d’un acier extra-doux calmé à l’aluminium
Caracté- Température Recuit en bobine Recuit continu
ristiques (oC)
Chauffage lent ≈ 30 h
Chauffage rapide ≈ 90 s
500 à 550 Précipitation de AIN
550 à 600 Mise en Restauration Restauration
600 à 650 solution Recristallisation primaire Recristallisation primaire. Précipitation de AIN
650 à 700 du Croissance du grain Croissance du grain bloqué par la précipitation
carbone Renforcement de la texture de recristal- de AIN
lisation
Cycle
700 à 750 Renitruration par fixation de l’azote du Croissance du grain bloqué. Début de
gaz protecteur par Al de l’acier. Grossis- coalescence de la cémentite
sement du grain. Coalescence de la
R
cémentite
750 à 850 Reprise de la croissance du grain.
Coalescence de la cémentite
Refroidissement en 30 h Refroidissement en 5 min
700 à 600 Formation de germes de Fe3 C Formation de germes de Fe3 C
600 à 200 Précipitation quasi totale de C dissous Précipitation partielle de C dissous,
C résiduel 2 à 8 ppm masse selon cycle de sur-
vieillissement
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1.3.2 Maintien
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Un temps de maintien d’environ 15 s à la température de recuit
est nécessaire pour stabiliser la recristallisation. Un temps d’environ
30 s est pratiqué pour les aciers faiblement alliés et pour les aciers
stabilisés au titane ou au niobium pour emboutissage profond, pour
stabiliser la grosseur de grain et la texture. L’intérêt d’un temps de
maintien supérieur à 30 s est aussi de faciliter la régulation de tempé-
rature, en particulier au cours d’un changement d’épaisseur de la
bande.
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M 7 955 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
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Élaboration des métaux ferreux
(Réf. Internet 42367)
1– Coulée
2– Laminage
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3– Produits plats minces Réf. Internet page
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1. Généralités................................................................................................. M 7 960 - 2
1.1
1.2
1.3
Importance du fer-blanc ..............................................................................
Raisons des particularités du cycle de fabrication du fer-blanc ..............
Normes et règles de l’art.............................................................................
—
—
—
2
2
2
S
2. Particularités du cycle de fabrication du fer-blanc........................ — 2
2.1 Usine à brames ............................................................................................ — 2
2.2 Train à chaud................................................................................................ — 2
2.3 Train à froid .................................................................................................. — 3
2.3.1 Décapage............................................................................................. — 3
2.3.2 Laminage à froid................................................................................. — 3
2.3.3 Dégraissage avant recuit sur base .................................................... — 3
2.3.4 Recuit en continu ................................................................................ — 3
2.3.5 Écrouissage ......................................................................................... — 4
3. Étamage électrolytique .......................................................................... — 4
3.1 Généralités ................................................................................................... — 4
3.2 Enchaînement des opérations .................................................................... — 4
3.2.1 Section d’entrée.................................................................................. — 4
3.2.2 Dégraissage......................................................................................... — 5
3.2.3 Décapage............................................................................................. — 5
3.2.4 Étamage électrolytique ...................................................................... — 5
3.2.5 Refusion............................................................................................... — 6
3.2.6 Passivation .......................................................................................... — 6
3.2.7 Huilage................................................................................................. — 6
3.2.8 Section de sortie ................................................................................. — 6
3.2.9 Contrôle de qualité ............................................................................. — 6
4. Chromage électrolytique du fer noir.................................................. — 6
5. Perspectives techniques à court terme............................................. — 7
5.1 Continuité des procédés ............................................................................. — 7
5.2 Réduction des épaisseurs ........................................................................... — 7
5.3 Vernissage en bande ................................................................................... — 7
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 7 960
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1.1 Importance du fer-blanc Bien que le fer-blanc ait la réputation justifiée d’un produit sur
mesures, fabriqué suivant les besoins exprimés par le fabricant de
La vogue du fer-blanc ne se dément pas depuis plus de cinq cents boîtes, l’habitude s’est prise de se référer à des normes. Celles-ci
ans et tient à différentes propriétés de ce matériau complexe codifient l’usage tiré de nombreuses années d’expérience : toutefois
constitué d’une âme d’acier, le fer noir, recouverte d’étain. La elles laissent un vaste domaine aux transactions entre producteur
première a été son inaltérabilité, d’où il tire son qualificatif de blanc, et client, qui permettent au producteur d’appliquer son savoir-faire.
d’autant plus marquante aux siècles passés que l’on ne savait pas La sidérurgie française se reporte souvent aux normes américaines
autrement empêcher l’acier de rouiller, ce qui lui a donné sa dési- (ASTM) et européennes (EURONORM) citées dans la fiche
gnation de fer noir. La deuxième a été l’aptitude du fer-blanc à documentaire [Doc. M 7 960]. Sans entrer dans les détails, nous indi-
s’assembler à l’aide de soudures tendres ; l’opération est facile du querons qu’elles traitent de caractéristiques mécaniques et dimen-
fait du bas point de fusion de l’étain (232 oC). La dernière est sionnelles, d’aspect, de limites de composition de l’acier, de taux
l’absence de toxicité des ions de l’étain pour l’homme : elle a ouvert d’étain répartis symétriquement ou non sur les faces, de films de
au fer-blanc, déjà matériau d’emballage, l’immense champ de passivation, d’huilage, de méthodes d’essai et d’analyse...
l’emballage alimentaire après que les travaux de Nicolas Appert sous
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le Premier Empire aient établi la possibilité de conserver les aliments
dans des conditions aseptiques après stérilisation. Dans cette appli-
cation, la majeure du fer-blanc actuel, on tire parti à la fois de la 2. Particularités du cycle
protection cathodique qu’assure l’étain à l’acier dans la boîte, ce qui
élimine pratiquement le risque de perforation, et du milieu réducteur de fabrication du fer-blanc
créé par les ions stanneux, favorable à la conservation des vitamines
et au maintien de certaines couleurs des aliments. Pour améliorer La fabrication du fer-blanc, par rapport à celle des tôles minces,
l’aspect intérieur des boîtes, réduire la diffusion des ions stanneux est décrite dans l’ordre des opérations sidérurgiques des usines
dans l’aliment et abaisser les taux d’étain (c’est-à-dire mettre des modernes actuelles, les seules en service en France (figure 1). Ces
épaisseurs plus faibles), donc rendre le fer-blanc plus avantageux usines ont abandonné la coulée en lingots pour adopter la coulée
techniquement et économiquement que par le passé, on développe en continu d’aciers calmés à l’aluminium, conduisant à des aciers
actuellement l’usage du fer-blanc verni. Le fer-blanc actuel est donc plus constants dans leurs propriétés, d’une meilleure propreté inclu-
fort différent de ses ancêtres des siècles passés : nature des couches sionnaire et d’un prix de revient inférieur.
définies et contrôlées, épaisseurs d’étain diminuées dans le rapport
de 100, film d’oxydes d’étain modifié par incorporation d’oxydes de
chrome trivalent avec ou sans addition de chrome métallique, etc.
Dans les domaines d’application où les aliments sont peu corro- 2.1 Usine à brames
sifs mais où l’on recherche une meilleure adhérence des revête-
ments organiques (vernis, couches, encres), on prend l’habitude de
substituer un fer noir chromé en bande au fer-blanc. Ce fer chromé Les deux précautions particulières à ce stade correspondent à :
[en anglais : Tin Free Steel (TFS ), ou Electrolytic Chromium Coated — la réalisation des analyses pour l’obtention des caractéristiques
Steel (ECCS )] ne s’emploie qu’à l’état verni, n’est pas assemblable mécaniques, pour satisfaire aux normes de limite de composition
par soudage aux soudures tendres ou par soudage électrique à chimique [Doc. M 7 960] ; c’est aussi un des moyens connus de lutte
grande vitesse. Dans l’emballage alimentaire, il sert à la fabrication contre la graphitisation superficielle du fer noir au cours du recuit
de fonds et de corps de boîtes en deux pièces. Au paragraphe 4, sur base (§ 2.3.3) ;
nous indiquerons comment on l’élabore. — l’élimination des inclusions non métalliques : le niveau moyen
de propreté inclusionnaire de la production d’une usine à brames
La production annuelle française de fer-blanc, de fer chromé et
dépend des qualités de son équipement et de son savoir-faire ; en
de fer noir a peu varié au cours de ces deux dernières années, aux
fonction des niveaux de ces deux qualités, le taux de réussite des
alentours du million de tonnes pour l’ensemble des produits : près
très grandes propretés inclusionnaires impliquera un tri plus ou
de la moitié est exportée, ce qui place la France au deuxième rang
moins poussé des brames (déroutement de ces brames à risques
des exportateurs mondiaux après le Japon.
que sont les brames de début et de fin de coulée et les brames de
changement de séquence, voire des brames voisines de celles qui
viennent d’être indiquées).
1.2 Raisons des particularités du cycle
de fabrication du fer-blanc
2.2 Train à chaud
De par son épaisseur, entre 0,14 et 0,49 mm d’après les normes En dehors des soins classiques apportés aux tôles minces pour
américaines et européennes, le fer-blanc pourrait être fabriqué l’obtention des caractéristiques mécaniques (respect des tempéra-
comme la tôle mince. Toutefois les nécessités d’étamer le fer noir, tures à l’entrée des finisseuses, de fin de laminage et de bobinage)
d’assurer au fer-blanc des qualités de résistance à la corrosion et et pour la propreté de surface (décalaminage, gestion des
de pouvoir le mettre en forme sont trois raisons qui conduisent à cylindres), il faut mentionner :
aménager le cycle de fabrication des tôles minces. La première — l’écueil des températures élevées de bobinage, souvent
tendra à ce que l’étamage se produise sur une surface d’acier aussi suspectées d’abaisser la tenue du fer-blanc à la corrosion ;
libre que possible d’oxydes, de carbures et de composés organiques. — la fixation de l’épaisseur de la tôle à chaud par le taux de
La deuxième, pour limiter le courant de pile entre l’étain et l’acier réduction imposé au laminoir à froid pour la production d’aciers à
au cours de la corrosion, réduit les quantités des éléments d’alliage cornes contrôlées ; cela constitue une exception à la règle usuelle
de l’acier. La troisième, destinée surtout aux modes de déformation de la répartition de la réduction d’épaisseur entre les deux trains ;
du fer-blanc par expansion, conduit à des mesures à l’aciérie pour en effet, le niveau des cornes dépend du taux de réduction à froid,
éviter la présence d’inclusions de taille critique (supérieure autour de 90 %, à côté de la composition de l’acier, du taux
à 0,05 mm par exemple) dans le fer-blanc destiné à ces applications. d’écrouissage, etc.
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Fil machine
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S
et travaux publics 2,2
Mécanique 1,5 Ces différentes étapes de mise en œuvre du produit feront appel
à des propriétés spécifiques du métal auxquelles s’ajoutent les
Applications industrielles 1,1 contraintes imposées par son utilisation finale.
Divers 0,8 Citons par exemple :
Total 9,3 — la résistance à la rupture (fil pour précontrainte) ;
— la tenue à la fatigue (fil pour pneumatique) ;
Renforcement Treillis soudé 4,8 — l’aptitude à la déformation (muselet de champagne) ;
du béton Crénelé à chaud 1,0 — la résistance à la corrosion (câble).
Total 5,8
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2. Conception de la filière
de production
2.1 Élaboration du métal
et coulée continue
L’élaboration du métal comporte essentiellement deux étapes
(figure 2) :
— fabrication du métal liquide à partir de matières premières
(minerai, fonte, ferrailles) et métallurgie en poche conférant au métal
une analyse et une propreté déterminées ;
— solidification de l’acier et coulée en continu (pour la presque
totalité du fil) ou en lingot.
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1. Généralités................................................................................................. M 7 980 - 2
1.1 Produits plats parachevés........................................................................... — 2
1.1.1 Bandes refendues ...............................................................................
1.1.2 Feuilles.................................................................................................
1.1.3 Flans.....................................................................................................
—
—
—
2
2
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1.2 Préparation des bobines avant parachèvement ....................................... — 3
2. Production de feuillards par refendage de bobines....................... — 3
2.1 Procédé......................................................................................................... — 3
2.1.1 Chutages en rive ................................................................................. — 3
2.1.2 Refendage ........................................................................................... — 3
2.1.3 Enroulement........................................................................................ — 3
2.2 Technologie .................................................................................................. — 3
2.2.1 Critères de choix d’une refendeuse .................................................. — 3
2.2.2 Installation de refendage ................................................................... — 4
2.3 Exploitation .................................................................................................. — 4
2.3.1 Productivité ......................................................................................... — 4
2.3.2 Mise au mille....................................................................................... — 5
2.3.3 Coûts.................................................................................................... — 5
3. Production de feuilles et flans déroulés par mise à longueur
et planage................................................................................................... — 5
3.1 Procédé......................................................................................................... — 5
3.2 Technologie .................................................................................................. — 6
3.2.1 Critères de choix d’une ligne ............................................................. — 6
3.2.2 Ligne de planage et de mise à longueur .......................................... — 6
3.3 Exploitation .................................................................................................. — 8
3.3.1 Productivité ......................................................................................... — 8
3.3.2 Mise au mille....................................................................................... — 8
4. Organisation professionnelle ............................................................... — 8
4.1 Évolution de la profession .......................................................................... — 8
4.1.1 Adaptation aux besoins ..................................................................... — 8
4.1.2 Livraison dans les délais .................................................................... — 8
4.1.3 Sécurité d’approvisionnement .......................................................... — 8
4.2 Marché des produits parachevés en France.............................................. — 8
4.3 Circuits de production et de distribution ................................................... — 8
4.3.1 Parachèvement de société sidérurgique .......................................... — 9
4.3.2 Centre de service ................................................................................ — 9
4.3.3 Société de négoce .............................................................................. — 9
5. Évolutions .................................................................................................. — 9
5.1 Polyvalence .................................................................................................. — 9
5.2 Productivité .................................................................................................. — 9
5.3 Hygiène du travail et protection de l’environnement............................... — 9
5.4 Extension du domaine des parachèvements ............................................ — 9
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 7 980
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