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Le projet de Redynamisation des Soins de Santé à l’Est Cameroun (REDSSEC), creuset du PBF au
Cameroun a été mis en œuvre pendant 7 ans et 9 mois. Il s’est déroulé en deux phases REDSSECI
(octobre 2004-septembre 2007) et REDSSECII (octobre 2007-juin 2012). Mis en œuvre par la Province
Ecclésiastique de Bertoua sous financement de Cordaid et Catholic Relief Services (CRS), il avait pour but
l’amélioration de la santé des populations. Trente-quatre (34) Formations Sanitaires Catholiques
FOSACA) réparties dans les quatre diocèses de la Province Ecclésiastique de Bertoua étaient les
principaux acteurs de mise en œuvre de ce projet. La spécificité de ce projet a été sa stratégie de
financement basée sur la performance ou Performance Based Financing (PBF).
Les objectifs spécifiques du projet étaient les suivants:
1. La performance et la gestion (des ressources financières, des ressources humaines, des
ressources matérielles, des activités et l’information) des FOSA sont améliorées ;
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Formations Structures de
Structures sanitaires dialogue
Niveaux correspondantes correspondantes correspondantes
Ministère de la Hôpitaux
Santé Publique Généraux,
Central (MINSANTE) Hôpitaux Centraux
Délégations
Régionaux pour la Fonds Régionaux
Intermédiaire Santé Publique Hôpitaux pour la Promotion
ou stratégique (DRSP) 10 Régionaux de la Santé (FRPS)
Comité de Santé
de District
Districts de Santé Hôpitaux de (COSADI)/COGE
(DS) 174 District (HD) H
Le niveau le plus bas dans le système de santé est l’Aire de Santé (AS) qui doit avoir une
population d’au moins 10 000 habitants autour d’une formation sanitaire de premier échelon .La
structure de dialogue à ce niveau est le Comité de Santé (COSA). L’organe exécutif du COSA
est le Comité de Gestion (COGE). Le COSA est constitué d’un à deux membres de chaque
village de l’AS selon la taille du village. On appelle ces représentants des villages au COSA des
Agents de Santé Communautaires (ASC). Les présidents des COSA de toutes les AS du DS se
regroupent pour constituer le Comité de Santé de District (COSADI). L’organe exécutif du
COSADI est le Comité de Gestion de l’Hôpital (COGEH). Les présidents des COSADI se
regroupent au niveau de la Région pour former le Fonds Régional pour la Promotion de la Santé
(FRPS). Actuellement cette structure de dialogue n’a été mise en place que dans trois régions
(Littoral, Sud-Ouest, Nord-Ouest) du pays avec l’appui de la GIZ.
Au niveau national, il n’y a pas de structure de dialogue. La spécificité des FRPS dans les trois
régions sus citées est la gestion efficace des médicaments. Les fréquentes ruptures de stock des
médicaments rencontrées dans les FOSA des autres régions du pays sont presque inexistantes
dans ces trois régions disposant des FRPS.
L’enquête diagnostique que nous avons menée sur l’état des lieux de la participation
communautaire a relevé les faiblesses et problèmes suivants.
– Les Agents de Santé communautaire (ASC) étaient désignés par les responsables des
formations sanitaires ;
– Les responsables des FOSA remplaçaient les ASC à leur guise ;
– Chaque programme vertical descendait dans les villages pour désigner les ASC ou relais
communautaire ;
– Les ASC travaillaient bénévolement et étaient prêts à démissionner devant des
difficultés mineures.
Au vu de ces faiblesses, l’analyse de la situation nous a permis d’orienter l’intervention du projet
sur le choix, la formation, l’élaboration des outils de travail, l’organisation du travail, le suivi et
le paiement de la prime fixe des ASC.
3.1. Choix des Agents de Santé Communautaires (ASC) dans les villages
Cet axe avait pour stratégie, l’ancrage de l’ASC dans son village. En effet, le projet a fait
comprendre aux habitants de chaque village que l’ASC est le représentant du village en matière
de santé. Par conséquent, il doit défendre les intérêts du village et non ceux du responsable de la
FOSA. Pour ce faire, il doit être désigné ou élu par le village et peut être remplacé si le village
n’est pas satisfait de ses prestations. Aussi, il doit accepter de travailler gratuitement pour son
village. Nous avons accompagné et facilité la mise en place régulière des ASC créant ainsi un
réseau de 305 ASC dans 305 villages.
Dans le souci de rendre les ASC élus actifs, le projet a organisé 14 sessions de formation pour
eux pour les apprendre à :
Pour accompagner et superviser chaque ASC à pratiquer tous ce qu’ils ont reçus à la formation,
il a été demandé aux responsables des 32 FOSA impliquées dans le projet de désigner un
personnel de santé qui s’occupera désormais uniquement des activités de santé communautaires.
Ce personnel a été nommé « Personnel d’Appui Paramédical » (PAP). Le projet a organisé une
formation sur la supervision, l’accompagnement, la validation des rapports mensuels et la
rédaction de la synthèse des rapports des ASC pour les 32 PAP. La moitié du salaire des PAP
était à la charge du projet. La FOSA fournissait l’autre moitié. Les PAP ont ainsi redynamisé à
travers les descentes régulières le travail des ASC dans leurs communautés.
Le projet a conçu des outils de rapportage et de suivi des ASC qui sont les suivants :
Cet axe avait pour stratégie, le renforcement du pouvoir financier de l’ASC pour le motiver sur
le travail accompli dans son village. Le projet attribuait mensuellement une prime de motivation
d’une valeur de 4 000FCFA à chaque ASC.
Pendant le financement du projet par input, chaque ASC recevait obligatoirement sa motivation
mensuel qu’il a travaillé ou pas, qu’il a rédigé son rapport d’activité ou pas. Le rôle du projet
était de vérifier la liste de décharge de la motivation bien remplie par les ASC avec le numéro de
leur carte nationale d’identité et la signature. Les efforts étaient fournis pour produire les
justificatifs. Il n’y avait pas la traçabilité des activités de santé communautaire.
Un ASC après avoir reçu sa prime de motivation de 4 000FCFA, est allée chez son chef du
village pour lui donner 1 000FCFA en guise de reconnaissance sur la confiance que le village lui
a accordée. Le lendemain, le chef s’est rendu au siège du projet accompagné de son fils. Il a
proposé que son fils doive désormais travailler en lieu et place de l’ASC élu. Nous lui avons
demandé les raisons de sa décision. En suite nous lui avons conseillé de convoquer une réunion
au village pour la destitution de cet ASC. Le chef a été incapable de destituer l’ASC plus qu’il
n’avait aucune raison pour soutenir cette cause. C’est ainsi qu’on a observé une stabilité des ASC
dans les villages.
4. PBF communautaire ou organisation du travail dans l’approche output
Dès l’introduction du PBF dans les FOSA, avec l’achat des indicateurs du PMA et de la santé
communautaire, il y a eu arrêt du payement des primes de motivation aux ASC et la moitié du
salaire du PAP. En effet, l’Agence d’Achat des Performances (AAP) sur base de présentation
d’un plan de business par la FOSA incluant les indicateurs du PMA et de santé communautaire,
signe le contrat avec la FOSA. A la suite des vérifications quantitatives et qualitatives des
résultats déclarés par la FOSA, l’AAP payait des subsides correspondants. L’AAP n’a pas de
contact direct avec l’ASC. Cette situation a poussé chaque responsable de la FOSA a mené des
réflexions sur le comment contrôler le travail de l’ASC et lui attribuer sa prime de motivation en
fonction de ses résultats. L’outil de déclaration et de validations des résultats déclarés par l’ASC
a été développé ainsi que la négociation sur les subsides pour chaque indicateur communautaire.
Tous ces arrangements se sont réalisés en dehors de l’AAP. Il y a eu aucun accord contractuel
écrit entre les ASC et les responsables des FOSA. Mais chaque ASC, quand il rédigeait son
rapport mensuel d’activité savait le montant des subsides qu’il mériterait. C’est ainsi que les
ASC ont été très motivés pour mieux accomplir leur travail. A titre d’exemple, certains ASC
percevaient 4 à 8 fois le montant de la prime de motivation fixe qu’ils recevaient dans la phase
input.
5. Résultats
– Le plus grand résultat est le développement des sous contrats verbaux du PBF entre les
FOSA et leurs ASC ;
– Le processus de pérennisation du financement des activités de santé communautaire par
les ressources de la FOSA est en cours ;
– Les ASC sont des partenaires sur qui, il faut compter pour améliorer les indicateurs de
santé. Le graphique ci-dessous, présentant l’évolution de la situation financière des
FOSA dans le Diocèse de Batouri, qui est le reflet de l’amélioration des indicateurs de la
santé, 5 ans avec le financement input et 5 ans avec le PBF.
6. Difficultés
Les difficultés qui ont freinées l’introduction du PBF communautaire ont été nombreuses à
savoir :
– Aucune FASA Catholique n’est leader de l’Aire de Santé (AS) et par conséquent ne
couvre qu’une partie de l’Aire de Santé ;
– Les COSA ne sont pas fonctionnels dans les AS ;
– L’impossibilité de signer les contrats de performance avec les ASC individuellement à
cause de non fonctionnalité des COSA qui sont des organisations à base
communautaires;
– La gestion des sous contrat verbaux avec les ASC.
Pour remédier à ces difficultés, les stratégies suivantes ont été développées :
8. Conclusion
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