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FINANCES

La fiscalité locale en wallonie: pour


un pacte de stabilité financière
Dans le cadre de la journée de réflexion et de débats consacrée à
la fiscalité locale le 10 juin dernier au Centre PME de Gilly (Char-
leroi), nous livrons, dans les lignes qui suivent, les réflexions que
l’étude du dossier a inspirées à notre Conseiller Finances, Fran-
çoise Lannoy. Dès à présent, nous invitons les villes et commu-
nes à prendre connaissance de cette première analyse et nous
attendons, par écrit, e-mail ou téléphone, les avis et suggestions
des membres sur les différents thèmes abordés. Une fois de plus, Françoise Lannoy
Conseiller Finances
l’Union des Villes et Communes de Wallonie appelle ici de ses Union des Villes
et Communes de Wallonie
vœux un pacte de stabilité financière.

La fiscalité joue un rôle important La structure et l’évolution des taxes et de dégager des ordres de grandeur
dans chaque commune: c’est la pre- redevances locales propres feront l’ob- révélateurs, tels que la place de la fisca-
mière source de financement. jet de la seconde partie. 116 impôts lité dans l’ensemble des recettes, les
locaux différents, regroupés en 8 convergences et divergences régionales
Sur le plan quantitatif, différents indi-
grandes familles, seront analysés sous de l’évolution des recettes, ou encore
cateurs sont à notre disposition pour
l’angle budgétaire (mesure de la pres- l’écart parfois très important entre un
évaluer la pression fiscale exercée par
sion fiscale), mais également sous un rendement budgétaire et un montant
les communes. La mise en perspective
angle politique1. effectivement perçu.
des taux et prélèvements par habitant
nous montre que les communes wal- A travers cette diversité locale dans les Les travaux se basent sur les rende-
lonnes exercent une pression fiscale assiettes, taux, rendements, objectifs ments budgétaires des différentes
modérée: avec enthousiasme ou pas, poursuivis, la conclusion dressera les recettes fiscales, c’est-à-dire sur les
l’application de la paix fiscale en Wal- grandes lignes directrices quant au recettes attendues lors de l’établisse-
lonie fait sentir ses effets depuis niveau et à la qualité de la fiscalité ment des budgets communaux. Diffé-
quelques années. Le plus bel exemple locale. Plusieurs pistes de réflexion rents facteurs feront que les montants
vient des taux d’additionnels commu- seront proposées: vers un impôt plus inscrits initialement s’éloigneront par-
naux au précompte immobilier, infé- juste, plus efficace, et pourquoi pas, fois fortement des montants effective-
rieurs pour les communes wallonnes. vers moins d’impôts. ment perçus en cours d’exercice: éva-
sion fiscale, enrôlement tardif et donc
Sur le plan qualitatif, le bilan est
perception sur deux exercices, recou-
moins positif. Tant les taxes addition- Les sources statistiques vrement imparfait, contentieux, … Le
nelles que les taxes et redevances loca- La Direction générale des Pouvoirs lecteur veillera donc à considérer les
les ont pris de mauvaises habitudes locaux a fourni une base de données montants comme des ordres de gran-
avec le temps: des taux d’additionnels complète relative aux rendements deur valables et non absolument précis.
à l’impôt des personnes physiques budgétaires de chaque recette fiscale
supérieurs là où les revenus sont plus des communes wallonnes de 1997 à Le tableau ci-contre rend compte des
faibles, l’absence de péréquation 20042. C’est sur cette base que la différences que l’on observe entre les
cadastrale, un nombre élevé de taxes structure et l’évolution des rende- rendements budgétaires et les recettes
et redevances différentes, une harmo- ments budgétaires de 116 impôts dif- au compte. D’une manière générale, ils
nisation difficile des règlements com- férents ont été analysées. Pour chacun, sont proches l’un de l’autre (de - 1 % à
munaux, … D’une manière générale, la des informations riches d’enseigne- + 2 % de différence).
fiscalité locale peut mieux faire. ment étaient accessibles telles que le Par contre, pour les impôts locaux, la
Parce qu’elles représentent près de nombre de communes levant un impôt différence entre les montants inscrits
80 % de la fiscalité communale, les donné, le rendement budgétaire
taxes additionnelles feront l’objet de la attendu de cet impôt, absolu et relatif,
première partie de cette contribution. l’évolution des recettes sur plusieurs 1
Ce travail a été réalisé en collaboration avec Sylvie
L’étude porte sur l’évolution et la exercices, la naissance ou la disparition Bollen, Conseiller à l’Union des Villes et Communes de
Wallonie.
répartition des taux et des rendements d’un impôt sur la période, … 2
Merci à Monsieur Philippe Courard, Ministre des Pou-
de ces impôts mais également sur l’im- Deuxième source statistique, la Banque voirs locaux et Madame Annie Vanboterdal-Biefnot,
Directrice générale à la Direction générale des Pou-
pact de décisions prises au niveau Dexia3 fournit une mine d’informations voirs locaux.
fédéral ou régional sur les taux et les sur la situation financière des commu- 3
Merci à Anne-Françoise Pirard et Arnaud Dessoy, du
assiettes fiscales. nes. L’approche est globale, elle permet Service Research de la Banque Dexia.

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aux budgets et les recettes enregis-
trées dans les comptes est importante:
la perception en cours d’exercice est de
7 à 13 % inférieure aux rendements
attendus. (Tableau 1).

Les différentes sources


de financement
Les sources de financement des com-
munes wallonnes peuvent être clas-
sées en 5 grands groupes:
- les recettes de prestation, provenant
de biens et services communaux
(coupes de bois, raccordements aux
égouts, …);
- les recettes de dettes, principale-
ment composées des dividendes issus
des participations des communes
dans diverses intercommunales;
- les recettes de fonds, dont le Fonds
des communes représente la dota- Journée de réflexion sur la fiscalité locale
tion la plus importante; La répartition des recettes ordinaires ont augmenté en moyenne de 4,2 %
- les subsides destinés à financer des des communes wallonnes connaît une annuellement, parallèlement, les
dépenses spécifiques; évolution caractéristique et constante recettes augmentaient de 4,1 %. Au
- la fiscalité constituée, d’une part, de depuis plusieurs décennies. La part du sein des recettes, les différentes res-
taxes additionnelles aux impôts levés Fonds des communes diminue, les sources des communes ont connu une
par d’autres niveaux d’autorité et, recettes fiscales occupent une première évolution annuelle moyenne très dif-
d’autre part, d’impôts perçus direc- place chaque année plus élevée et les férente. (Tableau 2).
tement par les communes. subsides ont un poids de plus en plus
important dans l’ensemble des recettes. Tableau 2
Répartition des recettes ordinaires des communes Croissance recettes et
wallonnes en 2003 (Budgets initiaux)
Sur les dix dernières années (1994-
2003), cette évolution se confirme: dépenses ordinaires
Dette
Subsides des communes wallonnes
Prestations - la fiscalité est passée de 37 % à 40 %
autres add. Fonds (Budgets initiaux) Source: Dexia
des recettes ordinaires,
0,7% 28,9% 1994-2003
4,5%
- le Fonds des communes a encore
diminué (25 % en 1994, 21 % en Fonds des communes 2,2 %
5,8%
20,7% 2003), Add. au PrI 5,3 %
8,9%
- les subsides ont augmenté rapide- Add. à l’IPP 4,4 %
14,6% 15,7% ment: de 23 % à 29 %.
Fiscalité locale 7,0 %
Les changements dans la structure des Autres recettes 4,3 %
recettes ordinaires reflètent différen-
tes évolutions tant au niveau des Recettes ordinaires
Fiscalité 4,1 %
locale Add. IPP Add. Prl
dépenses que des différentes sources totales
Source : Dexia de financement. Dépenses ordinaires
4,2 %
Ainsi, entre 1994 et 2003, les dépenses totales
Tableau 1

Comparaison entre les rendements budgétaires et les recettes du compte (Source: Dexia)
2000 2001 2002 2003
Taxes locales (Comptes) 267.657.422 292.449.634 288.682.797 307.996.455
Taxes locales (Budgets) 297.407.677 315.570.320 330.468.482 343.668.510
Recettes du compte/Rend. budgétaires 90 % 93 % 87 % 90 %
Recettes ordinaires ex. propre (Comptes) 3.595.784.901 3.519.683.244 3.768.349.515 3.781.852.965
Recettes ordinaires ex. propre (Budgets) 3.548.719.913 3.553.711.674 3.700.251.394 3.748.303.062
Recettes du compte/Rend. budgétaires 101 % 99 % 102 % 101 %

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Pour le Fonds des communes, l’indexa- additionnelle est fixée pour tous les 0,5 %. Même en 2001, cette augmen-
tion4 annuelle (sur base de l’indice des contribuables d’une même (…) com- tation est limitée à 1,6 %. En compa-
prix à la consommation) moyenne mune à un pourcentage uniforme de raison avec la période 1990-1996,
durant la même période est de 1,8 %. l’impôt dû à l’Etat”6. c’est une augmentation annuelle
Si on prend en compte les interven- moyenne deux fois moindre et le
La loi ne prévoit pas de maximum
tions Tonus I de 2001 à 2003, le Fonds maximum de croissance a été observé
quant au taux des additionnels à l’IPP,
a augmenté de 2,2 % en moyenne en 1990, à 2,8 %. (Tableau 3).
toutefois, dans le cadre de la “paix fis-
annuelle entre 1994 et 2003, ce qui
cale”, l’autorité de tutelle recom-
reste largement en dessous de la crois-
mande de ne pas dépasser un taux
Disparités de taux et de
sance des dépenses. rendements
maximum. Afin de compenser l’impact
En contrepartie, sur 10 ans, la fiscalité de la Réforme fiscale sur l’impôt des Au-delà d’une moyenne régionale, on
communale n’a cessé d’augmenter, personnes physiques, la dernière circu- observe des différences notables par
tant les additionnels (5,3 % de crois- laire recommandait aux communes commune. Ainsi, les cartes suivantes
sance annuelle moyenne pour les d’appliquer un taux maximum de montrent l’importante disparité obser-
additionnels au précompte immobilier 8,8 % de taxe additionnelle à l’impôt vée entre les communes quant aux
et 4,4 % pour les additionnels à l’im- des personnes physiques pour l’exer- taux d’imposition et aux rendements
pôt des personnes physiques) que la cice 2005 (revenus 2004). d’1 % de la taxe additionnelle à l’im-
fiscalité locale propre (7 % de crois- pôt des personnes physiques.
sance annuelle moyenne entre 1994 et Entre 1997 et 2003, cette recette a
2003). connu une augmentation continue: (Cartes 1 et 2)
469 millions d’euros en 1997, 523
En Wallonie, cette croissance de la fis- millions en 2000 et 591 millions en La lecture de ces deux cartes donne
calité est notamment la conséquence: 2003. une première impression: là où les ren-
- de la non-prise en compte de l’évo- dements sont élevés, les taux sont sou-
L’évolution de cette recette dépend de vent plus bas7. Alors que l’impôt des
lution réelle des charges communa-
l’évolution des revenus des habitants personnes physiques est un impôt pro-
les dans le mécanisme d’adaptation
de la commune, du taux qui est appli- gressif: le taux d’imposition croît, par
du Fonds des communes. Dans son
qué, mais également des décisions pri- tranches successives, en fonction du
Mémorandum 2004, l’Union des
ses par les autorités fédérales sur les revenu imposable; à la marge, les addi-
Villes et Communes de Wallonie
barèmes et sur l’assiette de l’impôt. tionnels communaux contrecarrent la
demande que le Fonds des commu-
nes soit assorti d’un mécanisme d’a- Les quelques chiffres-clés livrés dans le progressivité de l’impôt: les taux d’im-
daptation automatique5 qui per- tableau ci-dessous font apparaître une position étant souvent plus élevés là
mette de lier son évolution à celle croissance faible du taux régional où les rendements sont les plus faibles.
des charges des communes, essen- moyen. Sur l’ensemble de la période, il Les rendements seuls n’expliquent pas
tiellement, les dépenses de person- n’a augmenté en moyenne que de les différences de taux observées. Dans
nel; Tableau 3
- des transferts de compétences qui Taxe additionnelle à l’impôt des personnes physiques
n’ont pas été systématiquement sui- (Sources: Taux, UVCW - Recettes, DGPL)
vis d’un transfert de moyens et d’un
financement adéquat; Taux moyen
Evolution Recettes Evolution
régional
- de différentes réformes pesant sur
les recettes ou alourdissant certaines 1997 7,18 469.129.819
charges communales. 1998 7,19 0.0 % 497.817.535 6,1 %
Plus particulièrement, la fiscalité
1999 7,17 - 0,2 % 507.833.768 2,0 %
locale propre a enregistré la croissance
la plus forte ces dernières années. 2000 7,17 0,0 % 523.257.608 3,0 %
Cette évolution est vraisemblablement 2001 7,28 1,6 % 556.067.284 6,3 %
la conséquence de la stabilisation des
taux des additionnels au précompte 2002 7,33 0,7 % 579.355.278 4,2 %
immobilier et à l’IPP dans le cadre de 2003 7,41 1,1 % 591.103.469 2,0 %
la paix fiscale convenue en Wallonie.
Moyenne annuelle 0,5 % 3,9 %

La taxe additionnelle a 4 Décr.-progr. 17.12.1997. Le mécanisme de croissance du Fonds flamand des


l’impôt des personnes 5 Le Fonds bruxellois des communes prévoit un méca-
nisme de croissance particulier: l’enveloppe est
communes prend également en compte la croissance
du coût du personnel mais de manière indirecte. En
physiques indexée de minimum 2 % l’an à partir de 1999, ce que
l’exposé des motifs justifie par la nécessité de prendre
effet, le fonds est indexé (indice des prix à la consom-
mation) et majoré par la croissance réelle estimée du
en compte les augmentations annuelles de charges revenu national brut de l’année budgétaire en ques-
L’article 465 du Code d’impôts sur les tion.
notamment de personnel, charges qui représentent
revenus autorise les communes à éta- plus de 60 % des dépenses ordinaires des communes. 6 CIR 92, art. 468.
blir une taxe additionnelle à l’impôt 7
Le coefficient de corrélation entre les taux et les ren-
des personnes physiques, “La taxe dements par commune est de - 0,25.

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le tableau qui suit, les communes sont
Carte 1: Taux de la taxe additionnelle
à l’impôt des personnes physiques en 2003 classées en 7 groupes distincts en
(Source: UVCW) fonction de leur chiffre de population.
On compare ces groupes en fonction
du taux moyen observé et du rende-
ment moyen d’1 % de taxe addition-
nelle par habitant. (Tableau 4).
Le taux moyen régional se situe à
7,4 %, entre un minimum de 4,3 %
(pour la commune d’Olne) et un maxi-
mum de 8,5 % (appliqué par 27 com-
munes). Le rendement d’1 % par habi-
tant est de 23,2 euros par habitant,
l’écart entre le rendement le plus bas
(9,9 euros, pour Burg-Reuland) et le
rendement le plus élevé (49,8 euros,
pour Olne).
Ainsi que l’observait déjà B. Jurion en
19978, “les communes les plus peu-
plées, donc celles qui en moyenne
dépensent le plus par habitant, sont
Carte 2: Rendement d’1 % d’additionnel à l’impôt aussi celles qui taxent le plus forte-
des personnes physiques par habitant en 2003 ment le revenu par habitant”. Ainsi, les
(Sources: Taux, UVCW - Recettes, DGPL)
9 communes de plus de 50.000 habi-
tants appliquent en moyenne un taux
de 8,1 % (supérieur à la moyenne
régionale) pour un rendement moyen
moindre également.

La péréquation fiscale
Les disparités de potentiel fiscal entre
les communes incitent les communes
dont le rendement de l’impôt est faible
à pratiquer des taux d’imposition éle-
vés. Dans ce cadre, des mesures de cor-
rection sont nécessaires afin de corriger
ou du moins atténuer les déséquilibres
entre communes. L’objectif est double:
plus d’égalité entre contribuables, plus
d’égalité entre communes.
Tableau 4 Deux mécanismes de péréquation fis-
Taux et rendements de la taxe additionnelle à l’IPP en 2003 cale peuvent être mis en place.
(Budgets initiaux, Sources: UVCW, DGPL)
Une dotation de péréquation
Rendement
Nombre Une dotation de péréquation a pour
Nombre d’habitants Taux 2003 d’1 % par
de communes but de corriger ou atténuer les dés-
habitant 2003
équilibres découlant d’une répartition
0-3.000 27 7,1 20,8 inégalitaire des ressources fiscales
3.000-5.000 46 7,2 21,1 entre communes.
5.000-7.500 53 7,5 23,1 Dans les trois régions du pays, la dota-
tion au Fonds des communes introduit
7.500-10.000 35 7,4 24,7 une solidarité envers les communes
10.000-20.000 63 7,5 24,2 dont les habitants sont pauvres, c’est-
20.000-50.000 29 7,4 25,3 à-dire les communes qui ont un faible
rendement de l’impôt des personnes
50.000 et plus 9 8,1 21,7 physiques. Ainsi, le Fonds des commu-
Moyenne communale 262 7,4 23,2 nes wallon propose une péréquation
Minimum 4,3 9,9 8 B. Jurion, Aspects économiques du financement des
Maximum 8,5 49,8 communes, Revue de Droit Communal, 1997, 4/5,
pp.171-173.

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des additionnels à l’IPP. Le quotient moins importante), soit de besoins dif- selon les résultats des simulations, au
fiscal utilisé pour les communes de férents (profil socio-économique de la minimum de 7,10 % et au maximum
deuxième catégorie s’obtient en divi- population, offre de services supra- de 10,6 %. Le taux d’additionnels
sant l’ensemble des recettes fiscales communaux, mission déléguée spéci- nécessaires pour compenser cette
(hors IPP et taxes et redevances liées à fique, …). perte devrait augmenter dès lors pro-
une centrale nucléaire) par le rende- portionnellement.
ment d’1 % d’additionnel à l’IPP. Plus La Réforme fiscale fédérale Par rapport au taux plafond recom-
ce rendement est faible, plus le quo- et son impact sur les recettes mandé actuellement, 43 communes
tient est élevé et plus la dotation aug- communales devraient le dépasser afin de neutrali-
mente (la relation positive s’applique ser l’impact de la Réforme fiscale sur
également aux autres impôts, plus ils Le Gouvernement fédéral a mis en
œuvre, dès 2001, une réforme fiscale leurs recettes propres. Pour 9 d’entre
augmentent et plus la dotation aug- elles, ce taux se situerait entre 9,2 et
mente). Pour les communes de troi- visant à diminuer la pression fiscale
sur les revenus du travail. Cette 9,4 %.
sième catégorie, on applique un quo-
tient fiscal normalisé et corrigé en réforme représente, en vitesse de croi- Cette réforme très positive pour les
faveur des communes à faible ou forte sière, une moins-value en recettes de citoyens, décidée au niveau fédéral,
densité de population, ainsi que des l’ordre de 3,33 milliards d’euros (soit conduit donc à une diminution des
communes à revenu cadastral plus fai- 134,5 milliards BEF) pour le pouvoir recettes fiscales communales de 7 à
ble. fédéral. Toutefois, le Gouvernement 10 % que les communes ne pourront
fédéral a également décidé d’étaler contrecarrer qu’en prenant une déci-
Un impôt régional unique l’impact budgétaire sur plusieurs sion bien difficile au niveau politique,
Parce que ce système de dotation de années. Ainsi, la réforme fiscale a eu celle de relever leur taux d’imposition
péréquation n’offre pas une correction un impact sur les recettes fiscales dès de 7 à 10 %.
parfaite (une meilleure correction 2002 mais prend pleinement son effet
devrait aboutir à moins d’écarts de en 2005. (Tableau 5) La problématique de la
taux entre les communes), mais génère Pour les communes, il s’agit d’une perception des additionnels
également des effets indirects9 réduction progressive de leur base communaux à l’IPP
notamment sur les taux des autres imposable. Il est donc certain qu’à
taxes locales, l’idée d’un impôt régio- Les additionnels communaux à l’impôt
terme, les recettes communales dimi- des personnes physiques sont, depuis
nalisé a été avancée à différentes nueront, la diminution de l’impôt des
reprises10. de nombreuses années, au centre
personnes physiques ne pouvant être d’une problématique qui a des réper-
Par une centralisation de la perception neutre vis-à-vis de la taxe communale cussions importantes sur la gestion des
et une distribution de la recette à un additionnelle. Compte tenu du déca- communes. Il s’agit du rythme de per-
rendement unique pour l’ensemble des lage entre l’année d’imposition et l’en- ception par les communes de ces
communes, la recette fiscale d’une rôlement effectif ainsi que le délai de recettes, pour lesquelles tout décalage
commune serait liée au taux adopté rétrocession aux communes, les pre- peut conduire à l’utilisation de crédits
par celle-ci mais ne dépendrait plus de miers effets de la réforme fiscale ne de caisse afin d’honorer leurs échéan-
la richesse relative de la population sont apparus qu’en 2003 et ne pèse- ces mensuelles.
résidente. ront pleinement dans les budgets
communaux qu’en 2006. Les perceptions mensuelles par les
Ce système de solidarité entre commu- communes de leurs additionnels à
nes riches et communes pauvres n’o- Une étude des Facultés Notre-Dame de l’impôt des personnes physiques sont
bligerait plus les communes dont le la Paix de Namur11 a été réalisée et dif- essentiellement tributaires du rythme
rendement est faible à opter pour des fusée en décembre 2002. Cette étude d’enrôlement et de recouvrement mis
taux élevés. Les différences de taux évalue l’impact de la Réforme fiscale en œuvre par l’administration.
observées entre communes résulte- sur l’assiette IPP communale avant et
raient dès lors soit de choix politiques après la Réforme fiscale réalisée pour La période de vérification des déclara-
différents (offre de services plus ou 2006. La baisse de l’assiette serait, tions et d’enrôlement s’étend généra-
Tableau 5
lement du 1er juillet de l’année d’exer-
cice d’imposition au 30 juin suivant.
Réduction d’impôts liée à la Réforme fiscale, montants non indexés Au regard des quatre derniers exerci-
(Sources: SPF Finances, UVCW)
ces d’imposition, on constate que l’ad-
Réduction sur l’impôt Réduction de recettes ministration respecte globalement ces
Année budgétaire d’Etat, pour les communes wal- délais.
en millions d’euros lonnes, en millions d’euros
9
2002 -74,4 V. J.-F. Husson, Vers une Réforme du Fonds des com-
munes en Région wallonne, Courrier hebdomadaire,
2003 -513,1 -2 CRISP, 2004, n°1849-1850, 35-36.
10
V. notamment R. Defraiteur et F. Rasse, La Réforme de
2004 -1.574,1 - 11 la fiscalité locale en Wallonie ou le grand chambar-
dement, Université de Mons-Hainaut, 9/1996.
2005 -3.334,1 - 35 11 Réforme fiscale et finances communales dans la
Région wallonne, Facultés Notre-Dame de la Paix de
2006 - 75 Namur, 10/2002.

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FINANCES
Pour des motifs divers, les services de
taxation ne peuvent généralement
entamer leur travail qu’à partir du
mois d’octobre. Les premiers verse-
ments aux communes ont donc eu
lieu, dans le meilleur des cas, à partir
du mois de janvier des exercices d’im-
position suivants.
La situation s’est toutefois détériorée
depuis l’exercice 2000, les premiers
enrôlements n’ayant été effectués
qu’à partir du mois de janvier de l’an-
née suivante, de sorte que les premiers
versements n’ont eu lieu qu’à partir du
mois d’avril. Ceci a amené le Ministre
des Finances à consentir des avances
aux communes pendant les premiers
mois de l’année, avances à valoir sur le
produit de leurs additionnels à l’impôt
des personnes physiques, récupérées
par la suite, lors du rattrapage du
retard des opérations.
Depuis de nombreuses années, les
associations de villes et communes des
trois régions du pays attirent l’atten-
tion sur la nécessaire régularité des
versements relatifs aux additionnels.
Elles proposent de passer des mesures
ponctuelles, adoptées à chaque fois
dans l’urgence, à un système d’avances
permanent et systématique qui per-
mettrait de régulariser les versements
et donc de diminuer sensiblement le
coût des avances de trésorerie à
charge des communes.

Les centimes
additionnels au
précompte immobilier
Première recette fiscale des communes
wallonnes, depuis quelques années, les
additionnels au précompte immobilier
ont généré une rentrée financière de
634 millions d’euros en 2003. Entre
1997 et 2003, cette recette a progressé
rapidement et de manière continue, la
moyenne pour la période s’établit à
4,8 %.
Comme pour l’IPP, les taux de taxation
communaux ont connu une croissance
modérée entre 1997 et 2003, augmen-
tant en moyenne de 1 % annuelle-
ment, seule l’année 2001 a connu une
croissance plus forte de 3,5 %. Entre
1990 et 1996, l’augmentation
annuelle moyenne s’élève à 1,6 %, on
enregistre un maximum de croissance
à 4,2 % en 1995. (Tableau 6).

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FINANCES
Tableau 6 Ces différentes taxations s’ajoutent:
1,25 % + 18,75 % + 30,4375 % =
Centimes additionnels au précompte immobilier 50,4375 %. En conclusion, le précompte
(Sources: Taux, UVCW - Recettes, DGPL)
immobilier à payer par le contribuable
Taux moyen en Région wallonne (hors réductions12
Evolution Recettes Evolution et exonérations) est fixé comme suit:
régional
revenu cadastral indexé x 50,4 %.
1997 2.292 479.852.780
Le même exercice pour la Flandre
1998 2.301 0,4 % 503.214.866 4,9 % donne un taux de taxation de 43,1 %.
La décomposition de ce taux donne
1999 2.302 0,0 % 516.343.912 2,6 %
toutefois un taux régional deux fois
2000 2.300 - 0,1 % 541.312.115 4,8 % plus élevé en Flandre (2,5 %) et des
taux communaux inférieurs de 2 % en
2001 2.382 3,5 % 570.135.198 5,3 % Wallonie. (Tableau 7).
2002 2.415 1,4 % 609.675.199 6,9 % Disparités de taux et de ren-
dements
2003 2.435 0,8 % 634.417.510 4,1 %
Plus encore que pour l’impôt des per-
Moyenne annuelle 1,0 % 4,8 % sonnes physiques, le nombre de centi-
mes additionnels au précompte immo-
bilier et les rendements de cet impôt
Le précompte immobilier n’apporte communaux, les moyennes régionales diffèrent fortement d’une commune à
pas des recettes fiscales qu’aux com- en 2003 sont les suivantes: l’autre.
munes. La Région wallonne prélève a) la moyenne au niveau provincial
1,25 % comme précompte immobilier Le tableau ci-dessous reprend 7 grou-
s’élève à 1.500 centimes additionnels pes de communes, classées selon leur
sur le revenu cadastral indexé, les soit: 1,25 % x 15,00 = 18,75 %;
communes et les provinces prélèvent nombre d’habitants au 1er janvier
des additionnels à cet impôt régional. b) la moyenne au niveau communal 2003. En termes de taux, des différen-
est de 2.435 centimes additionnels ces importantes existent, ainsi, alors
Pour les additionnels provinciaux et soit: 1,25 % x 24,35 = 30,4375 %. que le taux moyen s’élève à 2.435 cen-
times d’additionnels, le minimum ob-
Tableau 7
servé est de 900 centimes (Wavre) et le
Taux régionaux, provinciaux et communaux maximum est à 3.100 centimes (Huy).
(Source: UVCW) De plus, en moyenne, on observe que
les 9 grandes villes ont un taux d’im-
Taux Taux Taux
Total position nettement supérieur à la
régional provincial communal
moyenne régionale.
Région wallonne 1,25 % 18,8 % 30,4 % 50,4 %
Alors que les rendements des addition-
Région flamande 2,5 % 8,2 % 32,4 % 43,1 % nels à l’IPP se situent dans un rapport
allant de 1 à 5, les écarts de rende-
Tableau 8 ments des additionnels au PrI sont
dans un rapport de 1 à 13 (3 euros par
Taux et rendements de la taxe additionnelle au PrI en 2003 habitant pour 100 centimes d’addi-
(Budgets initiaux, Sources: UVCW, DGPL)
tionnels à Hensies, 39,5 euros par
Nombre Nombre Rendement d’1 % habitant pour Rouvroy). (Tableau 8).
Taux 2003
d’habitants de communes par habitant 2003 Le lien établi pour les additionnels à
l’impôt des personnes physiques entre
0-3.000 27 2.396 7,8
taux et rendements est plus complexe
3.000-5.000 46 2.433 5,8 ici. D’une manière générale, plus le
rendement est élevé et plus le taux
5.000-7.500 53 2.412 6,5
appliqué est faible13 (le jeu d’opposi-
7.500-10.000 35 2.403 6,5 tion entre les deux cartes qui suivent
illustre cette relation négative entre
10.000-20.000 63 2.460 7,3
taux et rendements). (Cartes 3 et 4).
20.000-50.000 29 2.404 8,4
50.000 et plus 9 2.743 8,0 12 Les trois régions du pays octroient des réductions et
remises pour différentes situations, dont les réduc-
Moyenne communale 262 2.435 7,0 tions pour maison modeste, les réductions pour han-
dicap et invalidité, les réductions pour charges de
Minimum 900 3,0 famille, les remises pour improductivité.
13
Maximum 3.100 39,5 Le coefficient de corrélation entre les taux et le ren-
dement de 100 centimes par commune est de -0,36.

344

Mouvement communal • 8-9/2005


FINANCES
On observe toutefois que certaines
Carte 3: Nombre de centimes additionnels
au précompte immobilier en 2003 communes, dont celles de plus de
(Source: UVCW) 50.000 habitants, ont un taux d’impo-
sition supérieur à la moyenne régio-
nale mais également des rendements
supérieurs.
Pour comprendre ce phénomène, on
doit décomposer le revenu cadastral
imposable selon ses trois composantes
principales:
- le revenu cadastral des biens immeu-
bles ordinaires,
- le revenu cadastral des biens indus-
triels,
- le revenu cadastral du matériel et de
l’outillage.
En Région wallonne, 10 % en moyenne
du revenu cadastral imposable porte
sur le matériel et l’outillage. Cette
moyenne est le reflet d’une distribu-
Carte 4: Rendement de 100 centimes additionnels tion très contrastée, ainsi, pour 22
au précompte immobilier par habitant en 2003 communes le matériel et l’outillage
(Sources: Taux, UVCW - Recettes, DGPL)
représente moins d’1 % de leur revenu
cadastral imposable; pour 12 commu-
nes, il compte pour plus de 50 % de
leur revenu cadastral (le maximum
observé est de 85 % pour la commune
de Rouvroy).
Cette distribution au sein du revenu
cadastral n’est pas sans conséquence
sur le rendement des additionnels au
précompte immobilier: plus la part du
matériel et de l’outillage est élevée
dans le revenu cadastral imposable
d’une commune et plus le rendement
de l’impôt est élevé14. (Carte 5).

La péréquation fiscale
Bien que des différences de rende-
ments soient très importantes entre les
Carte 5: Part du revenu cadastral imposable sur le matériel communes wallonnes, aucune péré-
et l’outillage dans le revenu cadastral imposable total quation n’intervient en matière de
(Sources: UVCW, SPF Finances) précompte immobilier dans le Fonds
des communes.
En Flandre, une péréquation sur base
des écarts de revenu cadastral entre
communes est opérée via le Fonds des
communes. A Bruxelles, les recettes
d’additionnels au précompte immobi-
lier sont prises en compte dans une
péréquation. Toutefois, dans les deux
régions, les moyens affectés à la péré-
quation des revenus professionnels
sont supérieurs à ceux affectés à la
péréquation des revenus immobiliers.

14 Le coefficient de corrélation entre le rendement de


100 centimes et la part du matériel et de l’outillage
dans le revenu cadastral d’une commune est de 0,658.

345

Mouvement communal • 8-9/2005


FINANCES
Pour l’Union des Villes et Communes Finances répondait: pétences en matière de taxation en
de Wallonie, les déséquilibres décou- - qu’il n’y a pas de retards quant à l’é- général et de taxation immobilière en
lant d’une répartition inégalitaire des tablissement et, en conséquence, particulier. Parmi les impôts ainsi
ressources fiscales entre communes quant à la perception des centimes régionalisés figure le précompte
doivent être corrigés. additionnels au précompte immobi- immobilier.
Toutefois, pour le précompte immobi- lier, celui-ci pouvant être établi pen- Cette compétence fiscale a été exploi-
lier, il est intéressant d’envisager la dant trois ans à partir du 1er janvier de tée depuis lors. Trois réformes impor-
question de la péréquation plus globa- l’année qui désigne l’exercice d’impo- tantes ont été mises en oeuvre en
lement: sition pour lequel l’impôt est dû15; 2003, 2004 et 2005.
- la présence d’une forte activité éco- - le Ministre précise ainsi que le mot Chaque réforme est présentée suc-
nomique est génératrice de revenus “retard” ne peut être utilisé étant cinctement, accompagnée d’une éva-
cadastraux supérieurs, donc d’écart donné que les administrations fisca- luation de l’impact sur les finances
de capacité fiscale entre communes; les veillent à ce que toutes les coti- communales ainsi que des éventuelles
- la présence d’une forte activité éco- sations au précompte immobilier mesures de compensation.
nomique est génératrice également soient, autant que possible, enrôlées
dans le délai normal d’imposition16; La réforme 2003
de dépenses plus conséquentes, tant
en termes d’investissements (infra- - que les droits en instance de recou- Deux mesures importantes touchant le
structures d’accueil) qu’en termes de vrement au niveau des centimes précompte immobilier ont été prises
fonctionnement (phénomènes d’ex- additionnels au précompte immobi- en 2003, elles portent, d’une part, sur
ternalités); lier tels qu’ils apparaissent à la les réductions pour personnes à charge
colonne 2, ligne 7, des décomptes sur les biens immobiliers ordinaires et,
- la présence d’une forte activité éco- d’autre part, sur un allègement de la
173x ne constituent nullement une
nomique dans une commune est fiscalité sur le matériel et l’outillage.
créance des communes sur l’Etat
génératrice de coûts directs et indi-
mais une créance des communes sur En ce qui concerne la réduction du
rects pour les communes périphé-
les contribuables encore débiteurs17; précompte immobilier pour les invali-
riques.
- que “la modernisation des applica- des, les handicapés et les chefs de
Voici donc trois aspects de la problé- famille comportant au moins un
tions automatisées relatives à l’éta-
matique qui permettent de conclure enfant ou un handicapé à charge, la
blissement du précompte immobilier,
qu’une péréquation fiscale se justifie réforme a remplacé les réductions pro-
qui devrait être finalisée pour l’exer-
dans le cadre d’une solidarité entre portionnelles (10 % ou 20 %) par des
cice d’imposition 2003, permettra
communes riches et communes pau- réductions forfaitaires de 125 euros ou
également d’améliorer la situation”18.
vres, mais également au sein d’un ter- 250 euros à imputer sur le précompte
ritoire supra-communal. Une bonne nouvelle: depuis 2003, les
enrôlements sont quasi-intégralement immobilier à payer par ces person-
Mais cette péréquation fiscale doit- nes19.
effectués entre juin et septembre de
elle être complète? Faut-il équilibrer
l’exercice. Ils font dès lors l’objet d’un En ce qui concerne le matériel et l’ou-
les potentiels fiscaux entre communes
versement aux communes entre les mois tillage20, la réforme a porté sur:
ne remplissant pas des fonctions simi-
d’août et décembre du même exercice. - le relèvement du seuil d’exonération
laires (centre économique et indus-
triel, centre d’emplois) et, par consé- Si le rythme d’enrôlement s’est accé- au précompte immobilier du revenu
quent, ne faisant pas face aux mêmes léré ces dernières années, l’enrôlement cadastral établi pour du matériel et
besoins en infrastructures et en et la perception de cet impôt lèvent de l’outillage à 795 euros (contre
dépenses courantes? toutefois un problème important. En 159 euros précédemment);
effet, une étude de la Cellule fiscale de
- le gel de l’indexation du revenu
Versement des additionnels la Région wallonne signale qu’un nom-
cadastral à prendre en considération
bre élevé de ménages wallons bénéfi-
En 2001, le montant de taxes addition- pour le calcul du précompte immo-
cient de réduction du précompte
nelles au précompte immobilier enrô- bilier sur le matériel et l’outillage à
immobilier indûment (par exemple, des
lées après le mois d’octobre représentait l’index relatif à l’année 2002.
réductions pour enfants à charge sont
27 % du produit total des additionnels
maintenues alors que le ménage ne
au précompte immobilier de l’exercice.
compte plus d’enfants à charge). Un
Quand les enrôlements sont réalisés contrôle et un toilettage sont absolu- 15
Q.R. Ch. Repr., question n° 599 du 20.2.2001, Sess.
après le mois d’octobre, ils ne fournis- ment nécessaires, pour des raisons d’é- 2000-2001, p. 10.181.
sent des recettes aux communes qu’en quité mais également budgétaires.
16 Ch. Repr., question n° 6883 du 16.4.2002, Compte
rendu analytique, Commission des Finances et du bud-
janvier, février de l’année suivante en get, Sess. 2001-2002, pp.5-6.
raison du délai de paiement de deux Les réformes fiscales 17
Q.R. Ch. Repr., question n° 333 du 15.5.2000, Sess.
mois dont disposent les contribuables. régionales et leur impact sur 2000-2001, pp. 5.656-5.658.
18
Ch. Repr., Question n° 6883 du 16.4.2002, Compte
Cela augmente ou crée artificiellement les recettes communales rendu analytique, Commission des Finances et du bud-
un déficit dans les comptes commu- La loi spéciale du 13 juillet 2001 por- get, Sess. 2001-2002, pp.5-6.
naux et éventuellement un excédent tant transfert de diverses compétences
19 Décr. 22.10.2003 mod. les art. 257 et 258 du CIR 92,
M.B. 19.11.2003.
tout aussi artificiel l’année suivante. aux régions et aux communautés a 20
Décr. 22.10.2003 mod. les art. 253, 255 et 518 du CIR
Face à cette situation, le Ministre des accordé aux régions de nouvelles com- 92, M.B. 19.11.2003.

346

Mouvement communal • 8-9/2005


FINANCES

Journée de réflexion sur la fiscalité locale

Ces deux réformes ont une incidence investissements en immeubles, en ce d’autres termes, les investissements
significative sur les finances commu- compris les investissements en maté- neufs venant augmenter le revenu
nales et ce, dès leur entrée en vigueur, riel réputé immeuble par nature ou cadastral des parcelles sont désormais
soit au 1er janvier 2004. par destination: à la très petite exonérés du précompte immobilier.
Dans une note au Gouvernement, le entreprise pour une durée de 5 ans; Pour comprendre cette mesure, des
Ministre du Budget précise que “dans à la petite ou à la moyenne entre- exemples simples illustrent chacune
le contexte actuel des finances com- prise pour une durée de 3 à 5 ans. des dispositions prévues dans le texte
munales, un mécanisme prévoyant la Cette exonération peut être octroyée (les exemples sont entre crochets).
stricte neutralité pour les communes pour une durée maximale de 7 ans
A l’article 253 du Code des impôts sur
sera mis en place 21”. pour le matériel et l’outillage en cas
les revenus 1992, remplacé par la loi du
de création d’une petite ou moyenne
A partir des statistiques “Précompte 6 juillet 1994 et modifié par la loi du 22
entreprise.
immobilier” 2004 du SPF Finances, il a décembre 1998 ainsi que par les dé-
été possible d’évaluer l’impact des - Incitants régionaux en faveur des crets du 6 décembre 2001, du 22 octo-
réductions pour personnes à charge en grandes entreprises25: les incitants bre 2003 et du 18 décembre 2003, sont
comparant l’exercice 2003 (avant régionaux prennent la forme d’une apportées les modifications suivantes:
réforme) et 2004. exonération du précompte immobi-
1°il est inséré un 3°bis, rédigé comme
lier (art. 8) pour des investissements
Ainsi, les réductions pour personnes à suit:
en immeubles, en ce compris les
charge s’élevaient en 2003 à “3°bis des nouveaux investisse-
investissements en matériel réputé
39.920.278 euros. En 2004, on a ments en matériel et outillage visés
immeuble par nature ou par destina-
octroyé des réductions pour un mon- à l’article 471, par. 3,
tion: pour une durée maximale de 7
tant de 81.730.789 euros. La diffé- - qui sont acquis ou constitués à l’é-
ans pour le matériel et l’outillage;
rence s’élève à 41 millions d’euros 22. tat neuf à partir du 1er janvier 2005,
pour une durée maximale de 5 ans
A l’initiative du Ministre des Affaires en ce qui concerne les immeubles sur une parcelle cadastrale ne com-
intérieures, Ph. Courard, et du Ministre par nature. portant aucun matériel et outillage
du Budget, M. Daerden, le Gouverne- au 31 décembre 2004,
Ces mesures ne diminuent pas la base
ment wallon décidait, en décembre
taxable. Toutefois, les entrées dans la
2004, de compenser, dès 2005 et dans
base taxable sont retardées, ce qui ne 21
son intégralité, le manque à gagner Note au Gouvernement wallon transmise en docu-
manquera pas de freiner la progression ment de travail au Conseil supérieur des villes, com-
généré par le remplacement des réduc- munes et provinces de la Région wallonne le
de cette recette fiscale.
tions pour personnes à charge pour un 20.11.2002.
montant de 39,68 millions d’euros (24 Ces mesures n’ont pas fait l’objet d’une 22
Le nombre de noyaux familiaux avec enfants ne pro-
demande de compensation. gresse en général que très lentement d’une année à
millions pour les communes et 15 l’autre. Selon les derniers chiffres connus, ils ont aug-
millions pour les provinces) 23. menté de 0,1 % entre 2002 et 2003.
La réforme 2005 23
A.G.W. 9.12.2004 portant répartition pour l’année
La réforme 2004 Le décret-programme de relance éco- 2004 de l’avance sur la compensation octroyée aux
communes et provinces en raison de la modification
Deux décrets relatifs aux incitants nomique et de simplification adminis- des art. 257 et 258 du CIR 1992, M.B. 11.1.2005;
régionaux, votés en 2004 au Parle- trative, présenté en ce début d’au- A.G.W. 12.5.2005 portant répartition pour l’année
ment wallon, contiennent des disposi- tomne 2004, comprend un chapitre 2005 du solde de la compensation octroyée aux com-
munes et provinces en raison de la modification des
tions touchant au précompte immobi- sur la fiscalité qui vise à alléger la pres- art. 257 et 258 du CIR 1992, M.B. 1.6.2005.
lier et, par conséquent, aux sion fiscale sur les investissements. 24
Décr. 11.3.2004 rel. aux incitants régionaux en faveur
additionnels communaux. La mesure tend à neutraliser du pré- des petites ou moyennes entreprises, M.B. 8.4.2004.
25 Décr. 11.3.2004 rel. aux incitants régionaux en faveur
- Incitants régionaux en faveur des compte immobilier, le revenu cadastral des grandes entreprises, M.B. 8.4.2004.
petites ou moyennes entreprises24: supplémentaire du matériel et de l’ou- 26
Par matériel et outillage, on entend tous les appareils,
les incitants régionaux prennent la tillage26 engendré par tout investisse- machines et autres installations utiles à une exploita-
tion industrielle, commerciale ou artisanale, à l’exclu-
forme d’une exonération du pré- ment, à l’état neuf, ayant pour effet sion des locaux, abris et de leurs accessoires indispen-
compte immobilier (art. 11) pour des d’augmenter la base imposable. En sables, CIR 1992, art. 471.

347

Mouvement communal • 8-9/2005


FINANCES
- et dont le revenu cadastral est fixé à il diminue le revenu cadastral de la Toutefois, on peut raisonnablement
partir du 1er janvier 2006, conformé- parcelle de 50 à partir du 1.1.2006. craindre que la mesure ne soit pas effi-
ment aux articles 483 et 484;”; Le précompte immobilier portera sur cace et génère différents effets inat-
[Exemple 1: une parcelle cadastrale a un RC de 50 (base: 50)] tendus.
un revenu évalué à 0 au 1.1.2005, un [Exemple 4bis: sur cette même parcelle Pas efficace car si l’alignement par rap-
investissement est réalisé en 2005 et cadastrale, dont le RC au 1.1.2006 est port à la Flandre en termes d’exonéra-
porte le revenu cadastral à 100 au de 50, on réalise un investissement en tion a été réalisé par cette réforme, les
1.1.2006, l’exonération du pré- 2006 augmentant le RC de 100 au taux provinciaux continuent à léser la
compte immobilier portera sur un RC 1.1.2007. L’exonération portera sur le compétitivité wallonne.
de 100 (base: 0)] supplément net de RC par rapport à Pour ce qui est des effets inattendus,
2°il est inséré un 3°ter, rédigé comme 2004 (!), soit 100-50 (base: 100)] trois sont apparus récemment.
suit: Selon la Région wallonne, cette 1.La problématique de la reconversion
“3°ter des nouveaux investisse- mesure n’engendre pas de perte de des sites industriels
ments en matériel et outillage visés recettes pour les communes. Il s’agirait
Le gel de la base taxable à son niveau
à l’article 471, par. 3, d’un manque à gagner, en l’occur-
2005 sera vraisemblablement un frein
rence, l’absence de recettes supplé-
- qui sont acquis ou constitués à l’é- aux futures et nécessaires reconver-
mentaires puisque la masse de revenu
tat neuf à partir du 1er janvier 2005, sions de certains sites industriels. Quel
cadastral sera maintenue.
investisseur choisirait un ancien site
- qui sont ajoutés sur une parcelle La Région évalue le manque à gagner dont le revenu cadastral fixé avant le
cadastrale comportant déjà du maté- pour les communes à 7,8 millions d’eu- 1er janvier 2005 fera l’objet d’un
riel et outillage au 31 décembre 2004, ros à partir de 2009. L’impact sera, en impôt foncier alors qu’un site vierge
- et qui donnent lieu, à partir du effet, décalé dans le temps par rapport est désormais libre d’impôt?
1er janvier 2006, à une augmenta- à l’entrée en vigueur de la réforme.
2.L’installation de nouveaux parcs
tion du revenu cadastral afférent au Entre 2006 et 2008, les investissements
industriels
matériel et à l’outillage de cette par- en matériel et outillage réalisés avant
celle, conformément aux articles 2005 mais exonérés pour 3, 5 ou 7 ans Des investissements importants ont
483 et 484, par rapport au revenu (incitants régionaux) seront progressi- été réalisés récemment sur certains
cadastral du matériel et de l’ou- vement réintégrés dans la base taxable. zonings et de nouveaux parcs indus-
tillage pour cette parcelle au 1er jan- triels sont en cours d’installation. L’é-
Les recettes des additionnels au pré- quipement de ces sites est onéreux:
vier 2005, diminué du revenu compte immobilier sur le matériel et
cadastral du matériel et de l’ou- voirie, éclairage public, réseau de télé-
l’outillage non seulement n’augmen- communication, réseau de distribu-
tillage y existant au 31 décembre teront plus à l’avenir:
2004 mais désaffecté depuis lors. tion d’énergie, réseau de distribution
- plus aucune entrée dans la base et d’épuration d’eau, … Les commu-
Ce revenu cadastral est exonéré à taxable (plafonnée au 1.1.2005), nes, en collaboration avec leur inter-
concurrence de cette augmentation, communale de développement éco-
dans la mesure où elle se rapporte au - plus d’indexation (gel à l’index 2002),
nomique, participent financièrement
matériel et outillage ajouté depuis le mais connaîtront des sorties de la base
à ces projets. L’assiette fiscale étant
1er janvier 2005; “; taxable, le matériel et l’outillage dés-
maintenant plafonnée au niveau du
affecté après le 1er janvier 2005 non
[Exemple 2: une parcelle a un revenu revenu cadastral du 1er janvier 2005,
remplacé ou remplacé par du matériel
cadastral évalué à 100 au 1.1.2005, les rentrées financières attendues sont
donnant lieu à un RC plus faible.
un investissement est réalisé en sérieusement menacées.
2005, il augmente le revenu cadas- Une certitude, à long terme: les recet-
L’entreprise participe au finance-
tral de la parcelle de 50 à partir du tes en additionnels au précompte
ment d’un service public nécessaire
1.1.2006. L’exonération du pré- immobilier sur le matériel et l’ou-
pour son activité: voirie, énergie,
compte immobilier portera sur le tillage, qui s’élèvent aujourd’hui à 100
eau, gestion des déchets, sécurité
revenu cadastral supplémentaire de millions d’euros27 (4 milliards BEF),
publique, … Une des principales
50 (base: 100)] connaîtront une érosion lente.
contributions des entreprises pro-
[Exemple 3: une parcelle a un revenu Les effets inattendus vient du précompte immobilier sur le
cadastral évalué à 100 au 1.1.2005, Pour l’Union des Villes et Communes matériel et l’outillage (rappelons-le,
un investissement est réalisé en 2005, de Wallonie, la mesure qui est envisa- 100 millions d’euros en 2003). Cette
il augmente le revenu cadastral de la gée, à savoir réduire la pression fiscale ressource continuera à l’avenir de
parcelle de 50 à partir du 1.1.2006. sur les investissements, est une bonne peser sur les entreprises existantes
Une partie de l’ancien matériel est mesure dans le cadre de la relance de qu’elles soient en difficulté ou pas et
désaffectée la même année et dimi- l’activité économique des entreprises exonérera à l’avenir toute industrie
nue le RC de 30 au 1.1.2006. L’exoné- telle que prônée par la déclaration de neuve bénéficiant gratuitement d’un
ration portera sur le supplément net politique régionale mais également service public financé par d’autres.
de RC, soit 50-30 (base: 100)] afin de rendre le territoire attractif
[Exemple 4: une parcelle a un revenu pour les investisseurs, en particulier, 27
Pour l’exercice d’imposition 2003, le PrI net sur le
matériel et l’outillage s’élevait à 186.829.997 euros
cadastral évalué à 100 au 1.1.2005, par rapport à la concurrence fiscale (2,5 % pour la Région, 37,5 % pour les provinces, 60 %
un déclassement est opéré en 2005, pouvant exister avec la Flandre. pour les communes).

348

Mouvement communal • 8-9/2005


FINANCES
3.La taxe industrielle compensatoire possibilité de récupérer, en tout ou en tral à prendre en considération pour le
La dernière péréquation générale des partie, les pertes de recettes fiscales, calcul du précompte immobilier sur le
revenus cadastraux a été décrétée en votant une taxe industrielle com- matériel et l’outillage, à l’index relatif
par la loi du 22 août 1979 modi- pensatoire établie sur la base de la à l’année 2002 et, d’autre part, le relè-
fiant le Code des impôts sur les reve- valeur vénale au 1er janvier 1975 et/ou vement du seuil d’exonération du pré-
nus et le Code des droits d’enregis- de la valeur d’usage au 1er janvier compte immobilier à 795 euros par
trement, d’hypothèque et de greffe 1975, suivant qu’il s’agit d’immeubles parcelle cadastrale.
en matière de fiscalité immobilière. bâtis ou non bâtis ou de matériel et Les communes levant la taxe indus-
Cette péréquation ne pouvait entraî- outillage. trielle compensatoire doivent appli-
ner aucune majoration ou réduction La circulaire du 23 avril 1980 du Minis- quer et le gel de l’indexation et ce relè-
du produit des centimes additionnels tre de la Région wallonne, ouvrant vement du seuil d’exonération, tels
au précompte immobilier en 1980 cette possibilité de compensation à que prévus pour le précompte immo-
par rapport à l’exercice d’imposition certaines communes industrialisées, bilier, ce qui représente une perte
1979 pour chacune des provinces et indiquait également qu’il y avait lieu financière directe pour les communes
des communes. d’appliquer à la taxe industrielle com- concernées.
Cependant, pour certaines communes pensatoire les réductions et exonéra-
fortement industrialisées, la péréqua- tions applicables au précompte immo-
tion cadastrale a généré un dégrève- bilier. Chaque circulaire budgétaire La fiscalité locale
rappelle annuellement cette consigne
ment important des revenus cadas-
aux communes.
propre
traux industriels, se traduisant par une
Les communes complètent leurs recet-
réduction substantielle des recettes La Réforme fiscale décrétée par la
tes par des redevances et taxes commu-
prélevées sur les revenus cadastraux Région wallonne et entrée en vigueur
nales propres28. L’objet premier de ces
industriels. Pour remédier à une telle au 1er janvier 2004 prévoit, d’une part,
prélèvements fiscaux est de procurer
situation, ces communes ont eu la le gel de l’indexation du revenu cadas-
des moyens financiers complémentaires
Tableau 9 aux communes. Ils peuvent toutefois
avoir des objectifs secondaires, incitant
Rendements budgétaires moyens par habitant
ou dissuadant certains comportements.
des recettes fiscales propres en 2003 (Sources: INS, DGPL)
Sur base des statistiques issues des
Recette moyenne en % moyen de budgets des communes wallonnes pour
euros par habitant la fiscalité propre les années 1997, 2000 et 2003, nous
Prestations administratives 2,3 3,0 % avons étudié la structure et l’évolution
Remboursement 1,2 1,7 % des rendements budgétaires des recet-
tes fiscales des 262 communes.
Hygiène publique 44,1 55,2 %
Entreprises industrielles, Les impôts locaux sont nombreux et
28,1 26,5 % très diversifiés. On dénombre, en effet,
commerciales et agricoles
116 taxes différentes levées sur la
Spectacles et divertissements 0,7 0,6 % période. Les communes ont inscrit, en
Occupation du domaine public 2,9 2,9 % moyenne, 19 taxes dans leur budget
Patrimoine 9,6 9,8 % initial pour l’année 2003.
Autres 0,2 0,3 % Ces impôts se regroupent générale-
Total 89,2 100 % ment en 8 groupes principaux.
(Tableau 9).
Tableau 10
Le nombre de taxes levées par com-
Nombre moyen de taxes levées par commune et rendements budgétaires mune augmente avec le chiffre de
moyens par habitant en 2003 (Sources: INS, DGPL) population; de 11 taxes en moyenne
pour les communes de moins de 3.000
Recettes fiscales habitants, on atteint 34 impôts locaux
Nombre de Nombre de taxes
Nombre d’habitants propres par habitant en moyenne pour les communes de
communes levées en 2003
en 2003 plus de 50.000 habitants. (Tableau 10).
0-3.000 27 11 93
3.000-5.000 46 12 75
28 L’approche de la fiscalité locale n’est pas juridique, on
5.000-7.500 53 17 83 utilise ainsi les termes impôts et taxes pour définir la
7.500-10.000 35 19 79 même réalité. Par contre, par redevance, on fait réfé-
rence précisément à “la rémunération que l’autorité
10.000-20.000 63 24 93 réclame à certains redevables dans les conditions
cumulatives d’un service fourni à une personne par-
20.000-50.000 29 27 105 ticulière considérée isolément, avec paiement d’une
somme qui entretient un rapport de proportionnalité
50.000 et plus 9 34 147 avec le service fourni”. Pour une définition et une ana-
lyse complètes, voir Sepulchre V., Mémento de la fis-
Moyenne communale 262 19 89 calité locale et régionale, Ed. Kluwer, 2004.

349

Mouvement communal • 8-9/2005


FINANCES
Si l’on compare le poids des trois prin- Les sections suivantes présentent les ce service soit demandé librement
cipales catégories d’impôts locaux, différentes catégories d’impôts. Les par l’entreprise, le ménage ou le par-
trois constats sont intéressants: rendements budgétaires sont tous ticulier ou lui soit imposé par une
issus de la même source statistique, la réglementation quelconque;
- les taxes sur les prestations d’hy- base de données de la DGPL.
giène publique sont les plus impor- - le coût doit être répercuté sur le
tantes en termes de rendements bénéficiaire du service. Il doit donc y
Les prestations avoir une adéquation, une cor-
budgétaires, de 45 % en moyenne
pour les villes de plus de 50.000
administratives respondance entre le coût du service
habitants à près de 60 % pour les et la redevance demandée, ce qui
(Tableau 12). n’exclut pas l’établissement de for-
communes de 3.000 à 5.000 habi-
tants, Cette catégorie d’impôts se réfère à faits pour la récupération de mon-
différentes recettes prélevées par l’ad- tants peu élevés”29.
- deuxième catégorie d’impôts locaux, ministration communale en contre-
les taxes sur les entreprises indus-
Observations:
partie de la délivrance de pièces admi- - dans la nomenclature des impôts
trielles, commerciales et agricoles: nistratives telles que les cartes
dans les 7 groupes de communes pro- locaux, cette catégorie compte 5
d’identité, passeports, permis d’envi- impôts, tous sont levés, tous sont
posés, cette catégorie est toujours la ronnement, de lotir, … La notion de
deuxième en ordre d’importance, repris dans la circulaire budgétaire,
redevance est définie dans la circulaire
budgétaire à partir de deux éléments - 6 communes ne percevraient pas de
- par contre, les taxes sur le patri- recettes de ce type,
moine (en particulier, la taxe sur les caractéristiques essentiels:
- les prestations administratives cons-
secondes résidences), sont en - “le paiement est dû suite à un ser-
tituent une recette importante de
moyenne des ressources escomptées vice rendu par la commune à une
10,6 millions d’euros en 2003 inscrits
plus importantes dans les plus peti- entreprise, un ménage ou un parti-
dans les budgets, soit 3 % des recet-
tes communes (moins de 7.500 habi- culier et presté à son bénéfice per-
tes fiscales propres, la recette la plus
tants). (Tableau 11). sonnel (notion de service rendu), que
importante est celle relative aux
Tableau 11 documents administratifs (8,4
millions d’euros),
Poids relatif de trois catégories de taxes locales dans l’ensemble des
- globalement, ces impôts ont connu
recettes fiscales propres, rendements budgétaires en 2003 (Source: DGPL)
une croissance annuelle forte de
Hygiène 10,5 % en moyenne entre 1997 et
Nombre d’habitants Entreprises Patrimoine 2003, en particulier, la recette docu-
publique
ments administratifs a augmenté en
0-3.000 54,6 % 19,8 % 19,8 % moyenne de 9,1 % annuellement.
3.000-5.000 59,4 % 17,9 % 17,0 %
Taxes de remboursement
5.000-7.500 55,0 % 26,0 % 10,2 %
(Tableau 13).
7.500-10.000 56,7 % 29,2 % 6,8 %
Ces recettes correspondent à des récu-
10.000-20.000 55,6 % 29,1 % 5,5 % pérations auprès de contribuables de
la totalité ou d’une partie des coûts de
20.000-50.000 50,2 % 34,4 % 3,8 %
travaux de construction ou de rénova-
50.000 et plus 44,5 % 40,7 % 2,0 % tion des voiries.
Moyenne communale 55,2 % 26,5 % 9,8 % Observations:
- dans la nomenclature, cette catégo-
Tableau 12 rie compte 10 impôts, seule la taxe
Recettes en % des relative à l’aménagement spécial des
Nbre milliers recettes rues piétonnières commerçantes
Prestations administratives n’est jamais levée pour les 3 années
communes d’euros fiscales
2003 propres observées,
361-01 Conservation véhicules saisis 39 720 0,2 % - la taxe construction de conduites
d’eau et les taxes diverses de rem-
361-02 Permis d’environnement 97 136 0,0 % boursement ne sont pas reprises
361-03 Permis de lotir 104 590 0,2 % dans la circulaire budgétaire,

361-04 Documents administratifs 254 8.427 2,3 %


361-48 Prestations communales 29
Circ. 7.10.2004 rel. au budget pour 2005 des commu-
69 732 0,2 % nes de la Région wallonne à l’exception des commu-
techniques en général
nes de la Communauté germanophone, M.B.
Total 256 10.605 2,9 % 19.10.2004, Min. des Affaires intérieures et de la Fonc-
tion publique, Ph. Courard.

350

Mouvement communal • 8-9/2005


FINANCES
Tableau 13 - 112 communes au total lèvent au
Recettes en moins une de ces taxes, la plus
Nbre % des recettes
Taxes de remboursement milliers répandue étant celle relative aux
communes fiscales propres
d’euros 2003 travaux de raccordement d’immeu-
362-01 Acquisition d’assiettes bles au réseau d’égouts,
6 10 0,0 %
de voirie - les taxes de remboursement consti-
362-02 Pavage des rues 9 668 0,2 % tuent une recette de 3,9 millions
d’euros en 2003, soit 1 % des recet-
362-03 Construction des
20 714 0,2 % tes fiscales propres,
trottoirs
- toutes pèsent pour moins de 0,5 %
362-04 Construction d’égouts 22 531 0,1 %
dans les recettes fiscales locales des
362-05 Travaux de raccorde- communes,
ment d’immeubles au 78 1.313 0,4 %
- ces taxes ont enregistré une crois-
réseau d’égouts
sance annuelle modérée de 2,9 % en
362-06 Construction de moyenne entre 1997 et 2003.
7 48 0,0 %
conduites d’eau
362-07 Taxe d’urbanisation 5 396 0,1 % Taxes sur prestations
362-08 Inflexion dans les d’hygiène publique
4 5 0,0 %
trottoirs
(Tableau 14).
362-48 Taxes diverses de
18 202 0,1 % Ces taxes, qui représentent près de la
remboursement
moitié des recettes fiscales propres des
Total 112 3.887 1,1 % communes wallonnes, ont trait à l’en-
Tableau 14

Recettes
Nbre % des recettes
Taxes sur prestations d’hygiène publique en milliers
communes fiscales propres
d’euros 2003
363-01 Taxe sur les bâtiments reliés ou reliables au réseau d’eau 2 239 0,1 %
363-02 Travaux de raccordement d’immeubles au réseau de distribution
3 16 0,0 %
d’eau
363-03 Enlèvement des immondices - Traitement des immondices 243 112.696 31,2 %
363-04 Vidange des fosses d’aisance 1 72 0,0 %
363-05 Enlèvement d’objets encombrants 39 304 0,1 %
363-06 Enlèvement et entreposage de véhicules ou d’objets 10 172 0,0 %
363-07 Enlèvement des versages sauvages 160 264 0,1 %
363-07 b Affichage sauvage 3 59 0,0 %
363-08 Immeubles reliés ou reliables au réseau d’égouts 36 4.296 1,2 %
363-09 Entretien des égouts 52 8.548 2,4 %
363-10 Inhumations, dispersions des cendres et mises en columbarium 180 892 0,2 %
363-11 Exhumation 190 285 0,1 %
363-12 Transports funèbres 28 1.004 0,3 %
363-13 Location de caveaux d’attente 93 97 0,0 %
363-14 Séjour à la morgue ou au dépôt mortuaire 15 56 0,0 %
363-15 Taxe sur les tombes et caveaux 25 145 0,0 %
363-16 Délivrance de récipients ou d’autocollants pour les résidus
197 39.491 10,9 %
ménagers
363-17 Taxe pour la protection de l’environnement 6 275 0,1 %
363-18 Taxe pour l’utilisation des conteneurs communaux 7 178 0,0 %
363-48 Taxes diverses sur prestations d’hygiène publique 20 212 0,1 %
Total 262 169.299 47,0 %

351

Mouvement communal • 8-9/2005


FINANCES
semble des services communaux de doublé entre 1997 et 2003 passant - ces taxes constituent une recette de
salubrité publique et en particulier, la de 15,6 millions d’euros à 39,5 133,8 millions d’euros en 2003, soit
politique communale des déchets. millions d’euros. 37 % des recettes fiscales propres,
Les recettes suivantes peuvent être - la taxe la plus importante est la taxe
retenues pour couvrir le coût-vérité de Taxes sur les entreprises sur la force motrice (52 millions
la politique communale des déchets30: industrielles, commerciales d’euros en 2003, levée par 150 com-
- enlèvement des immondices - traite- et agricoles munes), vient ensuite la taxe sur la
ment des immondices (243 commu- distribution gratuite d’écrits publici-
(Tableau 15). taires “toutes boîtes” (255 commu-
nes, 113 millions d’euros),
Les taxes sur les entreprises industriel- nes, 38,5 millions d’euros),
- enlèvement d’objets encombrants
les, commerciales et agricoles, consti- - 260 communes lèvent au moins une
(39 communes, 304 milliers d’euros),
tuent le deuxième groupe de taxes des ces taxes33,
- enlèvement des versages sauvages ayant le rendement budgétaire le plus
(160 communes, 264 milliers d’euros), élevé. Ces taxes sont variées, elles se - globalement, ces taxes ont connu
- délivrance de récipients ou d’auto- rapportent, par exemple, au personnel une croissance soutenue de 7 % en
collants pour les résidus ménagers (personnel de bar), à la force motrice moyenne annuelle entre 1997 et
(197 communes, 39 millions d’euros), ou encore à certains types d’exploita- 2003,
- taxe pour l’utilisation des conteneurs tion (mines, carrières, débits de bois- - la taxe sur la force motrice a aug-
communaux (7 communes, 178 son, débits de tabac, …). menté de 2,7 % en moyenne
milliers d’euros). annuelle,
Observations:
Soit un total de 153 millions d’euros, - cette catégorie compte 40 taxes, 5 - le rendement budgétaire de la taxe
au total 261 communes31 lèvent au ne sont pas levées sur les trois “toutes boîtes” a augmenté de 25 %.
moins une de ces taxes32. années observées: taxe sur les fours Toutefois, notre enquête réalisée
à coke, taxe sur les briqueteries, taxe l’année passée sur cette taxe a révélé
Observations: que l’écart entre la recette attendue
sur les industries chimiques, taxe
- cette catégorie compte 20 taxes, pour le démergement et taxe sur et les montants effectivement per-
toutes sont levées par au moins 1 l’autorisation de vendre du poisson, çus ne cesse d’augmenter d’année en
commune, 5 tendent à disparaître complète- année. Plus de 25 % des montants
- 8 taxes n’apparaissent pas dans la ment (moins de 2.000 euros de enrôlés ne sont pas perçus (évasion
circulaire budgétaire: taxe sur les recettes budgétées en 2003 pour fiscale et contentieux importants).
bâtiments reliés ou reliables au l’ensemble de la Wallonie): taxe sur
réseau d’eau, enlèvement et entre- les brasseries, taxe sur les charbon-
Taxes sur les spectacles et
posage de véhicules ou d’objets, nages, taxe sur les salles de vente, divertissements
affichage sauvage, taxe sur les tom- annuaires téléphoniques et taxe sur
bes et caveaux, délivrance de réci- les maisons de rendez-vous, (Tableau 16).
pients ou d’autocollants pour les - parmi les taxes levées, 14 taxes n’ap- Observations:
résidus ménagers, taxe pour la pro- paraissent pas dans la circulaire bud-
tection de l’environnement, taxe - cette catégorie compte 11 taxes, 3 ne
gétaire: sont pas levées: la taxe sur le port de
pour l’utilisation des conteneurs
communaux, taxes diverses sur • 3 levées en 1997 mais plus ensuite: masques, la taxe sur les appareils de
prestations d’hygiène publique, taxe sur le personnel occupé et jeux non automatiques et la taxe sur
taxe sur les brasseries et annuai- la location d’animaux de selle,
- toutes les communes lèvent au res téléphoniques (485.549 euros
moins une de ces taxes, - 5 taxes ne sont pas reprises dans la
de recettes en 1997), circulaire budgétaire: la taxe sur les
- ces taxes constituent une recette de • 7 levées par très peu de communes: instruments de musique et de télé-
169,3 millions d’euros en 2003, soit taxes sur les tanks et les réservoirs vision, la taxe sur les jeux de quilles,
47 % des recettes fiscales propres, (8 communes en 2003), taxe sur les la Taxe sur les jeux et paris, la taxe
- la taxe la plus importante est celle charbonnages (1 commune), taxe sur les lunaparks (disparue après
relative à l’enlèvement et le traite- sur les salles de vente (2), taxe sur
ment des immondices, en moyenne, les débits de boissons ouverts en
elle représente 7 % des recettes fis- dehors des heures (10), taxe sur les
cales locales, 112,7 millions d’euros, étalages et vitrines (2), taxe sur les 30
M. Boverie, Le coût-vérité de la politique communale
dépôts de matériaux (8) et taxe sur des déchets, UVCW, 9/2001.
- globalement, ces taxes ont connu 31 L’exception concerne la commune de Mont-Saint-
une croissance soutenue de 8,7 % en les maisons de rendez-vous (1), Guibert.
moyenne annuelle. En particulier, la pour une recette de 653.759 euros, 32
On relèvera par ailleurs que cette recette ne semble pas
taxe sur l’enlèvement et le traite- • 6 sont levées par un nombre plus suffisante pour couvrir le coût de la politique commu-
nale des déchets. En effet, les dépenses budgétées en
ment des immondices a augmenté important de communes mais leur 2003 en matière de désinfection et d’immondices s’é-
annuellement de 5,8 %, et la déli- rendement est en général faible: levaient à plus de 205 millions d’euros pour l’ensemble
des communes wallonnes (source: Dexia). La balance,
vrance de récipients ou d’autocol- taxe sur le colportage (30 commu- même si elle est approximative de par la différence de
lants pour les résidus ménagers nes), taxe sur les panneaux direc- sources statistiques utilisées, est négative.
constitue une recette qui a plus que tionnels (22), 33 Hormis Bièvre et Daverdisse.

352

Mouvement communal • 8-9/2005


FINANCES
Tableau 15

Recettes en % des recettes


Taxes sur les entreprises industrielles, Nbre
milliers fiscales
commerciales et agricoles communes
d’euros 2003 propres
364-02 Personnel de bar 26 533 0,1 %
364-03 Force motrice 150 52.120 14,4 %
364-04 Taxe sur les tanks et les réservoirs 8 240 0,1 %
364-09 Mines, minières, carrières et terrils 48 4.297 1,2 %
364-12 Débits de boissons 66 1.665 0,5 %
364-13 Débits de tabac 19 111 0,0 %
364-15 Taxe sur le colportage 30 42 0,0 %
364-16 Agences de paris sur les courses de chevaux 124 295 0,1 %
364-17 Taxe sur les débits de boissons ouverts en dehors des heures 10 129 0,0 %
364-18 Clubs privés 23 122 0,0 %
364-19 Taxe sur les étalages et vitrines 2 15 0,0 %
364-21 Exploitations de taxis - publicités sur les taxis - taxis équipés
22 116 0,0 %
de la radiotéléphonie
364-22 Enseignes et publicités assimilées 43 3.377 0,9 %
364-23 Panneaux publicitaires fixes 121 5.614 1,6 %
364-24 Distribution gratuite d’écrits publicitaires “toutes boîtes” 255 38.508 10,7 %
364-24 bis Diffusion publicitaire sur la voie publique (diffuseurs sono-
36 136 0,0 %
res ou panneaux mobiles)
364-25 Taxe sur les panneaux directionnels 22 73 0,0 %
364-26 Taxe de séjour 77 2.580 0,7 %
364-27 Terrains de camping 89 1.639 0,5 %
364-28 Taxe sur les dépôts de matériaux 8 110 0,0 %
364-29 Dépôts de mitrailles et de véhicules usagés 101 254 0,1 %
364-30 Taxe annuelle sur les établissements dangereux, insalubres et
39 753 0,2 %
incommodes
364-31 Autre taxe sur les établissements dangereux, insalubres ou
7 187 0,1 %
incommodes
364-32 Taxe sur les agences bancaires 167 1.225 0,3 %
364-32 bis Guichets automatisés 3 623 0,2 %
364-33 Centres d’enfouissement technique 16 3.125 0,9 %
364-34 Taxe sur les logements loués meublés 17 2.673 0,7 %
364-48 Taxes diverses sur les entreprises 52 1.184 0,3 %
364-48 bis Taxe industrielle compensatoire 15 12.030 3,3 %
Total 260 133.781 37,2 %

Tableau 16

Nbre Recettes en milliers % des recettes


Taxes sur les spectacles et divertissements
communes d’euros 2003 fiscales propres
365-01 Spectacles et divertissements 45 3.969 1,1 %
365-02 Dancings 48 250 0,1 %
365-03 Taxe sur les instruments de musique et de télévision 1 87 0,0 %
365-05 Taxe sur les jeux de quilles 1 5 0,0 %
365-07 Taxe sur les jeux et paris 1 0,6 0,0 %
365-08 Mise à l’eau d’embarcations dans un but commercial 6 193 0,1 %
365-10 Taxe sur les lunaparks 0 0 0,0 %
365-48 Taxes diverses sur les spectacles et divertissements 8 195 0,1 %
Total 83 4.699 1,3 %

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Mouvement communal • 8-9/2005


FINANCES
2000) et les taxes diverses sur les les occupations diverses de la voie situés dans les dunes (faut-il citer
spectacles et divertissements, elles publique (50), les taxes diverses sur celle-ci également?), la taxe sur les
concernent peu de communes et ont l’occupation du domaine public (29), bois et forêts,
un rendement faible, - perdue après 1997, la taxe sur les - 2 taxes ne sont plus levées après
- 84 communes au total lèvent au pompes à essence, à huile, à air 1997, la taxe sur les biens exonérés
moins une de ces taxes, les plus répan- comprimé était levée par 117 com- temporairement du précompte
dues étant celles relatives aux specta- munes et avait un rendement bud- immobilier (2 communes) et la taxe
cles et divertissements et aux dan- gétaire de 1,461 millions d’euros en sur les ruines industrielles (45 com-
cings (4,2 millions d’euros en 2003), 1997, seules 3 communes la lèvent munes),
- ces recettes ont augmenté de 1,4 % encore en 2003 pour un rendement
- la taxe sur les immeubles inoccupés
en moyenne annuelle entre 1997 et très faible (11.000 euros),
était levée par 161 communes en
2003. La taxe sur les spectacles et - 195 communes au total lèvent au 1997 pour un rendement de 2,3
divertissements n’a quasi pas bougé moins une de ces taxes, les plus millions d’euros,
(0,7 % de croissance). répandues étant celle relative aux
droits d’emplacement sur les mar- - 6 taxes levées ne sont pas reprises
Occupation du domaine chés (152 communes) et celle rela- dans la circulaire budgétaire: la taxe
public tive aux loges foraines, loges mobi- sur la construction, l’aménagement
les et loges servant au logement sur de bâtiments ou de palissades (30
(Tableau 17). la voie publique (9,4 millions d’euros communes), la taxe sur les balcons,
en 2003), loggias et marquises (1 commune),
Observations: la taxe sur les entrées de caves, sou-
- cette catégorie compte 14 taxes, 2 ne - ces recettes ont augmenté annuelle- piraux, caves sous voirie (1), la taxe
sont pas levées: la taxe sur les appa- ment de 1,6 % entre 1997 et 2003. sur les chalets de vacances d’agré-
reils de chargement et de décharge- ment, caravanes (23), la taxe sur les
ment, ainsi que la taxe sur l’occupa-
Taxes sur le patrimoine antennes extérieures (2), les taxes
tion des plages et des rives (mais diverses sur le patrimoine (6), leur
(Tableau 18). rendement s’élève en 2003 à 2,1
faut-il la citer ?). Une taxe n’est plus
levée après 1997, le droit de quai, Observations: millions d’euros,
- 5 taxes levées ne sont pas reprises - cette catégorie compte 22 taxes, 6 - 250 communes au total lèvent au
dans la circulaire budgétaire: la taxe ne sont pas levées: la taxe sur le moins une de ces taxes, les plus
sur les photographes et filmeurs (2 patrimoine mobilier, la taxe sur les répandues étant celle relative aux
communes), la taxe sur les pompes à gouttières, gargouilles, couvre-rigo- secondes résidences (219 commu-
essence, à huile, à air comprimé (3 les, la taxe sur les portes cochères, la nes) et la taxe sur les pylônes de dif-
communes), la taxe sur les distribu- taxe sur les grillages et les clôtures, fusion pour GSM (157 communes),
teurs automatiques (4), la taxe sur la taxe sur les terrains non bâtis leur rendement pour 2003 est de
Tableau 17

Recettes en %
Nbre milliers des recettes
Taxes ou redevances pour l’occupation du domaine public
communes d’euros fiscales
2003 propres
366-01 Droits d’emplacement sur les marchés 152 7.558 2,1 %
366-03 Loges foraines, loges mobiles et loges servant au logement sur la
123 1.884 0,5 %
voie publique
366-05 Droit de quai 2 10 0,0 %
366-06 Placement de terrasses, de tables et de chaises 38 748 0,2 %
366-07 Parking 29 7.127 2,0 %
366-08 Stationnement de taxis et voitures de louage 28 151 0,0 %
366-09 Commerces de frites (hot-dogs, beignets, etc.). Kiosques à journaux
58 312 0,1 %
sur la voie publique
366-10 Taxe sur l’exploitation des plages et des rives 1 10 0,0 %
366-11 Taxe sur les photographes et filmeurs 2 0,6 0,0 %
366-12 Taxe sur les pompes à essence, à huile, à air comprimé 3 11 0,0 %
366-13 Taxe sur les distributeurs automatiques 4 24 0,0 %
366-14 Taxe sur les occupations diverses de la voie publique 50 682 0,2 %
366-48 Taxes diverses sur l’occupation du domaine public 29 618 0,2 %
Total 195 19.137 5,3 %

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11,6 millions d’euros. A noter que la Autres taxes capture d’oiseaux, la taxe sur les
taxe sur les parcelles et terrains non véhicules sans moteur, la taxe sur
(Tableau 19). les bicyclettes et les cyclomoteurs, la
bâtis n’est levée que par 80 commu-
nes et rapporte plus que celle sur les Observations: taxe sur le contrôle, le plombage et
pylônes de diffusion pour GSM, deux - cette catégorie compte 18 taxes, 9 le pressage du houblon, la taxe sur
fois plus fréquente, d’entre elles ne sont pas levées: la les stands de tir, la taxe sur le
- ces recettes ont globalement aug- taxe sur le personnel de maison et transport des personnes en état d’i-
menté de 1,1 % en moyenne annuelle de service, la taxe sur les pigeon- vresse et la taxe communale à
entre 1997 et 2003. niers, la taxe sur les appareils de caractère général,

Tableau 18

Recettes en %
Nbre milliers des recettes
Taxes sur le patrimoine
communes d’euros fiscales
2003 propres
367-02 Taxe sur la construction, l’aménagement de bâtiments
30 1.368 0,4 %
ou de palissades
367-03 Taxe sur les balcons, loggias et marquises 1 25 0,0 %
367-05 Taxe sur les entrées de caves, soupiraux, caves sous voirie 1 160 0,0 %
367-08 Taxe sur les chalets de vacances d’agrément, caravanes 23 278 0,1 %
367-09 Parcelles et terrains non bâtis 80 1.555 0,4 %
367-10 Taxe sur les antennes extérieures 2 28 0,0 %
367-10 bis Taxe sur les pylônes de diffusion pour GSM 157 1.492 0,4 %
367-11 Absence d’emplacement de parcage 5 347 0,1 %
367-12 Taxe sur les biens exonérés temporairement du précompte
0 0 0,0 %
immobilier
367-13 Secondes résidences 219 10.080 2,8 %
367-15 Taxe sur les immeubles inoccupés 2 0,5 0,0 %
367-16 Taxe sur les ruines industrielles 0 0 0,0 %
367-18 Taxe sur les piscines privées 28 191 0,1 %
367-19 Surface de bureau et locaux affectés à l’exercice d’une profession
9 980 0,3 %
libérale
367-20 Locaux affectés à l’exercice d’un commerce 11 1.136 0,3 %
367-48 Taxes diverses sur le patrimoine 6 214 0,1 %
Total 250 17.853 5,0 %
Tableau 19

Recettes en % des
Nbre milliers recettes
Autres taxes
communes d’euros fiscales
2003 propres
368-02 Taxe sur les chevaux d’agrément et les poneys 33 111 0,0 %
368-04 Taxe sur les chiens 23 296 0,1 %
368-05 Taxe en matière d’armes 93 55 0,0 %
368-09 Taxe sur les motocyclettes, bateaux et canots de plaisance 2 5 0,0 %
368-12 Taxe sur les terrains de tennis privés 10 23 0,0 %
368-15 Golfs 15 96 0,0 %
368-16 Taxe sur les lâchers de pigeons 1 0,1 0,0 %
368-17 Taxe sur les fausses alertes 0 0 0,0 %
368-48 Taxes diverses 9 11 0,0 %
Total 138 596 0,2 %

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- 4 taxes levées ne sont pas reprises - taxes sur les entreprises industrielles, Les 5 autres catégories ont un taux de
dans la circulaire budgétaire: la taxe commerciales et agricoles: 134 croissance relativement faible (voire
sur les chiens (23 communes en millions, négatif pour la catégorie résiduaire):
2003), la taxe sur les motocyclettes, - taxes ou redevances pour l’occupa- - taxes sur le patrimoine: + 1,1 %,
bateaux et canots de plaisance (2), la tion du domaine public: 19 millions,
taxe sur les lâchers de pigeons (1) et - taxes ou redevances pour l’occupa-
les taxes diverses (9), leur rendement - taxes sur le patrimoine: 18 millions, tion du domaine public: + 1,6 %,
s’élève à 311.728 euros pour 2003, - prestations administratives: 11 - taxes sur les spectacles et divertisse-
millions, ments: + 1,4 %,
- 138 communes au total lèvent au
moins une de ces taxes, la plus - taxes sur les spectacles et divertisse- - taxes de remboursement: + 2,9 %,
répandue étant la taxe en matière ments: 5 millions, - autres taxes: - 1,3 %.
d’armes (93 communes), la taxe - taxes de remboursement: 4 millions,
Sur l’inventaire réalisé, c’est-à-dire sur
ayant le rendement budgétaire le - autres taxes: 600.000 euros. les 116 taxes levées par les communes,
plus élevé du groupe en montant
Cette structure par catégorie de taxes 10 taxes enregistrent des rendements
absolu est la taxe sur les chiens,
est relativement stable entre 1997 et budgétaires pour un total de 300
- ces recettes ont globalement dimi- 2003. On observe toutefois une aug- millions, soit 82 % de la fiscalité locale
nué de - 1,3 % entre 1997 et 2003. mentation du poids des taxes sur pres- propre.
tations d’hygiène publique par rapport (Tableau 20)
Synthèse de l’état des lieux aux autres taxes locales. Leur rende-
Deux taxes ont particulièrement aug-
L’analyse de ces différentes taxes per- ment comptait pour 44 % des recettes
menté entre 1997 et 2003 (+ 25 % en
met de dégager des considérations de fiscales propres en 1997 et atteint
moyenne):
différents ordres. 47 % en 2003. Parallèlement, d’autres
taxes pèsent à présent moins, les taxes - la délivrance de récipients ou d’auto-
1° La fiscalité locale, une sur les spectacles et divertissements collants pour les résidus ménagers,
ressource financière (2 % en 1997, 1 % en 2003) et des - la distribution gratuite d’écrits
Au total, 360 millions d’euros inscrits taxes sur le patrimoine (de 7 % à 5 %). publicitaires “toutes boîtes”. Toute-
dans les budgets initiaux des commu- En termes de taux de croissance, on ob- fois, une enquête réalisée par
nes (les montants aux comptes peu- serve que 3 catégories ont connu un taux l’UVCW en 2003 et 2005 sur cette
vent s’écarter sensiblement des rende- de croissance annuel moyen élevé (supé- taxe met en évidence une impor-
ments budgétaires). rieur à la moyenne générale de 6,7 %): tante évasion fiscale consistant à
insérer, dans les folders publicitaires,
Un premier classement des taxes, par - prestations administratives: + 10,5 %,
des articles sur différents sujets cul-
catégorie et rendement décroissant - taxes sur prestations d’hygiène turels, politiques, environnemen-
pour l’année 2003 donne: publique: + 8,7 %, taux, … afin d’échapper à l’imposi-
- taxes sur prestations d’hygiène - taxes sur les entreprises industrielles, tion. De ce fait, depuis 2001, l’écart
publique: 169 millions, commerciales et agricoles: + 7,1 %. entre les rendements budgétaires et
Tableau 20

Les taxes ayant les rendements budgétaires les plus élevés en 2003 (Source: DGPL)
Recettes en Recettes en
% 1997-2003
milliers d’euros euros/hab
Enlèvement des immondices - Traitement des immondices 112.696 31,3 % 33 5,8 %
Force motrice 52.120 14,5 % 15 2,7 %
Délivrance de récipients ou d’autocollants pour les résidus
39.491 11,0 % 12 25,5 %
ménagers
Distribution gratuite d’écrits publicitaires “toutes boîtes” 38.508 10,7 % 11 25,2 %
Taxe industrielle compensatoire 12.030 3,3 % 4 9,7 %
Secondes résidences 10.080 2,8 % 3 3,3 %
Entretien des égouts 8.548 2,4 % 3 6,7 %
Documents administratifs 8.427 2,3 % 3 9,1 %
Droits d’emplacement sur les marchés 7.558 2,1 % 2 0,8 %
Parking 7.127 2,0 % 2 6,6 %
Total des 10 taxes 296.586 82,1 % 88
Total recettes fiscales locales 359.858 100,0 % 107 7,0 %

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les montants perçus ne cesse de croî-
tre (jusqu’à 30 % d’écart pour certai-
nes communes).
Deux taxes importantes en termes de
rendement connaissent une croissance
faible (comparativement aux autres), il
s’agit de la force motrice (+ 2,7 % en
moyenne annuelle) et de la taxe sur les
secondes résidences (+ 3,3 %).
Le tableau ci-dessous reprend les taxes
ayant enregistré la plus forte diminu-
tion entre 1997 et 2003. La paix fiscale
mais également des problèmes de
légalité pour deux de ces taxes sont à
l’origine de ces chutes de recettes
conséquentes.
(Tableau 21).
2° La fiscalité locale, un
instrument politique
Si la raison d’être de la majorité des les terrains non bâtis lutte contre la prunt pour la réalisation des travaux) -
taxes locales est d’assurer aux commu- spéculation foncière, pourrait être considérée comme poli-
nes des ressources propres dont elles tique car elle permet une mutualisation
- la taxe sur les enseignes lumineuses
peuvent déterminer et contrôler le forfaitaire à charge de tous ceux qui
s’inscrit dans une politique de revita-
niveau, et surtout dont elles peuvent bénéficient d’un équipement de voirie
lisation urbaine.
disposer librement, il convient toute- X (et pas aux seuls bénéficiaires des tra-
fois de ne pas perdre de vue que tou- A titre d’impulsion d’une politique vaux couverts par l’emprunt). En d’au-
tes les taxes sont potentiellement générale, l’on pourrait par exemple tres termes, cette taxe est liée à l’exis-
politiques. considérer que certaines redevances tence de certains équipements et non à
La motivation et/ou les exonérations pour l’occupation du domaine public la réalisation ponctuelle de tels ou tels
peuvent viser des effets dissuasifs, de (pourtant assez objectivées, car cor- travaux bien précis, il s’agit dès lors
régulation, d’impulsion ou encore de respondant à un service presté, en lien d’”une contribution de tous les proprié-
solidarité. avec le coût dudit service) participent taires bénéficiant déjà d’un équipe-
à l’orientation de telle commune quant ment aux dépenses qui seront effec-
Ainsi, par exemple, à l’occupation de son domaine public. tuées à l’avenir par la commune en
- pour l’effet dissuasif, la taxe sur les Dans un aspect de solidarisation, la taxe matière de travaux de voirie”34.
immeubles inoccupés vise à réduire d’urbanisation – reprise dans les taxes
le nombre de chancres, de remboursement (considérées comme 34 Dams J., Fiscalité des pouvoirs locaux et régionaux,
- à des fins de régulation, la taxe sur non politiques car liées au coût de l’em- UVCW, 1979, A/338/1.

Tableau 21

Les taxes ayant fortement diminué en cours de période (Source: DGPL)

1997 2003
Recettes en Recettes en
Nbre Nbre
milliers milliers
communes communes
d’euros d’euros
Taxe sur les immeubles inoccupés 161 2.251 2 0,5
Taxe sur les pompes à essence, à huile, à air comprimé 117 1.461 3 11
Guichets automatiques 72 1.011 3 623
Taxe sur les ruines industrielles 45 942 0 0
Taxe sur les antennes extérieures 39 552 2 28
Annuaires téléphoniques 20 273 0 0
Taxe sur le personnel occupé 11 195 0 0
Taxe sur les distributeurs automatiques 35 127 4 24
Total 6.812 687

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3° La paix fiscale fectés d’une surface inférieure ou nes taxes font l’objet de manière plus
La paix fiscale a vu le jour en 1997. égale à 5.000 mètres carrés37. accentuée que d’autres. Une analyse
Souhaitant un stop fiscal, le Gouver- des recettes aux comptes devra donc
4° Des spécificités locales compléter ce premier tour d’horizon
nement wallon présentait, dans une
A l’occasion de l’inventaire réalisé sur de la fiscalité locale.
circulaire35, les principaux éléments de
la fiscalité locale propre, on relève
la “paix fiscale”. Parallèlement, pourquoi ne pas évaluer
toute une série de spécificités locales.
Il est important de rappeler que la paix également l’efficacité de certaines
fiscale résulte d’un accord politique, en Centres d’enfouissement tech- aides publiques aux entreprises. En
effet, une circulaire ne peut imposer de nique: effet, depuis plusieurs années, on sait
manière réglementaire le respect de - Moyenne régionale: 0,9 % des recet- que l’Europe affiche sa volonté de
règles impératives limitant l’autonomie tes fiscales locales, réduire le volume des aides publiques
fiscale des communes, garantie par la - Mont-Saint-Guibert: 21,6 % et octroyées aux entreprises parce qu’el-
Constitution36. Braine-le-Château: 20,3 %. les provoqueraient des distorsions de
concurrence et nuiraient, par consé-
Des taxes régionalisées Secondes résidences: quent, au bon fonctionnement du
La Région reprenait à son compte - Moyenne régionale: 2,8 % des recet- marché intérieur. Les entreprises
diverses taxes locales, celles relatives: tes fiscales locales, aidées courent, pour le surplus, un
- aux automates de toute nature (les - Somme-Leuze: 26,8 %, Vresse-sur- risque: celui de devoir restituer, avec
pompes à carburant, les appareils Semois: 23,7 %, Hastière: 23,2 %, intérêt, l’aide perçue non autorisée par
délivrant des boissons, des aliments, Rendeux: 22,4 %, Viroinval: 20,7 %. la Commission européenne. De plus,
des tabacs, des billets de banque, les une étude de la FEB auprès d’un vaste
guichets automatisés des banques, Dancings: échantillon de chefs d’entreprises
les lecteurs optiques, etc.), - Moyenne régionale: 0,1 euro par confirme qu’ils préféreraient un sys-
habitant, tème où les aides publiques seraient
- aux immeubles inoccupés et taudis, remplacées par une diminution des
- Pecq: 9 euros par habitant, Rumes: 4
- aux ruines industrielles. impôts, des taxes et des charges socia-
euros par habitant.
les pesant sur les entreprises.
Des taxes supprimées
5° La fiscalité locale et les Deux idées maîtresses ressortent de ces
La taxe sur le personnel occupé et la
entreprises quelques lignes. La fiscalité locale sur
taxe sur les biens exonérés temporai-
rement du précompte immobilier ne Suscitons la réflexion au risque d’être les entreprises pourrait viser à tendre
peuvent désormais plus être levées par provocateur … vers une juste contribution de tous les
les communes. En compensation à Au sein de la catégorie des taxes sur les secteurs rentables. Lever les obstacles à
cette perte de rentrées financières, la entreprises, on constate que la contri- l’initiative et au dynamisme des entre-
Région garantit, pour la durée du bution des industries (via la taxe sur la prises dans le respect de l’autonomie
pacte, l’indexation globale du Fonds force motrice, la taxe sur les mines, communale et provinciale (fiscalité plus
des communes, selon l’indice des prix minières, carrières et terrils et la taxe attractive sur l’investissement) est envi-
à la consommation. industrielle compensatoire) représente sageable dans le cadre d’une juste com-
51 % des rendements budgétaires pensation pour les pouvoirs locaux. Une
Une liste de taxes et des taux pla- enregistrés en 2003. piste d’alimentation de ce fonds pour-
fonds recommandés rait être un transfert de certaines aides
Le secteur de la distribution contribue
Parallèlement, à travers les circulaires publiques octroyées aux entreprises
pour un tiers au rendement de cette
budgétaires, la Région wallonne invite afin de dégager des moyens dans le
catégorie via la taxe sur la distribution
les communes à limiter les champs de budget de la Région wallonne, qui com-
gratuite d’écrits publicitaires “toutes
leur fiscalité aux taxes reprises dans la penseraient la perte de recette fiscale
boîtes”38 et la taxe sur les panneaux
circulaire budgétaire annuelle et fixe des dont les pouvoirs locaux ont besoin
publicitaires.
plafonds pour les taxes restantes, y com- pour financer les services qu’ils rendent
pris les taxes additionnelles à l’impôt des Au risque d’opposer certains secteurs aux entreprises et aux citoyens.
personnes physiques (taux maximum d’activités entre eux, ces chiffres lais-
recommandé en 2005: 8,8 %) et au pré- sent apparaître une relative concen-
compte immobilier (taux maximum tration des prélèvements sur certains
recommandé en 2005: 2600). secteurs. 35
Circ. 21.11.1997, rel. au budget pour 1998 des commu-
nes de la Région wallonne, à l’exception des commu-
Dans le prolongement de la Déclara- Plus que la pression fiscale exercée, c’est nes de la Région de langue allemande - Nomenclature
la répartition de cette pression entre les et taux des taxes autorisées, Min. des Affaires intérieu-
tion de politique régionale, la circu- res et de la Fonction, B. Anselme, M.B. 06.12.1997.
laire budgétaire 2005 prévoit expres- différents secteurs d’activité écono- 36 M. Boverie, Autonomie fiscale des communes: lecture
sément qu’à partir de la période mique qui doit être évaluée, notamment accompagnée de l’arrêt du Conseil d’Etat du 24 mai
d’imposition 2005, les communes en tenant compte de leur poids écono- 2002, Mouv.Comm., 7/2002.
37 Circ. 07.10.2004 rel. au budget pour 2005 des com-
pourront à nouveau lever une taxe sur mique (niveau d’utilisation des équipe-
munes de la Région wallonne à l’exception des com-
les immeubles bâtis inoccupés. Cette ments collectifs) et donc de leur santé munes de la Communauté germanophone, M.B.
notion recouvre, d’une part, les loge- financière (capacité contributive). 19.10.2004, Min. des Affaires intérieures et de la Fonc-
tion publique, Ph. Courard.
ments abandonnés et, d’autre part, les Autre étude qu’il serait intéressant de 38
Gardons toutefois à l’esprit l’importante évasion fis-
sites d’activités économiques désaf- réaliser: l’évasion fiscale dont certai- cale pour cette recette.

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Conclusion: vers un La contribution des entreprises au sur les entreprises pourrait tendre vers
financement des pouvoirs locaux pro- une base plus large (l’ensemble des sec-
pacte fiscal de stabilité vient en premier lieu de la taxe addi- teurs économiques) mais également
financière tionnelle au précompte immobilier. sur base de critères tels que le degré
Deux observations principales décou- d’utilisation des équipements collectifs
La fiscalité locale est la première source
lent de l’étude. D’une part, les commu- ou en fonction de la capacité contribu-
de financement des communes. C’est
nes wallonnes appliquent en moyenne tive de l’entreprise (par exemple, un
un gage d’autonomie, elle assure aux
un taux inférieur à ceux appliqués dans additionnel à l’impôt des sociétés).
communes des ressources propres dont
elles peuvent déterminer et contrôler le les autres régions du pays depuis 2002.
niveau et, surtout, dont elles peuvent Toutefois, les taux provinciaux wallons Les nombreux outils fiscaux aux mains
disposer librement. La fiscalité locale est continuent à léser la compétitivité de des communes peuvent, on le voit, être
également un gage de responsabilité, notre territoire. D’autre part, les récen- améliorés pour plus de transparence
elle met l’élu devant ses choix et les tes réformes régionales touchant cet mais également d’efficacité. Mais,
citoyens devant leurs demandes. impôt, principalement le gel de la base repenser la fiscalité locale nécessite
taxable à son niveau 2005, risquent à que l’on s’attaque également à l’en-
L’essentiel de la contribution des ména- l’avenir de freiner la reconversion d’an- semble des recettes communales et en
ges au financement des communes ciens sites industriels et diminuera, particulier à la réforme du Fonds des
provient des taxes additionnelles au voire supprimera, des rentrées finan- communes. En effet, la croissance de la
précompte immobilier et à l’impôt des cières pour les communes ayant fiscalité locale est notamment la
personnes physiques. L’analyse de ces consenti des investissements coûteux conséquence d’une diminution rela-
deux taxes révèle de fortes disparités de en équipement de zonings, notam- tive de la part du Fonds des communes
rendements entre les communes. Entre ment. dans l’ensemble des recettes mais éga-
autres conséquences, on observe géné- lement d’un financement insuffisant
ralement des taux d’imposition élevés là Autre enseignement de l’étude: plus de certains transferts de compétences
où les rendements sont faibles. Des que la pression fiscale exercée sur les ainsi que de réformes pesant sur les
mesures visant à corriger ou à atténuer entreprises, c’est la répartition de cette recettes ou alourdissant certaines
ces déséquilibres sont nécessaires, pour pression entre les différents secteurs charges communales.
plus d’égalité entre contribuables, plus d’activité économique qui semble
d’égalité entre communes. poser problème. Ainsi, deux taxes Plus qu’un pacte fiscal, les pouvoirs
Autre contribution importante des représentent près de 70 % des taxes sur locaux demandent d’atteindre un
ménages, les taxes relatives à la ges- les entreprises industrielles, commer- pacte de stabilité financière en refi-
tion des déchets. Celles-ci ont forte- ciales et agricoles. Il s’agit de la taxe sur nançant le Fonds des communes
ment augmenté entre 1997 et 2003, la force motrice et la taxe sur la distri- (objectif: 25 % des recettes ordinaires)
reflet d’une politique des déchets bution gratuite d’écrits publicitaires et en assurant la neutralité budgétaire
visant à se rapprocher du coût-vérité “toutes boîtes”, touchant prioritaire- de tous transferts de compétences,
mais également à renforcer le principe ment l’industrie et le secteur de la dis- missions et charges nouvelles, réfor-
du pollueur - payeur. tribution. Une meilleure fiscalité locale mes fédérales ou régionales.

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ANNEXE 1: Comparaison régionale de la pression fiscale locale

Recettes fiscales en euros par habitant (Sources: INS, Dexia)


1994 1997 2000 2003
Flandre 350 423 468 548
Wallonie 312 370 417 480
Bruxelles 523 602 669 748
Belgique 354 422 470 545

Recettes fiscales en euros par habitant (Sources: INS, Dexia)


1994 1997 2000 2003
Flandre
Additionnels au précompte immobilier 144 179 201 233
Taxe additionnelle à l’IPP 133 158 181 210
Impôts perçus directement par la commune 63 75 76 93
Wallonie
Additionnels au précompte immobilier 121 144 162 189
Taxe additionnelle à l’IPP 123 141 157 175
Impôts perçus directement par la commune 59 75 90 107
Bruxelles
Additionnels au précompte immobilier 295 355 391 438
Taxe additionnelle à l’IPP 135 149 166 168
Impôts perçus directement par la commune 86 91 104 133
Belgique
Additionnels au précompte immobilier 151 184 206 238
Taxe additionnelle à l’IPP 130 152 172 195
Impôts perçus directement par la commune 64 77 83 102

Taux d’imposition et rendement des additionnels communaux (Source: Dexia)


1994 1997 2000 2003
Flandre
Nombre de centimes additionnels au PrI 1.940 2.255 2.151 2.590
Valeur de 100 centimes n.d. 8,0 9,3 9,0
Taux additionnels IPP 6,6 6,9 6,6 7,1
Valeur de 1 % 20,1 23,0 27,4 29,4
Wallonie
Nombre de centimes additionnels au PrI 2.123 2.379 2.300 2.433
Valeur de 100 centimes n.d. 6,0 7,1 7,7
Taux additionnels IPP 6,9 7,4 7,2 7,4
Valeur de 1 % 17,8 19,2 21,7 23,7
Bruxelles
Nombre de centimes additionnels au PrI 2.402 2.579 2.513 2.687
Valeur de 100 centimes n.d. 13,8 15,6 16,3
Taux additionnels IPP 6,6 6,7 6,7 6,7
Valeur de 1 % 20,5 22,3 24,8 25,1

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ANNEXE 2: La fiscalité provinciale

Taux régionaux, provinciaux et communaux (Source: UVCW)


Taux Taux Taux
Total
régional provincial communal
Région wallonne 1,25 % 18,8 % 30,4 % 50,4 %
Région flamande 2,5 % 8,2 % 32,4 % 43,1 %

Ventilation régionale des dépenses provinciales (budgets 2004, source: Dexia)


Flandre Wallonie
En eur/hab En % En eur/hab En %
Personnel 57,0 44,0 229,7 72,3
Fonctionnement 23,2 18,0 37,9 11,9
Transferts 28,0 21,7 19,5 6,1
Dette 21,2 16,3 30,7 9,7
Total 129,5 100,0 317,8 100,0
Dont Enseignement 21,4 16,5 153,5 48,3
Administration générale 35,4 27,4 42,2 13,3
Soins de santé 1,0 0,8 30,5 9,6

Ventilation régionale des recettes provinciales (budgets 2004, source: Dexia)


Flandre Wallonie
En eur/hab En % En eur/hab En %
Prestations 4,7 4,0 24,6 7,9
Transferts 107,0 90,7 278,4 89,3
Dont Fonds 12,2 10,3 36,2 11,6
Fiscalité 74,3 63,0 130,0 41,7
Subsides 20,5 17,4 112,2 36,0
Dette 5,4 4,4 9,0 2,8
Total 122,6 100,0 320,9 100,0

Ventilation régionale des principales recettes fiscales provinciales (budgets 2004, source: Dexia)
Flandre Wallonie
En eur/hab En % En eur/hab En %
Centimes add. au précompte immobilier 59,6 77,4 119,3 90,1
Taxe provinciale générale 16,9 21,9 0,0 0,0
Taxe industrielle compensatoire 0,0 0,0 3,8 2,9
Taxe sur la force motrice 0,0 0,0 2,7 2,1
Taxe sur la superficie 0,0 0,0 1,6 1,2
Taxe sur les bars-tabacs 0,0 0,0 0,7 0,5
Taxe sur l’environnement 0,0 0,0 1,2 0,9
Taxe sur l’occupation du domaine public 0,0 0,0 0,0 0,0
Taxes diverses 0,5 0,7 3,0 2,3
Total 77,0 100,0 132,4 100,0

CDN 484

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