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Master 1- S3
« Génie des Procédés des Matériaux »
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Préambule
Ce cours est conçu d’une manière simple et explicite afin de faciliter sa compréhension par les
étudiants de ce Master, quelques soit leur niveau, et leur permettre d’assimiler mieux son
contenu et préparer l’examen en début de l’année universitaire 2020-2021.
J’ai insisté dans ce cours sur l’essentiel en présentant des détails et explications approfondies
en suivant une méthodologie vive pour un passage rapide et facile des informations. Il est
demandé donc à nos chers étudiants de faire des efforts pour lire et comprendre le contenu de
ce document durant les mois de juin et juillet en utilisant des références du Site web. Les
différentes Figures de ce document sont mises en Annexe. Il est à rappeler que deux longues
fiches de TD avec des solutions détaillées sont mises en ligne par mon assistant de TD « M.
RADAOUI Youcef ».
Pour des compléments d’informations, des explications, commentaires et détails, je mets mes
coordonnées ci-dessous à la disposition des étudiants de cette spécialité, qui peuvent me
contacter à tout moment (H24 et 7/7) durant les mois de Juin, Juillet et Aout. Je reste à
l’écoute de tous les étudiants pour répondre à leurs inquiétudes et préoccupations.
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CHAPITRE 0
Rappels sur la Thermique
I. Energie Thermique
L’énergie thermique se manifeste par une différence de température entre l’ambiance et le
corps chargé thermiquement. La température est la seule mesure valable de la quantité de
chaleur car c’est un paramètre indépendant.
L’énergie thermique est l’énergie cinétique des molécules. Le mouvement des atomes et
molécules est accru par tout apport d’énergie, quelque soit l’origine de celle-ci (rayonnement,
mécanique, électrique,…).
Les signes visibles extérieurs de l’énergie thermique sont la dilatation, la fusion et la
vaporisation. Ces phénomènes d’origine thermique proviennent des mouvements des
molécules amorcés par la chaleur.
Par contre le rayonnement des corps chauffés émettant de la chaleur est l’effet des
mouvements des électrons entre les orbitales atomiques.
L’énergie thermique a pour effet :
- La production d’énergie mécanique (moteur à vapeur).
- La mise en forme de la matière par forgeage, laminage, fusion,… par baisse de
cohésion des molécules.
- La transformation de la matière par dissociation des particules.
- Le rayonnement par transformation de la structure de la matière.
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3- Transmission de la chaleur par écoulement de l’endroit de sa production vers l’endroit
de son utilisation (surface des charges à cuire).
4- Conduction de la chaleur dans la matière (charge à cuire) pour attendre l’échauffement
homogène.
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- L’énergie thermique est donnée en Kilocalorie (Kcal), qui est la quantité de chaleur
nécessaire pour échauffer 1 kg d’eau de 14,5 à 15,5°C, l’intervalle de température
pour lequel l’eau est parfaitement à l’état liquide.
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3- Lois de la conduction de la chaleur dans le matériau.
Les lois dynamiques sont purement expérimentales et nous renseignent sur :
- La transformation en chaleur de l’énergie chimique, par combustion.
- L’écoulement de la chaleur produite de la fumée vers la surface à chauffer.
- La conduction de la chaleur de la surface vers l’intérieur du matériau pour atteindre
l’équilibre thermique dans le corps.
Ces lois constituent le noyau de l’enseignement des fours.
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CHAPITRE I
Combustion et Combustibles
1. Carbone (C) :
Il est l’élément le plus important dans un combustible. Sa combustion dégage une grande
quantité de chaleur avoisinante de 95300 Kcal/Kmole dans une réaction chimique fortement
exothermique :
C + O2 Æ CO2
2. Hydrogène (H) :
Il est également un élément combustible important, dont l’énergie produite par sa combustion
est de l’ordre de 57700 Kcal/Kmole. La réaction chimique de combustion est :
H + O2 Æ H2O
3. Soufre (S) :
Le soufre est un élément chimique qui peut être présent dans le combustible en différentes
formes :
- Sous forme de combinaison organique ; c’est le cas des hydrocarbures et d’autres
substances organiques. Dans ce cas le souffre joue le rôle d’un élément combustible.
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- Sous forme de pyrite (FeS2) : C’est une substance rencontrée dans certains types de
pétrole et sort comme déchet après raffinage. Dan ce cas le soufre est considéré
également comme combustible en faisant une réaction chimique de combustion.
- Sous forme sulfates (SO42-) : Le soufre est lié dans la fonction chimique sulfate avec
d’autres cations dans des combinaisons minérales. Dans ce cas le soufre ne peut pat
jouer le rôle d’élément combustible ; il ne brûle pas et ne fait pas des réactions
chimiques mais plutôt réaction électrochimies non producteur de l’énergie thermique.
4. Nitrogène (N) :
Le nitrogène se trouve sous forme d’azote dans l’air de combustion (l’air comburant) et
également lié à des combinaisons organiques ou minérales dans le combustible. Cet élément,
bien qu’il ne participe pas à la combustion, constitue le fond interne de la combustion.
5. Oxygène (O) :
Il se trouve dans l’air comburant ou dans molécules organique ou minérales du combustible.
Il est l’élément essentiel de la réaction de combustion mais en soit il n’est pas combustible car
il ne brûle pas.
6. Humidité (W) :
L’humidité est l’eau partiellement condensée dans le combustible. Nous distinguons
l’humidité externe qui reste fixée ou adsorbée sur la surface des particules, et l’humidité
interne qui s’intercale dans les pores et les interstices des particules du combustible.
L’humidité est un composant indésirable pour la combustion car sa transformation physique
lors de la combustion est fortement endothermique.
7. Cendres (A) :
Les cendres sont des résidus minéraux sortant après combustion sans qu’ils brulent car sont
des composés minéraux comme la silice, l’alumine, la chaux et d’autres minéraux argileux
qui se trouvent souvent mélangés aux combustibles solides notamment les charbons.
La présence des cendres dans le combustible est indésirable car ils font des transformations
endothermiques lors de la combustion à côté des problèmes écologiques et techniques qu’elles
engendrent.
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III. Différentes masses du combustible
A l’échelle pratique industrielle les combustibles sont livrés par des fiches techniques avec
des compositions chimiques différentes selon leurs natures et leurs utilisations. Ces
compositions données par le fournisseur du combustible vont servir aux calculs de la
combustion dans les unités utilisatrices. Chaque type de composition prend en considération
les éléments important pour les opérations d’utilisation. Ces différentes compositions sont
appelées les masses combustibles.
Nous distinguons quatre masses combustibles :
1- Masse organique (or): Cette composition prend en considération les quatre éléments
organiques du combustible : Carbone, Hydrogène, Oxygène, Nitrogène.
2- Masse combustible (c) : C’est la composition qui tient en compte le Soufre avec les 4
éléments organiques (C, H, O, N).
3- Masse sèche : (s) : Elle prend en considération tous les éléments sauf l’humidité (W).
Elle est composée donc de C, H, O, N, S, A.
4- Masse totale (t): C’est la composition de tout les éléments du combustible y compris
l’humidité (C, H, O, N, S, A, H).
Dans les calculs pratiques de la combustion, une conversion de la composition de la masse
initiale à la masse totale est nécessaire.
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2- Conversion du %S de sa masse propre (Sc) en masse totale (St) :
Masse combustible = masse totale - Wt - At => masse combustible = 100 – Wt – At
Sc = masse de S.100/masse combustible => Sc = St .100/(100-Wt-At)
Donc : St = Sc(100 - Wt-At)/100
3- Conversion des %C, %H, %O, %O de leur masse propre en masse totale :
Masse organique = masse totale - Wt - At - St => masse organique = 100 – Wt – At – St
- Cor = masse de C.100/masse organique => Cor = Ct .100/(100-Wt-At-St)
Donc : Ct = Cor(100-Wt-At-St)/100
- Hor = masse de H.100/masse organique => Hor = Ht .100/(100-Wt-At-St)
Donc : Ht = Hor(100-Wt-At-St)/100
- Oor = masse de O.100/masse organique => Oor = Ot .100/(100-Wt-At-St)
Donc : Ot = Oor(100-Wt-At-St)/100
- Nor = masse de N.100/masse organique => Nor = Nt .100/(100-Wt-At-St)
Donc : Nt = Nor(100-Wt-At-St)/100
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Comme exemple de combustibles solide, nous pouvons citer le bois, la tourbe, le lignite et la
houille.
- La tourbe est une roche organique composé de charbon à 60% de carbone.
- La houille est une roche minérale à 95% de carbone.
- Le lignite est une roche minérale à moins de 80% de carbone.
Le Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI) des combustibles solides est donné par la formule de
DULONG :
PCI (Kcal/Kg) = 78,3c + 287(h-o/8) + 22s
Dont : c, h, o, s sont les pourcentages massiques du carbone, hydrogène, oxygène et soufre,
respectivement, dans le combustible solide, et les chiffres sont les chaleurs spécifiques de
chaque élément.
Le pouvoir calorifique des combustibles solides varie de 6000 à 8500 Kcal/Kg, selon son
origine et sa composition chimique, avec 30% environ de matière volatile.
Le Tableau ci-dessous (Tableau 2) présente les valeurs de ces deux paramètres (PCI et
%matières volatiles) de charbons de différentes origines.
Tableau 2. Pouvoir calorifique et quantité de matières volatils des charbons de quelques pays
Origine Matières volatiles (%) PCI (Kcal/Kg)
Afrique du sud 25 6750
Australie 17 7300
Pologne 35 7400
France 15 7100
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L’humidité (W) dans le combustible gazeux est représentée en masse par unité de volume,
g/M3N de combustible.
Dans les calculs pratiques on doit convertir l’unité de mesure de l’humidité dans le
combustible gazeux de g/M3N de combustible en M3N/M3N de combustible, puis en
pourcentage volumique du mélange gazeux. Dans ce cas le pourcentage volumique de
l’humidité est de 0,1242W%. Ceci permet de convertir la composition volumique du
combustible gazeux de l’état sec à l’état humide en prenant en considération le taux ci-
calculé.
Les formules de conversion de la composition du combustible sec (s) en composition à l’état
humide (h) sont comme suite :
CO2h = CO2s . 100/100+0,1242W
COh = COs . 100/100+0,1242W
H2h = H2s . 100/100+0,1242W
Et pareil pour le reste des constituants du combustible gazeux.
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On distingue deux genres de combustion incomplète : combustion incomplète chimiquement
et combustion incomplète mécaniquement.
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Tableau 3. Composition théorique de l’air pur
Elément dans l’air N2 O2 Ar CO2 H2
Pourcentage volumique 78,10 20,93 0,93 0,3 0,01
Dans les calculs pratiques on prend 21% d’O2 et 79% de N2 et on néglige le reste des
constituants du fait que leurs pourcentages sont inférieurs à l’unité et n’ont pas d’effet
significatif sur l’opération de combustion. Dans la pratique on consomme donc 4,76 M3N
d’air/M3N d’O2.
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1- Pour les combustibles solides et liquides :
C + O2 -----Æ CO2
C + 1/2 O2 -----Æ CO
S + O2 ----Æ SO2
2 H + 1/2 O2 ---Æ H2O
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Le pouvoir calorifique inférieur peut être également déterminé approximativement par la
empirique de DULONG dans le cas d’un combustible solide ou liquide :
H* = 8100 c + 2500 s + 2900 (h-o/8) – 585w
Dont c, h, s et w sont les pourcentages de Carbone, d’Hydrogène, de soufre et de l’humidité
respectivement. Tandis que les valeurs numériques sont les chaleurs de combustion de ces
éléments.
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- La perte par les fumées (QS) : elle est conduite par les fumées à la sortie du four.
La quantité totale de chaleur perdue est donc : QtP = QC + QL + QP + QR + QH + QS
La quantité totale de chaleur produite est donc : QT = QU + QC + QL + QP + QR + QH + QS
IX.1. Brûleurs
Les brûleurs sont des dispositifs installés dans le four dont leur fonction est de recevoir le
mélange combustible-air et de le brûler en produisant une flamme. Les brûleurs disposés à
l’intérieur des fours, en amont, au milieu ou en aval, tout dépend de la nature du four et des
produits à fabriquer, doivent être adaptés aux combustibles utilisés.
Les brûleurs sont formés de tubes coaxiaux dans lesquelles circules le combustible, l’air de
transport, l’air secondaire et l’air primaire. Ils constituent un ensemble de diamètre 0,5 m et
d’une dizaine de mètres dont 3 à 5 m sont dans le four.
Nous distinguons 3 types de brûleurs : Brûleurs mono-circuit, Brûleurs à deux circuits (bi-
circuits) et Brûleurs à trois circuits (tri-circuits).
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combustible tout seul dans le cas du combustible liquide ou gazeux, et avec l’air de transport
dans le cas d’un combustible solide. L’ensemble sort du brûleur enflammé.
La vitesse de l’aire est grande, elle varie de 50 = 160 m/s, tandis que la vitesse de passage du
charbon avec l’air de transport est modérée, elle varie entre 20 et 40 m/s.
IX.2. Flammes
Le combustible (charbon pulvérisé, fuel ou gaz) injecté dans les brûleurs se mélange à l’air et
s’enflamme à sortie pour constituer une grande torche de flamme. La flamme donc, ce n’est
qu’un mélange de gaz brûlés chauffé à hautes températures ; c’est les gaz produits des
réactions chimiques exothermiques de combustion.
La flamme résultante de la combustion se produit sous forme d’une longue torche à la sortie
des buses des brûleurs à une distance de 0,2 à 0,5 m. Elle s’étend sur une longueur de 6 à 7
fous le diamètre du four.
On distingue trois sources d’air alimentant la combustion : aire primaire, aire secondaire et air
de transport.
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X. Chaleur spécifique et Capacité calorifique des gaz brûlés
Les gaz brûlés composant la flamme sont le vecteur de chaleur qui la transporte et l’échange
avec la charge à chauffer. Pour calculer la température de la flamme et la quantité d’énergie
échangée, on doit faire appel à deux paramètres intrinsèques qui sont la chaleur spécifique des
gaz brûlés et leur capacité calorifique, ainsi que leur enthalpie.
volumique partiel.
La capacité calorifique moyenne est : i = ; dont : est la chaleur spécifique moyenne du
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XI. Températures de la flamme
Selon le bila thermique de la combustion on :
Energie des corps initiaux = Energie des corps finaux
C'est-à-dire :
Energie du combustible comburant l’air = Energie des gaz brûlés
En remplaçant chaque terme de l’équation par sa formule, on aura :
H* + LG + LA = Vf . i ===Î H* + LG + LA = Vf . C . t
Dont, H* : Pouvoir calorifique inferieur
LG : Enthalpie de préchauffage du combustible
LA : Enthalpie de préchauffage de l’air
Vf : Volume des gaz brûlés
i: Enthalpie des gaz brûlés
C : Chaleur spécifique des gaz brûlés
t : Température de la flamme
teff
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XI.2. Température réelle (trel) ou pratique (tpr)
Dans la pratique, la température réelle n’existe pas car les pertes thermiques sont toujours
rencontré lors du processus de combustion. On définit alors ce que l’on appelle « température
réelleé (trel) ou pratique (tpr) ; c’est la température réellement mesurée dans une flamme.
Dans ce cas l’égalité « Entrée = Sortie » va changer car la sortie sera composé de la chaleur
de la flamme plus les pertes thermique, et donc l’équation ci-dessus devient :
H* + LG + LA = Vf . C . t + Qp , dont Qp est la quantité totale de chaleur perdue
Alors la valeur « t » désigne la température réelle « trel » et sera déterminée par l’équation :
trel
Généralement dans la pratique la valeur de la température réelle est de 0,75 à 0,80 la valeur de
trel
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combustion est emmagasinée dans la flamme. Cependant dans la pratique, la température de
l’ai ambiant et des parois qui entourent l’enceinte de combustion est entement plus basse, ce
qui conduit à une dissipation de l’énergie thermique vers l’ambiance, sous forme de pertes
thermiques, par conduction, convection et rayonnement de la chaleur des flammes.
Bien évidement, cette perte thermique peut être plus au moins intense selon la différence de
température et les conditions de combustion.
La température réelle de la flamme ainsi obtenue lors de la combustion est plus faible que la
température calorimétrique prévue par les calculs. Cette différente de températures reflète la
perte d’énergie thermique correspondante et incite les praticiens à évaluer le rendement de la
combustion.
Les pertes inévitablement rencontrées lors de la combustion montrent que le rendement de
développement de la chaleur par le processus de combustion ne soit jamais égal à l’unité ; il
est plutôt beaucoup plus faible.
Plus la capacité calorifique d’un gaz quittant le four est grande, plus le rendement thermique
de l’installation est faible. En générale, on s’arrange à ce que la température des fumées à la
sortie du four ne dépasse par certain seuil désigné par « point de rosé ». La chaleur perdue est
récupérée dans des réchauffeurs d’air ou d’eau (récupérateurs de chaleur).
Pour évaluer le rendement de la combustion, plusieurs variantes de calcul ont été mies en
évidence par les technologues, nous citons : le rendement pyrométrique, le rendement
thermique, le rendement du four et le rendement total.
μpy =
Sur le plan pratique, il ne renseigne pas le vrai rendement de la combustion mais donne une
idée approximative sur le développement de la chaleur utile de la flamme. Ce rendement, dans
les conditions meilleures de combustion varie de 0,75 à 0,80.
ηth =
ηtot =
Selon l’équation du rendement thermique (ηth), le terme (H*.B – Qp) est égal à (H*.B.ηth)
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CHAPITRE II
Processus de Transmission thermique dans les fours industriels
I. Introduction
La cuisson des produits dans les fours industriels est basée sur la transmission de la chaleur de
la flamme sortante des brûleurs aux produits à cuire, et les transformations qui en résultent.
La transmission de chaleur peut avoir lieu par convection (contact) avec un courant gazeux,
par rayonnement à partir de la flamme ou les surfaces chauffées et par conduction thermique.
Dans la plus part des cas, les différents processus de transmission se déroulent simultanément.
La chaleur sensible contenue dans les fumées est transmise à charge (produits à cuire) et aux
parois du four selon les lois de l’écoulement de la chaleur.
Il faut distinguer trois modes de transmission de la chaleur de la flamme ou parois du four
vers la surface des produits à cuire :
- La transmission de chaleur par contact ou convection (Qc).
- La transmission de chaleur par rayonnement (Qg) de la flamme éclairante (gaz brûlés).
- La transmission de la chaleur par rayonnement des parois chauffées du four (Qr).
La quantité totale de chaleur transmise (Q) est la sommation des qquantiéts de chaleurs
transmise par les 3 modes : Q = Qc + Qr + Qg
La quantité totale de chaleur (Q) transmise à la surface des produits à cuire est proportionnelle
aux temps (t) et à la surface d’échauffement de la charge (S).
On écrit : Q = Φ . S . t
Dont Φ est le flux de chaleur représentant la quantité de chaleur transmise par heure et par
mètre carré de surface chauffée. Il souvent désigné « Puissance superficielle
d’échauffement ».
Le flux de chaleur varie avec la différence de températures (θ1–θ2) entre la source (fumée,
parois du four) et la surface de réception (surface à chauffer). Par conséquent, la quantité de
chaleur transmise dépend également de la différence entre la température du milieu (fumée,
parois du four) et celle de la surface à chauffer. Si cette différence est nulle, la transmission
n’aura pas lieu.
On écrit alors : Φ = α (θ1 – θ2)
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; α (Kcal/m2.h.°C)
α = αc + αr + αg
θ : température de la flamme
θcharge : température à la surface de la charge
La quantité de chaleur (Q) transmise de la flamme vers la surface à chauffer est calculée par
l’équation suivante :
Q (Kcal) = S . t . αc (θ- θcharge)
On note que la quantité de chaleur transmise par contact dépend du régime du courant gazeux
(vitesse, viscosité, dilatation, densité,…) et de la température de la fumée.
En réalité le régime du courant gazeux influence le coefficient de l’écoulement de chaleur αc.
Le nombre de paramètres de dépendance de αc, en l’occurrence (vitesse, viscosité, dilatation,
densité,…) et d’autres qui sont difficile ou impossible à quantifier, rend la détermination
d’une formule mathématique analogique très difficile voir impossible. Pour cette raison, le
calcul du coefficient d’écoulement de chaleur fait appel à la théorie de similitude qu’on
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applique pour la recherche de coefficients à intégrer dans le modèle numérique après étude de
cas semblables.
Le modèle numérique utilisé est celui ne Nusselt : Nu = f(Pr, Re, Gr), dont
Nu : Nombre de Nusselt.
Pr : Nombre de Prandtl
Re : Nombre de Reynolds
Gr : Nombre de Grashof
Ces nombres sans adimensionnels, ce qui a l’avantage de les rendre indépendant du système
d’unité utilisé. Les formules de calcul de ces nombres sont comme suit :
Gr = ; g : Pesanteur
La relation Nu = f(Pr, Re, Gr) indique que dans toutes les flammes géométriquement
semblables, les conditions de transmission sont les mêmes si Pr, Re et Gr ont les mêmes
valeurs.
- Le nombre de Reynolds (Re) a de très grande importance car il caractérise le régime
du courant fluide. Il représente le rapport entre les forces d’inertie et les forces de
frottement dans le courant du fluide.
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- Le nombre « Pr » caractérise le fluide lui même.
- Le nombre « Gr » concerne les perturbations que subit le courant gazeux.
L’équation : Nu = f(Pr, Re, Gr) = est considérée comme une fonction de puissance. On
C.
III.1. Généralités
Le rayonnement est le transfert de chaleur par des ondes électromagnétique. Il se manifeste
aux températures élevées.
La nature du rayonnement est électromagnétique car tout atome est susceptible d’absorber et
d’émettre de l’énergie quand un électron passe d’un niveau énergétique à un autre.
La longueur d’onde électromagnétique varie de 10-9 mm (rayon ionique) jusqu’à 105 mm
(onde radio). Cependant, la partie d’onde électromagnétique se manifestant sous forme de
chaleur est comprise entre 0,5.10-3 mm à 0,5 mm (domaine Infrarouge, Ultraviolet- Visible).
Le rayonnement se propage rectilignement et obéit aux mêmes lois d’une lumière en réflexion
ou réfraction, c'est-à-dire quand un rayon frappe une surface d’un corps, une partie de ce
rayonnement sera réfléchie et l’autre sera transmise par contre la troisième sera absorbée par
le corps.
Comme pour les deux autres modes de transfert de chaleur (conduction et convection), la
quantité de chaleur transmise par rayonnement par unité de temps est appelée « flux
thermique ou énergétique ».
Le spectre d’émission des corps solides et liquides est continu, tandis que le spectre
d’émission des gaz est discontinu. Les molécules des gaz symétriques (O2, N2, H2,…)
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n’absorbent pas le rayonnement. L’énergie solaire est absorbée uniquement par les gaz
asymétriques (H2O, CO2, SO3, O3).
29
III.4.1. Loi de Stefan- Boltzmann
Cette loi établit la relation entre la quantité de chaleur transmise par rayonnement du corps
noir et sa température.
Soit « Dv » la densité volumique de l’énergie (E) du corps noir supposée dans un volume
virtuel « V ».
Donc : Dv = E/V
Nous allons procéder, selon la théorie de la lumière corpusculaire des photons frappant la
paroi de Volume « V » créant ainsi une pression « P » qui peut être exprimée par le nombre
de chocs et par la quantité de mouvement de chaque photon.
=> P =
A T constante ; T = T
Donc : T = V – P ………….………..(2)
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Nous avons déjà : DV = E/V, soit E = V . DV ; si on dérive on aura :
aura : ( T = Dv
Et donc : Dv = , avec P =
Donc : Î
Dv = . T4
Pour le corps noir, Stefan et Boltzmann ont montré que :
D0 = 0 . T4, dont 0 est la constante de Stephan-Boltzmann,
0 = 5,67.10-8 W/m2.°K4
Pour le calcul pratique on applique l’équation de Stefan-Boltzmann suivante :
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C0 = 0.10 ; C0 = 5,67 W/m2.°K4
Le flux thermique du rayonnement du corps noir (Φ0) est égal au produit de sa densité par sa
surface.
Φ0 = D0 . S = C0 .
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Dλ0 = , C1 = 3,74.10-10 nm ; C2 = 1,44.10-2 m/°K
Les isothermes de la Figure qui sont 4 courbes hyperboliques pour 4 températures différentes
(T1 T2 T3 T4) montrent que la densité de rayonnement du corps noir est une fonction
de sa température et de la longueur d’onde de la lumière. De ce travail empirique, Planck a
conclu les points suivants :
- Quelques soit la température donnée par le rayonnement, l’énergie passe par 0 puis par
un maximum lorsque la longueur d’onde augmente pour revenir vers 0 lorsque la
longueur d’onde λ tend vers l’infini.
- Pour chaque longueur d’onde, la densité de flux thermique augmente avec la
température.
- Les points de maximum des isothermes se déplacent vers les courtes longueurs
d’ondes lorsque la température augmente. Ce phénomène suit la loi de « Wien » qui
énonce que « la longueur d’onde correspondante à la densité maximum est
inversement proportionnelle à la température absolue » : λmax . T = 2,9 mm.°K
III.5. Rayonnement des corps non noir (Loi de Kirchhoff) (Figure 2, Annexe)
En réalité de la pratique la plus part des corps ne sont pas noir et leurs facteurs d’absorption
sont inférieurs à l’unité : a ≠ aλ 1 ; ce qui est différent du corps noir dont a = aλ = 1.
Le rayonnement des corps non noir est étudié en comparant son rayonnement avec le
rayonnement du corps noir aux mêmes températures.
Lors d’échange thermique entre deux corps non noir, il s’établie après un certain temps un
équilibre thermique à la suite d’un échange de chaleur par rayonnement entre les deux corps.
A l’équilibre thermique, le rayonnement absorbé (quantité de chaleur) par chaque corps est
égal au rayonnement émis et T sera constant.
Pour cette condition, la loi de Kirchhoff relie la densité du flux thermique transmise par
rayonnement d’un corps à son facteur d’absorption. Ces deux paramètres sont en rapport
constant, indépendamment de la forme et de la nature du corps. Le rapport depend
uniquement de la température :
Dλ / aλ = K (constant) = f(T), quelques soit le corps noir ou non.
Pour le corps noir : Dλ0 / aλ0 = K ; aλ0 = a = 1 ; donc K = Dλ0
Pour tout corps : Dλ / aλ = K ; et K = Dλ0 ; donc : Dλ = aλ . Dλ0
32
Et pour l’ensemble de longueur d’ondes : D = a . D0 , c’est la loi de Kirchhoff.
Si a = 0 donc D = 0 ; de cela Kirchhoff a admis que :
« Le corps ne peut émettre que le rayonnement qui est capable de l’absorber à la même
température ».
En insérant l’une dans l’autre on aura la formule pratique calculant la densité de rayonnement
d’un corps gris :
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température de la paroi 2 (revêtement). Car elles sont parallèles, les deux parois ont la même
surface (S).
Pour le corps gris t = 0 ; a + r = 1 ; r=1–a
Le flux résultant du rayonnement mutuelle échangé entre les deux parois parallèles après
échange jusqu’à l’équilibre thermique est calculé comme suit :
Φ = Φ1,2 + Φ2,p - Φ2 ……………………..(0)
Φ1,2 : Rayonnement de la paroi 1 absorbée par le corps 2.
Φ2,p : Propre rayonnement de la paroi 2 qui lui revient pour être absorbé de nouveau.
Φ2 : Rayonnement de la deuxième paroi.
Après une multitude d’échanges partielles de rayonnement entre les deux plaques, il s’établit
l’équilibre thermique, dont chaque étape d’échange partielle est une séquence itérative dans
les équations suivantes (voir Figure 3-a, Annexe) :
Le rayonnement de la paroi 1 vers 2, il donne Φ1,2 comme suit :
Φ1,2 = [a2D1 + a2(1-a1)(1-a2)D1 + a2(1-a1)2(1-a2)2D1 +…+ a2(1-a1)n(1-a2)nD1]S
Φ1,2 = a2D1S [1 + (1-a1)(1-a2) + (1-a1)2(1-a2)2 +…+ (1-a1)n(1-a2)n]
Le terme [1 + (1-a1)(1-a2) + (1-a1)2(1-a2)2 +…+ (1-a1)n(1-a2)n] est une série géométrique
Φ1,2 = ...............................(1)
Pour la deuxième plaque, c’est le même principe (voir Figure 3-b, Annexe) :
Φ2,p = [a2(1-a1)D2 + a2(1-a1)2(1-a2)D2 + a2(1-a1)3(1-a2)2D2 +…+ a2(1-a1)n+1(1-a2)nD2]S
Φ2,p = a2(1-a1)D2.S [1 + (1-a1)(1-a2) + (1-a1)2(1-a2)2 +…+ (1-a1)n(1-a2)n]
Φ2,p = ...............................(2)
En remplaçant les équations (1), (2), (3) dans l’équation (0), on aura :
34
En remplaçant les différentes variables par les différentes équations de Kirchhoff :
ε = a = C/C0 ; D1 = C1 . ; D2= C2 .
Nous aurons :
Φ= [ -
Φ= C0.[ -
Φ1,2 = ...............................(1’)
Le rayonnement de la surface 2 vers 1 donne Φ2,1 comme suit (voir Figure 4-b, Annexe) :
Φ2,1 = [ a1D2 + β2a1(1-a1)(1-a2)D2 + β3a1(1-a1)2(1-a2)2D2 +…+ βn+1a1(1-a1)n(1-a2)nD2]S2
Φ2,1 = ...............................(2’)
Φ=
Φ=
En remplaçant
Φ=
Et comme le cas précédent nous faisons des remplacements par la formule et les constantes de
Kirchhoff pour aboutir à la formule finale suivante :
Φ= [ -
36
Φ = C’red.[ - ; avec C’red =
Φ= .C0.[ -
37
Les écrans sont des feuilles métalliques minces et polies en Aluminium (Al), Argent (Ag),
Nickel (Ni), Chrome (Cr), Acier ou tout autre métal de couleur blanche.
La taille mince de l’épaisseur facilite son emplacement dans les espaces entre les corps, tandis
que sa couleur blanche et son polissage conduisent à la réduction du passage de l’énergie
thermique par réflexion du rayonnement. Pour les corps blanc le facteur de réflexion est très
élevé et par conséquent leur degré de noirceur est très faible, ce qui réduit fortement la
transmission de la chaleur par rayonnement.
Pour les écrans alors : re → 1 ; ae → 0
Quand on place un écran entre deux plaques parallèles, par exemple (voir Figure 5, Annexe),
il va y avoir un échange thermique entre la surface (S1) de la plaque 1 (de température T1) et
la première surface de l’écran (Se), et un deuxième échange entre la deuxième face de l’écran
(Se) et la surface (S2) de la plaque 2 de température T2. La température (Te) des deux faces
de l’écran est la même car il est métallique, donc grand conducteur de la chaleur, et son
épaisseur est très faible.
La densité (De1) de rayonnement entre la plaque 1 et l’écran « e » est calculée par la formule :
De1 = εred1 . C0 . .[ -
La densité (De2) de rayonnement entre l’écran « e » et la plaque 2 est calculée par la formule :
De2 = εred2 . C0 . .[ -
De = εred1 . C0 . .[ - = εred2 . C0 . .[ -
On peut écrire :
De = . C0 . .[ - = . . C0 . .[ -
De = . C0 . .[ - ……………..(4)
Sachant que dans le cas d’un écran placé entre deux parois parallèles :
38
εred1 = ; εred2 =
De = . C0 . .[ –
De = . C0 . .[ -
La formule générale de calcul de flux de chaleur échangé entre deux parois parallèles
après emplacement entre elles de « n » écrans de protection de natures différentes est
comme suit :
De = . C0 . .[ -
De = . C0 . .[ -
39
La quantité de chaleur émise par rayonnement dans les limites d’angle solide est déterminée
par la loi de « Lambert » qui énonce que :
« Le flux de chaleur (dΦ) transmis par rayonnement dans une direction φ est proportionnel à
Le flux thermique (dΦ) transmis par rayonnement dans l’angle spatial est π fois inférieur au
flux thermique transmis dans toutes les directions limitées par l’angle solide demi sphérique.
Nous définissons alors le flux thermique transis par chacune des surfaces vers l’autre par les
formules suivantes :
=>
=>
dΦ12 : Différentiel du flux thermique émis par dS1 et absorbé par dS2
dΦ21 : Différentiel du flux thermique émis par dS2 et absorbé par dS1
a1 : Facteur d’absorption de dS1
a2 : Facteur d’absorption de dS2
Le différentiel du flux résultant (dΦ) à l’équilibre thermique après échange de chaleur entre
dS1 et dS2 est calculé comme suit :
40
dΦ = dΦ12 - dΦ21 = [ - dS1.dS2.
Φ = C’’reduit[ - .
C’’reduit=
de rayonnement (S12).
S12 = S21 = .
Donc l’équation mathématique finale donnant le flux thermique échangé entre deux surfaces
disposées arbitrairement dans l’espace est la suivante :
Φ = C’’reduit[ - S12
Φ = ε1ε2C0[ - S12
C’est la formule qui peut être utilisée pour calculer le flux de chaleur par rayonnement
entre la paroi d’un four et la charge à cuire empilé dans le four d’une manière aléatoire.
Toutes les difficultés de calcul du flux thermique échangé (Φ) résident dans la détermination
de la surface mutuelle de rayonnement (S12). Pour se faire on fait appel au « Coefficient
d’irradiation thermique (φij) ».
Le Coefficient d’irradiation thermique (φij) est le rapport de flux thermique émis dans les
limites de l’angle spatial au flux thermique transmis dans toutes les directions limitées par
l’angle solide demi sphérique.
φ12 =
Φ1*2 : Le flux thermique émis par la surface S1 vers la surface S2 dans l’angle spatial donné.
41
Φ1 : Le flux thermique total émis par la surface S1 vers la surface S2 dans toutes les
directions de l’angle solide demi sphérique.
Φ1 = C1 S1
Φ1*2 = C1 S12
; ; S12 = S21
Pour déterminer l’équation pratique qui détermine le flux résultant à l’équilibre thermique
après échange de chaleur par rayonnement entre le gaz et la surface solide, on procède de la
manière suivante :
Selon la loi de Kirchhoff
Dg = εg . c0. )4 ; Dg, εg, Tg : densité, degré de noirceur et température du gaz
42
Dp = εp . c0. )4 ; Dp, εp, Tp : densité, degré de noirceur et température de la paroi
La densité de rayonnement du gaz absorbée par la paroi (Dgp) est calculée come suit (Figure
7-a, Annexe) :
Dgp = εpDg + εp(1-ag)(1- εp)Dg + εp(1-ag)2(1- εp)2Dg +…+ εp(1-ag)n(1- εp)nDg
Dgp = εpDg[1 + (1-ag)(1- εp) + (1-ag)2(1- εp) +…+ (1-ag)n(1- εp)n]
Dgp = εpDg.
Dgp = c0. )4
La densité de rayonnement de la paroi absorbée par le gaz (Dpg) est calculée come suit
(Figure 7-b, Annexe) :
Dpg = agDp + ag(1-ag)(1- εp)Dp + ag(1-ag)2(1- εp)2Dp +…+ ag(1-ag)n(1- εp)nDp
Dpg = agDp(1 + (1-ag)(1- εp) + (1-ag)2(1- εp)2 +…+ (1-ag)n(1- εp)n
Dpg = agDp.
Dpg = c0. )4
La densité résultante (D) après échange du rayonnement entre le gaz et la paroi dans le
cas ou’ Tg > Tp est calculée comme suit :
D = Dgp - Dpg = c0 )4 - c0 )4
43
CHAPITRE III
Technologie des Fours Industriels
I. Introduction
Ce chapitre a pour objet l’étude technologique des différents types de fours industriels utilisés
dans la fabrication des différents matériaux solides minéraux (céramiques, verres, liants,
métaux et alliages, fonte, acier,…). Ces fours sont utilisés à haute température, dont certains
sont appelés « hauts fourneaux » comme c’est le cas des fours de sidérurgie. Nous allons
étudier les différentes classifications des fours en montrant leurs caractéristiques, leurs modes
de fonctionnement, de contrôle et d’utilisation ainsi que les matériaux employés dans leur
confection et les matériaux fabriqués par ces fours.
Par manque de temps, vu les circonstances actuelles inhibant le bon fonctionnement des
enseignements, nous allons consacrer ce chapitre à l’étude des fours destinés à la fabrication
des matériaux céramiques et nous laissons les fours de verres, de liants et de métaux, pour
l’année prochaine (S3-M2) en les intégrant dans les matières « Technologie des verres »,
« Technologie des liants » et « Procédés de transformation et mise en forme des matériaux ».
44
économique pour définir les conditions requises par les produits à cuire et la méthode de
cuisson adaptée.
45
- Brûleurs sans mélange préalable.
- Brûleurs à mélange préalable.
46
V.2. Fours céramiques à transmission indirecte de la chaleur
Dans ce type de four on protège les produits à cuire contre le contact direct avec les gaz brûlés
par des séparations conductrices de la chaleur. Le transfert de chaleur est assuré dans ce cas
par rayonnement entre le dispositif de protection et les produits à cuire. Ce type de
transmission est utilisé dans le cas de fabrication de produits céramiques spéciaux sensibles à
la contamination par les gaz brûlés, comme la céramique dentaire.
47
VI.1.1. Four Allemand (Figure 43, Annexe)
Ce four est équipé de grilles horizontales au niveau de la sole de la chambre de cuisson sur
lesquelles on brûle le combustible solide (charbon de type lignite, houille,…). La fumée des
gaz après échange thermique avec les produits à cuire s’échappe par un grand nombre
d’ouvertures uniformément réparties sur la voûte. La quantité de chaleur utilisée dans ce four
s’élève à 1250 Kcal / Kg de produits cuits.
48
VI.1.5. Four à Sole Mobile
Ce four est utilisé pour des raisons techniques de transport, dont il est difficile dans certains
cas d’enfourner les produits à cuire dans l’enceinte de cuisson, soit pour leur lourdeur et grand
volume (tels que les grands tuyaux de grès), soit pour leur sensibilité à la déformation
(comme la vaisselle en porcelaine).
Le principe de fonctionnement du four à sole mobile ressemble à celui du four à chambre
avec une différence dans la sole qui est mobile et montée sur un wagonnet. Le wagonnet est
introduit dans le four puis retiré par un système de transport adéquat. On note que le
wagonnet est chargé et déchargé à l’extérieur du four.
49
Le déroulement de la cuisson est ininterrompu avec la possibilité d’effectuer les différentes
étapes du processus sans gêner le rythme de la production. La chaleur des gaz d’échappement
est presque mise à profit.
50
VI.3.4. Four Tunnel (Figure 56, Annexe)
Ce four, de forme de tunnel, est équipé de deux échangeurs de chaleur montés en série le long
du tunnel. En traversant le four, les produits passent par plusieurs zones de températures
assurant les différentes opérations du processus de cuisson. Dans la première phase, les
produits enfournés sont chauffés et cuits et pendant la second phase, les produits sont
refroidies en cédant leur chaleur à l’air de refroidissement. Les produits à cuire se déplacent
dans le sens contraire du chemin des gaz brûlés pour assurer un transfert de chaleur à contre
courant.
Contrairement aux autres fours à fonctionnement continu, le four tunnel est caractérisé par un
chargement mobile et une zone de cuisson fixe. Les produits sont placés dans des wagonnets
et traversent le four en passant successivement par les zones suivantes :
- Zone de préchauffage.
- Zone de cuisson.
- Zone de refroidissement.
Les longueurs des différentes zones sont adaptées aux variations de température admissible
par unité de temps et la vitesse d’avancement du wagonnet. La formule suivante détermine la
longueur de chaque zone :
L= .W
L : Longueur de la zone.
ΔT : Différence de température entre l’amont et l’aval de la zone.
(ΔT)h : Variation de la température admissible par heure dans la zone (cinétique de
chauffage dans la zone).
W : Vitesse du wagonnet dans la zone.
51
chimiques et physiques avec le produit à cuire, le réfractaire utilisé doit être résistant
chimiquement à toutes les températures des différentes zones du four. Le matériau réfractaire
dans les fours de céramiques ne doit connaitre aucune déformation jusqu’à 1600°C.
Les matériaux généralement utilisés pour la confection des fours industriels de céramiques
sont les suivants :
- Réfractaires silicoalumineux pour le revêtement intérieur du four.
- Bétons réfractaires pour le revêtement intérieur du four.
- Matériaux de briques isolants pour le revêtement intérieur du four.
- Briques pour maçonnerie extérieure du four.
- Bétons normaux pour maçonnerie extérieure du four.
Le choix adéquat d’un matériau de construction des fours est lié aux exigences suivantes :
- Le matériau doit présenter une forte résistance d’affaissement (pouvoir de ramollissement
sans l’effet de la charge).
- Le matériau doit présenter une faible température de fusion et de déformation.
- Le matériau doit être résistant chimiquement.
- Prévoir dans la maçonnerie des joints de dilatation en fonction de la température et du
coefficient de dilatation de la maçonnerie.
- Le matériau doit avoir une faible conductivité thermique.
- La porosité du matériau doit être la plus faible possible.
- Le matériau doit présenter une grande résistance mécanique à chaux et à froid et à l’usure.
- La résistance au choc thermique du matériau utilisé doit être importante.
En prenant en compte de toutes ces considérations, les matériaux à base de minéraux argileux
sont de loin les plus sollicités pour la confection de la maçonnerie et le revêtement des fours
industriels de céramique. Ils ne sont pas utilisés dans toutes les zones du four et peuvent être
réservés uniquement pour les basses températures. Les produits se silimanite (riche en
alumine) conviennent aux températures auxquelles les matériaux argileux ne résistent plus.
D’autres matériaux peuvent être utilisés, en l’occurrence, la brique de silice, le carbure de
silicium, la brique de magnésie, la brique d’alliage Chrome-magnésie.
52
VIII. 1. Sondes de température
Les sondes de températures utilisées actuellement donnent des valeurs au voisinage de 500°C
à 0,1 °K près d’erreur (0,02% d’incertitude). La variation de la résistance thermique de la
sonde en platine avec la température est donnée par la loi de CALLENDAR VAN DUSEN :
RT/R0 = 1 + α [T – δ (T/100 – 1)(T/100) – β (T/100 – 1)(T/100)3
RT : Resistance à température T.
R0 : Resistance à température 0°C.
On trouve :
VIII. 2. Thermocouples
Les thermocouples présentent l’avantage d’être miniaturisés et peuvent être utilisés aux
hautes températures. Le thermocouple génère une tension électrique qui est fonction de la
température. Il est constitué de deux jonctions de deux métaux différents, voir trois ; la
première jonction (température de référence T) soit de réfractaire, et la seconde est une
soudure plongée dans la température de travail (T’). La force électromotrice (f.e.m) obtenue
est directement liée à la différence des deux températures.
f.e.m = E = H1(T) – H2(T’) ; dont H1 et H2 sont des fonctions caractéristiques des métaux 1 et
2 respectivement.
VIII. 3. Thermistances
Les thermistances sont des détecteurs de température conçus en matériaux semi-conducteurs
qui présentent une importante variation de la résistance thermique « R » pour une faible
variation de température « T ». Les thermistances présentent donc une grande sensibilité à la
variation de la température, ce qui leur permet d’assurer des mesures très exactes avec moins
53
d’erreurs. La variation de la résistance avec la température est donnée par les deux équations
suivantes :
R = R0 . ; Log R = α + β/T
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Annexe des Figures
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