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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Université des Sciences et de la Technologie d’Oran- Mohamed Boudiaf
Faculté de Chimie
Département de Génie des Matériaux

Enseignement en Ligne

Matière

Technologie des Fours Industriels

Master 1- S3
« Génie des Procédés des Matériaux »

Cours en ligne : 2019-2020


Réalisé et assuré par :
Pr. KACIMI Larbi
E.Mail : kacimi20002000@yahoo.fr
Tel : 05 60 53 99 75

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Préambule

Vu la crise provoquée par la pandémie du corona virus (Covid-19), qui a conduit à la


fermeture des établissements universitaires devant les étudiants et l’arrêt des enseignements,
et suit à la note de Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieure et de la Recherche
Scientifique obligeant les enseignants à diffuser en ligne les cours et Travaux dirigés (TD) de
leurs matières, je met ce cours de « Technologie des Fours Industriel » à la disposition des
étudiants de Master 1 « Génie des Procédés des Matériaux » du Département de Génie des
Matériaux à la Faculté de Chimie.

Ce cours est conçu d’une manière simple et explicite afin de faciliter sa compréhension par les
étudiants de ce Master, quelques soit leur niveau, et leur permettre d’assimiler mieux son
contenu et préparer l’examen en début de l’année universitaire 2020-2021.

J’ai insisté dans ce cours sur l’essentiel en présentant des détails et explications approfondies
en suivant une méthodologie vive pour un passage rapide et facile des informations. Il est
demandé donc à nos chers étudiants de faire des efforts pour lire et comprendre le contenu de
ce document durant les mois de juin et juillet en utilisant des références du Site web. Les
différentes Figures de ce document sont mises en Annexe. Il est à rappeler que deux longues
fiches de TD avec des solutions détaillées sont mises en ligne par mon assistant de TD « M.
RADAOUI Youcef ».

A la reprise, prévue le 16 Aout 2020, et conformément à la note ministérielle, nous allons


planifier 3 à 4 semaines d’enseignement qui seront réservées à des révisions en détaillant les
choses non bien assimilées par les étudiants avec des débats (questions et réponses en
groupes), avant de programmer les examens de la matière.

Pour des compléments d’informations, des explications, commentaires et détails, je mets mes
coordonnées ci-dessous à la disposition des étudiants de cette spécialité, qui peuvent me
contacter à tout moment (H24 et 7/7) durant les mois de Juin, Juillet et Aout. Je reste à
l’écoute de tous les étudiants pour répondre à leurs inquiétudes et préoccupations.

Pr. KACIMI Larbi, chargé de la matière


E.Mail : kacimi20002000@yahoo.fr ; TEL : 05 60 53 99 75

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CHAPITRE 0
Rappels sur la Thermique

I. Energie Thermique
L’énergie thermique se manifeste par une différence de température entre l’ambiance et le
corps chargé thermiquement. La température est la seule mesure valable de la quantité de
chaleur car c’est un paramètre indépendant.
L’énergie thermique est l’énergie cinétique des molécules. Le mouvement des atomes et
molécules est accru par tout apport d’énergie, quelque soit l’origine de celle-ci (rayonnement,
mécanique, électrique,…).
Les signes visibles extérieurs de l’énergie thermique sont la dilatation, la fusion et la
vaporisation. Ces phénomènes d’origine thermique proviennent des mouvements des
molécules amorcés par la chaleur.
Par contre le rayonnement des corps chauffés émettant de la chaleur est l’effet des
mouvements des électrons entre les orbitales atomiques.
L’énergie thermique a pour effet :
- La production d’énergie mécanique (moteur à vapeur).
- La mise en forme de la matière par forgeage, laminage, fusion,… par baisse de
cohésion des molécules.
- La transformation de la matière par dissociation des particules.
- Le rayonnement par transformation de la structure de la matière.

II. Réalisation pratique de l’énergie thermique


Par chauffage d’un corps riche en énergie chimique en présence de l’oxygène, il se produit
des réactions de combustion chauffant les produits gazeux obtenus, appelés fumées, au dessus
de la température à laquelle a débuté le phénomène.
Il est à préciser que, contrairement à l’énergie mécanique, l’obtention des fumées de chaleur
n’est pas le but en soit.
La fonction des fours industriels est de mettre en œuvre les quatre activités suivantes :
1- Inflammation par chauffage des combustibles à leur température d’inflammation.
2- Combustion du combustible menant à la production des fumées véhiculant la chaleur.

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3- Transmission de la chaleur par écoulement de l’endroit de sa production vers l’endroit
de son utilisation (surface des charges à cuire).
4- Conduction de la chaleur dans la matière (charge à cuire) pour attendre l’échauffement
homogène.

III. Mesure de la chaleur


La quantité de chaleur dépend du potentiel thermique (Température) et la masse engendrant la
chaleur mesurant la capacité calorifique. Le produit mathématique des deux paramètres donne
la quantité de chaleur emmagasiné dans le matériau.
La quantité de chaleur dans l’absolue n’a pas de sens pratique sauf si elle est reliée à la
température du corps considéré. La capacité calorifique d’un matériau est liée à sa chaleur
spécifique qui est un paramètre intrinsèque et spécifique à la nature du matériau.
La chaleur spécifique est définit comme la quantité de chaleur nécessaire pour chauffer d’un
degré de température (1°C) l’unité de quantité de matériau (1 kg pour la masse, 1 m3 pour le
volume ou 1 Kmole).
La quantité de chaleur est déterminée par la fameuse équation mathématique suivante :
Q = G.C.(θ2 – θ1)
Q (Kcal) : Quantité de chaleur dans le matériau ;
G (Kg) : Masse du matériau ;
C (Kcal/Kg.°C) : Chaleur spécifique du matériau ;
θ2 , θ1 (°C) : Température du matériau.
Le zéro de l’échelle absolue se situe à 273°C en dessous du Zéro degré Celsius (0°C).

IV. Capacité calorifique


La capacité calorifique est donnée par la masse du matériau dont l’énergie cinétique s’est
accrue ; doubler la masse c’est aussi doubler l’énergie absorbée par ce matériau. Cependant, si
l’on change de matériau un apport d’énergie différent est nécessaire pour échauffé de 1 °C la
même masse.
- La masse est mesuré en Kilogramme (Kg) ;
- Le volume est mesuré dans les conditions de TPN (Température et Pression Normales)
et donné en mètre cube normal (M3N).

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- L’énergie thermique est donnée en Kilocalorie (Kcal), qui est la quantité de chaleur
nécessaire pour échauffer 1 kg d’eau de 14,5 à 15,5°C, l’intervalle de température
pour lequel l’eau est parfaitement à l’état liquide.

V. Lois fondamentales de la thermique


Les lois fondamentales de la thermique ont pour objets :
- Le calcul de la consommation de la chaleur ;
- L’obtention de la consommation thermique et la puissance optimale.
Dans les installations industrielles, le processus thermique est de trois étapes principales :
combustion, transmission, conduction.

V.1. Lois statiques de la thermique


Les lois statiques de la thermique s’articulent sur les deux principes de la thermodynamique :
1- Premier principe basé sur de la conservation énergétique.
2- Deuxième principe donnant les lois fixant le sens de l’écoulement de la chaleur.
La loi de la conservation d’énergie est la base du calcul du bilan thermique fondé sur l’égalité
entre la chaleur apportée et celle écoulée.
La loi fixant le sens de l’écoulement de chaleur énonce que cette dernière ne peut se transférer
que du corps le plus chaux vers le plus froid. Une fumée génératrice de chaleur de
température θ1 ne peut fournir de la chaleur à une charge de température θ que si θ1 est
supérieur à θ. Elle peut céder sa chaleur jusqu’à la limite ou sa température atteigne θ2 qui
serait la température d’équilibre thermique du système considéré isolé (fumée, charge).
Si Qtot est la quantité de chaleur contenue dans la fumée, il s’en soit que l’on ne peut utiliser
que la fraction :

Q(1 - θ2/ θ1) = Qtot – Qfinal = G . C . θ1 (1 - θ2/ θ1)

V.1. Lois dynamiques de la cinétique thermique


Les lois dynamiques forment les bases de l’étude de la production, l’écoulement et la
conduction de la chaleur. Ces lois sont plus importante que les lois statiques dans la pratique
de la thermique. Elles sont de trois groupes :
1- Lois de l’évolution de la combustion ;
2- Lis de la transmission de la chaleur ;

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3- Lois de la conduction de la chaleur dans le matériau.
Les lois dynamiques sont purement expérimentales et nous renseignent sur :
- La transformation en chaleur de l’énergie chimique, par combustion.
- L’écoulement de la chaleur produite de la fumée vers la surface à chauffer.
- La conduction de la chaleur de la surface vers l’intérieur du matériau pour atteindre
l’équilibre thermique dans le corps.
Ces lois constituent le noyau de l’enseignement des fours.

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CHAPITRE I
Combustion et Combustibles

I. Définition d’un combustible


On appelle combustion toute combinaison rapide et fortement exothermique d’une substance
chimique avec l’oxygène. La substance ainsi brulée est appelée « combustible ».
Le combustible donc est une substance riche en énergie chimique qui, en présence de
l’oxygène, produit une forte énergie thermique lors des réactions chimiques.
Pour brûler un combustible on utilise de l’oxygène avec une étincelle pour amorcer la
combustion.

II. Eléments combustibles


Les combustibles sont constitués de plusieurs éléments chimiques qui sont : le Carbone (C),
l’Hydrogène (H), l’Oxygène (O), le Soufre (S), le Nitrogène (N), l’Humidité (W) et les
cendres (A).

1. Carbone (C) :
Il est l’élément le plus important dans un combustible. Sa combustion dégage une grande
quantité de chaleur avoisinante de 95300 Kcal/Kmole dans une réaction chimique fortement
exothermique :
C + O2 Æ CO2

2. Hydrogène (H) :
Il est également un élément combustible important, dont l’énergie produite par sa combustion
est de l’ordre de 57700 Kcal/Kmole. La réaction chimique de combustion est :
H + O2 Æ H2O

3. Soufre (S) :
Le soufre est un élément chimique qui peut être présent dans le combustible en différentes
formes :
- Sous forme de combinaison organique ; c’est le cas des hydrocarbures et d’autres
substances organiques. Dans ce cas le souffre joue le rôle d’un élément combustible.

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- Sous forme de pyrite (FeS2) : C’est une substance rencontrée dans certains types de
pétrole et sort comme déchet après raffinage. Dan ce cas le soufre est considéré
également comme combustible en faisant une réaction chimique de combustion.
- Sous forme sulfates (SO42-) : Le soufre est lié dans la fonction chimique sulfate avec
d’autres cations dans des combinaisons minérales. Dans ce cas le soufre ne peut pat
jouer le rôle d’élément combustible ; il ne brûle pas et ne fait pas des réactions
chimiques mais plutôt réaction électrochimies non producteur de l’énergie thermique.

4. Nitrogène (N) :
Le nitrogène se trouve sous forme d’azote dans l’air de combustion (l’air comburant) et
également lié à des combinaisons organiques ou minérales dans le combustible. Cet élément,
bien qu’il ne participe pas à la combustion, constitue le fond interne de la combustion.

5. Oxygène (O) :
Il se trouve dans l’air comburant ou dans molécules organique ou minérales du combustible.
Il est l’élément essentiel de la réaction de combustion mais en soit il n’est pas combustible car
il ne brûle pas.

6. Humidité (W) :
L’humidité est l’eau partiellement condensée dans le combustible. Nous distinguons
l’humidité externe qui reste fixée ou adsorbée sur la surface des particules, et l’humidité
interne qui s’intercale dans les pores et les interstices des particules du combustible.
L’humidité est un composant indésirable pour la combustion car sa transformation physique
lors de la combustion est fortement endothermique.

7. Cendres (A) :
Les cendres sont des résidus minéraux sortant après combustion sans qu’ils brulent car sont
des composés minéraux comme la silice, l’alumine, la chaux et d’autres minéraux argileux
qui se trouvent souvent mélangés aux combustibles solides notamment les charbons.
La présence des cendres dans le combustible est indésirable car ils font des transformations
endothermiques lors de la combustion à côté des problèmes écologiques et techniques qu’elles
engendrent.

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III. Différentes masses du combustible
A l’échelle pratique industrielle les combustibles sont livrés par des fiches techniques avec
des compositions chimiques différentes selon leurs natures et leurs utilisations. Ces
compositions données par le fournisseur du combustible vont servir aux calculs de la
combustion dans les unités utilisatrices. Chaque type de composition prend en considération
les éléments important pour les opérations d’utilisation. Ces différentes compositions sont
appelées les masses combustibles.
Nous distinguons quatre masses combustibles :
1- Masse organique (or): Cette composition prend en considération les quatre éléments
organiques du combustible : Carbone, Hydrogène, Oxygène, Nitrogène.
2- Masse combustible (c) : C’est la composition qui tient en compte le Soufre avec les 4
éléments organiques (C, H, O, N).
3- Masse sèche : (s) : Elle prend en considération tous les éléments sauf l’humidité (W).
Elle est composée donc de C, H, O, N, S, A.
4- Masse totale (t): C’est la composition de tout les éléments du combustible y compris
l’humidité (C, H, O, N, S, A, H).
Dans les calculs pratiques de la combustion, une conversion de la composition de la masse
initiale à la masse totale est nécessaire.

Conversion des masses en masse totale :


Pour convertir la composition de sa masse initiale à la masse totale, il faut suivre la procédure
suivante :
On prend comme base de calcul de 100 Kg de masse totale du combustible dans laquelle on a:
Masse de C = Ct ; Masse de H = Ht ; Masse de O = Ot ; Masse de N = Nt
Masse de S = St ; Masse de A = At ; Masse de W = Wt
On définit Cor, Hor, Nor, Hor, comme pourcentages massiques de C, H, O, N dans leur masse
organique. Sc est le pourcentage massique de S dans sa masse combustible. As est le
pourcentage massique de A dans sa masse sèche. Par contre Ct, Ht, Ot, Nt, St, At, Wt sont les
pourcentages massiques de tous les éléments dans la masse totale.
1- Conversion du %A de sa masse propre (As) en masse totale (At) :
Masse sèche = masse totale – Wt => masse sèche = 100 – Wt
As = masse de A.100/masse sèche => As = At .100/(100 - Wt)
Donc : At = As(100 - Wt)/100

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2- Conversion du %S de sa masse propre (Sc) en masse totale (St) :
Masse combustible = masse totale - Wt - At => masse combustible = 100 – Wt – At
Sc = masse de S.100/masse combustible => Sc = St .100/(100-Wt-At)
Donc : St = Sc(100 - Wt-At)/100
3- Conversion des %C, %H, %O, %O de leur masse propre en masse totale :
Masse organique = masse totale - Wt - At - St => masse organique = 100 – Wt – At – St
- Cor = masse de C.100/masse organique => Cor = Ct .100/(100-Wt-At-St)
Donc : Ct = Cor(100-Wt-At-St)/100
- Hor = masse de H.100/masse organique => Hor = Ht .100/(100-Wt-At-St)
Donc : Ht = Hor(100-Wt-At-St)/100
- Oor = masse de O.100/masse organique => Oor = Ot .100/(100-Wt-At-St)
Donc : Ot = Oor(100-Wt-At-St)/100
- Nor = masse de N.100/masse organique => Nor = Nt .100/(100-Wt-At-St)
Donc : Nt = Nor(100-Wt-At-St)/100

IV. Différents types de combustibles naturels


Dans la nature, les combustibles se présentent dans les trois états physiques possibles : solide,
liquide et gazeux. Ces différents types de combustibles se distinguent principalement par leur
pouvoir calorifique.

IV.1. Combustibles solides


Les combustibles solides sont formés de sept éléments : C, H, O, N, S, A (cendres), W
(Humidité). Ils présentent des caractéristiques chimiques, physiques et thermiques variables.

IV.1.1. Types de combustibles solides


On cite deux principales matières de combustibles solides : les charbons et les cokes. Le
Tableau ci-dessous (Tableau 1) illustre les gammes de compositions des charbons et des
cokes.

Tableau 1. Compositions chimiques des charbons et des cokes


Combustibles C H O N S A
Charbons 68-85 3,5-5,5 0,5-6 1-3 0,2-3 5-20
Cokes 85-92 3,5-5,5 0,3 1-2 3-6 0,5-2

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Comme exemple de combustibles solide, nous pouvons citer le bois, la tourbe, le lignite et la
houille.
- La tourbe est une roche organique composé de charbon à 60% de carbone.
- La houille est une roche minérale à 95% de carbone.
- Le lignite est une roche minérale à moins de 80% de carbone.
Le Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI) des combustibles solides est donné par la formule de
DULONG :
PCI (Kcal/Kg) = 78,3c + 287(h-o/8) + 22s
Dont : c, h, o, s sont les pourcentages massiques du carbone, hydrogène, oxygène et soufre,
respectivement, dans le combustible solide, et les chiffres sont les chaleurs spécifiques de
chaque élément.
Le pouvoir calorifique des combustibles solides varie de 6000 à 8500 Kcal/Kg, selon son
origine et sa composition chimique, avec 30% environ de matière volatile.
Le Tableau ci-dessous (Tableau 2) présente les valeurs de ces deux paramètres (PCI et
%matières volatiles) de charbons de différentes origines.

Tableau 2. Pouvoir calorifique et quantité de matières volatils des charbons de quelques pays
Origine Matières volatiles (%) PCI (Kcal/Kg)
Afrique du sud 25 6750
Australie 17 7300
Pologne 35 7400
France 15 7100

IV.1.2. Température d’inflammation des combustibles solides


La température d’inflammation d’un combustible solide est la valeur de température en
surface des grains à laquelle le combustible sera autoentretenu en combustion.
Pour porter le combustible à sa température d’inflammation, il faut chauffer pour une durée
appelée « temps d’inflammation ». Cette durée d’inflammation est une fonction de la nature
du combustible et de sa surface spécifique.
La nouvelle technologie de l’utilisation du charbon à l’échelle industrielle est son emploi sous
forme de charbon pulvérisé. Il est préparé par broyage dans des broyeurs analogues à ceux
utilisés pour les matières premières.
Le charbon pulvérisé est introduit dans les brûleurs des fours à une granulométrie inferieure à
15 mm de diamètre de grains, dont généralement entre 85 à 90% de la masse est de diamètre
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inférieur à 0,09 mm (soit moins de 90 µm). A cette granulométrie il est injecté dans des
brûleurs complexes des fours industriels. Son injection est une opération très délicate et
demande une très grande vigilance technique car un mélange de 150 à 1500 g/M3N de
poussière de charbon avec un volume suffisant en oxygène peut conduit à l’explosion.

IV.2. Combustibles liquides


Les combustibles liquides sont également constitués des sept éléments C, H, O, N, S, A et W.
Ils sont généralement des hydrocarbures de compositions massiques variables :
* 85-90% de Carbone
* 5-10% d’Hydrogène
* 3-4% d’Oxygène
* Azote et Soufre
Les combustibles liquides sont soit naturels, comme le pétrole, soit artificiels comme les
dérivés du pétrole (Essence, Gasoil,…).
Le pouvoir calorifique des combustibles liquides naturels varie de 8000 à 10000 Kcal/Kg. Ils
sont caractérisés par une viscosité élevée qui varie avec la température. Cette viscosité doit
baisser à une valeur optimale en augmentant la température à 100-120°C à laquelle il est
atomisé sous pression dans les brûleurs des fours industriels.

IV.3. Combustibles gazeux


Les combustibles gazeux sont des hydrocarbures qui se trouvent dans la nature sous forme de
gaz naturel. Le gaz naturel est composé essentiellement de méthane (CH4), comme constituant
majoritaire, et de l’éthane (C2H6). Le pouvoir calorifique des combustibles gazeux varie de
8000 à 9000 Kcal/M3N.
Le gaz naturel comme combustible, est utilisé principalement dans les pays producteurs de
gaz, en l’occurrence, l’Algérie, la Russie, les Etats Unies d’Amérique, le Qatar, l’Iran et
d’autres).
Les combustibles gazeux sont constitués d’un mélange mécanique de gaz combustibles et gaz
non combustible.
- Les gaz combustibles souvent rencontrés dans le mélange gazeux sont : le gaz
d’hydrogène (H2), le monoxyde de carbone (CO), le méthane (CH4), l’éthane (C2H6),
le sulfure d’hydrogène (H2S) et d’autres hydrocarbures légers.
- Les gaz non combustibles sont : CO2, N2, SO2, SO3, NO2, …

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L’humidité (W) dans le combustible gazeux est représentée en masse par unité de volume,
g/M3N de combustible.
Dans les calculs pratiques on doit convertir l’unité de mesure de l’humidité dans le
combustible gazeux de g/M3N de combustible en M3N/M3N de combustible, puis en
pourcentage volumique du mélange gazeux. Dans ce cas le pourcentage volumique de
l’humidité est de 0,1242W%. Ceci permet de convertir la composition volumique du
combustible gazeux de l’état sec à l’état humide en prenant en considération le taux ci-
calculé.
Les formules de conversion de la composition du combustible sec (s) en composition à l’état
humide (h) sont comme suite :
CO2h = CO2s . 100/100+0,1242W
COh = COs . 100/100+0,1242W
H2h = H2s . 100/100+0,1242W
Et pareil pour le reste des constituants du combustible gazeux.

V. Combustion des combustibles


La combustion est une combinaison rapide entre l’élément combustible et l’oxygène en
formant ainsi une réaction chimique qui dégage un produit chauffé à haute température en
évacuant une grande quantité d’énergie thermique.
On distingue deux types de combustion : combustion complète et combustion incomplète.

V.1. Combustion complète


Une combustion est dite complète lorsque les réactions chimiques de combustion entre
l’élément combustible et l’oxygène sont complètes et si toute la quantité du combustible s’est
transformée totalement en produits de combustion.
Exemple : Si tout le carbone est transformé en CO2, tout le soufre en SO2 et tout l’hydrogène
en H2O, on dit que la combustion est complète.

V.2. Combustion incomplète


Lorsque les réactions chimiques entre les éléments combustibles et l’oxygène ne sont pas
complètes, ou si des constituants gazeux combustibles subsistent dans la fumée ou un reste du
combustible solide se trouve dans les cendres, on dit que la combustion est incomplète.

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On distingue deux genres de combustion incomplète : combustion incomplète chimiquement
et combustion incomplète mécaniquement.

V.2.1. Combustion incomplète chimiquement


La combustion peut être incomplète chimiquement si la quantité d’oxygène dans l’air
comburant demeure insuffisante pour l’opération de combustion. Ceci est témoigné par la
sortie du monoxyde de carbone (CO) et donc les réactions chimiques sont incomplètes.

V.2.2. Combustion incomplète mécaniquement


La combustion est incomplète mécaniquement si des constituants du combustible ne trouvent
pas le temps nécessaire pour brûler intégralement, dont une partie est entrainé par la fumée ou
reste mélangé avec les cendres dans le cas d’un combustible solide. Ceci témoigne la sortie
d’une partie du combustible non brûlé avec le produit de combustion ou son résidu.
Exemple de combustion incomplète mécaniquement : la présence de CH4 dans la fumée ou du
carbone dans la cendre.

V.3. Facteur d’air


Afin d’assurer une combustion complète, la quantité d’air qu’on utilise doit être toujours
supérieure à la valeur calculée sur la base de la quantité d’oxygène nécessaire pour les
réactions chimiques complètes.
On désigne par « λ » le facteur d’air :
λ = Volume d’aire utilisé / Volume d’aire nécessaire (calculé)
Le facteur d’air doit être supérieur ou égal à l’unité pour éviter la combustion incomplète.
- Pour combustibles gazeux : λ = 1 - 1,2
- Pour combustibles liquides : λ = 1,15 - 1,3
- Pour combustibles solides : λ = 1,5 - 1,7
L’air utilisé dans la pratique de combustion industrielle n’est pas pur ; il renferme d’autres
gaz en quantités variables selon la région. Néanmoins, il est fortement sollicité d’utiliser l’air
pur afin d’attendre d’emblé le pouvoir calorifique du combustible.
Théoriquement, l’air pur est constitué principalement de nitrogène (N2) et d’oxygène (O2),
avec la présence d’autres constituants mineurs comme le dioxyde de carbone (CO2), l’Argent
(Ar), l’Hydrogène (H2) et l’Hélium (He) dans certains cas.
La composition volumique de l’air pur est donnée dans le tableau ci-dessous (Tableau 3).

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Tableau 3. Composition théorique de l’air pur
Elément dans l’air N2 O2 Ar CO2 H2
Pourcentage volumique 78,10 20,93 0,93 0,3 0,01

Dans les calculs pratiques on prend 21% d’O2 et 79% de N2 et on néglige le reste des
constituants du fait que leurs pourcentages sont inférieurs à l’unité et n’ont pas d’effet
significatif sur l’opération de combustion. Dans la pratique on consomme donc 4,76 M3N
d’air/M3N d’O2.

V.4. Température d’inflammation du combustible


Contrairement aux combustibles gazeux, dont la flamme d’une mèche est suffisante pour
l’initiation de la combustion, dans le cas de combustibles solides ou liquides on doit porter ces
derniers à la température d’inflammation.
Au cours du processus d’inflammation on assiste d’abord à l’évaporation de l’humidité, puis
progressivement le dégagement des constituants volatils avant d’initier l’inflammation
proprement dite.
Le tableau ci-dessous (Tableau 4) donne les températures d’inflammation de certains
combustibles.

Tableau 4. Températures d’inflammation de quelques combustibles


Combustible Température d’inflammation
Houille 950°C
Carbone 700°C
Hydrogène 585°C

La combustion amorcée par l’inflammation dégage fortement de la chaleur. Grace à la


présence de cette dernière, de nouvelles parties du combustible sont portées à l’inflammation.
La vitesse à laquelle se déroule ce phénomène est appelée vitesse d’inflammation.

VI. Réactions de combustion


Les principales réactions de combustion les plus rencontrées dans la pratique sont :

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1- Pour les combustibles solides et liquides :
C + O2 -----Æ CO2
C + 1/2 O2 -----Æ CO
S + O2 ----Æ SO2
2 H + 1/2 O2 ---Æ H2O

2- Pour les combustibles gazeux :


CH4 + 2 O2 ----Æ CO2 + 2 H2O
C2H6 + 7/2 O2 ----Æ 2 CO2 + 3 H2O
CH4 + 3/2 O2 ---Æ CO + 2 H2O
C2H6 + 5/2 O2 ---Æ 2 CO + 3 H2O
CO + ½ O2 ---Æ CO2
H2 + ½ O2 ----Æ H2O

VII. Pouvoir calorifique


L’énergie calorifique libérée pendant la combustion est la grandeur la plus importante de ce
processus, elle s’exprime par la chaleur de combustion, également appelée « Pouvoir
Calorifique (PC) ». Le pouvoir calorifique est mesuré en Kcal/Kg de combustible solide ou
liquide, et en Kcal/M3N du combustible gazeux.
Nous distinguons deux types de pouvoir calorifique : Pouvoir Calorifique Supérieur (PCS) et
Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI).

VII.1. Pouvoir calorifique supérieur (PCS)


Le pouvoir calorifique supérieur d’un combustible (H°) est la quantité de chaleur dégagée par
Kilogramme de combustible dans le cas d’une combustion complète sans perte d’énergie. Il
peut être déterminé en brulant le combustible dans un calorimètre ou’ toute l’énergie reste
isolée.

VII.2. Pouvoir calorifique Inférieur (PCI)


Le pouvoir calorifique inférieur (H*) indique la quantité de chaleur qui est effectivement utile
dans la pratique. On note que la chaleur d’évaporation de l’eau n’est pas mise à profit.
On a donc : H* = H° - (9h + W).ivap/100
Dont, H° : PCS ; H* : PCI ; h : % H ; W: % humidité ; ivap : Chaleur d’évaporation de l’eau

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Le pouvoir calorifique inférieur peut être également déterminé approximativement par la
empirique de DULONG dans le cas d’un combustible solide ou liquide :
H* = 8100 c + 2500 s + 2900 (h-o/8) – 585w
Dont c, h, s et w sont les pourcentages de Carbone, d’Hydrogène, de soufre et de l’humidité
respectivement. Tandis que les valeurs numériques sont les chaleurs de combustion de ces
éléments.

VIII. Notions de bilan thermique


Le bilan thermique d’une combustion est calculé en prenant en considération l’entrée (E) et la
sortie (S) de l’énergie thermique et en se servant de la fameuse égalité, E = S ; dont :
E : La quantité d’énergie thermique réalisée par la combustion
S : La quantité d’énergie thermique sortante par la flamme pour l’utilisation en plus des pertes
thermiques.
Il est à signaler que la quantité de chaleur produite par la combustion n’est jamais égale à
celle sortante par les gaz brûlés à cause des différentes issues de pertes thermiques au cours
du processus de combustion.
La quantité totale de chaleur produite par la combustion (QT) est donnée par la quantité de
chaleur utile (QU) devant servir au chauffage du matériau additionnée aux différentes pertes
thermiques (QtP) qui en résultent lors du processus de combustion. On écrit : QT = QU + QtP
La quantité totale de chaleur perdue (QtP) est donnée par les contributions suivantes :
- La perte de combustible QC : elle est facile à mesurer dans les fours à gaz et a lieu à la
liaison brûleur-paroi du four.
- La perte par fuite des fumées (QL) : c’est la fuite de chaleur par les interstices
(orifices) du four. Elle peut être considérable ; il faut empêcher l’entrée d’air outre que
les sorties normales des fumées.
- La perte par les parois du four (QP) : elle se manifeste par conduction thermique à
travers le matériau. Elle peut être déterminée par calcul de l’écoulement de chaleur à
travers les parois vers l’extérieur de température ambiante.
- La perte par rayonnement (QR) : ce sont les pertes ouvertes ou endommagées. Elle est
calculée par la loi de Stefan-Boltzmann.
- La perte par eau de refroidissement (QH) : L’eau froide utilisée pour refroidir la
carcasse du four ou le matériau produit par trempe engendre une quantité perdue de
chaleur.

17
- La perte par les fumées (QS) : elle est conduite par les fumées à la sortie du four.
La quantité totale de chaleur perdue est donc : QtP = QC + QL + QP + QR + QH + QS
La quantité totale de chaleur produite est donc : QT = QU + QC + QL + QP + QR + QH + QS

IX. Brûleurs et Flammes


Les combustibles sont injectés dans des brûleurs à la sortie des quelles ils s’enflamment en
produisant une torche de chaleur appelée « flamme ».

IX.1. Brûleurs
Les brûleurs sont des dispositifs installés dans le four dont leur fonction est de recevoir le
mélange combustible-air et de le brûler en produisant une flamme. Les brûleurs disposés à
l’intérieur des fours, en amont, au milieu ou en aval, tout dépend de la nature du four et des
produits à fabriquer, doivent être adaptés aux combustibles utilisés.
Les brûleurs sont formés de tubes coaxiaux dans lesquelles circules le combustible, l’air de
transport, l’air secondaire et l’air primaire. Ils constituent un ensemble de diamètre 0,5 m et
d’une dizaine de mètres dont 3 à 5 m sont dans le four.
Nous distinguons 3 types de brûleurs : Brûleurs mono-circuit, Brûleurs à deux circuits (bi-
circuits) et Brûleurs à trois circuits (tri-circuits).

IX.1.1. Brûleurs mono-circuits


Le combustible (charbon pulvérisé, pétrole ou gaz), l’air de transport et l’air primaire et
secondaire sont mélangés dès leur entrée dans le brûleur.
Ces brûleurs sont équipés d’ailettes qui communiquent un mouvement de rotation aux fluides
pour améliorer l’homogénéité du mélange et faciliter son passage.

IX.1.2. Brûleurs à deux circuits (bi-circuits)


Ce type de brûleurs comporte, du centre à la périphérie, le jacket tube, orifice annulaire
d’éjection du mélange équipée d’ailettes, ainsi que l’orifice annulaire d’éjection de l’air axial.

IX.1.3. Brûleurs à trois circuits (tri-circuits).


Les brûleurs tri-circuits se composent de deux circuits d’air, circuit aux ailettes de rotation
pour l’air primaire et circuit axial pour l’air secondaire, et entre les deux circule le

18
combustible tout seul dans le cas du combustible liquide ou gazeux, et avec l’air de transport
dans le cas d’un combustible solide. L’ensemble sort du brûleur enflammé.
La vitesse de l’aire est grande, elle varie de 50 = 160 m/s, tandis que la vitesse de passage du
charbon avec l’air de transport est modérée, elle varie entre 20 et 40 m/s.

IX.2. Flammes
Le combustible (charbon pulvérisé, fuel ou gaz) injecté dans les brûleurs se mélange à l’air et
s’enflamme à sortie pour constituer une grande torche de flamme. La flamme donc, ce n’est
qu’un mélange de gaz brûlés chauffé à hautes températures ; c’est les gaz produits des
réactions chimiques exothermiques de combustion.
La flamme résultante de la combustion se produit sous forme d’une longue torche à la sortie
des buses des brûleurs à une distance de 0,2 à 0,5 m. Elle s’étend sur une longueur de 6 à 7
fous le diamètre du four.
On distingue trois sources d’air alimentant la combustion : aire primaire, aire secondaire et air
de transport.

IX.2.1. Air primaire


L’ai primaire est injecté dans le brûleur à vitesse élevée avoisinante de 160m/s. Sa
température est généralement inférieure à 50°C et sont volume constitue 7 à 20% de la
quantité totale d’air utilisé pour la combustion complète.

IX.2.2. Air secondaire


L’air secondaire représente la fraction principale de l’air de combustion. Sa vitesse est très
lente et varie de 5 à 10 m/s. Cet air est préchauffé par la chaleur récupérée des refroidisseur ou
par des foyen d’appoint à des températures variant de 500 à 1000°C.

IX.2.3. Air de transport


L’air de transport est utilisé uniquement dans le cas du combustible solide de charbon
pulvérisé pour fluidifier la masse et faciliter son transport comme un fluide. Il est mélangé à
froid avec le charbon pulvérisé puis injecté à une vitesse modérée entre 20 et 40 m/s. Sa
quantité dépende de la quantité de charbon pulvérisé, des conditions de combustion, de la
quantité d’air total est de la nature du four et du produit à fabriquer.

19
X. Chaleur spécifique et Capacité calorifique des gaz brûlés
Les gaz brûlés composant la flamme sont le vecteur de chaleur qui la transporte et l’échange
avec la charge à chauffer. Pour calculer la température de la flamme et la quantité d’énergie
échangée, on doit faire appel à deux paramètres intrinsèques qui sont la chaleur spécifique des
gaz brûlés et leur capacité calorifique, ainsi que leur enthalpie.

X.1. Chaleur spécifique des gaz brûlés (C)


La chaleur spécifique des gaz brûlés est la chaleur nécessaire pour échauffer de 1°C l’unité de
volume du mélange gazeux.
Si toute la chaleur calorifique libérée est transmise aux gaz brûlés, la valeur « t » doit
représenter la température de combustion conduisant au calcul de la chaleur spécifique
moyenne ( des gaz brûlés selon l’intégral de la fonction C = f(t) suivant :

X.2. Capacité calorifique des gaz brûlés (i)


La capacité calorifique des gaz brûlés est la chaleur sensible de la fumée. Elle est égale au
produit de la température de la flamme par sa chaleur spécifique. i = C . t
Dont, i (Kcal/M3N) ; C (Kcal/M3N.°C) ; t (°C)
La capacité calorifique « i » désigne la quantité de chaleur qu’il faut fournir à 1 M3N d’un gaz
pour le porter de 0 à t°C.
La capacité calorifique totale de la fumée est donnée par :
i = XCO2.iCO2 + XSO2.iSO2 + XN2.iN2 + XH2O.iH2O +…, dont « X » est la fraction ou le
pourcentage volumique du gaz composant la flamme et « i » sa capacité calorifique partielle.
La formule générale donnant la capacité calorifique globale d’un mélange gazeux de la fumée
est la suivante : dont « j » est le gaz partiel et X son pourcentage

volumique partiel.
La capacité calorifique moyenne est : i = ; dont : est la chaleur spécifique moyenne du

mélange gazeux entre 0 et t°C.


L’enthalpie des gaz brûlés (ΔH) est le produit de la capacité calorifique (i) de la fumée par
son volume (Vf). ΔH = i . Vf

20
XI. Températures de la flamme
Selon le bila thermique de la combustion on :
Energie des corps initiaux = Energie des corps finaux
C'est-à-dire :
Energie du combustible comburant l’air = Energie des gaz brûlés
En remplaçant chaque terme de l’équation par sa formule, on aura :
H* + LG + LA = Vf . i ===Î H* + LG + LA = Vf . C . t
Dont, H* : Pouvoir calorifique inferieur
LG : Enthalpie de préchauffage du combustible
LA : Enthalpie de préchauffage de l’air
Vf : Volume des gaz brûlés
i: Enthalpie des gaz brûlés
C : Chaleur spécifique des gaz brûlés
t : Température de la flamme

On distingue trois types de température :


- Température effective (ou calorimétrique)
- Température pratique (ou réelle)
- Température théorique

XI.1. Température effective (teff) ou calorimétrique (tcal)


La température effective (teff), dite également température calorimétrique (tcal) est la
température de la flamme (gaz brûlés) lorsque toute l’énergie développé par la combustion est
transmise intégralement au gaz brûlés.
On se servant de l’équation ci-dessus : H* + LG + LA = Vf . C . t

Nous aurons alors :

Dans ce cas, la valeur de « t » est la température effective (teff), et donc :

teff

21
XI.2. Température réelle (trel) ou pratique (tpr)
Dans la pratique, la température réelle n’existe pas car les pertes thermiques sont toujours
rencontré lors du processus de combustion. On définit alors ce que l’on appelle « température
réelleé (trel) ou pratique (tpr) ; c’est la température réellement mesurée dans une flamme.
Dans ce cas l’égalité « Entrée = Sortie » va changer car la sortie sera composé de la chaleur
de la flamme plus les pertes thermique, et donc l’équation ci-dessus devient :
H* + LG + LA = Vf . C . t + Qp , dont Qp est la quantité totale de chaleur perdue
Alors la valeur « t » désigne la température réelle « trel » et sera déterminée par l’équation :

trel

Généralement dans la pratique la valeur de la température réelle est de 0,75 à 0,80 la valeur de

la température effective : trel = (0,75 à 0,80) . teff

XI.3. Température théorique (tth)


Pour déterminer la température théorique on doit tenir compte des pertes de chaleur résultant
de la consommation de l’énergie lors de la dissociation des molécules de certains gaz de la
flamme et la formation de plasma à hautes températures. Les gaz les plus concernés par cette
dissociation sont généralement : CO2, H2, N2.
L’équation ci-dessus devient alors
H* + LG + LA = Vf . C . t + Qdiss
Dont Qdiss est la quantité de chaleur consommée pour la dissociation des molécules des gaz
brûlés qui est considérée comme perdue pour le processus de combustion.
La valeur « t » va basculer vers une valeur inférieure désignant la température théorique

(tth), et l’équation devient :

trel

XII. Rendements de la combustion


La transformation du pouvoir calorifique du combustible (H*) en chaleur sensible ne peut
jamais avoir lieu pratiquement de façon adiabatique. Il ya des pertes de chaleurs lors du
processus de combustion qui amoindrissent la quantité de chaleur développée par la flamme.
Théoriquement on admet que toute l’énergie thermique libérée par les réactions chimique de

22
combustion est emmagasinée dans la flamme. Cependant dans la pratique, la température de
l’ai ambiant et des parois qui entourent l’enceinte de combustion est entement plus basse, ce
qui conduit à une dissipation de l’énergie thermique vers l’ambiance, sous forme de pertes
thermiques, par conduction, convection et rayonnement de la chaleur des flammes.
Bien évidement, cette perte thermique peut être plus au moins intense selon la différence de
température et les conditions de combustion.
La température réelle de la flamme ainsi obtenue lors de la combustion est plus faible que la
température calorimétrique prévue par les calculs. Cette différente de températures reflète la
perte d’énergie thermique correspondante et incite les praticiens à évaluer le rendement de la
combustion.
Les pertes inévitablement rencontrées lors de la combustion montrent que le rendement de
développement de la chaleur par le processus de combustion ne soit jamais égal à l’unité ; il
est plutôt beaucoup plus faible.
Plus la capacité calorifique d’un gaz quittant le four est grande, plus le rendement thermique
de l’installation est faible. En générale, on s’arrange à ce que la température des fumées à la
sortie du four ne dépasse par certain seuil désigné par « point de rosé ». La chaleur perdue est
récupérée dans des réchauffeurs d’air ou d’eau (récupérateurs de chaleur).
Pour évaluer le rendement de la combustion, plusieurs variantes de calcul ont été mies en
évidence par les technologues, nous citons : le rendement pyrométrique, le rendement
thermique, le rendement du four et le rendement total.

XII.1. Rendement pyrométrique (μpy)


Le rendement pyrométrique (μpy) prend en considération le rapport de température réelle à
celle effective.

μpy =

Sur le plan pratique, il ne renseigne pas le vrai rendement de la combustion mais donne une
idée approximative sur le développement de la chaleur utile de la flamme. Ce rendement, dans
les conditions meilleures de combustion varie de 0,75 à 0,80.

XII.2. Rendement thermique (ηth)


Le rendement thermique (ηth) est un rapport de chaleur prenant en considération les pertes
thermiques. Il est calculé donc par le rapport entre la quantité de chaleur réellement
23
développée dans les flammes (après pertes thermiques) et la quantité de chaleur sans pertes
(théoriquement calculée). L’équation est comme suite :

ηth =

XII.3. Rendement total (ηtot)


Le rendement total (ηtot) est le rendement de l’utilisation de la chaleur, développée par la
combustion, pour la cuisson des matériaux par échange thermique dans le four entre la
flamme et la surface de la charge à cuire.
Soit « Qu » la quantité de chaleur utile, par unité de temps, nécessaire pour le chauffage des
produits à cuire, et B la quantité du combustible utilisé pour la production de l’énergie
thermique. Le rendement total (ηtot) de l’installation est calculé par la formule suivante :

ηtot =

XII.4. Rendement du four (ηFour)


Le dénominateur de l’équation précédente (H*.B) ne reflète pas réellement la quantité de
chaleur produite car il ne tient pas en compte les pertes thermiques. Le rendement du four
prend en considération la quantité de chaleur réellement développée par la combustion, c'est-
à-dire après pertes thermiques (H*.B – Qp).

Le rendement du four est calculé donc par l’équation : ηFour =

Selon l’équation du rendement thermique (ηth), le terme (H*.B – Qp) est égal à (H*.B.ηth)

Donc l’équation du rendement du four devient : ηFour =

Nous pouvons également transformer cette équation en : ηtot = ηFour . ηth

24
CHAPITRE II
Processus de Transmission thermique dans les fours industriels

I. Introduction
La cuisson des produits dans les fours industriels est basée sur la transmission de la chaleur de
la flamme sortante des brûleurs aux produits à cuire, et les transformations qui en résultent.
La transmission de chaleur peut avoir lieu par convection (contact) avec un courant gazeux,
par rayonnement à partir de la flamme ou les surfaces chauffées et par conduction thermique.
Dans la plus part des cas, les différents processus de transmission se déroulent simultanément.
La chaleur sensible contenue dans les fumées est transmise à charge (produits à cuire) et aux
parois du four selon les lois de l’écoulement de la chaleur.
Il faut distinguer trois modes de transmission de la chaleur de la flamme ou parois du four
vers la surface des produits à cuire :
- La transmission de chaleur par contact ou convection (Qc).
- La transmission de chaleur par rayonnement (Qg) de la flamme éclairante (gaz brûlés).
- La transmission de la chaleur par rayonnement des parois chauffées du four (Qr).
La quantité totale de chaleur transmise (Q) est la sommation des qquantiéts de chaleurs
transmise par les 3 modes : Q = Qc + Qr + Qg
La quantité totale de chaleur (Q) transmise à la surface des produits à cuire est proportionnelle
aux temps (t) et à la surface d’échauffement de la charge (S).
On écrit : Q = Φ . S . t
Dont Φ est le flux de chaleur représentant la quantité de chaleur transmise par heure et par
mètre carré de surface chauffée. Il souvent désigné « Puissance superficielle
d’échauffement ».
Le flux de chaleur varie avec la différence de températures (θ1–θ2) entre la source (fumée,
parois du four) et la surface de réception (surface à chauffer). Par conséquent, la quantité de
chaleur transmise dépend également de la différence entre la température du milieu (fumée,
parois du four) et celle de la surface à chauffer. Si cette différence est nulle, la transmission
n’aura pas lieu.
On écrit alors : Φ = α (θ1 – θ2)

25
; α (Kcal/m2.h.°C)

α est le « coefficient de l’écoulement de chaleur » qui donne la quantité de chaleur transmise


par mètre carré de surfacé chauffée et par heure de temps de transmission pour une différence
de température de 1°C entre la source de chaleur (flamme, parois du four) et le récepteur
(surface chauffée).
Le coefficient d’écoulement global regroupe l’ensemble des modes de transmission, et donc :

α = αc + αr + αg

II. Transmission de chaleur par contact


La transmission de chaleur par contact est celle connue par « transfert par convection ». Dans
ce mode de transfert thermique, la chaleur est véhiculée par les molécules des gaz en
mouvement de la flamme pour la déposer sur la surface à chauffer par contact direct.
Cette partie du cours fait l’objet de rappels uniquement sur la convection étant donné que ce
mode de transfert de chaleur est déjà bien enseigné dans la matière de transfert de chaleur en
Licence L3 de filière « Génie des Procédés.
D’après l’équation définissant le coefficient d’écoulement :

αc = , soit Φc = αc (θ- θcharge)

θ : température de la flamme
θcharge : température à la surface de la charge
La quantité de chaleur (Q) transmise de la flamme vers la surface à chauffer est calculée par
l’équation suivante :
Q (Kcal) = S . t . αc (θ- θcharge)
On note que la quantité de chaleur transmise par contact dépend du régime du courant gazeux
(vitesse, viscosité, dilatation, densité,…) et de la température de la fumée.
En réalité le régime du courant gazeux influence le coefficient de l’écoulement de chaleur αc.
Le nombre de paramètres de dépendance de αc, en l’occurrence (vitesse, viscosité, dilatation,
densité,…) et d’autres qui sont difficile ou impossible à quantifier, rend la détermination
d’une formule mathématique analogique très difficile voir impossible. Pour cette raison, le
calcul du coefficient d’écoulement de chaleur fait appel à la théorie de similitude qu’on

26
applique pour la recherche de coefficients à intégrer dans le modèle numérique après étude de
cas semblables.
Le modèle numérique utilisé est celui ne Nusselt : Nu = f(Pr, Re, Gr), dont
Nu : Nombre de Nusselt.
Pr : Nombre de Prandtl
Re : Nombre de Reynolds
Gr : Nombre de Grashof
Ces nombres sans adimensionnels, ce qui a l’avantage de les rendre indépendant du système
d’unité utilisé. Les formules de calcul de ces nombres sont comme suit :

Nu = ; d : Diamètre équivalent de la flamme

λ : Conductivité thermique de la flamme

Pr = ; ρ : Masse volumique de la flamme

a : Diffusivité des gaz de la flamme

Re = ; ω : Vitesse du fluide gazeux

γ : Viscosité du fluide gazeux

Gr = ; g : Pesanteur

β : Coefficient de dilatation du fluide gazeux


Δθ : Différence de température flamme/surface de charge

La relation Nu = f(Pr, Re, Gr) indique que dans toutes les flammes géométriquement
semblables, les conditions de transmission sont les mêmes si Pr, Re et Gr ont les mêmes
valeurs.
- Le nombre de Reynolds (Re) a de très grande importance car il caractérise le régime
du courant fluide. Il représente le rapport entre les forces d’inertie et les forces de
frottement dans le courant du fluide.

27
- Le nombre « Pr » caractérise le fluide lui même.
- Le nombre « Gr » concerne les perturbations que subit le courant gazeux.

L’équation : Nu = f(Pr, Re, Gr) = est considérée comme une fonction de puissance. On

peut écrire alors l’équation modèle comme suit :

C.

Pour déterminer le coefficient d’écoulement (α), il suffit de déterminer les constantes C, m, n


et p, par des expériences et simulations. La détermination de ce coefficient d’écoulement (α)
permet de calculer le flux thermique échangé et la quantité de chaleur transmise par contact
(convection) de la flamme à la surface de la charge des produits à cuire.

III. Transmission de chaleur par rayonnement


La transmission de chaleur par rayonnement est l’autre voie de transfert de chaleur utilisée
pour évaluer le transfert de chaleur de la flamme et les parois chauffées vers la surface à cuire.

III.1. Généralités
Le rayonnement est le transfert de chaleur par des ondes électromagnétique. Il se manifeste
aux températures élevées.
La nature du rayonnement est électromagnétique car tout atome est susceptible d’absorber et
d’émettre de l’énergie quand un électron passe d’un niveau énergétique à un autre.
La longueur d’onde électromagnétique varie de 10-9 mm (rayon ionique) jusqu’à 105 mm
(onde radio). Cependant, la partie d’onde électromagnétique se manifestant sous forme de
chaleur est comprise entre 0,5.10-3 mm à 0,5 mm (domaine Infrarouge, Ultraviolet- Visible).
Le rayonnement se propage rectilignement et obéit aux mêmes lois d’une lumière en réflexion
ou réfraction, c'est-à-dire quand un rayon frappe une surface d’un corps, une partie de ce
rayonnement sera réfléchie et l’autre sera transmise par contre la troisième sera absorbée par
le corps.
Comme pour les deux autres modes de transfert de chaleur (conduction et convection), la
quantité de chaleur transmise par rayonnement par unité de temps est appelée « flux
thermique ou énergétique ».
Le spectre d’émission des corps solides et liquides est continu, tandis que le spectre
d’émission des gaz est discontinu. Les molécules des gaz symétriques (O2, N2, H2,…)

28
n’absorbent pas le rayonnement. L’énergie solaire est absorbée uniquement par les gaz
asymétriques (H2O, CO2, SO3, O3).

III.3. Définitions principales


Soit « Q » la quantité de chaleur transmise par rayonnement et qui tombent sur la surface d’un
corps.
Qr, Qt, Qa sont les parties réfléchie, transmise et absorbée de ce rayonnement respectivement.
Nous définissons alors les trois facteurs suivants :
- Facteur de réflexion (r) : r = Qr/Q
- Facteur de transmission : t = Qt/Q
- Facteur d’absorption : a = Qa/Q
Puisque Q = Qr + Qt + Qa, la somme des trois facteurs donne l’unité : r + t + a = 1.
On défini Φλ comme flux thermique monochromatique, c'est-à-dire la quantité de chaleur
transmise dans un petit intervalle d’ondes. Nous aurons :
Φλ = dQ/dλ ;
En considérant les facteurs monochromatiques de réflexion, transmission et absorbation, nous
aurons :
- Facteur monochromatique de réflexion (r) : rλ = Φλ,r/ Φλ
- Facteur monochromatique de transmission : tλ = Φλ,t / Φλ
- Facteur monochromatique d’absorption : aλ = Φλ,a / Φλ
Et comme Φλ = Φλ,r + Φλ,t + Φλ,a ; la somme des facteurs monochromatiques : rλ+ tλ + aλ = 1
La capacité des corps solides, liquides et gazeux, à la réflexion, à la transmission et à
l’absorption dépend de leur nature et de leur température.
Pour étudier le rayonnement d’un corps quelconque, on adopte la notion du corps noir, qui
fera l’objet d’une référence de transmission du rayonnement pour tous les autres corps.
Le corps noir ne possède ni facteur de réflexion, ni de transmission, dont son facteur
d’absorption est égal à l’unité. Corps noir (a = 1, r = 0, t = 0). Le corps noir absorbe donc
toute l’énergie qui lui est transmise, et donc : a = aλ = 1.

III.4. Lois principales


Des physiciens ont établi des lois mathématiques pour l’évaluation quantitative du
rayonnement en se basant sur des hypothèses. Ces lois sont devenues principales et basiques
pour toute autre étude de cas pratiques de rayonnement.

29
III.4.1. Loi de Stefan- Boltzmann
Cette loi établit la relation entre la quantité de chaleur transmise par rayonnement du corps
noir et sa température.
Soit « Dv » la densité volumique de l’énergie (E) du corps noir supposée dans un volume
virtuel « V ».
Donc : Dv = E/V
Nous allons procéder, selon la théorie de la lumière corpusculaire des photons frappant la
paroi de Volume « V » créant ainsi une pression « P » qui peut être exprimée par le nombre
de chocs et par la quantité de mouvement de chaque photon.

………..(1) ; m : Masse du photon

N : Nombre de choc du photon


V : Volume de la paroi virtuelle
vx : Vitesse de la lumière rayonnante selon la direction x
D’après la théorie on sait que la vitesse de la lumière est égale à la somme des vitesses dans

les trois directions de l’espace : = +


2 2
Nous avons donc : C = v x v2y + v2z
2 2 2 2
Et comme dans l’espace : vz= vy = vz , nous avons : C = 3v x et donc vx = C /3
On remplace dans la formule (1), on aura :

; et selon la loi d’Einstein : NmC2 = E , et nous aurons :

=> P =

Selon les deux premières lois de la thermodynamique :


dE = TdS – PdV, ou’ « S » est l’entropie de l’énergie circulant dans le volume virtuel
considéré et « T » la température du corps noir.

A T constante ; T = T

Selon la loi de Maxwell : T = V

Donc : T = V – P ………….………..(2)

30
Nous avons déjà : DV = E/V, soit E = V . DV ; si on dérive on aura :

Pour T constante : Dv = 0 car il n ya pas de transfert d’énergie, donc dDv = 0 et on

aura : ( T = Dv

On remplace dans (2) et on aura : Dv = V –P

Et donc : Dv = , avec P =

Donc : Î

Après intégration on aura : LnDv = 4 LnT + C, dont C est la constante de l’intégration


qu’on peut l’écrire sous forme de l’intégrale d’une autre constante : C = Ln
On aura alors : LnDv = 4 LnT + Ln , après introduction de la fonction inverse on écrit :

Dv = . T4
Pour le corps noir, Stefan et Boltzmann ont montré que :
D0 = 0 . T4, dont 0 est la constante de Stephan-Boltzmann,

0 = 5,67.10-8 W/m2.°K4
Pour le calcul pratique on applique l’équation de Stefan-Boltzmann suivante :

D0 = C0 . (W/m2) ; C0 : Coefficient du corps noir,

8
C0 = 0.10 ; C0 = 5,67 W/m2.°K4
Le flux thermique du rayonnement du corps noir (Φ0) est égal au produit de sa densité par sa
surface.

Φ0 = D0 . S = C0 .

III.4.2. Loi de Planck (Figure 1, Annexe)


La loi de Planck est une loi empirique qui est appliqué pour le rayonnement énergétique du
corps noir.
La densité de rayonnement du corps noir est une fonction de deux paramètres : la température
du corps noir (T) et la longueur d’onde du rayonnement (λ) : Dλ0 = f(T, λ)

31
Dλ0 = , C1 = 3,74.10-10 nm ; C2 = 1,44.10-2 m/°K

Les isothermes de la Figure qui sont 4 courbes hyperboliques pour 4 températures différentes
(T1 T2 T3 T4) montrent que la densité de rayonnement du corps noir est une fonction
de sa température et de la longueur d’onde de la lumière. De ce travail empirique, Planck a
conclu les points suivants :
- Quelques soit la température donnée par le rayonnement, l’énergie passe par 0 puis par
un maximum lorsque la longueur d’onde augmente pour revenir vers 0 lorsque la
longueur d’onde λ tend vers l’infini.
- Pour chaque longueur d’onde, la densité de flux thermique augmente avec la
température.
- Les points de maximum des isothermes se déplacent vers les courtes longueurs
d’ondes lorsque la température augmente. Ce phénomène suit la loi de « Wien » qui
énonce que « la longueur d’onde correspondante à la densité maximum est
inversement proportionnelle à la température absolue » : λmax . T = 2,9 mm.°K

III.5. Rayonnement des corps non noir (Loi de Kirchhoff) (Figure 2, Annexe)
En réalité de la pratique la plus part des corps ne sont pas noir et leurs facteurs d’absorption
sont inférieurs à l’unité : a ≠ aλ 1 ; ce qui est différent du corps noir dont a = aλ = 1.
Le rayonnement des corps non noir est étudié en comparant son rayonnement avec le
rayonnement du corps noir aux mêmes températures.
Lors d’échange thermique entre deux corps non noir, il s’établie après un certain temps un
équilibre thermique à la suite d’un échange de chaleur par rayonnement entre les deux corps.
A l’équilibre thermique, le rayonnement absorbé (quantité de chaleur) par chaque corps est
égal au rayonnement émis et T sera constant.
Pour cette condition, la loi de Kirchhoff relie la densité du flux thermique transmise par
rayonnement d’un corps à son facteur d’absorption. Ces deux paramètres sont en rapport
constant, indépendamment de la forme et de la nature du corps. Le rapport depend
uniquement de la température :
Dλ / aλ = K (constant) = f(T), quelques soit le corps noir ou non.
Pour le corps noir : Dλ0 / aλ0 = K ; aλ0 = a = 1 ; donc K = Dλ0
Pour tout corps : Dλ / aλ = K ; et K = Dλ0 ; donc : Dλ = aλ . Dλ0

32
Et pour l’ensemble de longueur d’ondes : D = a . D0 , c’est la loi de Kirchhoff.
Si a = 0 donc D = 0 ; de cela Kirchhoff a admis que :
« Le corps ne peut émettre que le rayonnement qui est capable de l’absorber à la même
température ».

III.5.1. Facteur d’émission thermique d’un corps


Le facteur d’émission thermique d’un corps (ε) est le rapport de la densité du flux thermique
du cops non noir à la densité du flux thermique du corps noir : ε = D / D0 ; ελ = Dλ / Dλ
A l’équilibre thermique, le facteur d’émission (ε) est égal au facteur d’absorption (a) :
ε = D / D0 = a ; ελ = Dλ / Dλ = aλ
Et la densité su corps non noir D = ε . D0
En pratique, les thermiciens dénomme le facteur d’émission « degré de noirceur ».

III.5.2. Corps gris


En pratique, on admet que le facteur d’émission des corps non noirs est indépendant de la
longueur d’onde : ε = ελ 1 ; et on dit que le corps est gris.
La densité du flux thermique émise ou absorbée par le corps gris se calcule par la loi de
Kirchhoff : D = ε . D0 ; à la même température.

D’autre part : D0 = C0 . , selon la loi de Stefan- Boltzmann.

En insérant l’une dans l’autre on aura la formule pratique calculant la densité de rayonnement
d’un corps gris :

D0 = ε . C 0 . =C. ; dont : C = ε . C0 ; ε = C/C0

IV. Cas pratiques de transmission de chaleur par rayonnement


La transmission de chaleur par rayonnement dans les fours industriels fait l’objet de plusieurs
cas pratiques pour lesquelles nous allons utiliser les principales lois précédentes, notamment
celle de Kirchhoff pour les corps gris.

IV.1. Rayonnement mutuel entre deux parois parallèles (Figure 3, Annexe)


Ce cas simule le transfert de chaleur par rayonnement entre la paroi et le revêtement d’un four
industriel qui sont en position parallèle. La paroi 1 est de température T1 supérieure à T2 la

33
température de la paroi 2 (revêtement). Car elles sont parallèles, les deux parois ont la même
surface (S).
Pour le corps gris t = 0 ; a + r = 1 ; r=1–a
Le flux résultant du rayonnement mutuelle échangé entre les deux parois parallèles après
échange jusqu’à l’équilibre thermique est calculé comme suit :
Φ = Φ1,2 + Φ2,p - Φ2 ……………………..(0)
Φ1,2 : Rayonnement de la paroi 1 absorbée par le corps 2.
Φ2,p : Propre rayonnement de la paroi 2 qui lui revient pour être absorbé de nouveau.
Φ2 : Rayonnement de la deuxième paroi.
Après une multitude d’échanges partielles de rayonnement entre les deux plaques, il s’établit
l’équilibre thermique, dont chaque étape d’échange partielle est une séquence itérative dans
les équations suivantes (voir Figure 3-a, Annexe) :
Le rayonnement de la paroi 1 vers 2, il donne Φ1,2 comme suit :
Φ1,2 = [a2D1 + a2(1-a1)(1-a2)D1 + a2(1-a1)2(1-a2)2D1 +…+ a2(1-a1)n(1-a2)nD1]S
Φ1,2 = a2D1S [1 + (1-a1)(1-a2) + (1-a1)2(1-a2)2 +…+ (1-a1)n(1-a2)n]
Le terme [1 + (1-a1)(1-a2) + (1-a1)2(1-a2)2 +…+ (1-a1)n(1-a2)n] est une série géométrique

décroissante, dont sa somme est égale à : , donc :

Φ1,2 = ...............................(1)

Pour la deuxième plaque, c’est le même principe (voir Figure 3-b, Annexe) :
Φ2,p = [a2(1-a1)D2 + a2(1-a1)2(1-a2)D2 + a2(1-a1)3(1-a2)2D2 +…+ a2(1-a1)n+1(1-a2)nD2]S
Φ2,p = a2(1-a1)D2.S [1 + (1-a1)(1-a2) + (1-a1)2(1-a2)2 +…+ (1-a1)n(1-a2)n]

Φ2,p = ...............................(2)

Nous avons également:


Φ2 = D2 . S ………………………………….(3)

En remplaçant les équations (1), (2), (3) dans l’équation (0), on aura :

Φ= (a2D1 – a1.D2) Φ= (a2D1–a1.D2)

34
En remplaçant les différentes variables par les différentes équations de Kirchhoff :
ε = a = C/C0 ; D1 = C1 . ; D2= C2 .

Nous aurons :

Φ= [ -

Φ = Cred.[ - ; avec Cred =

Dont Cred est le coefficient de rayonnement réduit


Pour le calcul pratique, on remplace par la formule C = ε . C0 et on aura :

Φ = εred.C0.[ - ; avec εred =

Dont εred est le degré de noirceur réduit.


La formule pratique peut être écrite comme suit :

Φ= C0.[ -

IV.2. Rayonnement entre un corps et son enveloppe (Figure 4, Annexe)


C’est le cas d’un corps qui est mis dans une enceinte et l’échange s’effectue entre la surface
du corps et la paroi de l’enceinte. Dans la pratique des fours industriels nous pouvons simuler
ce cas au rayonnement entre la paroi interne du four et la surface de la charge à chauffer.
S1 et T1 sont la surface et la température de la paroi de l’enveloppe (corps 1) qui sont
supérieurs à S2 et T2 qui sont la surface et la température du corps 2 mis dans l’enceinte de
cette enveloppe. Le rapport S1/S2 est donné par « β » qui est inférieur à l’unité.
Le flux résultant du rayonnement mutuelle échangé entre les deux parois parallèles après
échange jusqu’à l’équilibre thermique est calculé comme suit :
Φ = Φ1,2 - Φ2,1 ……………………..(0’)
Φ1,2 : Rayonnement de la paroi 1 absorbée par le corps 2.
Φ2,1 : Rayonnement du corps 2 absorbée par la paroi 1.
Comme le cas précédent, et après une multitude d’échanges partielles de rayonnement entre
les surfaces des deux corps (paroi et surface de la charge à chauffer), il s’établit l’équilibre
35
thermique, dont chaque étape d’échange partielle est une séquence itérative dans les équations
suivantes (voir Figure 4-a, Annexe) :
Le rayonnement de la surface 1 vers 2 donne Φ1,2 comme suit:
Φ1,2 = [a2D1 + βa2(1-a1)(1-a2)D1 + β2a2(1-a1)2(1-a2)2D1 +…+ βna2(1-a1)n(1-a2)nD1]S1
Φ1,2 = a2D1S1[1+ β(1-a1)(1-a2) + β2(1-a1)2(1-a2)2 +…+ βn(1-a1)n(1-a2)n]

Φ1,2 = ...............................(1’)

Le rayonnement de la surface 2 vers 1 donne Φ2,1 comme suit (voir Figure 4-b, Annexe) :
Φ2,1 = [ a1D2 + β2a1(1-a1)(1-a2)D2 + β3a1(1-a1)2(1-a2)2D2 +…+ βn+1a1(1-a1)n(1-a2)nD2]S2

Φ2,1 = a1D2S2[1+ β(1-a1)(1-a2) + β2(1-a1)2(1-a2)2 +…+ βn(1-a1)n(1-a2)n]

Φ2,1 = ...............................(2’)

En remplaçant les équations (1’) et (2’) dans l’équation (0’), on aura :

Φ=

En tenant en compte de : β 1 ; a1 1 ; a2 1 ; les approximations : βa2 ≈ 0 ; 1-β ≈


0 ; ont été faites sur le dénominateur [1-β(1-a1)(1-a2)] de l’équation ci-dessus.
Nous pouvons écrire alors :

Φ=

En remplaçant

Φ=

Et comme le cas précédent nous faisons des remplacements par la formule et les constantes de
Kirchhoff pour aboutir à la formule finale suivante :

Φ= [ -

36
Φ = C’red.[ - ; avec C’red =

Dont C’red est le coefficient de rayonnement réduit de l’échange de chaleur par


rayonnent entre un corps et son enveloppe.
Pour le calcul pratique, on remplace par la formule C = ε . C0 et on aura :

Φ = ε’red.C0.[ - ; avec ε’red =

Dont ε’red est le degré de noirceur réduit.

La formule pratique peut être écrite comme suit :

Φ= .C0.[ -

En étudiant les cas limites, on trouvera :


• Si β = 1 => S1 = S2 => C’red = Cred => ε’red = εred => la formule de calcul de
flux est la même que celle du cas précédent (cas d’échange entre deux plaques
parallèles) car effectivement si β = 1, les deux surfaces sont égales et donc elles ne
peuvent être que parallèles
• Si S1 S2 => β ≈ 0 => C’red = C1 => ε’red = ε1

IV.3. Application des écrans de protection du rayonnement (Figure 5, Annexe)


Il faut savoir que le flux résultant de l’échange thermique entre deux corps est en dépendance
fonctionnelle des températures des deux corps (T1, T2), de leurs natures (leurs degrés de
noirceur ε1, ε2), de leurs surfaces (S1, S2) ; Φ = f (T1, T2, ε1, ε2, S1, S2).
Selon cette fonction, pour varier la valeur du flux échangé il faut changer un de ses
paramètres, alors qu’aucun de ces paramètres ne soit échangeable car la nature, la surface et la
température des corps sont dictées par le type de cas pratique. Donc pour réduire le flux
thermique résultant de l’échange pour une raison ou autre, on ne peut pas agir sur ces
paramètres. Pour se faire, on installe entre les corps ce que l’on appelle « écrans de
protection » pour réduire l’échange thermique.

37
Les écrans sont des feuilles métalliques minces et polies en Aluminium (Al), Argent (Ag),
Nickel (Ni), Chrome (Cr), Acier ou tout autre métal de couleur blanche.
La taille mince de l’épaisseur facilite son emplacement dans les espaces entre les corps, tandis
que sa couleur blanche et son polissage conduisent à la réduction du passage de l’énergie
thermique par réflexion du rayonnement. Pour les corps blanc le facteur de réflexion est très
élevé et par conséquent leur degré de noirceur est très faible, ce qui réduit fortement la
transmission de la chaleur par rayonnement.
Pour les écrans alors : re → 1 ; ae → 0
Quand on place un écran entre deux plaques parallèles, par exemple (voir Figure 5, Annexe),
il va y avoir un échange thermique entre la surface (S1) de la plaque 1 (de température T1) et
la première surface de l’écran (Se), et un deuxième échange entre la deuxième face de l’écran
(Se) et la surface (S2) de la plaque 2 de température T2. La température (Te) des deux faces
de l’écran est la même car il est métallique, donc grand conducteur de la chaleur, et son
épaisseur est très faible.
La densité (De1) de rayonnement entre la plaque 1 et l’écran « e » est calculée par la formule :

De1 = εred1 . C0 . .[ -

La densité (De2) de rayonnement entre l’écran « e » et la plaque 2 est calculée par la formule :

De2 = εred2 . C0 . .[ -

Dans le régime stationnaire, et c’est le cas ici : De1 = De2 = De


Donc :

De = εred1 . C0 . .[ - = εred2 . C0 . .[ -

On peut écrire :

De = . C0 . .[ - = . . C0 . .[ -

En mathématique on sait que :

Donc dans notre cas on peut écrire :

De = . C0 . .[ - ……………..(4)

Sachant que dans le cas d’un écran placé entre deux parois parallèles :

38
εred1 = ; εred2 =

On remplace dans la formule (4) et on aura :

De = . C0 . .[ –

La formule finale pour un seul écran de protection :

De = . C0 . .[ -

La formule générale de calcul de flux de chaleur échangé entre deux parois parallèles
après emplacement entre elles de « n » écrans de protection de natures différentes est
comme suit :

De = . C0 . .[ -

De la même manière on détermine la formule générale de calcul de flux de chaleur


échangé entre une paroi et son enveloppe après emplacement entre elles de « n » écrans
de protection de natures différentes :

De = . C0 . .[ -

IV.4. Rayonnement entre des surfaces disposées arbitrairement (Figure 6, A)


Ce cas d’étude simule l’échange de chaleur par rayonnement entre la paroi du four industriel
est la surface de la charge à chauffer qui est disposée d’une manière aléatoire dans le four par
rapport à la paroi éclairante.
Ce cas ne peut être traité sans faire appel à la méthode des éléments finis en considérant le
rayonnement entre un différentiel de surface qui émettant de la chaleur (dS1) et un différentiel
de surface récepteur de chaleur (dS2).
On doit adopter les coordonnées sphériques pour traiter ce cas d’échange visualisé par la
Figure 6 en Annexe.
Les angles spatiaux (dω1, dω2) du rayonnement entre dS1 et dS2 sont formulés :

39
La quantité de chaleur émise par rayonnement dans les limites d’angle solide est déterminée
par la loi de « Lambert » qui énonce que :
« Le flux de chaleur (dΦ) transmis par rayonnement dans une direction φ est proportionnel à

l’angle spatial (dω) et au cos φ ».

Le flux thermique (dΦ) transmis par rayonnement dans l’angle spatial est π fois inférieur au
flux thermique transmis dans toutes les directions limitées par l’angle solide demi sphérique.
Nous définissons alors le flux thermique transis par chacune des surfaces vers l’autre par les
formules suivantes :

=>

=>

dΦ1 : Différentiel du flux thermique émis par dS1 vers dS2


dΦ2 : Différentiel du flux thermique émis par dS2 vers dS1
D1 : Densité du flux thermique émis par dS1 vers dS2
D2 : Densité du flux thermique émis par dS2 vers dS1
Φ1 : Angle de direction de dS1 vers dS2 par rapport à sa normal
Φ2 : Angle de direction de dS2 vers dS1 par rapport à sa normal
Le flux thermique absorbé par chacune des surfaces est défini comme suit :

dΦ12 : Différentiel du flux thermique émis par dS1 et absorbé par dS2
dΦ21 : Différentiel du flux thermique émis par dS2 et absorbé par dS1
a1 : Facteur d’absorption de dS1
a2 : Facteur d’absorption de dS2
Le différentiel du flux résultant (dΦ) à l’équilibre thermique après échange de chaleur entre
dS1 et dS2 est calculé comme suit :

40
dΦ = dΦ12 - dΦ21 = [ - dS1.dS2.

Par intégration double on aura :

Φ = C’’reduit[ - .

C’’reduit=

L’opérateur complexe ( . ) est appelé « surface mutuelle

de rayonnement (S12).

S12 = S21 = .

Donc l’équation mathématique finale donnant le flux thermique échangé entre deux surfaces
disposées arbitrairement dans l’espace est la suivante :

Φ = C’’reduit[ - S12

Dans la pratique l’équation est:

Φ = ε1ε2C0[ - S12

C’est la formule qui peut être utilisée pour calculer le flux de chaleur par rayonnement
entre la paroi d’un four et la charge à cuire empilé dans le four d’une manière aléatoire.
Toutes les difficultés de calcul du flux thermique échangé (Φ) résident dans la détermination
de la surface mutuelle de rayonnement (S12). Pour se faire on fait appel au « Coefficient
d’irradiation thermique (φij) ».

Le Coefficient d’irradiation thermique (φij) est le rapport de flux thermique émis dans les
limites de l’angle spatial au flux thermique transmis dans toutes les directions limitées par
l’angle solide demi sphérique.

φ12 =

Φ1*2 : Le flux thermique émis par la surface S1 vers la surface S2 dans l’angle spatial donné.

41
Φ1 : Le flux thermique total émis par la surface S1 vers la surface S2 dans toutes les
directions de l’angle solide demi sphérique.

Φ1 = C1 S1

Φ1*2 = C1 S12

; ; S12 = S21

S12 = S21 = φ12 .S1 = φ21.S2


En general: Φij = Φi . φij
Les valeurs du coefficient d’irradiation thermique (φij) sont déterminées par des
équations empiriques.

IV.5. Rayonnement entre un gaz et une surface en contact (Figure 7)


L’échange de chaleur entre un gaz et une paroi qui l’entoure peut faire l’objet du rayonnement
entre la flamme et la charge à cuire ou la paroi du four.
Il faut préciser que les gaz contenant des molécules asymétriques ont un facteur d’absorption
(a) différent du facteur d’émission (ε). Ces facteurs sont déterminés expérimentalement par
intégration des courbes spectrales dont les valeurs dépendent de la nature et la température du
gaz, et de la longueur d’onde du rayonnement.
Pour calculer le facteur d’absorption d’un gaz il faut connaitre les facteurs de chaque gaz
composant le mélange gazeux. Exemple : pour déterminer le facteur d’absorption de l’air il
faut connaitre celui du CO2 et l’humidité (H2O) par contre les autres gaz (O2, N2, H2)
n’absorbent pas le rayonnement car ils ont des molécules symétriques. Le facteur
d’absorption de l’air (aair) est comme suit :
aair = aCO2.XCO2 + aH2O.XH2O ; a: Facteur d’absorption ; X: Pourcentage du gaz

Pour déterminer l’équation pratique qui détermine le flux résultant à l’équilibre thermique
après échange de chaleur par rayonnement entre le gaz et la surface solide, on procède de la
manière suivante :
Selon la loi de Kirchhoff
Dg = εg . c0. )4 ; Dg, εg, Tg : densité, degré de noirceur et température du gaz

42
Dp = εp . c0. )4 ; Dp, εp, Tp : densité, degré de noirceur et température de la paroi

La densité de rayonnement du gaz absorbée par la paroi (Dgp) est calculée come suit (Figure
7-a, Annexe) :
Dgp = εpDg + εp(1-ag)(1- εp)Dg + εp(1-ag)2(1- εp)2Dg +…+ εp(1-ag)n(1- εp)nDg
Dgp = εpDg[1 + (1-ag)(1- εp) + (1-ag)2(1- εp) +…+ (1-ag)n(1- εp)n]

Dgp = εpDg.

Dgp = c0. )4

La densité de rayonnement de la paroi absorbée par le gaz (Dpg) est calculée come suit
(Figure 7-b, Annexe) :
Dpg = agDp + ag(1-ag)(1- εp)Dp + ag(1-ag)2(1- εp)2Dp +…+ ag(1-ag)n(1- εp)nDp
Dpg = agDp(1 + (1-ag)(1- εp) + (1-ag)2(1- εp)2 +…+ (1-ag)n(1- εp)n

Dpg = agDp.

Dpg = c0. )4

La densité résultante (D) après échange du rayonnement entre le gaz et la paroi dans le
cas ou’ Tg > Tp est calculée comme suit :

D = Dgp - Dpg = c0 )4 - c0 )4

D= c0[εg )4 -ag )4]

43
CHAPITRE III
Technologie des Fours Industriels

I. Introduction
Ce chapitre a pour objet l’étude technologique des différents types de fours industriels utilisés
dans la fabrication des différents matériaux solides minéraux (céramiques, verres, liants,
métaux et alliages, fonte, acier,…). Ces fours sont utilisés à haute température, dont certains
sont appelés « hauts fourneaux » comme c’est le cas des fours de sidérurgie. Nous allons
étudier les différentes classifications des fours en montrant leurs caractéristiques, leurs modes
de fonctionnement, de contrôle et d’utilisation ainsi que les matériaux employés dans leur
confection et les matériaux fabriqués par ces fours.
Par manque de temps, vu les circonstances actuelles inhibant le bon fonctionnement des
enseignements, nous allons consacrer ce chapitre à l’étude des fours destinés à la fabrication
des matériaux céramiques et nous laissons les fours de verres, de liants et de métaux, pour
l’année prochaine (S3-M2) en les intégrant dans les matières « Technologie des verres »,
« Technologie des liants » et « Procédés de transformation et mise en forme des matériaux ».

II. Définition des fours pour industrie céramique


Les fours d’une manière générale, sont des appareils qui servent à porter les produits
enfournés, par action de la chaleur, à la température nécessaire pour leur conférer les
propriétés requises.
Les fours pour les produits céramiques sont essentiellement formés d’une enceinte dans
laquelle sont placés les produits à cuire. Cette enceinte est délimitée par la maçonnerie
réfractaire intérieure qui est elle-même, entourée par la maçonnerie extérieure.
L’énergie thermique nécessaire à la cuisson est produite dans des foyers, dans le cas des fours
à charbon, ou par des brûleurs dans le cas des fours à fuel ou à gaz, dont leur emplacement
dépend de la technique et des conditions de cuisson choisies. Le four céramique est équipé de
dispositifs d’évacuation des gaz d’échappement.
La cuisson des produits céramique doit être effectuée avec une consommation optimale
d’énergie thermique. Il est demandé donc de procéder à des études d’ordre technique et

44
économique pour définir les conditions requises par les produits à cuire et la méthode de
cuisson adaptée.

III. Classification des fours céramiques selon le mode de chauffage


En ce qui concerne le mode de chauffage, on a le choix entre le chauffage aux charbons
(foyers à grille) et le chauffage aux fluides (charbon pulvérisé, fuel, gaz) qui s’effectue par
des brûleurs ou foyers sans grille.

III.1. Chauffage aux charbons- Foyers à grille


Le charbon est employé en tant que combustible solide, soit tel qu’il est extrait, soit après
traitement d’enrichissement et d’amélioration de sa qualité (purification, séchage,…). La
combustion du charbon s’effectue dans des foyers à grille.
Les fours à foyer sont constitués de :
- Enceinte de combustion qui est le foyer de combustion du charbon.
- Murette séparant l’enceinte de combustion et la chambre de cuisson.
- Cendrier ou’ se dépose le résidu solide de la combustion.
- Bac à eau pour éteindre la cendre déposée dans le cendrier.
Il existe des systèmes de chauffage avec distribution du combustible à la main ou par voie
mécanique, comme le cas des fours tunnels. Dans ce dernier cas, la galerie de cuisson sert en
même temps d’enceinte de combustion. Les produits à cuire sont disposés de façon telle
qu’ils servent de grille aux combustibles introduits par des trous de chauffage ménagés dans
la voûte de la galerie de cuisson.

III.2. Chauffage au gaz- Fours à brûleurs


Les exigences très sévères concernant la conduite du feu, la précision de la température,
l’équilibre thermique, le rendement du four, et autres, obligent l’industrie à utiliser des
combustibles de meilleur qualité, tels que le gaz naturels et les combustibles gazeux.
Les combustibles gazeux présentent les avantages suivants :
- Inflammation rapide et facile.
- Combustion sans résidus.
De ce fait, la combustion des gaz combustibles s’effectue dans des bruleurs disposés sur les
parois du four en aval ou en amont, tout dépend de la nature du four. On peut distinguer deux
groupes de brûleurs à gaz :

45
- Brûleurs sans mélange préalable.
- Brûleurs à mélange préalable.

IV. Classification des fours selon la circulation des gaz brûlés


Cette classification considère le circuit que prend le gaz sortant du foyer de combustion vers
la chambre de cuisson. Il y a deux types de fours :
- Fours à tirage ascendant (direct).
- Fours à tirage descendant (flamme renversée)

IV.1. Fours à tirage ascendant (direct)


Dans les fours à tirage ascendant, les gaz brûlés parcourent l’enceinte de cuisson du bas vers
le haut. Les gaz brûlés sont évacués par la voûte (toiture) de la chambre de cuisson.
L’inconvénient de ce type de fours est sa température très élevée dans la partie inférieure de la
chambre de cuisson et l’hétérogénéité thermique.

IV.2. Fours à tirage descendant (flamme renversée)


Dans ce type de fours, les gaz brûlés issues du foyer de combustion s’élèvent jusqu’à la vôute
du four en passant par des murettes disposées au foyers, avant qu’elles s’inversent par la suite
vers la bas de la chambre de cuisson pour traverser les matériaux à cuire du haut vers le bas.
Les carneaux de sortie se trouvent dans la sole de l’enceinte de cuisson.

V. Classification des fours céramiques selon le mode de


transmission de chaleur
Un four céramique a essentiellement pour fonction de transmettre aux produits à cuire la
chaleur développée par les combustibles. Nous distinguons deux modes de transmissions de
chaleur :
- Transmission directe.
- Transmission indirecte.

V.1. Fours céramiques à transmission directe de la chaleur


Dans les fours à transmission directe de la chaleur les gaz brûlés se trouvent en contact direct
avec les produits à cuire, dont le transfert de chaleur est assuré par convection (contact).

46
V.2. Fours céramiques à transmission indirecte de la chaleur
Dans ce type de four on protège les produits à cuire contre le contact direct avec les gaz brûlés
par des séparations conductrices de la chaleur. Le transfert de chaleur est assuré dans ce cas
par rayonnement entre le dispositif de protection et les produits à cuire. Ce type de
transmission est utilisé dans le cas de fabrication de produits céramiques spéciaux sensibles à
la contamination par les gaz brûlés, comme la céramique dentaire.

VI. Classification des fours selon leur mode de fonctionnement


Cette classification est la plus importante car elle met en évidence la nature et l’utilisation des
fours industriels. On fait la distinction entre trois types de fours :
- Fours périodiques ou intermittents.
- Fours semi-continus.
- Fours continus.
Le fonctionnement périodique des fours entrainent des arrêts d’une durée notable entre
chaque compagne. Tandis que le fonctionnement continu supprime ses arrêts et la cuisson se
poursuit en permanence sans être interrompue par l’enfournement et le défournement des
produits. Le fonctionnement semi continu constitue une solution compromise entre
l’exploitation périodique et la marche continue. Dans ce qui suit, nous présentons des
exemples de fours pour chaque type.

VI.1. Fours périodiques ou intermittents


Dans ce cas de figure, le cycle de fonctionnement du four pour la cuisson des matériaux passe
par les différents stades suivants :
- Enfournement des produits à cuire (mise en place des produits).
- Allumage du combustible (combustion).
- Préchauffage des produits (séchage et premier traitement thermique).
- Cuisson des produits.
- Refroidissement des produits.
- Défournement des produits (sortir des produits du four).
Les temps que prennent ces différentes opérations ne sont pas identiques et dépendent de la
nature des produits à cuire et du processus de cuisson.
Les fours périodiques les plus connus et utilisés sont décrits comme suit :

47
VI.1.1. Four Allemand (Figure 43, Annexe)
Ce four est équipé de grilles horizontales au niveau de la sole de la chambre de cuisson sur
lesquelles on brûle le combustible solide (charbon de type lignite, houille,…). La fumée des
gaz après échange thermique avec les produits à cuire s’échappe par un grand nombre
d’ouvertures uniformément réparties sur la voûte. La quantité de chaleur utilisée dans ce four
s’élève à 1250 Kcal / Kg de produits cuits.

VI.1.2. Four Cassel (Figure 44, Annexe)


Ce four est doté d’une conduite forcée permettant d’exercer une influence favorable sur la
cuisson. Le tirage mécanisé de la fumée par la cheminée permet une alimentation contrôlée en
air comburant et donc une cuisson uniforme dans l’espace et dans le temps.
Dans le four Cassel, les foyers sont aménagés en amont du four. Les portes pour
l’enfournement et le défournement sont situées sur les côtés longs des chambres de cuisson.
Les gaz d’échappement (fumées) passent par une murette en forme de grille et traversent
l’empilage en direction horizontale.
Ce four présente certains avantages nous citons :
- La température non homogène en hauteur est compensée dans ce cas par l’introduction de
trous pour combustible au niveau de la porte inférieure.
- Le Cassel a servi surtout à la cuisson des briques, tuiles, poterie et tuyaux de drainage.

VI.1.3. Four à Chambre (Figure 45, Annexe)


Le four à chambre a apporté une solution aux insuffisances existant dans le four Cassel en
modifiant le système d’évacuation des gaz d’échappement et la disposition des foyers. Ce four
est doté d’un mode de tirage descendant avec évacuation des gaz de la fumée par la sole. Ceci
permet l’amélioration de l’échange thermique et l’opération de cuisson des produits.

VI.1.4. Four Rond (Figure 46, Annexe)


Le fonctionnement du four rond ressemble à celui du four à chambre, dont la différence réside
essentiellement dans la forme. Ce four présente certains avantages thermiques conduisant à la
fabrication économique de qualité. La consommation du combustible pour le fonctionnement
adéquat du four est réduite par diminution des surfaces et de la masse de la maçonnerie
emmagasinant de la chaleur sous forme de perte.

48
VI.1.5. Four à Sole Mobile
Ce four est utilisé pour des raisons techniques de transport, dont il est difficile dans certains
cas d’enfourner les produits à cuire dans l’enceinte de cuisson, soit pour leur lourdeur et grand
volume (tels que les grands tuyaux de grès), soit pour leur sensibilité à la déformation
(comme la vaisselle en porcelaine).
Le principe de fonctionnement du four à sole mobile ressemble à celui du four à chambre
avec une différence dans la sole qui est mobile et montée sur un wagonnet. Le wagonnet est
introduit dans le four puis retiré par un système de transport adéquat. On note que le
wagonnet est chargé et déchargé à l’extérieur du four.

VI.1.6. Four à Moufle (Figure 49, Annexe)


Le four à moufle est utilisé dans le cas ou’ les produits ne supportent pas le contact direct
avec les gaz brûlés. Ils sont destinés principalement à la cuisson des matériaux émaillés tels
que les produis céramiques de construction de haute gamme et les produits spéciaux
(porcelaine décorée).

VI.2. Fours semi-continus (Fours à Chambres Multiples) (Figure 50, Annexe)


La consommation des combustibles dans les fours périodiques pourrait être réduite par la
réutilisation de la chaleur des gaz d’échappement. L’exportation directe de la chaleur des gaz
brûlés est obtenue par accouplement de plusieurs fours industriels constituant ce que l’on
appelle « Four à Chambre Multiples ». Dans ce type de fours, la chaleur est transportée
directement d’une chambre à l’autre pour assurer les différentes étapes de cuisson
(préchauffage, calcination, cuisson, refroidissement). Les différentes chambres installées en
série sont reliées par des carneaux d’échappement des gaz. Ces chambres ne sont chauffées
que par un côté.

VI.3. Fours à fonctionnement continu


Les grandes exigences concernant la qualité et la quantité des produits fabriqués, ainsi que la
rentabilité de la cuisson, ne peuvent plus être satisfaites par les fours à chambre unique ou
multiple. Ainsi apparaissent les fours à galerie, type Hoffman, et les fours tunnels à
fonctionnement continu.
Le four tunnel, ayant l’avantage de permettre la mécanisation et l’automatisation de la
production, occupe actuellement une place prédominante.

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Le déroulement de la cuisson est ininterrompu avec la possibilité d’effectuer les différentes
étapes du processus sans gêner le rythme de la production. La chaleur des gaz d’échappement
est presque mise à profit.

VI.3.1. Four Hoffmann (Figure 51, Annexe)


Le four Hoffmann, breveté en 1858, est caractérisé par un empilage fixe et une zone de
cuisson mobile. Compte tenu du déroulement de la cuisson, on devise la galerie du four en
plusieurs zones (Figure 52, Annexe) :
- Zone d’enfournement- défournement des produits céramiques.
- Zone de préchauffage : Les pièces crues sont chauffées par la chaleur emmagasinée dans la
maçonnerie de la zone.
- Zone de ressuage (tirage de la vapeur d’e l’humidité) : Par ouverture des cloches des gaz
d’échappement, l’humidité résiduelle est éliminée grâce à l’introduction de l’air chaud.
- Zone des cloches : Les cloches communiquant avec le carneau de tirage s’ouvrent de temps
à l’autre pour évacuer les gaz humides.
- Zone de grand feu : Elle est composée de 9 à 15 rangées alimentées en combustible.
- Zone de refroidissement : L’ensemble de l’empilage à refroidir forme la zone de
refroidissement.

VI.3.2. Four Zigzag (Figure 54, Annexe)


Dans ce type de fours, la galerie de cuisson est en zigzag et fonctionne suivant le principe du
four Hoffman. Le four zigzag est similaire au four Hoffman dans son fonctionnement sauf la
galerie qui est en zigzag pour prolonger le temps d’échange de chaleur entre les gaz brûlés et
les produis enfournés.

VI.3.3. Four à Chambre Multiples type Hoffmann (Figure 55, Annexe)


Ce four utilise exclusivement le gaz pour le chauffage. Il est une combinaison entre le four
Zigzag et le four à chambre unique. Ce four fonctionne selon le principe de tirage inversé.
L’utilisation de combustible gazeux, la galerie en zigzag, la multiplication des chambres et le
tirage inversé sont les avantages techniques de ce four permettant bon échange de chaleur
homogène qui conduit à l’amélioration de la qualité des produits et la réduction des dépenses
énergétiques (produire mieux et moins cher).

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VI.3.4. Four Tunnel (Figure 56, Annexe)
Ce four, de forme de tunnel, est équipé de deux échangeurs de chaleur montés en série le long
du tunnel. En traversant le four, les produits passent par plusieurs zones de températures
assurant les différentes opérations du processus de cuisson. Dans la première phase, les
produits enfournés sont chauffés et cuits et pendant la second phase, les produits sont
refroidies en cédant leur chaleur à l’air de refroidissement. Les produits à cuire se déplacent
dans le sens contraire du chemin des gaz brûlés pour assurer un transfert de chaleur à contre
courant.
Contrairement aux autres fours à fonctionnement continu, le four tunnel est caractérisé par un
chargement mobile et une zone de cuisson fixe. Les produits sont placés dans des wagonnets
et traversent le four en passant successivement par les zones suivantes :
- Zone de préchauffage.
- Zone de cuisson.
- Zone de refroidissement.
Les longueurs des différentes zones sont adaptées aux variations de température admissible
par unité de temps et la vitesse d’avancement du wagonnet. La formule suivante détermine la
longueur de chaque zone :

L= .W

L : Longueur de la zone.
ΔT : Différence de température entre l’amont et l’aval de la zone.
(ΔT)h : Variation de la température admissible par heure dans la zone (cinétique de
chauffage dans la zone).
W : Vitesse du wagonnet dans la zone.

VII. Matériaux de construction utilisés dans la confection des


fours céramiques
Les diverses exigences des processus de cuisson doivent être satisfaites essentiellement par le
choix adéquat des matériaux de construction des fours. Ces fours doivent résister aussi bien
aux attaques chimiques qu’aux sollicitations thermiques. De ce fait, l’intérieur du four est
couvert d’un revêtement en matériaux réfractaires résistant à la haute température et
caractérisés par une faible conductivité thermique (isolant). Pour éviter les interactions

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chimiques et physiques avec le produit à cuire, le réfractaire utilisé doit être résistant
chimiquement à toutes les températures des différentes zones du four. Le matériau réfractaire
dans les fours de céramiques ne doit connaitre aucune déformation jusqu’à 1600°C.
Les matériaux généralement utilisés pour la confection des fours industriels de céramiques
sont les suivants :
- Réfractaires silicoalumineux pour le revêtement intérieur du four.
- Bétons réfractaires pour le revêtement intérieur du four.
- Matériaux de briques isolants pour le revêtement intérieur du four.
- Briques pour maçonnerie extérieure du four.
- Bétons normaux pour maçonnerie extérieure du four.
Le choix adéquat d’un matériau de construction des fours est lié aux exigences suivantes :
- Le matériau doit présenter une forte résistance d’affaissement (pouvoir de ramollissement
sans l’effet de la charge).
- Le matériau doit présenter une faible température de fusion et de déformation.
- Le matériau doit être résistant chimiquement.
- Prévoir dans la maçonnerie des joints de dilatation en fonction de la température et du
coefficient de dilatation de la maçonnerie.
- Le matériau doit avoir une faible conductivité thermique.
- La porosité du matériau doit être la plus faible possible.
- Le matériau doit présenter une grande résistance mécanique à chaux et à froid et à l’usure.
- La résistance au choc thermique du matériau utilisé doit être importante.
En prenant en compte de toutes ces considérations, les matériaux à base de minéraux argileux
sont de loin les plus sollicités pour la confection de la maçonnerie et le revêtement des fours
industriels de céramique. Ils ne sont pas utilisés dans toutes les zones du four et peuvent être
réservés uniquement pour les basses températures. Les produits se silimanite (riche en
alumine) conviennent aux températures auxquelles les matériaux argileux ne résistent plus.
D’autres matériaux peuvent être utilisés, en l’occurrence, la brique de silice, le carbure de
silicium, la brique de magnésie, la brique d’alliage Chrome-magnésie.

VIII. Instruments de control et de détection des fours céramiques


En plus de la maçonnerie et le revêtement du four, qui doivent répondre aux exigences de
cuisson des produits, les fours industriels doivent être équipés d’instruments de mesure et de
contrôle notamment de la température.

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VIII. 1. Sondes de température
Les sondes de températures utilisées actuellement donnent des valeurs au voisinage de 500°C
à 0,1 °K près d’erreur (0,02% d’incertitude). La variation de la résistance thermique de la
sonde en platine avec la température est donnée par la loi de CALLENDAR VAN DUSEN :
RT/R0 = 1 + α [T – δ (T/100 – 1)(T/100) – β (T/100 – 1)(T/100)3
RT : Resistance à température T.
R0 : Resistance à température 0°C.

α, β, δ : Coefficients constants liés à la nature de la sonde utilisée.


α s’obtient en mettant la sonde à 100°C.
R100/R0 = 1 + α . 100 => α = (R100-R0)/R0.100

β s’obtient par mesure cryogénique. On note que β = 0 pour T>0°C.


En prenant deux points de référence, T = -182,97°C (point d’ébullition de O2 liquide) et T =
444,6°C (point d’ébullition du souffre S) :

On trouve :

VIII. 2. Thermocouples
Les thermocouples présentent l’avantage d’être miniaturisés et peuvent être utilisés aux
hautes températures. Le thermocouple génère une tension électrique qui est fonction de la
température. Il est constitué de deux jonctions de deux métaux différents, voir trois ; la
première jonction (température de référence T) soit de réfractaire, et la seconde est une
soudure plongée dans la température de travail (T’). La force électromotrice (f.e.m) obtenue
est directement liée à la différence des deux températures.
f.e.m = E = H1(T) – H2(T’) ; dont H1 et H2 sont des fonctions caractéristiques des métaux 1 et
2 respectivement.

VIII. 3. Thermistances
Les thermistances sont des détecteurs de température conçus en matériaux semi-conducteurs
qui présentent une importante variation de la résistance thermique « R » pour une faible
variation de température « T ». Les thermistances présentent donc une grande sensibilité à la
variation de la température, ce qui leur permet d’assurer des mesures très exactes avec moins

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d’erreurs. La variation de la résistance avec la température est donnée par les deux équations
suivantes :

R = R0 . ; Log R = α + β/T

Dont α et β sont des constantes liées à la nature du matériau des thermistances.

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Annexe des Figures

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