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interrogations sur la scène éco mondiale. De part sa superficie, son poids démographique et sa
forte intégration régionale, le brésil, 10e puissance éco mondiale, et 1ere de l’Amérique du
sud, est en train de marquer de son empreinte la géopolitique de ce 21e siècle. Dans la
redistribution des cartes qui se dessine entre ces grandes zones de production mondiale, ou la
chine semble être vouée au secteur industriel et l’Inde à celui des services, le brésil apparait
comme un candidat potentiel à devenir la future « ferme du monde » dans le secteur agricole.
Troisième puissance agricole mondiale, avec un secteur agro-alimentaire dont les
performances sont vantées de toute part, le brésil est devenu en l’espace de dix ans un acteur
majeur sur les marchés de produits agricoles.
Une très grande partie de la production agricole brésilienne, produite sur d'immenses
exploitations, est destinée à l'exportation et non aux marchés locaux. Les petites propriétés
familiales produisent bien une agriculture tournée vers la consommation locale, mais en trop
faible quantité. Et pourtant, les 70 millions d'hectares cultivés dans cet immense pays ne
représentent que moins de 8 % de la superficie totale du Brésil. Il reste encore 100 millions
d'hectares non encore investis par l'agriculture.
Le Brésil est un pays vaste et, proportionnellement, peu densément peuplé. On peut donc
supposer que les paysans y sont les plus heureux du monde et possèdent tous des parcelles
d'une taille qui suffit à les faire vivre avec leurs familles. Et bien non. Paradoxalement, il y a
au Brésil des millions de paysans sans terres. Une seule explication à cette grande injustice :
un très petit nombre d'immenses propriétaires terriens (300 environ), les latifundios,
possèdent près de 40 millions d'hectares à eux seuls. Ce qui fait que 5 millions de familles
n'ont même pas de quoi posséder un lopin de terre pour se nourrir.
Aujourd'hui, le gouvernement du Brésil tente de trouver des solutions à cette terrible injustice.
Pour cela, il organise la déforestation de l'Amazonie et transforme ces terres défrichées en
terres agricoles dans le but d'y installer des milliers de ces paysans sans terres.
Les cultures vivrières du Brésil sont négligées, ce qui fait que des milliers d'hommes n'y
mangent pas à leur faim. Enfin, le développement agricole du Brésil n'a, jusque-là, pas tenu
compte de son impact environnemental.
Avec environ 13,25 millions de tonnes (1), le Brésil est le premier producteur mondial d'éthanol-
carburant (issu de la canne à sucre) devant les USA (13,1 millions de tonnes) et l'Union européenne
(4 millions de tonnes). Cette production correspond actuellement à 15% de la consommation de
carburants. En 2010, le Brésil prévoit une production d'éthanol de 20 millions de tonnes.
Lancé en 1975 par le gouvernement brésilien, le programme PROALCOOL qui a été mis en place à la
suite du choc pétrolier des années 70, visait à réduire la dépendance du pays à l'égard des
importations de pétrole. Il a été essentiel au développement de la filière éthanol produit dans ce
pays à partir de la canne à sucre.
Le succès du Brésil dans le domaine des biocarburants ne passe pas inaperçu : le pays est
actuellement le deuxième producteur mondial d'éthanol, juste derrière les États-Unis, et s'est
récemment positionné comme leader dans la production d'éthanol de 2e génération, inaugurant la
seule et unique production commerciale dans le monde entier. Ce type d'éthanol, également connu
sous le nom d'éthanol cellulosique, dérive de la biomasse non alimentaire comme la bagasse de
canne à sucre, un sous-produit de la fabrication traditionnelle de l'éthanol et du sucre, et peut non
seulement atténuer les conflits d'utilisation des terres avec les cultures vivrières, mais peut
également augmenter l'impact global de l'éthanol. durabilité des biocarburants et amélioration de la
productivité, produisant 50 % de carburant en plus pour la même surface.
Le Brésil est lun des plus grands consommateurs de biodiesel au monde. Le biodiesel,
également connu sous le nom dester méthylique dacide gras (FAME), est produit à
partir dhuiles et de graisses animales et végétales. Selon lAgence nationale du pétrole,
du gaz naturel et des biocarburants (ANP), en 2022, environ 15 % du biodiesel produit
est fabriqué à partir de graisses animales et environ 79 % à partir dhuile de soja.
En 2021, le pays compte 57 usines de production de biodiesel autorisées, dont 60 %
dans la région Centre-Ouest avec un approvisionnement excédentaire en soja.
En outre, selon le Foreign Agricultural Service du Département de l'agriculture des
États-Unis (USDA), la consommation de biodiesel a augmenté rapidement au fil des
ans au Brésil, passant de 2,92 milliards de litres en 2013 à environ 6,92 milliards de
litres en 2021.
En outre, les progrès technologiques croissants dans lindustrie automobile et la
production croissante de biodiesel ont donné lieu au développement de moteurs
alimentés au biodiesel. Le Brésil possède la plus grande flotte mondiale de voitures et
de véhicules lourds fonctionnant au biocarburant.
La Silicon Valley est un espace productif de haute technologie qui rayonne à l’échelle
mondiale grâce à la présence des sièges sociaux de nombreuses entreprises de prestige telles
que les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon). Elle est située dans la baie de San
Francisco, dans l’État de Californie, première puissance économique américaine, ce qui
renforce son intégration à la mondialisation.
Exemples de bâtiments de la Silicon Valley Premier État des États-Unis par sa population, la
Californie est aussi la première région économique du pays. Si elle était indépendante, elle
serait la sixième puissance du monde. Mais son dynamisme est également lié à sa renommée
universitaire (les universités de Berkeley ou de Stanford sont reconnues dans le monde
entier) et à une agriculture se concentrant autour de la culture de fruits, de légumes et de
vignes.
Exemple
Le salaire annuel moyen des Américains s’élève à 56 810 $ contre 75 000 $ dans la
Silicon Valley.
La Silicon Valley sur un système industriel régional qui fonctionne en réseau. Les entreprises
sont certes en concurrence mais elles collaborent ensemble et avec les universités afin de
valoriser l’apprentissage.
De plus, les conditions de travail sont plus agréables que dans les bureaux traditionnels : les
espaces sont vastes, ils sont pensés et aménagés afin que les employés puissent se détendre.
Des baby-foot sont ainsi mis à disposition, les employés peuvent se faire masser dans certains
cas, etc. Ces conditions de travail ont pour objectif d’attirer les cadres : l’attractivité de la
Silicon Valley est reconnue par les populations qualifiées du monde entier. Elle est source de
l'expression « brain drain », traduction directe de « fuite de cerveaux ». En outre, nombre de
sociétés performantes ont été créées par des « cerveaux » d’origine étrangère. Ainsi, le
modèle de la Silicon Valley s’exporte à l’étranger ce qui témoigne de son rayonnement
mondial.
Singapour étant un petit territoire, il n’est pas possible pour la cité-État de constituer à elle
seule un marché.
Par conséquent, le port a connu des aménagements importants afin qu’il puisse accueillir des
industriels et des bateaux de plus en plus volumineux. Ainsi, Singapour est le 2 e port à
conteneurs du monde, derrière Shanghai, et le 3 e en terme de trafic. Carrefour maritime pour
l’axe Europe-Asie, il est relié à plus de 600 ports dans le monde.
Le port assure un nombre important de réexpéditions, il est donc un hub portuaire ou port
pivot. Ce rôle de hub est également assuré par l’aéroport Changi de Singapour qui a accueilli
62 millions de passagers en 2017. Les vols ont lieu 24 heures sur 24 et relient 400 destinations
différentes. Enfin, Singapour a tout d’abord joué le rôle de plate-forme relais autour du
raffinage pétrolier.
La ZIP est spécialisée en raffinage, pétrochimie et stockage pétrolier : l’île de Jurong - un des
espaces de la ZIP - est spécialisée en pétrochimie. Singapour est donc l’un des principaux
pôles pétroliers de l’Asie puisque du produit brut est acheté au Moyen-Orient puis il est
exporté une fois raffiné.
Le territoire de Singapour est réduit, pourtant les surfaces disponibles ont augmenté de 24 %
en 60 ans. Cela a été possible grâce à la réalisation de nombreux aménagements.
Le remblaiement des littoraux et la construction de terre-pleins ont permis de gagner de
l’espace grâce auquel la cité-État a pu développer son port.
Ces aménagements ont également permis à Singapour de montrer sa puissance économique à
travers son paysage urbain. La skyline de Singapour est l’un de ces témoignages de
puissance. Les nombreux bâtiments modernes et construits en hauteur témoignent de la
puissance financière et économique de la cité-État qui est la 4e place financière au monde
Enfin, Singapour est une smart city, une ville intelligente. Certaines de ses infrastructures
sont équipées de capteurs. Les données sont ensuite analysées afin de mieux consommer et
préserver les ressources. Ces quartiers surprennent de par l’originalité des infrastructures et
attirent les touristes.
2. Singapour : un espace de production au coeur de la mondialisation
a. Un modèle économique performant
Singapour est un État prospère qui occupe le 3e rang mondial pour le PIB par habitant.
Elle est tournée vers le secteur du service qui représente 74 % du PIB du pays. Son modèle
économique repose sur trois piliers.
Le premier est lié aux activités financières et aux services aux entreprises qui représentent
26 % du PIB.
La finance est un des points forts de Singapour qui a su s’imposer à l’échelle internationale
puisqu’on y recense la présence de plus de 100 banques internationales et qu’elle attire
également de jeunes diplômés du monde entier.
La cité-État propose des services de qualité ce qui lui permet d’être
le 5e bénéficiaire d’IDE (investissement direct étranger) au monde. La stabilité politique, la
simplicité de la fiscalité, les infrastructures et le parc industriel de qualité sont des atouts
considérables pour des FTN (firmes transnationales) qui cherchent à investir.
Le second pilier est lié aux activités de commerce, logistique et communication qui
représentent 27 % du PIB. Comme nous l’avons vu précédemment, Singapour peut être
considérée comme un pivot de la mondialisation. Ses hubs portuaire et aéroportuaire en font
un point stratégique de rencontre des flux. Les aménagements réguliers lui permettent de
répondre aux divers besoins logistiques rencontrés. Le dernier pilier repose sur l’industrie
manufacturière et la construction. L’industrie manufacturière s’est considérablement
développée à Singapour grâce aux IDE. Ainsi, Singapour regroupe de nombreux systèmes
productifs intégrés à la mondialisation. Il s’agit donc d’un espace productif diversifié
comme en témoignent les nombreux IDE perçus par la cité-État. Singapour souhaite
désormais s’ouvrir davantage au tourisme.
L’espace réduit de Singapour a pour conséquence de limiter le nombre de chercheurs qui sont
peu nombreux dans le pays. Afin de lutter contre la pénurie de chercheurs, les liens entre les
institutions, les universités et les entreprises sont développés grâce aux clusters et
aux projets communs.
Tous les 5 ans, le gouvernement propose un axe de recherche prioritaire. Des aides sont
ensuite versées afin d’aider la recherche. Exemple : Le jardin botanique Gardens by the
bay est un projet d’innovation et de développement qui a pour objectif de développer le
tourisme. Toutefois, les informations recueillies par les capteurs présents sur les arbres
continuent d’être analysés par les chercheurs.
1a. Les firmes transnationales ont le monde entier pour champ d'action
Les firmes transnationales, comme d'autres acteurs, jouent un rôle croissant dans la mondialisation.
Elles nouent, à leur avantage, des liens de complémentarité, d'échanges et de concurrence entre les
territoires. Les grandes firmes transnationales (FTN) jouent un rôle essentiel dans ce processus : elles
dominent les échanges internationaux. Pour cela, elles s'appuient sur des centaines de milliers de
filiales installées à l'étranger. En 2011, les 82 000 FTN que compte la planète ont réalisé plus de 1/4
du PIB mondial. Elles sont originaires à plus de 80 % des pays riches du Nord (même si le nombre de
FTN du Sud est en constante augmentation). À elles seules, elles détiennent 1/3 de la production
mondiale, 2/3 des IDE (investissements directs étrangers) et les 2/3 des échanges mondiaux.
1b. Les FTN sont des acteurs puissants qui impulsent et encouragent la mondialisation
Une production « sans frontières »
Les FTN sont donc des entreprises qui ont internationalisé leur production. Sortant de leurs
frontières nationales, elles ont étendu à la planète leur espace de production. Pour ce faire, elles ont
profité de la révolution des transports et des technologies de l’information et de la
communication (TICE) ainsi que de la libéralisation du commerce international : autant de points qui
permettent des échanges à moindre coût.
Sur le plan politique : elles ont une forte influence sur les pouvoirs publics, à toutes les échelles
(locale, régionale, nationale, internationale). Sur le plan économique : elles créent beaucoup de
richesse. Sur le plan des transports : elles participent fortement au processus d’intensification des
échanges à travers la planète. Sur le plan social : elles font travailler 80 millions de personnes. Sur le
plan technologique : elles investissent dans la recherche-développement, ce qui leur permet de
concevoir de nouveaux produits et de nouvelles méthodes de fabrication.
2. Les firmes transnationales ont un impact fort sur les territoires
a. Les FTN font jouer la concurrence entre les territoires///b. Les conséquences
► Les FTN peuvent contribuer au développement d'un territoire
Par leurs investissements, les FTN intègrent certains territoires à la mondialisation : ils
peuvent continuer ou commencer à se développer. Certains territoires reçoivent en effet des IDE,
échangent, sont traversés par toutes sortes de flux : ce sont des interfaces (ports, grandes
métropoles, espaces frontaliers...).
3. La montée en puissance des pays émergents///a. Des IDE qui changent de direction
Les IDE sont essentiels pour le développement des économies nationales. Si, durant des dizaines
d’années, ce sont les États du Nord qui en ont le plus émis et le plus reçu, aujourd’hui, il apparaît
clairement que la domination des États du Nord dans ce domaine est en baisse sensible. Désormais,
les pays en développement reçoivent près de la moitié des flux d’IDE (46 % exactement). Parmi les
États émergents, les premiers bénéficiaires sont la Chine (très loin devant les autres), le Brésil, la
Russie, l’Inde, le Mexique et l’Indonésie.
Les flux d’IDE vers l’Afrique (du moins en République sud-africaine et dans les régions où il y a du
pétrole) ont été multipliés par 7 en 10 ans. L'exploitation des richesses (minières, énergétiques) de ce
continent finit par l'intégrer dans le marché mondial. Des territoires qui offrent des ressources
minérales ou énergétiques (gaz naturel et pétrole) intéressantes, comme le Golfe de Guinée par
exemple, sont très nettement intégrés à la mondialisation. Ce foyer de population de 250 millions
d'habitants est très convoité par les FTN de l'Union européenne, des États-Unis et de la Chine. Ce
sont, en 2014, des FTN des pays du Nord ou des NPIA qui contrôlent l'exploitation de ces gisements.
Ces très puissantes entreprises, pour récupérer les marchés, assurent la prospérité des élites
politiques des États riches en hydrocarbures, mais ne se préoccupent guère de celle des populations
locales.
L'essentiel ; La puissance économique des FTN et surtout leur développement à travers le monde,
notamment par le biais des IDE, en font des acteurs essentiels de la mondialisation. Et, si les FTN
semblent surtout dominées par les pays du Nord, elles sont de plus en plus nombreuses dans les pays
émergents. Elles ont un impact considérable sur les territoires. Elles en intègrent certains aux divers
mouvements de la mondialisation (qui se développent) et en excluent d'autres : mal-
développement et enclavement vont souvent de pair. Les territoires concernés par ces phénomènes,
ceux que l'on appelle les « angles-morts » de la mondialisation, ne les intéressent pas et elles n'y
investissent que très peu.