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TP 1 : Etudes des oscillations libres et forcées.

Pendule de Pohl

I- Objectifs du TP
Le but de ce TP est l’étude des oscillations libres et des oscillations forcées à l’aide
d’un système oscillant appelé "Pendule de Pohl".
Dans le cas de l’oscillation libre, on détermine la fréquence propre du pendule ainsi
que le coefficient d’amortissement en utilisant plusieurs techniques.
Dans le cas de l’oscillation forcée, on détermine la fréquence de résonance du système,
puis on étudie le phénomène de battement qui se passe dans la phase transitoire.

II- Description du pendule de Pohl


Le pendule de Pohl est un oscillateur qui effectue des mouvements de rotation
harmoniques en régime libre, amortie ou forcé. Il est constitué, principalement de
quatre éléments (voir figure 1) :
1- Un disque en rotation autour de son centre, sur lequel un pointeur pour repérer
l'angle de rotation θ. A l’extérieur de ce disque, il y a une échelle circulaire pour
mesurer l’amplitude des oscillations ;

2- Un ressort spiral exerçant un couple mécanique qui tend à ramener le disque


vers sa position d'équilibre ;

3- Un système de freinage électromagnétique qui permet d'amortir les


oscillations ;

4- Un moteur relié au ressort spiral via une bielle, qui permet de forcer les
oscillations à une fréquence ajustable par l'utilisateur.

Bobine de
Ressort freinage
Disque
spiral
excentrique

Générateur Variateur
Moteur
de tension

Variateur
Connexion de courant
voltmètre

Figure 1 : Pendule de Pohl

1
Lorsqu'on tourne le disque d'un angle θ, le ressort spiral s'enroule (ou se déroule) ce
qui fait apparaître une force de rappel dont le moment mécanique s'oppose au moment
appliqué au disque. Si on lâche le disque, le système retrouve son état d'équilibre en
oscillant : c'est le régime d'oscillations libres.
Si l'on soumet le ressort à une force excitatrice sinusoïdale de fréquence Fe, le système
se met à osciller à la même fréquence Fe : c'est le régime sinusoïdal forcé.

III- Etude théorique


Notre système oscillatoire est soumis à trois moments mécaniques orientés suivant
l’axe de rotation :

 Le moment de rappel M1 produit par le ressort spiral : M1 = -Coù C est la


constante de torsion du ressort (c’est l’équivalent de la constante de raideur K dans le
cas de ressort à boudin). C est exprimée en N.m/rad ;

 Le moment M2 dû au freinage électromagnétique et donc aux frottements.


M 2=−h. θ̇
où h est le coefficient de frottement ;

 Le moment extérieur M3 dû au moteur.

Par ailleurs, le disque présente un moment d’inertie J par rapport à l’axe de rotation.
Le théorème du moment cinétique s’écrit alors :

J θ̈=M 1 + M 2 + M 3
Soit:
J θ̈+ h. θ̇ +Cθ=M 3 (1)

Dans la pratique, plusieurs cas se pose, suivant s’il y a du frottement ou pas ou encore
si le moteur est en marche ou en arrêt.

III-1 Oscillations libres sans amortissement


On parle d’oscillations libres sans amortissement lorsque les freins sont désactivés
(pas de frottement donc M2=0) et le moteur est également désactivé (pas de force
extérieure donc M3=0). La relation (1) prend donc la forme :
C
θ̈+ θ=0
J (2)

Cette équation différentielle du deuxième ordre admet comme solution :


C
θ(t )=θ0 Cos( t+ϕ)
J (3)

2
Il s’agit d’une sinusoïde de période
T p =2π
fonction du temps pour ce type d’oscillation.
√ J
C . La figure 2 donne l’angle  en

III-2 Oscillations libres amorties


Dans ce cas, les freins sont activés (il y a frottement et donc M 2 ≠ 0) mais le moteur est
toujours en arrêt. La relation (1) prend donc la forme :
J θ̈+h θ̇+Cθ=0 (4)
Ou encore :
θ̈+2λ { θ̇+ω2p θ=0¿ (5)

avec :
h
λ=
 2J : appelé facteur d’amortissement ;


ω p=
C

J : appelé pulsation propre du système.

La solution de cette équation dépend du signe du discriminant ∆ = λ 2−ω2p. Nous


distinguons ainsi trois cas de figure :

 1er cas : < 0


Dans ce cas, l’amortissement est faible (λ<ωp), la solution de l’équation (5) peut
s’écrire sous la forme :
θ(t )=θ0 e− λt Cos(ω 1 t+ϕ) (6)
Avec


ω 1= √ ω 2
p −λ² : la pulsation du système ;

T 1= 2
 √ ω p−1 /τ 2 : la période du système.=1/est appelée constante du temps ou
encore constante de relaxation.
Ce type d’oscillations est appelé : régime pseudo-périodique.
La figure3 donne l’allure des oscillations en régime pseudo-périodique à faible
amortissement.

Pour mesurer l’amortissement des oscillations, on définit le décrément logarithmique


par :
1
Λ= Ln
n [θ(t )
θ(t +nT ) ] (7)

Le décrément logarithmique permet de calculer le facteur d’amortissement et le facteur


de qualité Q en utilisant l’égalité :

3
π
Λ=λT=
Q²−1/4 (8)

 2ème cas : = 0
Dans ce cas, l’amortissement est important (λ = ω p),le pendule retourne dans un
minimum de temps à sa position d’équilibre sans osciller (figure 4).
La solution de l’équation (5) peut s’écrire sous la forme :

θ(t )=θ0 e− λt (1+λt ) (9)

Ce régime est appelé : régime critique.

 3ème cas : > 0


Dans le cas où∆ > 0 (λ> ωp), l’amortissement est très grand ; le retour à l’équilibre du
pendule se fait lentement et de manière asymptotique. La solution de l’équation (5) est
de la forme :
θ(t )=θ0 e− λt [ A . exp {ω 1 t }+ B . exp {−ω 1 t }]
(10)

Ce régime est appelé régime apériodique.

25 (t) 30q(t) (t)


15 20
10 temps 20
5 temps
0
-5 0 1 2 3 4 5 6 7 8 -10
-15 -20 0
-30 temps
-25
Figure 2 – Variation de (t) dans le cas Figure 3 – Variation de (t) dans le cas Figure 4 – Variation de (t) dans le cas
des oscillations libres des oscillations libres Du régime critique

III-3 Oscillations forcées


Dans le cas des oscillations forcées, le moteur est en marche et crée une force F
sinusoïdale de pulsation Ω (F=F0cos(Ωt)), ce qui donne un moment sinusoïdal de
même pulsation, soit :

M3 = M0cos(Ωt)

L’équation différentielle peut donc se mettre sous la forme :

θ̈+2λ { θ̇+ω2p θ=Acos(Ωt )¿ (11)


A étant une constante.

4
La solution de cette équation différentielle du second ordre est la somme de la solution
de l’équation sans second membre (régime transitoire : H(t)) et d’une solution
particulière de l’équation avec second membre (régime permanent : P(t)).
On montre aisément que :

H (t )=θ 0 e− λt cos( ω1 t+ϕ) et P(t )=C .cos(Ωt+ψ )

ce qui donne :

θ(t )=H (t )+P (t )=θ0 e−λt cos(ω 1 t+ϕ)+C . cos(Ωt+ψ ) (12)

Pour t suffisamment grand, e-t tend vers zéro et donc le régime transitoire s’atténue
(H(t)0) ; seul le régime permanent subsiste. La solution précédente sera alors :

θ(t )=C . cos(Ωt+ψ ) (13)


Avec :
A
C=C (Ω)=
√ 2
(ω p −Ω² )²+4 λΩ (14)
et
ψ=ψ (Ω)=arctg
( 2λ Ω
ω 2p−Ω ² ) (15)

L’équation (14) montre que lorsque la pulsation d’entraînement Ω est égale à la


A
C max =
pulsation propre ωp, l’amplitude C(Ω) atteint sa valeur maximale √ 4 λ Ω :c’est le
phénomène de résonance.

Si, en plus, il n’y a pas d’amortissement (λ = 0), alors C(Ω) tend vers l’infini.

IV- Travail expérimental


IV-1 Etude des oscillations libres non amorties

1-Garder le moteur en arrêt. Les forces extérieures sont nulles, et donc le type
d’oscillations est libre.
2- Garder le générateur en arrêt : Il n’y a donc pas de freinage.
3- Vérifier qu’au repos, le pointeur du pendule coïncide bien avec la position zéro de
l’échelle. Si ce n’est pas le cas, tourner délicatement le disque excentrique du moteur
jusqu’à coïncidence.

5
4-Tourner le pendule jusqu’à la graduation 19 (peu importe le sens), puis relâcher.
Mesurer, ensuite, le temps de 5aller/retours, puis déduire la période T 0 (On a pris un
indice 0 car le courant I=0).
5- Refaire cette mesure pour les graduations du tableau suivant.
Graduatio 19 17 15 13 11 9 7 6 5 4 3
n
T0 (s) 1.99 2 1.988 1.994 2.01 2.06 1.99 2.03 2.01 2 1.99

Q1- A partir du tableau, calculer la période moyenne T0 du système.


Q2- Calculer l’écart-type  du tableau de mesure. Ce paramètre désigne l’incertitude
sur la période : T.
Q3- Déduire la valeur de la pulsation 0 et son incertitude 0

6- Tourner le pendule jusqu’à la graduation 19, puis relâcher. Noter l’amplitude après
n=5 oscillations : (t+5T). Refaire cette expérience, pour les différentes n oscillations
du tableau suivant. Déduire le décrément logarithmique Λ.

n 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
(t) 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19
(t+nT) 17.1 15.5 13.6 11.9 10.4 8.8 7.6
Λ

Q5- Expliquer pourquoi l’amplitude des oscillations baisse avec le temps, puis donner
le type de régime d’oscillations.
Q6- Calculer la moyenne du décrément logarithmique et son incertitude : Λ0 ± Λ0.

Q7- Déduire la valeur du coefficient d’amortissement et son incertitude : 0 ± 0.

Q8- Déduire la valeur de la constante de relaxation et son incertitude : 0 ± 0.Que


représente physiquement cette constante ?

Q9- Déduire la valeur du facteur de qualité et son incertitude : Q0 ± Q0.

Q10- Déduire la valeur de la pulsation propre du système et son


incertitude :p±p. Conclusion.

IV-2 Etude des oscillations libres amorties


1-Brancher le générateur à la bobine du pendule de Pohl.

6
2-Garder le moteur en arrêt, donc pas de forces extérieures.
3-Sans mettre le générateur en marche:
 placer le bouton de variation de tension à zéro ;
 placer le bouton de variation du courant à un quart de tour (le trait rouge doit
être à l’horizontal, vers la gauche).
4-Appeler l’enseignant pour vérifier le montage, puis mettre le générateur en marche.
5- Tourner doucement le variateur de tension jusqu’à obtenir un courant I = 0.6A.
Ce faisant, on crée une force électromagnétique de freinage.
6- Mettre l’aiguille à 19 puis relâcher. Mesurer le temps du premier aller/retour (n=1)
ainsi que son amplitude maximale. Refaire cette même manip pour les différents n du
tableau suivant.
A partir de la première ligne (axe des temps), déduire les valeurs de la dernière ligne
(période).

n 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Temps (s) 2.07 4.13 6.22 8 10 12.0 13.88 16 17.69 19.63
3
Amax= amplitude 13.6 10.3 7.2 5.2 3.6 2.6 1.6 1.2 0.8 0.5
maxde l’oscillation
Période (s)

Q1- Calculer la période moyenne T0.6 pour I=0.6A.

Q2- Déduire la pulsation 0.6.

Q3- A l’aide d’Excel, tracer Amax en fonction du temps, puis ajouter une courbe de
tendance exponentielle sur ces points, tout en affichant son équation (voir Annexe A).

Q4- A partir de cette équation, déduire la valeur de 0.6.

Q5- Déduire la valeur de la fréquence propre p.

Q6- Comparer cette valeur avec celle obtenue dans la question Q10 du paragraphe
IV-1. Conclusion.

Q7- Calculer la valeur du décrément logarithmique Λ0.6.

Q8- Sachant que le décrément logarithmique ΛI relatif à un courant I peut se mettre


sous la forme : ΛI =  + I², déterminer  et  en exploitant Λ0 et Λ0.6. Rappelons
que les forces de freinage sont dues au frottement mécanique (décrit par le terme )
et aux forces de Laplace (courants de Foucault, décrits par le terme I²).

7
Q9- A partir de quelle valeur de I aura t-on un amortissement suffisant pour avoir un
retour du disque à sa position d'équilibre sans dépassement. Dans ce cas, le décrément
logarithmique ΛI =2. De quel type de régime s’agit-il ?

IV-3 Etude des oscillations forcées


1-Débrancher les câbles du générateur (pas de freinage).
2-Brancher un voltmètre au moteur (voir figure 1).
3-Mettre le moteur en marche, puis régler la tension à 5V en continu. Mesurer le temps
pour 10 tours de rotation du moteur. Déduire la période de rotation du moteur T m puis
la pulsation Ω.

4-Le moteur fait osciller le pendule avec une amplitude maximale variable. Après un
certain temps, la roue se stabilise et oscille à une amplitude fixe. Après stabilité, noter
l’amplitude maximale Cmax des oscillations du disque et mesurer le temps qui
correspond à 10 périodes d’oscillation du pendule. Déduire la période T, puis la
pulsation  d’oscillation.
5- Répéter les étapes 3 et4 pour différentes valeurs de la tension du tableau ci-dessous.
Signalons que la stabilité du système peut prendre plusieurs minutes !

Tension 5V 6V 6.5V 7V 7.5V 8V 9V 10V


Tm 2.78 2.3 2.11 1.99 1.84 1.73 1.54 1.42

Cmax 0.7 1.2 2.6 18.8 19.8 1.5 0.8 0.5
T 2.76 2.3 2.11 1.97 1.83 1.72 1.53 1.41

Q1- A l’aide d’Excel, tracer l’amplitude Cmax en fonction de la pulsation .


Q2- Déterminer la valeur approximative de la pulsation de résonance r.
Q3- Comparer r à p. Conclusion.
Q4- Donner une tension, comprise entre 6V et 8V, au moteur, puis mesurer la période
de rotation du moteur Tm, la période d’oscillation avant stabilité Tv et la période
d’oscillation après stabilité Tp. Pourquoi Tv est différente de Tm, alors que Tp est
égale à Tp.
Q5- Lors des prises des mesures du tableau précédent, on remarque qu’il faut attendre
un certain temps pour que les oscillations se stabilisent et vibrent à une amplitude
constante. Pour comprendre ce phénomène (phénomène de battement), tracer, à l’aide
d’Excel, la fonction :
(t) = exp(-*t)*cos(2F1t)+cos(2F2t)
avec F1=20, F2 = 30, =1.2 et t un tableau contenant 1000 points avec un pas
t=1/300.
8
La fonction (t) représente l’amplitude de vibration dans le cas du régime forcé
(relation (12)).
Q6- Interpréter la courbe obtenue.

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