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FAUT-IL ÊTRE HEUREUX AU TRAVAIL ?

1. https://www.youtube.com/watch?v=4MVVWkALeYE

2. Les dynamiques de groupe. Pourquoi faire ?

Le groupe est un formidable et parfois difficile chemin vers la confiance en soi et en l’autre.
C’est aussi le lieu où l’on fait naître les synergies et la créativité pour allier le travail efficace
et le plaisir à fonctionner en équipe. Voici les différentes dynamiques que l’on peut
observer au sein d’un groupe et les dysfonctionnements que cela peut engendrer.
Comment bâtir une équipe « qui gagne » et comment y trouver sa place ?

Par Gaëtan Vandamme et Daniëlle De Wilde, coachs en organisations au BAO Group

Au cœur des sytèmes


« La fondation du travail d’équipe est la confiance. La seule façon d’être confiant est de
surmonter notre besoin d’invulnérabilité » Patrick Lencioni
Outre notre histoire familiale – groupe « racines » qui, déjà, va nous permettre de nous
identifier à certaines valeurs fondatrices de nos comportements – notre capacité à « vivre
ensemble » se développe encore au sein de plusieurs autres formes de groupes sociaux et
professionnels. Dans chacun de ces cercles de vie, il nous faut trouver notre place, nous
adapter à de nouvelles dynamiques.
Tout groupe se singularise par la qualité des rapports humains entre ses membres. Cette
qualité est le cœur de ce qu’on appelle « la dynamique de groupe ».
Dans cette dynamique, l’individu se pose des questions fondamentales, et souvent
inconscientes qui impactent le fonctionnement du système. :
Est-ce que je me reconnais une vraie place dans ce groupe et quelle est la place que les
autres me reconnaissent ?
Est-ce que je me reconnais des compétences spécifiques et uniques et dans quelle
mesure sont-elles reconnues par les membres du groupe ?
Est-ce que je peux être authentiquement moi sans crainte d’être rejeté(e), humilié(e),
trahi(e) et ainsi apporter ma pierre à l’édifice ?

Les dynamiques
« Seul on va vite, ensemble on va loin » Proverbe Africain
Si chaque communauté est mue par des valeurs, alors apprendre à les gérer
consciemment et à les traduire dans des comportements respectueux est tout un art. Et
tout art s’apprend. Comment vivre en conscience les formidables défis que nous offre le
groupe, vécu comme le miroir et le révélateur de nos fragilités, de nos différences, minant
parfois notre moral et, donc la dynamique du groupe.
Car, dans une équipe, l’individu stressé adopte parfois :
Une dynamique de compétition qui pousse à la comparaison : « Pourquoi tu t’y prends de
cette façon ? Prends exemple sur ton collègue… »
Une dynamique de dépendance : « J’ai peur de ce que les autres vont dire » ou « je ne fais
rien si mon responsable est absent », …
Une dynamique individualiste proche du « chacun pour soi ».
Dépassons donc nos peurs ataviques en prenant le risque de nous inscrire dans une
dynamique interdépendante et participative, en optant pour la collaboration, propice au
dialogue, à la remise en question, à l’affirmation respectueuse de nos différences, à la
synergie et la créativité pour grandir ensemble !

Exercice d’auto-coaching
-Comment évaluez-vous votre équipe ou les groupes dont vous faites partie ?
Attribuez une cote de 0 à 10 à chaque critère d’un bon fonctionnement d’équipe :
Les membres de l’équipe :

1. Se font mutuellement confiance

2. Débattent ouvertement de leurs idées

3. S’engagent à mettre en œuvre leurs décisions et leurs plans d’action

4. Se tiennent mutuellement responsables de la mise en œuvre de ces plans

5. Se concentrent sur l’atteinte de résultats collectifs

-À quelles dynamiques est-ce que je participe ? Comment est-ce que je me connecte aux
autres et qu’est-ce que je fais pour me déconnecter ?

Les dysfonctions d’un groupe


« L’esprit d’équipe? C’est des mecs qui sont une équipe, ils ont un esprit! Alors, ils
partagent ». Coluche
Il faut être un vrai « virtuose de l’équilibre » pour concilier les tâches à réaliser par l’équipe
et les relations entre ses membres. Dans le monde du travail, cet équilibre peut s’avérer
ardu dès lors que l’équipe ne s’est pas toujours choisie, que la pression sur les objectifs à
atteindre est forte, que les exigences de qualité sont parfois supérieures aux moyens dont
dispose l’équipe.
Combien de fois n’avons-nous pas senti des équipes épuisées, désabusées, résignées
devant l’exigence grandissante d’une performance opérationnelle; au point de négliger
l’intelligence relationnelle du groupe qui peut redonner confiance, plaisir et motivation à
œuvrer ensemble vers un but commun ?

Le développement personnel et la rentabilité ne sont pas indissociables. Bien au


contraire. Les leaders visionnaires savent très bien qu’il y a un lien étroit entre le
bien-être des collaborateurs et le succès de l’équipe et de l’entreprise.

Lors d’un team coaching dans une entreprise, nous avions demandé à l’équipe en quoi elle
se sentait une équipe « performante ». La réponse du manager a été rapide et ferme :
« Je n’aime pas le mot « performance » car il suppose une notion de compétition entre les
personnes. Mon rôle de manager est « d’optimiser » le bien-être de chaque membre de
mon équipe, surtout quand la pression et les exigences sur le travail sont fortes. Et pour
cela, il nous faut ensemble créer un environnement où les collaborateurs peuvent être eux-
mêmes, où ils se sentent libres d’exprimer ce qu’ils pensent et sentent sans avoir peur des
conséquences. »
Aussi, même si nous pouvons reconnaître que le succès d’une entreprise passe sans
équivoque par la force, la synergie et le dynamisme de ses équipes, il nous faut bien
admettre que de nombreuses embûches jalonnent le fonctionnement optimal d’une équipe.
Dans son livre Optimisez votre équipe1, Patick Lencioni éclaire les 5 grandes dysfonctions
qui empêchent un fonctionnement optimal.
En voici une synthèse avec les pistes d’actions que nous suggérons lors de nos animations
d’équipe.

1. L’absence de confiance
La confiance est le socle de base sur lequel repose la dynamique d’équipe. Sans cette
confiance, s’installe le doute sur les bonnes intentions de ses pairs. Une forte énergie est
dégagée pour ne pas se montrer vulnérable, pour masquer ses erreurs et ses faiblesses.
Pistes d’action pour oser la confiance :
Encourager les partages d’expériences et d’histoires personnelles
Inviter à se regarder dans ses forces et ses travers par des outils de typologie
En quoi nos différences peuvent devenir des complémentarités ?
Sortir de son environnement de travail pour se découvrir autrement

2. La peur de la confrontation
Si la confiance n’existe pas, les collaborateurs n’exprimeront pas ce qu’ils pensent et
ressentent. Le débat ouvert, authentique et passionné se transformera bien souvent en
discussions voilées et commentaires stériles, laissant des non-dits, des sous-entendus.
Pistes d’action pour un débat ouvert :
Voici 3 « accords toltèques »2 à inscrire en lettres d’or :
-« Que votre parole soit impeccable » : parler en JE plutôt qu’en ON
-« N’en faites pas une affaire personnelle » : dire « oui » à la personne et « non » aux actes
et faits sur lesquels il y a désaccord
-« Ne faites pas de suppositions » : vérifier la réalité des faits par votre questionnement
plutôt que de juger trop vite.
Oser le conflit : accepter que la confrontation soit constructive et (se) donner la permission
de nommer le malaise : c’est le début de la solution.

3. L’absence d’engagement
Si nous taisons nos divergences d’opinion, il est bien probable que nous ne nous
engagerons pas franchement dans les décisions prises. Nous maintiendrons de l’ambigüité
et de l’ambivalence face aux décisions prises. Nous creuserons plus encore le manque de
confiance et la peur de l’échec au sein de l’équipe.
Pistes d’action pour s’assurer l’engagement de ses membres :
Reformuler les décisions importantes et fixer des échéances claires
Chercher des alternatives (plan B) et analyser les risques liés aux décisions
Commencer par les moindres risques
Autant que possible, éviter les « on verra plus tard »

4. L’évitement de la responsabilisation
Si les collaborateurs ne se sentent pas impliqués par les décisions prises, le risque pourrait
être un encouragement à la médiocrité. Alors, même les membres les plus actifs pourraient
renoncer à donner du feedback sur les comportements improductifs de leurs pairs.
Pistes d’action pour une responsabilité partagée :
Encourager les feedbacks entre pairs dans un cadre respectueux
Faire des STOP réguliers pour évaluer les progrès engrangés
Valoriser les réalisations collectives plus contagieuses que les seules réalisations
individuelles

5. L’inattention portée aux résultats


S’il n’est pas possible de se tenir mutuellement responsable d’une décision, alors le risque
est grand de chercher à satisfaire d’abord ses besoins personnels. C’est le règne de nos
égos et de l’individualisme.
Pistes d’action pour un retour au collectif :
Encourager les résultats collectifs et moins les comportements individualistes
Montrer l’exemple par des comportements désintéressés et objectifs
Se concentrer sur ceux qui font passer le bien commun avant leurs intérêts individuels car
ils peuvent être d’une contagion positive.

En conclusion
Construire une dynamique de groupe positive est une vraie mission d’avenir car elle est le
terreau qui permet à une équipe de progresser en toute authenticité.
Savez-vous quel est le chemin le plus long du monde ? 30 cm ! C’est celui qui mène
de la tête au cœur, c’est celui qui réconcilie la raison avec le plaisir. Les êtres humains ont
besoin d’avoir un lien émotionnel avec ce qu’ils font. Et si ce qu’ils font, ils le font avec
plaisir, alors leur performance n’en sera que plus forte. En ce sens, il y a une vraie urgence
à réconcilier la tête et le cœur dans le monde du travail. Nous le ressentons dans les
nombreuses demandes des équipes qui veulent se développer de façon positive et
authentique :
En cherchant à mieux se connaître et se motiver durablement
En créant une intelligence relationnelle basée sur les complémentarités, moins sur les
oppositions
En développant une intelligence émotionnelle entre ses membres
Et comme nous récoltons bien souvent ce que nous avons semé, nous vous invitons à
adopter une philosophie de vie positive car votre entourage n’en deviendra que plus
positif. L’enthousiasme…et le stress sont contagieux.
Soyons donc des acteurs enthousiastes dans les groupes dans lesquels nous sommes
engagés et apportons-y cette touche unique qui enrichit le système.

3) https://www.youtube.com/watch?v=WeeKA_oGht0

4) As-tu déjà eu des situations embêtantes au travail par rapport aux collègues ? Comment as-
tu géré ?

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