Vous êtes sur la page 1sur 2

Séance VI Métropoles et mondialisation

On peut définir la métropolisation comme le phénomène d’organisation territoriale


renforçant la puissance des métropoles. Les métropoles sont des villes rassemblant des
fonctions de commandement. Depuis plusieurs décennies la métropolisation va de pair avec la
mondialisation. Celle-ci en effet par le commerce mondial renforce les métropoles qui sont les
nœuds d’une vaste toile (« l’archipel métropolitain mondial »).
I/ La métropolisation, un processus planétaire
Quels sont les liens entre urbanisation et métropolisation ?
A) Une planète urbaine
En 2018, 55% de la population mondiale est citadine, soit 4,2 milliards de personnes. En 2007,
la population urbaine est devenue plus nombreuse que la population rurale. Plus que jamais, les
villes sont des centres qui structurent l’espace à différentes échelles.
L’urbanisation a d’abord profité aux plus grandes villes : les villes de plus de 5 millions
d’habitants concentrent 21% de la population urbaine mondiale en 2018, contre 7% en 1950,
les mégapoles à elles seules en rassemblent 13% (3% en 1950).
Dans certains pays, l’urbanisation profite surtout à une seule grande ville, capitale politique
et/ou économique, entraînant une macrocéphalie urbaine (développement disproportionné de la
ville la plus peuplée d’un territoire au détriment des autres villes). Tunis concentre ainsi plus de
50% des citadins tunisiens.
B) La métropolisation, « fille » de la mondialisation
Parallèlement à l’urbanisation, surtout à partir des années 1980, la mondialisation a entraîné
l’apparition d’un nouveau processus : la métropolisation. La Nouvelle Division Internationale
du Travail (NDIT) a permis de délocaliser les fonctions de production dans des pays en
développement où la main-d’œuvre est moins chère pour concentrer dans certaines grandes
villes, appelées « métropoles », les fonctions de commandement.
L’attractivité internationale de ces métropoles repose sur l’avantage métropolitain, c’est-à-dire
sur les possibilités de synergie (interaction entre plusieurs secteurs, qui augmente leur potentiel)
entre les fonctions de commandement (recherche-innovation et économie par exemple). Aussi
concentrent-elles places boursières, sièges sociaux, institutions internationales, équipements
culturels de premier plan. Leur accessibilité aérienne, portuaire ou numérique leur permet une
inscription optimale dans les échanges.
C) Un processus sélectif et évolutif
La métropolisation est un processus sélectif. Elle privilégie les villes qui sont déjà les mieux
dotées et disposent depuis longtemps d’un rayonnement international, comme Londres, Paris
ou New York. La métropolisation entraîne la marginalisation des villes mal articulées aux flux
d’échanges mondiaux.
Dépendant de l’intensité de l’intégration du pays à la mondialisation, la métropolisation est un
processus évolutif. Le nombre de métropoles augmente à mesure que les pays s’ouvrent à la
mondialisation et se développent. C’est pourquoi des métropoles sont apparues récemment dans
les pays émergents (Mumbai, Rio ou Sao Paulo), parallèlement à leur développement qui repose
sur leur intégration à la mondialisation. La métropole joue alors un rôle majeur dans
l’articulation du pays aux flux mondiaux.
Les métropoles polarisent (polarisation : attraction qu’exerce un centre su l’espace plus ou
moins étendu qui l’entoure et qui place la périphérie dans une situation de dépendance) de vastes
régions métropolitaines polycentriques où s’opère un desserrement des activités et de la
population. Les mégalopoles (région urbaine qui s’étend de manière continue sur plusieurs
centaines de kilomètres et qui comprend plusieurs métropoles) américaine, japonaise et
européenne sont des chapelets de métropoles exceptionnels.

Vous aimerez peut-être aussi