Vous êtes sur la page 1sur 2

Le contexte intellectuel et institutionnel qui a favorisé

l’institutionnalisation de la sociologie en Allemagne,

II - L’institutionnalisation de la sociologie en Allemagne

1er point : dans le contexte français, il y’a l’idée chez Durkheim qu’il
faut autonomiser la sociologie comme discipline scientifique et
universitaire, pour les Durkheimiens, il y’a vraiment cette idée
d’autonomies la sociologie comme discipline scientifique et
universitaire, voire même de faire absorber par la sociologie, les
autres sciences humaines. La sociologie remplace les autres
sciences humaines, ça c’est le projet Durkheimien, c’est
massivement un échec dans le projet Durkheimien car la sociologie
reste dépendante de la philosophie et ne va s’autonomiser que dans
les années 50:60, le projet Durkheimien est clair, mais il échoue. Il
échoue parce que la sociologie ne devient une discipline autonome
à l’université qu’à partir des années 50/60. Les économistes
allemands sont les témoins de l’industrialisation rapide à partir des
années 1850/1860, les premiers pays à s’industrialiser sont la
Grande-Bretagne, la France et la Belgique, donc c’est les deux
premiers pays à s’industrialiser, l’Allemagne est en retard. Alors en
Allemagne on a les mêmes effets mais pas les mêmes causes, la
sociologie va avoir du mal à, s’autonomiser en Allemagne, elle va
rester liée à la philosophie jusque dans les années 20/30 qu’une
bonne partie des premiers sociologues allemands sont des
philosophes de formation, c’est le cas de Simmel, mais il y’a aussi
une autre tradition : une partie des sociologues allemands viennent
de la tradition économique allemande et de l’économie politique et
en particulier Max Weber mais l’idée générale c’est qu’il n’y a pas de
séparation disciplinaire forte entre la sociologie et la philosophie, il
n’y a pas cette séparation disciplinaire qui va s’imposer, il y’a une
circulation entre les disciplines qui ne va pas forcément favoriser la
sociologie, en Allemagne on devra attendre l’après première guerre
pour avoir des premiers postes de professeur de sociologie. L’un de
ses traits différents est aux États-Unis où fin des années 90 vous
avez des départements universitaires de sociologie, Chicago n’est
pas le premier mais c’est le plus important, mais ailleurs aussi dans
les universités du Mid-west notamment, ce qui va favoriser un
développement autonome de la sociologie ce qui ne marche pas en
France ni en Allemagne à ce moment là, et par exemple, à Berlin au
débit des années 1900, Simmel enseigne aussi bien la sociologie
que la philosophie, comme Durkheim au début du 20ème siècle à La
Sorbonne. Autre élément important dans l’institutionnalisation de la
sociologie comme discipline universitaire c’est de considérer non
seulement le département de sociologie mais aussi les revues
scientifiques, bien évidemment ces revues là ont une histoire, les
débuts de la sociologie comme discipline autonome c’est aussi le
développement de revues scientifiques consacrées à la
sociologique, c’est surtout en 1904 qu’on publie les archives de la
science sociale et de la politique sociale, c’est une revue fondée
entre autre par Max Weber qui est la revue dominante de la
sociologie allemande du début du 20ème siècle, revue dominante au
point que la revue la plus célèbre de Max Weber est d’abord publié
sous la forme de l’article en 1904 et 1905 dans cette revue. Quand
on décrit l’institutionnalisation d’une discipline on regarde les
départements universitaires, on regarde les revues scientifiques et
un dernier point : les sociétés savantes consacrées à une discipline.
En France, la première société de sociologie qui a été fondée c’est
en 1881et elle s’appelait la société de sociologie de Paris, Durkheim
n’y adhère pas. Il y’a un débat qui cristallise les tensions entre les
sociétés capitalistes de l’époque qui est un débat sur les jugements
de valeur, la question c’est une question centrale de la science
allemande dans une inspiration ancienne c’est surtout de savoir si
les sociologues doivent émettre des jugements de valeur sur les
phénomènes qui les unissent et donc la position scientifique dit que
non, comme citoyens oui ils ont des opinions, comme citoyens les
sociologues ont tout à fait le droit d’avoir des opinions et les
exprimer mais en tant que sociologues universitaires et enseignants
ils doivent se restreindre, c’est la position défendue par Weber il
critique les sociologues qui utilisent leur chaire, leur position
professorale pour émettre des jugements moraux, politiques, pour
dire comment la société devrait être.

Vous aimerez peut-être aussi