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Economie et Organisation d’Entreprise

Partie 2 : L’école rationaliste classique des


Organisations
Chargé du Cours:
M, SOW DJERI
Enseignant – Checheur en Sciences Economiques
Année Universitaire 2021-2022
Sommaire

Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail (OST).

Chapitre 4: Le Fordisme et le Fayolisme.

Chapitre 5: Max Weber et la Bureaucratie.


Postulats:
• Recherche de la rationalisation du travail et de sa structure;

• Des règles d’organisation et de spécialisation;

• Organisation Hiérarchique. L’employé ne peut recevoir d’ordre que de sa


hiérarchie directe;

• Les initiatives personnelles limitées.


L’école classique des organisations a été fondée essentiellement par des
ingénieurs dont les premières réflexions, en matière d’organisation
industrielle, les ont conduits à proposer un modèle d’organisation
analytique, empirique et normatif.
Chapitre 3: Taylor et l’Organisation Scientifique du Travail
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail

Frederick Winslow Taylor (1856 – 1915):


Juriste de formation à l'Université de Princeton, chef d'atelier dans une aciérie,
puis ingénieur en chef, après avoir obtenu son diplôme en suivant des cours du
soir.
Œuvre de référence:
Principles of Scientific Management (1911). Édition française : Principes
d’organisation scientifique des usines, traduction de M. J. Royer, préface de Henry
Le Chatelier, 1911, H. Dunod et E. Pinat
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
Le Taylorisme ou l’Organisation Scientifique du Travail (l’OST): la rationalité
productive
Constats:
• Version traditionnelle artisanale de l’organisation des taches au sein des
entreprises est source d’encouragement des comportements qui impactent
négativement la productivité collective;

• Les travailleurs sont fondamentalement paresseux et sont motivés par les gains
monétaires;

• Système de rémunération à salaire fixe. Il est possible d’assurer une prospérité


maximum aussi bien pour l’employeur que l’employé avec le système de
rémunération à salaire variable;
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
Le Taylorisme ou l’Organisation Scientifique du Travail (l’OST): la rationalité
productive
Constats:
• Dans la méthode qui précédait le Taylorisme, les employés, en plus d’exécuter
leurs taches, étaient eux-mêmes les concepteurs de ces dernières. Cette situation
traduisait une efficacité améliorable;

• Il y a diverses manières de faire les choses, mais dans tous les métiers, il y en a
une et une seule qui est meilleure que les autres;

• Cette meilleure méthode repose sur l’étude scientifique du temps et des


mouvements, et sur la sélection scientifique des travailleurs en fonction de la
tâche à accomplir.
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
Le Taylorisme ou l’Organisation Scientifique du Travail (l’OST)
Pour l’amélioration de la productivité des employés, Taylor préconise une
démarche Scientifique du Travail: Organisation Scientifique du Travail (OST).
Définition :
• L’organisation scientifique du travail désigne l’observation et la mesure
systématique des tâches qui entrent dans la composition d’un travail à accomplir;

• L’organisation scientifique du travail s’applique à tous les types de tâches et


augmente la rémunération et la formation professionnelle des employés en
même temps qu’elle conduit à une plus grande productivité pour les entreprises.
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
Le Taylorisme ou l’Organisation Scientifique du Travail (l’OST)
Principes :
Les principes de ce mode d’organisation résident dans une double divisions de
travail:
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
Le Taylorisme ou l’Organisation Scientifique du Travail (l’OST)
Principes
1. La division verticale du travail :
• Séparation du travail intellectuel de conception des ingénieurs qui organisent la
production et attribuent pour chacune des tâches une durée standard du travail
d’exécution des ouvriers qui doivent appliquer les consignes spécifiées;

• On codifie donc le travail par des instructions qui sont données par la hiérarchie à
des exécutants
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
1. Division verticale du travail :
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
Le Taylorisme ou l’Organisation Scientifique du Travail (l’OST)
Principes:
2. La division horizontale du travail :
• C’est la parcellisation des tâches. On attribue à chaque opérateur une tâche
élémentaire. On décompose ainsi le travail en gestes élémentaires en supprimant
les gestes inutiles et on introduit le chronométrage;

• Eviter les doublons de poste par une répartition optimale des postes de travail,
de la hiérarchie au simple ouvrier.
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
Le Taylorisme ou l’Organisation Scientifique du Travail (l’OST)
2. La division horizontale du travail :
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
Le Taylorisme ou l’Organisation Scientifique du Travail (l’OST)
D’autres Principes
• La hiérarchie fonctionnelle (contrôle fonctionnel) : Création des services spécialisés de
conception et de contrôle. Elle optimise le temps consacré au travail en procédant à une
analyse détaillée des gestes des ouvriers et en rationalisant le poste de travail de l’individu. Il
met en place une organisation représentée par des contremaîtres chargés de réaliser des
contrôles.

• Décomposition du travail en plusieurs taches élémentaires pour le rendre simple à exécuter. Il


définit rationnellement le poste de travail indépendamment des personnes qui doivent
l’occuper

• Le chronométrage de chaque opération pour apprécier le temps nécessaire à l’exécution d’une


tache : il attribuera, pour une tâche donnée, un temps d’exécution (temps opératoires
optimaux)

• La règle de l’interchangeabilité: Les travailleurs deviennent interchangeables selon leurs


postes;
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
Le Taylorisme ou l’Organisation Scientifique du Travail (l’OST)
D’autres Principes
• Système de salaire proportionnel au rendement (piece rate pay system): Taylor
constate la « flânerie » systématique qui conduit les meilleurs ouvriers à ralentir leur
vitesse d’exécution au niveau des moins productifs, en raison d’une rétribution
journalière identique. Il met ainsi en place un seuil minimum de production journalière
qui traduit le salaire planché, et en dessous duquel l’ouvrier est licencié. Lorsque
l’employé dépasse ce salaire fixe, le différentiel lui est restituteur sur la règle de sa
production supplémentaire;

• Le salaire variable est également plafonné.

A retenir: l’organisation prônée par Frederick W. Taylor est une organisation dans laquelle
on rajoute, à la ligne hiérarchique (commandement) « line », un « staff » (le corps des
experts) pour créer une organisation de type « staff and line » que l’on traduit par «
hiérarchie linéaire et fonctionnelle » ou encore « hiérarchico-fonctionnelle ».
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
La re-taylorisation :
• La « re-taylorisation » ou le « néo-taylorisme » est, de nouveau, un sujet
d’actualité dans l’industrie, les services (saisie informatique) et la restauration «
rapide ». En effet, l’informatique et les nouveaux moyens de communication ont
permis de développer le télétravail, en particulier avec l’utilisation de systèmes
de type work flow, hotline, call center;

• Mais cette nouvelle forme de travail, qui touche l’ensemble de la population


d’employés et de cadres, a multiplié les tâches répétitives et monotones,
induisant de surcroît un stress associé aux objectifs exigés.
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
Les disciples et successeurs de Frederick W. Taylor
• Frank Bunker Gilbreth (1868-1924) et Henry L. Gantt (1861-1919) sont les deux
personnalités majeures du courant de pensée consacré au management
scientifique;

• Continuateurs de l’œuvre de Frederick W. Taylor, ils ont développé ses principes


d’organisation scientifique du travail.
Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
Le Taylorisme ou l’Organisation Scientifique du Travail (l’OST)
Avantage du système
• Efficacité multipliée: productivité synonyme de prospérité;

• Mécanisme direct de récompense pour les ouvriers plutôt que des négociations
injustifiées de fin d’année pour la participation aux bénéfices. Programme de
gestion pour les ouvriers, qui doivent être récompensés par des primes pour les
plus productifs;

• Focalise sur le contrôle : le contrôle améliore la productivité.


Chapitre 3: Taylor et l’organisation scientifique du travail
Le Taylorisme ou l’Organisation Scientifique du Travail (l’OST)
Limites
• Deshumanisation de l’exécution des taches : seule compte dans le mode d’évaluation,
l’efficacité de l’ouvrier;

• Rapports sociaux compliqués dans l’entreprise : inefficace dans le traitement des


groupes et les équipes. Manque de synergie dans l’entreprise et l’exécution globale des
taches;

• Etouffe l’initiative personnelle: trop de contrôle tue la motivation. Perte de


compétence et d’autonomie au niveau de l’ouvrier;

• Absentéisme de l’ouvrier dans la conduite régulière de ses fonctions. Ce qui peut


mener à son licenciement ou à ce qu’il démissionne.
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol

Henry FORD ( 1863 – 1947)


Docteur en Ingénierie à l’Université de Michigan, Industriel et Promoteur de Ford
Motor Company ( Ford T):
Œuvre avec Samuel Crowthe:
• My Life, and Work (1922);
• Today and Tomorrow (1926);
• Moving Forward (1930).
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol

Définition:
• Le Fordisme est défini dans le Lexique de gestion Dalloz comme : « Doctrine et
théorie économique inspirées des méthodes de Henry Ford suivant laquelle la
production en grande série et à la chaîne abaisse les coûts de production et les
prix de vente, ce qui augmente la demande et permet une nouvelle
augmentation du niveau de production.»

• Ce modèle industriel complétant l’œuvre de Taylor est fondé sur les trois grands
principes suivants :
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol

Principes:
1. Premier principe : le travail à la chaîne continue:
• S’inspirant du principe de la division horizontale du travail de Frederick W. Taylor,
Henry Ford approfondit ce concept qui débouchera sur le travail à la chaîne
continue : le travail est dit posté car l’ouvrier est « statique »;

• Ce mode de fonctionnement aurait été pratiqué, pour la première fois, dans les
abattoirs de Chicago et la visite de ces lieux aurait influencé Henry Ford. Il aurait
alors décidé d’appliquer ce principe dans ses usines;
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
Principes:
1. Premier principe : le travail à la chaîne continue:
• Le travail à la chaîne est caractérisé par une mécanisation de l’usine qui utilise
des convoyeurs pour assurer la circulation des pièces leur permettant de se
déplacer automatiquement, à flux continu, devant des ouvriers;

• Ces derniers sont fixés à leur poste de travail et répètent inlassablement les
mêmes gestes tout au long de la journée. Cette « parcellisation » du travail a
engendré une déqualification du travail ouvrier;

• Le rythme du travail n’est plus sous le contrôle de l’ouvrier, mais dicté par la
machine.
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
Principes:
2. Deuxième principe : la standardisation
• Elle permet une baisse du coût de production unitaire rendue possible grâce au
concept d ’interchangeabilité et de standardisation des pièces. Témoin le modèle
voiture unique, la Ford T noire : « Mes clients peuvent choisir la couleur de leur
voiture pourvu qu’elle soit noire. » ;

• La standardisation va favoriser le développement de la production en grandes


séries, engendrer la production de masse et une consommation de masse qui
sera à l’origine du mode de croissance économique fordiste des pays occidentaux
entre 1945 et 1975 (les Trente Glorieuses).
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
Principes:
3. Troisième principe : five dollars a day
• Au 1 er janvier 1914, la décision est prise de porter la rémunération journalière à
cinq dollars par jour;

• Cette nouvelle rémunération, qui représente un salaire important par rapport aux
moyennes pratiquées dans l’industrie de l’époque, permet d’atteindre un double
objectif : d’une part, de fidéliser les ouvriers et, d’autre part, de redistribuer des
gains de productivité sous forme de pouvoir d’achat, compensant ainsi la
difficulté du travail en assurant la paix sociale;

• Cette redistribution de pouvoir d’achat permettra de stimuler l’offre et la


demande en donnant aux ouvriers la possibilité d’acquérir les voitures qu’ils
produisent
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
Avantage
L’assemblage de la marque Ford T est passé de 12h 20 mn en 1908 à 1h 20 mn en
1920;

Limites:
• Deshumanisation de l’exécution des taches;
• Rapports sociaux compliqués dans l’entreprise;
• Absentéisme.
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol

Henry Fayol (1841 – 1925) ou l’administration industrielle de l’organisation:


Ingénieur de l’Ecole des mines de Saint Etienne, Industriel à la société Industrielle
et minière de Commentry-FourChambault et promoteur de l’Organisation
Administrative du Travail.
Œuvre
Administration industrielle et générale (1916).
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
Définition
• Le premier à se préoccuper du fonctionnement global de l’entreprise, il
introduisit la gestion comme une profession à part entière;

• Complémentaire de l’approche de Taylor, qui invente une organisation fondée sur


l’amélioration des aspects techniques de l’entreprise, la pensée de Fayol est
tournée vers les dirigeants et l’amélioration des aspects administratifs de
l’entreprise;

• Fayol considérait que l’on pouvait appliquer les mêmes principes de management
à n’importe quelle organisation, quel que soit sa taille ou son type d’activité;

• Ses principes ont d’abord connu un grand succès aux États-Unis avant qu’ils ne
fussent réimportés en France, après la Seconde Guerre mondiale, par des
consultants américains.
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail (OAT)
• Le Fayolisme se résume en une classification des fonctions essentielles de
l’entreprise et des principes d’administration. Dans son ouvrage de référence qu’il
publie en 1916 : L’Administration industrielle et générale, Fayol développe ses
principes d’organisation;

• La fonction est un ensemble d’opération qui, en utilisant la même technique,


réalise une partie des objectifs d’une entreprise. Ces fonctions seront toujours
représentées, que l’entreprise soit grande ou petite :
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail (OAT)

I. Les six fonctions de l’entreprise:


1. Fonction Technique de Production ( fabrication et transformation);

2. Fonction Commerciale (administration de vente et d’achat);

3. Fonction Financière ( recherche de capitaux et de sa gestion);


Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail (OAT)
I. Les six fonctions de l’entreprise:
4. Fonction de sécurité (veiller sur les personnes et leurs biens);

5. Fonction Comptable (inventaire, établissement des statistiques, compte de


l’entreprise);

6. Fonction administrative ( au centre du toutes ), la bonne gestion, l’organisation


et la coordination de l’entreprise en entier.
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail (OAT)
II. Les cinq taches du dirigeant:

La fonction administrative doit être distinguée des autres opérations, car elle ne
peut être déléguée par le dirigeant. Celui-ci est conduit, par son expérience, à
constater que cette fonction est souvent délaissée. Il la décrira en utilisant les cinq
infinitifs suivants (POCCC) :

1. Prévoir et Planifier: système de planification permettant l’autoréalisation, en


établissant un programme d’action (stratégie nécessaire). Mise en place des
objectifs clairs et précis, avec des anticipations. «c’est-à-dire scruter l’avenir et
dresser le programme d’action »;
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail (OAT)
II. Les cinq taches du dirigeant:

2. Organiser: Doter l’entreprise des moyens lui permettant de concrétiser ses


objectifs préétablis, à travers la gestion d’un ensemble de moyens (financiers et
matériels) et d’un “corps social” (ressources humaines). «c’est-à-dire constituer le
double organisme, matériel et social, de l’entreprise »;

3. Commander: tirer la meilleure efficacité de chaque agent avec une unicité de


commandement. C’est donc faire fonctionner le “corps social” en lui donnant des
directives et des tâches à accomplir. «c’est-à-dire faire fonctionner le personnel » ;
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail
II. Les cinq taches du dirigeant:
4. Coordonner: Assurer l’harmonie entre les actions dans l’entreprise afin de
permettre la cohérence entre les taches. C’est donc relier les actes et les efforts
afin de faciliter le fonctionnement et le succès de l’organisation. «c’est-à-dire relier,
unir, harmoniser tous les actes et tous les efforts »;

5. Contrôler: s’assurer que les actions s’exécutent comme elles ont été prévues
conformément aux règles admises. Dans le cas contraire, signaler les erreurs et les
fautes par rapport aux ordres donnés et aux principes admis afin de pouvoir les
réparer et les éviter dans le futur. «c’est-à-dire veiller à ce que tout se passe
conformément aux règles établies et aux ordres donnés ».
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail (OAT)
III. Les quatorze principes généraux:
Pour exercer la fonction administrative, H. Fayol établit à l’intention du « corps
social », l’entreprise, un ensemble de 14 recommandations qui seront ses principes
de gestion :

1. La division du travail afin de produire plus et mieux avec le même effort. « La


division du travail a pour but d’arriver à produire plus et mieux avec le même
effort. »;

2. L’autorité et responsabilité: à la fois statutaire et personnelle, accompagnée des


responsabilités correspondantes. C’est le droit de commander et le pouvoir de
se faire obéir. «L’autorité, c’est le droit de commander et le pouvoir de se faire
obéir. »;
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail (OAT)
III. Les quatorze principes généraux:
3. La discipline : l’obéissance, l’assiduité, l’activité, la tenue et les signes extérieurs
de respect doivent être réalisés conformément aux conventions établies entre
l’entreprise et les agents/employés. « La discipline, c’est essentiellement
l’obéissance, l’assiduité, l’activité, la tenue, les signes extérieurs de respect réalisés
conformément aux conventions établies entre l’entreprise et ses agents. »;

4. L’unité de commandement: les dualités de commandement sont bannies. un


agent ne doit recevoir d’ordre que d’un seul chef sinon l’autorité est compromise,
la discipline et l’ordre sont troublés, la stabilité de l’organisation du travail est
menacée. « Pour une action quelconque, un agent ne doit recevoir des ordres que
d’un seul chef. »;
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail (OAT)
III. Les quatorze principes généraux:

5. L’unité de direction: un unique programme clairement défini. Ce principe d’unité de


direction est le fondement essentiel au principe d’unité de commandement, un seul chef
et un seul programme pour un ensemble d’opération visant le même but. « Un seul chef
et un seul programme pour un ensemble d’opérations visant le même but. »;

• 6. L’intérêt individuel vient après l’intérêt général (qui est celui de l’entreprise). « Ce
principe rappelle que, dans une entreprise, l’intérêt d’un agent, d’un groupe d’agents, ne
doit pas prévaloir contre l’intérêt de l’entreprise, que l’intérêt de la famille doit passer
avant celui de l’un de ses membres, que l’intérêt de l’État doit primer sur celui du citoyen
ou d’un groupe de citoyens. »
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail (OAT)
III. Les quatorze principes généraux:
• 7. La rémunération équitable de l’effort. Donner au personnel le prix du
travail/service rendu. la rémunération doit être équitable et donner satisfaction à
la fois à l’employé et à l’entreprise. « La rémunération du personnel est le prix du
service rendu. Elle doit être équitable et, autant que possible, donner satisfaction
à la fois au personnel et à l’entreprise, à l’employeur et à l’employé. »;

• 8. Centralisation : les décisions et la planification sont centralisées et prises par la


haute direction. « Trouver la mesure qui donne le meilleur rendement total, tel est
le problème de la centralisation et de la décentralisation. Tout ce qui augmente
l’importance du rôle des subordonnés est de la décentralisation ; tout ce qui
diminue l’importance de ce rôle est de la centralisation. »;
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail (OAT)
III. Les quatorze principes généraux:

9. La chaîne hiérarchique : la série de dirigeants allant de l’autorité de supérieurs


aux travailleurs à la base de l’organisation. La hiérarchie est la voie par laquelle doit
passer, palier par palier, les communications venant de l’autorité supérieure et/ou
adressées à l’autorité supérieure. « La hiérarchie est la série de chefs qui va de
l’autorité supérieure aux agents inférieurs. »

10. L’ordre:
Fayol distingue deux ordres : l’ordre matériel et l’ordre social.
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail (OAT)
III. Les quatorze principes généraux:
10. L’ordre:
• Pour l’ordre matériel :
« Pour que l’ordre matériel règne, il faut qu’une place ait été réservée à chaque
objet et que tout objet soit à la place qui lui a été assignée. »;

• Pour l’ordre social :


« Pour que l’ordre social règne dans une entreprise, il faut, d’après la définition,
qu’une place soit réservée à chaque agent et que chaque agent soit à la place qui
lui a été assignée » (The right man in the right place).
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail (OAT)
III. Les quatorze principes généraux:
• 11. L’équité dans la manière de traiter les employés: l’équité va au-delà de la justice qui
n’est que le respect des conventions établies. Elle implique une interprétation des
conventions et une forme de bienveillance. « Pour que le personnel soit encouragé à
apporter dans l’exercice de ses fonctions toute la bonne volonté et le dévouement dont il
est capable, il faut qu’il soit traité avec bienveillance ; l’équité résulte de la combinaison
de la bienveillance avec la justice. »;

• 12. La stabilité du personnel : Etant donné que l’employé doit s’initier à une tâche et la
maîtriser, un roulement élevé du personnel est coûteux et néfaste. « En général, le
personnel dirigeant des entreprises prospères est stable ; celui des entreprises
malheureuses est instable. L ’instabilité est à la fois cause et conséquence d’un mauvais
fonctionnement... »;
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol

L’organisation administrative du travail (OAT)


III. Les quatorze principes généraux:
• 13. L’initiative : Valoriser l’initiative de tous (dirigeants et employés). L’initiative est la
possibilité de concevoir, d’exécuter et la liberté de proposer. Selon Fayol, l’initiative est
une grande force pour l’organisation. « Cette possibilité de concevoir et d’exécuter est ce
que l’on appelle l’initiative. La liberté de proposer et celle d’exécuter sont aussi, chacune
de leur côté, de l’initiative... Aussi faut-il encourager et développer le plus possible cette
faculté... Toutes choses égales par ailleurs, un chef qui sait donner de l’initiative à son
personnel est infiniment supérieur à un autre qui ne le sait pas. »

• 14. L’union du personnel : assurer l’harmonie entre tous les membres de l’organisation.
selon lui, l’union du personnel est possible en respect du principe d’unité de
commandement, en évitant de diviser pour régner et en évitant les trop nombreuses
communications écrites. «L’union fait la force. Ce proverbe s’impose à la méditation des
chefs d’entreprise. L’harmonie, l’union dans le personnel d’une entreprise est une grande
force dans cette entreprise. Il faut donc s’efforcer de l’établir. ».
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol

L’organisation administrative du travail (OAT)


III. Les quatorze principes généraux:

Remarque importante: On remarquera, parmi ces 14 recommandations, son souci


de centraliser l’autorité et de prôner l’unicité de commandement ;
Chapitre 4 : Henry Ford et Henri Fayol
L’organisation administrative du travail (OAT)
Avantage:

• L'autorité et les responsabilités sont clairement définies;


• Respect de l'unité de commandement;
• Structure qui favorise l'activité.

Inconvénient :

• Difficultés de remonter les informations;


• Circuit de communication lourd;
• Centralisation excessive qui génère un manque de souplesse, un manque de motivation
du personnel, un manque de dynamisme.
Chapitre 5: Max Weber et la Bureaucratie
Chapitre 5: Max Weber et la Bureaucratie

Max weber ( 1864 – 1920):


Juriste, sociologue, économiste, historien et philosophe. Avocat et Sociologue
Allemand
Œuvres:
l’Ethique Protestante et L’esprit du Capitalisme (1904 – 1905);
Philosophie et Société (1909);
Le Savant et le Politique (1919);
Economie et société (1921, Posthume).
Chapitre 5: Max Weber et la Bureaucratie

I. Le modèle wébérien de l’autorité


Trois systèmes d’autorité
Le modèle wébérien distingue trois types d’autorité (aptitude à imposer
l’obéissance) qu’il différencie du pouvoir (capacité légale détenue par le
propriétaire). L’autorité légitime le dirigeant:

1. La légitimité statutaire ou traditionnelle: qui découle des coutumes, des


habitudes, des traditions.

2. La légitimité charismatique: Celle qu’une personne puise de ses qualités


d’assurance, de ses savoirs, de sa confiance en soi et de sa communication. Max
Weber est le premier à donner le nom de « charisme » à ce type de légitimité;
Chapitre 5: Max Weber et la Bureaucratie

I. Le modèle wébérien de l’autorité


Trois systèmes d’autorité

3. La légitimité bureaucratique ou la rationalisation des organisations: elle est le


moyen le plus efficace selon l’auteur pour exercer un contrôle efficace sur les êtres
humains. Elle règne selon les règles préalablement définies.
Chapitre 5: Max Weber et la Bureaucratie
II. SES TROIS SYSTÈMES D’AUTORITÉ ACCOUCHENT TROIS CLASSES
D’ORGANISATIONS:

1. L’Organisation Traditionnelle:
• Fondée sur les coutumes, les habitudes traditionnelles de l’entreprise. L’autorité
du leader est fondée sur le respect de l’héritage du passé;

• Dans le cadre de l’organisation d’une entreprise, ce type de légitimité se réfère


aux usages, aux habitudes, aux acquis et aux coutumes transmises de génération
en génération par son fondateur;

• C’est le cas des entreprises familiales; Exemple: dans la succession, le fils


remplace son père à la direction de l’entreprise.
Chapitre 5: Max Weber et la Bureaucratie
II. SES TROIS SYSTÈMES D’AUTORITÉ ACCOUCHENT TROIS CLASSES
D’ORGANISATIONS:

2. L’Organisation Charismatique:
• Se structure sur la base des qualités personnelles du leader. Exemple: L’entreprise
Ford. Dans ce cas, l’autorité du leader repose sur une combinaison de qualités
personnelles extraordinaires et d’un celle qu’une personne puise de ses qualités
d’assurance, de ses savoirs, de sa confiance en soi et de sa communication. Max
Weber est le premier à donner le nom de « charisme » à ce type de légitimité;

• Dans ce cas, l’autorité du leader repose sur une combinaison de qualités


personnelles extraordinaires et d’un pouvoir de séduction hors du commun qui
émane de sa personnalité et qui provoque un attachement des foules; L’autorité
charismatique comporte une connotation à caractère sacré;
Chapitre 5: Max Weber et la Bureaucratie
II. SES TROIS SYSTÈMES D’AUTORITÉ ACCOUCHENT TROIS CLASSES D’ORGANISATIONS:

2. L’Organisation Charismatique:
• Le leader, véritable héros, capitaine d’industrie, va développer une autorité à laquelle
les hommes se soumettent en reconnaissance de ses qualités;

• Témoins quelques exemples, dans le monde politique : Mahatma Gandhi, John


Fitzgerald Kennedy, Lech Walesa, Charles de Gaulle... ou, dans le domaine de
l’entreprise, Marcel Dassault, André Citroën, Marcel Bleustein-Blanchet...

• Cette organisation, qui fonctionne sur la soumission et le dévouement à un individu, ne


peut pas se transmettre et rend cette organisation « instable » car elle repose sur une
personne.
Chapitre 5: Max Weber et la Bureaucratie
II. SES TROIS SYSTÈMES D’AUTORITÉ ACCOUCHENT TROIS CLASSES
D’ORGANISATIONS:
3. L’Organisation selon la Rationalité Wébérienne ou la Bureaucratie:
• Pour lui, c’est la forme la plus efficace pour la direction des grandes entreprises.
Les règles déterminent les conditions de travail, et permettent d’instaurer un
système d’organisation transparent. Exemple: La Municipalité, les Universités, les
Hôpitaux;

• Le leader exerce son autorité grâce à une légitimité rationnelle reposant sur des
règles juridiques formalisées par écrit (statuts, règlements...). La fonction est
investie d’une autorité et non la personne. Dans ce type d’autorité, on n’obéit pas
aux individus, mais aux exécutants d’une léga lité. Cette organisation, qui a
inspiré l’organisation des grandes administrations, est fondée sur la compétence
et la rigueur.
Chapitre 5: Max Weber et la Bureaucratie
II. SES TROIS SYSTÈMES D’AUTORITÉ ACCOUCHENT TROIS CLASSES
D’ORGANISATIONS:
3. L’Organisation selon la Rationalité Wébérienne ou la Bureaucratie:
Pour Max Weber, l’administration bureaucratique idéale doit répondre aux dix
critères suivants :
a. Personnellement libres, les agents n’obéissent qu’aux devoirs objectifs de leur
fonction et sont soumis à une autorité qui est en rapport avec leurs obligations
officielles ;

b. Les agents sont organisés dans une hiérarchie de leur fonction clairement
établie;

b. Chaque emploi a une sphère de compétence légale qui repose sur des tâches qui
seront explicites et clairement définies ;
Chapitre 5: Max Weber et la Bureaucratie
II. SES TROIS SYSTÈMES D’AUTORITÉ ACCOUCHENT TROIS CLASSES
D’ORGANISATIONS:
3. L’Organisation selon la Rationalité Wébérienne ou la Bureaucratie:

c. L’emploi est occupé sur la base d’une libre relation contractuelle ;

e. Les candidats sont sélectionnés sur la base de leur qualification professionnelle,


nommés et (non élus) selon une qualification professionnelle attestée par un
diplôme;

f. Les agents sont payés suivant le principe de la « conformité au rang » par des
appointements fixes, donnant droit à retraite, évalués selon le rang hiérarchique et
les responsabilités assumées ;
Chapitre 5: Max Weber et la Bureaucratie
II. SES TROIS SYSTÈMES D’AUTORITÉ ACCOUCHENT TROIS CLASSES
D’ORGANISATIONS:
3. L’Organisation selon la Rationalité Wébérienne ou la Bureaucratie:
g. L’emploi occupé est considéré comme l’unique ou principale profession ;

h. Les agents voient s’ouvrir à eux une carrière, un « avancement » selon


l’ancienneté ou selon les prestations de service. L’ avancement dépend du
jugement de leurs supérieurs ;

i. les agents ne sont pas propriétaires des moyens de l’administration et ne


peuvent s’approprier leur emploi ;

j. Les agents sont soumis à une discipline stricte et à un contrôle de leur travail.
Chapitre 5: Max Weber et la Bureaucratie
Avantage

Avec le respect strict des règles prédéfinis, une quantité considérable de travail
peut s’exécuter efficacement;

Limites

• Son application exige une stabilité environnementale;


• Des relations interpersonnelles pauvres, chacun fonctionne sur la
recommandation de la règle;
• Rejet de la nouveauté et de l’innovation à cause de la rigidité des règles.
BIBLIOGRAPHIE

Roger Aim : « L’essentiel de la théorie des organisations », 11e édition, 2018-2019,


Gualino.

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