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The Salience of Gains in Third-World Integrative

Systems
Lynn Krieger Mytelka

Contents
1 Introduction 2

2 Les facteurs communs de l’intégration économique 2

3 Gains et pertes de l’intégration économique dans le tiers-monde 3

4 Maximisation des gains de l’intégration économique 4

5 Conclusion 5

Citation du document : Mytelka, L. K. (1973). The Salience of Gains in Third-World


Integrative Systems. World Politics, 25(2), 236–250. https://doi.org/10.2307/2010495

1
1 Introduction
On désignera dans cet article l’expression ”sytème intégrationnel” comme l’ensemble
des dispositions et des modalités d’intégration entre les différents pays formant, dans une
certaine mesure, une union économique, politique et commerciale1 .

2 Les facteurs communs de l’intégration économique


Quels que soient les facteurs de l’intégration économique, ceux-ci sont largement
déterminés par les autorités politiques des pays s’unissant. En effet, l’écart culturel
et d’éducation entre les élites politico-culturel et la masse de la population dans les
PED/PMA est tel que la conscience politique et économique de cette dernière sur les
effets de l’intégration est très faible. Ce manque de conscience des implications des
décisions politiques et des effets de l’intégration économique donnent une large marge
de manoeuvre aux politiques de ces pays, leur facilitant ainsi le processus.
Des théoriciens comme Ernst B. Haas2 se sont attaché à montré que la coopération
économique, incarnée dans notre cas par une intégration économique, est une posture
adoptée par l’homo-oeconomicus lorsque celle-ci sert ses intérêts et son bien-être physique
d’après ses calculs rationnels d’utilité. Ainsi Karl Deutsch3 et ses colaborateurs a montré
que la coopération économique, notamment dans le cadre de l’intégration, n’était jamais
spontanée mais systématiquement conditionnée par la prévision de gains au moins indi-
viduels, sinon collectif, supérieur aux coûts d’une telle coopération. Il en conclut que ce
sont d’abord les premiers gains au commerce et à la coopération qui ont initié un pro-
cessus d’intégration et de coopération plus approfondie que l’inverse (l’intégration et la
diminution des droits de douane qui aurait conduit à un intérêt au commerce)4
Dans le cas des PED/PMA, la volonté d’intégration économique se fonde sur un
impératif d’industrialisation et de développement socio-économique. L’intégration n’est
pas une finalité en soit comme cela a pu être le cas en Europe : les objectifs de paix, de
reconstruction et de diminution de l’influence américains par la construction d’une unité
européenne marque la poursuite5 de l’intégration européenne comme un but en soit,
dans une certaine mesure. Par conséquent, il ressors de ce comportement utilitariste que
l’intégration n’a aucune légitimité en dehors de son rôle comme vecteur d’industrialisation
et de développement socio-économique, d’autant plus que la perte de souveraineté en
matière administrative et économique que celle-ci représente est importante
1 On utilisera la définition de François Perroux pour définir l’intégration économique
2 The Anatomy of Peace (1965)
3 The Nerves of Government: Models of Political Communication and Control (1963)
4 On retrouve le même type de raisonnement que Paul Bairoch dans Mythe et Paradoxe de l’Histoire

économique (1993) où c’est la croissance qui est à la source du commerce international et du libre-échange
et non l’inverse
5 Au delà de l’unité administrative demandée par les Etats-Unis pour la récéption de l’aide Marshall

2
3 Gains et pertes de l’intégration économique dans le
tiers-monde
Comme souligné précédemment, dans le cas des PED/PMA la volonté politique de
l’intégration économique repose essentiellement sur le cercle restreint des élites politiques
des pays concerné étant donné que la faible conscience de ses enjeux par la population l’en
exclut. Sans institution supranationale suffisante, les groupes d’élites politiques tendent
à envisager les gains d’une telle intégration uniquement à leur niveau national : ce qui
est bon et ce qui est mauvais pour le pays. La sévérité des problèmes économiques et
le manque de ressource face aux potentiels coûts de l’intégration auxquels font face ces
élites les poussent à exiger de ce processus des gains très importants à très courts termes,
notamment dans le secteur industriel (conséquence de la volonté d’une industrialisation)6 .
Une des barrière au développement des PED/PMA, notamment dans le cas africain,
est la faiblesse du marché intérieur et sa petite taille qui ont limité leur capacité à
s’industrialisé7 . Dans le cas africain, la faiblesse de la démographie et du pouvoir d’achat
on restreint les opportunité d’approfondissement de ce marché. L’emprisonnement des
PED/PMA dans leur posture d’exportateur de matières premières vers les PDEM dans
le commerce international et la dégradation des termes de l’échange8 ont empêché un
hausse des recettes à l’exportation et par extension une hausse de la rentabilité de
l’exploitation des avantages naturels de ces pays9 et donc une hausse des salaires, donc
du pouvoir d’achat qui aurait pu approfondir ce marché. Ceci d’autant plus que les poli-
tiques commerciales des PDEM ont intentionnellement enfermé ces pays dans leur posture
défavorable dans le commerce international : les PDEM ont relevé leur droit de douane
sur les produits industriels manufacturés et ont abaissés leur droits sur les produits bruts.
Dès lors, l’intégration économique s’est constituée en solution pour agrandir le marché
intérieur de la zone économique ainsi formée, permettant ainsi aux entreprises présentes
d’élargir leurs débouchés et de réaliser davantage d’économies d’échelle
Cependant, les gains liés à l’intégration pourrait se révélé moins importants que
prévu étant données que les divergences entre les économiques des PED/PMA sont rela-
tivement élevées. En effet, selon la théorie de Krugman10 sur l’économie géographique, la
libéralisation des échanges et des mouvements de capitaux, populations pourrait produire
une croissance qui n’est pas répartie uniformément sur la zone. C’est également le con-
stat établit par Gunnar Myrda 11 qui montre que l’intégration économique dans les PED
d’Asie a intensifié la croissance dans les zones déjà les plus productives alors qu’elle a
provoqué un déclin de l’activité dans les zone moins compétitives. Schématiquement, on
observe un déversement de la croissance des zone peut compétitive et productives vers les
zone déjà dynamique et compétitive. Un effet de convergence des taux de croissance et de
l’activité des économies ne doit donc pas être attendue de l’intégration, mais au contraire
une intensification des asymétries. Enfin, Béla Belassa montre alors que l’intégration
6 The severity of the economic problems faced by each of these sets of national leaders and the lack of

resources available to them predisposes the leadership in integrative systems among developing countries
to seek immediate and dramatic gains from integration. The leadership is characterized by its desire for
immediate gains in the industrial sector of the national systems which it represents.
7 Cas de l’Algérie qui a tenté un développement ISI dans les années 1960
8 Samir Amine, Josué de Castro, Arghiri Emanuel
9 HOS (Hecksher, Olin, Samuelson)
10 Geography and Trade (1991)
11 Asian Drama: An Inquiry into the Poverty of Nations (1968)

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économique, au delà d’avoir un effet ambiguë sur la convergence des économiques inter-
pays, augmente les divergence d’activité entre les zone géographique intra-pays, d’autant
plus que celles-ci sont coupées de la libéralisation des échanges par un manque de moyen
de transport et de communication.
Il serait vain de penser que l’intégration économique permettrait de surmonter les
lacunes structurelles et de briser la configuration du commerce international en ”rebattant
les cartes” : les pays non-industrialisés, par l’abrogation des droits de douane entre les
pays de la zone, verront leurs importations de biens manufacturés des PDEM redirigées
vers des pays de la zone industrialisés. Leur dépendance n’aura ainsi pas fondamen-
talement changé12 et leur balance commerciale, du fait de la dégradation des termes de
l’échange, restera structurellement pénalisée. C’est alors Robert Loring Allen13 qui mon-
tre que plus la zone économique résultante de l’intégration est dominée par un hégémon
industrielle compétitif, plus les gains associée à cette intégration pour les autres pays
seront faibles voire négatifs. Enfin, l’abrogation des droits de douanes nuit également aux
revenus de l’Etat des pays en question quand on sait que les droits de douanes représentent
en moyenne 3,4% du PIB des PED/PMA.

4 Maximisation des gains de l’intégration économique


La pérennité de l’intégration économique repose sur sa capacité à maximiser les
gains retirés de cette organisation (tout en les répartissant le plus équitablement possible)
et à minimiser les pertes (désindustrialisation, déclin de l’activité, baisse des droits de
douane, perte de souveraineté, etc...). On peut alors exposer deux ”nouvelles” approches
de l’intégration afin d’en maximiser les gains :
La première est théorisée par Ernst Haas14 et porte le nom de ”l’intégration sec-
torielle” : il s’agit de limiter l’intégration économique à un secteur ou à un ensemble
d’activité qui maximisera les gains immédiats pour un maximum de participants
La seconde approche reprend une conception multisectorielle de l’intégration15 mais
cette fois en imposant la contrainte de la ”coalition minimale gagnante” développée par
Wiliam Riker16 , c’est à dire en limitant le nombre de pays participant à l’intégration à un
nombre minimal qui permet de maximiser les gains de chacun et en évitant une répartition
inégale (le gains de certains se faisant au détriment des gains des autres). Pour construire
une coalition minimale gagnante il convient alors d’être capable de calculer (1) la somme
des gains maximum probable issus de l’intégration, tant au niveau national qu’au niveau
de l’union économique, (2) les pertes probables selon le même schéma, (3) les compen-
sation des pertes/gains de chacun dans un soucis d’équité par l’administration de l’union
économique. Les travaux de Mancur Olson17 sur la coopération collectivement montrent
alors que plus l’intégration regroupe un nombre élevée de pays, plus la fraction des avan-
tages totaux du groupe que reçoit chacun des participant est faible, et par conséquent
12 Excepté peut-être que les relations se font davantage avec un ”pays ami” dans le cadre de la reconfig-

uration de la mondialisation ainsi que le constate Sébastien Jean dans Découplage impossible, coopération
improbable (2023)
13 Integration in less developed Area (1961)
14 The Uniting of Europe: Political, Social, and Economic Forces, 1950-1957 (1958)
15 l’intégration au premier sens par laquelle on l’entend en fait
16 The Theory of Political Coalitions (1952)
17 The Logic of Collective Action (1965)

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moins les gains paraissent élevés pour compenser les coûts associés à une implication dans
le groupe. Ainsi aucun des pays n’a intérêt à s’impliquer et de produire des biens collectif
pour le groupe qui profiterait à tout le monde alors que cette production ne lui serait pas
rentable.
L’utilisation d’une monnaie commune et l’harmonisation des normes administra-
tives du commerce international et de la comptabilité sont également des facteurs de
maximisation des gains de l’intégration économique. Une hausse de la connectivité des
régions intra-pays et inter-pays permet une répartition plus équitable des fruits de cette
intégration. Enfin, les gains associés à l’intégration sont égalements plus élevés lorsque
celle-ci est réalisée entre pays avec peu de disparité socio-économique, notamment dans
le secteur industriel. Une telle disparité peu être mesurée par les écart de maturité et de
développement du secteur industriel dans chacun des pays.

5 Conclusion
Face aux exigences de rentabilité des élites politiques des PED/PMA, seuls les systèmes
d’intégrations qui démontreront leur utilité par des gains importants et rapides sont sus-
ceptible d’être maintenus. La pérennité d’une telle inétégration semble alors dépendre
de : (1) la perception des gains nationaux par les élites politiques; (2) la capacité de
l’intégration à se traduit par des gains importants et rapides; (3) la capacité de ces gains
à croı̂tre dans le temps; (4) la perception d’une répartition équitable de ces gains entre
les participants; (5) la capacité des gains à évoluer plus rapidement que les pertes.

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