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Lynn Krieger Mytelka
Contents
1 Introduction 2
5 Conclusion 5
1
1 Introduction
On désignera dans cet article l’expression ”sytème intégrationnel” comme l’ensemble
des dispositions et des modalités d’intégration entre les différents pays formant, dans une
certaine mesure, une union économique, politique et commerciale1 .
économique (1993) où c’est la croissance qui est à la source du commerce international et du libre-échange
et non l’inverse
5 Au delà de l’unité administrative demandée par les Etats-Unis pour la récéption de l’aide Marshall
2
3 Gains et pertes de l’intégration économique dans le
tiers-monde
Comme souligné précédemment, dans le cas des PED/PMA la volonté politique de
l’intégration économique repose essentiellement sur le cercle restreint des élites politiques
des pays concerné étant donné que la faible conscience de ses enjeux par la population l’en
exclut. Sans institution supranationale suffisante, les groupes d’élites politiques tendent
à envisager les gains d’une telle intégration uniquement à leur niveau national : ce qui
est bon et ce qui est mauvais pour le pays. La sévérité des problèmes économiques et
le manque de ressource face aux potentiels coûts de l’intégration auxquels font face ces
élites les poussent à exiger de ce processus des gains très importants à très courts termes,
notamment dans le secteur industriel (conséquence de la volonté d’une industrialisation)6 .
Une des barrière au développement des PED/PMA, notamment dans le cas africain,
est la faiblesse du marché intérieur et sa petite taille qui ont limité leur capacité à
s’industrialisé7 . Dans le cas africain, la faiblesse de la démographie et du pouvoir d’achat
on restreint les opportunité d’approfondissement de ce marché. L’emprisonnement des
PED/PMA dans leur posture d’exportateur de matières premières vers les PDEM dans
le commerce international et la dégradation des termes de l’échange8 ont empêché un
hausse des recettes à l’exportation et par extension une hausse de la rentabilité de
l’exploitation des avantages naturels de ces pays9 et donc une hausse des salaires, donc
du pouvoir d’achat qui aurait pu approfondir ce marché. Ceci d’autant plus que les poli-
tiques commerciales des PDEM ont intentionnellement enfermé ces pays dans leur posture
défavorable dans le commerce international : les PDEM ont relevé leur droit de douane
sur les produits industriels manufacturés et ont abaissés leur droits sur les produits bruts.
Dès lors, l’intégration économique s’est constituée en solution pour agrandir le marché
intérieur de la zone économique ainsi formée, permettant ainsi aux entreprises présentes
d’élargir leurs débouchés et de réaliser davantage d’économies d’échelle
Cependant, les gains liés à l’intégration pourrait se révélé moins importants que
prévu étant données que les divergences entre les économiques des PED/PMA sont rela-
tivement élevées. En effet, selon la théorie de Krugman10 sur l’économie géographique, la
libéralisation des échanges et des mouvements de capitaux, populations pourrait produire
une croissance qui n’est pas répartie uniformément sur la zone. C’est également le con-
stat établit par Gunnar Myrda 11 qui montre que l’intégration économique dans les PED
d’Asie a intensifié la croissance dans les zones déjà les plus productives alors qu’elle a
provoqué un déclin de l’activité dans les zone moins compétitives. Schématiquement, on
observe un déversement de la croissance des zone peut compétitive et productives vers les
zone déjà dynamique et compétitive. Un effet de convergence des taux de croissance et de
l’activité des économies ne doit donc pas être attendue de l’intégration, mais au contraire
une intensification des asymétries. Enfin, Béla Belassa montre alors que l’intégration
6 The severity of the economic problems faced by each of these sets of national leaders and the lack of
resources available to them predisposes the leadership in integrative systems among developing countries
to seek immediate and dramatic gains from integration. The leadership is characterized by its desire for
immediate gains in the industrial sector of the national systems which it represents.
7 Cas de l’Algérie qui a tenté un développement ISI dans les années 1960
8 Samir Amine, Josué de Castro, Arghiri Emanuel
9 HOS (Hecksher, Olin, Samuelson)
10 Geography and Trade (1991)
11 Asian Drama: An Inquiry into the Poverty of Nations (1968)
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économique, au delà d’avoir un effet ambiguë sur la convergence des économiques inter-
pays, augmente les divergence d’activité entre les zone géographique intra-pays, d’autant
plus que celles-ci sont coupées de la libéralisation des échanges par un manque de moyen
de transport et de communication.
Il serait vain de penser que l’intégration économique permettrait de surmonter les
lacunes structurelles et de briser la configuration du commerce international en ”rebattant
les cartes” : les pays non-industrialisés, par l’abrogation des droits de douane entre les
pays de la zone, verront leurs importations de biens manufacturés des PDEM redirigées
vers des pays de la zone industrialisés. Leur dépendance n’aura ainsi pas fondamen-
talement changé12 et leur balance commerciale, du fait de la dégradation des termes de
l’échange, restera structurellement pénalisée. C’est alors Robert Loring Allen13 qui mon-
tre que plus la zone économique résultante de l’intégration est dominée par un hégémon
industrielle compétitif, plus les gains associée à cette intégration pour les autres pays
seront faibles voire négatifs. Enfin, l’abrogation des droits de douanes nuit également aux
revenus de l’Etat des pays en question quand on sait que les droits de douanes représentent
en moyenne 3,4% du PIB des PED/PMA.
uration de la mondialisation ainsi que le constate Sébastien Jean dans Découplage impossible, coopération
improbable (2023)
13 Integration in less developed Area (1961)
14 The Uniting of Europe: Political, Social, and Economic Forces, 1950-1957 (1958)
15 l’intégration au premier sens par laquelle on l’entend en fait
16 The Theory of Political Coalitions (1952)
17 The Logic of Collective Action (1965)
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moins les gains paraissent élevés pour compenser les coûts associés à une implication dans
le groupe. Ainsi aucun des pays n’a intérêt à s’impliquer et de produire des biens collectif
pour le groupe qui profiterait à tout le monde alors que cette production ne lui serait pas
rentable.
L’utilisation d’une monnaie commune et l’harmonisation des normes administra-
tives du commerce international et de la comptabilité sont également des facteurs de
maximisation des gains de l’intégration économique. Une hausse de la connectivité des
régions intra-pays et inter-pays permet une répartition plus équitable des fruits de cette
intégration. Enfin, les gains associés à l’intégration sont égalements plus élevés lorsque
celle-ci est réalisée entre pays avec peu de disparité socio-économique, notamment dans
le secteur industriel. Une telle disparité peu être mesurée par les écart de maturité et de
développement du secteur industriel dans chacun des pays.
5 Conclusion
Face aux exigences de rentabilité des élites politiques des PED/PMA, seuls les systèmes
d’intégrations qui démontreront leur utilité par des gains importants et rapides sont sus-
ceptible d’être maintenus. La pérennité d’une telle inétégration semble alors dépendre
de : (1) la perception des gains nationaux par les élites politiques; (2) la capacité de
l’intégration à se traduit par des gains importants et rapides; (3) la capacité de ces gains
à croı̂tre dans le temps; (4) la perception d’une répartition équitable de ces gains entre
les participants; (5) la capacité des gains à évoluer plus rapidement que les pertes.