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Trente Glorieuses

Les Trente Glorieuses sont la période de forte croissance


économique et d'augmentation du niveau de vie qu’a connue la
grande majorité des pays développés entre 1945 et 1975.
1
Ce chrononyme rétrospectif a été créé par Jean Fourastié en 1979 ,
car il s'agissait d'une « révolution invisible » lente, en contraste
2
avec la révolution rapide des Trois Glorieuses . Comme l'a montré
Pascal Ory, cette expression a vite rencontré le succès et s'est
3
durablement installée .
Renault 4 illustrant l'industrialisation
et la consommation.
Les Trente Glorieuses sont une révolution, certes silencieuse, mais
porteuse en réalité de changements économiques et sociaux
majeurs, qui ont marqué le passage de l'Europe, quarante années
après les États-Unis, à la société de consommation. Le cas de la France en particulier permet de saisir le
sens du sous-titre du livre de Fourastié, la Révolution invisible, mais la croissance est forte aussi en
Allemagne, en Italie, au Canada et au Japon, tirée à la fois par l'investissement et la consommation.

Après un début difficile, les vingt-huit ans qui séparent la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, du
choc pétrolier de 1973 se caractérisent par :

un progrès technique élevé qui a permis un développement économique intense ;


la reconstruction économique de pays dévastés par la guerre ;
le retour vers une situation de plein emploi dans la grande majorité des pays ;
une croissance forte de la production industrielle (un accroissement annuel moyen de la
production d'environ 5 %) ;
une croissance démographique importante (le baby-boom) dans certains pays européens
et nord-américains (particulièrement en France, en Allemagne de l'Ouest, aux États-Unis
et au Canada).

La forte croissance industrielle est facilitée par un accès aisé à l'énergie à bas coût, les énergies fossiles en
particulier ; et par le développement technologique et, au début, le rattrapage technologique (par rapport
aux États-Unis) dans les pays dont le capital humain (niveau d’éducation et d’expérience des travailleurs)
était important.

Les décennies suivantes, marquées par les chocs pétroliers de 1973 et de 1979, puis plus tard par la crise
économique sévissant depuis 2008, furent nommées par bon nombre d'analystes « Les Vingt/Trente
4, 5 6
Piteuses » . Cependant, Jacques Marseille les a qualifiées de Nouvelles Trente glorieuses .

7
7
Depuis le xxie siècle, toute une historiographie s'attache à déconstruire l'expression de Trente Glorieuses ,
ce qui signifie refuser le titre de glorieuses à ces années.

Déroulement général
Du point de vue productiviste, les Trente Glorieuses furent une période extrêmement brillante, le produit
intérieur brut y connaît une forte augmentation.

Indice de la production industrielle en


France, à prix constant (base 100 en
1938)
1938 1947 1957 1967 1973

100 99 204 338 452

De 1938 à 1973, une multiplication par 4,5, soit une croissance annuelle moyenne record
de 5,9 %.

En début de période, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, les pays concernés ont des infrastructures
en ruine et des économies dévastées ou orientées vers des productions à des fins militaires.

En fin de cette période, on constate globalement que la société a été profondément remodelée, devenant une
société de consommation de masse et une société de loisirs ; la productivité du travail a augmenté de façon
spectaculaire, ce qui a permis de produire davantage, de diminuer le temps de travail et d'augmenter le
niveau de vie. Ce phénomène est en partie un rattrapage sur le style de vie des États-Unis des années 1920,
sur lequel les pays européens étaient en retard. De même, le niveau du PIB par habitant se rapproche du
niveau des États-Unis, lui aussi croissant (et s'en éloigne à nouveau au cours des années 1980).

Pays concernés

Si l’on excepte l’immédiat après-guerre, période de rattrapage par excellence, les pays de l’OCDE ont un
taux de croissance annuel moyen de 4 %. Mais à l’intérieur du groupe on distingue 3 sous-ensembles :

Croissance modérée :

États-Unis (3,5 % l’an) et Grande-Bretagne (2,7 %).


L'économie du Royaume-Uni, minée entre autres par des problèmes de
convertibilité de taux de change avec le dollar [réf. nécessaire], n'a pas connu cette
forte croissance.

Croissance plus rapide

en France (5,1 % en moyenne sachant que le taux de croissance est monté jusqu'à
7,9 %)
8
RFA (5,1 %), Suisse (5,25 % 1944-1973) et en Italie (5,5 %), en Espagne (6 %) .
Les pays qui basculent dans le Bloc de l'Est connaissent également une croissance
plus forte.]

Croissance exceptionnelle
au Japon avec 10 %

Un cadre institutionnel international renouvelé

En juillet 1944, la conférence de Bretton Woods ouvre des négociations sur la reconstruction du système
monétaire international. S'opposent les projets britanniques, défendus par John Maynard Keynes, et
américains, défendus par Harry Dexter White. Le projet soutenu par les États-Unis finit par s'imposer et
consacre l'hégémonie du dollar dans le système monétaire international. Concession à la proposition
britannique : le dollar est convertible en or, librement, à un taux fixe. (Parité abandonnée en 1971 sous la
présidence de Richard Nixon).

En 1946, la conférence de la Havane, « conférence des Nations unies pour le commerce et l'emploi »,
souligne la volonté de décloisonner, de manière progressive, les échanges internationaux.

En 1947, la conférence de Genève met en place le GATT, General Agreement on Tariffs and Trade (ou
Agétac en français, Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). L'objectif est de réduire par
« rounds » successifs les tarifs douaniers, ce qui aurait pour conséquence de favoriser les échanges
internationaux, soutenant la croissance économique des pays développés à économie de marché (PDEM).

Le 5 juin 1947, le général George Marshall propose, au nom des États-Unis, une aide aux pays européens :
ces pays européens, engagés dans le conflit, (mais également le Japon), sont dévastés. Les besoins de
reconstruction sont énormes. En avril 1948, le Congrès américain vote l'European Recovery Program, (ou
plan Marshall) qui distribue près de 13 milliards de dollars, majoritairement sous forme de dons, aux pays
ayant accepté l'aide. Le plan Marshall répond à un double objectif politique et économique : celui qui
consiste à endiguer le communisme (containment) et celui qui consiste à éviter la surproduction qui menace
l'économie américaine et qui a été « l'irremplaçable démarreur de l'investissement » en Europe d'après
9
Denis Woronoff . En effet, la contre-valeur issue du plan Marshall a servi, notamment en France, à
financer l'investissement, permettant une modernisation de l'appareil productif et donc une augmentation de
la productivité. Cette aide prend la forme d’un don de capitaux des États-Unis (en fait, une ligne de crédit),
à condition que ceux-ci soient utilisés en commandes à l'industrie des États-Unis [réf. nécessaire] (celle
d'Europe était de toute façon exsangue à la fin de la guerre) : tracteurs, matériels ferroviaires…

Caractéristiques de la croissance

Taux de croissance économique élevé

La croissance économique de l'après-guerre (période 1950-1973) est :

générale, avec de fortes disparités par pays du taux de croissance annuel moyen :

6% en Espagne, 5,64 % en Italie, 6,0 % en RFA et 9,29 % au Japon, (croissances


qualifiées de « miracles économiques »),
5,27 % en Suisse , 5,05 % en France (taux élevé mais légèrement inférieur),
3,93 % aux États-Unis et 2,93 % au Royaume-Uni (largement plus faibles d'après
10
les calculs d'Angus Maddison , parce que ces pays sont initialement plus
développés) ;

homogène : mesurée par le calcul du PIB réel par habitant la croissance annuelle se fait
dans des proportions similaires : 4,8 % en Italie, 5,0 % en RFA, 8,4 % au Japon, 4,1 % en
France, 4,0 % en Suisse, 2,2 % aux États-Unis et 2,5 % au Royaume-Uni ;
régulière tout au long de la période 1945-1973 : Les faibles récessions constatées ne
remettent pas en cause cette régularité, si bien que la période des Trente Glorieuses
laisse supposer le caractère atténué des fluctuations cycliques qui ont été une
caractéristique du xixe siècle et de l'avant-guerre.

La particularité du Royaume-Uni en fait un pays de « croissance calme » vivant sur ses acquis ; pour
retrouver un rythme de croissance élevé, le gouvernement de Margaret Thatcher, dans les années 1980,
procède à des réformes qui libèrent le marché, les flux financiers et migratoires, mais détruisent les services
publics et accroissent les inégalités et donc les tensions sociales.

Une croissance marquée par le plein-emploi

Entre 1950 et 1973, le taux de chômage du Japon s'établit à 1,3 %, celui de la France à 1,8 %, celui de la
RFA est même inférieur à 1 % sur la fin de la période. La Suisse connaît un taux de 0 % entre 1960 et
11 12
1973 tandis que celui des États-Unis s'établit à environ 4,5 % .

Déséquilibres intérieurs et extérieurs

Au début de la période, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, les déséquilibres extérieurs sont le reflet
de la situation désastreuse dans laquelle se trouvent l'Europe et le Japon. Les pays européens enregistrent
un déficit de leur balance des transactions courantes alors que les États-Unis bénéficient d'un excédent
largement favorable.

Par la suite, ce différentiel sera moins marqué avec le redressement progressif des différentes économies.
Néanmoins, durant la période des « Trente Glorieuses », le leadership sinon la domination de l'économie
américaine demeure incontestable. D'autre part, les déséquilibres extérieurs -qui exigent du temps pour se
résorber- se traduisent par la nécessité pour de nombreux pays européens à dévaluer leur monnaie.

Déroulement et impact des Trente Glorieuses par pays


La forte croissance constatée dans la plupart des grands pays industriels se traduit par un quintuplement
dans les années 1950 des cours sur la plupart des marchés boursiers, malgré les incertitudes géopolitiques.

France

Intervention étatique face à un contexte difficile

De 1946 à 1950, la France paralysée par une économie et des infrastructures obsolètes, ne connait pas de
réelle croissance et les conditions de vie restent très difficiles, après la guerre et la pénurie qui en résultait :
le coût de la vie est élevé. Le rationnement, toujours présent jusqu'en 1947-1948, et la crise du logement,
accentuent les difficultés d'un peuple encore marqué par la guerre.

La situation économique, très préoccupante (le PIB français de 1945 représente 40 % de son niveau
d'avant-guerre), focalise l'attention des pouvoirs publics, qui décident alors d'adopter, en partie, le modèle
du New Deal américain d'avant-guerre : le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF)
procède à la nationalisation de pans entiers de l'économie (parfois au motif de punir les entrepreneurs ayant
collaboré tels Renault, mais surtout pour pouvoir piloter le relèvement économique : exemple des
Charbonnages de France). Ce plan prime
sur les clivages politiques : le patronat ne
proteste pas, et le Parti communiste français
(PCF) ainsi que la Confédération générale
du travail (CGT) condamnent les grèves. Il
s'agit, d'après Maurice Thorez, de « gagner
la bataille de la production ».

La diplomatie française ne ménage pas non


plus sa peine : en 1946, Léon Blum se rend
aux États-Unis pour obtenir auprès de
James F. Byrnes, secrétaire d'État
américain, l'annulation d'une partie des
dettes de guerre françaises auprès des États-
Unis en échange de l'ouverture du marché
français au cinéma américain. Le régime de Taux de croissance annuel du PIB (1950-2010) et taux de
Vichy avait cédé aux Allemands ses actifs croissance annuel moyen pour trois périodes, dont les Trente
internationaux : les Américains en Glorieuses.
récupèrent une partie (sauf ceux situés dans
l'Europe sous domination soviétique). Jean
Monnet, qui a participé aux négociations, est placé à la tête du Commissariat au Plan en janvier 1946. Il lui
appartient de conduire, à la tête du désormais vaste, coordonné et efficace secteur public, le relèvement
économique de la France.

Son premier plan quinquennal, pensé dès 1946 mais dont


l'application a été différée à 1948 (pour coïncider avec l'aide
américaine du plan Marshall), a pour objectif d'atteindre à l'horizon
1950 le niveau de production de 1929 (la meilleure année d'avant-
guerre) et de le dépasser de 25 % en 1952. L'accent est mis sur le
charbon, l'électricité, les tracteurs, l'acier et le ciment. Le choix de
ces priorités dénote l'état économique du pays. Le plan Monnet
n'est pas solvable en l'état des finances françaises de l'époque, car il
nécessite de nombreuses importations que la France ne peut régler
par manque de dollars (dollar gap). Le plan Marshall se révèle
presque providentiel à ce niveau, puisque la France reçoit environ
deux milliards et demi de dollars des États-Unis, ce qui lui permet
de combler en partie le dollar gap et donc de ne pas répercuter le La France développe durant la
coût du plan sur la valeur du franc, lequel se déprécie déjà période un réseau autoroutier qui
régulièrement en raison d'une inflation galopante : entre 1945 et imite le réseau allemand
1948 les salaires nominaux triplent mais le pouvoir d'achat recule d'Autobahnen développé avant-
13 guerre, mais s'accompagne de
d'un tiers .
l'abandon de plus de 7 000 km de
La mise en route du plan est donc coûteuse ; les Français, comme voies ferrées, des tramways urbains
les autres Européens doivent assumer de longues et dures journées et de nombreuses lignes de cars
de travail pour ne toucher que de maigres paies. Couplée à un interurbains : c'est la politique dite du
contexte international tendu (ébauche de la guerre froide), la tout-routier.
situation dégénère en violentes grèves en octobre-novembre 1947.

Bilan de la période
Cependant, lorsqu'arrive l'heure du bilan en 1952, on note un indéniable succès dans la réalisation des
objectifs du plan puisque dans tous les domaines, les taux de réalisation sont proches, voire au-delà, de
100 %. Le rationnement alimentaire prend fin en 1949 (en Allemagne occidentale, il continuera encore cinq
ans, en Europe orientale, encore quarante ans). L'année 1949 est aussi celle où la hausse des salaires, en
France, dépasse enfin celle des prix. La reconstruction des dommages de guerre (moindres en France qu'en
Allemagne ou en Europe de l'Est) est en bonne voie. Seule l'inflation se maintient à des niveaux
préoccupants. Au début de l'année 1952, l'arrivée au pouvoir d'une coalition de centre-droit dirigée par
Antoine Pinay amorce une maîtrise de l'inflation qui est contenue pendant trois ans grâce, entre autres, à
une diminution des investissements publics -il est vrai moins nécessaires qu'auparavant- et au transfert de
80 % des coûts de la guerre d'Indochine sur les finances américaines à partir de 1950. C'est rassurée et en
expansion que la France fonde aux côtés de l'Italie, de la RFA, de la Belgique, des Pays-Bas et du
Luxembourg, la CECA, le 18 avril 1951.

La croissance est soutenue par la diffusion de nouvelles technologies, comme le transistor ou les matières
plastiques, consécutives à l'augmentation de l'extraction du pétrole ; le pouvoir d'achat augmente jusqu'en
1973. C'est un boom économique :

développement de l'industrie (la plupart des villes ont leur zone industrielle), avec un
essor massif de la mécanisation ;
développement des secteurs du bâtiment et des travaux publics, nécessaires à la
reconstruction du pays, et à la modernisation de ses infrastructures ;
développement massif des exportations ;
économie de plein emploi (on manque même de main-d'œuvre), bénéficiant d'une
augmentation du niveau de vie et des salaires ;
inflation assez peu maîtrisée, accompagnée de dévaluations successives.

En conséquence, produire en masse, acheter, consommer et même gaspiller (eau, accumulation de déchets,
matières non recyclées notamment au niveau des emballages) deviennent des habitudes pour les citoyens
des pays de l'OCDE. On entre donc dans une société de consommation. L'augmentation de la production
permet l'équipement matériel des ménages, dont le réfrigérateur et la machine à laver, puis la télévision et
l'automobile dans les [années 1960 et 1970 et le développement des Arts ménagers. En 1970 s'ajoutent à
cette liste le lave-vaisselle et en 1980 le magnétoscope. Enfin émergent dans les années 1990 et 2000
téléphone portable, ordinateur personnel et lecteur DVD.

Les citoyens des pays de l'OCDE sont de plus en plus nombreux à devenir propriétaires de leur logement,
et à partir de 1985 de plus en plus de foyers possèdent plusieurs automobiles.

Les loisirs et le tourisme se développent.

Des conséquences plus profondes affectent le tissu économique du pays, et la société elle-même, avec
l'industrialisation de nouvelles régions. Les zones urbaines sont particulièrement touchées, leur mutation
s'exprime dans la vie politique, par exemple par le biais de la création de groupes d'action municipale, qui
veulent promouvoir l'urbanisme et les politiques culturelles locales.

Interprétations

Il existe plusieurs points de vue concernant cette période.


14
Selon le point de vue libéral , ce n'est pas le relatif dirigisme qui explique la croissance
économique des « Trente Glorieuses », qui a été principalement « mécanique », le
dirigisme sachant seulement bien l'orchestrer. Au contraire, ce dirigisme a
« métamorphosé en malédiction » la croissance, en raison de deux effets pervers
majeurs : la « fonctionnarisation et le manque de concurrence, déjà présents avant
1940 », et la « persistance des préjugés contre l'économie de marché, dont les
nationalisations de 1981 seraient une résurgence » : l’émergence de l’antilibéralisme
français aurait une partie de ses origines dans ce phénomène. Ce point de vue affirme
qu'après leur retour à un état d’équilibre, les pays à économie sociale de marché
caractérisés par un État-providence très présent, ont marqué le pas vis-à-vis des
15
économies plus libérales .
Selon le point de vue qualifié par les sociologues de « social-démocrate » ou de « social-
libéral » (qui postule que le marché est certes un moteur de la croissance, mais aussi un
dérégulateur économique et social, et qu'à ce titre, il doit être encadré par des politiques
16
de redistribution partielle) , ce sont les politiques de redistribution, à commencer par le
plan Marshall, et les sacrifices consentis par tous les partenaires sociaux, qui expliquent
la croissance des « Trente Glorieuses » et l'avance des pays concernés par rapport aux
économies non réglementées comme celles d'Amérique latine, d'Asie du Sud-Est ou des
États-Unis après 1980, et surtout par rapport aux économies planifiées des pays
communistes.
Selon le point de vue qualifié par les sociologues de « socialiste » (qui postule que le
marché est un facteur de prédation économique et d'oppression sociale, et qu'à ce titre, il
doit être remplacé par une économie planifiée et la nationalisation des biens et des
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moyens de production et de distribution) , la croissance des « Trente Glorieuses »
résulte, géopolitiquement, d'un phénomène de prédation des oligarchies des pays de
l'OCDE à l'égard du Tiers monde, et socialement, d'une politique d'achat de la paix
sociale par ces oligarchies, au prix d'un partage relatif des richesses (produites ou
captées) avec les travailleurs des pays développés, partage fort inéquitable mais suffisant
pour éteindre les revendications les plus violentes.
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Selon Jean Fourastié , la croissance des « Trente Glorieuses », c'est-à-dire le progrès du
niveau de vie et celui du genre de vie proviennent du progrès scientifique qui a permis le
progrès technique, l'organisation du travail et donc l'accroissement de la productivité et
celle de la production. Le progrès se fait sentir d'abord dans l'agriculture : il faut de moins
en moins de travail pour produire davantage. Non sans douleur, la population active s'est
retournée vers l'industrie et les villes. La productivité a augmenté encore davantage dans
l'industrie, d'où une augmentation de la production qui a permis l'augmentation de la
consommation (passage vers la « société » de consommation) et un nouveau
déplacement de la population active vers le tertiaire et les services. La productivité
augmente très peu dans ce dernier secteur, d'où, alors une beaucoup plus faible
augmentation de la production nationale : c'est la fin de la forte croissance et des Trente
Glorieuses.

Entre ces points de vue tranchés, qui ont chacun des arguments chiffrés, il existe naturellement une
multitude d'études et d'ouvrages développant des analyses plus fines et plus nuancées

États-Unis

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis sont dans une position dominante. Pourtant,
pendant la croissance des Trente Glorieuses, ils connaissent une croissance économique moins forte que
dans les autres pays développés. Après une récession en 1948, l'économie américaine repart grâce à la
Guerre de Corée et à travers un plan important de réarmement.

Dans les années 1950, les salaires augmentent régulièrement ainsi que la consommation, et Galbraith publie
en 1958 The Affluent Society. Kennedy lance au début des années 1960 une politique budgétaire (baisse
des impôts) et une politique sociale afin de lutter contre la pauvreté. Johnson poursuit cette politique par son
projet de nouvelle société.
Cependant, au cours des années 1960, le solde des États-Unis ne cesse de se dégrader: la balance
commerciale devient négative avec la plupart des nations industrialisées, ce qui pousse le président Nixon à
rendre le dollar inconvertible en or en 1971, mettant fin à la stabilité du dollar.

La part des exportations américaines dans les exportations mondiales passe de 25 % à 13 % entre 1945 et
1973. Alors que l'économie américaine bénéficiait en 1945 d'un niveau élevé de productivité, et de gains de
productivité importants jusqu'à la fin des années 1960 (mais plus faibles qu'ailleurs), ils sont de 1 % par an
dans les années 1970, ce qui explique un début de récession.

L’enrichissement généré par hausse continue de la productivité était assez équitablement distribué entre
capital et travail ; les rapports d’inégalité demeurent stables durant les Trente Glorieuses. Les trois premiers
dirigeants des cinq cents plus grandes entreprises américaines gagnent environ trente-cinq fois le salaire
19
moyen de leurs employés, un chiffre stable des années 1940 aux années 1970 .

Allemagne

Japon

Italie

Suisse

À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, la Suisse étant restée neutre se retrouve avec des infrastructures
intactes. Le boom de la reconstruction profite pleinement à l’industrie. La période 1944-1961 enregistre un
faible taux d’inflation (1,35 % en moyenne). Dès 1961, des signes de surchauffe se font sentir, la croissance
cette année-là atteint 8,35 %. Les années suivantes, l’inflation augmente fortement, la balance des
transactions courantes devient déficitaire et le PIB continue d’augmenter à un rythme soutenu (5 %). Pour
20
endiguer le problème, le gouvernement émet deux arrêtés fédéraux urgents pour combattre l’inflation .
Bien que la croissance diminue, l’inflation persiste jusqu’en 1968. Dès 1970 et jusqu’à 1973 (→ Choc
pétrolier), la Suisse subit à nouveau une forte période de surchauffe avec des taux d’inflation élevés et un
nombre de chômeurs n’avoisinant que 100 personnes. Les trente glorieuses en Suisse finiront d’une
manière abrupte avec une baisse de 7,5 % de l’activité économique. Elle évitera la stagflation et le
chômage : plus de 300 000 immigrés perdent leur emploi et sont contraints de quitter la Suisse. Entre 1944
21, 12, 22, 11, 23
et 1973, le PIB par habitant a plus que triplé .

Transformations engendrées et leurs limites

Évolution de la production et de la structure la population active


24
En 1946, 37 % de la population française travaillait dans l'agriculture et en 1975 ce n'était plus que 10 %.
Loin de diminuer pendant ce temps, la production alimentaire a augmenté ; elle est passée, dans le budget
du Français moyen, de 44,2 % à 25,9 %, alors que la consommation passait du pain et de produits à base de
25
céréales à davantage de viande, volailles et poissons, de fruits et légumes frais… Le prix du pain est
passé de 0,68 salaire horaire le kilo en 1949 (pour acheter un kilo de pain, le salarié au salaire minimum
devait travailler 40 minutes) à 0, 28 (soit 17 minutes) : le prix a été divisé par plus de 2,4 : pour produire ou
acheter 1 kg de pain, il fallait plus de moitié moins de travail. Ce chiffre qui rejoint celui des prix de la
plupart des produits agricoles, indique les progrès techniques considérables réalisés ; il explique à la fois la
hausse du niveau de vie de Français et la migration des agriculteurs vers les villes et l'industrie. Même si le
même progrès technique ne s'appliquait pas à tous les produits agricoles avec la même force, il s'appliquait
dans tout le secteur primaire. Alors, certaines exploitations agricoles sont restées rentables parce qu'elles
utilisaient des machines agricoles qui ont été inventées au même moment, et de nouvelles méthodes,
engrais, remembrement… Les autres ont cessé d'être rentables et les paysans ont dû quitter la terre.

Les techniques de production industrielle ont également évolué rapidement. La production a augmenté. La
population active dans le secondaire a proportionnellement commencé par augmenter, mais surtout la
production industrielle s'est multipliée (automobiles, appareils ménagers, machines agricoles, avions…).
Dans le même temps , les hommes sont devenus de plus en plus capables de produire plus en utilisant
moins de travail humain. Ainsi, la proportion de personnes employées dans l'industrie en France n'a pas
beaucoup augmenté : de 33,1 % à 38,5 % entre 1949 et 1974.

Par contre, dans les services peu de progrès technique est possible : la population active dans le tertiaire est
passée de 37,3 % en 1949 à 50,9 %, en 1974. Il faut toujours autant de temps pour couper les cheveux d'un
homme ou apprendre à lire à un enfant, réaliser le scénario d'un film ou servir à table… Il y a une saturation
des besoins des consommateurs en ce qui concerne l'alimentation et les produits industriels (on peut avoir
envie d'une voiture, mais rarement de deux !). Par contre, en ce qui concerne les services, l'appétit de
consommation est pratiquement illimité, ce qui explique qu'il y a toujours des besoins de main d'œuvre dans
ce domaine.

Au début de la période, il s'agit essentiellement d’un phénomène de rattrapage technologique vis-à-vis des
États-Unis. De grands groupes industriels se forment [Où ?]. Ensuite la France et les autres pays se
développent par eux-mêmes.

Fin 1961 est créé le Centre national d'études spatiales (CNES). En janvier 1963 ouvre le premier
hypermarché. En 1966 sont créés les instituts universitaires de technologie (IUT). En 1969 s'élance le
premier Concorde.

L'augmentation des compétences est rendue possible. Le nombre de bacheliers français triple et passe à
26
160 000 en 1969 alors qu'il était de 50 000 en 1959 . Les études supérieures voient également un afflux.
Le nombre d'étudiants français passe, de 1961 à 1967, de 215 000 à 440 000 (…) Une partie importante de
27
ces étudiants sont les premiers, dans leur famille, à suivre des études supérieures .

Progrès économique

Le progrès technique a généré une augmentation de la production, et donc de la richesse. L'augmentation


des salaires se constate pour toutes les professions, de 1960 à 1970 : Les revenus ouvriers progressent de
120 % ; ceux des employés et cadres supérieurs de 122 % ; ceux des fonctionnaires de 106 % ; ceux des
techniciens et agents de maîtrise de 110 %, soit beaucoup plus rapidement que l'inflation.

Le travail des femmes participe au progrès économique. Le nombre de femmes actives est presque le même
de 1948 à 1975 (7,7 millions), mais en 1946, la moitié sont dans l'agriculture, alors qu'en 1975, 5,5 millions
28
sont dans le tertiaire [réf. incomplète].

En France, la part des dépenses alimentaires passe de 44 % du budget en 1949 à 38 % en 1958 à 25 % en


1975 (La France de mai 1958 à mai 1981, Matthias Bernard, p. 86). L'alimentation des Français peut
devenir plus riche et plus variée.

Mutations et progrès sociaux


Les ménages accèdent à un revenu fixe ou revenu fiable dans une période de plein emploi : ils peuvent
donc épargner et s'équiper. L'augmentation énorme de la production engendre l'apparition de la société de
consommation de masse. On observe des bouleversements sociaux majeurs. D'abord, grâce au progrès
technique, la production agricole s'améliore rapidement ; 10 travailleurs nourrissaient seulement
29
55 personnes en 1946, mais elles en nourrissaient 260 en 1975 [réf. incomplète] ; alors, de nombreux
agriculteurs peuvent travailler dans l'industrie, puis dans les services. L'électroménager est synonyme de
gain de temps et la période des Trente Glorieuses permet l'émancipation progressive de la femme qui
accède à un emploi autonome, ce qui engendre l'augmentation du revenu des ménages. L'accès des femmes
au travail signifie un bon nombre de droits qui vont de pair comme, en France, le droit des femmes de
posséder un chéquier et d'avoir un compte en banque (1965). Les progrès techniques dans l'industrie
libèrent à leur tour des bras pour le développement des services. Aussi, les secteurs secondaire et tertiaire de
l'économie se développent tandis que le secteur primaire occupe de moins en moins de travailleurs, d'où
l'exode rural. Les catégories socio-professionnelles connaissent toutes des changements.

Le temps de travail diminue, puisqu'il est possible de produire davantage en travaillant moins longtemps.
En 1946, on travaillait en moyenne 8,8 heures par jour, un peu plus de 5 jours par semaine, 50 semaines par
an, soit 2 100 heures par an. En 1975, ce sont 8,4 heures par jour, 5 jours par semaine, 48 semaines par an,
soit 1 850 heures par an. Le nombre d'heures de travail par vie a significativement diminué. Les hommes
travaillaient dès la fin de leur scolarité :14 ans et demi en 1946, 18 ans en 1975. Les âges médians de fin
d'activité sont passés de 68 ans et demi à 62 ans et demi.

Le temps des loisirs entre dans la logique de la société de consommation ; par exemple, le taux
d'équipement en télévision passe de 5 % des ménages en 1958 à 62 % en 1968, date à laquelle en moyenne
chaque téléspectateurs la regarde deux heures par jour.

Exode rural des paysans

Jusqu’en 1975, l’agriculture opère une révolution silencieuse. L'agriculture représente 36 % de l'emploi
30
total en France en 1946, 31 % en 1955 contre 18 % en 1970 et 9 % en 1975 . La modernisation de
l’agriculture la (mécanisation, les remembrement, apparition des engrais chimiques, sélection des plantes et
des races d'animaux, etc.) provoquent une augmentation des rendements et des changements importants. La
concurrence, attisée par la surproduction mondiale, conduit les exploitations les moins rentables à la
fermeture. Les États-Unis et les pays neutres (Australie, Argentine, etc.) avaient augmenté leurs productions
pour contrebalancer la chute de production des pays d'Europe. Lorsque ceux-ci retrouvent leurs niveaux de
production d'avant-guerre, il y a surproduction.

Les paysans les plus formés se transforment en véritables chefs d'entreprise ; ils sont souvent contraints de
s'endetter pour agrandir et mécaniser leurs exploitations. La plus grande partie des autres quittent le monde
rural (la « dépopulation des campagnes »), le plus souvent péniblement, pour travailler en ville, dans
l'industrie ou les services ; ils ne pourraient pas continuer à vivre dans leurs terres trop petites et
relativement peu productives par rapport à celles qui se sont équipées..

Évolution de la production et ses causes

La productivité du travail sur cette longue période augmente fortement (notamment en France où la
productivité horaire est la plus élevée au monde) :

dans l’agriculture, au début des Trente Glorieuses, la plus grande partie du travail est
effectuée à la main ou avec l’aide de quelques animaux (chevaux et bœufs). Les moutons,
chèvres, poules… vivent en plein air et traversent les villages. On commence tout juste à
utiliser de grosses machines batteuses : une par village qui était « servie » par tous les
villageois et circulait de ferme en ferme. Commencent aussi les moissonneuses ; de rares
tracteurs… En fin de période, ce sont les tracteurs, les moissonneuses-lieuses, voire le
tout début des moissonneuses-batteuses. Les labours peuvent être effectués de plus en
plus profondément, les engrais se développent : le rendement augmente, en même temps
que certaines terres, trop peu productrices, trop isolées ou trop pentues, sont
abandonnées. Les agriculteurs restent moins nombreux et plus productifs ;
l’organisation du travail évolue. Dans l’industrie, la méthode de Ford avec la division du
travail prédomine d’abord. Le travail à la chaîne, déjà présent, se généralise en Europe au
début des années 1950 ; des milliers d’ouvriers manœuvres effectuent neuf heures par
jour le même geste, mais la production augmente ! Cependant, la mécanisation augmente
encore ; les chaînes sont de plus en plus formées avec des machines qui remplacent les
gestes répétitifs. Le nombre des ouvriers spécialisés augmente, remplaçant les ouvriers
manœuvres. Et même le travail industriel tend à être de plus en plus automatique ; les
ouvriers et les ingénieurs n’ont plus qu’un travail de surveillance. Les gestes répétitifs sont
mécanisés.

Dans un second temps, les efforts des organisateurs et gestionnaires se portent vers l'allongement de la
durée d'utilisation des équipements, et l'amélioration des processus industriels et des processus d'affaires.

En conséquence, après la diminution des effectifs dans l’agriculture, on voit celle des employés dans
l’industrie. Seul le secteur « tertiaire », les services, fait l’objet de peu de possibilités de progrès technique :
la population active devient de plus en plus tertiaire.

Critiques des Trente Glorieuses


Sur le plan économique, en 1972, le premier rapport du Club de Rome, Les Limites à la croissance, critique
la volonté d'une croissance économique perpétuelle puisque celle-ci ne saurait être illimitée dans un monde
qui n'est pas infini.

Sur le plan social, on assiste à un affaiblissement de la solidarité familiale, du lien social.

Le monde ouvrier voit son sort s’améliorer. La condition ouvrière demeure toutefois marquée par la
31
pénibilité du travail et l’infériorité sociale .

Sur le plan culturel, Les Choses de Georges Perec (1965), La Grande Bouffe de Marco Ferreri (1973) sont
des critiques de la société de consommation. Le situationnisme est quant à lui une critique de la « Société
du spectacle ».

En 2013, certains historiens (Pessis, Bonneuil & Topçu, cf. infra) proposent une lecture rétrospective très
critique des Trente Glorieuses, mettant en évidence les oppositions qu'avait pu rencontrer la course à
l'investissement et à la consommation.

Il n'en reste pas moins vrai que tous les économistes se réfèrent à cette période. S'ils regrettent les
conséquences négatives, ils reconnaissent que s'est produit là un tournant important du progrès
économique. Toute époque de la vie de l'humanité laisse des traces positives et des traces négatives.

Notes et références
1. Jean Fourastié, Les Trente Glorieuses ou la révolution invisible de 1946 à 1975, 1979.
2. « Madère et Cessac, premier chapitre du livre, Les Trente Glorieuses » (https://www.fourastie
-sauvy.org/reference/textesjean/tradition/11-30glorieuses).
3. Pascal Ory, « Les Trente Glorieuses », Les noms d'époque. De "Restauration" à "années de
plomb", dir. Dominique Kalifa,‎2020, p. 320-336
4. « Politiques familiales : la fin des "trente piteuses" » (http://www.injep.fr/article/politiques-fami
liales-la-fin-des-trente-piteuses-777.html), sur Injep, janvier 2008.
5. « Après les trente glorieuses et les trente piteuses, les trente frileuses ? » (https://www.lemon
de.fr/idees/article/2010/11/30/apres-les-trente-glorieuses-et-les-trente-piteuses-les-trente-frile
uses_1446885_3232.html), sur Le Monde, 30 novembre 2010.
6. Jacques Marseille, La guerre des deux France, Plon, 2004.
7. Xavier Vigna, « À la recherche du populaire », Review Essays,‎2018 (lire en ligne (http://jour
nals.openedition.org/lectures/27575)).
8. Benoit Pellistrandi : Histoire de l'Espagne, des guerres napoléoniennes à nos jours, Perrin,
2013.
9. Denis Woronoff, Histoire de l'industrie en France, 1994.
10. L'Économie mondiale, une perspective millénaire, 2001.
11. Bernard Degen, « Chômage (https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/013924/) » dans le Dictionnaire
historique de la Suisse en ligne, version du 29 août 2005.
12. [1] (http://www.fgn.unisg.ch/eurmacro/macrodata/datamtrx.html)
13. Jean-Pierre Rioux, La France de la Quatrième République, Le Seuil, Tome 1, p. 120.
14. Voir Milton Friedman, Alain Minc, David Thesmar et Augustin Landier.
15. David Thesmar & Augustin Landier, Le Grand Méchant Marché, p. 124-129.
16. Cf. Joseph E. Stiglitz, Jared Diamond et Paul Claval
17. Cf. Karl Marx, Friedrich Engels, Bernard Pudal et Daniel Gluckstein
18. Jean Fourastié : « Les Trente Glorieuses ou la révolution invisible de 1946 à 1975 », 1979 et
« Le grand Espoir du xxe siècle », 1949
19. Hervé Kempf, « Comment les riches détruisent le monde », Le Monde diplomatique,‎
1er juin 2008 (lire en ligne (https://www.monde-diplomatique.fr/mav/99/KEMPF/16157),
consulté le 30 août 2018).
20. Arrêtés fédéraux urgents destinés à combattre le renchérissement par des mesures
concernant, d'une part, le marché de l'argent et des capitaux et celui du crédit (arrêté sur le
crédit; RO 1964, 213) et, d'autre part, la construction (arrêté sur la construction; R0 1964,
209). Message du Conseil fédéral du 24 janvier 1964 (FF 1964, I, 181). Les arrêtés entrent
en vigueur le 17 mars 1964. (source: snb.ch: Chronique monétaire 1848-2019 (https://www.s
nb.ch/fr/iabout/snb/hist/id/hist_wpc#t10)
21. Non trouvé le 10 février 2023 (http://archives.tsr.ch/dossier-economie/economie-surchauffe),
.tsr.ch
22. Non trouvé le 10 février 2023 (http://www.seco.admin.ch/themen/00374/00456/00458/index.h
tml?lang=fr), admin.ch
23. « Droits politiques » (http://www.admin.ch/ch/f/pore/vr/vor_2_2_6_5_02.html), sur admin.ch
(consulté le 20 septembre 2020).
24. Ce paragraphe est inspiré des travaux de Jean Fourastié, Machinisme et Bien Être, Le grand
Espoir du xxe siècle, Les trente glorieuses.
25. « on peut trouver sur ce site l'évolution des prix d'environ 1 400 produits de 1870 à nos
jours » (https://stats.fourastie-sauvy.org/index.php?cmd=recherche).
26. La France de mai 1958 à mai 1981, Matthias Bernard, p. 50.
27. Matthias Bernard, La France de mai 1958 à mai 1981, p. 107.
28. Les Trente Glorieuses [Par qui ?], p. 89).
29. Les Trente Glorieuses [Par qui ?], p. 49).
30. Non trouvé le 10 février 2023 (http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/AGRIFRA07c-2.pdf),
agriculture.gouv.fr
31. Michel Pigenet Les mutations de la classe ouvrière in Sciences Humaines (https://www.scie
nceshumaines.com/les-mutations-de-la-classe-ouvriere_fr_25473.html)

Voir aussi
Il existe une catégorie consacrée à ce
Articles connexes sujet : Trente Glorieuses.

Histoire économique de la France


Prêt-à-porter
Effets des croissances démographique et économique sur l'environnement
Société de masse
Société industrielle
Société post-industrielle

Bibliographie
Jean Fourastié, Les Trente Glorieuses, ou la révolution invisible de 1946 à 1975, Paris,
Fayard, 1979, 300 p. (rééd. Hachette Pluriel no 8363)
Jean-Charles Asselain, Histoire économique de la France du xviiie siècle à nos jours (2
volumes), Seuil, coll. Points Histoire, 1984
Céline Pessis, Sezin Topçu et Christophe Bonneuil (sous la direction de), Une autre
histoire des «Trente Glorieuses». Modernisation, contestations et pollutions dans la
France d’après-guerre, La Découverte, 309 pages, 2013
Pascal Ory, « Les Trente Glorieuses », dans Dominique Kalifa (dir.), Les Noms d'époques :
De Restauration à Années de plomb, Paris, Gallimard, Bibliothèque des histoires, 2020,
p. 321-336.
Dominique Lejeune, La France des Trente Glorieuses, 1945-1974, Armand Colin, 2015,
collection « Cursus », 192 p.

Liens externes

Conférence cultureGnum de R. Boulat sur Les Trente Glorieuses (Canal-U (https://www.ca


nal-u.tv/video/culture_g_num/les_30_glorieuses_1945_1975.39607)).

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