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5.1 Accouchement Normal - Guides Médicaux MSF
5.1 Accouchement Normal - Guides Médicaux MSF
1 Accouchement normal
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Sommaire
5.1.1 Recommandations générales
Contractions utérines
Progression du fœtus
Anticiper pour chaque naissance la possibilité d’un recours à la réanimation. Le matériel nécessaire
doit être à portée de main et prêt à fonctionner.
Des contractions répétées sans modification du col utérin ne doivent pas être considérées comme un
début de travail. Lorsque les contractions répétées sont inefficaces (absence de modification du col),
irrégulières, s'arrêtant spontanément pour éventuellement reprendre ensuite, il s'agit d'un faux début
de travail. Dans ce cas, il ne faut pas rompre les membranes ni administrer d'oxytocine.
De même, un col ouvert sans contraction ou avec peu de contractions ne doit pas être considéré
comme un début de travail. Cette situation se rencontre en particulier chez les multipares qui peuvent
avoir un col ouvert (jusqu'à 5 cm) à terme alors que le travail n'a pas commencé.
En cas de doute, dans les deux situations, réexaminer 4 heures plus tard. Si le col est inchangé, le
travail n'a pas encore démarré et la femme n'a pas besoin d'être admise en salle d'accouchement.
Figure 5.1 - Courbe de dilatation chez la primipare (chez la multipare, la courbe se situe plus à
gauche)
Contractions utérines
Augmentation progressive de la force et de la fréquence des contractions : parfois espacées de 30
minutes en début de travail ; rapprochées (toutes les 2 à 3 minutes) en fin de travail.
Une contraction peut durer jusqu’à une minute.
L'utérus doit bien se relâcher dans l'intervalle des contractions.
Observer la forme de l’utérus pour repérer un anneau de Bandl (Chapitre 3, Section 3.3.2).
Si les anomalies du rythme cardiaque fœtal persistent ou que le liquide amniotique devient méconial,
la naissance doit être rapide. Si la dilatation est complète avec une tête engagée, réaliser une
extraction instrumentale (ventouse ou forceps selon la compétence et l’expérience de l’opérateur) ;
sinon envisager une césarienne.
Progression du fœtus
Evaluer la descente fœtale par la palpation abdominale (partie de la tête fœtale perçue au-dessus
de la symphyse pubienne) avant de réaliser le toucher vaginal.
Lors de chaque toucher vaginal, outre la dilatation, vérifier également la présentation, la position et
le degré de descente fœtale.
Recherche des signes d'engagement :
Lors du toucher vaginal, la présentation fœtale empêche les doigts d'atteindre la concavité du sacrum
(Figures 5.3a et 5.3b). La présence d'une bosse séro-sanguine (infiltration bénigne de la tête fœtale)
est une source d'erreur : faux diagnostic d'engagement.
La distance entre le moignon de l'épaule du fœtus et le bord supérieur de la symphyse est inférieure à
2 travers de doigts (Figures 5.3c et 5.3d).
Figures 5.3 - Diagnostic d'engagement
Utiliser les points de repère du crâne pour déterminer la position de la tête dans le bassin
maternel. Il est plus facile de déterminer la position de la tête quand les membranes sont rompues
et que la dilatation est supérieure à 5 cm. Lorsque la tête est bien fléchie, la grande fontanelle
(losangique) n'est pas perçue, seule la suture médiane et la petite fontanelle (triangulaire) le sont.
La petite fontanelle est le repère de l'occiput fœtal et permet de donner la position du fœtus. Dans
la majorité des cas, après l'engagement, la rotation intra-pelvienne de la tête amène l'occiput du
fœtus sous la symphyse pubienne maternelle avec la petite fontanelle en situation médiane
antérieure.
Cette phase est souvent rapide chez la multipare, plus longue chez la primipare, elle ne doit
cependant pas excéder 2 heures chez la multipare et 3 heures chez la primipare.
S'il existe une position traditionnelle d'accouchement et que l'examen n'a révélé aucun risque
particulier pour la mère et l'enfant, il est tout à fait possible d'assister une expulsion chez une femme
en décubitus dorsal, latéral gauche, accroupie ou à 4 pattes (Figures 5.4).
Figures 5.4 - Positions d'expulsion
Durant cette période finale active pour l'accoucheur, il faut que la femme cesse tout effort expulsif
: respiration profonde. Une main freine la déflexion de la tête et imprime des petits mouvements
latéraux pour que les bosses pariétales se dégagent peu à peu, tandis que (si nécessaire, ce n'est
pas systématique) l’autre main fait remonter le menton (Figure 5.7).
Figure 5.7 - Abaissement du périnée postérieur sous le menton
La tête, une fois dégagée, amorce une rotation spontanée d'au moins 90°. L'accoucheur aide ce
mouvement en saisissant la tête à 2 mains. Il effectue une traction douce vers le bas pour amener
l'épaule antérieure sous la symphyse puis la dégager puis une traction souple vers le haut pour
permettre le dégagement de l'épaule postérieure (Figures 5.9).
Le dégagement de l'épaule postérieure doit être bien contrôlé pour limiter le risque de déchirure
périnéale.
Figures 5.9 - Dégagement des épaules
Placer l'enfant sur le ventre de sa mère. Pour les soins du nouveau-né, se référer au Chapitre 10,
Section 10.1.
Références
1. Organisation mondiale de la Santé. Recommandations de l’OMS sur les soins intrapartum pour une expérience
positive de l’accouchement, Genève, 2018.
http://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/272434/WHO-RHR-18.12-fre.pdf?ua=1 [consulté le 11 juin 2018]