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Exposé Bassins et Provinces : Bassin Océanique

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION..................................................................................................................................2
I. GENERALITES.......................................................................................................................2
1.1. Définition...........................................................................................................................2
1.2. Méthodes d’investigation des bassins océaniques...........................................................2
II. MECANISME DE FORMATION ET EVOLUTION DES BASSINS OCEANIQUES..3
2.1. Stade initial ou stade de rifting intracontinental............................................................3
2.2. Stade juvénile ou stade océan étroit................................................................................3
2.3. Stade mature ou océan large............................................................................................3
2.4. Stade déclin.......................................................................................................................4
2.5. Stade terminal...................................................................................................................4
2.6. Stade final..........................................................................................................................4
III. STRUCTURE DES FONDS OCEANIQUES.....................................................................4
3.1. Marges continentales........................................................................................................4
3.2. Fosses océaniques..............................................................................................................5
3.3. Plaines abyssales...............................................................................................................6
3.4. Iles et guyots......................................................................................................................7
3.5. rides océaniques................................................................................................................8
IV. CARACTERISTIQUES DES BASSINS OCEANIQUES.................................................9
V. INTERET DES BASSINS OCEANIQUES...........................................................................10
VI. EXEMPLE DE BASSIN OCEANIQUE : le bassin sédimentaire ivoirien.....................11
CONCLUSION....................................................................................................................................15

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Exposé Bassins et Provinces : Bassin Océanique

INTRODUCTION
Une des raisons d’étudier les bassins océaniques est qu’ils représentent 70% de la surface du
globe. Soit 360.000.000km2 environ.

Il est resté méconnu jusqu’à récemment vu l’absence d’observation directe. Le


développement de l’étude des bassins océaniques a été possible à la suite des progrès
techniques dans les méthodes d’investigation dans les années 30-40. Actuellement, on dispose
d’une bonne connaissance de la morphologie, de la structure, de la nature des fonds
océaniques mais aussi de leur évolution.

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I. GENERALITES
1.1. Définition

Un bassin océanique est un terme générique qui désigne des vastes dépressions sous-marines
situées à environ 5000 m de profondeur, pas nécessairement fermées sur tous leurs côtés. Il se
situe au-delà de la plaine et du talus continental et regroupent des plaines abyssales
successives. Ces dernières pouvant être délimitées par les fosses océaniques ou au contraire
par une dorsale océanique. (Voir figure 1)

Les bassins océaniques représentent environ 71% de la surface terrestre. Ces bassins
accumulent de nombreux dépôts, qui au fil du temps et des évènements, se transforment en
roches. Le bassin océanique correspond à tout bassin développé au toit d’une croûte
océanique.

1.2. Méthodes d’investigation des bassins océaniques

Les fonds océaniques sont maintenant bien connus grâce aux travaux systématiques entrepris
par les grands instituts océanographiques et aux progrès des techniques de prélèvement et
d'observation. Les méthodes d’investigation principales sont les sondages acoustiques, la
sismique réflexion et l’imagerie satellitaire radar. Ces méthodes ont permis d’obtenir une
image de la topographie du fond des océans. Trois grandes régions morphologiques sont
distinguées, les marges, les bassins et les dorsales.

II. MECANISME DE FORMATION ET EVOLUTION DES BASSINS


OCEANIQUES

La formation et l’évolution des bassins océaniques dont le moteur est la subsidence thermique
ou tectonique, sont décrits par le cycle de Wilson qui correspond au cycle d’ouverture et de
fermeture d’un bassin océanique.
Le cycle de Wilson se résume aux étapes suivantes : (Voir figure 2)
- stade initial : distension ou formation d’un rift intracontinental ;
- stade juvénile : formation d’un océan étroit ;
- stade mature : formation d’un océan large ;
- stade déclin: subduction ;
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- stade terminal : fermeture du bassin océanique ;


- stade final : collision de deux masses continentales.

2.1. Stade initial ou stade de rifting intracontinental

Ce stade commence par l’existence d’une anomalie positive créant deux cellules de
convection divergentes. Ce processus va provoquer un bombement suivi d’un amincissement
puis de la fracturation de la lithosphère entrainant la formation d’un rift caractérisé par un
volcanisme basaltique. Exemple : le rift est-africain

2.2. Stade juvénile ou stade océan étroit

Les contraintes distensives continuant, le rift s’élargit et s’approfondi entrainant la séparation


du continent en deux masses indépendantes. Le volcanisme basaltique entraine la formation
d’une croute océanique basaltique. Le rift est envahi par les eaux et forme une mer. Exemple :
la mer rouge

Ce stade est caractérisé par des dépôts noirs riches en matières organiques préservées par la
faible oxygénation du milieu.

2.3. Stade mature ou océan large

Ce stade est caractérisé par le développement d’un large bassin océanique. Exemple : océan
atlantique.

Au cours de cette phase, il y a une forte oxydation de la matière organique favorisant la


formation des hydrocarbures.

2.4. Stade déclin

A ce stade les contraintes deviennent compressives, on a une accumulation des sédiments aux
marges et un vieillissement de la croûte entrainant une instabilité. Exemple : est-pacifique.

2.5. Stade terminal

Fermeture du bassin océanique dû à la subduction. Exemple : mer méditerranée.

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2.6. Stade final

La résorption de la lithosphère océanique se faisant par subduction, les deux masses


continentales vont se percuter. Cette collision est suivie de la fusion de la croûte océanique et
de la suturation des masses continentales. On a formation d’une chaîne de montagne.
Exemple : l’Himalaya

III. STRUCTURE DES FONDS OCEANIQUES

Les fonds océaniques comportent 5 principales structures morphologiques: (figure 3)


- les marges continentales ;
- les fosses océaniques ;
- les plaines abyssales ;
- les îles et guyots ;
- les rides océaniques.

3.1. Marges continentales

Les marges continentales sont couvertes par les océans mais ne font pas partie de la croûte
océanique. Leur composition est celle de la croûte continentale, recouverte de sédiments
détritiques. Les marges continentales sont elles-mêmes divisées en 3 parties : la plateforme
continentale (shelf), le talus (slope) et le glacis (rise).
 La plateforme continentale est généralement limitée aux 200 premiers mètres de
profondeur, elle s’étend sur 200 à 1500 km et présente des pentes faibles de l’ordre de
1/1000ième. Il s’agit de la partie submergée des continents, domaine de transition
entre le continent et l’océan. La plateforme recouvre 18% de la surface terrestre. Sa
largeur fluctue dans le temps, plus large lors des périodes d’intense expansion
océanique. Elle se caractérise par un relief peu accentué dont la topographie est
influencée par les variations du niveau marin. (figure 4)
 Le talus s’étend jusqu’à 2000-3000 m de profondeur sur une largeur de 20 à 40 km. Il
se caractérise par une pente forte (1/20 – 1/30ième). Il reflète les différences de
densité et de composition entre la croûte continentale et la croûte océanique. Des
canyons sous-marins sont fréquents au niveau du talus continental, ils recoupent la

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marge continentale et s’étendent jusqu’aux plaines abyssales. Ils constituent le


prolongement des fleuves sous le niveau de la mer. Il s’agit de zones privilégiées de
transport en masse de matériel continental. (figure 5)

 Le glacis constitue une zone de transition vers les plaines abyssales. Il se caractérise
par des pentes plus faibles (1/100 – 1/200ième) et est recouvert par des sédiments
continentaux. (figure 6)
On distingue deux types de marges, les marges passives (figure 7) et les marges actives.
Les marges passives sont larges, non soumises à des forces de compression et donc
caractérisées par l’absence d’activité sismique.
Les marges actives subissent quant à elles des déformations suite à la convergence entre
deux plaques océanique et continentale. La plaque océanique descend sous la plaque
continentale moins dense et il y a formation d’une fosse.

3.2. Fosses océaniques

Diverses fosses découpent les fonds océaniques. Ce sont les rifts médio-océaniques,
(dépressions) qui crèvent en leur axe, les dorsales. Et perpendiculaires au rift, les failles
transformantes, entre deux zones de coulissage. Cependant il existe des fosses dites fosses de
subduction. Elles se situent à l'endroit où la croûte océanique entre en subduction, entraînée
par son propre poids et par la convection du manteau. En effet en s'éloignant du rift où elle est
née, la croûte océanique (la lithosphère) vieillit en se solidifiant, et acquiert peu à peu une
densité supérieure à celle de la couche qui la supporte (l'asthénosphère), (voir figures 5).Cet
enfouissement se produit le long des continents ou d'arcs insulaires, la plaque océanique
venant s'enfoncer sous la plaque continentale. On constate deux versants très distincts pour
ces fosses : coté terre, une pente plutôt escarpée, souvent en escalier, coté océan, une pente
souvent plus régulière et plus faible (celle du plan de subduction).

 Caractéristiques de ces fosses

Le fond de ces fosses est recouvert de sédiments. Ceux-ci sont entraînés par le mouvement de
la croûte océanique. Les sédiments qui échappent à l'enfouissement, s'empilent sous la forme
d'un amas d'écailles sédimentaires, le prisme d'accrétion (figure 8).
Les sédiments entraînés subissent des surpressions énormes : les fluides en sont chassés, et

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cheminant le long des failles, ils remontent en se chargeant de méthane et de sels minéraux
(abondants dans les sédiments des fosses). Ils suintent au fond des fosses par des sources, qui
exactement comme dans le cas des rifts, sont à l'origine d'une intense activité biologique et
donnent naissance à une vie qui ne doit rien au soleil.
Toutes les fosses sont le siège d'une importante sismicité. Mais dans le cas des fosses de
subduction, les foyers sismiques se répartissent jusqu'à 700 kilomètres de profondeur, dans le
plan de subduction (une couche d'une quinzaine de kilomètres d'épaisseur) qui plonge sous le
continent ou l'arc insulaire. Les lieux au dessus étant fortement habités, on devine
l'importance que les géologues accordent à l'étude de ces fosses. La prévision des séismes
constitue en effet un enjeu considérable. Or on estime que 70 % des séismes dans le monde
prennent leur origine dans les fosses océaniques. (Figure 9)

3.3. Plaines abyssales

Les plaines abyssales constituent de larges surfaces très peu accidentées (pente <
1/1000ième), présentes à des profondeurs comprises entre 3000 et 6000 m. Leur topographie a
été découverte en 1947 et cartographiée avec une précision de 2 m. Elles comportent quelques
petits reliefs appelés abyssal hills de 75 à 900 m au-dessus du plancher océanique.
La plaine abyssale s'étend sur environ 307 millions de km², au-delà du plateau continental
dont la profondeur est inférieure à 200 mètres. Elle est reliée à ce dernier par le talus
continental, terrain dont la pente est accentuée et est souvent bornée par une dorsale
océanique et localement par des fosses océaniques encore plus profondes.
Le plancher de la plaine abyssale est constitué de croûte océanique créée au niveau des
dorsales océaniques, plus précisément grâce au rift (qui est une déchirure de la croute terrestre
matérialisée par un fossé d'effondrement parcourue par de nombreuses fissures éruptives qui
sont couramment des failles normales) car le rift se forme après étirement de l'écorce terrestre.
La théorie de la tectonique des plaques explique que ce plancher s'éloigne progressivement de
la dorsale sous l'activité géologique (poussée du magma).
La plaine abyssale est recouverte de sédiments qui ont deux origines :

 Les sédiments d’origine continentale provenant depuis la côte et résultant de l'érosion


des continents. Ces sédiments ont tendance à s'accumuler au pied du talus continental
formant le glacis continental.

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 des sédiments organiques d'origine océanique formés par les squelettes de planctons et
d'autres débris venus de la surface de l'océan.

La couche de sédiments est plus importante au pied du talus continental et la sédimentation


d'origine océanique est très faible (de l'ordre de 1 cm tous les 1000 ans). La partie de la plaine
abyssale proche de la dorsale océanique est la plus pauvre en sédiment car elle est de
formation récente. La plaine abyssale est un lieu qui a été pensé pendant longtemps comme
peu propice à la vie marine, contrairement à la marge continentale et à certaines parties des
dorsales océaniques. Les seules sources de nourriture pour des organismes « classiques »
seraient les débris en provenance de la surface. La température est proche de 0 ou négative ;
les pressions sont très fortes et la photosynthèse, en l'absence de lumière, ne peut pas se
réaliser. Pourtant, c'est dans ce milieu que certains scientifiques placent le début de la vie telle
que nous la connaissons, et le nombre d'espèces à y découvrir est actuellement évalué entre 10
et 30 millions contre les 1,4 million considérés pour le reste de la Terre, que ce soit d'un point
de vue terrestre ou marin (basses profondeurs). On peut actuellement dire que les abysses sont
le plus gros réservoir de vie de la Terre. (Voir Figure 10)

3.4. Iles et guyots

Les îles et guyots correspondent à des édifices volcaniques émergés (îles) ou submergés
(Guyots ou seamounts). Ces édifices de 100 km de large et parfois 1000m de haut
apparaissent groupés ou alignés. Les guyots représentent un type de seamounts (montagnes
des mers) caractérisés par une surface aplatie et non conique. Les chaînes d’îles et de
seamounts seraient formées à l’aplomb d’un point chaud où remonte une colonne ascendante
de magma. Ce point serait fixe. Avec le déplacement des plaques lithosphériques, le volcan ne
serait plus alimenté et un nouvel édifice se développerait à l’aplomb du point chaud. L’origine
des guyots est controversée, ils seraient formés suite à l’érosion par les vagues des îles
volcaniques (On considère généralement que ces reliefs ont été formés par érosion à l'air libre
de leur sommet, puis se sont progressivement enfoncés lors de leur transport par la croûte
océanique, celle-ci s'abaissant (subsidence) à mesure qu'elle s'éloigne de la dorsale). (Voir
figure 11).

3.5. rides océaniques

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Les rides océaniques sont situées à 2000 m de profondeur en moyenne. Il s’agit du principal
trait tectonique de la terre qui serait visible de la lune sans la couche d’eau.
Les rides sont des structures assez larges (1500m), elles s’élèvent à 3000 m du fond et couvre
23% de la surface terrestre. Leur extension sur toute la surface du globe représente un
parcours de 64.000 km. Les rides présentent une forme de zigzag suite à leur fragmentation
par des failles transformantes qui décalent les différents segments. Elles sont différentes par
rapport aux chaînes de montagne continentales car elles ne sont pas déformées par des
plissements, présentent une composition homogène et une pente qui reste assez faible
(1/200ième). Leur relief est accidenté au niveau de la crête qui est occupée par une vallée axiale
ou rift (2 Km de profondeur, 30 Km de large). (Voir Figure 12)

 Morphologie et fonctionnement des rides

Les rides océaniques ou dorsales sont plus larges et de formes plus régulières que les
montagnes en milieu continental, avec une pente douce vers le bassin océanique. La figure 9
montre la courbe de gravité à proximité d’une dorsale. Il y a peu de différences de gravité au
niveau de la ride, ce qui suggère que la ride est proche de l’équilibre isostatique. Cela suppose
que la partie haute de la ride est constituée de matériel moins dense. Comme ce matériel
moins dense se déplace latéralement suite à l’expansion, la différence de gravité ne peut pas
être expliquée par une variation de composition mais à une différence de température : les
roches plus chaudes au niveau de la ride sont moins denses. Le manteau chaud se comporte
comme un fluide, il remonte au niveau de la ride puis se refroidit pour constituer la plaque
lithosphérique. Au fur et à mesure de l’expansion, la plaque continue à se refroidir par
conduction, les températures plus froides se retrouvent plus profondément et la plaque
s’épaissit. Comme la chaleur doit traverser une épaisseur importante, le gradient de
température diminue et donc le flux de chaleur diminue également. Lorsque le matériel de la
plaque se refroidit, il se contracte ce qui explique pourquoi la surface de la plaque s’abaisse
depuis la ride.
La morphologie des rides varie selon la vitesse d’expansion. Ainsi distingue t-on :

- les rides ou dorsales lentes (vitesse d’expansion de 0.5 à 4 cm/an) présentent une
vallée axiale large (par exemple la ride médio-Atlantique).

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- les rides ou dorsales dites rapides (> 5 cm/an) ne comportent pas de vallées axiales
ou sont peu marquées (Est-Pacifique). Seules les dorsales rapides sont
caractérisées par des chambres magmatiques.
Ces chambres sont mises en évidence par une atténuation locale des ondes sismiques. Elles
sont généralement larges de 4 à 5 Km (voire 10 à 15 km) et se situent à 3 km sous le plancher
océanique.
Au niveau des rides lentes, il n’y a pas de zone de faible vitesse décelable par investigation
sismique. De petits séismes sont observés jusqu’à près de 8 km de profondeur. Ces deux
observations suggèrent qu’il n’y a pas de chambre magmatique permanente sous les rides
lentes. Le magma serait injecté directement depuis le manteau. La présence d’anomalies de
gravité suggère qu’il y aurait plutôt une accumulation temporaire dans des zones peu
étendues. Au contraire, au niveau des rides rapides, un réflecteur important, proche de
l’horizontal est décelé à 1-2 Km sous la ride. Cette forte réflexion suggère la présence d’un
fluide. La présence d’un fluide et le ralentissement des vitesses de propagation des ondes
sismiques révèlent la présence d’une chambre magmatique permanente.

IV. CARACTERISTIQUES DES BASSINS OCEANIQUES

Les bassins océaniques se caractérisent par :

- Une assez bonne stabilité et sont peu déformés

L’activité volcanique et sismique y est relative et presque inexistante du faite de leur situation
sur une marge passive, dans les plaines abyssales.

- Taux de sédimentation faible : 1cm/1000ans

Les grands fonds océaniques ne reçoivent guère que des particules détritiques fines et des
squelettes de microorganismes planctoniques. Le taux de sédimentation y est très faible, de
l’ordre de 1cm pour 1000ans.

Les sédiments pélagiques forment une mince pellicule recouvrant la croûte océanique. Sur les
bordures proches du continent des bouffées de courant de turbidité arrivent sporadiquement
qui déposent des sédiments plus grossiers.

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Les particules terrigènes sont principalement des argiles d’origine continentale apportées en
suspension par les courants océaniques et des poussières transportées par les vents qui
proviennent de l’érosion continentale ou de l’activité volcanique. Dans les hautes latitudes
s’ajoutent les matériaux glaciaires apportés par les glaces flottantes et les vents.

Les éléments planctoniques sont essentiellement des débris carbonatés et siliceux. La nature
du sédiment accumulé sur le fond dépend de la nature et de l’abondance du plancton, de la
température et de la profondeur de l’eau qui agissent sur la dissolution de la calcite et de la
silice.

- Socle océanique d’âge variable

Les bassins océaniques sont caractérisés par l’âge variable de leur substratum et de
remplissage. L’âge du socle est de plus en plus élevé quand on s’éloigne du rift de la dorsale
océanique. (Voir figure 13)

V. INTERET DES BASSINS OCEANIQUES

L'offshore représente aujourd'hui le tiers de la production pétrolière mondiale, provenant pour


l'essentiel d'hydrocarbures extraits par quelques centaines de mètres de profondeur d'eau.
Mais les compagnies pétrolières ne s'en contentent plus et mettent le cap sur les grands fonds.
Les compagnies pétrolières ont besoin pour leur future demande de permis profond ou très
profond (jusqu' à 3000 m) de connaître ces informations afin de choisir des zones
potentiellement intéressantes du point de vue pétrolier. Il y a donc un important besoin de pré-
reconnaissance des bassins sédimentaires avant de lancer la coûteuse prospection pétrolière
proprement dite. Ce besoin recoupe celui des géodynamiciens et géophysiciens qui
reconstituent l'histoire des marges.

Auparavant, les zones profondes de la haute mer étaient difficiles à exploiter et comme les
ressources étaient comparativement plus abondantes dans les mers moins profondes, la pêche
hauturière ne présentait guère d'intérêt. Mais aujourd’hui le constat est tout autre, et l’on
remarque qu’une autre raison d’étude des bassins océaniques est qu’ils représentent de
potentielles sources d’approvisionnement futur de l’humanité en ressources halieutiques. En
effet la surexploitation des ressources halieutiques des bassins peu profonds a provoquée
l’épuisement de ceux-ci. Les zones de pêche se sont donc étendues aux grands fonds surtout
avec l’amélioration des technologies de pêche hauturières. Les poissons des grands fonds sont
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ceux qui vivent au-delà du plateau continental, dans les eaux plus profondes, c’est-à dire à
proximité et en dessous des talus.

VI. EXEMPLE DE BASSIN OCEANIQUE : le bassin sédimentaire ivoirien

o ORIGINE

Le bassin sédimentaire de la Côte d'Ivoire doit son origine à l'ouverture de l'Atlantique sud au
Crétacé inférieur il y a environ 106 millions d'années.

Il est traversé par deux failles majeures de direction ENE-WSW :

•La faille Nord dénommée « fracture de Saint-Paul » qui se prolonge en un accident majeur
sur le continent : « la faille des lagunes »

•Et la faille Sud appelée « fracture de la romanche » qui se prolonge au Ghana.

Le jeu de ces failles crée un ensemble de failles antithétiques de direction WNW qui divisent
le bassin en panneaux.

o CADRE STRUCTURAL

La marge ivoirienne est créée en bordure du craton Ouest africain par la séparation de
l'Afrique et de l'Amérique du Sud, à une époque tardive par rapport aux autres zones
concernées par cette séparation. Alors qu'elle est initiée dès le Jurassique moyen en atlantique
central, la séparation avec création de croûte océanique se produit du Nécomanien au
Barrémien-Aptien pour l'Atlantique Sud.

La mise en place du bassin s'est déroulée en plusieurs étapes :

•Une phase d'extension Est-Ouest qui a créé un bassin profond et l'a débité en bloc par failles
normales.

•Une phase de mouvements coulissants qui jusqu'à la limite de l'Albien-Cénomanien


(96.593m.a) se fait entre deux domaines continentaux (Afrique et Amérique su Sud), et qui à

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partir du Cénomanien a lieu entre le domaine continental Africain et le domaine océanique


entraînant ainsi la dérive continentale de l'Amérique du Sud par rapport à l'Afrique.

•La marge transformante devient totalement inactive au Santonien. Elle devient donc une
marge passive, siège d'une subsidence modérée, assez régulière, entrecoupée de réajustements
tectoniques favorisant les dépôts de biseaux sédimentaires. Elle est le siège d'une série de
transgressions et de régressions qui déposera d'importants sédiments marins du Sénonien au
Tertiaire.

•Au Miocène, a lieu un dernier soulèvement qui marque la fin de la sédimentation, purement
marine et le début de dépôts continentaux à fluvio-lacustres, appelé continental terminal sur
l'Onshore.

•Les Discordances Majeures

Le bassin sédimentaire de Côte d'Ivoire est affecté par trois discordances majeures :

•La discordance post-Albienne : régionale, elle correspond à la transition Albienne /


Cénomanienne (96.5 Ma).

•La discordance Intra Sénonienne : Régionale, son origine reste encore mal élucidée. Cette
discordance tronque par endroit les sédiments de l'Albien.

•La discordance Oligocène : Présente dans tous les bassins de l'Afrique de l'Ouest, son origine
serait due à une baisse générale du niveau de la mer.

o STRATIGRAPHIE

La stratigraphie reconnue par les forages, dans la marge d'Abidjan, va de l'Albien (106 -
100m.a) au Miocéne récent (10-6 Ma). Les sédiments d'âge Albien sont constitués de dépôts
argilo-grèseux très épais. Les sédiments d'âge Cénomanien sont constitués par des dépôts
argilo-carbonatés peu épais et de séries sableuses ou sablo-argileuse déposées dans un
environnement marin peu profond. Les dépôts post-Cénomaniens sont constitués de séries
argileuses épaisses et de dépôts sableux dans des chenaux sous-marins.

o GEOCHIMIE

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Les études géochimiques démontrent que les formations albiennes et cénomaniennes sont
matures mais que les huiles du bassin ne semblent pas avoir été générées dans
l'environnement où elles ont été piégées. La maturité et la qualité des huiles semblent
décroître d'Ouest en Est.

o RESERVOIRS DU BASSIN SEDIMENTAIRE

Les réservoirs du bassin sédimentaire sont en général gréseux à ciment argileux ou parfois
argilo-calcaire, et se localisent dans les formations allant de l'Albien au Maestrichtien. Le
bassin sédimentaire ivoirien est composé de deux (2) grandes zones :

• La zone Onshore (partie émergée)

Elle s'étire d'Est en Ouest sur 360 Km. Elle a une forme de croissant incurvé vers l'océan et
couvre une superficie de 8000 Km² ; ce qui représente 2.5% du territoire ivoirien. La faille des
lagunes subdivise l'Onshore en deux (2) parties :

◦Une partie Nord (5000 Km²) caractérisée par une sédimentation peu épaisse

◦Une partie Sud (3000 Km²) caractérisée par une sédimentation très épaisse supérieure parfois
à 5000m.

• La zone Offshore (partie immergée)

Très vaste (80 à 150 km de large), elle constitue l'essentiel du bassin sédimentaire ivoirien.
Elle s'étend d'Est en Ouest depuis la côte jusqu'à des profondeurs d'eau supérieures à 3000 m .

L'Offshore est subdivisée en deux marges :

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◦La marge de San Pedro qui s'étend de la frontière libérienne jusqu'à la ville de Grand Lahou.
Elle se caractérise par un socle peu profond et un plateau continental abrupte.

◦La marge d'Abidjan qui s'étend depuis Grand Lahou jusqu'à la frontière ghanéenne. Son
socle est plus profond, l'épaisseur des sédiments croît d'Ouest en Est (vers le bassin ghanéen).

La marge d'Abidjan est la zone des principales découvertes d'hydrocarbures en Côte d'Ivoire ;
elle renferme tous les champs pétroliers connus à ce jour.

o PERSPECTIVES

Les perspectives pour l'Offshore aujourd'hui résident dans la recherche d'hydrocarbures dans
les eaux profondes du bassin. Les récents forages nous y encouragent.

La recherche dans la marge de San Pedro est une des perspectives d'avenir pour la Côte
d'Ivoire.

CONCLUSION
En raison de l’évolution que connait le monde actuel et de sa demande en énergétique, dont
les hydrocarbures constituent une des sources les plus importantes, il faille que chaque jours
nous ayons une connaissance de nos bassins sédimentaires. De nos travaux il en ressort que
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les bassins océaniques s’entendent au-delà du talus et regroupent des plaines abyssales
successives. La formation de bassin océanique se fait en trois principales phases : phase de
distension, celle d’océan étroit et enfin la phase d’océan large. Les bassins sédimentaires sont
caractérisés par une faible sédimentation, avec un socle stable.

Du fait de leur grande profondeur et de leur faible puissance, les bassins océaniques ont été
pendant longtemps d’un faible intérêt mais de nos par les nouvelles technologies permettent
leur mise en valeur.

BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

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Figure 1 : Présentation du bassin océanique

Figure 2 : Cycle de Wilson

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Figure 3 : Carte des ensembles structuraux océaniques – Hamblin & Christiansen, 1995

plateau talus
continental
continental

Figure 4 : Plateau continental

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plateau talus
continenta
continental l

Figure 5 : Talus continental

Figure 6 : Glacis continental

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IV
Exposé Bassins et Provinces : Bassin Océanique

Figure 7: Présentation d’une marge passive

Figure 8 : Prisme d’accrétion

Figure 9 : Fosse océanique

IC3-Pétrole ESMG/INP-HB
V
Exposé Bassins et Provinces : Bassin Océanique

Plaines
abyssales

Figure 10 : Plaine abyssale

a) arc insulaire ou île b) érosion des vagues

c) Guyot

Figure 11 : Evolution des arcs insulaires aux guyots

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VI
Exposé Bassins et Provinces : Bassin Océanique

Figure 12 : Formation d’une ride

Figure 12 : Courbe de variation de gravité à proximité d’une ride

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VII

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