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Milieux Marins

Généralités
Le domaine marin est défini par opposition au domaine
continental. Il comprend les océans et mers recouvrant en grande
partie une croûte océanique (Atlantique, Méditerranée...) et les
mers épicontinentales sur croûte continentale (Mer du Nord par
exemple). Leurs traits les plus caractéristiques sont l'étendue de
leur surface et la salure de leur eau.

Le domaine marin couvre près des 3/4 de la surface du globe. Sa


salinité est assez homogène et voisine de 36 pour mille. La
distance au continent et la profondeur de l'eau permettent de
définir plusieurs zones caractérisées par leur hydrodynamisme et
leur type de sédimentation.
Caractères de l'eau de mer
Composition chimique

Aux sels dissous il faut ajouter les gaz; l'oxygène et le gaz carbonique
jouent un rôle déterminant dans l'activité biologique et le faciès des
sédiments. Dans l'Atlantique, la teneur en oxygène dissous est voisine
de 5 pour mille; sa variation est relativement faible de la surface en
profondeur, ce qui indique un brassage de l'eau par des courants
profonds (phénomène d'"up-welling" en particulier).

A l'inverse, une diminution de la teneur en profondeur témoigne de


la stratification de l'eau particulièrement fréquente dans les mers
chaudes et fermées.
La sédimentation marine comprend tous les processus conduisant à la formation
de sédiments marins
Les matériaux sédimentaires arrivent à l’océan sous forme solide ou sous forme
d’éléments chimiques dissous dans l’eau. Ces derniers sont extraits de l’eau de
mer par des organismes vivants ou au cours d'une précipitation chimique.

Selon les milieux, étagés suivant la profondeur, on trouve des associations


biologiques et des proportions de particules continentales différentes.
Température
La température de l'eau varie en surface en fonction de la latitude
et des saisons. Elle est en revanche remarquablement constante en
profondeur et voisine de 0 °C à partir de -3000 m. La température
remonte au voisinage du fond et des dorsales. La densité de l'eau
augmente quand la température s'abaisse.

Niveau de l'eau

Le niveau des océans a varié au cours des temps géologiques:


variations eustatiques. Les fluctuations sont attribuées aux variations
de vitesse de génération de la croûte océanique et au volume des
glaces polaires. Des variations du niveau marin de plus de 300 m
ont été mises en évidence à l'Oligocène. La période actuelle est une
période de remontée du niveau marin (fonte des glaces polaires) et
on estime à 2 mm/an le taux de remontée eustatique.
Hydrodynamisme

L'eau des océans est agitée par divers types de mouvements qui
sont dûs au phénomène de la marée, à l'action des vents créant
des vagues, aux différences de température et de densité.
qui déterminent les déplacements en masse des grands courants
océaniques.
-Les marées sont des variations du niveau des mers provoquées
par l'attraction de la lune et du soleil.
-Les vagues correspondent à l'oscillation de la surface de l'eau
sous l'action du vent.
- Les grands courants océaniques qui dépendent de la
conjonction de nombreux facteurs: action des vents alizés, de la
force de Coriolis et différence de température et de salinité des
masses d'eau polaires et équatoriales.
les conditions de sédimentations dans les milieux marins
- les milieux marins sont caractérisés par des conditions
hydrodynamiques particulières, ce qui influence
les conditions de la sédimentation dans ces milieux.
Les différentes zones da la sédimentation marine.

La zone néritique qui s’étend


du littoral jusqu’à une La zone pélagique qui s’étend de -
profondeur de -200 m, elle 200m jusqu’à des profondeurs qui
englobe la zone littoral et le dépassent -5000 m, cette zone
plateau continental. englobe la talus continental, la
plaine abyssale et les grands fonds
océanique. Chaque unité
sédimentaire se caractérise par sa
morphologie, son hydrodynamisme
et sa sédimentation.
la plate-forme
C'est le prolongement au large de la zone subtidale.
L'hydrodynamisme peut y être fort: oscillation sur le fond des
vagues, érosion et dépôt par les courants de marées. De plus,
pendant les tempêtes, apparaissent des courants "géostrophiques"
provoqués par le reflux en profondeur de la masse d'eau poussée
par les vents en direction des côtes;

Formation d'un courant géostrophique induit par la tempête.


(1) le vent souffle en direction de la côte; (2) il cesse et l'eau reflue en profondeur.
Selon la vitesse des courants le fond est érodé ou des sédiments s'y
déposent. Ce sont principalement des sables. Les formes principales
d'accumulation sont des rubans sableux longitudinaux, des dunes,
des mégarides ou vagues sableuses, des rides.

Action d'un courant sur le fond en fonction de sa vitesse.


la sédimentation littorale carbonatée silico-clastique
Les roches détritiques littorales sont abondantes dans les séries géologiques: de
nombreuses formations gréseuses sont d'anciens sables de plage ou de plate-
forme.
La sédimentation littorale carbonatée

Les sédiments littoraux des régions de basses latitudes sont à


dominance carbonatée. La raison en est le faible apport silico-
clastique venant du continent, dû aux conditions topographiques
et climatiques, et surtout l'intensité de la production de
carbonates d'origine biologique.
Sous ces latitudes, les organismes marins côtiers prolifèrent et
précipitent l'ion calcium prélevé de l'eau de mer sous forme de
carbonate qui s'accumule puisque moins soluble dans les eaux
chaudes. Le bilan du calcium en solution dans l'eau de mer reste
plus ou moins équilibré : les fleuves apportent des ions calcium
issus de l'altération continentale, une partie des carbonates
marins est dissoute en eau froide.
Plate-forme littorale carbonatée
La plate-forme littorale est généralement coupée par une barrière parallèle à la
côte qui isole une plate-forme interne protégée d'une plate-forme externe soumise
à l'action des vagues. Le balancement des marées détermine les zones supra-,
inter- et sub-tidales.
Les plates – formes carbonatées: les environnements de dépôt

L’action des facteurs du milieu est à l’origine de la différentiation des


environnements au sein des plates formes.
Pour les mers où la marée est sensible, on distingue sur la plate formes
interne:
 Un milieu supratidal: très épisodiquement envahi par les hautes
marées de vives eaux (sebkha, étangs côtiers)

 un milieu intertidal: correspondant à la zone de balancement des


marées. Les conditions écologiques sont extrêment difficiles (
variations de température, d’insolation, de salinité, de pH, de
chimisme des eaux).

 un milieu subtidal: la faune et la flore y sont variées. Aux faciès


carbonatés et évaporitiques peuvent s’ajouter des faciès enrichis en
silice, phosphates et oxydes de fer.
La distance de la barrière à la ligne de côte est trés variable; lorsqu'elle est
adossée au rivage, elle constitue les récifs frangeants. Les exemples actuels sont
pris dans les iles Bahamas, le Golfe du Mexique, la "Grande Barrière" australienne,
le Golfe Persique.
Le cas des atolls du Pacifique est particulier; la barrière de récif ceinture l'île et
isole une plate-forme interne annulaire; si l'île s'enfonce, ou le niveau général de
la mer monte, la barrière isole un lagon circulaire.
Facteurs du milieu
Reconstitution d'un milieu récifal au Carbonifère. (A) plate-forme interne; (B) récif
mort; (C) récif vivant; (D) pente récifale ; (SWB) limite inférieure d'action des vagues
Le Talus et le Glacis
Le talus borde l'extrémité distale de la plate-forme. Il est
généralement entaillé par des canyons sous-marins par où
transitent les matériaux qui sont épandus sur le glacis et la plaine
abyssale.
Transport des matériaux

Les matériaux proviennent de la plate-forme:


les détritiques issus du continent ou les carbonates de la production
biologique s'y accumulent tout déséquilibre déclenche un
déplacement gravitaire vers le glacis. Les mouvements gravitaires
sont de plusieurs types.
* Eboulement de blocs et panneaux (éboulis sous-marins
* Glissement en masse de sédiments en voie de lithification,
* Coulées de débris: écoulement de blocs portés par une matrice
abondante
* Courant de turbidité: nuage d'eau chargée de matériaux de la taille
des graviers, sables et argiles.
Ces déplacement de matériaux produisent une érosion plus ou moins
notable du talus.
Déplacement d'un courant de turbidité
Les matériaux transportés par courant de turbidité s'accumulent
en bas du talus pour former un éventail sous-marin nommé
encore cône bathyal ("deep sea fan"). Les courants suivent des
chenaux, les dépôts forment des lobes. Les éléments grossiers se
déposent en amont, dans la partie proximales du cône, les
particules fines en aval, dans la partie distale.
Séquence turbiditique
Les sédiments déposés par un courant de turbidité, ou turbidites, se déposent en
fonction de la diminution de vitesse de l'eau en une suite d'intervalles formant la
séquence de Bouma. A la base se trouvent les éléments grossiers (graviers,
fragments d'argile prélevés au sommet de la séquence précédente); au sommet
se décantent les particules fines.
La séquence complète comprend 5 intervalles; elle se dépose au niveau des lobes
du cônes.
Faciès turbiditiques

L'organisation de la séquence turbiditique change en fonction de sa position


dans le cône sous-marin et donc de la vitesse du courant. Dans la partie amont,
les faciès "A" sont ceux de coulées de débris, les faciès "B" trés riches en sable
ressemblent à ceux des courants de traction, les faciès "C" sont les turbidites
classiques à séquence de Bouma complète,, les faciès "D" riches en particules
fines présentent des séquences de Bouma tronquées à la base.

Répartition des faciès turbiditiques d'amont en


aval d'un cône
La plaine abyssale
Les grands fonds océaniques ne reçoivent guère que des particules détritiques
fines et des squelettes de microorganismes planctoniques. Le taux de
sédimentation y est très faible, de l'ordre de 1 cm pour 1000 ans.
Les éléments planctoniques sont essentiellement des débris carbonatés et
siliceux.

Répartition actuelle des sédiments océaniques carbonatés


Les boues calcaires

La dissolution du calcaire augmente avec la profondeur: ce


phénomène est dû à la teneur en CO2 qui est grande à basse
température et sous pression.

Au delà d'une certaine profondeur, tous les débris carbonatés sont


dissous et le sédiment ne contient pas de carbonates: cette limite
est la profondeur de compensation des carbonates ou CCD
(Carbonate Compensation Depth).

Cette limite est située vers -5000 m dans l'Atlantique. Elle est
moins profonde dans les hautes latitudes où l'eau est plus froides.
Courbes de dissolution des tests siliceux (Radiolaires) et calcaires
(Foraminifères et Coccolithes) en fonction de la profondeur.
Les conditions de la sédimentation dans le milieu marin

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