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Le rôle de l’exploitation des populations

ouvrières dans les Etats modernes:

Sommaire:
I. Introduction :
a. Contexte spatio-temporel
b. Présentation de la période et des enjeux
II. Exploitation des travailleurs :
a. Dans les États pionniers
b. Dans les pays en retard
III. Bilan de l'exploitation ouvrière :
a. Impacts positifs et négatifs
b. Protection des droits des travailleurs et développement durable
c. Le paradoxe du développement impossible des pays du Sud

En guise d’introduction, nous pouvons constater que dans le tissu


complexe des sociétés modernes, l'exploitation des populations
ouvrières occupe une place centrale et souvent controversée. Dans le
cas de cette étude de cas, nous allons nous situer dans la période
industrielle et de la globalisation, du 19e siècle jusqu'à nos jours. Le
phénomène de l'exploitation demeure un enjeu crucial dans les États
contemporains, oú, à travers les mécanismes de l'économie
mondialisée, les populations ouvrières sont inextricablement liées à
la production de biens et de services essentiels à la survie et au
fonctionnement de l’ensemble des économies du monde. Nous
pourrons donc bien parler d’un enchevêtrement, une dépendance
entre ces deux acteurs…

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Le rôle de l'exploitation des travailleurs dans les États modernes
réside dans sa capacité à alimenter les moteurs économiques, à
façonner les structures sociales et à influencer les dynamiques
politiques. En tant que force motrice de la production industrielle et
des services, les travailleurs ouvriers fournissent le travail nécessaire
pour transformer les ressources en produits finis, générant ainsi la
richesse et la prospérité économique des nations. Cependant,
derrière cette façade de progrès et de développement, se cachent
souvent des réalités cruelles d'exploitation, d'injustice et de
déséquilibre de pouvoir… Ainsi, nous analyserons dans quelle
mesure l’exploitation de la classe ouvrière peut-elle être bénéfique à
long terme pour un Etat:

Pour définir ce que c’est l'exploitation, l'exploitation des populations


ouvrières se manifeste à travers diverses formes, telles que des
conditions de travail précaires, des salaires insuffisants, des heures
excessives, ainsi que des violations des droits fondamentaux des
travailleurs. Ces pratiques, souvent enracinées dans des systèmes
économiques basés sur la recherche du profit à tout prix, créent des
disparités sociales flagrantes, alimentant les inégalités et la
marginalisation des travailleurs.

Dans notre analyse de l'exploitation ouvrière,


il est crucial d'examiner le cas des pays du
Nord, où l'industrialisation a été pionnière et
où la classe ouvrière a joué un rôle central
dans le développement économique et social.
Parmi ces nations, le Royaume-Uni, la France,
l'Allemagne et les États-Unis se distinguent

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par leur histoire industrielle et la formation de leur classe ouvrière
tôt.
L'émergence des usines dans ces pays a donné naissance à une classe
ouvrière qui, pendant plus d'un siècle, a été soumise à une
exploitation souvent brutale. Cependant, il est essentiel de
reconnaître que cette exploitation a été un élément crucial du
développement économique et social à long terme de ces nations.
Les ouvriers, bien que souvent exploités et mal rémunérés, ont
contribué de manière significative à la croissance économique en
créant des richesses pour les entreprises et les nations qui les
exploitent.
Il est vrai que les ouvriers ont été exploités dans la mesure où une
part disproportionnée de la richesse qu'ils ont générée a été captée
par les entreprises. Les bas salaires et les conditions de travail
difficiles ont permis aux entreprises de réaliser d'énormes profits
tout en laissant peu aux travailleurs. Cette situation a favorisé une
accumulation de richesses pour les entreprises et a contribué à
l'enrichissement des nations industrialisées. Une fois ces nations
devenues riches, pouvaient accorder plus de libertés à la classe
prolétaire.
Cependant, il convient
de souligner que cette
exploitation a
également engendré
des mouvements
sociaux et syndicaux
qui ont lutté pour de
meilleures conditions
de travail et des droits
des travailleurs. Ces
luttes ont abouti à des

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avancées significatives telles que la réduction de la journée de travail,
l'amélioration des conditions de sécurité et l'augmentation des
salaires.
En fin de compte, bien que l'exploitation ouvrière ait été une réalité
indéniable dans les pays du Nord pendant l'ère industrielle, elle a
également été un moteur essentiel du développement économique
et social. Reconnaître cette complexité est crucial pour une
compréhension approfondie de l'histoire et des dynamiques
économiques et sociales de ces nations.

Ainsi, nous pouvons conclure que pour les nations pionnières de


l’industrialisation et créatrices de la classe ouvrière, provenant de la
première vague de ce mouvement, cela leur a permis de s'enrichir
très rapidement, ce qui a par corrélation permis des avancées
sociales. Donc, malgré la souffrance endurée par quelques milliers
d’ouvriers pendant un siècle, l'avenir était sécurisé.

Dans un second temps, nous allons examiner comment ce


phénomène se manifeste dans les pays qui ont rejoint ce mouvement
plus tardivement. Ces pays représentent aujourd'hui une écrasante
majorité... Dans ces pays, l'industrialisation s'est produite en
moyenne un siècle plus tard que dans les pays précédemment cités.
Les ouvriers dans ces nations ont été, et demeurent aujourd'hui,
exploités de la même manière que ceux des pays du Nord l'étaient
auparavant. Cependant, le cas de ces pays du Sud est plus complexe.
Nous nous appuierons sur l'œuvre de l'écrivain uruguayen Eduardo
Galeano, "Les Veines ouvertes de l'Amérique latine", qui examine ce
sujet à l'échelle continentale, au sein de l'Amérique latine.

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Pour avancer dans le cas de l’exploitation dans les pays tardifs, nous
verrons que dans ces États, l'exploitation des populations ouvrières
est également liée à des questions de pouvoir et de politique. Les
intérêts économiques des élites dirigeantes et des grandes
entreprises influencent souvent les politiques gouvernementales,
façonnant ainsi les lois du travail, les réglementations industrielles et
les accords commerciaux. Cette dualité entre les intérêts privés et
publics peut entraîner une exploitation systémique des travailleurs,
où les mécanismes de protection sociale sont affaiblis au profit du
gain économique.

Cela est en grande partie dû au fonctionnement de l'économie


mondiale, qui repose très simplement sur l'équilibre entre l'offre et la
demande. Les pays déjà industrialisés occupent une place
prépondérante sur le marché mondial, et les pays tardifs qui
cherchent à s'y insérer ont du mal à rivaliser avec ces nations
avancées qui bénéficient de relations commerciales puissantes et
anciennes. Ainsi, ces pays en difficulté ne possèdent pas le même
pouvoir de négociation sur le marché que les pays développés en
raison de leur retard.
Dans l'œuvre de Galeano, la situation du Brésil est documentée. Le
Brésil constitue un exemple flagrant d'exploitation ouvrière non
bénéfique pour le pays. Ceci est dû au fait que les puissances déjà
établies, comme les États-Unis et l'Angleterre, ne permettent pas au
Brésil de créer des richesses de manière profitable. Grâce à leur
domination économique écrasante, ces pays parviennent à dicter les
termes des échanges à leur avantage. Un exemple imaginaire, fictif,
peut être sur le commerce de microprocesseurs, dont le Brésil a un
besoin crucial mais qu'il ne peut pas encore produire en raison de
son retard industriel. Pour rémunérer l'Angleterre, le Brésil doit

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vendre sur le marché d'autres
richesses, comme le sucre ou le coton,
qui sont malheureusement produites
par de nombreux autres pays
(diminuant donc sa valeur en raison de
son abondance). Ainsi, l'Angleterre
parvient à obtenir des échanges très
favorables et lucratifs, par exemple
quelques tonnes de sucre en échange
d'une douzaine de microprocesseurs. Cela fait que c'est désormais
l'Angleterre qui exploite indirectement les ouvriers brésiliens, et les
richesses vont donc à l'étranger au lieu de revenir au gouvernement
du Brésil. Cette situation empêche ces pays en retard de s'enrichir et
de bénéficier des mêmes effets positifs que ceux observés dans les
pays du Nord, où cette exploitation était bénéfique…

André Gunder Frank, économiste et sociologue allemand-américain,


qui était connu pour ses travaux sur la théorie de la dépendance
économique et pour son analyse critique des
relations économiques internationales a aussi
abordé ce sujet. L'argument principal de Frank
était que dans notre monde interconnecté et
mondialisé, certains pays sont gagnants,
tandis que d'autres sont perdants. Selon la
théorie de la dépendance, les habitants des
pays moins développés ne sont pas
responsables de l'échec de leurs sociétés à se
développer… Ainsi, dans son oeuvre
"Capitalism and Underdevelopment in Latin
America", nous pouvons résumer l’ensemble
de ses idées par le paragraphe suivant:

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"Les travailleurs des pays en développement sont souvent exploités dans des conditions de
travail précaires, avec des salaires insuffisants et des heures excessives, afin de répondre à la
demande de main-d'œuvre bon marché des entreprises des pays développés. Cette exploitation
crée des disparités sociales flagrantes et perpétue les inégalités entre les nations. Elle est le
résultat d'un système économique mondial injuste, où les pays riches tirent profit de
l'exploitation des travailleurs des pays pauvres pour maintenir leur propre prospérité."

Nous pouvons donc énoncer que l'exploitation des populations


ouvrières franchissent souvent les frontières nationales, avec
l'émergence de chaînes d'approvisionnement mondiales. Les
travailleurs dans les pays en développement sont souvent exposés à
des conditions de travail extrêmement précaires pour répondre à la
demande de main-d'œuvre bon marché des entreprises
multinationales des pays développés. Même si les effets de
l'exploitation de la classe ouvrière ne sont pas aussi bénéfiques dans
les pays retardataires que dans les pays pionniers, il reste néanmoins
vrai que l'exploitation des travailleurs demeure souvent le meilleur,
voire parfois l'unique moyen de générer de la richesse pour les
nations en retard. Grâce aux productions industrielles, l'exploitation
ouvrière permet de maintenir une certaine quantité de richesse
produite de la manière la plus efficace possible.
Dans de nombreux contextes, en particulier dans les pays en
développement, les industries qui exploitent la main-d'œuvre
ouvrière sont souvent les principaux moteurs de l'économie,
contribuant significativement au PIB national et à la création
d'emplois. Malgré les défis et les inégalités qu'elle engendre,
l'exploitation ouvrière peut être perçue comme un moyen pour ces
pays de s'intégrer dans l'économie mondiale et de progresser vers le
développement économique.

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Cependant, il est crucial de souligner que l'exploitation des
travailleurs ne devrait jamais être considérée comme une fin en soi,
ni comme un modèle de développement durable. Les nations en
retard doivent s'efforcer de trouver un équilibre entre l'exploitation
nécessaire pour stimuler leur économie et la protection des droits
des travailleurs, ainsi que le développement d'autres secteurs
économiques plus diversifiés et durables.

Face à ces défis complexes, la question du rôle de l'exploitation des


populations ouvrières dans les États modernes suscite des débats
passionnés et soulève des questions fondamentales sur l'équité, la
justice sociale et les droits humains…

Même si dans la plupart des États retardataires, les dynamiques que


nous avons expliquées précédemment existent, il est également
important de mentionner quelques rares exemples d'exception à
cela. Le cas de la Chine, qui est en passe de devenir la première
économie mondiale, et de la Corée
du Sud, qui grâce à l'exploitation
ouvrière, a considérablement
progressé, en sont des illustrations
pertinentes.

Maintenant que nous avons examiné les cas dans les pays pionniers
et retardataires, nous sommes en mesure de dresser un bilan. Malgré
les critiques et les controverses entourant l'exploitation ouvrière, il
est indéniable que celle-ci a joué un rôle crucial dans le
développement économique et social de nombreuses nations à
travers l'histoire.

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L'exploitation ouvrière a été un moteur de la croissance économique
en permettant la production de biens et de services essentiels, en
créant des emplois et en stimulant l'innovation industrielle. Les
ouvriers, par leur travail ardu et souvent mal rémunéré, ont
contribué à la prospérité nationale et à l'enrichissement des sociétés
dans lesquelles ils ont évolué.
De plus, l'exploitation ouvrière a souvent été un catalyseur du
progrès social, en conduisant à des mouvements ouvriers et
syndicaux qui ont lutté pour de meilleures conditions de travail, des
salaires plus équitables et des droits des travailleurs renforcés. Ces
luttes ont abouti à des réformes sociales importantes, telles que la
réduction du temps de travail, la protection sociale et la sécurité au
travail.
Enfin, l'exploitation ouvrière a également contribué à la
mondialisation de l'économie et à l'intégration des nations dans le
système économique mondial. Bien que cette mondialisation ait
entraîné des défis et des inégalités, elle a également ouvert de
nouvelles opportunités de développement et de croissance pour de
nombreux pays.

En conclusion, tout en reconnaissant les aspects négatifs de


l'exploitation ouvrière et la nécessité de protéger les droits des
travailleurs, il est important de souligner son rôle indéniable dans le
développement économique et social des nations à travers l'histoire.
L'exploitation ouvrière, bien que souvent critiquée, mérite également
d'être reconnue pour ses contributions positives à la construction de
nos sociétés modernes.

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C'est en cela que l'exploitation des classes ouvrières est
fréquemment considérée comme favorable dans la plupart des
circonstances…

Sources:

-«Les Veines ouvertes de l’Amérique latine», Eduardo


Galeano

-CLASSE OUVRIÈRE : LES VRAIS HÉROS INVISIBLES


https://www.youtube.com/watch?v=uZc9WqxYBUU

-«Une théorie générale de l'exploitation et des classes»,


Actuel Marx

-The Development of Underdevelopment, (1966) , Andre


Gunder Frank

-Capitalism and Underdevelopment in Latin America, (1967),


Andre Gunder Frank

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