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Histoire Des Arts La Rencontre Manon Dégrilleux
Histoire Des Arts La Rencontre Manon Dégrilleux
Image Intérprétation
L’illustration de Lamy
Les lignes de construction, qui se croisent en
formant une symétrie parfaite, séparent les
deux personnages, en marquant cependant,
par l’inclinaison des diagonales parallèles, le
mouvement de des Grieux vers Manon, qui,
elle, reste immobile. Leurs bustes,
s’inscrivant dans le triangle supérieur,
maintiennent la différence de mouvement.
C’est le premier moment de la rencontre :
« je m’avançai vers la maîtresse de mon
cœur. »
Chez lenoir
Les lignes de construction verticales et
horizontales isolent au centre parfait de
l’image les deux personnages, ainsi
rapprochés sur le fond du cadre, la cour de
l’hôtellerie. les deux visages, ainsi réunis.:La
rencontre a donc progressé : la conversation
est à présent engagée, et Manon ne se
dérobe pas. : « Je lui parlai d’une manière
qui lui fit comprendre mes sentiments. »
toile.
Des Grieux
Tout en le rapprochant de l’héroïne, à
laquelle la gestuelle laisse supposer qu’il
exprime son amour, Leloir lui prête, par son
habillement et sa coiffure, la même noblesse
que Lami. Mais le choix des couleurs fait écho
à celles des vêtements de Manon, comme
pour soutenir le rapprochement des deux
héros
Manon chez Lenoir
En revanche, la représentation de Manon est
très différente de celle de Lami.
Son vêtement est bien moins luxueux,
renvoyant, par l’ampleur plus rigide de la
robe, à une époque antérieure à la Régence.
Cette robe, n’est pas décolletée, et le châle
drapé masque encore davantage le buste de la
jeune fille donc plus d’autérité. La couleur du
châle forme un écho avec celle du capuchon
qui couvre ses cheveux. Enfin, sa gestuelle
avec ses mains réunies pour tenir son petit
nécessaire de voyage, contribue à accentuer
l’impression d’une jeune fille modeste et
pudique, déjà prête à entrer au couvent. Le
peintre a donc voulu, par les couleurs plus
neutres, effacé impression de coquetterie.
POUR CONCLURE
Ces deux illustrations d’une des scènes-clés du roman de Prévost proposent deux
interprétations différentes.
Celle de Eugène Lami offre l’image, d’une jeune fille coquette presque
libertine déjà, dont le charme attire irrésistiblement le chevalier, car son
attitude suscite le désir, ce qui ne la choque en rien