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TP UV
TP UV
Travaux pratiques de :
Méthodes spectroscopiques d’analyses
Manipulation n°2 :
Spectroscopie ultra-violet
Absorption du groupement carbonyle
Nozha Hammami
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But de la manipulation:
Le but de cette manipulation est de :
Présenter les spectres UV-Visible de molécules
Décrire le dispositif expérimental et interpréter les spectres
obtenus.
Montrer le lien entre la longueur d’onde maximale absorbée et la
couleur perçue.
Rappeler et approfondir des notions qui avaient été vues en 1ère
S concernant les molécules colorées : liaisons conjuguées,
chromophores, etc.
Donner une application des spectres UV-Visible.
Principe de la manipulation :
La spectroscopie ultraviolet-visible ou spectrométrie ultraviolet-
visible est une technique de spectroscopie mettant en jeu les photons
dont les longueurs d'onde sont dans le domaine de l'ultraviolet
(100 nm - 400 nm), du visible (400 nm - 750 nm) ou du proche
infrarouge (750 nm - 1 400 nm).
Soumis à un rayonnement dans cette gamme de longueurs d'onde, les
molécules, les ions ou les complexes sont susceptibles de subir une ou
plusieurs transitions électroniques. Cette spectroscopie fait partie des
méthodes de spectroscopie électronique.
Les substrats analysés sont le plus souvent en solution, mais peuvent
également être en phase gazeuse et plus rarement à l'état solide.
Le spectre électronique est la fonction qui relie l'intensité lumineuse
absorbée par l'échantillon analysé en fonction de la longueur d'onde.
Le spectre est le plus souvent présenté comme une fonction de
l'absorbance en fonction de la longueur d'onde. Il peut aussi être
présenté comme le coefficient d'extinction molaire en fonction de la
longueur d'onde.
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Cette technique est complémentaire de la spectroscopie de
fluorescence qui mesure l'intensité lumineuse émise par un échantillon
quand il est éclairé à une longueur d'onde où il absorbe. La
fluorescence met en jeu des transitions depuis l'état excité jusqu'à l'état
fondamental alors que la spectroscopie d'absorption traite des
transitions entre état fondamental et état excité .
Manipulation :
Partie théorique :
1) Dispositif expérimental pour établir un spectre UV-Visible :
De manière schématique, un montage pour réaliser un spectre UV-
Visible d’une molécule peut se présenter sous la forme suivante
(schéma de fonctionnement d’un spectrophotomètre) :
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l’une assurant la partie visible (filament au Tungstène par exemple),
et l’autre la partie UV (lampe à décharge au deutérium).
La solution placée dans la cuve contient la molécule à étudier. Il existe
aussi la possibilité de travailler en phase gazeuse, avec des cuves
étanches. Pour travailler dans l’UV, la cuve ne peut pas être en verre
ou en plastique, car ces matériaux absorbent les UV. On utilise alors
des cuves en quartz.
Le rôle du prisme est de séparer les diverses radiations (diverses
longueurs d’onde) qui ont été transmises à travers la cuve. Certains
spectrophotomètres peuvent utiliser un réseau optique à la place,
c'est-à-dire un ensemble de raies très fines, qui agissent comme le
prisme.Le détecteur va mesurer l’intensité lumineuse I transmise pour
chacune des longueurs d’onde. Les barrettes de diodes sont bien
adaptées à cet usage. Elles consistent en un alignement de photodiodes
(capteurs lumineux) mesurant simultanément l’intensité pour plusieurs
λ.
Pour une longueur d’onde donnée, l’intensité transmise I satisfait la
double inéquation 0≤I≤Io, ou encore I /Io≤0, où Io est l’intensité
incidente.
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Pour chaque longueur d’onde λ, l’intensité I mesurée est comparée à
Io pour estimer l’absorbance correspondante, ce qui permet d’établir
le spectre.
2) Interprétation d'un spectre UV-Visible : les molécules colorées
Un spectre UV-Visible fait apparaitre l’absorbance en fonction de la
longueur d’onde λ. Par exemple, avec le bleu de méthylène,
On obtient :
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Quand une molécule présente un maximum d’absorbance pour une
longueur d’onde λmax, cela veut dire que la couleur correspondante
est la plus absorbée.
La couleur perçue est alors sa couleur complémentaire, autrement dit
la couleur opposée sur la roue des couleurs.
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Par exemple, le beta-carotène possède un chromophore de longueur
n=11. On aurait donc une absorption dans le cyan (entre bleu et vert).
Expérimentalement, cette prévision est vérifiée. Le beta-carotène est
ainsi perçu comme rouge-orangé.
Be
ta-carotène
Remarque : Les doubles liaisons d’un chromophore peuvent être
formées à partir de doubles liaisons carbone-carbone C=C, mais aussi
par des groupements azoïques -N=N-, carbonyles ...
Les auxochromes :
Des structures du nom d’auxochromes sont capables de modifier la
longueur d’onde λmax absorbée par le chromophore, ainsi que la
valeur de l’absorbance correspondante.
Un auxochrome est constitué d’un groupement d’atomes situés au
voisinage direct du chromophore, et qui intervient alors sur la
délocalisation électronique de celui-ci. Cela peut se traduire par:
Augmentation de λmax, on parle alors d’effet bathochrome.
Diminution de λmax : effet hypsochrome.
Augmentation de l’absorbance (notamment pour λ= λmax) :
effet hyperchrome.
Diminution de l’absorbance : effet hypochrome.
Règles de Woodward-Fieser :
Ces règles ont pour but de prédire théoriquement λmax en prenant en
compte le chromophore et l’influence des éventuels auxochromes.
Par exemple, pour un diène, on a un λmax « de départ » de 215 nm.
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Après, chaque fois que l’on rajoute un groupement au chromophore,
on ajoute un incrément au λmax.
La valeur de l’incrément est donnée par la liste (non exhaustive) ci-
après :
Ajout d’une double liaison conjuguée : + 30 nm
Groupement alkyle (ex :-CH3 ) : + 5 nm
Ether -o- : + 6 nm
Thioéther -s- : + 30 nm Amine : + 60 nm
Amine : +60 nm
-Cl ou -Br : + 5 nm
Donc, par exemple, si on allonge la longueur du chromophore, λmax
gagne 30 nm par double liaison conjuguée rajoutée. Cela confirme
d’ailleurs les valeurs du tableau de la partie 3.
4) Les transitions électroniques en UV :
Les transitions électroniques dans la molécule sont à l'origine de
l'absorption du faisceau incident lors de l'analyse dans le domaine UV-
visible effectué à l'aide du spectrophotomètre :
Transition σ→σ* :
Elle correspond au passage d'un électron d'une orbitale moléculaire
(OM) liante σ à un OM antiliante σ*.
Domaine spectral: UV lointain
Transition n→σ* :
Elle correspond au passage d'un électron d'un doublet à un OM
antiliante σ*.
Domaine spectral: de l'ordre de 180 nm
Transition n→π* :
Elle correspond au passage d'un électron d'un doublet à un OM
antiliante π*.
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Elle se produit dans le cas d'un doublet d'un hétéroatome dans un
système insaturé. Exemple: le groupement carbonyle >C=O (270-280
nm).
Transition π→π* :
Correspond aux composés éthyléniques. Forte bande d'absorption vers
170nm.
Transition d→d :
Elle concerne les métaux de transition ayant des électrons dans les
OM d. Elles sont à l'origine de la couleur de nombreux sels
inorganiques.
5) Application des spectres UV-Visible :
Les spectres UV-Visible sont notamment utilisés dans le cadre de
dosages. Pour une molécule colorée donnée, on repère sur son spectre
le λmax associée au maximum d’absorption.
La concentration C (en mol/L) de la molécule en solution est donnée
par la loi de Beer-Lambert : A=l.ɛ.(λ).c
Dans cette formule : l est la largeur de la cuve, c'est-à-dire la distance
parcourue dans la solution par la lumière. Elle est exprimée
habituellement en cm. Ensuite, ɛ(λ), en L/mol.cm, est le coefficient
d’extinction molaire (ou absorptivité molaire) de la molécule
considérée, pour une longueur d’onde λ. Dans la pratique, on se place
à λ= λmax.
En conclusion, l’absorbance A est proportionnelle à la concentration c
en pratique, on mesure l'absorbance et on en déduit par calcul la
valeur de la concentration.
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Conclusion :
Les spectres UV-Visible de molécules concernent des longueurs
d’onde allant de 190 à 750 nm environ (visible et proche UV). Pour
ces spectres, l’absorbance A= log (Io/I) est tracée en fonction de la
longueur d’onde λ.
Un spectre UV-Visible d'une molécule colorée présente un maximum
d’absorption pour une longueur d’onde λmax. Cette longueur d’onde
renseigne sur la couleur absorbée par la molécule. La couleur perçue
est sa couleur complémentaire.
Une molécule colorée a la faculté d’absorber sélectivement des
longueurs d’onde, en fonction de son chromophore et des éventuels
effets d’auxochromes, qui peuvent agir sur la valeur λmax de et sur
celle de l’absorbance associée. Les règles de Woodward–Fieser
permettent d’estimer la valeur théorique de λmax .
Les spectres UV-Visible sont utilisés dans le cadre du dosage de
molécules colorées, via la loi de Beer Lambert : A=l.ɛ.(λ).c
L’absorbance A est proportionnelle à la concentration c de la molécule
colorée en solution.
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