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Chapitre 5 & Target Costing
Chapitre 5 & Target Costing
11
Target Costing
&
Les Coûts Cibles
1. Le contrôle de gestion et les mutations de l’environnement
Le contrôle de gestion s’est attaché jusqu’à maintenant à améliorer la performance de
l’entreprise en utilisant des outils classiques de régulation qui concernaient essentiellement les
opérations d’exploitation situées en aval de la conception des produits tels que :
L’analyse des coûts
La gestion et le contrôle budgétaire
Les budgets à base zéro
Les tableaux de bord pour le pilotage à court terme.
Ces outils permettaient aux dirigeants de prendre des décisions qui affectaient :
Le choix des facteurs de production
Les consommations de facteurs de production
Les coûts des facteurs de production
Le taux d’utilisation des capacités de production et de distribution
Le coût des structures ou les frais généraux.
Ces outils, s’ils restent nécessaires et opérationnels de nos jours, ne sont plus suffisants pour
améliorer la performance de l’entreprise et ce, compte tenu des mutations ayant affecté son
environnement durant ces dernières années. Ces mutations ont touché aussi bien l’entreprise
dans ses structures, ses ressources humaines, ses méthodes de gestion, ainsi que son
environnement. Celui-ci se caractérise par :
1.1. Globalisation de l’économie
Par globalisation, on entend un mouvement de croissance des échanges entre nations qui
deviennent de plus en plus interdépendantes surtout avec les progrès de l’informatique et des
nouvelles technologies de l’information et de communication qui rapprochent les pays et
remettent en cause la notion de distance géographique. C’est le marché mondial qui influence les
décisions de l’entreprise en matière de choix d’activités, de sources de facteurs de production, de
marchés, …La globalisation impose à l’entreprise un nouveau mode de fonctionnement basé non
seulement sur le produit, mais sur le couple produit-marché.
1.2. Turbulence de l’environnement
Cette turbulence se manifeste par :
- La réduction du cycle de vie des produits et des services particulièrement dans les secteurs
où le progrès technique est rapide. Cela accroît les risques de l’entreprise et l’oblige à renouveler
% du coût total
du cycle de vie
Coûts
pré-engagés
100 %
80 %
Coûts effectivement
déboursés
20 %
Cycle de vie
Lancement de Fin du
ère
la 1 unité cycle de vie
L'écart à résorber est donc de 8 DT. Il représente 6,4 % du coût estimé, ce qui est
relativement faible, mais l'impact sur la profitabilité est loin d'être négligeable. En effet, avec
un tel coût, la marge n'est plus que de 31DT (soit 156 — 125), soit 19,9 % du prix de vente. Un
tel taux se situe plus de 5 points en dessous de l'objectif de l'entreprise (25 %).
Sachant que le coût d'assemblage est peu différent d'un modèle à un autre, la valeur apportée
par le produit se situe pour l'essentiel dans la contribution de chaque composant à la valeur
attendue par le client. Aussi, le bureau des études a cherché à répondre à la question suivante :
comment chaque composant contribue-t-il à réaliser les fonctions attendues par
le consommateur ?
Il en résulte le tableau suivant qui doit se lire ainsi, par exemple : la fonction adaptabilité (A)
est apportée à 40 % par la coque et à 60 % par le tube et les accessoires. La fonction esthétique
(E) est entièrement apportée par la coque.
Fonction
Composant PA MCU A NS E
Châssis 80
Coque 40 100
Turbine d'aspiration 50 30
Alimentation électrique 10 10
Tube et accessoires 40 10 60
Fournitures diverses 70
Total (%) 100 100 100 100 100
Si on pondère ces données par le degré d'importance de chaque fonction, il est alors possible
de valoriser le poids de chaque composant dans la valeur globale attendu.
Fonction (importance) PA MCU A NS E Total
36% 23% 16% 14% 11% 100%
Composant
Châssis 18,4 18,4
Coque 6,4 11,0 17,4
Turbine d'aspiration 18 4,2 22,2
Alimentation électrique 3,6 2,3 5,9
Tube et accessoires 14,4 2,3 9,6 26,3
Fournitures diverses 9 ,8 9,8
Total (%) 36,0 23,0 16,0 14,0 11,0 100,0
Ainsi, il semble, dans cet exemple, que les réductions de coût devraient porter en priorité
sur l'alimentation électrique et sur les fournitures diverses. A l'inverse, le tube et les
accessoires jouent un rôle clé dans la valeur apportée au client qui n'est peut-être pas
suffisamment pris en compte.
À l'aide de ces indications, mais également en utilisant d'autres pistes, comme la gestion
des approvisionnements et la gestion de la production, l'entreprise cherchera à faire converger
son coût estimé vers son coût cible.
6. Remarque
L'approche «coût–valeur» utilisée ci-dessus n'est pas généralisable. La valeur apportée par un
produit est très délicate à apprécier. Il faut donc être extrêmement prudent dans ce genre de démarche.
L'intérêt de ce type de méthode est autant, voire plus, dans l'impulsion et les réflexions nouvelles qu'elle
rend possible que dans les résultats précis qu'elle permet d'obtenir.
7. Conclusion
La méthode du coût cible peut être considérée comme une méthode de management pour
différentes raisons :
elle focalise l'attention de l'entreprise sur les clients ;
elle impose une réflexion sur la valeur et le couple coût-valeur et se situe donc à la
convergence des attentes du marché avec les compétences internes de l'entreprise ;
elle impose un effort de résorption de la différence entre le coût estimé et le coût cible
par des améliorations dans la définition, la conception et/ou la réalisation du produit ou du
service ;
elle a d'importants impacts stratégiques ;
elle permet de gérer la performance future car le coût cible constitue un élément de la
performance en référence au marché.