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Syllabus RSE 2019
Syllabus RSE 2019
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE POLYTECHNIQUE
DEPARTEMENT DES MINES
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CHAPITRE IV LE POT DE VIN INSTITUTIONNALISE ..................................................................................... 39
IV.1. Définition ....................................................................................................................................... 39
IV.2. Cause .............................................................................................................................................. 39
IV.3. Remise en question du pot de vin institutionnalisé.................................................................... 40
CHAPITRE V LE SALAIRE DES CADRES SUPERIEURS ET LE TRAVAIL DES ENFANTS ................................. 42
V.1. Le salaire des cadres supérieurs.................................................................................................... 42
V.1.1. Généralités sur la rémunération ............................................................................................ 42
V. 1.2. Règlementation juridique en RDC sur le salaire .................................................................. 43
V.2. Le travail des enfants ..................................................................................................................... 44
V.2.1. Qui sont les enfants travailleurs ? .......................................................................................... 44
V.2.2. Types d’activités exercées par les enfants ............................................................................. 47
V.2.4. Des causes multiformes .......................................................................................................... 51
V.2.5. Analyse du travail des enfants en RDC ................................................................................... 52
V.2.6. Responsabilité de l’entreprise et remèdes au travail des enfants ........................................ 53
BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................................................... 55
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INTRODUCTION
L’entreprise doit faire des profits, sinon elle mourra. Mais si l’on tente de faire fonctionner une
entreprise uniquement sur le profit, alors elle mourra aussi car elle n’aura plus de raison d’être. Cette
déclaration de Henry(1972) montre à suffisance que l’entreprise dans son contexte a d’autres
responsabilités outres les responsabilités économiques. Cela suppose que l’entreprise possède un lien
avec la société et l’environnement. La réalisation des objectifs de l’entreprise affecte ou peut être
affectée par un individu ou un groupe d’individus appelé parties prenantes. Comment les décisions de
l’entreprise impactent – elles la société et l’environnement ? Au vu de la diversité des parties prenantes,
quel est le niveau de conscience de l’entreprise ? En quoi consiste le lien existant entre les intérêts des
parties prenantes qui sont affectées par l’organisation d’une part et les attentes de la société d’autre
part ?
La RSE, étant un critère relativement nouveau utilisé pour évaluer la position et le rôle que
jouent les entreprises dans la société, se trouve au centre de l’interaction entre l’entreprise avec ses
parties prenantes.
L’objectif général de ce cours est de présenter à l’apprenant, candidat Ingénieur et future
responsable et/ou gestionnaire des entreprise, des organisations ou services spécifiques de l’Etat ses
diverses responsabilités. Les autres responsabilités étant inhérentes à ses formations spécifiques, l’accent
est mis sur la responsabilité sociétale de l’entreprise ou du secteur de l’entreprise à sa charge.
De façon spécifique l’apprenant doit notamment : Comprendre la RSE entant que concept
scientifique et comme norme de gestion ; comprendre la RSE comme un moteur de développement
durable d’une société; Etre capable d’analyser la vie d’une entreprise selon la norme RSE ; Comprendre le
pot de vin comme un écart à l’éthique des affaires.
Ce document ne reprend pas l’exhaustivité des discussions complexes et vastes sur la RSE mais
l’essentiel en cinq chapitres, voir la table des matières ci-haut. Les Travaux pratiques encadrés « TPE »
permettent aux apprenants d’approfondir les objectifs spécifiques et d’aller au-delà de ce résumé.
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CHAPITRE I : THEORIE DE LA RESPONSABILITE SOCIETALE
I.1. Définitions-Evolution historique
Le terme de la responsabilité sociale des entreprises a été défini par plusieurs auteurs ; jusqu’à ce
jour, il n’existe aucune définition universellement acceptée. Néanmoins, le Business for Social
Responsabilité (BSR, 2006) définit la responsabilité sociétale des entreprises comme étant une démarche
permettant « d’atteindre le succès commercial en faisant honneur aux valeurs éthiques, au respect des
personnes, des communautés, et de l’environnement. »
Selon l’Union Européenne (2001), La plupart des définitions de la responsabilité sociale des
entreprises décrivent ce concept comme l’intégration volontaire des préoccupations sociales et
écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes.
Être socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques
applicables, mais aussi aller au-delà et investir «davantage» dans le capital humain, l’environnement et
les relations avec les parties prenantes ».
La norme ISO 26000 (International Organisation for Standardisation) donne la définition de la RSE
suivante : « la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la
société et sur l’environnement , se traduisant par un comportement éthique et transparent qui – contribue
au développement durable , y compris à la santé et au bien-être de la société ;- prend en compte les
attentes des parties prenantes ;- respecte les lois en vigueur et qui est en accord avec les normes
internationales de comportement ; et qui est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre
dans ses relations »
La RSE aux Etats-Unis se base sur une conception différente de la responsabilité que celle qui
prévaut souvent en France. Alors qu’en France, la RSE est largement encadrée par des réglementations,
des normes et des bonnes pratiques (une RSE institutionnalisée en quelque sorte), la définition de la RSE
aux Etats-Unis est plus floue sur le plan juridique. Ainsi, c’est une conception plus philanthropique et
individuelle de la responsabilité des entreprises qui prévaut.
La RSE en Chine est en plein boom. C’est un pays qui met en place de plus en plus de contrôles et
de réglementations sur la responsabilité de ses entreprises, mais aussi un pays où l’image des entreprises
est fortement liée à sa capacité à améliorer le bien-être social ou à s’investir dans des causes.
L’omniprésence des réseaux sociaux et de la classe moyenne fait de la RSE un enjeu de plus en plus
important pour la réputation des entreprises chinoises.
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C’est au cours de vingt dernières années que la responsabilité sociale des entreprises s’est
propagée dans le monde suite aux phénomènes de globalisation, de déréglementation, de recul des rôles
sociaux et économiques de l’Etat et de la croissance des revendications sociales. Mais, dans le monde, il
n’existe aucune “loi” qui oblige les entreprises à mettre en place une stratégie de RSE. Néanmoins, de
nombreux états ont développé un corpus réglementaire qui encadre la RSE, notamment en incitant les
entreprises à être plus responsables. D’autre part, il existe une institution internationale qui publie des
guides à destination des entreprises afin de les orienter sur leur stratégie RSE. Cette organisation (l’ISO,
International Standard Organisation) permet aux entreprises d’avoir un cadre de référence commun afin
de mettre en place leur stratégie RSE.
Le concept fut initialement défini par Bowen en 1953 ; presque oublié jusqu’aux années 1990, il
fait ensuite l’objet d’un engouement croissant. Dans le sillage du rapport Brundtland (1987) et de la
Conférence de Rio (1992), la RSE devient le moyen de diffusion privilégié de la problématique du
développement durable au sein de l’entreprise. Elle apparaît aussi comme une application du modèle des
parties prenantes développé par Freeman (1984), dont elle est désormais l’emblème. Insérée comme elle
l’est dans la théorie des parties prenantes (TPP), elle hérite de ses richesses et de ses lacunes : comme ce
fut le cas pour la TPP, elle bute notamment sur la question de la profitabilité (Marianne Rubinstein, 2008).
Responsabilité Sociale des Entreprises” ou “Responsabilité Sociétale des Entreprises” lorsque l’on
parle de RSE. Linguistiquement parlant, le mot “sociétal” est une anomalie en français et ne devrait pas
être employé. Étymologiquement, c’est le mot “social” qui est correct et qui correspond à la définition de
ce mot. Néanmoins, de plus en plus d’experts et d’institutions emploient le terme “sociétal” lorsqu’ils
parlent de la RSE, considérant que le mot “social” ne permet pas d’englober toutes les dimensions de la
définition de la RSE (économique ou environnementale par exemple).
Plusieurs théoriciens ont conçu des modèles pour tenter d’expliquer la responsabilité sociétale
des organisations. Ces derniers se diffèrent selon les pays ou les continents. C’est pourquoi ils sont
regroupés en modèles Européens et modèles américains. On peut citer : le modèle de Bowen (du moins
le concept), Carrol, Wood,… Néanmoins, le modèle de Carroll reste le plus répandu.
Carroll (1979) considère la responsabilité sociale comme une réponse aux attentes de la société
en matière économique, légale, éthique et discrétionnaire. Elle envisage la RSE comme un ensemble
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d’obligations de l’entreprise vis-à-vis de la société. Son modèle conceptuel réduit la RSE à quatre types de
responsabilités : économiques (êtres profitable, s’engager à produire des biens et services respectueux
des normes de la qualité, de la sécurité et de l’environnement …), légale (respecter les lois et les
réglementations en vigueurs), éthique (agir avec justesse et équité), philanthropique (contribuer au bien-
être social, agir avec charité et bienfaisance).
Carroll a repris son modèle initial en 1991 pour établir une nouvelle conceptualisation, sous
forme de pyramide. Le modèle de Carroll, plus connu de nos jours comme « la pyramide de Carroll », est
un des plus utilisés pour appréhender la RSE. Il a été jugé comme simple et il a été testé à plusieurs
reprises. Dans la pyramide de Carroll, les responsabilités s’ajoutent les unes aux autres et chacune d’entre
elles forme une composante de base de la responsabilité totale de l’entreprise. Ce modèle fut décliné en
1991 par WOOD en trois niveaux. Le tableau ci-dessous résume les niveaux de la responsabilité sociale
selon Wood. (M. Fadoie, 2010)
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les plus critiques entre les différentes composantes seraient celles qui jaillissent entre les responsabilités
économiques et légales, économiques et éthiques ou économiques et philanthropiques.
La RSE repose sur sept principes qui interpellent le système de gouvernance de chaque
organisation ; les entreprises classées responsables suivent ces principes grâce à un système de
gouvernance locale. Le tableau I.2 ci-dessous reprend les détails de sept principes de la RSE.
Une partie prenante est un individu ou groupe d’individus qui peut affecter ou être affecté par
la réalisation des objectifs de l’organisation (Mitchell, 1997). James Post (2002) a offert la définition des
parties prenantes suivante : « Dans une corporation, les parties prenantes sont des individus et des
groupements qui contribuent, volontairement ou non, à la capacité à créer de la valeur et de l’activité et
qui en sont ses bénéficiaires potentiels et/ou en assument les risques ». Ces acteurs, appelés
communément en anglais « stakeholders », ont émergé sur la nouvelle scène sociale et se sont attribué
certains rôles qui sont souvent en opposition à l'entreprise.
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Le terme de stakeholder a été employé pour la première fois en 1963 au sein du Stanford
Research Institute. Sa création provient d’une volonté délibérée de jouer avec le terme de stockholder
(qui désigne l’actionnaire) afin d’indiquer que d’autres parties ont un intérêt (stake) dans l’entreprise
(Ivana, 2007)
La compréhension de la théorie des parties prenantes passe par l'analyse comparative de deux
modèles économiques les plus importants qui définissent le rôle de l'entreprise au sein de la société -
Shareholder model et Stakeholder model.
L'économiste Milton Friedman est parmi les grands théoriciens qui font partie de cette opinion.
Selon lui, « L’entreprise a une et une seule responsabilité sociale - utiliser ses ressources et s’engager dans
des activités susceptibles d’accroître ses profits, à la seule condition de respecter les règles du jeu, c’est-
à-dire de s’engager dans une concurrence libre et ouverte, sans tromperie ni fraude ». Cette réflexion de
Friedman a débouché à la doctrine néolibérale dont le crédo est « le profit est le seul critère de toutes les
valeurs ». Il a sévèrement critiqué, entre autres, la nouvelle tendance à ce que la responsabilité sociale
soit incluse dans la stratégie des coorporations, tout en affirmant que les managers de cette façon
détruisent les fondements d'une société libre. Selon lui, les managers devraient penser à « make as much
money for their stockholders as possible ».
Le modèle, Stakeholder model ou le Modèle socialement responsable, se base sur une prémisse
complètement différente. L'entreprise ne s'auto suffit pas et ne doit pas orienter toutes ses activités
uniquement vers un seul but - le profit (Rodiḉ, 2007). Elle ne peut pas se replier sur elle-même en ne
tenant pas compte de la société dans laquelle elle opère. Elle doit être responsable envers tous ceux qui
ont des « enjeux » dans les affaires qu'elle mène, qu'il s'agisse d'individus, de groupes d'individus ou de la
société dans son ensemble. De nos jours cette position n'apparaît nullement comme une hérésie.
Dans le cadre des théories libérales, Vérane Peyron distingue d’une part la responsabilité de
l’entreprise dominée par les relations avec ses actionnaires mais aussi la responsabilité de l’entreprise
dépendante à l’égard de ses ressources (acteurs externes, fournisseurs de ressources pour son activité).
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Cette théorie de la dépendance permet d’introduire la théorie des parties prenantes qui en matière de
responsabilité sociale est omniprésente.
Avant d'entamer une délibération sur qui sont en fait toutes ces parties prenantes, nous devons
constater que leur liste n'est ni unique, ni définitive. Cela n'est pas étonnant, si l'on tient compte du
nombre et de la diversité des acteurs qui œuvrent dans le domaine de l'économie. Nous allons nous servir
de la figure ci-dessous pour illustrer l'interdépendance, la complexité et le grand nombre d'acteurs qui
créent cet éventail de stakeholders.
Tous les acteurs sont positionnés schématiquement sur une trajectoire en forme d'ellipse et «
tournent » autour d'un épicentre - l'entreprise. Chacun d'entre eux maintient un lien direct ou indirect
avec l'entreprise, et tout le système, comme un modèle planétaire, peut bien fonctionner sous condition
que chaque acteur comprenne et accepte de jouer son rôle de la meilleure façon possible – tout en tenant
compte de son intérêt et de celui des autres.
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stakeholders secondaires, dont tous les autres font partie. Dans le sens plus large, il s’agit de
l’ensemble des individus, institutions, groupes vivants (y compris faune et flore), espace
biophysique susceptibles d’affecter, ou d’être affectés par l’activité de l’entreprise.
Selon clark (1995), les parties prenantes primaires incluent les employés, les fournisseurs, les
clients et les organismes publics engagés dans des relations formelles avec l’entreprise. En revanche, les
parties prenantes secondaires intègrent les médias et les groupes d’intérêts spéciaux, non engagés dans
les transactions formelles de l’entreprise.
Il est bien connu que quelques-uns d'entre eux ne peuvent pas être consultés, c'est à dire d'être
« directement » engagés dans un dialogue avec l'entreprise (par exemple, la nature, l'environnement ou
les générations futures). Justement pour cette raison l'entreprise va communiquer directement avec des
associations et diverses organisations non gouvernementales (ONG). Elles se présentent au nom de ces
stakeholders et canalisent, avec un succès grandissant, les messages émanant de la société civile (M.F.
Turcotte, 2011)
La plupart des auteurs constatent que l’approche de la RSE par les théories libérales et les
théories des parties prenantes suppose l’obtention d’une convergence entre les nombreux acteurs ayant
des intérêts différents. Le fait que les intérêts des acteurs soient différents n'étonne personne. La
différence représente une suite naturelle des choses. Mais alors où se situe le problème ? Justement dans
la manière d’harmoniser les intérêts des parties prenantes. Par ailleurs, le tableau ci-après présente de
façon synthétique les attentes des parties prenantes. Il permet de nous éclairer sur les attentes des trois
piliers de la RSE.
TABLEAU I. 3. ATTENTES DES PARTIES PRENANTES SUR LES TROIS PILIERS DE LA RSE (M. CAPRON, 2004)
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Charges de Accidents du travail y
Assureurs Maîtrise des risques
repartition compris des sous-traitants
Motivation, consultation
Equité sociale, Respect de
Employés et syndicats interne, formation,
rémunération l'environnement local
développement,
employabilité
Consommation des Ethique, commerce
Clients Garantie, Qualité
ressources equitable
Relations de Formalisation des
Formation des exigences
Fournisseurs partenariat long specifications
éthiques et déontologiques
terme techniques
Rémunération
équitable Définition claire des Formalisation des
information des exigences exigences en matière de
sous – traitants perspectives de environnementales sur conditions de production
développement et les produits et sur les et des modes de contrôle
de la pérennité de processus et d'audit
la collaboration
Réduction des déchets
Maîtrise des d'emballage des
development de produits
Distributeurs marges de transports. Prise en
éthiques
concurrence compte des aspects
environnementaux
Respect de
Consommateurs Juste prix l'environnement et Respect du droit social
information
Respect du droit de la
Respect des règles de
Concurrents Benchmarks concurrence, éthique,
protection
absence de dumping social
Information et Prise en compte des
Communautés locales et Pérennité de transparence. attentes locales,
territoriales l'entreprise Réduction des participation à la vie locale.
nuisances Acteur du bassin d'emploi.
Engagement dans la Respect des droits de
ONG Transparence protection de l'homme et traités
l'environnement internationaux
Les intérêts et les objectifs des parties prenantes sont à tel point différents, qu'il est
pratiquement impossible qu'une entreprise, agissant seule, établisse un équilibre tout en reconnaissant
les intérêts légitimes de tous. Il est évident qu’une réelle concertation est nécessaire entre les parties
intéressées afin de mettre en œuvre la RSE. La convergence comme l’essence de la théorie des parties
prenantes est présentée par la figure 2 ci-après.
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FIGURE I. 2. ESPACE DE CONVERGENCE DES INTERETS SOCIAUX ET ECONOMIQUES (M. POTTER ETAL. 2002)
Le but de cette théorie, comme de la plupart des autres théories dans le domaine de l'économie,
est de maximiser un certain output (positif) ou de le minimiser (s'il est négatif). Cependant, il existe une
troisième possibilité. En tenant compte des intérêts des autres, l'entreprise peut non seulement diminuer
les risques d'affaires, mais aussi, à travers un dialogue, découvrir de nouvelles occasions d'affaires et ainsi
lancer de nouveaux programmes de développement.
Cette théorie sous-entend une réflexion à long terme. L'entreprise qui met en pratique ce
concept se concentre sur le fait de maximiser les bénéfices économiques et sociaux à long terme, et non
seulement sur la création de profit à court terme.
« La toile d'araignée » que tissent les relations complexes entre les parties prenantes est présentée sous
forme de graphique.
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Communautés
Crédit
eurs
Fournisseurs Groupes
politiques
Médias
Association
de Client
s Gouvernement
commerce
Figure I. 3. La toile d’araignée des relations entre les parties prenantes (Ivana, 2007)
En pratique, une partie prenante peut être dépendante ou indépendante de l'entreprise et vice
versa, l'entreprise peut être dépendante ou indépendante des parties prenantes. C'est en combinant ces
relations que l'on aboutit à quatre cas différents de dépendance entre parties prenantes.
TABLEAU I. 4. DEPENDANCE ENTRE PARTIES PRENANTES ET L’EMPLOI (A. MURRELL, 2005)
OUI NON
Compromis direct Contrainte directe
OUI (Forte interdépendance) (Partie prenante domine)
La partie prenante dépend t-
elle de l’entreprise ?
Compromis indirect Contrainte indirecte
NON
(L’entreprise domine) (Faible interdépendance)
Les études de Rodiḉ (2007) indiquent qu’en se basant sur l'analyse des cas possibles, on peut
établir les deux hypothèses:
Hypothèse 1: quand la dépendance du stakeholder est faible, le stakeholder choisit alors la stratégie de
contrainte, par contre, quand la dépendance du stakeholder est forte, le stakeholder choisit dans ce cas
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la stratégie du compromis, afin d'exercer une influence importante sur l'entreprise ainsi que sur les
décisions qu'elle apporte.
Hypothèse 2: quand la dépendance de l'entreprise est faible, le stakeholder choisit alors la stratégie
indirecte, par contre, quand la dépendance de l'entreprise est forte, le stakeholder choisit dans ce cas la
contrainte directe.
La norme iso 26000 de la responsabilité sociétale (Art.5.3.1) stipule que « L’identification des
parties prenantes et le dialogue avec elles sont essentiels pour aborder la responsabilité sociétale d’une
organisation ». L’organisation peut avoir de nombreuses parties prenantes et elle a avantage à établir des
relations harmonieuses avec celles-ci. Plus fondamentalement, l’organisation est une partie prenante au
sein de la société. Une partie prenante :
Elle a donc un lien, formel ou non, avec l’organisation. Il est possible que l’organisation n’ait pas
conscience de toutes ses parties prenantes, mais elle est censée les identifier.
Une organisation peut avoir plusieurs parties prenantes. Des parties prenantes peuvent ne pas
savoir qu’une organisation pourrait influer sur leurs intérêts. L’intérêt d’une partie prenante peut être
réel ou potentiel. Son lien avec le développement durable est un bon indice de pertinence. (Turcotte,
Hanquez, Mickaël, étal, 2011)
La revue de ses opérations et des activités qui sont liées à l’organisation fait apparaitre déjà les
parties les plus touchées. Par ailleurs, les questions suivantes peuvent se révéler utiles pour le Vis-à-vis de
qui avons-nous des obligations juridiques?
Qui pourrait être concerné par nos décisions ou nos activités? Qui pourrait s’en inquiéter?
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Qui s’est trouvé impliqué, dans le passé, quand il a fallu aborder des préoccupations
semblables?
Qui peut nous aider à remédier à certains impacts négatifs?
Qui peut influer sur notre capacité à nous acquitter de nos responsabilités ?
Qui serait désavantagé s’il était exclu du dialogue?
Qui, dans la chaîne de valeur, est touché? densification des parties prenantes.
Dans le souci de promouvoir la Responsabilité Sociale des Entreprises en RDC, les entreprises
doivent entreprendre plusieurs actions au profit de la communauté locale dans plusieurs domaines
apparentés tant sur le plan social et environnemental. C'est le cas notamment :
a. Domaine de l’éducation
Les entreprises minières devront construire et réhabiliter les bâtiments scolaires; assurer une
fourniture des bancs aux écoles ; distribuer des fournitures scolaires aux élèves dans des écoles ou autres
institutions d'enseignement et octroyer des bourses d'études aux étudiants.
b. Domaine de la santé
Les entreprises minières peuvent contribuer à la réfection des centres de santé et hôpitaux ;
accorder un soutien en paiement des factures des soins médicaux pour certaines catégories des malades
tels que les anémiques SS, les victimes de viols et violences, les déplacés de guerres et autres vulnérables;
participer à la lutte contre les maladies telles que VIH/SIDA, malformation du cœur, drépanocytose ;
accorder des fournitures médicaments et équipements médicaux aux formations sanitaires, surtout à
celles œuvrant dans leurs milieux d'implantation, etc.
Les entreprises minières pourront distribuer des produits vivriers et des biens de première
nécessité aux groupes vulnérables ; installer des bornes fontaines dans certains quartiers ou villages de
leur implantation ou ceux présentant les besoins ; construire des foyers sociaux et camps pour
travailleurs;...
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d. Domaine des infrastructures économiques et sportives
Les entreprises minières pourront construire et réfectionner des routes et ponts, ports, aérodromes et
aéroports, stades, ... dont ils se serviront également dans leurs opérations quotidiennes.
e. Domaine de l’environnement
Les entreprises minières doivent se doter des mécanismes de gestion rationnelle de leurs déchets
; contribuer à la salubrité publique, au reboisement et à la protection des espèces protégées ; etc.
La norme ISO 26000 comprend des lignes directrices pour tous ceux qui ont conscience qu’un
comportement socialement responsable et respectueux de l’environnement est un facteur clé de la
réussite. Non seulement ISO 26000 donne la bonne ligne de conduite à suivre mais, de plus en plus, cette
norme est appliquée pour évaluer l’engagement des organisations en faveur du développement durable
ainsi que leur performance globale.
La norme ISO 26000 couvre l’ensemble des questions actuelles relatives à la responsabilité sociétale. Elle
commence par interroger et mettre à l’épreuve une organisation en termes de principes sous-jacents de
la responsabilité sociétale – rendre compte, transparence, comportement éthique, respect des intérêts
des parties prenantes, respect de la loi et des normes internationales de comportement, et respect des
droits de l’Homme. Elle observe ensuite si l’organisation comprend vraiment sa responsabilité sociétale
et les conséquences de ses activités sur sa sphère d’influence. Cette phase comprend également des
lignes directrices pour identifier les parties prenantes et dialoguer avec elles.
Les étapes vers une Responsabilité Sociétale des Entreprises sont :
Etape 1 : Réaliser un diagnostic : prendre conscience des impacts des activités et des décisions de
l’organisation sur l’environnement et la société, reconnaître ses parties prenantes, évaluer ses forces et
ses faiblesses et définir ses priorités. Cela peut comprendre une analyse de l’écart entre les performances
de l’organisation et les éléments de la norme ISO 26000.
Etape 2 : Identifier les initiatives existantes au sein de l’organisation – de nombreuses initiatives
volontaires sont spécifiées dans l’annexe de la norme ISO 26000. Les liens avec les autres normes, les
documents d’orientation et d’autres systèmes sont consultables dans ce document.
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Etape 3 : Entamer une formation interne des dirigeants et des employés pour s’assurer que les
comportements sociétalement responsables soient mis en œuvre dans toute l’organisation et intégrés à
ses activités quotidiennes.
Etape 4 : Envisager une évaluation externe des performances en matière de responsabilité sociétale.
Travail Pratique Encadré-TPE : les étudiants travaillent sur la compréhension des sections de la norme ISO
26000 et les liens avec les domaines de la RSE. Chaque groupe évalue une entreprise locale par rapport à
l’ISO 26000.
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CHAPITRE II : NOUVELLES APPROCHES D’AFFAIRES AUTOUR DE LA RSE
II.1. Introduction
L’éthique des affaires est une relation externe des entreprises ou des professionnels indépendants
avec leurs clients, leurs fournisseurs, l ’Etat (pouvoirs publics) ou des relations internes entre personnes
(dirigeants inclus) dans l’entreprise.
La notion d’éthique est plus difficile à définir, à fortiori, celle d’éthique d’entreprise. L’éthique d’entreprise
fait référence aux règles universelles relatives aux mœurs, aux valeurs liées au bien et au mal.
Dans ce chapitre, nous parlerons des modèles de conduite responsable des affaires en République
démocratique de Congo, en mettant un point sur l’éthique des affaires. En faisant une analyse objective
des affaires et en étudiant les nouvelles approches congolaises
les règles et les principes de l'éthique dans le contexte des affaires économiques et commerciales
les diverses questions morales ou éthiques qui apparaissent dans le contexte de l'activité
économique des hommes ;
et tout devoir ou obligation pour une personne se livrant aux activités d'échanges et de
commerce.
En effet, l'éthique des affaires se fonde sur l'éthique normative, selon laquelle les normes éthiques
spécifiques sont défendues puis appliquées pour distinguer ce qui est bien ou mal, c'est-à-dire ce qui
devrait être fait ou qui ne devrait se faire.
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Cependant, à quelques exceptions près, les éthiciens des affaires sont en général peu intéressés par les
fondements de l'éthique (méta-éthique) ou par la justification des principes éthiques fondamentaux : ils
se montrent davantage concernés par les questions pratiques, et toute obligation spécifique pouvant
s'appliquer concrètement à l'activité et à la relation économiques.
La mission citoyenne dans la société tout entière (insertion des jeunes, préoccupations
environnementales.
Le commerce équitable est un système d'échange dont l'objectif est de parvenir à une plus grande
égalité dans le commerce conventionnel. Sa démarche consiste à utiliser le commerce comme un levier
de développement et de réduction des inégalités, en veillant à la juste rétribution des producteurs
Le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect,
dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au
développement durable en offrant des meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits
des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète. Les
organisations du commerce équitable (soutenues par les consommateurs) s’engagent activement à
soutenir les producteurs, à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en faveur de changements dans les
règles et pratiques du commerce international conventionnel.
b. Principe
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L'Organisation Mondiale du Commerce Équitable, prescrit dix normes que ses tenants tant au Nord qu'au
Sud doivent appliquer quotidiennement dans leur travail :
créer des opportunités pour les producteurs qui sont économiquement en situation de
désavantage ;
Promouvoir le commerce équitable. Les organisations du commerce équitable ont pour objectif
de sensibiliser leur clientèle ainsi que le grand public aux injustices du système commercial actuel;
le paiement d'un prix juste. Un prix juste dans un contexte local ou régional est accepté après
dialogue et concertation (en principe - mais en pratique il est fixé par les acteurs du Nord). Les
organisations de commerce équitable assurent un paiement immédiat à leurs partenaires et
parfois aident leurs producteurs avec le financement d'un crédit avant la récolte ou avant la
production ;
Egalité entre les sexes. Les organisations issues de la filière équitable valorisent le travail des
femmes : celles-ci doivent toujours être payées pour leurs contributions dans le processus de
production ;
les conditions de travail. Le commerce équitable signifie un environnement de travail sain et sûr
pour les travailleurs ;
le travail des enfants. Les organisations du commerce équitable respectent la convention des
Nations unies sur les droits des enfants, et les lois et normes sociales sont également appliquées
afin d'assurer que la participation des enfants dans les processus de production des produits
équitables n'aille pas à l'encontre de leur bien-être, de leur sécurité, de leurs conditions
éducatives et de leur besoin de jouer ;
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les relations de commerce. Les organisations de commerce équitable font du commerce en tenant
compte du bien-être² social, économique et environnemental des petits producteurs marginalisés
et ne font pas de profit derrière leur dos.
Par rapport à ces normes les produits commerçables sont Labélisés « Commerce équitable ou
équitable », une liste pour la France est à consulter sur : https://fr.openfoodfacts.org/label/commerce-
equitable/marques
TPE : -Situation africaine du commerce équitable et les produits labélisés par pays
-Statistiques mondiales et chiffres d’affaires des produits labélisés « Equitable » sur les 15
dernières années.
a. Définition
L'innovation sociale fait référence à toutes stratégies, concepts, idées et organisations qui répondent à
des besoins sociaux de toute nature liés aux conditions de travail, d'apprentissage, de la santé, du
développement de communautés et dans une certaine mesure qui viennent fortifier la société civile.
On peut identifier, aux côtés des citoyens, quatre grandes catégories d'acteurs impliqués dans la
production d'innovations sociales, et qui coopèrent souvent au service de l'intérêt général :
les associations constituent le plus grand laboratoire d'innovations sociales. Par leur proximité
avec la population, elles sont bien placées pour détecter les besoins nouveaux et leur apporter
des réponses ;
les fondations d'entreprises, les fondations reconnues d'utilité publique, les fondations de
l'économie sociale, se positionnent souvent sur des thèmes d'innovation sociale ;
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les entreprises sociales, initiatives de forme privée à finalité sociale ou environnementale
constitue un secteur émergent qui repose souvent sur des innovations sociales ;
les collectivités territoriales sont de plus en plus engagées dans l'innovation sociale, parce qu'elles
sont au contact direct des besoins des populations, financent le secteur, sont de plus en plus
placées sous contraintes pour assurer des services publics de meilleure qualité, en associant les
usagers et en cherchant une forme de performance globale.
Ce modèle de conduite des entreprises multinationales nous est proposé par l’organisation de
coopération et développement économique et consiste à :
L’OCDE s’attache plus particulièrement à quatre domaines d’une importance immédiate au regard de la
crise financière :
2. Mettre à jour les Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales.
donner des conseils pratiques aux entreprises. C’est-à-dire aider à convertir les grands principes
universels de déontologie en pratiques locales, en systèmes appropriés de gestion et d’application
du droit.
23
3. Proposer des mécanismes renforcés par des examens dans des domaines essentiels comme
l’investissement ouvert et responsable, la lutte contre la corruption, la concurrence et d’autres
aspects d’une conduite responsable des affaires.
Pour mieux construire un nouveau système financier national et international, et rétablir une croissance
plus verte, l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) a défini une réponse
stratégique à la crise financière et économique qui contribuera de différentes façons à renforcer l’éthique
des affaires.
Compte tenu de l’état actuel du pays considéré et de la moralité de ses agents organisationnels
dominants, le tissage d’une culture d’intégrité doit s’inscrire dans un long processus de
transformations spirituelle, morale et socioéconomique.
Rappelons que la corruption et la violence systémiques touchent presque toutes les grandes
organisations sociales actives au Congo. Ce tissage exige par conséquent la détermination, la
patience, la rationalité, le courage, l’espérance et un autre type de leadership.
En effet, ce code d’éthique commun aux entreprises opérant au Congo a un double but. A
l’intérieur, il concerne trois actions majeures, qui sont :
Conscientiser dans le but de créer des pratiques éthiques d’excellence dans le milieu des
affaires,
assurer que toutes les entreprises en RDC conduisent les affaires de manières responsables et
éthiques
24
décourager la conduite des affaires non conformiste ». Tandis qu’à l’extérieur de l’entreprise
ou des entreprises du secteur privé, c’est- à-dire dans la société congolaise et dans le milieu des
affaires international.
Le CDCA (Code de conduite des affaires) veut «améliorer la réputation de la RDC dans le monde
pour attirer plus d’investissements » et « réduire le niveau de la corruption en RDC ».
Le rôle joué par la publication des rapports du Groupe d’experts des Nations Unies sur l’exploitation
illégale des ressources naturelles et autres formes de richesses du Congo, de 2001 à 2003 : Cette
publication a donné une impulsion considérable à la recherche sur l’exploitation et le commerce des
ressources naturelles, sur le comportement des firmes multinationales intéressées par ces ressources et
sur celui des seigneurs de guerre, sur la complicité dans la commission des crimes dans les transactions
commerciales internationales et sur l’éthique des affaires et des organisations.
Elle a plus particulièrement attiré l’attention de l’opinion publique internationale sur l’opprobre frappant
le peuple congolais, sur sa tragédie et sur les mécanismes utilisés par les puissantes organisations
commerciales afin de maîtriser ce peuple et ses ressources. Sur la liste des ressources ayant surexcité ces
organisations figurent le Coltan, l’Or, la Cassitérite, le Niobium, le Cobalt, le Diamant, le Pétrole et les
terres rares, entre autres.
Il est à noter que la culture du système commercial dominant au Congo ne s’écarte pas de la logique de
la force, de la jungle. Les faibles, les pacifiques et ceux qui sont attachés aux valeurs retenues par le CDCA
réussiraient très difficilement sur le marché congolais. Observable dans les villes du Congo telles que
Matadi, Kinshasa, Kisangani, Bunia, Beni, Lubumbashi, Goma et Bukavu, ce marché pourrait impressionner
celui qui vient directement des centres de recherche dédiés à l’éthique appliquée, à l’écologie, au droit
des affaires et à la criminologie.
Le rapport du Groupe d’experts, c’est-à-dire celui 12 avril 2001, décrit en effet l’organisation du pillage
systématique du Congo par le Rwanda et l’Uganda dans les termes suivants : Cette organisation «
comprend des structures administratives, des nouvelles compagnies aériennes (au moins onze), des
entreprises financières (les banques) et plusieurs entreprises commerciales privées des produits miniers
25
congolais, dont nous avons parmi les plus importantes Trinity et Victoria pour l’Uganda et Rwanda Metals
et Grands Lacs Metals pour le Rwanda ».
Le monde des affaires constitue la pierre angulaire de la réussite de toute société, dans la mesure où les
entreprises créent des ressources requises pour le développement social et le bien-être selon le code de
conduite des affaires en RDC (CDCA).
Les opérateurs économiques des entreprises congolaises doivent s’engager à appliquer, soutenir et
promouvoir les valeurs ci-après :
1. L'Intégrité
Conduire les affaires avec intégrité requiert des entreprises, un engagement total au respect des normes
éthiques les plus élevées. De cette manière, les entreprises créent un climat de confiance propice aux
affaires.
2. La bonne gouvernance
Mettre en pratique une politique de bonne gouvernance implique que les entreprises assument la
responsabilité totale de toutes leurs actions.
26
adhérer aux standards de service et de productivité les plus élevés;
assumer, pour toutes les actions, la responsabilité personnelle et celle de l'entreprise;
prendre la responsabilité de soutenir les communautés;
promouvoir les bonnes pratiques environnementales.
3. Le respect
Dans la gestion des affaires, les organisations prennent en compte la dignité humaine et les
droits de tous. Par conséquent, nous nous engageons à :
traiter le personnel, les clients, les fournisseurs et toutes autres parties prenantes avec dignité et
équité;
4. La transparence
Gérer les affaires d'une manière transparente requiert d’être ouverts et clairs dans la
communication.
B. Application du Code
Le Code de Conduite des affaires en RDC s’applique à toutes les entreprises privées, formelles et
informelles, qui conduisent les affaires en RDC, sans tenir compte de leur taille, type et secteur d’activités.
27
Le CDCA s’applique à toutes les associations, fédérations du milieu des affaires et les entreprises
paragouvernementales. Elle peut aussi être appliquée dans le secteur public.
de conscientiser dans l’objectif de créer des pratiques éthiques d’excellence dans le milieu des
affaires ;
d’assurer que toutes les entreprises en RDC conduisent les affaires de manières responsables et
éthiques ;
Le niveau d’engagement d’une entreprise peut varier d’un engagement simple vers un engagement plus
sérieux.
Trois catégories d’engagements sont décrites dans le tableau ci-dessous. Chaque catégorie d’engagement
vient avec des conditions pour l’entreprise ainsi que de déterminer ce qu’elle peut faire pour renforcer
son engagement au code commun. Donc, une entreprise peut, volontairement, choisir une des catégories
ci-dessous, ou peut, initialement, opter pour une catégorie d’engagement de niveau élémentaire et
progressivement, monter vers une catégorie d’engagement plus élevée.
28
Tableau 2 – Catégorie d’engagement du code de conduite (Source : Analyse législation)
La majorité d’entreprises minières recensées par une recherche entreprise par Sembimbi
(2013) montre qu’un taux d’environ 17% des travailleurs étrangers sont employés dans les différentes
entreprises minières. Ce qui va à l’encontre de la loi 70/0010 du 27 juillet 1970 portant règlementation
du travail des étrangers, en matières de pourcentages autorisés, qui fixe un pourcentage maximum de
10% pour les travailleurs étrangers pouvant occuper un emploi rémunéré en vertu d’un contrat du
travail dans une entreprise extractive.
En effet, cette loi du 27 juillet 1970 a été modifiée et complétée par la loi n°
121/CAB.MIN/TPS/112/2005 du 26 octobre 2005 qui réduit ce pourcentage des travailleurs étrangers
de la manière suivante : catégorie I à IV, 2%, agents de maitrise, 2.5% agents cadres de collaborations
et pour les cadres de direction 2% dans les entreprises minières.
Le code minier prévoit en son article 83 que l’implantation et le fonctionnement d’une usine
de traitement ou de transformation des substances minérales sont soumis à la réglementation en
matière de protection de l’environnement prévue par le Code minier et par la législation particulière
sur l’environnement.
Alors qu’en son article 203, il est recommandé à tout détenteur d’un permis de recherche de
présenter son plan d’ajustement et de réhabilitation (PAR) en application du principe de prévention.
Pendant l’exploitation, le code minier exige que l’exploitant présente une étude d’impact
environnemental accompagnée d’un plan de gestion environnementale du projet et d’obtenir
l’approbation de son EIE et PGEP ainsi que de mettre en œuvre le PGEP en son article 204 en
application du principe de pollueur-payeur.
III.3. les responsabilités sociales
L’article 279 du code minier est relatif aux restrictions d’occupation des terrains à l’instar des
terrains réservés au cimetière, des terrains situés à moins de nonante mètres d’un barrage ou situés
à moins de nonante mètres des limites d’un village, d’une cité, d’une commune ou d’une ville. Cette
obligation est soutenue par les articles 280 et 281 du même code relatifs à la responsabilité de
l’occupant de réparer les dommages causés par les travaux, même autorisés, qu’il exécute dans le
cadre de ses activités minières et à l’indemnisation des occupants du sol.
Parmi les normes nationales en rapport avec la Responsabilité Sociale des Entreprise en République
Démocratique du Congo, il y a notamment :
Le code de travail congolais propose huit éléments pour l’évaluation, entre autres, les droits de
l'homme, les droits des travailleurs, la lutte contre la corruption, le développement durable, le droit à
la santé, la protection de l'environnement, le paiement des taxes, la publication des informations.
Voici la grille qui grâce à une échelle de cinq degrés permettrait d'évaluer plus ou moins objectivement
les réalisations des entreprises par rapport aux différents droits et obligations
Degré 5 4 3 2 1
2. La non-discrimination
Ces mesures sont destinées notamment à corriger les déséquilibres constatés au détriment des
femmes dans la répartition des femmes et des hommes dans les actions de formation et à favoriser
l'accès à la formation des femmes souhaitant reprendre une activité professionnelle interrompue pour
des motifs familiaux
2. La responsabilité de l’entreprise
L'emploi et la sélection d'un enfant scolarisé ou non exerçant l'activité de mannequin ne peuvent
excéder des durées journalières et hebdomadaires maximales déterminées par décret en Conseil
d'Etat. (Article L7124-6)
La santé et la sécurité au travail est prévu dans l’article 73121-3 du code de travail congolais par
exemple l’existence dans les entreprises des emplois insalubres, la connaissance des travailleurs des
risques liés aux emplois, l’entretient un environnement de travail salubre et sans danger, la politique
en matière de SST, les mesures de sécurité pour diminuer les risques associés à des substances ou
matériaux toxiques, la qualité du responsable de la SST, la formation sur l'utilisation de l'équipement
et des méthodes de travail particulières pour à des tâches plus dangereuses l'information fournie aux
employés en matière de SST, le régime national d'indemnisation des accidents de travail et les
montants des indemnités perçus par les accidentés et leurs familles.
6. La rémunération équitable
7. Retenues à la source
Le nouveau Code Minier congolais, promulgué le 11 juillet 2002, comporte tout un ensemble
d'articles (207 à 211, 279 et suivants) se référant au concept de Responsabilité Sociale des Entreprises
en ce qui concerne : la sécurité, l'hygiène, le respect des règlements miniers, la déclaration des
accidents, le respect des mesures spéciales prévues en cas d'utilisation des explosifs, les obligations
des opérateurs miniers par rapport aux populations vivant à proximité de leur exploitation.
Ce Code inclut également bon nombre de normes en faveur d'un grand respect des sites d'exploitation,
des écosystèmes et des normes environnementales.
Le principal objectif des propositions des normes du code est de stimuler les différents acteurs du
secteur minier en RDC, à intégrer une gestion responsable de l'environnement dans le cycle complet
de projets miniers et de contribuer ainsi à une amélioration continue de l'environnement dans
l'opération minière congolaise en établissant une référence pour les méthodes de gestion en matière
d'environnement dans le secteur minier.
Parmi les objectifs précis du code (en proposition), nous pouvons noter :
aide à la mise en œuvre d'une stratégie environnementale pour les projets miniers congolais;
élaboration de directives pour l'évaluation des impacts sur l'environnement en zones
minières ;
introduction et l'encouragement de principes de bonne gestion et de bon contrôle de
l'environnement dans tous les projets miniers ;
réduction de l'impact sur l'environnement des projets miniers et l'assurance que cette
exploitation, pendant toute sa durée, n'aura pas d'impacts majeurs sur l'environnement
congolais.
La responsabilité sociale des entreprises nécessite une bonne organisation surtout dans le secteur
minier national, le présent code a le mérite de déterminer les organes et institution (en précisant leur
compétence spécifique) habilités à faire appliquer ses dispositions.
Le Code a organisé le secteur de sorte qu’en dehors du Ministère des Mines, ses services et ses organes
prévus dans le code et chargés de son administration, aucun autre service ou organisme public ou
étatique n’est compétent pour faire appliquer ses dispositions et ses mesures d’application (article 16
du code minier).
Ces organes sont notamment : le président de la république, le ministère des mines, le gouverneur
de province, la division des mines,…
Le but est d’éliminer les effets néfastes des opérations minières sur l'environnement, et à développer
de bonnes relations avec les communautés locales avoisinantes vu du code minier congolais.
Il s'agit notamment d'une bonne conception et un bon aménagement de la mine qui constituent les
deux éléments clés susceptibles d'atténuer les impacts néfastes sur l'environnement :
Le contexte politique, social, économique et environnemental est d'une importance capitale pour
toutes les entreprises, quelle que soient leur taille, leur branche d’activité ou leur structure juridique.
Pour se faire, les politiques et les programmes de promotion des entreprises et, d'une manière
générale, de développement du secteur privé doivent figurer parmi les priorités des plans et stratégies
visant à stimuler la croissance et le développement par l'Etat. C'est pourquoi, certaines contraintes à
la promotion de la Responsabilité Sociale des Entreprises doivent être évitées en RDC :
l'ignorance des principes directeurs et normes nationale et internationales de la
Responsabilité Sociale des Entreprises,
la méconnaissance de l'importance de la promotion de la RSE par les communautés, les
structures de développement et les autorités locales,
la non implication de la FEC, SAEMAP (SAESSCAM), Intersyndicale, Société civile et les pouvoirs
publics dans la démarche de promotion de la RSE en RDC,
la fiscalisation de tous les actes posés dans le cadre des actions à mener pour la promotion de
la RSE par les quatre grands acteurs identifiés,
le manque de politique et d'outils permettant l'identifier, l'évaluer et l'orienter actions,
la mauvaise volonté de la part des entreprises minières dans la prise en compte de la
dimension RSE.
Au vu de la théorie des parties prenantes et de la RSE du point de vue code minier et code
du travail congolais, nous proposons dans les exposés du cours les cas d’études dans certaines
entreprises du Katanga.
CHAPITRE IV LE POT DE VIN INSTITUTIONNALISE
IV.1. Définition
Au XVIe siècle, "verser un pot de vin" signifiait simplement "donner un pourboire", une
somme permettant de se payer à boire. En effet, dans la culture occidentale, le fait d'offrir un verre à
une personne a toujours signifié qu'on lui accordait une place privilégiée. Au fil des siècles, cette
coutume a pris une connotation plus péjorative et est devenue synonyme d’illégalité et de corruption.
La considération de ce « pot » a pris une valeur beaucoup plus conséquente, qu’elle soit monétaire ou
matérielle, désignée par le terme « corruption ».
Cette dernière est un détournement d'un processus ou d'une interaction avec une ou
plusieurs personnes dans le dessein, par le corrupteur, afin d'obtenir des avantages ou des
prérogatives particulières ou, pour le corrompu, obtenir une rétribution en échange de sa
complaisance. Elle conduit en général à l'enrichissement personnel du corrompu ou à l'enrichissement
de l'organisation corruptrice.
Le pot de vin institutionnalisé dans son sens général concerne toute personne bénéficiant
d'un pouvoir de décision, que ce soit une personnalité politique, un fonctionnaire, un cadre d'une
entreprise privée, un médecin, un arbitre ou un sportif, un syndicaliste ou l'organisation à laquelle ils
appartiennent.
IV.2. Cause
Faibles salaires : l'administration publique de nombreux États prévoit des salaires relativement
faibles pour certains de leurs agents ; typiquement les médecins, les policiers (corruption
policière), les douaniers, par exemple, sont les victimes faciles de systèmes où la culture admet
qu'il n'est pas besoin de les payer [de manière décente] étant donné qu'ils peuvent tirer un
avantage occulte de leurs fonctions.
Culture administrative et corporatiste peu propice générant des craintes et qui dissuade toute
dénonciation (ou simple remise en cause d'un système affecté) par les éléments intègres ou
simplement désireux d'appliquer les règles existantes ; esprit de revanche du groupe et des
supérieurs imposant des sanctions déguisées au lieu de valoriser l'intégrité (d'où la nécessité
de véritables mesures et politiques de protection de la vie professionnelle).
Le secteur public en RDC est le plus touché par le versement des pots de vin (pots de vin
institutionnalisés) dans l’attribution des marchés et des services publics. Des exemples font légion, l’un
d’eux est celui des passeports biométriques dans notre pays (RDC).
Depuis des temps, les Congolais se plaignent toujours du prix élevé du passeport, pourtant ce
document n’est qu’une simple pièce d’identité qu’on utilise en dehors du territoire national. Puisqu’en
RDC d’aucuns pensent qu’aller à l’étranger est synonyme d’avoir beaucoup d’argent et que là on va y
mener une vie de pacha, il faut par conséquent que le potentiel voyageur dépense aussi beaucoup
d’argent avant d’acquérir le document qui lui facilite le déplacement vers le paradis. En plus, il faut
noter que les doléances des demandeurs des passeports ne se limitent pas seulement au prix
exorbitant, mais aussi aux conditions d’octroi. Le calvaire commence dès le début des démarches avec
le retrait des formulaires et la capture des photos au ministère des Affaires étrangères.
Le ministre des Affaires étrangères a fixé à 200 dollars américains le prix du nouveau passeport avec
puce dont le lancement officiel a été donné vers la fin de l’année 2015 par le président de la République
sortant Joseph Kabila. Il se fait que l’obtention de ce passeport est difficile dans un bref délai. Alors
pour l’avoir dans un temps plus ou moins court; il faut qu’à chaque niveau de démarche, que le
demandeur débourse plus que ne l’exige le taux officiel (pot de vin) au point où finalement le
passeport revient à plus ou moins 300 dollars toutes dépenses comprises. Il faut avouer que la pilule
est amère pour un citoyen moyen qui vit dans des conditions précaires.
Le cas des plaques d’immatriculations est tout aussi illustratif de la pratique de pot de vin.
Le pot de vin institutionnalisé est à la base du non recouvrement des recettes fiscales dans
notre pays et décourage les investisseurs. Ce phénomène s’observe également dans les opérations
import et export au niveau de la douane.
CHAPITRE V LE SALAIRE DES CADRES SUPERIEURS ET LE
TRAVAIL DES ENFANTS
V.1. Le salaire des cadres supérieurs
Dans le cadre d’un contrat d’emploi, le salaire est l’ensemble des rémunérations ou des
prestations fournies par un employeur à chacun de ses salariés en rétribution de leurs services. Il
consiste en sommes payés en espèces, auxquelles peuvent s’ajouter des commissions, des indemnités,
des participations et des avantages en nature tel que la fourniture d’un véhicule, d’un logement, de
combustible de chauffage, ou la fourniture d’un repas (S. Braudo, 2016).
Le personnel : sont considérés comme travailleurs salariés toutes les personnes qui
fournissent un travail manuel ou industriel moyennant une rémunération dans le code de
l’organisation et pour le compte d’une autre personne physique ou morale.
Les droits des travailleurs : les travailleurs jouissent des droits fondamentaux
Les obligations : les travailleurs au titre de la relation de travail ont les obligations
Une partie fixe (salaire de base), liée à la fonction, faisant généralement référence au contrat
de départ et/ou à une classification du poste et le plus souvent ajustée périodiquement,
notamment par indexation ;
Une partie variable : primes liées aux performances, par rapport notamment aux objectifs
individuels ou collectifs fixés par l'employeur ou négociés entre les parties. Elle concerne
quasi systématiquement les métiers liés à la vente. Cette partie a tendance à se développer
dans d'autres fonctions également comme celles liées au management ;
Des avantages en nature.
V. 1.2. Règlementation juridique en RDC sur le salaire
Tableau III. 1. Postes concernés par le salaire des cadres supérieurs dans les entreprises
minières (Sem mbimbi, 2013)
En Europe le salaire moyen de cadre en poste (salaire fixe + part variable) s’établit dans le
secteur privé à 56 000 euros annuels brut, alors qu’en RDC plus particulièrement dans les entreprises
minières, le salaire moyen annuel est à 30000 dollars américains.
La majorité d’entreprise applique pour de raison de performance et de productivité le système
de salaire d’efficience pour les cadres supérieurs mais ce système requiert un investissement en capital
humain.
Groupe d'age
700
600
Nombre (en million)
500
300
pays en
200 developpement
monde entier
100
0
0-4 5 -9 10 - 14 15 - 17
50
40
30
20
10
0 Pays
Sur le plan national, les études de Flavien MULUMBA (2016) menées entre 2007 et 2014
montrent que le taux le moins élevé des enfants économiquement actifs se trouve dans la province de
Kinshasa et du Nord Kivu. La figure ci-dessous illustre la répartition par province en RDC des enfants
travailleurs.
%
Répartiton des enfants travailleurs par province
60
50
40
30
20
10
0
Province
Les activités que les enfants exercent lorsqu’ils sont employés sont innombrables, raison
pour laquelle ils sont regroupés en différentes catégories. Le code du travail congolais en son article 3,
les qualifie de pires formes de travail des enfants en ces termes :
toutes les formes d’esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des
enfants, la servitude pour dettes ainsi que le travail forcé ou obligatoire, y compris le
recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits armés
;
l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant à des fins de prostitution, de production de
matériel pornographique de spectacles pornographiques ou des danses obscènes ;
l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant aux fins d’activités illicites, notamment pour
la production et le trafic de stupéfiants ;
les travaux, qui par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont
susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité, à la dignité ou à la moralité de l’enfant.
Brisset (2000) reparti toutes les activités des enfants travailleurs en diverses catégories
suivantes :
Sur le plan familial, le travail agricole peut paraitre bénin, d’autant plus qu’aux yeux de
beaucoup, l’enfant y a un rôle reconnu qui lui permet d’apprendre des pratiques indispensables au
processus de socialisation au sein de la communauté. En revanche ce travail ne lui est pas bénéfique
comme on veut le laisser croire ; dans bien de cas, il s’avère destructeur. Il exige aux enfants de
consacrer la majorité de leur temps. Il demande trop à leurs jeunes corps en croissance. Il les éloigne
de l’école et le force à des activités dangereuses.
Ce qui est plus observable en RDC est que, dans les milieux ruraux du pays où l’agriculture
est parmi les principales activités, les enfants déjà entre 5 et 7ans, commencent à aider leurs parents
dans des taches légères, mais très vite participent à tous les travaux, vers 10 ou 11 ans, même les plus
pénibles, défrichage, labour, semis, arrosage, préparation et épandage des engrais, récolte et première
préparation des produits. L’image suivante montre les enfants travaillant dans les plantations.
FIGURE V. 5. LES ENFANTS TRAVAILLANT DANS DES PLANTATIONS
En ce qui concerne l’agriculture commerciale, la République Démocratique du Congo ne
regorge pas des grandes plantations qui emploient les enfants à part dans le nord du Katanga où nous
trouvons actuellement quelques plantation de palmier.
Signalons qu’en Afrique, l’agriculture commerciale associée à l’élevage fait rage en termes
de travail des enfants. Ici, il n’existe aucun lien juridique avec l’employeur. Les enfants sont recrutés
en tant que berger sans rémunération si c’est qu’une prise en charge de nourriture. Tandis qu’au Kenya
chaque embauché garde un troupeau d’au moins 100 bovins, au Malawi et au Zimbabwe les enfants
de 3 ans accompagnent leurs frères et sœurs dans les plantations de thé et de café en raison de
s’habituer à leur travail future.
b) Le travail domestique
C’est le plus invisible car il se pratique très généralement entre les quatre murs d’une maison
que ce soit dans la famille même de l’enfant ou dans une autre.
Ce phénomène est beaucoup plus fréquent chez les filles. Depuis longtemps les petites filles
des zones rurales qui étaient envoyées en ville chez des cousins ou des parents pour parfaire leur
éducation rendaient des menus services. Aujourd’hui, ce qui était entraide est devenu exploitation et
fait même l’objet d’un trafic transfrontalier d’enfants.
Aussi, si les enfants domestiques sont invisibles, c’est aussi parce qu’il s’agit en majorité
des filles. Accomplir des taches dans un ménage qui n’est pas le leur, est perçu comme une simple
extension de leurs devoirs et la notion d’emploi est absente.
Près de 90% des enfants domestiques sont des filles ; leur position d’infériorité au sein du
ménage, les rend particulièrement vulnérables aux abus sexuels.
c) L’industrie et l’artisanat
La gamme de leurs activités dans l’industrie et l’artisanat est étendue presque à l’infini. Ils
sont nombreux à travailler dans la briqueterie, l’exploitation minière artisanale en R.D.C.
Il sied de signaler un autre secteur qui emploie les enfants dans des conditions touchantes
est la pêche artisanale. Partout en Afrique, particulièrement en RDC, tout le long du fleuve Congo et
de ses affluents, les enfants passent des nuits dans la pêche artisanale à partir de 6 ans. L’image
suivante montre le travail des enfants dans les exploitations minières artisanales.
De plus en plus, la rue est devenue un lieu de travail pour les enfants qu’ils y mendient,
qu’ils y vendent à la sauvette toutes sortes de marchandises, qu’ils y nettoient les chaussures et les
véhicules. Ce phénomène s’observe clairement à Lubumbashi avec les enfants qui cirent les souliers,
qui font « le marché pirate », les enfants vendeurs des sachets. Ces enfants avaient été surnommés
« les moineaux » il y a quelques années.
Une chose est certaine, Le nombre des enfants de la rue croît à la mesure de l’exode rurale
grandissante qui menace les grandes villes de la RDC.
FIGURE V. 7. LES ENFANTS VENDANT DE L’EAU EN SACHET
e) L’exploitation sexuelle
Placer l’exploitation sexuelle dans la problématique des enfants au travail ne va pas sans
soulever nombre des questions parmi les plus lourdes. S’il ne fait bien aucun doute qu’il s’agit là
d’exploitation sous son aspect le plus objet puisqu’elle transforme la personne même de l’enfant en
objet. Peut-on considérer pour autant qu’il s’agisse là d’un « travail » ?
La réponse est affirmative puisque la convention sur les pires formes de travail des enfants
adoptée en juin 1999 inclut l’exploitation sexuelle dans sa définition. La prostitution et la traite des
enfants constituent une des pires formes de travail des enfants. Les dangers auxquels sont confrontés
les enfants sont extrêmes, allant de la décadence morale aux maladies sexuellement transmissibles,
voire la mort.
Le monde d’aujourd’hui compte, selon les estimations les plus faibles 300 000 enfants
soldats et il ne s’agit là que d’une estimation restrictive, car à chaque année qui passe augmente ce
contingent, notamment sur le continent où sévissent le plus de conflits : l’Afrique.
Depuis l’avènement de l’AFDL, le slogan « KADOGO » qui désignait les enfants soldats est
une illustration palpable des enfants soldats.
En 2012, à Lubumbashi, l’on a vécu l’entrée de la milice dénommée « mai mai » dont 85%
étaient constitués des enfants dont l’âge variait entre 10 et 15 ans. A l’est de la République
Démocratique du Congo, toutes les milices qui opèrent là-bas sont essentiellement composées des
enfants soldats. La figure suivante illustre les enfants soldats à l’Est de la RDC.
Plusieurs causes contribuent au développement du travail des enfants, citons-en les plus
fréquentes en Afrique en générale et en RDC en particulier.
La pauvreté est sans conteste la première de toutes les causes du travail des enfants ;
s’agissant bien entendu de la pauvreté des ménages et des Etats. Lorsqu’une famille vit dans une
misère extrême, les revenues même dérisoires que rapportent les enfants peuvent être indispensables
à sa survie. Lorsque frappent le chômage ou le sous-emploi massif des adultes dans le pays, les enfants
trouvent plus facilement le travail que leurs parents, car leur travail coutera fort peu à l’employeur.
Une deuxième cause est justifiée par les lacunes du système éducatif. Lorsque l’école coûte
chère (frais de scolarité, livres, uniformes) qu’elle représente un manque à gagner pour la famille
(l’enfant ne rapporte rien), que le cursus scolaire est inadapté à la vie de l’enfant, que les maîtres
démotivés sont eux-mêmes mal formés et sous-payés. Dans ces conditions pourquoi une famille
enverrait-elle ses enfants à l’école ?
Dans la plupart de cas, certains enfants qui commencent l’école, l’abandonnent en route,
d’autres continuent à fréquenter l’école partiellement, ce qui fragilise considérablement leur maîtrise
de l’écriture, de la lecture et du calcul.
Cette déclaration est soutenue par l’enquête menée par la vision mondiale de la RDC et du
CANADA sur les enfants travaillant dans les mines. A l’issu de cette enquête, il a été trouvé que 40%
des enfants travaillent dans les mines dans la région du sud du Katanga.
1. BINGA,
Binga36 est originaire du village de Kakuku, dans le territoire de Walikale. De sexe masculin,
Binga est âgé de 13 ans. Ses parents l’ont envoyé pour exercer le petit commerce à Bisie où, par hasard,
il a pu rencontrer sa tante maternelle. Binga éprouve de sérieuses difficultés dans son travail, qui exige
de la vente du sombé et de la viande boucanée. Le travail n’est pas rentable du fait que des personnes
mal intentionnées empruntent sans rembourser et, parfois, les marchandises lui sont volées. En cas de
résistance, Binga est battu par ses débiteurs. Les conditions de vie de Binga sont difficiles. Il passe la
nuit sur un lit appelé « carquois », fait en écorce d’arbre. Sa tante se prostitue, et elle ne sait subvenir
aux besoins de Binga.
Ce dernier voudrait bien retourner chez ses parents, mais il hésite encore du fait que les
conditions de vie chez ses parents sont très difficiles, plus que celles qu’il vit sur le site. Ainsi, il est
tenté de s’adonner aux activités minières vu qu’elles semblent être rentables plus que le petit
commerce. Cependant, il dit être prêt à quitter le site au cas où ses parents le rassuraient qu’ils seront
en mesure de le faire étudier ou alors s’il trouvait quelqu’un pour prendre en charge ses frais scolaires.
2. PATIENCE
Patience est originaire de Lubutu dans la Province du Maniema. De sexe féminin, elle est âgée
de 16 ans. Après être tombée enceinte suite à une agression sexuelle par un inconnu sur le site, sa
mère biologique a décidé de la chasser de la maison familiale. Abandonnée à la fois par le père de
l’enfant et par sa mère, la jeune fille vit actuellement seule. Pour des raisons de survie, Patience s’est
engagée dans la prostitution. Lorsqu’elle ne trouve pas de partenaires, elle ramasse des déchets des
minerais qu’elle revend. C’est dans sa petite maisonnette faite en caoutchouc et couverte de chaumes,
dans un quartier célèbre de Bisie appelé Birere où Patience reçoit ses partenaires. L’essentiel pour elle
n’est pas de quitter le site, mais de trouver un emploi décent et rémunérateur.
TPE : Dresser les statistiques des EADE pour les provinces de la RDC sur les quinze dernières
années, tenir compte du genre et de l’âge. Discuter des causes des écarts dans les différentes
provinces. Comparer vos résultats à ceux du ministère de l’EPSP sur la même période.
L’entreprise (et l’Etat) a une part de responsabilité dans le travail des enfants en ce sens qu’il
existe des normes ainsi que des conventions qui prévoient les plages d’âge minimal pour le travail et
les types de travail à effectuer.
Dans le monde entier, le travail des enfants constitue un fléau tant économique que social
qu’il faut à tout prix combattre. Voilà donc pourquoi Brisset (2000) propose trois méthodes pour la
lutte contre ce fléau :
1. La prise de conscience
La prise de conscience, aussi bien au niveau national qu’international de la nocivité et de la
gravité de l’exploitation des enfants.
2. Les moyens juridiques
La communauté internationale a multiplié les efforts pour élaborer les dispositions
protégeant les enfants contre l’exploitation économique. Depuis 1966, diverses conventions se sont
tenues pour discuter des droits des enfants. La convention internationale sur les droits des enfants de
1989, qui avait défini l’éventail complet des droits de l’enfant sur le plan civil, économique, social et
culturel y compris le droit de l’enfant d’être protégé contre toute exploitation qui peut nuire à son
développement.
La convention sur les pires formes de travail des enfants de 1999 à l’issu de laquelle toutes
les pires formes de travail des enfants a été définie en ces termes :
Toutes les formes d’esclavage, de vente et de traite d’enfants, le travail forcé des enfants, ainsi
que leur recrutement en vue de leur utilisation dans les conflits armés ;
Utilisation des enfants à des fins de prostitution ou des spectacles pornographiques ;
Utilisation des enfants à des fins des activités illicites, notamment la production et le trafic des
stupéfiants ;
Les activités susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l’enfant.
Si les parents et les enfants ne considèrent pas que l’éducation est utile et pertinente, les
possibilités qu’ils envoient leurs enfants à l’école sont diminuées, et les enfants entreront plutôt sur le
marché du travail à un âge trop précoce. Offrir aux enseignants une formation publique de qualité et
développer des services internes d’éducation, améliorer le statut de la profession d’enseignement et
remédier à la pénurie des enseignants sont des actions essentielles pour atteindre les objectifs
d’Education pour tous
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