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Les dix clés pour réussir ses prises de paroles en public

1- Vous mettre à la place de votre auditoire :


Il ne faut pas simplement s’adresser à l’autre ou aux autres. Il faut s’immerger en l’autre,
se substituer à l’autre. Une des clés de la réussite de la communication orale consiste à bien
cerner les attentes du public.
Votre auditoire sera motivé si vous répondez à la question de sa motivation.

« J’étais tellement content de mon stage que j’ai voulu l’évoquer en long et en large. J’avoue que je
ne me suis pas posé du tout la question de savoir ce qu’attendaient les membres du jury. Au fond,
c’est vrai, je n’ai pas pensé à eux mais à moi et à ce que j’avais vécu. J’ai été égoïste et cela ne s’est
pas très bien passé, alors que j’avais vraiment fait un très bon stage. » Etudiant en multimédia.

2- Vous poser les bonnes questions :


Contrairement à l’idée très répandue, l’orateur efficace n’est pas systématiquement celui
qui aura un ton assuré, un débit maîtrisé, une présence physique et oratoire forte.
Une bonne partie de son efficacité dépend de sa capacité à se poser les bonnes questions :
pourquoi le public qui devant moi, m’écouterait ? Quelle(s) raison(s) a-t-il de le faire ? Quels
sont mes objectifs à moi, orateur ? Quel message ai-je pour but de transmettre ? Qu’est-ce que
je souhaite que le public retienne ?
Votre aptitude à vous immerger dans le public dépendra de votre capacité à apporter des
réponses pertinentes à ces questions.

3- Soigner votre préparation (nous préparer, c’est nous rassurer)


Le péché d’excès de confiance est l’ennemi redoutable que doit évincer l’orateur efficace.
A l’aise à l’oral, certains orateurs croient que cela suffit, qu’ils proviendront toujours à leurs
fins et négligent de se préparer suffisamment. La préparation est le meilleur moyen aussi pour
circonscrire le trac ou la crainte qui sont souvent les nôtres à l’idée de s’adresser à un public.

Le trac [appelé aussi stress sans que cette appellation soit justifiée] implique la réduction de
nos moyens, ou à nous convaincre que nous allons les perdre, ce qui est la meilleure façon de
les perdre.
Préparer son intervention, c’est réduire les risque, la part laissée au hasard et/ou à
l’improvisation.
La préparation permet de vous projeter dans la future situation de communication que va
constituer votre intervention et de recenser les hypothèses de situations auxquelles vous serez
confronté.

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« Par rapport à l’oral, je n’ai vraiment aucun problème. Je sais que je passe bien, je suis
tonique et convaincante. Mais cela m’a joué un sale tour une fois : je devais faire une
présentation commerciale devant un client et je l’ai pris par-dessus la jambe. Je ne l’avais
pas préparée. Et je me suis fait ramasser par le client, qui m’a dit que, même si je parlais
bien, je devais préparer mes présentations et m’adapter à mon public. Il avait raison et je ne
l’ai jamais oublié. Depuis, je prépare à chaque fois ! » Responsable commerciale.

4- Contrôler Votre corps et vos gestes :


Tous les spécialistes le proclament : la communication passe non seulement par la voix,
l’oralité, mais également, et dans de très importantes proportions, par le non-verbal [gestes,
mouvements, attitudes corporelles] que nous adoptons souvent à notre insu.
Il existe deux types de gestes aux sens bien différents :
a- Le premier type concerne les manifestations corporelles qui ne sont pas a priori émises
dans l’intention de communiquer mais qui apportent des informations sur l’orateur,
son état d’esprit et son contexte [gestes parasitaires exprimant le stress ou le manque
de confiance par exemple].
b- Le deuxième type regroupe les gestes rythmiques et référentiels qui peuvent souligner
la pensée, l’illustrer ou encore remplacer les mots.
Il est à signaler que certains gestes peuvent nous échapper et donc nous révéler. Il
convient donc de les surveiller et tenter de les contrôler. De plus, il est important de
tenter d’en modérer l’usage. Votre objectif premier est d’être écouté, non regardé.

5- Être Maître de son sujet :


L’intervention orale ne se prête guère à l’improvisation. Une grande partie de votre
réussite à ce type d’exercice découlera de votre capacité à devenir, à vos propres yeux
d’abord, mais aux yeux de votre public surtout, un spécialiste du domaine que vous abordez.
C’est à vous de faire vos preuves et de permettre qu’il vous l’accorde.
Il va donc falloir faire travailler votre sujet pour en imprégner, le posséder. Mais cette
progressive maîtrise de votre sujet ne doit pas vous amener à oublier le premier
commandement « à la place de ton auditoire tu te mettras ». Veillez donc à vous mettre à
portée d’un public qui sera composé plus ou moins de non spécialistes.

« Je me souviens d’un oral à l’entrée d’une école d’ingénieurs réputée. Des liens familiaux
m’avaient amené à faire plusieurs stages à l’INSEE et m’y connaissais bien en statistiques et
en démographie. A partir d’une question d’un membre du jury sur le recensement de la
population, je n’ai pas fait attention, pris par mon sujet et ils ont complètement décroché. Et
je n’ai pas été pris. » Etudiant en 2ème année d’école d’ingénieurs.

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6- Partager sa motivation et son enthousiaste :
Encore un point qui traite de la forme, mais qui est capital. Fondamentalement, ce que
vous transmettez, donc devez parvenir à transmettre, c’est l’intérêt que votre sujet vous
inspire et la profonde satisfaction que vous éprouvez à l’idée de le partager avec votre
auditoire.
La possession d’un sujet ne suffit pas. Il faut donner explicitement envie de partager votre
sujet, votre cause. Certes, cette motivation peut naître de la compétence qui est la vôtre, de la
qualité qui est la vôtre pour traiter le sujet. Mais elle ne suffit pas si vous n’allez pas plus loin,
si vous ne manifestez pas votre volonté de partager et de transmettre [convaincu, vous serez
convaincant].
Animation, vitalité, enthousiasme, sincérité : il vous faut procéder à un véritable travail
d’appropriation, surtout si vous n’avez pas choisi votre sujet. Si vous y parvenez, cette
passion sera contagieuse.

7- Maitriser votre voix :


Votre voix est complémentaire de votre corps et de vos gestes. Votre corps apporte
l’image, votre voix le son. Les deux sont indissociables.

Votre objectif est de faire adhérer votre auditoire à vos propos. Il vous faudra donc travailler
votre voix, vous entrainer sur trois différents plans clés que sont l’intonation, le débit et le
volume.
a- L’intonation : rythme votre discours, lui de l’allant et de la vivacité. Elle amènera à
accentuer les mots les plus important, à les faire ressortir de votre discours, pour
mieux les faires rentrer dans la mémoire de vos auditeurs.
b- Avoirs un débit posé est une priorité. Plus l’orateur parle vite, moins l’auditoire retient
ce qu’il dit.
c- Le volume : enfin, votre voix doit happer votre auditoire. Vous ne devez pas le
contraindre à faire d’effort pour vous entendre, ce qu’il ne fera qu’ne partie,
ponctuellement, dans le meilleur des cas.

« Moi, mon problème, c’est que je parle trop vite. Et pourtant je ne suis pas
spécialement stressée. Mais j’ai toujours parlé très vite. Depuis quelque temps, je
tente de progresser et demande, quand je parle en public, à un ami de me faire signe
de ralentir ! Cela marche plutôt bien ! » Etudiante en master.

8- Répéter, répéter et encore répéter :


La prestation orale ne s’improvise pas. Le bon orateur ne pas le risque d’être surpris,
hésitant ou déstabilisé. Il met toutes les chances de son côté. La répétition a pour objectif de
vous permettre de vous approprier votre discours, de vous le faire ressentir, de réduire les
zones et les facteurs de stress. Répéter, c’est faire un saut vers l’inconnu pour en éclaircir les
côtés sobres et le rendre un peu moins inconnu.
Répéter, c’est nous rassurer.

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9- Avoir envie de progresser :
Le problème de la, progression est un problème de prise de conscience. Dès lors que vous
avez pris conscience que la prise de parole revêt une importance croissante dans les échanges
professionnels et sociaux, vous aurez pris également conscience du fait que vous pouvez et
voulez faire mieux que vous ne faites aujourd’hui. Vous êtes prêt à progresser. L’essentiel ce
n’est pas de savoir d’où vous partez, où vous voulez vous rendre. Vouloir progresser constitue
déjà, en soi, une progression.

« Si quelqu’un est nul à l’oral, c’est bien moi. J’ai toujours cherché à éviter les exposés et ai
toujours eu des notes faibles à l’oral. Depuis quelques mois, je prends des cours
d’expression orale, volontairement, parce que j’ai compris que c’était important pour moi.
Et cela va déjà bien mieux. Mes amis et ma famille l’ont remarqué, ce que qui m’encourage
à continuer. » Etudiante en sciences économiques.

10- Être authentique :


Vous serez bon si, au-delà de la mise en œuvre effective des neuf clés, vous êtes vous-
même. Vous ne devez pas vous adapter aux techniques à tout prix mais les adapter à vous, à
votre style, à votre personnalité à votre mode de communication.
Pour autant, ne brider pas les émotions qui sont en vous.
Si elles sont en vous, ne les chassez surtout pas !
Parler bien ne signifie pas systématiquement parler aisément. Soyez vous-même. Pour réussir
vos prises de parole, il vivre ce que vous dites. La perception de votre message passera par la
perception que votre public aura de vous.
Les meilleurs orateurs, c’est-à-dire les plus efficaces sont ceux dont on se souvient du
message, ceux qui ont mis d’eux-mêmes dans leur présentation, ceux qui ont mis quelque
chose d’eux, de leurs convictions, de leurs croyances, de leurs envies. Ceux qui étaient eux-
mêmes.

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Encore le trac ?

Plutôt vous préparez, mieux vaut. Nous préparer, c’est nous rassurer.
Le trac n’est pas l’apanage du néophyte de la parole en public. Il apparaît dès que nous
anticipons une situation et la considérons comme désagréable ou inconfortable. Ce qui gène
dans l’exercice de parler en public, ce n’est pas tant de parler, mais plutôt d’être regardé et par
là même d’être jugé.

« Si les auditeurs le savaient ! La plupart des gens n’aiment pas parler en public. Moi non
plus. A la radio, je leur parle sans les voir et cela me va bien. Au fond, j’aime l’autre mais
suis gêné par le regard qu’il porte sur moi. Or, à la radio, il ne me voit pas et cela
m’arrange bien. » Journaliste dans une radio d’information.

Il faut admettre que chaque prise de parole suscitera un jugement de la part des
« autres ». Mais encore faut-il préciser que ces « autres » ne sont pas mal disposés à votre
égard. En un mot, ils n’ont rien contre vous (sauf cas exceptionnels), et ils se sont déplacés
pour vous écouter. A priori, il est de votre responsabilité d’orienter leur jugement et que ce
jugement ne dépend que de votre prestation après tout.
Le trac est essentiel à la réussite de votre prise de parole. Oui vous avez bien lu ! Pire, le trac
est votre ami. Si je dois imager cette idée, je dirai que le trac est, pour la réussite de la prise de
parole en public, ce que l’air chaud à une montgolfière. Et oui, en l’absence de cette flamme
le ballon ne décollera pas du sol. Mais en revanche, s’il n’est pas circonscrit et maîtrisé, il
risque de tout griller.
Apprivoisez donc votre peur et circonscrivez-la en la transformant en une énergie qui
va propulser vos propos et donner de l’allant à vos idées, vos gestes et vos projections futures.
Vous n’êtes pas seul à éprouver ce sentiment. Votre cas n’est ni grave, ni unique.
Enfin, ne visez pas la perfection sans oublier que vous devez rester performant et
professionnel. Relativisez et n’oubliez pas que l’angoisse qui vous ronge provient d’une
surestimation que vous vous créer. Il ne s’agit pas non plus de sous-estimer l’enjeu mais de
mettre à sa juste place.

Un remède docteur ?
On ne le dira jamais assez : Répétez, Répétez et encore répétez. Plus vous répéter,
plus vous êtes en confiance. Plus tôt vous commencez vos répétitions, plus vous aurez le
temps de parfaire votre intervention d’en peaufiner les détails, les moindres articulations et les
virages les plus difficiles à négocier. Cela vous procurera le sentiment de maîtriser votre sujet
et réduira les sensations de peur pour les remplacer par celles de confiance et de rassurance.

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« Je parviens maintenant à maîtriser mon trac, mais cela a été long. Même quand je dois
présenter mon entreprise à des étudiants ou des jeunes diplômés, je ne suis pas à l’aise. A
force de préparer mes interventions et de me dire qu’il n’y a pas un énorme enjeu, j’y
parviens peu à peu. Et surtout, je me lance, évite de trop penser, me jette dans l’action. En
fait, moins vous réfléchissez, moins vous aurez le trac. » Chargée de recrutement.

Rappels de principes vus en cours :

 On ne peut être convaincant que si l’on est convaincu.


 Le langage, avant de transmettre des informations, transmet des affects.
 Les affects sont de deux types de base : la haine et l’amour. Les autres affects sont des
dérivés. L’indifférence est une forme de haine.
 Toute frustration provoque de l’agressivité.
 La voix est l’un des outils essentiels à la réussite de toute prise de parole en public.
Elle est articulée en six variantes qui ne s’excluent pas :
1- le volume : si votre volume est trop bas, votre auditoire fera un effort mais finira
par vous « lâcher ».
2- la hauteur : appelée aussi mélodie ou intonation.
3- le timbre : Evitez la monotonie, c’est-à-dire de parler sans mélodie ou de chanter
tout le temps la même note. Attention aussi de ne pas être monocorde. N’écoutez
pas votre voix à travers votre gorge, mais à travers un enregistrement audio qui
vous en dira davantage sur votre voix.
4- le débit : la vitesse est l’ennemi de la compréhension.
5- l’articulation : donnez de la clarté à l’élocution. Vous contribuez ainsi au confort
de votre auditoire et du coup à son adhésion à vos propos.
6- les silences : le silence est la condition de la parole. Le silence est une arme fatale
dans toute prise de parole en public, mais c’est une arme encore méconnue et
souvent fait peur. Quand elle est utilisée à bon escient, elle peut être plus efficace
que la parole.
 La meilleure position pour parler en public est debout.
 Les règles d’énonciation ne peuvent pas être modifiées pendant le déroulement du
discours.
 On ne s’habille pas comme on le veut, mais comme le veut l’auditoire, le groupe, les
membres d’un jury, les circonstances.
 Les deux objectifs de l’orateur :
1- Etre compris.
2- Convaincre son public (lui plaire).
 On ne dit pas la même chose de la même façon à deux personnes différentes.
 Quel que soit le sujet que vous abordez, efforcez-vous de le traiter dans le temps le
plus court possible. La longueur idéale : ni trop, ni peu.

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 Attention au PowerPoint : annoncez votre travail et introduisez-le en toute
circonstance. Il ne faut pas que cet outil « magique » vous fasse perdre la théâtralité de
votre discours. Certes il y a votre travail, mais il y a vous d’bord.
 Pour emporter l’adhésion de votre public, le meilleur moyen est de fournir un exemple
bien choisi.
 Face à une autorité, chacun se sent comme un enfant sans défense devant son père.

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