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Andzanga Rapport de Stage Corrigé 1
Andzanga Rapport de Stage Corrigé 1
INTRODUCTION
Partant du règne végétal comme animal, la matière possède un point commun qui est
l’eau. Cette eau par son activité, influence fortement la matière fraiche (ses caractères
organoleptiques ; sa durée de conservation ; voire même certaines transformations). En
effet, certaines transformations des produits végétaux exigent des opérations qui
agissent sur l’activité de l’eau de la matière végétale comme le séchage [1]. C’est le
cas de l’extraction des HE de certaines plantes aromatiques qui est d’ailleurs le thème
de notre étude portant sur « L’optimisation de la durée de séchage et de l’extraction
d’HE de Cymbopogon citratus »
2
II. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Depuis la nuit des temps, le règne végétal est au centre de l’existence de l’être humain.
Les plantes servent d’aliment et de médicament. Les HE extraites des plantes ont pris
leur essor avec l’évolution de la civilisation humaine. Ces huiles constituent l’un des
principes actifs les plus importants du temps en raison de leurs multiples et diverses
applications dans la vie courante [4].
On appelle plantes aromatiques, des plantes qui synthétisent des substances aroma-
tiques appelées métabolites secondaires. Elles donnent par distillation les HE [4].
Les plantes aromatiques ont en commun le fait d’être odorantes, mais toutes ne sont
pas forcément capables de produire suffisamment d’essence pour que l’on puisse en
extraire d’HE [3]. Aujourd’hui dans le monde, on estime à environ 40000 le nombre
d’espèces aromatiques, dont 3000 ont été étudiées et 300 espèces sont exploitées in-
dustriellement. La grande majorité des espèces étudiées et valorisées poussent dans les
pays tropicaux et subtropicaux [4].
Selon AFNOR NFT 75-006 (1998), l’HE peut être définie comme « produit odorant
obtenu à partir d’une matière première végétale, soit par entrainement à la vapeur, soit
par des procédés mécaniques à partir de l’épicarpe de citrus, soit par distillation sèche.
L’HE est ensuite séparée de la phase aqueuse par des procédés physiques n’entrainant
pas de changement significatif de sa composition…. [3].
Selon la norme ISO 9235, une HE est définie comme « un produit obtenu à partir
d’une matière première végétale, après séparation de la phase aqueuse par des pro-
cèdes physiques : soit par entrainement à la vapeur d’eau, soit par des procédés méca-
niques à partir de l’épicarpe des citrus, soit par distillation » [3], [5].
3
II.2.2 Importance et utilisation des HE
Depuis plusieurs années, les HE ont envahi de nombreux produits de la vie courante.
Actuellement, elles occupent une place importante dans la vie de l’homme et de-
viennent quasi indispensable dans le mode de vie de certaines sociétés. Grace à leurs
divers propriétés et variées, elles sont utilisées dans plusieurs domaines de la vie no-
tamment:
la parfumerie et la cosmétique pour leurs propriétés parfumantes. En effet l’indus-
trie de la parfumerie et de la cosmétique principale débouchée des HE, utilise les
HE à côté des constituants issus de la synthèse chimique. [6][7][8] ;
les spécialités pharmaceutiques et dans les produits de médecine, pour leurs pro-
priétés thérapeutiques [6] [7] ;
l’industrie agroalimentaire pour leurs propriétés aromatisantes afin de rehausser le
gout des aliments, pour parfumer et colorer des aliments [6] [7]. En effet de nom-
breux arômes de fruits sont utilisés dans les laitages. Les boissons non alcoolisées
font appel aux HE d’agrumes, de menthe, d’orange, de citron… [7] ;
l’agriculture, où les HE sont utilisés comme produit phytosanitaire réduisant les
effets néfastes des pesticides de synthèse comme la pollution ou le développement
des résistances [8] ;
la cuisine, où on utilise les plantes aromatiques sous toutes leurs formes, telle
qu’oléorésines, et HE, mais aussi sous forme fraiche, sèche ou surgelée. En charcu-
terie, les sauces, les vinaigres et les moutardes font appel à de nombreuses formes
de présentation des plantes aromatiques [7] ;
en Aromathérapie, pour leurs propriétés antibactériennes, antifongiques, antivirales,
antiparasitaires, anti-inflammatoires, contre les affections musculaires et tendi-
neuses, et pour les propriétés sédatives ou toniques, contre les troubles liés au dys-
fonctionnement du système nerveux [4].
Ne jamais appliquer une HE pure sur la peau et surtout sur les muqueuses ;
4
L’HE doit être très fortement diluée dans un support comme une huile végétale ;
Certaines HE peuvent être irritantes ;
Eviter de s’exposer au soleil après application d’une HE, car certaines HE (surtout
celles des citrus) sont photo sensibilisantes (augmentation de la sensibilité aux UV)
ou peuvent provoquer l’apparition des taches pigmentées disgracieuses sur a peau ;
En cosmétologie aromatique, on utilise entre 0,5% et 2% d’HE pour le visage, 2%
et 5% pour le corps et jusqu’à 10% pour les soins bien localisés [8].
N.B: le séchage par voie thermique peut se réaliser par différentes techniques :
A l’air libre (action du vent, du soleil, et de l’air) ;
6
Séchage force par circulation permanente d’air sec ou réchauffement de l’air de
manière artificielle (Onde infrarouge ou tout autre type de chauffage) [12]
II.4.1.1 Hydrodistillation
Le principe de l’hydro diffusion est celui de la distillation des mélanges binaires non
miscibles. Elle consiste à immerger la biomasse végétale dans un alambic rempli
d’eau, l’on porte ensuite à ébullition. La vapeur d’eau et l’essence libérée par le maté-
riel végétal forment un mélange non miscible. Les composants d’un tel mélange se
comportent comme si chacun était tout seul à la température du mélange, c’est-à-dire
que la pression partielle de la vapeur d’un composant est égale à la pression de vapeur
du corps pur. Cette méthode est simple dans son principe et ne nécessite pas un appa-
reillage couteux. Cependant à cause de l’eau, de l’acidité, de la température du milieu,
il peut se produire des réactions d’hydrolyse, de réarrangement, d’oxydation, d’isomé-
risation etc. qui peuvent très sensiblement conduire à une dénaturation.
7
II.4.1.2 Entrainement à la vapeur sèche
Pour éviter certains phénomènes d’hydrolyse sur les composés de l’HE ou des réac-
tions chimiques pouvant altérer les résultats, le procédé de l’entrainement à la vapeur
sèche a été mis au point. La masse végétale repose sur une grille vers laquelle la va-
peur sèche est pulsée. Les cellules se distendent et les particules d’huile se libèrent.
Ces dernières sont alors vaporisées et condensées dans un serpentin réfrigéré. La récu-
pération de l’HE est la même que dans le cas de l’hydrodistillation
8
De noms communs citronnelle et verveine des indes, Cymbopogon citratus est une
espèce de plantes herbacées tropicales de la famille des poacées (graminées), cultivé
pour ses tiges et feuilles aux qualités aromatiques (à gout de citron). Elle contient du
citronellol et entre dans la composition de l’HE de citronnelle de même que d’autres
espèces du genre Cymbopogon notamment Cymbopogon nardus [13].
II.5.1 Origine
Le genre Cymbopogon compte plus de 55 espèces dont l’espèce la plus répandue est
Cymbopogon citratus originaire de l’inde. La citronnelle est très cultivée dans les
zones tropicales et subtropicales notamment en Asie, en Amérique centrale, en Amé-
rique du sud ainsi qu’en Afrique [14]
9
Figure 1 : Cymbopogon citratus source : [13]
La citronnelle est une plante dense haute de 1 m environ pouvant occuper au sol une
carre de 50* 50 cm.
II.5.3.1 Feuillage
Le feuillage de la citronnelle est vert persistant coriace et même tranchant rependant
une forte odeur de citron quand on le froisse. La base des tiges foliaires est blanche
renflée et charnue. [16]
II.5.3.2 Floraison
Pas de floraison, l’authentique citronnelle est stérile. Toutes les graines que l’on trouve
sur le marché ne sont pas les graines de Cymbopogon citratus [16].
II.5.1 Utilisation
Grace à son odeur et ses multiples propriétés, la citronnelle est utilisée pour différents
usages et dans plusieurs domaines comme :
En gastronomie : la base des tiges et les feuilles fraiches ou séchées sont utili-
sées pour aromatiser les recettes et les thés [13] ;
En médecine traditionnelle : la citronnelle est couramment utilisée dans la
médecine traditionnelle pour le traitement des troubles nerveux, gastros intesti-
naux, et comme antispasmodique, analgésique, antiinflammatoire, antipyré-
tique, diurétique et sédatif. Elle est largement appliquée dans la médecine tra-
ditionnelle en infusion ou décoction pour traiter les troubles nerveux [8].
11
herbement. Le binage est une méthode qui permet d’ameublir le sol afin d’assurer une
bonne infiltration d’eau de pluie ou lors de l’irrigation [4].
II.5.5.2.5 Fertilisation
Elle est rarement pratiquée. Mais selon Van Damme; lorsqu’une culture est établie elle
peut rester productive pendant 10 à 15 années. Ainsi, pour maintenir une bonne pro-
duction, une fertilisation régulière et suffisante est nécessaire. La fumure doit apporter
les trois éléments majeurs que sont l’azote, le phosphore et le potassium. Selon Beech
de grandes applications d’azote sont nécessaires pour obtenir de grande production des
feuilles et d’HE. Cet apporte doit être fractionné au cours de l’année pour une plus
grande efficacité. Avec une densité de 20000 plants/ha, il faut deux applications
d’azote par an soit 614 et 418kg de N/ha [4].
La première récolte peut avoir lieu de 6 à 9 mois voire même 12 mois après repiquage
des éclats. La plantation peut alors être récoltée fréquemment pendant la croissance
active à la saison de pluie, voire une fois chaque mois. Le coupage fréquent stimule la
croissance [4].
Les plantes sont récoltées mécaniquement ou à la main. Elles doivent être coupées à
10 ou 15 cm au-dessus du niveau du sol. Eviter de couper trop bas car il retardera la
recroissance. La quantité d’huile est optimale dans les parties supérieures de la plante.
Si elle est coupée trop bas, le rendement en HE diminue et sur au moins trois récoltes
[4].
Le rendement de la première année va être très faible, d’environ 1,5 t/ha, mais il va
progressivement augmenter pour arriver entre la deuxième, la troisième et la quatrième
12
année à son potentiel optimal maximal. Il n’est donc pas recommandé de maintenir
une plantation au-delà de 4 ans [4].
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III. MATERIELS ET METHODES
III.1 Matériels
III.1.1 Matériel végétal
Les feuilles de Cymbopogon citratus utilisées dans le cadre de notre étude ont été ré-
coltées au campus rural de loukoko (CRL) dans les plateaux des cataractes, dans le
département du Pool dans le district de Louingui. Nos travaux d’expérimentation ont
été réalisés dans le laboratoire de chimie biologie de l’Ecole Supérieure de Technolo-
gie des Cataractes (ESTC).
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Figure 3b : Etuve non ventilée ouverte Figure 3b : Etuve non ventilée fermée
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Tableau II : Le matériel utilisé pour le séchage et l’extraction des feuilles de Cymbo-
pogon citratus
Matériel Utilisation
Les produits chimiques utilisés pour notre étude sont dans le tableau ci-dessous
II.2 Méthodologie
III.2.1 Séchage des feuilles de Cymbopogon citratus
Deux modes de séchages ont été testés : le séchage à l’ombre et le séchage à l’étuve
16
III.2.1.1 Séchage à l’ombre
Le séchage à l’ombre a été réalisé sur trois échantillons des feuilles entières de Cym-
bopogon citratus. Le matériel végétal a été étalé à l’ombre sur un sac plastique. La
matière végétale a été pesée toutes les 24 heures jusqu’à obtention de la masse
constante.
17
Figure 5 : Mixeur électrique de type Hoffmans
18
THE= (MHE/MS) X100
19
IV. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
25.00
20.00
15.00
masse (g)
10.00
5.00
0.00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Temps (j)
20
On peut donc estimer la durée du séchage des feuilles de Cymbopogon citratus a envi-
ron 5 jours car c’est à partir du 5e jour qu’on commence à obtenir une masse constante.
16
70°C
14 90°C
12 105°C
10
8
mt
6
4
2
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
t(min)
Les courbes ci-dessus illustrées présentent l’évolution de la masse des feuilles lors du
séchage à l’étuve à différentes températures. On constate que, quelle que soit la tempé-
rature, le séchage se fait en deux phases, la première qui est caractérisée par une dimi-
nution rapide de la masse de la matière ce qui s’explique par une évaporation rapide de
l’eau dans la matière puis, une deuxième phase caractérisée par une diminution pro-
gressive de la masse voire même une stabilisation de celle-ci.
A 105°C le séchage à l’étuve est plus rapide par rapport aux deux autres (02) tempéra-
tures, la stabilisation de la masse intervient plus tôt à partir de la 90 ème minute alors que
pour les deux (02) autres températures, on a une stabilité à partir de 120 minutes pour
90°C et 150 minutes pour 70°C.
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IV.2 Optimisation de la durée de l’extraction de l’HE de Cymbopogon ci-
tratus
IV.2.1 Evolution du rendement d’extraction en fonction du temps
IV.2.2.1 Extraction de l’HE avec les feuilles coupées
La figure 9 présente le rendement d’extraction de l’HE des feuilles de Cymbopogon ci-
tratus coupées en 6 cm.
0.8
0.7
0.6
0.5
R(%)
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
t(min)
22
0.3
0.25
0.2
0.15
R(%)
0.1
0.05
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
t(min)
Le rendement obtenu lors de l’extraction de l’HE avec les feuilles broyées est repré-
senté par la figure 9. On constate que cette courbe est divisée en deux (02) phases, la
première qui est une phase de production d’HE jusqu’à la 60eme minute c’est-à-dire
pendant cette phase l’extraction se fait à une vitesse rapide. Après la 60 ème minute on
observe une seconde phase constante de la courbe ce qui signifie que la totalité de
l’huile extractible est extraite.
V. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
23
Au regard des travaux menés lors de notre étude, nous pouvons donc estimer la durée
optimale du séchage à l’ombre des feuilles de Cymbopogon citratus à 5 jours, car c’est
le 5e jour qu’on obtient la stabilisation de la masse de la matière végétale.
L’étude a aussi permis de déterminer la durée optimale du séchage des feuilles de
Cymbopogon citratus à l’étuve. Soit 90 minutes (1h30) pour 105°C, 120minutes
(2heures) pour 90°C et 150 minutes (2h30min) pour 70°C, aller au-delà n’en serait que
superflu. Il sied aussi de signaler que, plus la température du séchage est élevée, plus
le séchage est rapide.
Quant à l’extraction de l’HE des feuilles de Cymbopogon citratus, pour les deux cas
c'est-à-dire l’extraction avec les feuilles découpées ou broyées, les expériences ont
montré que la durée optimale de l’extraction de l’huile extractible dans les feuilles est
d’environ 45 minutes voire 1h.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIE
24
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des produits agricoles. Option Productions Végétales ; parcours Licence ; Ecole Natio-
nale Supérieure d’Agronomie et de Foresterie ; Université Marien Ngouabi ; 43 pages
[3] Laurent Julia, 2017. Conseils et utilisation des huiles essentielles les plus cou-
rantes en officine. Thèse de doctorat à l’université Paul Sabatier TOULOUSE III fa-
culté des sciences pharmaceutiques ; 219 pages
[6] Jacques Grysole, 2004. Notes de cours, Commercialisation des huiles essentielles :
les HE de la plante a la commercialisation. Manuel pratique pp 139-162
[8] BENOUALI Djillali, Notes de cours. Partie : Extraction et Identification des huiles
essentielles ; Master 2 Contrôle de qualité, Module Séparation et analyse des biomolé-
cules ; Département de Chimie physique, Faculté de Chimie, Université des sciences
et de la technologie d’ORAN, 17p.
[9] Solène JAOULT 2012. La qualité des huiles essentielles et son influence sur leur
efficacité et sur leur toxicité. Thèse pour le diplôme d’état de docteur en pharmacie,
Faculté de pharmacie ; Université de LORRAINE, 142p.
25
[12] https://fr.m.wikipedia.org./wiki/sechage. Consulté le 07-09-2021
[17] Bagora Bayala, 2014. Etude des propriétés anti oxydantes, antiinflammatoires,
antiprolifératives et anti migratoire des huiles essentielles de quelques plantes médici-
nales du Burkina Faso sur des lignées cellulaires du cancer, de la prostate, et de glio-
blastonis. Sciences agricoles. Université Blaise Pascal-Clermont-Ferrand II ; Universi-
té Ouaga 1 Professeur Joseph Ki-Zerbo (Ouagadougou, Burkina Faso), 141p.
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