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Etudes transversales

« Cross-sectional study »:

intérêts et limites

Dr Hoscheidt Marie-José
Dr Waldura David
JDV Nancy juillet 2006
Plan

 Définition
 Caractéristiques
 Objectifs
 Protocole
 Intérêts
 Limites
 Conclusion
Définition

 Au sens strict, l’étude transversale


examine une coupe transversale de la
population, sans tenir compte du temps,
mesurant l’exposition et la morbidité d’une
manière ponctuelle.
Caractéristiques

 Les sujets inclus dans l’étude sont tous


ceux qui sont présents au moment de
l’enquête

 L’echantillon est issu d’une population


sans être sélectionné sur l’exposition
(cohorte) ni sur la maladie (cas-témoins)
Les types d’enquêtes

Non malades
Malades exposés exposés

Cohorte
Transversale

Malades non Non malades non


exposés exposés

Cas témoins
Caractéristiques

 L’information recueillie concerne


l’existence d’une exposition et de la
maladie au moment de l’enquête

 L’analyse consiste à étudier l’association


entre l’exposition et la maladie
Objectifs
 Essentiellement descriptif : importance du
choix de la population source et de la
représentativité de l’échantillon

 Evaluation de la fréquence d’une


exposition ou d’une pathologie ou la
distribution d’un paramètre d’un
paramètre de santé
Objectifs
 Parfois étiologique :
 Limitation à l’étude de marqueurs de l’état de
santé :
 Pour lesquels la prévalence est un bon indicateur
 Dont la survenue ne conduit pas à modifier le
comportement vis-à-vis de l’exposition étudiée
(afin d’éviter les biais de sélection)
 Recueil d’information transversal et
rétrospectif (permet de tenir compte de
certains paramètres temporels)
Protocole

 Définition des objectifs de l’étude


 Revue de la littérature
 Définition des populations
 Cible : population à laquelle les résultats
devraient s’appliquer
 Source : population dont est extrait
l’échantillon
Protocole

 Définition de l’échantillon (nombre de sujets,


représentativité)
 Ethique
 CCPPRB : Comité de Consultation et de Protection des
Personnes se soumettant à la Recherche Biomédicale
 CNIL : Commission Nationale Informatique et Liberté
(renseignements nominatifs indirects : âge, sexe,
emploi…)
Protocole

 Recueil des données


 Questionnaire standardisé
 Examen clinique
 Explorations complémentaires
 Exposition professionnelle
Protocole

 Analyse statistique
 Comparaison de pourcentages
 Taux de prévalence
 Moyennes
 Ajustements sur facteurs de confusion

 Rendu et publication des résultats


Intérêts

 Etude d’une population donnée à un


instant donné, établissement correct de la
prévalence
 Pr = Nbre de cas à l’instant t / nbre total de
sujets présents population observée (valeur
comprise entre 0 et 1 sans unité ou 0 et 100
%)
Intérêts

 Résultats descriptifs : utile pour évaluer


l’exposition actuelle de manière
quantitative grâce à des dosages
environnementaux ou biologiques précis
(relation exposition-effet biologique
précoce)
Intérêts

 Facile à mettre en œuvre


 Rapide (jours, semaines, mois)
 Coût abordable
 Préambule à une autre enquête :
débroussaillage du problème, permettent
de générer des hypothèses
Limites
 Association : oui / causalité : non , étude
discontinue (maladie et facteur d’exposition
sont déterminés en même temps) ne permettant
pas d’établir la séquence temporelle des
évènements
 Facteurs de confusion potentiels nombreux
 Biais dans la mesure de l’association entre exposition
et maladie, existence d’un facteur indirect lui-même
lié au facteur de risque (ex : âge, sexe, tabac…)
Limites

 Autres biais :
 biais d’incidence/prévalence (les malades
chroniques restent longtemps des cas
prévalents)
 biais de sélection (sujet absent au moment de
l’enquête ; biais de survie ; « healthy worker
effect »)
Limites

 En milieu de travail, le recrutement


transversal exclut le type de pathologie
conduisant à l’arrêt ou à la modification de
l’activité professionnelle
Limites

 Le seul indicateur de risque utilisable ici


est le risque relatif, facilement
compréhensible pour un public non
spécialisé
 RR : facteur par lequel le risque de maladie
est multiplié en présence d’exposition (valeur
comprise entre 0 et +∞)
Conclusion
 Enquêtes adaptées avant tout à
l’épidémiologie descriptive, mesure de
prévalence
 Importance du choix de la population
source
 Prudence dans l’interprétation causale des
associations observées, nécessité
d’enquêtes plus appropriées
Analyse d’étude :

Manifestations respiratoires et
oculaires chez les maîtres
nageurs sauveteurs (MNS)

N.Massin,JPToamain,M.Héry,P.Wild,A.Bohadana,T.Clavel,G.Hubert
Service Epidémiologie
Service évaluation et prévention du risque chimique
Constatations à l’origine de l’étude

 Les activités de loisirs aquatiques se


développent:
 Incidents respiratoires à l’occasion de la
mise en route de nouvelles installations
 Plaintes des personnels et des usagers
comme irritations oculaires,
rhinopharyngées et trachéobronchiques.
Dans les piscines
 Eau Nageurs

Cl2 Peau
ClO- Sueur N2
Chlore actif Urine
Cheveux

>>réactions complexes>>Hypochlorite
Chloramines NH2Cl
NHCl2
NCl3
Trichlorure d’azote (NCl3)

 Pratiquement insoluble dans l’eau


 Représente au moins 90% des dérivés
chlorés de l’air des halls des piscines
 Permet l’estimation de l’index d’exposition
chlorée dans l’air(dosage mis au point par
M Hery)
 Irritant fort
Objectifs
 Les manifestations irritatives aigues (oculaires,
nasales, laryngées et trachéobronchiques) sont-
elles liées à l’exposition mesurée au NCl3 ?
 Les troubles chroniques sont-ils en relation avec
l’exposition présente et passée ?
 Toux et expectoration chronique, obstruction
bronchique et asthme.
 Hyperréactivité bronchique (provoquée par
l’irritation trachéobronchique)
Protocole
 Groupes étudiés
 228 MNS travaillant dans 46 piscines
classiques(174 hommes et 54 femmes) assez
peu exposés au trichlorure d’azote.
 106 MNS travaillant dans 17 piscines ludiques
(82 hommes et 24 femmes): plus exposés car
température de l’eau plus haute, fréquentation
importante, agitation de l’eau importante.
Protocoles
 EVALUATION de l’EXPOSITION au NCl3

 Prélèvements sur cassettes à postes fixes d’une durée de


3 à 4 heures
 Réalisés dans toutes les piscines ,conjointement à
l’étude clinique(pendant la période de fermeture des
fenêtres et/ou des toits)
 Dans 3 piscines, les prélèvements sont répétés

Au total:1262 prélèvements effectués


dans 63 piscines
Protocole
 RECUEIL DES DONNEES CLINIQUES

 Questionnaire standardisé
-symptômes respiratoires ,oculaires
-carrière professionnelle
-tabagisme
 Epreuve d’expiration forcée
 Test d’hyperréactivité bronchique(HRB)
Protocole
 HBR A LA METHACHOLINE

 Test abrégé : 3 doses cumulés (0,5 ; 2,5 ; 7,5 µmoles)

 Test arrêté
-après inhalation de la 3eme dose
-après une diminution d’au moins 20% du VEMS

 Résultats: TM+ diminution d’au moins 20% du VEMS


PDR pente dose-réponse (% de diminution
du VEMS à la dernière dose de Méthacholine divisé par
la dose totale administrée)
Analyse statistique
 EXPRESSION DE L’EXPOSITION

 Exposition mesurée en mg/m3 : niveau attribué à chaque


MNS
 Exposition cumulée année.mg/m3

niveau mesuré x nb d’année au poste actuel


+
niveau estimé x nb d’années dans les piscines
précédentes (niveau moyen des piscines classiques ou
ludiques)
Analyse statistique
 EXPRESSION DES INDICES RESPIRATOIRES

 Paramètres fonctionnels respiratoires exprimés


par la différence entre valeurs observées et
valeurs de référence

 HRB exprimée sous forme d’une pente dose-


réponse (PDR) normalisée qui permet de la
quantifier
Analyse statistique
 METHODES STATISTIQUES

 Régressions linéaires multiples pour les


facteurs quantitatifs (paramètres
fonctionnels, PDR)

 Régressions logistiques pour les réponses


qualitatives (symptômes,TM+)
Résultats
 TAUX MOYEN DE NCl3

 Dans les piscines classiques


0,24 + ou -0,17 mg/m3
(860 prélèvements dans 46 piscines)
 Dans les piscines ludiques
0,67 + ou – 0,37mg/m3
(402 prélèvements dans 17 piscines)

La distinction attendue est bien constatée.


Résultats

 Symptômes d’irritation

irritation oculaire
irritation nasale
irritation laryngée
irritation trachéo bronchique
Résultats symptômes respiratoires

 Bronchite chronique
 Toux et/ou expectoration chronique
 Bronchite à répétition
 Dyspnée
 Asthme de l’adulte
Conclusions
 Prévalence faible des symptômes respiratoires
chroniques
 Valeurs des paramètres fonctionnels respiratoires des
MNS supérieures aux valeurs prédites
 La prévalence des signes d’irritation très nettement liée à
l’exposition mesurée
 Pas de liaison entre l’HRB et le niveau d’exposition
mesurée
 Une étude longitudinale serait nécessaire pour vérifier
l’hypothèse

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