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Université Chouaib Doukkali

Ecole supérieure de Technologie


Sidi Bennour ‫سيدي بنور‬

Cours
d’Introduction à l’étude du Droit
Semestre 1
Technique de management

Pr. Abdelouahab BAKKALI

Année universitaire: 2018-2019


Introduction

 Qu’est-ce le droit ?

L'origine du mot droit provient du mot


(directum), terme latin qui désigne
la ligne droite
 Comment peut-on, donc définir la notion de « Droit » ?
 le notion de « Droit » peut-être défini comme un ensemble de
règles de conduite destinées à organiser la vie en société, et qui
ont vocation à s'appliquer à toutes les personnes qui forment le
corps social. Ces règles qui sont formulées de manière générale et
impersonnelle, concernent chacun et ne désignent personne en
particulier .
 Mais il faut tout de suite préciser que le comportement humain
n’est pas déterminé exclusivement par des normes juridiques,
nous sommes également appelés à suivre d’autres
commandement, en particulier ceux qui découlent de la religion et
de la morale.
 La règle de droit, avant régir la vie sociale et les rapports entre les
particuliers, se présente comme une règle de conduite: il impose,
interdit ou permet tel ou tel comportement.
 Les différentes branches du Droit
 le Droit public et ses subdivisions.
*Quelles sont les différentes disciplines relevant du Droit
public ?
Les principales branches de cette discipline sont : le Droit
constitutionnel, le Droit administratif, les libertés publiques, le
Droit fiscal, le Droit international public ...)
 Le Droit privé et ses subdivisions .
*Quelles sont les disciplines relevant du Droit privé ?
Le Droit civil et le Droit commercial constituent les principales
matières du Droit privé.
 Les Droits mixtes.
La notion de Droit mixte, s’étend à toute branche du Droit qui
réalise une combinaison de règles relevant, pour les unes du
Droit public, et pour les autres du Droit privé Il s’agit
essentiellement : du Droit pénal, du Droit social, et du Droit
international privé.
Les critères de la distinction entre le droit public
et le droit privé:
• Critère relatif à la finalité des règles de droit:
- Le droit public se trouve au service de la société:
son but consiste à donner satisfaction à l’intérêt
général.
- Le droit privé est au service de l’individu: il se
propose de protéger les intérêts particuliers, les
intérêts privés.
• Critère relatif aux caractères des règles de droit:
- Le droit public serait un droit impératif: un droit qui
permet de soumettre l’individu à la volonté de l’Etat.
- Le droit privé serait un droit libéral, un droit faisant
régner la volonté de l’individu. Un particulier ne peut
être tenu d’exécuter une obligation que dans la mesure
ou il l’avait librement acceptée notamment en signant un
contrat.
 Le mot « Droit » correspond, dans ce premier
sens, à ce que les juristes appellent le « Droit
objectif ». The law.‫نظرية القانون‬
 Dans son second sens, le Droit désigne « les
pouvoirs et les prérogatives individuelles que
les personnes ont vocation à puiser dans le
corps de règles qui constitue le Droit objectif».
On parle alors de « droits subjectifs ». Right .
‫الحقوق‬
Première Partie : Le Droit objectif
Chapitre I :Les caractères et les branches de la règle de Droit
 Il faut au préalable dégager ses caractères essentiels, à savoir : la
généralité et l’abstraction, l’obligation et la sanction par
l’autorité publique.

Section I :les caractères essentiels de la règle de Droit


1– La règle de droit est une règle générale et abstraite
A-La généralité : caractère commun à toute norme juridique
 « la règle de droit concerne chacun et ne désigne personne en
particulier ».En effet, la règle juridique n’est pas faite pour un
individu ou pour un acte. C’est une disposition absolument
impersonnelle qui s’adresse, à toutes les personnes qui remplissent les
conditions d’application de cette règle
B – Portée relative de la généralité de la règle de droit

 La généralité de la règle de droit se trouve parfois atténuée, dans la


mesure où elle concerne une situation plus ou moins étroitement
définie.
 les dispositions de l’art. 90 de la constitution de 2011, ne concernent
qu’une seule personne le Chef du gouvernement, cependant, elles
demeurent des règles générales, abstraites et impersonnelles. ‫مجردة و‬
‫شخصية‬
 On assiste également à la régression de la généralité de la règle de
droit, lorsqu’elle ne s’applique qu’à une catégorie limitée de
personnes déterminées par leurs activités.
 Exemple :
 -les règles du droit commercial pour les commerçants ;
 -celles du droit du travail pour les salariés ;
 -il en est de même pour les règles relatives au statut des avocats, des
médecins, des architectes, des militaires, etc.
2 : la règle de droit est obligatoire

En principe, toute règle de droit est obligatoire. Le rôle de la loi ne


consiste pas à faire des recommandations et encore moins à donner des
conseils. Il s’agit plutôt de véritables commandements.

Le caractère obligatoire est lié à la règle de droit dès sa naissance.

Le degré de leur obligation donne lieu à deux catégories de règles :

 les règles impératives, ou d’ordre public; et

 les règles supplétives, facultatives ou interprétatives.


A – Les règles impératives ou d’ordre public

Elles s’imposent de façon absolue à tous. Les particuliers, comme


les tribunaux, ne peuvent écarter une règle impérative.

C’est le cas de la plupart des dispositions légales du droit public et


du droit pénal.

En droit civil, les lois impératives sont plus rares. On peut relever
quelques exemples relatifs à des questions qui intéressent au plus
haut point l’Etat, comme les éléments constitutifs et les conditions
du mariage. C’est les cas des empêchements au mariage. Le
mariage avec la mère, la sœur, la tante…est interdit et les
intéressés n’ont pas la possibilité d’éviter l’application de cette
règle impérative.
B– les règles supplétives ou interprétatives

Ces lois ne s’imposent pas de façon impérative: les particuliers peuvent


les écarter.

Ces lois supplétives se proposent en réalité de combler à l’avance le


silence éventuel, observé par les auteurs d’un contrat.

3 : la sanction étatique de la règle de droit

La contrainte institutionnelle permet à l’autorité publique de sanctionner


le non respect de la règle de droit.

A - la notion de sanction

En principe, la règle de droit est assortie d’une sanction, au cas où elle


serait transgressée. La sanction prévue permet d’en garantir le respect.
B - Les différents types de sanctions

Les sanctions rendues par le juge, peuvent être soit civiles soit pénales.
a) les sanctions civiles

Les sanctions civiles sont réparties en deux catégories : celles qui


sont destinées à assurer la réparation et celles engendrant une contrainte.
1- la réparation
Les sanctions donnant lieu à réparation sont de deux types :
 la nullité des actes juridiques viciés; c’est une grave sanction qui vis e
sans doute à effacer tous les effets produits par cet acte.
 les dommages et intérêts; la réparation du préjudice subi par la
victime consiste précisément à lui attribuer une somme d’argent.
2- la contrainte

Il existe deux types de contrainte :


 la contrainte directe:
exp.: la personne qui occupe un local sans pouvoir justifier
d’un contrat, écrit ou verbal, de location risque de faire
l’objet d’une mesure d’expulsion ‫اإلفراغ‬
 la contrainte indirecte:
La sanction s’exerce, non contre la personne lui-même,
mais sur des biens.
Si un débiteur refuse de payer ses dettes, il sera possible, à la
suite d’un jugement de condamnation, de procéder à la
saisie de ses biens: ‫حجز األموال‬
b- les sanctions pénales

Conformément au principe de la légalité, la


législation pénale détermine tous les
comportements qui troublent la société. Les
auteures de ces agissements anti-sociaux s’exposent
à des peines dont l’importance varie en fonction de
la gravité des faits commis.
A cet égard, le code pénal distingue, selon la gravité
des sanctions, trois grandes catégories d’infractions
‫ الجرائم‬: les crimes ‫الجنايات‬, les délits ‫ الجنح‬et les
contraventions.
1 – les crimes
Ce sont les infractions les plus graves, Les peines criminelles
principales sont selon l’article 16 du code pénal : la peine de mort
(capitale) ; la réclusion perpétuelle ; la réclusion à temps pour une
durée de 5 à 30 ans ; la résidence forcée ; la dégradation civique.
2- les délits
Ce sont des infractions de gravité moyenne. Leur sanction est
précisée par l’article 17, en ces termes : « les peines délictuelles
principales sont :
 l’emprisonnement ;
 l’amende de plus de 1200 dirhams. »
A cet égard, le Code pénal distingue entre deux types de peines
délictuelles :
 les délits correctionnels, et
 les délits de police.
* Les délits correctionnels
Comme le précise l’article 111 al. 2 du CP, est considérée délit
correctionnel : « toute infraction que la loi punit d’une peine
d’emprisonnement dont elle fixe le maximum à plus de deux ans… ».
C’est le cas des articles 401, 505, et 520 du Code pénal.
* Les délits de police
Moins grave que le délit correctionnel, le délit de police est comme le
précise l’article 111 alinéa 3 du C.P. toute : « infraction que la loi punit
d’une peine d’emprisonnement dont elle fixe le maximum à deux ans, ou
moins de deux, ou d’une amende de plus de 1200 dirhams ». Exp. articles
386 et 400 du C.P.
3- Les contraventions
Selon l’article 18 du C.P. : « les peines contraventionnelles principales
sont :
la détention de moins d’un mois ;
l’amende de 30 à 1200 dirhams.
Section II : les différentes branches du droit
IL existe deux grandes branches du droit: le droit privé et
le droit public,
Le droit privé régit les rapports entre particuliers ou
personnes privées qu’elles soient physiques ou morales
(sociétés, associations), ses règles visent la satisfaction
d’intérêts individuels,
Le droit public régit l’organisation de l’Etat et les
rapports entre les particuliers et les pouvoirs publics, ces
règles visent la satisfaction de l’intérêt général,
Le droit alors se subdivise en deux grandes catégories: le
droit privé; et le droit public, chacune de ces deux
branches comprend un droit national et un droit
international,
I- les branches du droit public

Le droit public comprend les branches du droit qui


régissent les situations ou l’Etat est partie, le droit
public comprend aussi bien les règles qui déterminent
l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs
publics que celles qui sont relatives à leurs rapport
avec les personnes privées, Il comprend le droit
constitutionnel (1), le droit administratif(2), le droit
des finances publiques (3) et le droit international
public(4),
1- Le droit constitutionnel
Le droit constitutionnel pose les règles relatives aux
organes supérieurs de l’Etat, il est généralement défini
comme étant l’ensemble des réglés qui définissent la
forme de l’Etat, précisant la forme du régime
politique, les pouvoirs publics: leur constitution, leurs
compétences, les rapports entre eux et avec les
citoyens, ainsi que les différentes libertés et
différentes droits dont bénéficient les citoyens
collectivement et individuellement.
Les règles de droit constitutionnel
ne peuvent, en aucun cas, être
contredites ‫ يتناقض مع‬une loi
ordinaire sinon celle-ci sera
inconstitutionnelle par conséquent
nulle et non avenue.
Le plan de la constitution
• Préambule.
• Titre premier. Dispositions générales.
• Titre II. Libertés et droits fondamentaux.
• Titre III. De la royauté.
• Titre IV. Du pouvoir législatif.
• Titre V. Du pouvoir exécutif.
• Titre VI. Des rapports entre les pouvoirs.
• Titre VII. Du pouvoir judiciaire.
• Titre VIII. De la Cour constitutionnelle.
• Titre IX. Des régions et des collectivités territoriales.
• Titre X. De la Cour des comptes.
• Titre XI. Du Conseil économique, social et environnemental.
• Titre XII. De la bonne gouvernance.
• Titre XIII. De la révision de la Constitution.
• Titre XIV. Dispositions transitoires
2- Le droit administratif

Le droit administratif fixe les règles relatives


aux organes inférieurs à l’Etat, à savoir les
règles régissant l’organisation et le
fonctionnement des administrations publiques
(l’Etat, région, département…) il régit aussi
les rapports des administrations entre elles ou
avec les particuliers, il trait enfin
l’organisation de la justice administrative.
 Comparé au droit civil, le droit administratif
est un droit jeune, nouveau et moderne. Il a
subi une grande influence du droit
administratif Français;
 Au Maroc, les premiers principes de droit
administratif remontent à l’acte d’Algésiras et
surtout au protectorat.
 Jusqu’en1912:
 Le Maroc était organisé selon les principes
de l’Etat musulman classique
 A la tête de l’Etat il y avait le sultan qui
dirigeait le pays avec l’aide de ses
collaborateurs appelés Vizirs:
 O Le grand vizir ; ‫الصدر األعظم‬
 O Le vizir d’el bahr , ‫وزير البحر‬ministre des affaires
étrangères;
 O Le vizir des chikayates , ‫وزير الشكايات‬ministre de la
justice;
 O Le trésorier général , ‫أمين األمناء‬ministre des
finances;
 O Le payeur pour l’armée , ‫العالف الكبير‬ministre de
l’armée;
 Mais l’essentiel des pouvoirs étaient
concentrés entre les mains du Sultan, Amir el
mouminine, dont les pouvoirs découlaient de
la BEÏA , ‫ البيعة‬acte religieux…
Au lendemain de l’indépendance, le
législateur marocain a essayé de combler
le vide qui existait dans ce domaine, une
évolution générale à travers des plusieurs
lois et textes juridiques concernant
l’administration et le droit administratif.
3-Le droit des finances publiques
Le droit des finances publiques englobe les
règles relatives aux ressources (impôts) et aux
dépendes de l’Etat, et des collectivités et des
services publiques.
les finances publiques sont l’étude des
moyens par lesquels l’Etat cherche a réaliser
des interventions dans le domaine
économique et social.
 La loi de finances de l'année ou
loi de finances initiale «La loi de
finances de l'année prévoit, évalue,
énonce et autorise, pour chaque
année budgétaire, l'ensemble des
ressources-et des charges de l'Etat,
par référence à la programmation
budgétaire. L'année budgétaire
commence le 1er janvier et se
termine le 31 décembre de la même
année.
 La loi de finances de l'année est
élaborée par référence à une
programmation budgétaire
actualisée chaque année en vue de
l'adapter à l'évolution de la
conjoncture financière, économique
et sociale du pays . Cette
programmation vise notamment à
définir, en fonction d'hypothèses
économiques et financières réalistes
et justifiées
4-Le droit international public

Le droit international public régit les


relations interétatiques, c’est à les relations
entre Etats (traités internationaux bilatéraux
ou multilatéraux) ainsi que le
fonctionnement des organisations des
organisations internationales (organisation
des nations unis, cour internationale de
justice de la Haye).
Le droit international public, autrefois appelé droit des gens, est le droit
applicable à la société internationale.
Il est constitué par l'ensemble des normes juridiques qui régissent les
relations internationales. Il se compose de l'ensemble des règles de droit
qui s'appliquent aux sujets de la société internationale au premier rang
desquels on trouve les États.

La société internationale est aujourd’hui composée de deux principaux


acteurs. D’une part, les États, sujets originaires qui détiennent une
compétence générale et les organisations internationales, sujets dérivés à la
compétence spécialisée, d’autre part.
L’État est considéré comme un acteur originaire, traditionnel et dominant du
système international.

On peut définir aussi l’organisation internationale comme « Une


association d’États, établie par accord entre ses membres, et dotée d’un
appareil permanent d’organes assurant leur coopération dans la poursuite
des objectifs d’intérêts communs ».
Parmi les organisations on peut citer:
l’organisation des nations unis: L’ONU a été instituée avec l’adoption de la
Charte de San Francisco, le 26 juin 1945, dans sa mission de maintien de la paix
et de la sécurité internationales.
D’autres institutions spécialisées:
 Les institutions spécialisées exerçant une action sociale
L’Organisation internationale de travail (OIT), créée par le traité de Versailles
en 1919 ; l’Organisation mondiale de la santé (OMS), instituée en 1946.
 Les institutions spécialisées exerçant une activité économique et
financière
L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (sigle anglais FAO)
instaurée en 1945 ; la Banque international pour la reconstruction et le
développement (BIRD), établie aussi en 1944.

 Les institutions spécialisées exerçant une activité culturelle et


scientifique

L’organisation des Nations-Unies pour l’éducation, les sciences et la culture


(sigle anglais UNESCO) créée en 1945 ;
II- Les branches du droit privé
Le droit privé régit les relations des personnes privées
entres elles, il vise la satisfaction des intérêts privés,
les deux principales branches du droit privé sont le
droit civil (1) et le droit commercial (2) auxquelles
s’ajoute le droit du travail (3).
1- Le droit civil
Le droit civil désigne l’ensemble des règles
applicables à la vie privée des individus et à leurs
rapports entre eux, il rassemble les règles régissant
l’état des personnes (capacité), la famille dans ces
aspects patrimoniaux (successions) ‫ العقارات‬et
extrapatrimoniaux ( mariage, divorce, filiation ‫)النسب‬,
la propriété et les rapports d’obligation (créances et
dettes) qui peuvent s’établir entre les personnes du
fait de la conclusion d’un contrat ‫العقد شريعة المتعاقدين‬
2- Le droit commercial
Le droit commercial c’est la deuxième branche du droit
privé, il régit les commerçants et les actes de commerce,
il réglemente de façon générale la profession
commerciale, qu’elle soit exercée à titre individuel ou
sous forme de société: société anonyme, société à
responsabilité limitée, etc…
Le droit commercial peut se définir comme la
branche du droit privé relative aux opérations
juridiques accomplies par les commerçants, soit entre
eux, soit avec leurs clients.
On peut le définir aussi comme un ensemble
des règles juridiques applicables aux
commerçants dans le cadre de l’exercice de
leur activité professionnelle, qu’elle soit
exercée à titre individuel ou sous forme
sociétaire. Ainsi le droit commercial est le
droit qui s’applique spécialement à certaines
personnes : Les commerçants (personnes
physiques) et les sociétés (personnes
morales).Et à certaines opérations juridiques
(régime des actes de commerce, les effets de
commerce, fonds de commerce…).
3- Le droit du travail
Le droit du travail fixe les règles relatives et les droits
individuels et collectifs nés à l’occasion de la relation de
travail, c’est l’ensembles des règles juridiques qui régissent
les relations entre les salariés et les employeurs.
Entré en vigueur le 8 Juin 2004, le nouveau Code de travail a
été élaboré avec la participation des opérateurs économiques
et sociaux qui sont profondément convaincus du rôle qu'ils
doivent jouer pour garantir un climat propice dans le monde
du travail.
La réglementation du travail a pour but essentiel de tracer un cadre
législatif et réglementaire organisant les relations individuelles et
collectives dans l’entreprise.

Elle met en présence des individus dont les uns représentent le capital et
les autres la force du travail . Elle doit prévoir un minimum de garanties
pour les travailleurs et les employeurs sans enfermer l’entreprise dans un
modèle législatif rigide.
III- Les droits mixtes:
Les droits mixtes sont des droits qui
n’appartiennent ni au droit privé, ni au droit
public, les deux principales branches du droits
mixtes sont: le droit pénal et le droit international
privé.
1- Le droit pénal:
Le droit pénal désigne:
• Le droit pénal général qui comprend les règles
générales qui s’appliquent à toutes les infractions
et leurs sanction ainsi qu’aux conditions de la
responsabilité pénale.
• Le droit pénal spécial qui traite des règles qui
régissent chacune de ces infractions en particulier.
Le droit international privé:
Le droit international privé régit les situations entre
les particuliers qui comportent une élément
d’extranéité. ‫عنصر أجنبي‬. Tel est le cas, par exemple,
du mariage d’un marocain avec une française ou
encore la conclusion d’un contrat commercial entre un
marocain et un américain.
 Plusieurs volets au droit international prive :
I. Volet familial : ex. adoption d'un mineur
étranger, mariage a l‘étranger entre deux
ressortissants marocains
II. Volet commercial : ex. vente de biens
d'équipement a un acheteur étranger, cession
d'une créance a un établissement bancaire
étranger
III. Volet civil : ex. location d'une maison dans
un
autre Etat, constitution d'un cautionnement au
profit d'une banque étrangère
Chapitre II : les sources de la règle de droit

 Quelles sont, alors, les sources actuelles de la règle de droit marocain?

la règle de droit est issue de deux catégories de sources : les sources


traditionnelles (droit musulman et du droit coutumier) et les sources
modernes (le droit international, la loi, la doctrine et la jurisprudence).

Section I : Les sources traditionnelles de la règle de droit.

§1: Le droit musulman

I) Les fondements du droit musulman

Les sources du droit musulman sont nombreuses. Les plus importantes qui
ne font pas l’objet de divergences doctrinales sont de deux ordres : les
sources originelles (le Coran et la Sunna) et les sources dérivées (l’Idjmaa et
le quiyas).
A- Les sources originelles

1- Le Coran
Le Coran est la parole de Dieu révélée au prophète (Muhammad ‫صلى‬
,(‫هللا عليه وسلم‬dont le texte écrit nous a été rapporté par des témoignages
multiples.
Les dispositions coraniques peuvent être distinguées selon leur degré
de généralité, leur sens et leur caractère obligatoire.
a- Le degré de généralité des dispositions coraniques
les dispositions légales divines sont de deux types : les Ahkams et les
principes généraux.
- Les Ahkams sont des règles qui interviennent pour résoudre un
problème particulier.
- Les principes généraux sont des règles qui peuvent être adaptées
à toutes les époques et servir comme source de législation.
b- Le sens des dispositions coraniques
Selon leur sens, les dispositions du Coran sont de deux sortes : certaines
et présomptives.
c- le caractère obligatoire des dispositions coraniques
Pour ce qui est de leur portée, les règles coraniques certaines sont de
cinq types (correspondant à cinq qualifications différentes des actes
humains) : obligatoires, recommandées, prohibées, conseillées ou
tolérées.
2- La Sunna
La Sunna signifie la conduite du Prophète constituée par ses paroles
(hadiths), ses pratiques (la manière de prier ou de faire le pèlerinage) et
ses approbations tacites ou expresses.
B- Les sources dérivées : l’Idjmaa et le Qiyas
Alors que l’Idjamaa résulte du travail collectif des Ulémas, le Qiyas est
issu d’initiatives individuelles.
1- L’Idjmaa

L’Idjmaa signifie l’accord unanime des Ulémas d’une même époque sur
l’une des questions de la religion ou plus généralement sur une question
déterminée.
2- Le Qiyas :

Le Qiyas ou raisonnement par analogie est une méthode selon laquelle une
règle posée par un texte (verset coranique, hadith, solution d’Idjmaa) se
trouve appliquée à des cas non compris dans ses termes mais commandés
par la même raison.
II) Le droit musulman comme source du droit marocain

Dans un pays comme le Maroc, où la religion n’est pas séparée de


l’État, les principes traditionnels du droit musulman sont-ils des
sources du droit actuellement en vigueur au Maroc ?
L’attachement du Maroc à l’Islam est affirmé, par la Constitution du
1er juillet 2011. Celle-ci, comme d’ailleurs les précédentes, après avoir
précisé, dans son préambule, que le Royaume du Maroc, est un État
musulman, énonce, dans son article 3, que « l’islam est religion de
l’État qui garantit à tous le libre exercice des cultes ».
Certes, depuis l’indépendance du Maroc, le législateur s’est employé à
adapter la loi islamique aux besoins nouveaux résultant de la vie
moderne. Cependant, cela ne signifie aucunement, l’abandon du droit
musulman, notamment dans les domaines du code de la famille, du
statut personnel et successoral au profit du droit moderne d’inspiration
européenne.
§ 2 : La coutume
La coutume est l'une des sources les plus importantes de la règle de
droit.
I- définition de la coutume
La coutume est une règle de conduite « qui découle d'une pratique
ancienne, d'un usage qui s'est prolongé dans le temps et qui
devient à certaines conditions une règle de droit».
II- Les caractères de l’usage coutumier.
L'usage coutumier présente les principales caractéristiques de la règle
de droit : il est générale et impersonnel, bénéficie d'une certaine
notoriété et considéré par les sujets de droit comme ayant un caractère
obligatoire.
III- Les rapports entre la loi et la coutume
Il est classique de distinguer, à ce sujet, des situations différentes : tout
d’abord, celle, où une coutume vise à combler une lacune de la loi ;
celle, enfin, où la coutume est contraire à la loi.
Section II : les sources modernes de la règle de droit
1- le droit international
Le droit international public, est le droit des relations
interétatiques. Il englobe l’ensemble des règles et des principes qui
régissent les relations entre les États souverains et qui les engagent
de manière réciproque.
Les sources formelles du droit international, (selon l’art. 38 du
Statut de la Cour internationale de justice) sont: les traités et les
conventions internationales, la coutume internationale, les principes
généraux de droit, et l’équité. Les décisions judiciaires et la doctrine,
qui ont également été évoqué à l’art 38 du statut de la CIJ sont des
sources subsidiaires ou indirectes du droit.
En cas de conflit entre la législation internationale et la législation
interne, faut-il donner la suprématie au droit international ou au droit
interne ?
Certains systèmes juridiques attribuent au droit international une valeur
supra constitutionnelle (doctrine moniste). D’autres systèmes affirment
leur refus vis-à-vis de cette approche (doctrine dualiste).
L'article 27 de la convention de Vienne de 1969, sur le droit des traités,
dispose : « Une partie ne peut invoquer les dispositions de son droit
interne comme justifiant la non exécution d'un traité ».
La constitution de 2011 affirme dans son préambule que le Maroc
s’engage à « accorder aux conventions internationales dûment ratifiées
par lui, dans le cadre des dispositions de la Constitution et des lois du
Royaume, dans le respect de son identité nationale immuable, et dès la
publication de ces conventions, la primauté sur le droit interne du pays,
et harmoniser en conséquence les dispositions pertinentes de sa
législation national ».
2- les sources nationales modernes
Parmi les sources nationales modernes
on peut citer :
- La Constitution
- Les principes généraux du droit
- La jurisprudence
- La doctrine
- La loi et les règlements
La constitution marocaine
• La Constitution marocaine est le
résultat de plusieurs moutures et la
dernière en vigueur est celle
promulguée par le Dahir n°1/11/91
du 29 juillet 2011 publiée au bulletin
officiel n°5964 bis du 30 juillet 2011.
LA COUR
CONSTITUTIONNELLE
• La loi organique relative à la Cour
constitutionnelle est publiée dans
l’édition générale du B0 du 4/9/2014
= dahir n° 1-14-139 du 13/8/2014
portant loi organique de la loi
n°066.13 relatif à la cour
constitutionnelle.
Composition
Selon l’article 130 de la constitution, la Cour
constitutionnelle comprend 12 membres désignés
pour une durée de 9 ans non renouvelable:

- 6 membres désignés par un dahir ( le Roi), dont un


membre est désigné sur proposition du secrétaire
général du conseil supérieur des oulémas ;
- 3 membres désignés, selon l’article 130 de la
constitution, par le président de la Chambre des
représentants ;
- 3 membres désignés, selon l’article 130 de la
constitution, par le président de la Chambre des
conseillers.
Le plan de la Constitution
• Préambule.
• Titre premier. Dispositions générales.
• Titre II. Libertés et droits fondamentaux.
• Titre III. De la royauté.
• Titre IV. Du pouvoir législatif.
• Titre V. Du pouvoir exécutif.
• Titre VI. Des rapports entre les pouvoirs.
• Titre VII. Du pouvoir judiciaire.
• Titre VIII. De la Cour constitutionnelle.
• Titre IX. Des régions et des collectivités territoriales.
• Titre X. De la Cour des comptes.
• Titre XI. Du Conseil économique, social et environnemental.
• Titre XII. De la bonne gouvernance.
• Titre XIII. De la révision de la Constitution.
• Titre XIV. Dispositions transitoires et
L'article 1er « Le Maroc est une monarchie
constitutionnelle, démocratique, parlementaire et
sociale »
Le Roi exerce ses pouvoirs par dahir, décret-loi royal.
Il nomme le chef du gouvernement au sein du parti arrivé en tête des élections
de la Chambre des représentants ainsi que les ministres, sur proposition du
chef du gouvernement.
Il préside le Conseil des ministres, composé du chef du gouvernement et des
ministres. Il peut renvoyer les Ministres, à son initiative, ou sur proposition
du chef du gouvernement. Il peut dissoudre les deux Chambres du
Parlement ou l’une d’elles.
Il nomme, sur proposition du chef du gouvernement et à l’initiative du ministre
concerné, le gouverneur de la banque centrale, les ambassadeurs, les walis
et gouverneurs et les responsables des administrations chargées de la
sécurité intérieure du Royaume, ainsi que des responsables des
établissements et entreprises publics stratégiques.
Le roi est aussi le chef suprême des Forces armées.
Il préside le Conseil supérieur des Oulémas, en sa qualité de Commandeur des
croyants.

Il peut aussi déclarer l'état d'exception mais le Parlement n'est pas dissout au
cours de cette période.
Le Parlement
se compose de deux chambres :
Chambre des représentants = membres élus au
suffrage universel
Chambre des conseillers = membres élus parmi les
membres des conseils régionaux et communaux,
des chambres professionnelles et des
représentants des associations professionnelles et
syndicales.

Le Parlement concentre tout le pouvoir législatif, en


dehors de celui concédé au Roi comme indiqué ci-
avant. C'est le Parlement qui vote les lois.
Le gouvernement
Le pouvoir exécutif reste partagé entre
le gouvernement et le Roi.
Le Premier ministre = chef du
gouvernement et préside à ce titre le
Conseil de gouvernement
Mais
le Conseil des ministres continue d'être
présidé par le Roi
Le Conseil du gouvernement
se compose de tous les ministres, ministres délégués
et autres secrétaires d'État. Il délibère des
politiques publiques et sectorielles, de
l’engagement de la responsabilité du
gouvernement devant la Chambre des
représentants, des questions d’actualité liées aux
Droits de l'homme et à l’ordre public, des projets
de loi …

Le Conseil de gouvernement n'a qu'un pouvoir


délibératif en matière de politique générale de
l’État, des conventions internationales, du projet
de loi de finances.
Le Conseil des Ministres
où siègent uniquement le chef du
gouvernement et les ministres est
compétent en matière d'orientations
stratégiques de la politique de l’État,
de révision de la Constitution, des
projets de lois organiques, des
orientations générales du projet de loi
de finances, d’amnistie, des projets
de textes relatifs au domaine militaire,
de la déclaration de l’état de siège, de
la déclaration de guerre.
Même avec un pouvoir limité, le
Gouvernement est responsable
devant le Parlement.
Il présente son programme qui fait
l’objet d’un débat devant chacune des
deux Chambres et est suivi d’un vote
à la Chambre des représentants.
Le gouvernement est investi après avoir
obtenu la confiance de la Chambre.
Les principes généraux du droit
• les droits de l’homme qui sont universellement
reconnus,
• Les Principes découlant des chartes des
organismes internationaux,
• La Liberté d’association, les droits de la défense,
la liberté de conscience, etc.
• L’égalité des sexes, l’égal accès à l’éducation et
au travail, le droit syndical, le droit de grève, le
droit de propriété et la liberté d’entreprendre, etc.
• La dignité de la personne humaine,
• la non rétroactivité de la loi
Les principes généraux du droit sont
généralement consacrés par la
jurisprudence à partir de textes
constitutionnels ou de textes de lois
ordinaires; exemples : la liberté du
commerce et de l’industrie, les droits
de la défense, le principe de
continuité du service public, etc.
Seule la loi peut y déroger
LA JURISPRUDENCE
• En plus de donner la solution des
litiges, les juges exercent également
une fonction normative.
• La jurisprudence est constituée par
l’ensemble des arrêts et jugements
rendus par les différentes juridictions
du Maroc. Elle constitue ainsi une
véritable source du droit en général
du fait que les juridictions ont mission
de dire le droit.
• La règle ainsi établie par les juges
représentera une solution juridique revêtant
la forme d’un ensemble de décisions
concordantes rendues par les juridictions
sur une question de droit.
• Toutefois, ces décisions ne sont pas
figées, elles évoluent avec les lois et la
pression sociale et économique et il
apparaît ainsi des revirements de
jurisprudence.
le juge est tenu de rechercher la règle
de droit applicable pour traiter le litige
qui lui est soumis;
A défaut, il est tenu de la forger lui-
même afin de pouvoir l’appliquer.
• Limites de la jurisprudence :
– Effet relatif des jugements.
– Interdiction du « déni » de Justice.
– La pyramide judiciaire.
En Grande-Bretagne, les “case law”
(précédents judiciaires) constituent une
importante source constitutionnelle.
Aux U.S.A., les arrêts rendus par la Cour
Suprême ont enrichi le dispositif juridique
américain, surtout en matière d’esclavage,
de liberté religieuse, d’avortement et de la
peine capitale.
Au Maroc et en France, la jurisprudence
constitue également une importante source
de droit.
LA DOCTRINE
• C’est l’œuvre de réflexion juridique produite
par l’ensemble des auteurs de droit qui, par
leurs travaux d’étude et de recherche vont
avoir une influence sur la création de la
règle de droit.
La doctrine influence le législateur et le juge
et occupe ainsi une place importante dans
la création de la règle de droit, sans
toutefois s’imposer impérativement ni aux
juges, ni aux justiciables
LA LOI
• Définition : C’est toute règle de droit
formulée par écrit, composée d’un ou
plusieurs articles.
• La constitution limite le domaine de la
loi parlementaire est limité, en effet le
Parlement ne peut légiférer que sur
les matières qui lui sont attribuées par
la Constitution.
La loi organique
• Certaines dispositions de la
Constitution nécessitent un
développement ultérieur qui est
conférée à des lois organiques qui
devraient en préciser la teneur.
• Par exemple bien que le droit de
grève soit un droit reconnu par la
constitution, celle-ci prévoit qu’elle
sera réglementée par une loi
ultérieure
Les lois ordinaires
• Elle fixe d’une part les règles concernant
un certain nombre de matière (libertés
publiques, capacité des personnes,
crimes et délits, impositions, régime
électoral, nationalisations des
entreprises…) et d’autre part détermine
les principes fondamentaux d’autres
domaines (défense nationale, régime de
la propriété, droit du travail et de la
sécurité sociale…).
font partie du domaine de la loi :
• Les droits individuels et collectifs,
• La détermination des infractions et des peines,
• Le statut des magistrats,
• Le statut général de la fonction publique,
• Les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires
civils et militaires,
• Le régime électoral des assemblées et conseils des
Collectivités Locales,
• Le régime des obligations civiles et commerciales,
• La création des établissements publics,
• La nationalisation d’entreprises et les transferts
d’entreprises du secteur public au secteur privé.
De qui émane la loi
• L’initiative appartient au Premier Ministre (projet de loi) et
aux parlementaires (proposition de loi).

• Le Secrétariat général du Gouvernement établit l’ordre du


jour (ce qui a pour conséquence, que certains projets de lois
n’ont jamais vu le jour).

• Le texte est étudié par des commissions. Un rapporteur est


chargé de faire à l’intention d’une assemblée, le compte
rendu et l’exposé des conclusions d’une commission :
Séance publique.
• Des modifications ou amendements peuvent être proposés à
un texte de loi au cours de la discussion. La navette
détermine le va et vient d’un projet ou d’une proposition de
loi d’une assemblée à l’autre, tant que subsiste entre elles un
désaccord sur le texte en discussion (la navette peut-être
illimitée).
• La promulgation de la loi est l’acte par
lequel SM LE ROI, Chef de l’Etat
constate officiellement l’existence de
la loi et la rend exécutoire sur le
territoire du Royaume.

• Cette promulgation s’effectue par


DAHIR
La force obligatoire de la loi
2 formalités
• Promulgation de la loi : Ne concerne que
la constitution elle-même et les lois votées
par le parlement. C’est l’une des
attributions du chef de l’Etat qui promulgue
la loi dans les 30 jours qui suivent la
transmission au gouvernement de la loi
définitivement adoptée. Il s’agit de
constater dans un délai de rigueur fixé à 30
jours que la loi a été régulièrement votée
par le parlement et ordonner l’exécution de
cette loi.
• Publication : La publication s’impose
car il faut mettre les particuliers en
mesure de connaître les textes
législatifs et réglementaires = « nul
n’est censée ignorer la loi ».
• Au Maroc la publication se fait au
BULLETIN OFFICIEL DU ROYAUME
LES REGLEMENTS
• Définition : ce sont des textes qui
édictent des règles de droit, émanant
du pouvoir exécutif et des autorités
administratives.
• Le domaine de la loi étant limité, la
Constitution dispose que « les
matières autres que celles que sont
du domaine de la loi ont un caractère
réglementaire ».
3 catégories de règlements
• Les décrets sont signés par le 1er
Ministre.
• Les décrets dits d’application sont pris
pour l’application d’une loi (en précise
les conditions de mise en œuvre) et
• les décrets autonomes sont pris dans
une matière qui n’est pas du domaine
législatif (exemple : la procédure civile).
• Les arrêtés subordonnés aux décrets,
et eux-mêmes hiérarchisés en
fonction du rang de l’autorité qui
l’édicte :

• Exemples :arrêtés ministériels ou


arrêtés municipaux.
• Les circulaires ne sont pas vraiment
des règlements mais qui sont des
textes par lesquels un ministre donne
des instructions à des fonctionnaires
pour l’application des lois ou des
règlements.

• Ils n’ont pas de valeur juridique vis à


vis des Administrés.
la publication :

 La publication consiste dans l’insertion du texte de loi au BO. Elle


concerne aussi bien les lois que les règlements.

 L'objet de cette formalité est d’informer les sujets de droit du


contenu de la règle juridique pour leur permettre de l’observer et le
cas échéant, la leur imposer.

 Au Maroc, la procédure de publication est mentionnée à de l’art.


50§2.
: la jurisprudence
Produit de l’activité judiciaire, la jurisprudence désigne l’ensemble des
décisions rendues par les juridictions nationales (Tribunaux et Cours
d’appel).
I- La jurisprudence comme source du droit
-Est-ce que la jurisprudence constitue une source directe du droit?
Dans les pays du Common law la jurisprudence constitue une véritable
source du droit, lorsque toutes ou une majorité des décisions qui se sont
succédées interprètent de la même manière les règles du droit.
A l’opposé de cette conception, le droit marocain ne reconnaît pas la
jurisprudence comme source directe du droit.
-D’une part, le juge est lié par la loi, il a vocation non pas de créer la
règle de droit, mais d’appliquer, et éventuellement d’interpréter une règle
conçue et élaborée par le législateur.
-D’autre part, contrairement aux juges anglo-saxons, un juge marocain
n'est pas lié par les décisions qu'ont pu rendre ses collègues, il n'y a pas
de précédents judiciaires.
Cependant, face à une lacune de la loi, le juge est conduit à créer le droit.
L’article 290 du code pénal dispose que : tout magistrat ou tout
fonctionnaire public investi d'attributions juridictionnelles ne peut refuser
de rendre la justice même en cas de silence ou d'obscurité de la loi.

II- l’organisation judiciaire au Maroc

Régie par la loi n°1-74-338 du 15 juillet 1974 ; l’organisation judiciaire


marocaine comprend des juridictions de droit commun, des juridictions
spécialisées et une juridiction d'exception.

A- Les juridictions de droit commun sont compétentes pour tout litige


qui n’est pas spécialement attribué par la loi à une autre juridiction. Elles
sont constituées : des juridictions de proximité, des Tribunaux de
première instance, des Cours d'appel et de la Cour de Cassation.
B- Les juridictions spécialisées sont constituées des juridictions
administratives et des juridictions de commerce.
1) Les juridictions administratives comprennent les tribunaux
administratifs et cours d’appel administratives.
2) Les juridictions de commerce comprennent les tribunaux de
commerce et les cours d'appel de commerce.
C- Les juridictions d'exception
Suite à l’annulation de la cour spéciale de justice, les tribunaux
d'exception qui fonctionne réellement au Maroc se réduisent au tribunal
militaire. La cour des comptes est considérée comme une juridiction
comptable supérieure non rattachée à l’organisation judiciaire. Quant à
la haute cour de justice prévue par la constitution de 1962, elle n’a
encore jamais fonctionné.
Supprimée depuis le 16 sep. 2004, la Cour spéciale de justice était
chargée de statuer sur certains crimes commis par les fonctionnaires. Il
s'agit des crimes suivants : la concussion, la corruption, le trafic
d'influence et le détournement de deniers publics.
La Cour des comptes a été instituée par la loi n° 62-99 du 31juin 2002
formant code des juridictions financières.
Deuxième Partie : les droits subjectifs

Les droits subjectifs désignent l’ensemble des prérogatives


ou pouvoirs reconnus aux personnes, par la règle de droit
objectif, dont le respect ou la reconnaissance peut-être
réclamé en justice.
La diversité de ces droits apparaît à travers l’identification
de leurs titulaires (chap. I) et la détermination de leur objet
(Chap. II).
Chapitre I : Les sujets de droit

Sujet de droit c'est-à-dire le titulaire naturel des


droits subjectifs.
 L’aptitude à avoir des droits et des obligations
est reconnue, a priori, aux êtres humains
(personnes physiques), mais également à
certains groupements- de personnes, ou de
biens- qui sont érigés en personnes distinctes et
autonomes (personnes morales)
Section I : Les personnes physiques

En tant que principaux sujets de droits subjectifs, les personnes


physiques se voient reconnaitre la personnalité juridique.
La personnalité en soit veut dire l'aptitude à être titulaire de
droits et d’obligations et de pouvoir en jouir librement.
1- Le commencement de la personnalité juridique
 A partir de quel moment l’individu acquiert la personnalité
juridique ?
 La naissance d'un individu est la condition principale de
l'apparition de sa personnalité juridique. Pour exister, il suffit en
vertu de l’art. 331 du code de la famille que l’enfant soit né
vivant.
 Le point de départ de la personne juridique, peut même
remonter parfois jusqu’à la date de conception de l'enfant,
lorsqu’elle présente un intérêt pour l’enfant : règle de "l'infans
conceptus".
On entende par la personnalité juridique,
l’aptitude à être sujet de droit, à être
titulaire des droits subjectifs.
A notre époque la personnalité juridique
est reconnue à tout être humain.
L’esclavage n’est plus admis. Les
déclarations et pactes internationaux sont
formels : « chacun a le droit à la
reconnaissance en tous lieux de sa
personnalité juridique »,
2- L’extinction et la fin de la personnalité juridique
Tout individu conserve sa personnalité juridique jusqu'à sa
mort. Après le décès, subsistent toutefois quelques traces
de la personnalité.
Des écrits injurieux, diffamatoires envers le décédé
peuvent donner lieu à une condamnation en dommages et
intérêts.
Le décès produit d’importants effets juridiques dont
notamment l’ouverture et la liquidation de la succession de
la personne décédée.
Mais il arrive qu’on puisse avoir du doute sur le décès de la
personne qu’on veut hériter, la personne que l’on désigne
par le terme:
L’absent.
En matière juridique, l’absence d’une personne signifie « le
fait qu’on ne sache pas si elle est vivante ou elle est
morte. »
Dans ce cas, la prise en considération des ses
intérêts- qui ne coïncident pas avec ceux de
ses héritiers – exige que la liquidation de sa
succession soit retardée au maximum.
La législation marocaine qui a prévu ce cas de
vigure a distingué entre l’absence dans les
circonstances exceptionnelles « laissant
présumer sa mort »
Les ayant droits à l’héritage peuvent obtenir
du tribunal, à leur demande, un jugement
faisant état du décès de l’absence qui
permettra l’ouverture et la liquidation de la
succession.
Il faut souligner que les héritiers ne peuvent
demandez ce jugement de décès qu’après
l’expiration d’un délai d’une année de
l’absence de la personne qu’on veut hériter
3 –L’identification des personnes physiques
L’identification de la personne physique
s’opère principalement de trois manières.
Tout d’abord, elle s’opère par nom. Elle
s’opère aussi par la désignation de son
domicile. Un dernier mode d’identification
concerne l’état civil de la personne
physique.
A- LE NOM
C’est l’appellation servant à désigner une personne
physique dans sa vie sociale et juridique, dans
l’exercice de ses droits et l’accomplissement des
devoirs.
Cette appellation est généralement composée par
nom de famille et d’un prénom.
B- LE DMOCILE:
Le domicile est le rattachement d’une personne à un
lieu déterminé.
La loi distingue entre le domicile réel, le domicile légal
et le domicile élu.
• Le domicile réel: c’est le lieu d’habitation habituelle
d’une personne et le centre de ses affaires et ses
interets
• Le domicile légal: c’est le domicile d’un incapable
et d’un fonctionnaire. Le domicile d’un incapable
est le lieu ou habite son tuteur, quand au domicile
d’un fonctionnaire, il est fixé au lieu ou il exerce
ses fonctions.
 Le domicile élu:
C’est l’endroit choisi par l’exècution de
certains actes ou pour l’accomplissement
de certaines obligations
C- l’état civil
On entend par l’état civil, le mode de constatation
d’un ensemble de faits relatifs à une personne
déterminée: date et lieu de naissance, décès, mariage,
divorce, veuvage, etc,,
Section II : les personnes morales
Les personnes morales sont des
groupements que le droit assimile aux
personnes physiques en leur conférant des
droits et des obligations. En particulier en
leur reconnaissant un patrimoine distinct
de celui de ses membres.
Les personnes morales se divisent en
catégories très variées. On distingue des
personnes morales de droit public (État,
collectivités territoriales, établissements
publics) et les personnes morales de droit
privé.
Parmi ces dernières, certaines sont à
but lucratif ( sociétés, groupements
d’intérêt économique), d’autres à but
non lucratif ( associations,
syndicats).
Les fondations occupent une place à
part : ce sont des personnes morales
créées en vue de réaliser l’affectation
permanente de biens à une œuvre
d’intérêt général.
Chapitre II : L’objet des droits subjectifs

En raison de leur diversité, les droits subjectifs


seront classifiés selon l’ordre suivant :
 - les droits patrimoniaux et les droits extra-
patrimoniaux;
 - les biens corporels et les biens incorporels ;
 - les différents types de choses ;
 - les meubles et les immeubles.
Section I : La distinction des droits patrimoniaux et des
droits extra- patrimoniaux

 Les droits patrimoniaux font partie du patrimoine du


sujet de droit.

Constitués de biens évaluables en argent (droit de


propriété et droit de créance), ils ont une valeur d'échange.

Ils sont cessibles, transmissibles aux héritiers,


saisissables par les créanciers, et prescriptibles.
 Les droits extra –patrimoniaux, sont hors du
patrimoine du sujet auquel ils sont rattachés.

Ils n’ont pas de valeur pécuniaire.

Ces droits sont incessibles, intransmissibles aux


héritiers, insaisissables par les créanciers, et
imprescriptibles.
Trois catégories de droits extra-patrimoniaux peuvent être
identifiées :
 Les droits civils et politiques du citoyen;
 Les droits de la personnalité;
 Les droits dits " de famille ".
* Les différents droits patrimoniaux
Les droits patrimoniaux peuvent être regroupés en trois
catégories : les droit réels (A), les droits personnels ou de
créance (B) et les droits intellectuels (C).
A- Les droits réels :
1- les droits réels principaux :
Il s’agit du droit de propriété et ses démembrements:
Le droit de propriété, le droit d’usufruit, le droit des
Habous, les droits d’usage et d’habitation, le droit de
l’emphytéose, le droit de superficie, le droit de servitude.
2- Les droits réels accessoires
Les droits réels accessoires sont liés à l’existence d’une
créance dont ils garantissent le recouvrement.
Cas essentiellement de l’hypothèque ‫ رهن‬et du gage.‫تعهد‬
B- Les droits personnels ou de créance
Le droit personnel ou de créance lie deux personnes.
Il se définit comme le droit subjectif qu'a une personne,
appelée créancier ‫ الدائن‬, d'exiger d'une autre personne, le
débiteur ‫ المدين‬, une certaine prestation.‫فائدة‬
C- Les droits intellectuels
 Les droits de propriété industrielle ou commerciale qui
regroupent d'une part les droits sur les signes distinctifs (en
particulier les marques), d'autre part les droits sur les
créations (brevets d'invention, dessins et modèles…).
 Les droits de propriété littéraire et
artistique (droits d'auteur) qui sont
aujourd'hui appliqués également aux
logiciels, aux bases de données et aux
œuvres " numériques " ou " multimédias ".
Section II : les biens corporels et les biens
incorporels
 les biens corporels : sont tous les biens objet de
droits qui ont une existence matérielle : un
immeuble ou un objet mobilier quelconque.
 les biens incorporels : ce sont des biens qui ont
une valeur économique, mais qui n’ont pas
d’existence matérielle : propriété littéraire et
artistique, fonds de commerce.
Section III: classification des choses

 La distinction des choses consomptibles et des


choses non consomptibles ;et
 la distinction des choses fongibles et des choses
non fongibles.

* Les choses consomptibles sont celles qui se


consomment par le premier usage (produits
alimentaires….)
Les choses non consomptibles sont, au contraire,
celles qui font l’objet d’usages répétés ( voiture,
maison….).
Les choses fongibles sont celles « qui
peuvent être remplacées indifféremment
par d’autres choses semblables, comme par
exemple les billets de banque, pièces
détachées d’une machine.
Les choses non fongibles sont celles qui
« sont envisagées dans leur individualité »,
comme, par exemple, un tableau.
Section IV : la distinction des meubles et des immeubles

1 : Les immeubles
La notion d’immeuble désigne la terre et tout ce
qui y est fixé.
Elle se rapporte aux biens insusceptibles de
déplacement regroupés par le législateur en trois
catégories (art. 5 du code foncier du 2 juin 1915).
- les immeubles par nature ;
-les immeubles par destination ; et
-les immeubles par l’objet auquel ils
s’appliquent.
2 : Les meubles

Le législateur marocain, reconnaît, toutefois,


l’existence de deux catégories de biens meubles
: les meubles par nature et les meubles par
anticipation.
A ces deux catégories le législateur français
ajoute une troisième, concernant les meubles
par détermination de la loi.
Chapitre III: les sources des
droits subjectifs

 On distingue deux types de


droits subjectifs : les actes
juridiques (1)
 et les faits juridiques (2).
1 : les actes juridiques

L’acte juridique se définit comme une


manifestation de volonté destinée à
produire des effets de droit. Ce sera, par
exemple, un contrat, un accord entre deux
individus ou plus, en vue de faire naître
entre eux des obligations.
Ce qui le caractérise, est que ses
conséquences juridiques sont recherchées
par son auteur.
1- Classification des actes juridiques

Deux classifications à retenir : les


classifications relatives aux conditions de
formation de l’acte et les classifications
relatives à l’objet de l’acte.
Quant à leur formation, les actes juridiques
se divisent en deux catégories :
Les actes unilatéraux : sont ceux qui
reposent sur la volonté d'une seule
personne, par exemple, le testament.
Les actes bilatéraux ou plurilatéraux :
sont ceux qui nécessitent le concours de
deux ou plusieurs volontés, par exemple, le
contrat.
Quant à leur contenu, les actes juridiques
font l’objet de trois classifications
principales :

Les actes conservatoires, qui ont pour but


le sauvegarde du patrimoine
(par exemple : la publication d'un droit),
les actes d'administration, qui
correspondent à la gestion courante du
patrimoine (par exemple, un bail à courte
durée).
Les actes à titre onéreux, qui
représentent un intérêt patrimonial
pour chacune des parties (par
exemple, la vente) ; les actes à titre
gratuit, qui reposent sur l’intention
libérale et ne comportent pas de
contrepartie pécuniaire
(par exemple, la donation).

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