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Gaz de schiste

Gaz de schiste/ production


Le gaz de schiste est un gaz naturel, dit non conventionnel, différent du "gaz naturel"
dans l’acception générale de l’expression. Il s’agit en effet d’une ressource retenue à
une grande profondeur plus loin dans la terre que le gaz naturel dont nous faisons état
habituellement – et plus précisément dans certains schistes (un type de roche qui
présente la double particularité d’avoir un aspect feuilleté et de se débiter en plaques
fines) des bassins sédimentaires. À l’inverse du gaz naturel et également du pétrole, le
gaz de schiste n’est pas retenu sous une couche imperméable de roche, mais
emprisonné directement dedans. Il doit donc en être extrait grâce à une opération
complexe : une injection d’eau sous pression, mélangée à des additifs. C’est ce que l’on
appelle l’hydro fracturation, la fracturation hydraulique ou encore le fracking. Le gaz de
schiste est essentiellement composé de méthane – un gaz accompagné parfois d’azote
et de CO2. Sa composition est très similaire à celle des autres gaz que l’on trouve dans
le sous-sol. Il peut ainsi être injecté directement dans le réseau de gaz naturel et servir
à la consommation énergétique des industries, des professionnels et des foyers.
Le gaz naturel est essentiellement composé de méthane mais il peut renfermer d’autres hydrocarbures en quantité plus ou
moins importante selon sa nature. Il contient toujours quelques impuretés.
Sur le tableau suivant on peut voir les compositions de certains gaz issus de différents gisements.

NN composants Gisements Valeurs


moyennes
Groningue Lacq Frigg Hassi Uch Kapunni typiques
Pays-Bas France Norvège R’mel Paketan N.Zéland
Algérie
01 Méthane 81,3 69,0 95,7 83,7 27,3 45,6 98-95

02 Ethane 2,9 3,0 3,6 6,8 0,7 5,8 1-3


03 Propane 0,4 0,9 traces 2,1 0,3 2,9 0,5-1

04 Butanes 0,1 0,5 traces 0,8 0,3 1,1 0,2-0,5

05 C 5+ 0,1 0,5 traces 0,4 - 0,8 0,2-05


06 Azote 14,3 1,5 0,4 5,8 25,2 - -
07 H 2S - 15,3 - - - - -
08 CO2 0,9 9,3 0,3 0,2 46,2 43,8 -
L’extraction du gaz de schiste s’avère assez difficile, notamment parce qu’elle nécessite le
recours à un forage dirigé, en plus de la fracturation hydraulique à grand volume.
L’opération est également assez coûteuse à réaliser. Par ailleurs, selon de nombreux
spécialistes, l’exploitation de ces gisements pourrait potentiellement présenter des risques
pour l’environnement, que ce soit dans le sous-sol, dans les nappes phréatiques ou en
surface – à cause notamment des quantités d’eau nécessaires pour forer et fracturer un
puits de gaz (l’équivalent de 3 à 6 piscines olympiques), les mini séismes provoqués et les
produits chimiques injectés.
Situation du gaz dans la roche
Il existe généralement une fracturation naturelle donnant des fissures ouvertes perpendiculaires
à la direction de contrainte tectonique minimum. Ces fissures sont le plus souvent de faible
extension. Il peut exister plusieurs directions de fracturation si l’histoire géologique est
compliquée. Cette fracturation (de même que la fracturabilité des schistes) peut être étudiée
dans les forages, à l’affleurement sur le terrain et par la géophysique en trois dimensions. Les
fractures ouvertes constituent la porosité en grand qui délivrera son gaz très rapidement.
Elle dépend de l’aptitude de la roche à se fracturer qui augmente avec sa dureté, celle-ci étant
fonction de son histoire géologique et aussi de la proportion de carbonates ou de silice. Une
autre porosité est créée par les multiples vides entre les cristaux d’argiles de quartz ou de calcite.
Ces vides sont cependant de très petite taille et cette microporosité délivrera son gaz plus
lentement. Enfin, le gaz est situé dans les cristaux eux-mêmes sous forme d’inclusions et entre
les lamelles (phyllites) des minéraux argileux. Le gaz en sortira encore plus difficilement.
On oublie souvent que la matière organique elle-même peut avoir une porosité très élevée et
contenir sous haute pression le gaz qu’elle a elle-même généré.
Coupe ultramicroscopique du schiste très finement poreux et non perméable. On y voit de la matière organique,
en noir, de la calcite rayée, en bleu, des minéraux argileux, en vert, une microfissure et des microporosités, en
blanc. Le gaz est dans les microfissures, dans les microporosités non connectées, adsorbé dans la calcite, les
minéraux argileux et aussi dans la matière organique.
Répartition du gaz de schiste dans le monde.
Alors que les gisements d’hydrocarbures conventionnels sont ponctuels, ce qui rend leur recherche
difficile et coûteuse, les formations riches en matière organique s’étendent sur des milliers de
km2 et un forage les traversera à coup sûr.
Bien que l’inventaire ne soit pas encore exhaustif on peut déjà voir que de nombreux pays sont
concernés sur tous les continents. Les périodes géologiques favorables sont celles qui ont vu de
grandes plateformes péricontinentales envahies par des mers peu profondes plus ou moins
fermées. Actuellement, si des phénomènes géologiques et océanographiques comparables se
produisent, c’est à une échelle très limitée. Les grands pays pétroliers renferment certainement
d’immenses réserves compte tenu de leur richesse en roches-mères du pétrole.
Outre les États-Unis c’est le cas du Sahara algérien qui possède trois niveaux de gaz de schiste
potentiels. La Chine, dépourvue de gisements classiques importants, possède de très importantes
réserves potentielles de gaz de schiste en particulier dans les bassins du Sichuan et du Tarim ce qui
évitera peut-être à ce pays de continuer à mettre en service plusieurs centrales thermiques au
charbon par mois. Néanmoins, chaque bassin peut réserver des difficultés particulières pour sa
mise en exploitation et l’expérience américaine et canadienne ne s’appliquera pas telle quelle
partout. Enfin, au sein d’un même gaz de schiste, la productivité peut varier dans de larges
proportions à toutes échelles.
Extension des principaux gaz de schiste aux Etats-Unis
L’opération de fracturation
Après évacuation des appareils destinés au forage, on installe une tête de puits équipée de vannes
connectées aux pompes par des tuyaux souples de haute résistance à la pression. On peut alors
injecter le fluide sous pression soit en une opération unique soit le plus souvent en multi étage. Le
long du forage horizontal on créera ainsi un cylindre de perméabilité large de 100 à 300 mètres de
diamètre. En utilisant d’autres forages, on exploitera progressivement tout le volume de la
formation cible... Bien entendu, cette fracturation ne doit pas s’étendre jusqu’aux formations
réservoirs d’eau potable ni même à aucun réservoir de la série ce qui entrainerait des pertes de
fluides. On s’est donc assuré qu’il existe des formations imperméables d’une épaisseur suffisante au
dessus de la formation-cible. Ce cas est d’ailleurs le plus souvent réalisé en raison de la profondeur à
laquelle on effectue les fracturations hydrauliques (1 000 à 3 500 m).

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