Vous êtes sur la page 1sur 48

LA FOUDRE

© Jean MERCIER - 2014 Source : http://www.hebus.com/image-39516.html


AVERTISSEMENT

Cet exposé n'est pas une étude exhaustive du phénomène de la foudre, ni des
mesures de protection afférentes. Il est destiné à expliquer la génèse de ce
phénomène, les conséquences induites sur les personnes et les biens, en les
expliquant sommairement, et à définir les principales mesures de précaution et de
protection pour limiter ces conséquences.
pl : courroux (encourir
les foudres)

nm : grand tonneau DEFINITIONS


(germ : Fulder) (Petit Robert)

nf : décharge électrique


intense qui se produit
Pop : coup de par temps d'orage,
nm : faisceau de traits foudre accompagnée d'un
en zig-zag éclair et d'une violente
Grand homme (foudre détonation
de guerre) (lat : fulgur - éclair)
FORMATION DE L' ORAGE
5 - … va produire un chute de pluie et de grêle, d'où un courant descendant ...
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +

4 – Les goutelettes vont continuer à se refroidir et leur glacation ...

3 – … qui va enfler et se bloquer, du fait d'inversion thermique, au niveau de la


troposphère, formant un cumulonimbus.

6 - … qui croisant le courant montant va provoquer, une électrisation du nuage (effet tribo-
électrique ...
- - - - - - - - - - - - - -
2 – En remontant, il va se refroidir et se condenser en goutelettes pour former un cumulus ...

8 – Il y a alors un champ électrique, sol-nuage, qui, lorsqu'il


devient trop important (>10-20 kV/m) induit une décharge
électrique brève et intense

1 – Sous l'effet de la chaleur, un courant d'air chaud et humide s'élève.

7 – … qui va provoquer par influence une


+ + + + + + + + + + + accumulation des charges électriques au sol.
CUMULO – NIMBUS
(Source Météo-France)

Nuage d'origine convective.

Sommet entre 5000 et 12000 m (jusqu'à 17000 m aux latitudes tropicales), souvent en forme
d'enclume et parfois surmonté de dômes au-dessus de l'enclume.

2 types :
- calvus (chauve) : bourgeonnements aplatis au sommet, contours indistincts ;
- capillatus (chevelu) : région supérieure fibreuse en forme d'enclume.

averses Vent
Orage
Grain
Base entre 300 et 3000 m du sol, sombre, accompagnée de nuages bas déchiquetés,
séparés ou non
LE CYCLE DE L'ORAGE

Convection d'origine :
- réchauffement d'air humide à la base (ascendance thermique), éventuellement
renforcé en montagne par une ascendance orographique ;
- front froid soulevant isolément une masse d'air chaud et humide.
Plusieurs types d'orage :
- unicellulaires
- multi-cellulaires
- supra-cellulaires (unicellulaires à tour d'alimentation rotative).

Un orage se caractérise par la présence de manifestation électriques (éclairs), pas toujours


visibles sauf par détecteurs, générant une onde de choc puis des ondes sonores (tonnerre).

Les différents types d'éclairs :

Intra-nuageux

Inter-nuageux

Extra-nuageux

Nuage-sol=foudre
FORMATION DE LA FOUDRE

Par influence, les charges électrostatiques stockées dans les nuages vont attirer des
charges de polarité inverse au sol, générant un champ électrique entre nuage et sol. La
densité de charge, et par conséquent la valeur du champ est inversement proportionnelle au
rayon de courbure de la région porteuse de ces charges (effet de pointe).
E (kV/m)

Des décharges préliminaires, nommées


« traceurs », vont se produire, préparant un
chemin au canal de foudre. Ces traceurs se
propagent de proche en proche à des
vitesses importantes (50 000 km/h) ...

… Jusqu'à provoquer une décharge violente


entre le nuage de plusieurs dizaines de milliers
d'Ampère, engendrant une onde de choc puis
une onde sonore, qui sera entendue quelques
instants plus tard (le son se propage à une
vitesse inférieure à celle de la lumière)
LES DIFFERENTS TYPES DE FOUDRE
Nommés selon le sens de déplacement du traceur et le signe des charges à l'origine de
la décharge.

- - - - - - - + + + - - - - - - - - - + + + - -

+ + + + + + - - - - + + + + + + - - - -

Négatif descendant Positif descendant Positif ascendant Négatif ascendant


Env. 80% des cas Rare Rare Extrêmement rare
20 à 100 kA 20 à 150 kA En général depuis Si très haute
>18 kA dans 50% >25 kA dans 50% une pointe haute et émergence ou pics
des cas des cas fine montagneux

Les coups de foudre positifs sont généralement plus énergétiques que les négatifs.
CAS PARTICULIER : FOUDRE en BOULE

10 à 40 cm de diamètre.
Phénomène encore mal expliqué à ce jour.
Hypothèse (contestée) d'un effet chimique : la chaleur de
l'arc provoquerait une vaporisation de matière générant
des chaînes composées d'oxygène et de carbone qui
formeraient des filaments brûlant en se repliant sur eux-
mêmes.
PROCESSUS D'ETABLISSEMENT
(Coup de foudre négatif descendant)

http://perso.enp.edu.dz/~boubakeur/wp-content/uploads/2013/12/Foudre-pr%C3%A9sentation.pdf

D : distance d'amorçage

D = 10 I2/3 (D en m, I en kA)
PRINCIPALES CARACTERISTIQUES
Forme d'onde

Source : http://www.univ-sba.dz/fsi/downloads/ETL437-Chapitre_5.pdf

Pour les études de protection, on retient un modèle triangulaire, montée de 0 à 100% en 2


μs, descente de 100% à 50% en 50 μs (coup de foudre négatif descendant).
PRINCIPALES CARACTERISTIQUES
Amplitude

Source : cahier technique Schneider-Electric n° 168


PRINCIPALES CARACTERISTIQUES
Front d'onde

Source : cahier technique Schneider-Electric n° 168


QUELQUES DEFINITIONS ET CHIFFRES

Niveau kéraunique Nk : nombre de jours annuels où l'on entend le tonnerre (entre 10 –


régions côtières de la Manche – et 30 – en montagne, moyenne 20).

Densité de foudroiement N : nombre de coups de foudre/km²/an ( en pratique N=Nk/7),


valeur moyenne en France 1,2. Zone la plus touchée : Alpes de Haute-Provence ; la moins
touchée : Bretagne.

Charge électrique (Q=It) : quelques dizaines à quelques centaines de C.

L'énergie dégagée sur un coup de foudre peut atteindre plusieurs GJ.

En France, on dénombre plus 500 000 de coups de foudre par an.

Il existe un réseau de surveillance Météorage, composé d'un ensemble de stations


distantes de 200 à 300 km et permettant de connaître :
- la localisation des coups de foudre ;
- la datation ;
- la polarité ;
- l'amplitude ;
- le nombre d'arcs.
LES EFFETS DE L'ORAGE ...
Les risques éventuels lors d'un orage sont :
- importantes chûtes d'eau : risques d'inondation ;
- chûtes de grêle : dégâts aux cultures et aux biens ;
- vent violent : dégâts à la végétation et aux habitations ;
- foudre : tension et intensité importantes ;
- tornade ;
- tourbillon de poussières ….

… ET PLUS PARTICULIEREMENT DE LA
FOUDRE
- effets thermiques : fusion de matière, incendie, explosion …
- montées en potentiel (impact direct) : destruction de matériels, électrisation,
électrocution ...
- tensions induites par induction : destruction de matériels, parasitage des signaux,
électrisation, électrocution ….
- effets mécaniques : contraintes électrodynamiques, explosion de corps solides …
- effets chimiques : création d'ozone
- effets lumineux : sur équipements optiques, lésions oculaires ;
Et aussi les effets sonores !

Nous allons étudier sommairement les principaux effets.


LES EFFETS SONORES

Le courant de foudre va provoquer une élévation importante de température du canal


conducteur, qui va se dilater violemment et donc, provoquer une importante
surpression par rapport à l'air ambiant.

Il en résulte une onde de choc, puis une onde acoustique.

Celle-ci se propage à la vitesse du son (environ 340 m/s à 15°C), alors que la lumière
émise par l'éclair se déplace à environ 300 000 km/s. C'est pourquoi, l' éclair est
toujours vu avant que l'on entende le tonnerre.

Le durée écoulée entre les deux phénomènes permet d'estimer la distance du canal
conducteur : environ 3s/km.

Il peut y avoir d'autres effets sonores indirects, la foudre pouvant provoquer l'explosion
de certains corps lors d'impacts directs suite à dilatation violente (par exemple tronc
d'arbre sous l'effet de la dilatation violente de l'eau contenu dans ce dernier).

Sans compter les effets sonores qui résulteraient de l'ignition soudaine d'une
atmosphère explosible !
LES EFFETS THERMIQUES
La température au point d'impact est élevée, pouvant entraîner brûlures ou fusions
partielles, explosion de structures.
L'énergie thermique dégagée par le courant de foudre est de la forme RI²t, avec :
- R : résistance du circuit d'écoulement ;
- I : courant de foudre ;
- t : temps de passage du courant.

Par exemple, en cas d'impact de foudre sur le câble de


garde d'une ligne électrique aérienne, un courant
important va s'écouler dans la structure. Ce courant, de
courte durée, va générer un échauffement adiabatique
des conducteurs de descente. Toutefois, du fait de la
brièveté du passage du courant, et de la faible
résistance (car forte section) présentée par le circuit,
l'élévation de température restera limitée, et ne générera
pas de fusion de celui-ci.

C'est pourquoi, les conducteurs de mise à la terre des


paratonnerres doivent avoir une section d'au moins 50
mm².

Naturellement, si ce courant s'écoule par des


conducteurs de faible section, l'échauffement sera plus
important, d'où risque de fusion et d'incendie.
LES EFFETS THERMIQUES
LES EFFETS ELECTRIQUES :
MONTEE EN POTENTIEL (Impact direct)

Impact direct sur une ligne (HT, BT, téléphone … ),


le potentiel peut être supérieur à la tenue au choc
des isolations fonctionnelles, d'où destruction et
risques subséquents (incendie, explosion ...)

Donc : supprimer la possibilité d'impact


direct (lignes enterrées) ou la minimiser
(câbles de garde), mettre éclateurs ou
parafoudres à résistance variable (la
résistance passe rapidement de quelques
MΩ à quelques Ω) pour limiter la tension
de défaut (toutefois risques de surtension
en retour).

distance
LES EFFETS ELECTRIQUES :
MONTEE EN POTENTIEL (Impact direct)
Le ré-enclenchement automatique des réseaux aériens
Apparition (très souvent le déclenchement résulte de phénomènes
du défaut météo – coup de foudre ou contournement d'isolateur)

Réapparition du défaut Remise en service normal

Déclenchement par protection

Source :http://jacob.patrick.free.fr/rssBT/co/02_sources_d_alimentation_web/co/graph_declenchement_aerien_swf.html
Mais là aucun risque d'être électrisé !
(surfaces équipotentielles).

Toutefois, attention aux dommages


collatéraux : peur, bruit, dommages aux
systèmes de conduite et/ou de sécurité,
perforations de tôles, ….

Les éléments métalliques isolés n'attirent pas particulièrement la foudre


Mât et coque métalliques : aucun risque.
Mât métallique, coque plastique ou bois : relier mât ou haubans à la mer en mouillant
une ou plusieurs chaînes.
Tout bois : fixer un conducteur à demeure autour du mât, relier à une ou plusieurs
chaînes mouillées
DANGER
PROTECTION CONTRE LES IMPACTS DIRECTS
L'évaluation du risque – Méthode de la sphère fictive par utilisation du
« modèle électro-géométrique »
(utilisable uniquement pour coups de foudre négatifs descendants)

Le diamètre de la sphère est fonction du


courant de foudre :
I = 8 kA (probabilité 90%) D = 40 m
I = 100 kA (probabilité 1%) D = 215 m

D = 10 I2/3
Les zones d'impact probables sur
les ouvrages sont déterminées en
faisant rouler la sphère sur le sol.

http://www2.schneider-electric.com/documents/technical-publications/fr/shared/electrotechnique/savoir-electrotechnique/haute-tension-plus-1kv/ct168.pdf
PROTECTION CONTRE LES IMPACTS DIRECTS : LE PARATONNERRE

But : capter le coup de foudre et canaliser son énergie.

Pour cela :
- Favoriser le lieu d'impact ;
- Supporter les impacts : matériaux résistants ;
- Canaliser l'énergie : conducteurs de descente ;
- Diffuser au sol : mise à la terre.
PROTECTION CONTRE LES IMPACTS DIRECTS : LE PARATONNERRE
Paratonnerre à tige simple (PTS)

La protection résulte de sa position, au-dessus des


structures à protéger, et sa forme (pointe favorisant
l'augmentation du champ électrique et donc
l'apparition de traceurs ascendants).

La zone protégée a un rayon qui dépend de la


hauteur d'implantation (cône à demi-angle de 45°)

Solution simple et bon marché, protection limitée.

Source : www.franklin-france.com
PROTECTION CONTRE LES IMPACTS DIRECTS : LE PARATONNERRE
Paratonnerre à dispositif d'amorçage (PDA)

La pointe est équipé d'un dispositif visant à créer des ions


et permettre d'anticiper la naissance d'un
précurseur (avance à l'amorçage):
- soit par un dispositif à déclenchement électronique
(détecteur de champ électrique commandant un dispositif
d'ionisation, problème de synchronisation) ;
- soit par un générateur piézo-électrique commandé par
la pression due au vent ;
- soit par un profil spécial ;
- soit par une pointe radio-active (Ra226 et Am241). Ces
dispositifs, qui ont été très largement utilisés, sont
Source : www.indelec.fr interdits depuis 1987 et considérés comme déchets radio-
actifs à faible activité et vie longue. Leur dépose et leur
transport sont réglementés (tout savoir à ce sujet :
http://www.paratonnerres-radioactifs.fr/ ). Près de 4000
appareils recensés depuis 2011.

Les PDA sont réputés se comporter comme de hauteur plus importante que le PTS (donc
périmètre de protection plus important) installé à la même hauteur. Une étude de l'INERIS
(10/2001 – à consulter sur http://www.ineris.fr/centredoc/PDA.pdf )met en doute
l'amélioration d'efficacité apportée par ces dispositifs.
PROTECTION CONTRE LES IMPACTS DIRECTS : LE PARATONNERRE
Paratonnerre à cage maillée

Le principe de la protection repose sur la constitution d'un réseau de conducteurs,


formant un maillage autour de la structure, équipé de pointes captrices au sommet,
relié à des prises de terre à la base.

La protection assurée est fonction du pas de la maille (cf modèle électro-


géométrique, pour une maille de 15 m, I= 3,5 kA, protection à 99%). Le courant de
foudre se réparti dans les différents brins de la maille, réduisant significativement les
échauffements et les champs induits. L'écoulement par plusieurs prises de terre
réduit fortement les montées en potentiel.

Type de protection généralement utilisé pour les bâtiments à grand développement


au sol ou pour salles d'équipement électriques ou de commande/contrôle (postes,
salles de commande …).

Mise en œuvre complexe et onéreuse, bonne efficacité, limitation des effets inductifs.
PROTECTION CONTRE LES IMPACTS DIRECTS : LE PARATONNERRE
Paratonnerre à fils tendus

Le principe de la protection consiste à réaliser une


cage maillée par câbles tendus au dessus des
ouvrages à protéger, et reliés à des prises de terre.

Permet une protection des zones ouvertes.

Mise en œuvre complexe et onéreuse, bonne


efficacité.

Protection des lignes aériennes par câbles de garde (ces


câbles sont aussi utilisés pour la transmission d'informations
pour l'exploitation du réseau).
LES EFFETS ELECTRIQUES :
MONTEE EN POTENTIEL (tension de pas)

1 – Lors d'un impact de foudre, le courant va s'écouler au sol ...

3 – Entre deux points éloignés,


va apparaître une différence de
potentielle « tension de pas »,
qui peut être importante et
générer électrisation ou
électrocution.
Donc : Faire des petits pas, ne
pas s'allonger, éviter les
contacts multiples. Ne pas se
tenir près de structures
susceptibles d'attirer la foudre
(pylônes électriques, arbres,
tension
pointes de relief …), ne pas
rester en groupe.

2 - … générant un potentiel important


décroissant exponentiellement en fonction de
la distance.
Tension de pas

distance
LES EFFETS ELECTRIQUES :
MONTEE EN POTENTIEL (équipements séparés)

Différence de potentiel importante entre mises à la


terre des signaux, d'où courant de circulation et risque
de destruction des câbles et/ou des équipements
raccordés.

Donc : faire des équipotentielles supplémentaires


entre prises de terre.

Equipement 1 Equipement 2

tension
Mise à la terre signaux Mise à la terre signaux
équipement 1 équipement 2

Tension entre les prises de terre

distance
Eviter le coup de foudre par décharge latérale !

Au moins 3 m
LES EFFETS ELECTRIQUES :
MONTEE EN POTENTIEL (influence de l'inductance des conducteurs)

Lors de l'impact, le courant I va Si R = 1 Ω, a = 10 m,


s'écouler dans le conducteur de L = 1 μH /m,
descente d'inductance L . dI/dt = 10 kA/μs, I = 20 kA

U = 1.104+10.10-6.20.103/10-6
U = 21.104 soit 210 kV
D'où risque d'amorçage entre
les deux réseaux, possibilité
de destruction de matériels
U électriques
U = RI + aL dI/dt

Donc : multiplier les conduc-


a teurs de descente. Eviter les
coudes sur les conducteurs de
descente. S'éloigner des
structures (risque de décharge
latérale).

Prise de terre paratonnerre R<= 10 Ω Prise de terre des masses

Terre lointaine
LES EFFETS ELECTRIQUES :
TENSION INDUITE (champ électrique)

Le coup de foudre sur le pylône, va générer un


courant qui va provoquer ...

… une montée en potentiel V1 de ce dernier, et


par couplage capacitif une montée en potentiel V1
V2 de la toiture
C1

Toiture
métallique isolée

C2 V2

V2 = V1 (C1/C1+C2)
Ce potentiel entre toiture et sol (donc la personne liée au sol) peut être
important et provoquer une décharge sans que la foudre ait touché le toit,
d'où risque d'incendie, ou électrisation ou électrocution.
LES EFFETS ELECTRIQUES :
TENSION INDUITE (champ magnétique)
1 – Création du champ

Lorsqu'un conducteur électrique est parcouru par un courant I, il va produire à une distance
R, un champ magnétique H, dont la direction est donnée par la règle dite du « bonhomme
d'Ampère » ou ses variantes « règle de trois doigts », « règle du tire-bouchon »
LES EFFETS ELECTRIQUES :
TENSION INDUITE (champ magnétique)
1 – Création du champ

H = I/2 π R (en A/m)


générant une induction
B = μ0μr H (en Tesla T)
μ0 = perméabilité du vide 4 π 10-7
μ = perméabilité relative du milieu (1 pour
l'air)

Le coup de foudre induit un champ


magnétique.

R
H

Lorsqu'un conducteur électrique est parcouru par un courant I, il va produire à une distance
R, un champ magnétique H, dont la direction est donnée par la règle dite du « bonhomme
d'Ampère » ou ses variantes « règle de trois doigts », « règle du tire-bouchon ».
« Vers sa gauche lorsque le courant lui rentre par les pieds. »
LES EFFETS ELECTRIQUES :
TENSION INDUITE (champ magnétique)
2 – Tension induite

B
On appelle flux magnétique Φ la quantité : S

Φ = ∫∫S dB.dS θ
Soit si l'induction est constante :

Φ = B.S. cos θ
θ : angle champ-normale à la surface

LOI DE LENTZ

Toute variation de champ d'induction magnétique B,


va induire à l'intérieur d'un circuit délimitant une e
surface S, une tension :

e = - dΦ/dt = -(KS/a) dI/dt

Avec a : distance au coup de foudre


K : coefficient de proportionnalité (200 si S en m² et
dI/dt en kA/μs)
LES EFFETS ELECTRIQUES :
TENSION INDUITE (champ magnétique)
2 – Tension induite

I = 18 kA

dI/dt = 25 kA/μs Liaisons signaux Equipement


Equipement
1 2

a = 200 m S = 100 m²

Réseau de terre

Tension induite : 200 . 100 . 25 / 200 = 2 500 V !


Peut être supérieure à la tension d'isolement des composants (risque de destruction).
D'où : réduire la surface des boucles, mise en place de limiteurs de tension en entrée
des circuits ...
Peut aussi générer des courants importants dans les boucles fermées qui ne seront
limités que par l'impédance du circuit (essentiellement sa self, la résistance devenant
négligeable en haute fréquence).
LES EFFETS MECANIQUES

Entre deux conducteurs rectilignes, indéfinis, espacés d'une


distance d, parcourus respectivement par des courants I1 et I2,
s'exerce, par unité de longueur une force telle que :
d
F/l = 2 . 10-7 . I1 . I2 /d

I1 I2

Pour un coup de foudre de 100 kA, se répartissant dans


les deux descentes du paratonnerre espacées de 5 m:

F/l = 2 . 10-7. 5 . 104 . 5 . 104 /5 = 100 N/m


LES EFFETS CHIMIQUES

Production d'ozone : O2 + hν 2O 2O+2O2 O3

Et peut être l'apparition de la vie sur terre ?

EXPERIENCE DE MILLER-UREY
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Expérience_de_Miller-Urey)

Lors de la première étape de la réaction, du cyanure d'hydrogène


(HCN) et du formaldéhyde sont formés, ainsi que d'autres
composés intermédiaires actifs (acétylène, cyanoacétylène, etc):

CO2 → CO + [O] (oxygène atomique)


CH4 + 2 [O] → CH2O + H2O
CO + NH3 → HCN + H2O
CH4 + NH3 → HCN + 3 H2 (procédé BMA)

Ces composés vont alors réagir ensemble, aboutissant à la


formation d'acides aminés (synthèse de Strecker) et d'autres
biomolécules:

CH2O + HCN + NH3 → NH2-CH2-CN + H2O

NH2-CH2-CN + 2 H2O → NH3 + NH2-CH2-COOH (glycine)

« Miller-Urey experiment-fr » par GYassineMrabetTalk✉/Translation : Savant-fou — Travail dérivé de Image:Miller-Urey experiment-en.svg.. Sous licence CC BY-SA 3.0 via
Wikimedia Commons - http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Miller-Urey_experiment-fr.svg#mediaviewer/File:Miller-Urey_experiment-fr.svg
PROTECTION CONTRE LA FOUDRE

Par ses effets, la foudre peut avoir des conséquences dommageables, voire
dramatiques, sur les personnes (brûlures, chocs électriques, électrocution
…) et les biens (incendies, explosions, dysfonctionnements … ) qui imposent
de prendre des mesures pour s'y soustraire. L'étude de ces effets, et des
solutions de protection, est complexe, le coup de foudre étant un phénomène
de nature électrique, impulsionnel, à grande amplitude et large spectre.
SE PROTEGER

1 – Eviter, en cas d'orage, les activités extérieures de loisir (pêche, baignade, bateau,
cyclisme, alpinisme, golf …) ou de travail (travaux en toiture, travaux sur lignes
électrique, élagage …) ;

2 – Ne pas s'abriter sous un arbre ;

3 – En espace ouvert (champ, pré), ne pas porter d'objet émergent au-dessus de la


tête ;

4 – S'éloigner des structures métalliques (y-compris chez soi : canalisations d'eau et ce


qui y est lié - baignoire par ex) ;

5 – Faire de petits pas, de préférence rester en position couchée, jambes repliées ;

6 – Ne pas rester en groupe ;

7 – Ne pas s'abriter sous un hangar à toit métallique sur poutres bois (préférer ouvrages
en pierre ou voiture fermée) ;

8 – Ne pas utiliser de matériel électrique ou téléphone fixe ;

9 – Débrancher les antennes TV.


PROTEGER LES BIENS

1 – En mettant des dispositifs de capture sur les ouvrages susceptibles d'attirer la


foudre (objets élevés et pointus comme clochers ou campaniles, cheminées – la
présence de gaz chauds éjectés à grande vitesse favorise leur ionisation donc les
impacts de foudre) ou situés dans des lieux à risque (réglementation ERP,
établissements type OA – hôtels restaurants d'altitude – et REF – refuges de montagne) ;

2 – En faisant une étude de risque pour les établissements sensibles : arrêté du 4


octobre 2010 modifié relatif à la prévention des risques accidentels au sein des
installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation ;

3 – En prenant des mesures techniques pour limiter les effets indésirables :


- parafoudre, limiteurs de surtension … ;
- réseaux équipotentiels ;
- blindages, réductions des boucles

REFERENTIELS :
Norme NF EN 62-305 : Protection contre la foudre
Norme NFC 17-1402 : Système de protection contre la foudre à dispositif d'amorçage
Guide UTE C17-108 : Analyse simplifiée du risque foudre
Norme UTE C15-443 : Protection des installations BT contre les surtensions
POUR EN SAVOIR PLUS :

- http://www.meteofrance.fr/prevoir-le-temps/phenomenes-meteo/les-orages
Le sîte de Météofrance : explications, prévisions, statistiques
- http://www.meteorage.fr/
Météorage : opérateur français du réseau de détection foudre
- http://www.belgorage.com/ :
Belgorage : collectif belge d'étude de l'orage
- http://orage-et-foudre.pagesperso-orange.fr/index.htm
Site personnel synthétique et illustré
- http://www2.schneider-electric.com/documents/technical-publications/fr/shared/electrotechnique/savoir-electrotechnique/haute-tension-plus-1kv/ct168.pdf
Cahier technique Schneider 168 : la foudre et les installations électriques HT
MERCI POUR VOTRE ATTENTION

Vous avez la parole !

Vous aimerez peut-être aussi