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Les banques d’investissement islamiques au service du

financement participatif

 
 ‫رأس المال الجرئء دعامة للتنمية االقتصادية أي دور للبنوك التشاركية‬
1-2 2016 ‫دجمبر‬

Omar El Kettani

 
Introduction
• La problématique  : comment la banque islamique peut jouer un rôle
significatif en matière de financement du développement ?
• Constat : La plupart des BI sont des banques commerciales
• Double emploi avec les banques commerciales
conventionnelles.
• Conte tenu du niveau élevé des risques d’investissement dans
les banques islamiques la plupart sont contraintes à être des
banques commerciales.
• Seules quelques BI sont mieux outillées pour être des banques
d’investissement.
• Quelles sont les conditions requises pour ces banques pour
qu’elles s’identifient à des banques d’investissement ?
La banque d’investissement conventionnelle

- forte apparition dans les PVD après la 2e guerre

- Appellations diverses (banques d’investissement, de


développement , d’investissement industriel, de
développement industriel.

- Prise de participation totale ou partielle de l’Etat et


conditions de financement particulièrement favorables dans
les banques dites de développement.

- Parfois de simples agents d’exécution des politiques


publiques d’investissement.
• Elle peut être à capital public ou privé ou mixte.
• Sa nature dépend de ses objectifs.
• Si elle se charge de l’investissement public ou du suivi de la politique publique son
capital sera public ou majoritairement public.
• Le soutien public a pour but d’encourager et de soutenir la participation du secteur
privé.
• Cadre juridique :
• sous forme d’une loi spécifique lorsqu’elle est une création publique;
• ou fait appel à la loi sur les sociétés lorsque c’est une création privée.

• Les banques d’investissement nécessitent généralement plus de fonds propres et


de crédits mobilisables à long terme étant donné le caractère lourd des
investissements .

• Parfois ces banques portent le nom de banques d’affaires (appellation française)


pour désigner des banques dont l’activité principale consiste à aider les hommes
d’affaires et les sociétés industrielles à disposer de plus de liquidité par des
montages financiers basés sur l’émission d’actions et d’obligations et leur
diffusion, moyennant une commission .
• Ainsi que la participation et l’accompagnement de sociétés commerciales
• De même qu’elle joue le rôle d’expert en matière de conseils juridiques
financiers et techniques; en cas de fusion ou d’acquisition de sociétés.
• La banque contribue aussi à l’accumulation de l’épargne qui émane, et
des personnes, et des institutions.
• Participe au financement de projets publics
• Emets des obligations et des certificats d’investissement.
• Elle spécule aussi sur le marché boursier
• Peut ouvrir une partie de son capital sur le marché boursier.
• Certaines de ces banques s’intéressent particulièrement au
développement du marché des capitaux et des opportunités
d’investissement et du développement de la propriété industrielle.
• D’autres banques créent entièrement des projets et les gèrent
provisoirement dans la perspective de les vendre le moment venu.
• La fonction de financement de l’investissement constitue
l’activité principale des banques d’investissement.
• Le financement peut être directe
• ou indirecte par les garanties que peut offrir la banque à un
autre organe de financement ou d’investissement
• La banque ouvrira ainsi une ligne de crédit, ou endossera des
effets.

• Le rôle de financement s’étend à fournir des facilités de crédit


d'achat de la dette de financement des exportations d’assurer
les besoins temporaires de liquidité pour couvrir le déficit qui
pourrait survenir au niveau de la trésorerie du projet.
• La banque peut aussi se charger du contrôle et du suivi du
projet, jusqu’à ce qu’il atteigne son rythme de croisière.
Les différentes formes des BI par ordre chronologique

• 1) Les banques de micro-finance, et de micro-épargne La première expérience


des BI s’est déroulée au Pakistan vers la fin des années cinquante dans une
région rurale sous forme de banque de kard Hassan.
• La deuxième expérience a été réalisée en Malaisie par la création du fonds Haj
en 1962
• La troisième expérience fut celle des banques de dépôts dans la région de Mit
Ghamr dans le rif égyptien en 1963.

• 2) Les banques commerciales En 1975 est créée Banque Dubaï Al Islami aux
Émirats Arabes Unies considérée comme la première banque islamique privée.

• 3) Les banques universelles avec vocation de banques d’investissement


Définition et caractéristiques des BII
• C’est une institution de production de services financiers et de projets
d’investissement avec pour finalité le développement économique et social et qui
vise à regrouper des fonds pour de grands chantiers et à les utiliser conformément aux
principes islamiques.
• Prend la forme de société anonymes ou de sociétés en participation créées par des
organismes publiques. Le capital peut donc être privé public ou mixte.
• Peut être créée par une institution sociale (Banque al Awqaf en Turquie, et Beit
Attamouil Al Kuwaiti).
• Couverture importante en fonds propres (entre 10 et 30%. Ces fonds
permettent de couvrir les risques du compte d’investissement
• La fonction de financement de l’investissement constitue théoriquement
l’activité principale des BII.
• Effectue des opérations sur les marchés immobiliers, les marchés
commerciaux et financiers (Sukuk).
• Crée des BI
• Peut gérer des caisses sociales
2. Circuit Economique des Banques Islamiques
-Financiers
-Placements
Ressources internes financiers
-Particuliers Directs
-Sociétés
-Apport des associés -Groupes privés 1) Investissement -Invest
-Réserves et provisions -Epargne public et placements divers
-les revenues d’investissements -organismes publics
-les bénéfices nets -Waqf

-Moudharaba
-Moucharaka
En participations
-Mourabaha
-comptes d’investissement -Autres Production
Ressources externes Capital et de placement
social -comptes courants
-comptes courants Dépôts -Réserves - ouvertures de Revenu
-comptes d’épargne -comptes spéciaux comptes s
-comptes d’investissement 2) Services bancaires -émission de
chéques
- change Epargne
-conseils
-Autres
-Zakat Consommation
Caisses -Waqf
spéciaux -Fond sociaux
-Fond d’épargne - Crédit gratuit
Haj - Kard Hassan
3) Services sociaux
- Zakat
non lucratifs
- Waqf

-gestion caisse
Zakat
4) Services sociaux
eco lucratifs -gestion caisse
Waqf

-gestion d’autres
caisses sociales
8.2)La mise en place d’une gestion des risques
La création d’entités
Elaboration des politiques
organisationnellesde gestion des risques
Comité de crédit, Comité de
Surveillance de l’application
risque, comité d’audit
des mesures préconisées

Elaboration des procédures


Amélioration des systèmes de contrôle interne existants
Surveillance régulière des divers ratios
Diffusion d’informations relatives aux risques encourus et aux politiques
et procédures retenues

La mise en place de structures appropriées


et l’élaboration de systèmes de gestion des risques (grandes
banques uniquement)
Les établissements de petite taille, dont les risques sont
relativement élevés, ne peuvent mettre en place les mesures
appropriées
8)La mise en place d’une gestion des risques

• Trois phases :
• Phase de conception : La création d’entités
organisationnelles
• Phase de programmation : Elaboration des
politiques de gestion des risques.
• Phase de suivi : Surveillance de l’application
des mesures préconisées
Phase d’élaboration de structures

Comité de crédit, Comité de risque, comité d’audit


Elaboration des politiques
de gestion des risques

Niveau stratégique Niveau opérationnel


- Diversification Elaboration des procédures
- Arbitrage financement normes de contrôle
Commercial/Investissement Contrôle à priori et à
- Arbitrage financement postériori
- Directe/participatif/fonds d’investissement
Surveillance de l’application des mesures
préconisées
Amélioration des systèmes de contrôle interne
existants
Surveillance régulière des divers ratios
Diffusion d’informations relatives aux risques
encourus et aux politiques
et procédures retenues
• La mise en place de structures appropriées
• et l’élaboration de systèmes de gestion des
risques (grandes banques uniquement)
• Les établissements de petite taille, dont les
risques sont relativement élevés, ne peuvent
mettre en place les mesures appropriées
Exemples de BI d’investissement

• Beit Attamouil Al Kuwaiti ( Kuwait Finance House KFH)


• C’est une société en participation créée par le Ministère
du Waqf et des Affaires religieuses, des finances, de la
Justice, la direction des affaires du Palais.
• La Banque effectue tous les services et les opérations
bancaires pour son propre compte ou celui de ses
clients, hors de toute opération de Riba
• Réalise directement des investissements , achète des
projets, ou finance des projets d’autrui.
Les services d’investissement fournis
• Ouvrir un compte d’investissement à durée déterminée ou
indéterminée.
• Prises de participation dans les sociétés nouvelles ou dans les
opération d’augmentation du capital.

• Achats d’actions ou de certificats d’investissement et consorts


hors d’opérations usuraires, pour son propre compte ou pour
le compte d’autrui.
L’investissement industriel
• La banque se charge de financer des opérations industrielles
selon ses règles intérieures après étude approfondie du
projet.
• La prise en charge des opérations d’assurance,
d’agence, d’acceptation des mandats d’agent,
et de la désignation d’agents, avec ou sans
rémunération.
• La création ou la participation d’entreprises
• L’expertise dans tous les domaines du
financement, des placements de capitaux et
de conseil, des particuliers, des institutions et
des gouvernements.
• La prise en charge des toutes les opérations de
transport par terre par mer ou par air, et son
financement que ce soit dans la phase de
création de la flotte, ou dans sa phase
opérationnelle.
• La création de systèmes mutualistes ou
coopératives conformes à la Charia, pour
assurer ses fonds propres , ses dépôts
monétaires, ses valeurs mobiles et fixes, et la
création de coopératives d’assurance pour les
groupements intéressés.
• Le financement du bâtiment, de l’ingénierie industrielle
correspondante, et des secteurs d’électricité et de mécanique.
• Le financement de toutes activités agricoles.
• L’investissement dans l’aménagement des villes et les
transports.
• Le financement de la pêche, la pêche des perles et des
richesses marines.
• Le financement des activités de construction navale et
d’entretien.
• L’investissement dans les opérations d’assainissement et
d’entretien des canalisations.
• Le financement investissement dans le domaine de
l’information islamique , ainsi que dans le domaine
archéologique.
La banque Islamique Jordanienne pour le
financement et l’investissement
• Objectif : couvrir les besoins économiques et sociales
en matière de services bancaires et d’opérations de
financement et d’investissement organisés sur une
base non usuraire, notamment :
*Elargir le cadre d’activité du système bancaire en
introduisant des opérations non usuraires;
*Développer les méthodes d’intéressement de
l’épargne et l’orienter vers des opérations
Moucharaka à base non usuraire.
*Disposer du financement nécessaire pour couvrir
divers secteurs,
Les services fournis par La banque Islamique
Jordanienne pour le financement et l’investissement

• La gestion des biens fonciers et d’autres biens par le


biais d’un contrat d’agence rémunéré.
• financement par la Moudaraba, la Moucharaka, la
Mourabaha, et toutes les formes conformes à la
Charia.
• Placement pour le compte de la clientèle de leurs
fonds dans des opérations Moudaraba.
• La banque a lancé un nouveau type de financement, en
émettant des obligations SWAP ( (‫ مقايضة‬de deux sortes :
• * Des obligations SWAP en association (Moudaraba)
• * Des obligations SWAP planifiées (Moudaraba)
• Ces obligations ne sont pas rémunérés par la banque par
des intérêts, mais le porteur de ces obligations participe aux
bénéfices réalisés par les projets auxquels participe la
banque.
• Dans le premier cas la Banque se trouve associée à d’autre
opérateurs économiques contrairement à la deuxième
situation où elle est seule maitre du projet.
Le swap est un contrat d'échange de flux financiers entre
deux parties, qui sont généralement des banques ou des
institutions financières.
Banque faiçal Al Islami (BIF)
• Groupe bancaire islamique Saudi
• Création en 1978 de la première banque commerciale islamique, la BIF
(Banque islamique Fayçal),
• 40 % de ces actions reviennent à des Saoudiens, 40 % à des Soudanais et 20 %
à des musulmans non soudanais.

• Une de ses spécialités : la création ou la participation à la création de sociétés


islamiques d’investissement.
• Certaines BI créent leur propre SII.
• Ainsi la BIF fonde la Société islamique de développement immobilier, la
Société islamique d’assurance et la Société islamique d’investissement
• La BIF fait partie des actionnaires de la Société Islamique de développement
(SII) la plus importante à Khartoum créée en 1983 avec un capital théorique
d’un milliard de dollars ! 60 % devait être apporté par des non- Soudanais
musulmans (essentiellement des Saoudiens) et 40 % par des Soudanais.
•  
Conclusion
• Alors que les banques commerciales répondent
essentiellement aux besoins de financement d’achat de
logements, de voitures, et de biens de consommations
durables, et donc ciblent une clientèle souvent individuelle,
• les banques d’investissement ciblent plutôt les entreprises
soit directement par la création soit indirectement par la
participation au financement ou l’association.
• Le modèle des banques d’investissement est né en
Occident pour répondre réellement aux besoins de
développement.
• Les banques commerciales islamiques sont nées
dans les pays du Golfe dans un environnement
naturellement tourné vers le commerce et le
bâtiment, d’où la dominance des contrats
commerciaux (Mourabaha, Ijara).

• Les PVD islamiques moins riches par contre ont


besoin de BI d’investissement pour financer le
développement des secteurs industriel et à
travers le principe des PPP.
• Les PME soit 90% de nos entreprises ont besoin
de financement et donc des BII.
• A travers les trois exemples étudiés nous constatons que ces trois banques
possèdent la taille et l ’expertise nécessaires à l’exercice d’une banque
d’investissement,
• Elles pratiquent toujours largement des opérations de financement
commercial les gains étant plus élevés et le risque moindre.
• Banque Faiçal Al Islami a choisi une voie particulière : il est commercial
dans ses opérations financières, et il est investisseur par la création de
sociétés d’investissement.

• En plus les banques d’investissement financent en général des projets de


grande taille, et donc les effets induits sur le développement économique
sont plus forts.

• Comme elles courent plus de risques les banques d’investissement ont


besoin de plusieurs conditions essentielles pour réussir :

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• 1) Une participation de l’Etat :
• Soit dans leur capital, ce qui leur procure plus d’assurance;
• Soit dans les garanties qu’il peut offrir aux acteurs économiques tels les BI

• 2) D’être créateur de sa propre une assurance Takaful .

• 3) D’assurer une régulation interne à court terme et à long terme de leurs


liquidités grâce à plusieurs mesures notamment :
– au marché des Sukuk;
– -un système sophistiqué d’ingénierie financière;
– créer un marché interbancaire islamique

• 4)de choisir la formule de la spécialisation dans un secteur;

• 5) d’opter aussi pour une banque d’investissement régionale


• 6) l’accompagnement des banques
d’investissement
• LMC a la capacité de structurer divers types de
produits d'investissement bilatéraux ou
structurés pour des clients tiers.
• Ces produits seront «étiquetés en blanc»
lorsque LMC agit à titre non propriétaire.
• Dans le cadre de ces services, LMC obtiendra
le dédouanement Shari'a (de son conseil
d'administration Shari'a) pour ces produits.
• En plus d’autres conditions s’imposent :
• Capital important (cas de Al Rajhi Banking & Investment Corp.,
Kuwait Finance House et Dubai Islamic Bank, Bank Faiçal Al Islami ).
• bonne gestion des risques,
• système de régulation,
• contrôle interne,
• audit externe,
• transparence,
• bonne gouvernance,
• des ressources humaines de qualité et un entretien permanent de
ces ressources humaines par une politique de formation continue.
Bibliographie
• www.kfh.com
• www.kfh.bh/ar/
• https://online.kfhonline.com/
• Einas Ahmed Banques islamiques et sociétés
islamiques d’investissement Doctorante
Université Montesquieu, Bordeaux IV www
politique africaine.com/numeros/pdf/066039.
pdf

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