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Chap. III.

Analyse du risque

III.1. Risque économique


III.1.1. Le seuil de rentabilité et le risque
d’exploitation
a) En unités physique
b) En unités monétaires
c) Notion de point mort
d) Notion de flexibilité
c) Notion de point mort
• Point mort = le moment (le jour de l’année )
où le SR sera atteint.
• Pm = CASR *365/Camax
Dans l’exemple précédent : CAmax = 100 000 et CASR= 80 000
Pm = 292 jours = 9,73 mois = 22è jour d’octobre

• Hypothèse fondamentale : linéarité du chiffre d’affaires pdt la période analysée.


• Pbm : les entreprises saisonnières.
• Solution : détermination du SR réel en tenant compte de la saisonnalité, à partir
du trimestre où la marge sur charges variables couvre les charges fixes.
Calcul du SR réel
Trimestres I II III IV  
Total
Indicateurs         Année
Chiffre d'affaires 6000 10000 15000 17000 48000
Charges variables 7000 9000 10750 14250 41000
Marge sur charges
variables -1000 1000 4250 2750 7000
Charges fixes         4000
Résultat
d'exploitation         3000
Coefficient de
saisonnalité 0,5 0,83 1,25 1,42 

• CASR =CF/Rmv =4000/(7000/48000)=27 430


• Pm = 27430*365/48000 = 208 (le 28 juillet)
• Pbm : saisonnalité (CAI = 40 % CAIII et 35 % CAIV)
Calcul du SR réel
Marge cum
Nbre jrs
Rv Rmv CA cum s/charges
cum
Trimestres variables
I 1,1667 -0,1667 6000 -1000 90
II 0,9000 0,1000 16000 0 181
III 0,7167 0,2833 31000 4250 273
IV 0,8382 0,1618 48000 7000 365
• Le SR réel se calcule pour le trimestre où la marge
cum sur charges variables est positive (Trim III)
• CASR = CF/Rmv = 4000/0,2833 = 14 120
• Pm = 14 120 * 92/15 000 = 86,603= soit le 87è jour
du Trim III (le 25 septembre)
• CA SR annuel = 16000+14120 = 30120 soit 60 jrs de
différence !!!
d) Notion de flexibilité
• Evaluer le risque par un indicateur de
positionnement par rapport au SR (α)
• En valeurs absolues : α = CA1-CASR (Flexibilité absolue)
 Il mesure la capacité de l’entreprise de modifier sa production et
s’adapter aux demandes du marché.
 Plus α est grand, plus la flexibilité est élevée, et donc plus le risque
d’exploitation est faible.
 Le degré de flexibilité est dépendant du potentiel technique de
l’entreprise (son état et sa qualité), du potentiel humain et de
l’organisation de celle-ci.
• En valeurs relatives : α’ = (CA1-CASR)/CASR ( coefficient
de volatilité).
d) Notion de flexibilité : conclusions
Plusieurs situations possibles :

• Entreprise instable : α’<= 10 %

• Entreprise relativement stable : 10 %< α’<= 20 %

• Entreprise très stable : α’>= 20 %


Indicateurs Entreprise A Entreprise B

Chiffre d'affaires 2000 2000

Charges variables 1000 600

Charges fixes 200 600

Résultat d'exploitation 800 800

Ratio des charges variables (Rv) 50 30

Taux de marge sur charges variables (Rmv) 50 70

SR 400 857

IP en valeurs absolues (α) 1600 1143

IP en valeurs relatives (α’) 4 1,333333333


III.1.2. Elasticité
• La sensibilité du résultat d’exploitation par rapport à la
variation du niveau d’activité est mesurée à l’aide du
coefficient d’élasticité (ε)
• ε= (∆RE/RE)/ (∆CA/CA)
• Mais…la variabilité des résultats dépend aussi de la structure
des coûts, qui détermine le SR (c-à-d, le CA pour lequel le RE
est nul)
• ε’= (RE-RESR/RE)/ (CA-CASR)/CA)= CA/(CA- CASR)
ε’ dépend de la position du niveau d’activité par rapport
au seuil de rentabilité. Plus (CA- CASR) est grand, plus
l’élasticité se réduit et le risque d’exploitation devient faible.
Cas B Cas C

Indicateurs 1 2 3 1 2 3

Chiffre d'affaires 850 1700 2550 850 1700 2550

Charges variables 700 1400 2100 200 400 600

Charges fixes 100 100 100 600 600 600

Résultat d'exploitation 50 200 350 50 700 1350

Ratio des charges variables (Rv) 82,35 82,35 82,35 23,53 23,53 23,53
Taux de marge sur charges
variables (Rmv) 17,65 17,65 17,65 76,47 76,47 76,47

SR 566,67 566,67 566,67 784,62 784,62 784,62

IP en valeurs absolues 283 1133 1983 65 915 1765

IP en valeurs relatives            

Elasticité   3 1,5  13 1,9


III.2. Analyse du risque financier
III.2.1. Risque issu de l’endettement

III.2.2. L’effet de levier


III.2.1. Risque issu de l’endettement

• Le risque financier caractérise la variabilité des indicateurs de


résultat sous l’incidence de la structure financière de l’entreprise.
• Capital de l’entreprise = Fonds propres (K) + Dettes (D).
• Le recours à D fait supporter des charges financières.
• Par son montant et les charges fin., D engendre un risque
financier.
• Le risque financier s’exprime par le biais du Seuil de rentabilité
global (SRG) :
CASRG = (CF+Intérêts)/(1-Rv)= (CF+Intérêts)/Rmv
• Indicateurs de positionnement (absolu et relatif) par rapport au seuil de rentabilité
global.
• Coefficient d’élasticité.
Exercice : supposons que A et B ont un AE égal mais une
structure financière différente. B assure 50 % de son
financement par les dettes financières pour lesquelles elle paie
40 d’intérêt alors que C se finance entièrement par des fonds
propres
Cas B Cas C
Indicateurs 1 2 3 1 2 3
Chiffre d'affaires 850 1700 2550 850 1700 2550
Charges variables 700 1400 2100 200 400 600
Charges fixes 100 100 100 600 600 600
Résultat d'exploitation 50 200 350 50 700 1350
Intérêts 40 40 40 0 0 0
RCAI 10 160 310 50 700 1350
Ratio des charges variables (Rv) 82,35 82,35 82,35 23,53 23,53 23,53
Taux de marge sur charges variables
(Rmv) 17,65 17,65 17,65 76,47 76,47 76,47
SR 793,33 793,33 793,33 784,62 784,62 784,62
IP en valeurs absolues 57 907 1757 65 915 1765
IP en valeurs relatives 0,071 1,143 2,214 0,083 1,167 2,250
Elasticité   3 1,5  13 1,9
L’intégration des charges financières a conduit à l’augmentation du
CA critique de 567 à 793,2 et le risque financier est supérieur au
risque économique pour tous les 3 niveaux d’activité.
III.2.2. L’effet de levier
• Le levier financier exprime l’incidence de la structure
financière de l’entreprise sur la rentabilité des capitaux
propres.
• Tout dépend de Re et i :
 Si Re > i :l’endettement améliore la rentabilité
financière (Rf>Re)
Si Re < i : la Rf est une fonction décroissante de
l’endettement. (Rf<Re)
Re = i : stabilité de la structure financière de
l’entreprise.
Exercice sur l’effet de levier

DETTES 50%
Taux d'intérêt 0,16
AE 12000 12000
Indicateurs Entreprise A Entreprise B
EBE 3600 3000
Amortissements 1200 1200
Résultat d'exploitation 2400 1800
Rentabilité économique (Re) 20% 15%
Charges financières 960 960
Résultat de l'exercice 1440 840
Rentabilité financière (Rf) 24% 14%
Note : Abstraction des impôts et taxes
III.3. Le risque d’insolvabilité
• La solvabilité est la capacité de l’entreprise de faire face à ses obligations à
l’échéance :
- Soit par le payement des intérêts et remboursement des découverts ;
- Soit par les prélèvements obligatoires (impôts, taxes).
• La solvabilité constitue la condition financière de survie.
• Faire la distinction entre les difficultés temporaires, périodiques qui n’entament
pas la viabilité de l’entreprise
• …mais peuvent dégrader l’image de l’entreprise (réputation de « mauvais
payeur »)
• 2 effets: les fsseurs réfusent de poursuivre les livraisons ou l’entreprise cherche un
crédit à des conditions peu avantageuses (durée courte, taux d’intérêt élevé).

• La permanence de difficultés de remboursement=fragilité financière structurelle


(baisse d’activité, assainissement du personnel, mm la faillite).
III.3.1.Principales causes de faillite
• Intensification de la concurrence interne et
internationale
• Apparition des produits de substitution
• La perte ou la faillite d’un client important
• La faillite d’un fsseur important
• La faillite d’un bquier important
• Apparition de nlles réglementations (sécurité,
protection de l’environnement).
• Baisse continue de la cotation à la bourse.
III.3.1.Principales causes de faillite (suite)

• Les causes externes expliquent 51 % des faillites.


• Les causes internes sont souvent liées à une gestion
déficitaire :
 La rotation des stocks et des clients
 Marge inférieure aux normes sectorielles
 Financement des investissements par des
ressources cycliques
 Pertes répétées d’exploitation
 Impossibilité de renouvellement des crédits
III.3.1.Principales causes de faillite (suite)
 Baisse du volume d’activité (baisse de la demande, faible compétitivité)
 Baisse des marges et de la rentabilité (décisions stratégiques
inadéquates, rigidité des prix de vente, charges du personnel élevées,
actifs immo obsolètes, poids des charges financières, augmentation des
prix des matières premières).
 Difficultés de trésorerie (prolongement des délais-clients, diminution du
crédit-fsseurs).
 Faiblesse du management (niveau de formation, différends, faible
CAE+méconnaissance du coût complet, rémunération excessive des
dirigeants).
 Causes accidentelles (malversations, catastrophes naturelles, décès du
dirigeant, problèmes sociaux).
 Instabilité des marchés, médiocrité des infrastructures, insuffisance des
ressources financières, etc.
III.3.2. Analyse statique du risque de faillite
Fonds de roulement patrimonial
Une entreprise est solvable si :
AI=CP
AC=DCT
• Problème : Les actifs (entrées potentiellesde fonds) et les passifs (sorties
potentielles de fonds) ne présentent pas le même risque
Ee, l’exigibilité des dettes est certaine; la transformation de l’actif en disponibilité est
plus aléatoire.
• Il faut alors constituer une réserve, marge de sécurité=FR Patrimonial
• Le FR apprécie à court terme le risque d’insolvabilité.
3 cas :
1. AC = DCT solvabilité assurée à CT, mais fragile (FR=0).
2. AC > DCT situation favorable de solvabilité (FR>0).
3. AC< DCT difficultés de solvabilité (FR<0).
FRN : Conclusions
3 éléments importants :

1. La valeur du FRN
2. Le degré de liquidité des actifs
3. Le degré d’exigibilité des passifs.

Il faut alors intégrer d’autres caractéristiques


financières et économiques de l’entreprise dans
l’analyse : les ratios.
III.3.3. Analyse de la solvabilité par la
méthode des ratios
2 catégories de ratios :
1. Les ratios de solvabilité

2. Les ratios de structure financière du passif


1. Ratios de solvabilité
R Solva’s : rapports entre les actifs réalisables et les dettes exigibles :
a) Ratio de solvabilité générale (RSG) : apprécie le degré de couverture des DCT
par les AC.
RSG= Actifs circulants /Dettes à court terme
Si RSG = 1 AC=DCT FRN = 0
Si RSG > 1 ? Utilisation d’une partie des CP pour financer l’exploitation.
Si RSG < 1?
RSG=RFR=Capitaux Permanents/Actifs Immo

Il présente une marge importe d’approximation : car influencé par beaucoup


de variables (nature du secteur d’activité, structure des AC, Ratios de
rotation des actifs et des stocks, saisonnalité de l’activité.
b) Ratio de solvabilité partielle (RSP)

• Élimine les stocks de la valeur des actifs circulants car ils


constituent l’élément le plus incertain du point de vue de sa
liquidation.
RSP = (Actifs circulants – Stocks)/DCT
RSP = (Créances + Titres de placement + Dispo)/DCT
• Exprime la capacité de l’entreprise d’honorer ses obligations à court
terme avec ses créances et ses disponibilités.
• RSP est généralement < 1 mais 0,8 <RSP <1 : situation optimale
pour la solvabilité.
• Limites : le nombre de clients, leur poids dans le total, structure des
créances selon leur nature, leur durée, etc.
c) Ratio de solvabilité immédiate(R SI)

• Rapporte les éléments les plus liquides de l’actif avec les DCT :
RSI = (Titres de placement + Disponibilités)/DCT

• RsI autour de 0,3 est considéré comme satisfaisant.


• Attention ! Un ratio élevé peut indiquer une bonne solvabilité, mais
aussi une utilisation moins performante des ressources disponibles.
• Aussi, un ratio élevé n’est une garantie de solvabilité qu’à condition
que les autres actifs aient un degré élevé de liquidité.
• Une valeur faible du ratio peut être parfaitement compatible avec le
maintien de l’équilibre financier (faible dispo mais placements élevés,
créances et stocks facilement mobilisables et en cohérence avec
l’exigibilité des dettes).
2. Ratio de structure patrimoniale du passif

• Ratio d’autonomie financière (Raf)


Rafg = Capitaux propres*100/Total passif
Raft = Capitaux propres *100/Capitaux permanents
Levier = Dettes financières /Capitaux propres
• Ratio d’endettement (Re)
REG = Dettes totales*100/Total Passif
RET = Dettes à Long et moyen terme * 100/Capitaux permanent
• Ratios :
Rfou = Dettes fss * 360/Achats TTC
Rcp = Capitaux propres*360/CATTC
Méthode des ratios : conclusions
• Inexistence de certains ratios de référence par
secteur d’activité.

• Comparaison difficile entre les entreprises du


même secteur, ou entre les ratios
chronologiques calculés pour la même
entreprise.
• Méthode d’évaluation statique
Analyse du risque de faillite par la méthode
des scores (scoring method)
• Développée depuis les 15 dernières années.
• Fondée sur l’utilisation de certaines méthodes statistiques à
partir d’un ensemble de ratios, significatifs en termes de
rentabilité et de risque.
• Objectif : fournir des modèles prédictifs pour évaluation des
risque de faillite à partir de l’analyse discriminante.
• Catégorisation des entreprises en 2 groupes distincts :
entreprises en difficultés et entreprises saines.
• On détermine la meilleure combinaison linéaire des ratios qui
permettent de différencier statistiquement les deux groupes
(les ratios prédictifs de faillite).
« Scoring method » : conclusions
• Détermination du score = probabilité de faillite
de l’entreprise.
• Limite : traiter sur un même plan statistique
des sociétés de secteurs très différents.

• Il faut resituer l’entreprise dans son secteur et


son environnement, plutôt que suivre
aveuglement des normes générales.

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