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L’apprentissage coopératif 

Sylvie Barbier, MCU Université de Bordeaux


Situé dans le paradigme du
constructivisme
L’apprentissage coopératif
c’est : « L’activité collective, orientée vers un objectif
partagé par tous, peut être mise à profit par chaque
membre du groupe dans une perspective
d’apprentissage » Alain Baudrit 2007.

 La comparaison sociale

 L’intersubjectivité
La comparaison sociale

 Ladissonance cognitive ou « l’effet


Festinger ». Le sujet qui a une image positive de lui-même
cherchera toujours à la conserver ou à la restaurer, dans une situation où il
vivra un désaccord entre ce qu’il pense et ce qu’il fait.

 Le stéréotype social. C’est une catégorisation d’une


population. Tendance à simplifier à outrance et à généraliser au plus grand
nombre.
L’intersubjectivté

 La collaboration contradictoire va créer entre les


sujets des désaccords, le sujet va donc être déséquilibré
dans sa pensée, il devra revoir sa position et justifier son
point de vue sur le monde . Le sujet confronté à un autre
point de vue que le sien est à l’origine d’un processus
« intrasubjectif » il devra réorganiser ses propres
connaissances.

 Le conflit socio-cognitif (J. Piaget) :


◦ Déséquilibre, décentration, coordination
Le conflit socio-cognitif
Les sujets ne sont pas d’accord entre eux, ce qui
provoque un double déséquilibre

Sur le plan affectif, un déséquilibre


relationnel.

Sur le plan des représentations, un


déséquilibre cognitif.
Décentration

Pour retrouver une relation équilibrée, les


sujets vont faire l’effort de se décentrer
pour comprendre le point de vue d’autrui.
Coordination des points de vue

Les points de vue se coordonnent dans


l’échanges, co-opérer c’est opérer à
plusieurs, la pensée du sujet s’enrichit de
celle des autres.
La collaboration constructive prend ses racines
dans une psychologie américaine axée sur les
coordinations sociales, sur les « régulations
interpsychiques ».
 Vygotski (1962) aura, dans cette perspective, plusieurs
continuateurs américains (Bruner, 1985 ; Wertsch,
1985 ; Cazden, 1988 ; Forman & McCormick, 1995).
 En situation de collaboration les sujets n’ont pas besoin
d’être en désaccord pour construire leur savoir, les
activités langagières vont être à l’origine des
régulations.
Apprendre en coopération
Deux possibilités de coopérer:
- en indépendance des ressources

- en interdépendance positive des


ressources
En indépendance des ressources
Les travaux actuels montrent que la situation
induit la confrontation et son maintien.
or, les CSC sont bénéfiques pour:
◦ 1/ les acquisitions nouvelles ( Doise et Mugny
1997)
◦ 2 /pour réaliser des tâches scolaires ( Perret
Clermont Nicolet 2001)
◦ 3 /pour la compréhension d’informations
(Jonhson & Jonhson, 1995)
◦ 4 /pour les stratégies de raisonnement (Butera et
Buchs, 2005)
En situation d’indépendance des
ressources
la confrontation constructive augmente la
motivation à comprendre les positions opposées.
 améliore la compréhension des arguments et du
raisonnement.
 stimule enfin la compréhension de nouvelles
perspectives.
Il s’agit de coordination des points de vue, c’est
ce qu’on nomme les régulations sociocognitives.
L’indépendance des ressources entraîne
aussi la comparaison des capacités
(comparaison sociale).
Ilpeut arriver que les régulations soient tournées vers
les régulations relationnelles compétitives.
On voit alors moins de centration sur la tâche, plus
de centration sur la comparaison sociale avec les
autres.
 On parle de complaisance, d’imitation, le partenaire
reconnait son infériorité, il s’agit de régulation
relationnelle par évitement.
Les recherches sur l’influence sociale montre une
moindre performance lorsque les régulations sont
compétitives ( Johnson & Johnson), 1995)

Travailler avec des informations identiques stimule les


stratégies défensives d’auto-affirmation et
d’invalidation d’autrui donc est propice à la
régulation relationnelle compétitive ; ces dernières
bloquent les bénéfices des confrontations et sont
néfastes aux apprentissages.
Interdépendance positive des
ressources
chaque élève est dépendant des
informations transmises par le partenaire
et de la manière plus ou moins efficace de
la donner.
Ainsi la dépendance informationnelle est-
elle placée au centre des apprentissages.
L’interdépendance est favorable au climat
constructif.
Les avantages de l’interdépendance

Les élèves attendent fortement les échanges et reconnaissent la


nécessité d’échanger les ressources et donc de s’écouter.

On constate une augmentation de la responsabilité individuelle.

- Lorsqu’on enseigne à quelqu’un d’autre ce qui a été appris,


non seulement on renforce ses propres connaissances mais on
constate que c’est un moyen puissant de renforcement de la
responsabilité et de l’engagement personnel.
L’inconvénient de l’interdépendance
l’interdépendance réciproque rend les
apprenants dépendants de la qualité de la
transmission.
Les bénéfices pourraient se voir
détériorés ou amoindris par une mauvaise
qualité de l’apport informationnel du
partenaire.
Il y a donc une possibilité  que cette
variable soit défavorable à
l’interdépendance
Conclusion
Les contextes de conflit socio-cognitif et de
collaboration sont des situations globalement
bénéfiques aux apprentissages.
Les deux dispositifs en indépendance ou en
interdépendance sont intéressants à réaliser, on
peut contrecarrer les inconvénients de la mise en
compétition par un renforcement positif
collectif, et l’on peut éviter le problème de la
qualité de la transmission en diminuant la
difficulté de compréhension.
Ouvrages utiles
 « Vers les apprentissages en coopération : rencontres et
perspectives »de Yviane Rouiller et Katia Lehraus collection
exploration, recherche en Sciences de l’éducation. Peter Lang,2008.

 « La collaboration dans le milieu de l’éducation , dimensions


pratiques et perspectives théoriques» sous la direction de Liliane
Portelance, Cécilia Borges et Joanne Pharand, presse Universitaires
du Quebec. Colloque ACFAS 13-14 mai 2009.

 « L’apprentissage coopératif : Origines et évolutions d’une


méthode pédagogique » de Alain Baudrit, paru aux éditions De
Boeck en 2005.

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